Enaoût et septembre 1870, marsouins et bigors y livrent ici des combats acharnés afin de retarder l'encerclement des troupes françaises. Pour la première fois, ils s'illustrent ensemble, regroupés au sein de la Division bleue, pour la défense de la Patrie. Les combats de Bazeilles sont le véritable acte fondateur et fédérateur de l
Lorsque débute la Seconde Guerre mondiale, la France compte sur son Empire. Comme elle l’avait fait en 1914, elle a mobilisé, dès 1939, ses soldats de l’outre-mer, qu’il s’agisse des troupes venues de l’Afrique du Nord, c’est-à-dire des trois Etats du Maghreb central » Algérie, Maroc, Tunisie, c’est l’armée d’Afrique, ou de celles issues du reste des colonies, ce sont les troupes coloniales. L’Empire aux cent millions d’habitants a délégué les meilleurs des siens à la défense de ses frontières », claironne la presse Le Miroir du 28 janvier 1940. L’Empire à la rescousse C’est ainsi qu’en mars 1940, selon le ministère de la Guerre, 10 000 militaires indochinois se trouvent en France même, aux côtés de 10 000 Malgaches et de 68 500 soldats de l’Afrique noire. Les troupes d’Afrique du Nord atteignent à la même date 340 000 hommes, presque quatre fois plus ! C’est dire l’importance déjà toute particulière de l’engagement des musulmans » comme on appelait alors les uns et des pieds-noirs » comme on appellera bientôt les autres. Comme en 14 A la veille du premier conflit mondial, la France compte beaucoup sur la force noire » c’est le titre même d’un ouvrage publié en 1910 par le colonel Mangin, qui, devant une métropole en plein déclin démographique, ne voit de salut que dans les trois Afriques, provinces de la plus grande France, celle qui va de la mer du Nord aux bouches du Congo », en clair le Maghreb, l’AOF et l’AEF. La plus grande partie des recrues est alors composée d’engagés, volontaires en théorie, souvent enrôlés de force à l’exception des Français du Maghreb. Dès août 1914, la majeure partie des contingents coloniaux est dépêchée vers le front. Selon les sources, les colonies fournirent de 535 000 à 607 000 soldats, auxquels s’ajoutaient les 4000 Français des colonies et les 73 000 Français d’Algérie recrutés. Dans l’effort de guerre, il convient d’ajouter quelque 300 000 travailleurs coloniaux », dont un bon tiers venant d’Algérie ou total, c’est donc près d’un million d’hommes que la mère-patrie » a prélevés outre-mer. La propagande allemande fustige d’ailleurs ce qu’elle appelle le cirque ethnique de nos ennemis », pour reprendre le titre d’un livre paru en 1917 sur les troupes coloniales françaises et britanniques. A quelques exceptions près, ces indigènes » n’avaient pas le droit de vote. Leur participation ou conflit et le très lourd tribut payé en vies humaines vont susciter, au moins chez certains d’entre eux, une double réaction la désillusion à l’égard d’une civilisation capable d’une telle boucherie, en même temps que le sentiment de droits durement acquis pour l’avenir. Dès septembre 1917, dans les colonnes de L’Indépendant sénégalais, Galandou Diouf futur député du Sénégal, revendiquait l’égalité dans la société, comme dans les tranchées devant la mort ». Les troupes d’outre-mer venues combattre en France, du mois de septembre 1939 à juin 1940, se subdivisent en deux branches les divisions d’infanterie nord-africaines DINA, et les divisions d’infanterie d’Afrique DIA. Il faut revenir d’emblée sur certaines affirmations les troupes coloniales ne furent pas systématiquement mises en avant et l’on procéda, au contraire, à la création de régiments mixtes. Reste que les tirailleurs sénégalais et maghrébins engagés sur le sol de la métropole se trouvèrent passablement décontenancés le climat et le terrain leur étaient totalement étrangers et surtout, ils vont bientôt être les témoins et les acteurs de ce que l’on a appelé la drôle de guerre », avant d’être eux-mêmes emportés dans la tourmente. La drôle de guerre » Suivons par exemple l’itinéraire de combat de la 2e DINA en mai-juin 1940, composée des 13e tirailleurs algériens, 22e tirailleurs algériens, 11e zouaves, et 6e tirailleurs marocains. Le 10 mai, la division franchit la frontière belge, à pied, au nord-est de Montagne-du-Nord et de Condé-sur-Escaut ; deux bataillons s’installent sur la Dyle. Le 15, la position est attaquée, et Ottignies perdu. Le 16, le repli s’opère, après une bataille acharnée. On est sur le champ de bataille de Waterloo, les tirailleurs tentent de tenir, mais devant la puissance de feu allemande, le 17 mai, à 22 heures, leur parvient l’ordre de se retirer derrière l’Escaut, de nuit, par les ponts de Mortagne et de Bleharies. Le 24 mai, regroupée vers Flines-les-Râches, la division tente de s’opposer à la ruée allemande sur Lille. Le 27, elle se trouve encerclée à Haubourdin, fait une percée deux bataillons seulement du 22e tirailleurs algériens et divers détachements isolés réussissent à atteindre Dunkerque la division a été capturée en grande partie à Haubourdin. De petits détachements de toutes les unités de la 2e DINA s’embarquent à Malo-les-Bains le 30 mai, et gagnent l’Angleterre. Ils sont renvoyés en France et tous capturés ou tués près de Falaise, le 18 juin 1940... Sur la fin de cette drôle de guerre », qui fit 85 000 morts en moins de quarante jours, les troupes coloniales et l’armée d’Afrique ont payé un lourd tribut. Les Allemands, s’agissant de combattants africains, faisaient peu de prisonniers. Près de 30 000 combattants originaires de l’AOF et de l’AEF y ont perdu la vie, dont quelques milliers furent sommairement exécutés au mépris des conventions internationales, parce qu’ils étaient d’une autre couleur de peau le massacre le plus important a lieu à Montluzin, près de Lyon, où, le 19 juin, les Allemands abattent à la mitrailleuse deux cents tirailleurs. Certains des rescapés entrèrent immédiatement dans la clandestinité au moment du débarquement, quand les maquis se découvriront, on s’apercevra que, dès 1940, dans une trentaine de départements, des évadés s’étaient intégrés à des groupes de la Résistance. C’est ainsi qu’une cinquantaine de tirailleurs sénégalais prendront une part active aux combats du Vercors lors du défilé dans la cité rhodanienne, cet escadron sénégalais » sera particulièrement ovationné par la population. A l’issue de la drôle de guerre », les pertes des unités coloniales engagées avaient atteint, selon le secrétariat d’Etat aux Colonies de Vichy, 23% parmi les Indochinois, 29,6 % parmi les Malgaches et 38 % chez les tirailleurs dits sénégalais ». Pour les Maghrébins, le nombre des morts s’élevait à 5 400. L’armée de transition Après la débâcle et l’armistice, beaucoup d’officiers sont prisonniers. Pour ceux qui ne le sont pas, il n’y a pas de réponse claire, quant à la conduite à adopter pour certains, l’honneur implique de poursuivre le combat aux côtés du général de Gaulle, mais la grande majorité considère comme primordiales la discipline et l’obéissance au maréchal Pétain, héros national ». Ils veulent garder une armée active, dans l’éventualité d’avoir à réprimer une révolution intérieure en France même ou des poussées anticoloniales dans l’Empire. Les Allemands consentent à laisser à la France une armée en métropole et une autre armée en Afrique du Nord. Le général Weygand est nommé commandant en chef, puis délégué général du gouvernement de Vichy en Afrique du Nord. Ses subordonnés s’appellent Juin à Rabat, de Lattre de Tassigny à Tunis, Koeltz à Alger. Vichy s’assure ainsi une armée d’Afrique de 100 000 hommes, plus 20 000 travailleurs militaires » pour l’AFN et 33 000 hommes pour l’AOF un régiment de tirailleurs, un groupe d’artillerie, un régiment de cavalerie et des unités de service. Or, en maintes occasions, Weygand et ses subordonnés résistent aux Allemands, qui réclament l’utilisation de bases aériennes en Afrique du Nord, l’occupation préventive de la Tunisie contre une intervention britannique ou l’octroi de facilités à Dakar. En novembre 1941, les Allemands exigent le départ de Weygand et de de Lattre, mais Juin, qui les remplace, restera fidèle à l’esprit de ses prédécesseurs. Du côté des serviteurs coloniaux de l’Empire », bon nombre des hommes de troupe, dans un premier temps, n’ont guère compris le sens d’une guerre qui reste pour eux étrangère », ni, a fortiori, la lutte qui va opposer deux légitimités, l’une siégeant à Vichy et l’autre réfugiée à Londres. C’est avant tout le drapeau du régiment que servent et suivent ces soldats. Avec une indéniable loyauté, mais sans état d’âme. Ainsi, dans l’été 1940, 80 000 hommes gardent l’AOF, demeurée fidèle au gouvernement de Vichy, tandis que 15 000 volontaires de l’AEF se rallient à la France libre. La France libre en Afrique De son côté, le général de Gaulle avait demandé, dès le 19 juin 1940, aux représentants de l’Empire de poursuivre le combat aux côtés de l’Angleterre. Très vite, en cet été 1940, le Tchad, le Cameroun. le Congo, l’Oubangui-Chari, se rallient à la France libre ainsi que la Nouvelle-Calédonie et Tahiti. Le 27 octobre, de Gaulle crée, à Brazzaville, le Conseil de défense de l’Empire, contre Vichy. La première victoire importante des Forces françaises libres FFL sera une victoire africaine » le 1er mars 1941, partie du Tchad, la colonne Leclerc fait capituler la garnison italienne de l’oasis de Koufra, en Libye. Ces Forces françaises libres, principalement composées d’éléments coloniaux et de la Légion étrangère, comprennent un bataillon de tirailleurs algériens et un régiment de marche de spahis marocains. Leurs victoires iront se poursuivant, de l’Erythrée au Fezzan, jusqu’à celle de Bir Hakeim contre l’Afrika Korps du général Rommel. Pourtant, au Levant, en avril 1941, ces combattants de la France libre ont dû affronter dans des luttes fratricides les 4 000 tirailleurs sénégalais de l’armée vichyssoise. Zn 1941, ces tirailleurs sénégalais vont grossir les troupes de la France libre, Pour la défense de l’Empire ». Le débarquement en Afrique du Nord Le 8 novembre 1942, les forces alliées, britanniques et américaines, débarquent en Afrique du Nord opération Torch. Ce débarquement et l’occupation des grandes villes du Maroc et de l’Algérie créent un véritable choc chez les officiers français favorables à Vichy. Les batailles de Midway, dans le Pacifique, et d’El-Alamein, en Egypte, ont été gagnées par les Alliés, Stalingrad apparaît comme une défaite catastrophique pour les Allemands, tandis qu’en France la zone libre est occupée et que la flotte se saborde à Toulon. L’époque de Vichy est révolue l’armée d’Afrique doit maintenant redevenir l’épée de la France », pour reprendre une expression chère au général de Gaulle, capable, le moment venu, de libérer le sol de la patrie et de lui assurer une place dans les conseils alliés. A partir de novembre 1942, la bataille de Tunisie engage contre l’Axe l’ensemble des troupes d’outre-mer réunifiées. C’est l’armée d’Afrique qui supporte le poids des premières opérations. Fournissant l’essentiel de l’infanterie, mais disposant d’un matériel encore insuffisant, elle subit de très lourdes pertes de novembre 1942 à mai 1943, pour un effectif de 80 000 hommes, 5 187 tués dont 3 458 Nord-Africains et 7 343 blessés dont 4 900 Nord-Africains. Venant d’Egypte et du Tchad, les FFL, qui comptent environ 20 000 hommes intégrés à la 8° armée britannique, opèrent la jonction dans le Sud tunisien, le 18 mars 1943. Malgré ces six mois de combat commun, une certaine animosité demeure, comme en témoignent les cérémonies du 20 mai à Tunis, où le 19e corps d’armée d’Alger et les FFL défilent séparément. Mais les rancunes iront décroissant, sous le feu des combats communs et après la création, au début de juin 1943, du Comité français de la libération nationale CFLN, placé sous la coprésidence de de Gaulle et de Giraud. Un effort très important est alors exigé des populations d’Afrique du Nord. Pour compléter les effectifs des corps de troupe, vingt classes 1924-1944 sont mobilisées. La libération de la Corse et la campagne d’Italie Après la victoire en Tunisie, les Africains » sont lancés dans les débarquements en Sicile et en Corse, puis dans la rude campagne d’Italie. Si seul le 4e tabor marocain participe aux opérations de Sicile, la libération du département de la Corse opération Vésuve fait intervenir des moyens un peu plus importants le 11 septembre, débarque à Ajaccio un bataillon de choc, suivi par 6 000 hommes de troupes de montagne marocains. C’est au cours de ces opérations que s’établissent les premiers contacts entre l’armée de libération et les maquis de France. Le corps expéditionnaire français CEF en Italie est placé sous la direction du général Juin. Outre la Ire DMI division motorisée d’infanterie, ex-lre division des Forces libres, il comprend trois divisions la 2e DIM division d’infanterie marocaine, la 3e DIA division d’infanterie algérienne et la 4e DMN division marocaine de montagne. A priori, le CEF ne doit tenir qu’un rôle effacé il est intégré à la 5e armée américaine du général Mark Clark, dont l’intention est de n’utiliser les troupes françaises que comme forces supplétives, disséminées parmi les unités américaines. Il en ira finalement tout autrement. Sans entrer dans le détail des opérations, il faut souligner le rôle capital de ces divisions. En effet, en janvier 1944, les Alliés anglo-américains piétinent devant la ligne de défense allemande ancrée sur le massif des Abruzzes ligne Gustav. Or les divisions du CEF sont parfaitement rompues à la guerre de montagne, elles vont pouvoir lancer, du ler au 16 mai, une attaque décisive. Ainsi la 4e DMM possède la même puissance de feu que les autres divisions, mais elle est dotée d’un train muletier de 6 400 bêtes et de sections d’enchaîneurs muletiers. Ces éléments lui permettront de passer là où les jeeps elles-mêmes sont arrêtées, de franchir des obstacles considérés comme inviolables. De piton en piton, du Petrella 1 535 m au Revolle 1285 m, du nid d’aigle de Campodimelo à Lenola, elle ouvre le chemin de Rome. Regroupée avant son départ pour la France, la division laisse 74 officiers et 1 538 sous-officiers et soldats dans les cimetières de la péninsule. Les pertes globales des Africains » en Corse et en Italie sont de 6 255 tués, dont 4 000 Nord-Africains et de 23 000 blessés, dont 15 600 Nord-Africains. Le débarquement de Provence A la veille du débarquement de Provence d’août 1944, l’effectif global de l’ensemble de l’armée de terre française FFI non compris, est de quelque 550 000 hommes. On y trouve réunis les contingents de la France libre 50 000, les évadés de France via l’Espagne 15 000, les enrôlés de la Corse libérée 13 000, les contingents de l’Afrique noire 80 000, et enfin plus de 400 000 hommes originaires de Tunisie, d’Algérie et du Maroc. Pour être plus précis en ce qui concerne l’Afrique du Nord, au ler novembre 1944, on décompte, en reprenant la terminologie de l’époque, 176 000 Français » sous les drapeaux, et 233 000 musulmans ». Une majorité de ces hommes est issue de la conscription appelés et rappelés forment 72% du total des Français recrutés et 54% des Maghrébins. Le 16 août 1944, les troupes coloniales débarquent sur la plage de Cavalaire ; elles y retrouvent les soldats de l’armée d’Afrique, dont une partie a été ramenée directement d’Italie. Sous le commandement du général de Lattre de Tassigny, ces soldats qui, avec les Alliés, s’emparent des plages de Provence pour ouvrir un deuxième front, après celui de Normandie, vont jouer un rôle essentiel, en bousculant la défense allemande à Hyères, dans l’île de Porquerolles, la presqu’île de Giens, à Solliès-Pont, et devant Toulon, puis devant Marseille. Ainsi, la 3° DIA division d’infanterie algérienne, avec à sa tête le général de Monsabert, entre la première dans Toulon, se précipite sur les avancées de Marseille, y pénètre en plein chaos la montée » de Notre-Dame-de-la-Garde lui livrera la ville, le 29 août. Pieds-noirs et Musulmans sous les drapeaux L’Afrique du Nord connut un effort de mobilisation considérable la contribution française » et musulmane », pour reprendre !a terminologie de l’époque, atteignait respectivement 176 500 et 233 000 personnes sous les drapeaux au 1er novembre 1944. Le nombre des Français » représente plus de 6% de la population dite des pieds-noirs » l’expression, d’abord appliquée aux viticulteurs qui avaient planté des ceps très noirs provenant de Cafifornie, sera étendue par la suite à l’ensemble des Français d’Algérie, d’origine essentiellement sud-européenne. Sur la base d’une population de 40 millions d’habitants, ce pourcentage se serait traduit pour la France métropolitaine par la levée de 6 millions et demi d’hommes ! Le nombre des musulmanss », plus élevé, ne représente cependant que 1,6 % de la population indigène totale. C’est que le système de le mobilisation est pour eux plus aléatoire au Maroc, on recrute seulement par engagement, alors qu’en Algérie et en Tunisie, on procède, en outre, à un tirage au sort parmi les recensés bons pour le service, dans la limite des contingents fixés. On comptait 134 000 Algériens, 73 000 Marocains et 26 000 Tunisiens. A propos du coudoiement exemplaire au combat entre coloniaux » et indigènes » , l’historien pied-noir Jean Pélégri a écrit Trois ans de gamelles, de boue, des périls partagés, des compagnons morts ici ou là, en ltalie, sur les côtes de Provence, en Franche-Comté, dans les plaines d’Alsace la fraternité des ormes, au rique de faire sourire certains, n’est pas une vaine expression quand la guerre parait juste. [...] Mais, au retour, pour les Algériens, après cette grande épopée, ce fut le retour à zéro, la non-citoyenneté, quand ce n’était pas, comme dans le Constantinois, les armes retournées contre eux. [...] Un sang versé pour rien, des morts inutiles, et, à tout jamais perdue, la dernière chance de vivre ensemble. » Les soldats de la plus grande France » Les soldats en provenance d’Afrique ont ainsi fait preuve de courage, d’ardeur et de discipline dans les combats pour la libération de la France. Cultivateurs de Casamance, fellahs du Rif ou des Aurès, jeunes Tunisiens, Malgaches, Tchadiens, Togolais, montagnards ou gens de la plaine se sont trouvés arrachés à leurs champs et jetés dans la fournaise. En un sens, c’est la vieille tradition de l’armée d’Afrique, forgée au XIXe siècle par les conquêtes coloniales, qui se perpétue. Solidement encadrée par des officiers français, l’armée était aussi l’occasion pour le colonisé de sortir de son milieu social, de découvrir d’autres horizons, de s’émanciper de sa condition d’indigène, de prouver sa valeur guerrière. Mais à ces facteurs hérités du passé sont venus s’ajouter d’autres motivations. La Seconde Guerre mondiale a remis en cause l’équilibre politique et économique existant entre les puissances coloniales et leurs possessions d’outre-mer. La propagande des courants nationalistes se propage. Vaincue en 1940, la France a montré sa fragilité aux yeux de ses colonisés. Pour ceux-ci, libérer la France, c’est lui demander de tenir compte de leur spécificité, voire préparer leur propre émancipation. Les mots d’ordre de lutte contre le fascisme, contre le nazisme, ont de profondes résonances dans les motivations des soldats de l’armée d’Afrique et de l’armée coloniale. L’Empire traditionnel français est menacé. Au risque de disparaître, il doit se renouveler. Là est le sens de la conférence de Brazzaville 30 janvier-8 février 1944, où, pour la première fois, il sera question d’ émancipation ». Malgré de fortes réticences, une volonté de changement s’affirme. Tous ces éléments, conjugués, donnent aux soldats de la grande France » un moral élevé. La France libérée Après la libération de Marseille, une fraction des troupes françaises s’engage à l’ouest, vers le Languedoc, tandis que la plus grande partie remonte la vallée du Rhône avec sur son flanc droit les divisions US, fonce sur Arles, Avignon, s’empare des ponts pour libérer les maquis de l’Ardèche, et, enfin, atteint Lyon, libéré le 3 septembre 1944. Le 12 du même mois, à Nod-sur-Seine, un village entre Châtillon et Dijon, la jonction est réalisée avec la 2e DB débarquée en Normandie. Entre-temps, Paris a été libéré, avec la capitulation de la garnison allemande, le 25 août. Un régiment de marche des Nord-Africains de Paris, composé d’anciens prisonniers - il compte même dans ses rangs un Egyptien et un Syrien ! - détenus à Versailles depuis le début de la guerre et libérés par les résistants, participe à la libération de la capitale. L’ennemi s’étant ressaisi, la progression se ralentit. Le commandement allié met en place un dispositif qui entraîne un étirement des troupes françaises, des Vosges à la FrancheComté. Le 14 novembre, de Lattre entreprend de s’emparer de Belfort, ce qui ne sera fait que le 28, tandis qu’au nord, la 2e DB, commandée par Leclerc, libère Strasbourg le 23 novembre. L’armée d’Afrique, qui supporte une grande part des combats, est exténuée. La relève ne porte que sur les contingents d’Afrique noire environ 20 000 hommes réputés, depuis la Première Guerre mondiale, ne pouvoir supporter la rigueur des hivers européens. On épiloguera longtemps sur les raisons qui amènent au désengagement des troupes d’Afrique noire, à la veille de l’hiver 1944-1945. Il y aura, chez ces soldats retirés du front, une grande déconvenue, aggravée par les difficultés administratives qu’ils rencontreront pour faire reconnaître leurs droits une fois revenus dans leur pays. Goumiers traversant un village d’Alsace. Privée de relève, épuisée, l’armée d’Afrique affronte la résistance acharnée des troupes allemandes dans les Vosges et dans la plaine d’Alsace, puis une double contre-offensive ennemie dans les Ardennes et depuis le Palatinat, en direction de l’Alsace du Nord. Selon de Lattre, à la mi-décembre 1944, les pertes morts, blessés, malades et disparus s’élèvent à 30 % chez les tabors marocains et à la 4e DMM, à 50 % à la 2e DMM et 9e DIC, et atteignent même 109 % à la 3e DIA ce dernier pourcentage s’explique par le fait que tous les hommes de la division ont été au moins une fois blessés ou malades entre août et décembre 1944. Pourtant, ces troupes d’Afrique trouvent la force de résister à la contre-offensive allemande, puis de participer au passage du Rhin. Le 20 janvier 1945, le 1er corps d’armée repart à l’attaque entre Thann et Mulhouse, avec deux divisions marocaines, la division coloniale et la 1ère DB dans des conditions atmosphériques épouvantables tempêtes de neige, verglas, thermomètre descendant jusqu’à -30°. Des combats acharnés se déroulent dans la neige, au milieu des champs de mines, face à des contre-attaques allemandes appuyées par des chars lourds. L’ardeur et l’opiniâtreté des troupes d’Afrique finissent par l’emporter. Le 4 février, la 4e DMM tend la main à la 12e division américaine venant de Colmar. Tandis que le 2e corps d’armée monte la garde sur le Rhin » [1] , le ler corps d’armée court au Danube, qu’il atteint le 21 avril, dans la région de Tuttlingen. Le 6 mai, la 2e DIM est à la sortie du tunnel de l’Arlberg. C’est la fin de la guerre. Le 8 mai 1945, de Lattre appose à Berlin le paraphe d’un Français au bas de l’acte de reddition des armées hitlériennes vaincues. C’est nous, les Africains... Le colonel Rives, qui fut à la tête du 16e régiment de tirailleurs algériens, a écrit Les coloniaux se sont couverts de gloire pour la France libre si la 2e DB qui a débarqué en Normandie était composée exclusivement d’Européens, ce sont eux, les coloniaux, qui fournirent les 2/3 des troupes à Bir Hakeim, 70 % lors de la campagne d’Italie, du débarquement de Provence. Ce sont eux qui ont pris Toulon, Hyères, Marseille, Strasbourg. » Les pertes globales de la lre armée, en France et en Allemagne, se sont élevées, du 15 août 1944 au 8 mai 1945 à 9 237 tués, dont 5 260 Nord-Africains, et à 34 714 blessés, dont 18 531 Nord-Africains. Et pourtant... Au moment où s’affirme la victoire contre le nazisme, Gaston Monnerville, qui était né en Guyane, proclame, le 25 mai 1944 Sans l’Empire, la France ne serait qu’un pays libéré ; grâce à son Empire, elle est un pays vainqueur ». A la fin de l’année, le ministre René Pleven assure En ce moment la France est sans doute plus consciente qu’elle ne l’a jamais été de la valeur de ses colonies ». L’image de la France sauvée par ses colonies est ainsi enracinée dans bon nombre d’esprits. D’un côté, le régime pétainiste avait refusé de poursuivre le combat à partir de l’Empire et s’était compromis dans la collaboration avec l’Allemagne nazie ; de l’autre, la France libre s’est appuyée sur l’outre-mer pour reconquérir la métropole. Le bataillon des tirailleurs algériens, le 11 novembre 1945, sur les Champs-Elysées. Les raisons d’un blanchiment A partir d’octobre 1944, la majorité des troupes noires est progressivement retirée de la zone des opérations. Le commandement évoque le manque d’endurance au froid de ces soldats noirs ; cette raison peut recouvre une autre, d’ordre tactique, liée à l’utilisation traditionnelle de ces combattants aptes à fournir un violent et décisif effort dans le choc, assureraient-ils aussi bien le combat statique de position que l’on prévoit? En fait, pour expliquer ce désengagement, d’autres causes sont aussi à retenir. Siéger à la table des vainqueurs implique de montrer que le dernier effort de guerre repose, non plus seulement sur le concours de l’Empire, mais sur une armée métropolitaine reconstituée, capable de tenir son rang en Europe. La volonté de mettre au combat contre l’Allemagne le plus rapidement possible les 50 000 hommes des meilleures troupes FFI, et de mieux les contrôler, en les intégrant au plus vite dans l’armée régulière, n’est pas étrangère à l’ escamotage » des contingents à cette raison de haute politique les premières inquiétudes quant à la fidélité des troupes coloniales. Déjà spectatrices des querelles intestines franco-françaises depuis juin 1940, elles ont trouvé une métropole exsangue, où les troupes alliées jouissent d’un grand prestige. A la différence de la Première Guerre mondiale, où la ségrégation raciale était encore très forte dans l’armée américaine, les tirailleurs sénégalais découvrent en 1944, dans les unités américaines, des Noirs qui sont chefs de char ou aviateurs. Enfin le prix du sang versé suscite une juste revendication d’égalité, en écho avec le monde nouveau annoncé par de Gaulle à Brazzaville. Un retrait, on le voit, bien plus politique et psychologique que lié à des impératifs climatiques cela explique qu’il se fit sans gloire, sans cérémonies officielles, à la sauvette ». Amertume et sentiments d’injustice Mais derrière les discours officiels, très vite, s’opère un processus de reconstruction de la mémoire nationale, qui évacue l’effort décisif de l’armée d’Afrique. Dès septembre 1944, le général Moll, chargé du bureau FFI de la 1ère armée, ne relevait-il pas déjà Malgré la sollicitude des cadres français qui connaissent l’indigène et l’aiment, le moral du Marocain n’est pas bon, celui de l’Algérien est mauvais. Une amertume certaine est en train de se muer en colère sournoise. Quant aux Français, ils déplorent le fossé qui ne se comble pas entre eux et les FFI, entre l’armée d’Afrique et la nation ». Les contingents issus de l’armée d’Afrique s’étonnent alors du petit nombre de métropolitains venus les renforcer dans les dures batailles des Ardennes, de l’Alsace, en Allemagne ; ils se plaignent du manque de permissions, eux qui n’ont cessé de combattre, depuis la Tunisie, l’Italie, la Provence ; ils ne comprennent pas, en face des éloges prodigués aux FFI, le silence que l’on fait autour de leurs sacrifices. Les Maghrébins, les plus nombreux dans l’armée d’Afrique, se sentent ébranlés dans leurs représentations de la France ils ont vu la défaite de 1940, ils ont pu mesurer la supériorité matérielle et technique des Américains. Ils se montrent sensibles au nationalisme qui se propage Manifeste du peuple algérien de Ferhat Abbas, en avril 1943 ; Manifeste de l’Istiqlal [parti de l’indépendance] au Maroc, en janvier 1944. Ces soldats du Maghreb, de retour chez eux, voient la misère matérielle qui frappe durement les campagnes, amertume et déception les guettent, lorsqu’il leur viendra à l’idée de réclamer les mêmes droits de citoyenneté que les Français d’Afrique du Nord. Beaucoup s’indignent de ce que la citoyenneté avec maintien du statut personnel musulman, accordée par les ordonnances de mars 1944 en Algérie, ne soit pas octroyée aux anciens combattants, ou, du moins, aux décorés de la Croix de guerre. Et surtout, ils découvrent avec stupeur l’ampleur de la répression dans le Constantinois, après les émeutes de Sétif et Guelma, en mai-juin 1945. Eux, qui ont fait preuve d’abnégation, de courage, de discipline dans la guerre pour libérer la France, se souviendront. Certains prendront les armes, des années plus tard, pour libérer leur » pays, de la présence coloniale, cette fois ; d’autres tenteront de faire reconnaître leurs droits de combattants pour la France, leur qualité de citoyen par le sang versé. Benjamin STORA, 1995 [2] _____________________________________ DJILALI Mohamedsoldat 17e RTAmort pour la France 19-5-1940. Le 25 mai dernier, Jean-Marie Lamblard écrivait à Madame Halima K., au Douar Béni-Abdallah En ce jour anniversaire, Madame Halima, je vous écris pour vous donner les renseignements que vous attendez sur la sépulture de votre père, Djilali Mohamed K., mort le 25 mai 1940 en France, caporal au 17e Régiment de Tirailleurs Algériens ...
Lescommémorations de la bataille de Verdun ont débuté cette semaine, un siècle après le début, le 21 février 1915, de l'offensive allemande contre les troupes françaises à proximité de
Imprimer Détails Création 13 février 2010 Écrit par INous sommes descendants des fiers dragonsDe l'Impératrice, nos escadronsvainqueurs à Austerlitz, A Iéna, La MoskovaOnt fait l'impossible et vont encore bien au-delàIIComme notre griffonTour à tour aigle et lionNous sommes soldats du ciel et de la terreParachutiste un soirCommando le lendemainLes armes à la main pour suivre notre destinNous irons nous battre un jourPour l'honneur et pour l'amourDe la liberté de la patrieIIICes charges que l'on empoigneDeviennent nos compagnesQuand nous partons la nuit vers l'inconnuDisparaître dans les boisLa mission faisant foiDans la pluie, le vent, nous restons à l'affûtC'est ça notre destinC'est de vivre en clandestinSilence, discrétion, c'est notre but Auteur ...Compositeur ...Origines ...
LaLégion a le privilège de disposer des emblèmes de ses régiments disparus et des anciens drapeaux des régiments actuels. Ils sont conservés par le musée d’Aubagne et une partie d’entre eux est exposée dans la crypte. Les fanions des compagnies et escadrons sont vert et rouge sur l’avers, diagonale descendante, le vert contre la hampe. Le revers présente les
OI01 Nécropole nationale française de Cuts Située à la sortie du village, la nécropole nationale française de Cuts appartient à la vallée de l’Oise soissonnaise. Adossée aux bois de Cuts et de Saint-Barthélemy, elle jouxte le cimetière communal. Conforme au plan type français son portail ouvre sur l’allée centrale qui traverse le cimetière. De part et d’autre de celle-ci, organisées en quatre grands carrés, les tombes, uniquement différenciées par leurs emblèmes religieux, sont alignées en rangées. Elles encadrent le drapeau tricolore situé au centre. La nécropole contient corps de soldats soldats français de métropole et de l’empire colonial et un soldat russe décédés lors de la Première Guerre mondiale, ainsi que 10 soldats français décédés lors de la Seconde Guerre mondiale. soldats y sont inhumés dans des sépultures individuelles et soldats dans deux ossuaires situés au fond de la nécropole au niveau de l’allée centrale. Dominant les deux ossuaires, une grande stèle sobre en béton porte les numéros des régiments des combattants inhumés et l’inscription suivante 1914 1918 Ici reposent 1743 militaires français morts pour la France ». Depuis l’érection de ce monument, vingt-sept soldats y ont été inhumés. Une petite stèle a été érigée devant ce monument en mars 2007. Elle a été commanditée par le Souvenir Français dans le but de créer un lieu de rassemblement des tirailleurs, là où des centaines sont tombés, honorer nos troupes d’Afrique et créer avec leurs descendants des cérémonies annuelles». Cette stèle portant l’inscription 14-18 39-45 Mars 2007» représente la France et l’Afrique imbriquées, ainsi qu’un croissant de lune surmonté d’une étoile à 5 branches, emblème de l’Islam. Les soldats inhumés dans la nécropole nationale française de Cuts sont majoritairement décédés lors des batailles de la traversée de l’Oise septembre-octobre 1914 et lors des combats qui se sont déroulés dans le secteur de Cuts entre mai et septembre 1918, notamment durant la deuxième bataille de la Marne juillet 1918. La nécropole, localisée non loin de l’ambulance française de Cuts vers laquelle affluent de nombreux blessés le 17 septembre 1914, se caractérise par son grand nombre de stèles musulmanes 396. Entre le 16 et le 17 septembre, la 3e brigade du Maroc perdit sur cette commune et dans ses environs 1325 hommes dont 500 tués au combat; le 20 septembre 1914 à Cuts et dans les communes riveraines, des tirailleurs algériens et un régiment sénégalais sont décimés J-Y. Bonnard. Elle compte aussi des sépultures de spahis et de zouaves ainsi que de soldats issus d’un bataillon des Tirailleurs Somalis. Ce bataillon, créé en mai 1916, regroupait des soldats provenant de Somalie, du Yémen, d’Abyssinie, du Sénégal et des Comores. Il a été envoyé au Mont de Choisy, situé sur le territoire de la commune de Cuts, en mai 1918, pour participer à la libération définitive du département de l’Oise. Les combats y ont été particulièrement intenses pendant six jours au prix de pertes importantes sous le feu des bombardements par obus toxiques » Jean-Yves Bonnard, La Force Noire en action Le Bataillon Somali dans l’Oise durant la Grande Guerre », Mémoire de l’Oise. La nécropole nationale française de Cuts est créée officiellement par la France comme nécropole de regroupement en mars 1920 sur un terrain légèrement pentu. Elle est érigée en cimetière national en 1922. C’est le type même de cimetière de regroupement. Là sont réunies des corps exhumés des tombes isolées de Cuts, des cimetières provisoires de Carlepont, Caisnes, Chevillecourt, Nampcel, Lassigny, Autrèches, Plessis-de-Roye, Margny-aux-Cerises et Bailly, ainsi que du carré communal de Noyon. Depuis 2014, la nécropole nationale française de Cuts est intégrée au Parcours des Zouaves » mis en place par le Musée Territoire 14-18 sur les communes de Cuts, Moulin-sous-Touvent et Carlepont. Ce parcours vidéo-guidé, proposé en français et en anglais, présente aux visiteurs les traces témoignant de l’implication des soldats originaires des colonies dans le premier conflit mondial. Elle est l’objet de commémorations spécifiques liées à la visite de chefs d’Etat, africains particulièrement, venus rendre hommage à leurs disparus. Cest nous les descendants Des régiments d'Afrique, Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et défenseurs d'empires magnifiques Sous l'ardent soleil chevauchant

Accueil Découvrez toutes nos études Les troupes coloniales françaises Journée de l'armée d'afrique et des Troupes coloniales. Date de création 1917 Date représentée 1917 © Collections La Contemporaine Date de publication Juillet 2006 Auteur Laurent VÉRAY En 1914-1918, les opérations militaires n’ont pas été très importantes en Afrique. En revanche, les soldats originaires des colonies ont joué un rôle considérable sur les fronts européens et dans les Balkans, en particulier pour l’armée française qui a recruté près de 158 000 hommes en Afrique du Nord et 134 000 en Afrique noire sur 8 700 000 hommes qui ont combattu en métropole. L’ensemble des troupes coloniales mobilisées durant le conflit s’élève à 600 000 selon Marc Michel. Cette affiche a été réalisée par le peintre et dessinateur réaliste Lucien Jonas, dont les œuvres régulièrement publiées dans la presse en particulier dans L’Illustration connaissent un grand succès pendant toute la guerre. Elle annonce une journée de charité, comme on en organise depuis le début du conflit au niveau national ou départemental en faveur des soldats. Intitulée Journée de l’armée d’Afrique et des troupes coloniales », elle représente des soldats de l’armée coloniale française lancés à l’assaut d’une position allemande, thème qui en fait la grande originalité c’est sans doute la première affiche qui le traite. Au premier rang de ces fougueux combattants figure un tirailleur sénégalais, le plus connu des soldats coloniaux, qui s’avance en criant et en brandissant son fusil, plein de rage et de courage. L’affichiste l’a particulièrement mis en valeur il est en effet au centre et occupe pratiquement toute la hauteur de l’image. Son attitude et son regard traduisent sa détermination. Sa capote en lambeaux, qui laisse entrevoir le jaune et le bleu de son uniforme, prouve que même les barbelés allemands n’ont pu l’arrêter. On peut supposer que le fantassin casqué se trouvant à sa gauche est un Maghrébin. Ce sont l’élan et le mouvement vers l’avant des combattants qui caractérisent l’ensemble de cette affiche, cherchant ainsi à témoigner de l’ardeur et de la bravoure des Africains, comme de leur fierté de se battre pour la France, par reconnaissance pour la Mère Patrie ». La composition rappelle beaucoup l’affiche Les Amazones au combat de Dogba », réalisée par Charles Castellani en 1897, qui illustre la sauvagerie des indigènes lors de la conquête coloniale. Mais ici, il est clair que la sauvagerie » a été domptée l’indigène porte l’uniforme français et mise au service de la bonne cause ces troupes de choc doivent servir à l’anéantissement de la barbarie » allemande. De ce point de vue, l’affiche reflète fidèlement l’opinion que, selon la théorie élaborée par le général Mangin en 1910, le commandement français avait de la force noire » et de sa capacité à participer efficacement aux coups durs » de la guerre en Europe. Laurent GERVEREAU, La Propagande par l’affiche, Paris, Syros-Alternatives, MICHEL, Les Africains et la Grande à l’Afrique 1914-1918, Paris, Karthala, AUDOIN-ROUZEAU et Jean-Jacques BECKER dir., Encyclopédie de la Grande Guerre, 1914-1918, Paris, Bayard, 2004. Laurent VÉRAY, Les troupes coloniales françaises », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 19/08/2022. URL Albums liés Découvrez nos études Commune le peuple en arme La Commune et le peuple de Paris en armes La Commune n’a pas disposé d’armée au sens strict. 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Lesindigènes nous regardent comme les descendants et les héritiers de ceux qui les ont si longtemps gouvernés et dont ils gardent confusément un grand souvenir. Acceptons l’héritage ; nous y trouverons notre profit » 34. 30 Ce profit est la connaissance du patrimoine de l’empire et la justification de la reconstitution de celui-ci. 35 Paul Gauckler (1866-1911), directeur des
296 669 475 banque de photos, images 360° panoramiques, vecteurs et vidéosEntrepriseSélectionsPanierBonjour!Créer un compteSélectionsNous contacterSélectionsPartagez des images Alamy avec votre équipe et vos clientsCréer une sélection ›EntrepriseTrouvez le contenu adapté pour votre marché. Découvrez comment vous pouvez collaborer avec EntrepriseÉducationJeuxMuséesLivres spécialisésVoyagesTélévision et cinémaRéservez une démonstrationRechercher des imagesRechercher des banques d’images, vecteurs et vidéosFiltresColonisation afrique Photos Stock & Des Images0
\n\n c est nous les descendants des régiments d afrique
ALERTE: un officier parachutiste appelle à la guerre civile maintenant. Dans la foulée des tribunes de militaires de ces dernières semaines, un officier parachutiste (présenté comme un commandant) a pris la parole sur le fil Telegram de Gallia Daily pour appeler à la conduite de la guerre civile dès maintenant.
C’était en 1870, quelques jours après la bataille de Sedan. Par toutes les routes de la Champagne, les Allemands marchaient sur Paris. L’angoisse était profonde parmi les populations de la vallée du Petit-Morin ; elles s’attendaient d’heure en heure à voir l’ennemi apparaître sur le plateau de la Grande-Forêt. Un matin, deux habitants d’Orly, qui venaient de Buissières, d’autres qui arrivaient de la Belle-Idée, déclarèrent avoir vu sur la grande route de Montmirail à La Ferté-sous-Jouarre, des régiments prussiens appartenant à toutes les armes, qui s’avançaient par rangs serrés. Le boucher de Hondevilliers, qui s’était allé chercher du bétail à la ferme de Salnove, au-dessus de Bassevelle, avait été contraint de s’arrêter près le bois du Tartre, puis de couper à travers champs, pour rentrer chez lui, le chemin qui descend vers la vallée étant encombré par des escadrons de cavalerie et des batteries d’’artillerie qui marchaient en direction de Sablonnières. Enfin des gens dignes de foi affirmaient que les troupes allemandes, montant sur le plateau de Rebais, avaient traversé, dès la veille, Verdelot, Villeneuve et Bellot . En effet, bientôt on reconnaissait dans toutes les directions, des pas lourds des soldats foulant le sol, et un flot humain, formidable, se répandait dans les campagnes, terrorisant les habitant qui, fidèles au foyer, n’avaient pas voulu fuir devant l’envahisseur. Les jours se suivirent et les régiments succédèrent aux régiments, sans nombre et sans fin. Pendant ce temps à Chamlion, au Gravier, à Bècherelle et dans le fond de la vallée, depuis le moulin de la Forge jusqu’à celui des Bruts, tout était calme pas un seul ennemi n’avait été aperçu dans la région, et c’est à peine si on entendait au loin des rumeurs inquiétantes. Un garde-moulin demeurant à Bècherelle, Leduc, dit Quatre-Pattes, ancien tambour aux bataillons d’Afrique, qui passait pour n’avoir peur de rien, s’efforçait de rassurer ses compatriotes. Les Prussiens n’oseront jamais venir dans notre petit coin, disait-il. Le pays est très accidenté et les chemins sont détestables... Malheur à ceux qui s’aventureront par ici ! Cependant, une nuit, vers la mi-septembre, les cultivateurs de Bècherelle furent réveillés brusquement par une clameur étrange. Une partie de pillards allemands venait de faire irruption dans le hameau, et pénétrant dans les étables, s’était emparé du bétail. Tous les habitants, en un instant, furent debout et se trouvèrent réunis dans la rue, mais déjà les Allemands et leur butin avaient disparu vers les bois de la Fonderie. Leduc, comme si une idée soudaine venait de traverser son esprit, rentra chez lui, prit son tambour, rassembla les hommes valides et les harangua L’ennemi ne peut aller ni vite ni loin, dit-il gravement. Nous allons nous mettre à sa poursuite. Promettez-moi d’obéir, et je me charge de lui faire abandonner son butin. J’ai mon idée. Armez-vous d’un fusil ou d’une fourche, car on doit toujours prévoir de mauvaises rencontres, et marchez derrière moi en ayant confiance ! La petite troupe avec le vieux soldat à sa tête, descendit vers le moulin du Pont ; puis, tournant brusquement à droite, elle remonta le ru du Bois en de glissant sous les futaies. Subitement, Leduc s’arrêta. Les pillards sont là, dans le bois de la Fonderie. Ce que je prévoyais vient d’arriver pour éviter Orly, ils ont pris vers le nord un chemin sans issue et les voilà bloqués dans le fond du ravin. Hardi, vous autres, suivez le tambour, mais silence dans les rangs ! Leduc monta sur le plateau jusqu’à la ferme du Petit-Villiers, escorté de ses compagnons, puis, lorsqu’il se fut bien assuré de la position occupée par les pillards, s’enfonçant sous bois, tout seul, il descendit crânement à leur rencontre en battant du tambour. D’abord, les roulements furent sourds, lointains, comme perdus dans la campagne. En tapin qui connaît sa caisse, l’ancien soldat d’Afrique graduait ses effets, augmentait peu à peu la sonorité de ses batteries. Tout à coup, pris d’une rage folle, il se mit à frapper avec fureur, précipitant le heurt de ses baguettes sur la peau d’âne qui résonnait lourdement. Le bruit montait dans les airs, puis courait dans le ciel, tel un roulement de tonnerre. Bientôt d’autres tambours éclatèrent, furieux, au fond du ravin, et ce fut alors dans la nuit noire un vacarme fantastique. On aurait cru que la terre tremblait. Brusquement, Leduc interrompit ses batteries. Se redressant de toute sa haute taille, il se mit à crier d’une voix vibrante Bataillon ! En avant ! A la baïonnette ! D’autres voix, sonores, répétèrent à l’infini des commandements, et Leduc, recommençant la danse vertigineuse des baguettes sur son tambour, battit, battit éperdument la charge. Lorsque tout se tumulte eut cessé, le vieux soldat se pencha vers le sol et écouta longuement. Puis, en toute hâte, il gagna le plateau du Petit-Villiers, où les bonnes gens de Bècherelle l’attendaient. Par ici les courageux, venez chercher vos bêtes. Elles sont dans le bois, là-bas, qui vous attendent. Quant aux pillards, ils ont pris la fuite, et pour cause ! La petite troupe suivit Leduc et tomba au milieu du troupeau abandonné, dans le ravin, où chacun put reprendre son bien. Et maintenant, en route pour Bècherelle, reprit le tapin. Tout en marchant, je vais vous raconter ce combat extraordinaire, à seule fin que vous puissiez un jour le décrire aux descendants de vos descendants. Pour lors, quand j’ai su que les pillards étaient égarés dans la Fonderie, je me suis dit à part moi c’est bon, je les tiens. Leduc, mon garçon, bride les cordes de ta caisse, crache dans tes mains, roule tes baguettes et va bon train !... Il y a dans le ravin de la Fonderie un écho qui vaut dix régiments tu vas aller le réveiller, il t’aidera à remporter la victoire. Donc je suis descendu dans le ru, avec ma caisse et mes baguettes pour tout armement ; j’eus vite faite de reconnaître le terrain, et sans plus attendre je me suis mis à cogner comme un sourd sur mon instrument... Dix, vingt, cent tambours me répondirent. C’était l’écho qui m’envoyait du renfort. Il n’en fallut pas davantage pour mettre l’ennemi en déroute. Les pillards, croyant se trouver en présence d’une véritable armée, abandonnèrent les bestiaux et disparurent sans demander leur reste. Et ce fut en pure perte que je m’égosillais à crier En avant ! L’écho répéta mon commandement, mais il n’y avait plus un seul Allemand dans le bois pour l’entendre... Et voilà ce fameux combat que moi, Leduc, dit Quatre-Pattes, ancien tambour aux bataillons d’Afrique, je viens de livrer, sans coup férir ! Il en vaut bien un autre, vu qu’il n’a tué ni blessé personne... Sur ce, nous voici à Bécherelle... Rompez les rangs... C’est bon, c’est bon, pas de remerciements ! On a fait son devoir, et voilà tout... Rentrez les bêtes dans les étables... fermez bien vos portes... et à chacun bonsoir !
Leprolongement de la guerre de 1914 entraîne la constitution de nouvelles unités : sept régiments de marche et deux régiments mixtes de zouaves et de tirailleurs algériens sont créés. Fin mai 1918, les Allemands lancent la seconde bataille de la Marne (jusqu’au 6 août 1918)Les pertes s’élèvent à 28 000 morts pour les

LES TROMPETTES D’AÏDA C’est nous les descendants des régiments d’Afrique Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et défenseurs d’empires magnifiques Sous l’ardent soleil chevauchant sans répit leurs fiers coursiers Toujours prêts à servir A vaincre ou à mourir Nos coeurs se sont unis Pour la Patrie Trompettes au garde-à-vous sonnez, sonnez à l’étendard Et que fièrement dans le ciel montent nos trois couleurs Le souffle de la France anime la fanfare Et met à chacun un peu d’air du pays au fond du coeur C’est notre volonté De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. La piste est difficile et toujours nous appelle Par les monts pelés de Taza, de Ksar’ Souk, de Midelt L’élan de Bournazel vers le Tafilalet Sur les Ksours ralliés plantera fièrement nos trois couleurs Ensemble nous referons gaiement flotter nos étendards Et suivrons partout hardiment l’éclat des trois couleurs Ensemble nous reprendrons demain le chemin du départ Et pour le pays serons prêts à lutter sans nulle peur Soldats, toujours devant, toujours la tête haute Nous serons présents sous la pluie, dans le vent, en avant ! L’ennemi nous trouvera le coeur plein de courage Et dans ce combat glorieux revivront nos héros

Etbien moi , je trouve les résultats fantastiques. Evidemment si nous voulons des renseignements à 200 ou 300 ans nous risquons d'être déçus. Regardons beaucoup plus loin 3è, 4è siècle et peut être même avant, là c'est fascinant. J'ai 36% Ecossais Irlandais et Gallois et une partie de ma famille est bretonne. Tout commence à s
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EnOccident, la Première et la Seconde guerre mondiales demeurent un moment emblématique, commémoré en grande pompe. Le nouveau et fringant président de la République française, Emmanuel Macron, n’a pas dérogé à l’usage. Il a célébré les cérémonies du 8-Mai, 73e anniversaire de la victoire de 1945, sur un mode traditionnel, en présence de descendants du
ሀዥሄмоዚеч ж ըтοԷ ևրուпса ኬзሄзιшасуጃሏеξοг иπуж цጵτуРαሴ υнуቭаսа
Екը մаፈιщዡፂե ርаνаዱይ еμюгቄзዋጠէֆՋ ኂеснифит гэսюዢиУዋ сፕዪիηи йоዜе
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