Ilest trÚs important de choisir le bon moment pour tailler un arbre comme le pin. Et pour chaque objectif de taille, une période particuliÚre de l'année est mieux adaptée. Le printemps, par exemple, est un bon moment pour tailler les arbres afin de former la couronne et de rendre le sommet plus compact. A cette époque de l'année, le
I L. âą ' -v-jjwmn M MV COURS DE CHIMIE APPLIQUĂE AUX ARTS MILITAIRES. COURS DE CHIMIE APPLIQUĂE AUX ARTS MILITAIRES. CAHIER CLASSIQUE A l'usage DES ĂLĂVES DE LâĂCOLE ROYALE DE LâARTILLERIE ET DU GĂNIE; Par M. CHEUVREUSSE, Professeur. METZ, DE LâIMPRIMERIE DE C. LAMORT. l823. AVANT-PROPOS. Les cahiers classiques composĂ©s pour MM. les ElĂšves de lâEcole de Metz, doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des rĂ©sumĂ©s de leçons et non comme des ouvrages complets sur les diffĂ©rens arts traitĂ©s dans les cours ces cahiers ne sont donc cpie des programmes dans lesquels on sâest proposĂ© de remplir deux objets i°. Celui dâoffrir un mĂ©morial rĂ©unissant toutes les idĂ©es du cours; 2°, Celui de prĂ©senter un rĂ©pertoire pour faciliter les recherches sur chacun des sujets quâon voudrait examiner. Pour satisfaire Ă la premiĂšre condition, jâai rĂ©uni succinctement toutes les matiĂšres dans lâordre suivant lequel elles sont dĂ©veloppĂ©es dans les leçons orales ; ce qui rendra ce recueil utile aux officiers qui auraient besoin de se rappeler des descriptions ou des thĂ©ories ? soit avant leur exa- v i men, soit lorsquâils seront employĂ©s dans les diffĂ©rens services. ConsidĂ©rĂ© comme rĂ©pertoire , ce cahier abrĂ©gera les recherches pour la composition des mĂ©moires ou pour lâexĂ©cution des procĂ©dĂ©s de fabrication 7 puisque jâai eu soin dâindiquer au bas des pages les sources oĂč lâon peut puiser. Le cours de chimie embrasse des descriptions et des applications de la science aux arts qui sont relatifs aux besoins des deux armes. Les arts chimiques ne sont pas les seuls qui y soient expliquĂ©s} on y a introduit ceux de la fabrication des projectiles, des outils Ă pionniers et des armes ? parce que cette description exigĂ©e nâaurait pu trouver place dans les autres parties de lâenseignement de lâEcole. En gĂ©nĂ©ral les diffĂ©rens sujets que jâai traitĂ©s sont ceux qui mâont Ă©tĂ© demandĂ©s par le conseil dâinstruction et quâil a approuvĂ©s} je les ai divisĂ©s en trois parties. La premiĂšre renferme tout ce qui est relatif aux matĂ©riaux de construction. V1J La seconde comprend lâextraction du fer et son travail dans les Ă©tablissemens des deux armes. La troisiĂšme a rapport aux travaux des fonderies de bouches Ă feu, des salpĂȘ- treries , des raffineries et des poudreries. Dâautres parties mâont encore Ă©tĂ© demandĂ©es , et comme elles ne prĂ©sentent rien de commun avec celles qui prĂ©cĂšdent , je les ai renvoyĂ©es dans un appendice ces sujets ajoutĂ©s au cours de chimie, sont lâanatomie vĂ©gĂ©tale, lâhistorique du chanvre et lâart du cordier Le cours de chimie se lie aux autres cours de lâEcole, sans nĂ©cessiter de rĂ©pĂ©titions ] par exemple les matĂ©riaux de construction nây sont examinĂ©s que relativement Ă leurs propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques, tandis que M. le professeur de constructions parle de leur emploi dans les mains du maçon, etc. Dans le cotirs de mĂ©canique on donne lâĂ©tude et le calcul des machines, tandis Vil] que le cours de chimie en explique seulement lâemploi. Je dois annoncer que sous le nom dâanalyse , jâai indiquĂ© la composition chimique des diverses substances Ă examiner , Ăšt que sous le nom de mode analytique , jâai donnĂ© la maniĂšre de procĂ©der Ă lâisolement des parties constituantes des corps, en ne dĂ©crivant que des mĂ©thodes gĂ©nĂ©rales} parce que ceux pour lesquels ce cahier est rĂ©digĂ© sont suffisamment au courant des dĂ©tails pratiques. Telle est la marche que jâai suivie dans le cours de chimie pour remplir la tĂąche qui mâa Ă©tĂ© tracĂ©e, jâai puisĂ© dans beaucoup dâauteurs et dans presque toutes les collections scientifiques ] jâai visitĂ© un grand nombre dâusines, de manufactures et de travaux dirigĂ©s par MM. les officiers des deux armes, auxquels je me plais Ă tĂ©moigner ici toute ma reconnaissance pour les renseignemens quâils ont bien voulu me fournir. IX MalgrĂ© tous mes efforts, ce travail ne sera sans cloute pas sans reproche âą mais il importe de faire connaĂźtre que la chaire de chimie nâest créée que depuis peu dâannĂ©es, et quâappelĂ© le premier Ă lâhonneur de remplir les fonctions de professeur, je nâai pas eu le temps dâapprofondir convenablement les nombreuses parties que ce cours spĂ©cial comprend. Jâaurai atteint mon but, si, en prĂ©sentant cet essai, jâai pu mĂ©riter de la part des deux armes une approbation qui sera pour moi une rĂ©compense flatteuse. TABLE DES CHAPITRES. PREMIĂRE PARTIE. Chapitres. Pages. I. Pierres employĂ©es clans les arts 1 . . 1 II. Art du Tuilier-Briquetier^ .... 44 III. Art du Chaufournier et du PlĂątrier , 60 IV. Art du Maçon ,.. 73 DEUXIĂME PARTIE. I. Art d'extraire le fer ,. g 5 II. Art du Fondeur en fer ,.128 III. Art de VAffineur et travail du fer dans les grosses forges , . . . . 175 IV. Art de fabriquer lâacier ,. ,232 V. Art du Forgeron ^ ....... . 269 VI. Travaux dans les manufactures dâarmes ,.^07 CAHIER CLASSIQUE SUR LE COURS DE CHIMIE APPLIQUĂE AUX ARTS MILITAIRES. PREMIĂRE PARTIE. CHAPITRE PREMIER. DES PIERRES EMPLOYĂES DANS LES ARTS. PREMIĂRE LEĂON. IdĂ©es gĂ©nĂ©rales de GĂ©ologie,âDivision des terrains. â Pien'es .â Classification, â Silex pyromaque, â CaractĂšres.âGissement et localitĂ©s. â Extraction. âFabrication des pierres Ă fusil. â Nomenclature et rĂ©ception des pierres. â Sable. â Gravier .â Usage. â GrĂšs. â Composition .â Usage. â Schistes. â CaractĂšres. â Ardoises. â Gissement et localitĂ©s. â Exploitation. â Analyse.â Argiles .â CaractĂšres. âGissement et l&calitĂ©s. âArgile smectique. â CaractĂšres. â Usage. â EmĂ©ril. â CaractĂšres. âGissement et localitĂ©s. â Analyse .â Usage et prĂ©paration. i. La GĂ©ologie est une branche particuliĂšre de lâhistoire naturelle; elle traitĂ© des substances qui marquent le plus par leur abondance, par leur gisâ GĂ©ologie r Division des Terrains. . 2} sĂšment, par leurs relations de position, et par le rĂŽle important quâelles jouent dans la structure du globe. La GĂ©ologie dĂ©mĂȘle, dans la composition diversifiĂ©e des terrains, les indices dâune formation plus ancienne ou plus rĂ©cente ; elle contemple Ă la fois les formes des grandes masses, leurs diffĂ©rentes hauteurs, leur structure, leur enchaĂźnement et leur correspondance; et, Ă la vue de ce vaste ensemble, oĂč il reste encore quelques tĂ©moins du travail ancien de la nature , dont la main du temps a laissĂ© ça et lĂ quelque empreinte , la science peut quelquefois remonter de ce qui est, Ă ce qui a Ă©tĂ©, par des conjectures toujours prĂ©cieuses lorsquâelles sont sagement dĂ©duites de lâobservation. Parmi les auteurs de systĂšmes gĂ©ologiques, le plus grand nombre suppose que le globe terrestre a Ă©tĂ© exposĂ© Ă lâaction du feu et Ă celle de lâeau ; et ils tirent, de ces deux grands moyens, lâexplication de lâĂ©tat actuel de la terre. Nous nâexposerons aucun de ces systĂšmes; et, lorsque nous ferons usage des expressions de dissolution et de prĂ©cipitation, ce sera toujours sans attacher la moindre importance aux idĂ©es systĂ©matiques ou thĂ©oriques auxquelles ces expressions sembleront se rattacher. 2. Lâobservation nous apprend que telles couches de la terre sont toujours recouvertes par telles autres, et ne les recouvrent jamais ; elles sont toutes plus ou moins horizontales, plus ou moins Ă©paisses. Ces couches sont considĂ©rĂ©es comme autant de dĂ©pĂŽts successifs qui se sont faits au fond dâun li- 3 q ui de ; celles infĂ©rieures sont regardĂ©es comme plus anciennes que celles qui les recouvrent. Les matiĂšres prĂ©cipitĂ©es, et transportĂ©es Ă diffĂ©rentes Ă©poques, offrent des caractĂšres qui servent Ă distinguer les terrains entre eux. Pour faciliter lâĂ©tude de la science, les gĂ©olo- gistes ont Ă©tabli plusieurs divisions ; mais, dâaprĂšs celle qui est adoptĂ©e aujourdâhui, tous les terrains sont rangĂ©s, selon leur anciennetĂ©, en cinq grandes- classes; savoir en primitifs , en intermĂ©diaires, en secondaires , en tertiaires et an volcaniques. LâĂ©tude de la GĂ©ologie, sâappuyant sur les bases posĂ©es par Werner, a augmentĂ© le domaine de cette science ; mais la marelle tracĂ©e par le professeur de Freyberg, nâest pas la seule qui puisse guider dans le vaste champ que la GĂ©ologie offre Ă nos observations. MM. Cuvier et Brongniart, par les recherches quâils ont entreprises dans les environs de Paris , ont prouvĂ© que câest Ă la Zoologie quâon est en droit de rapporter les progrĂšs que la GĂ©ologie a faits de nos jours ; ce qui a conduit Ă considĂ©rer lâĂ©tude des fossiles comme une sorte de numismatique, Ă lâaide de laquelle il devient facile de connaĂźtre les diffĂ©rentes Ă©poques de la formation des dĂ©pĂŽts successifs qui composent la croĂ»te dĂŒ globe i . 1 Essai sur la GĂ©ographie minĂ©ralogique des environs dĂ© Paris, par MM. G. Cuvier, et A. Brongniart. Paris , 1807. Recherches sur les ossemens fossiles, par M. Cuvier, 2 0 . Ă©dition. Paris, 1822. Histoire naturelle des crustacĂ©es fossiles, par MM. A. Brou- gniart et A. G. DĂ©smart. Paris, 1822. Dâun autre cĂŽtĂ©, M. Humboldt a publiĂ© des observations prĂ©cieuses, sur le gissement des roches, qui conduisent Ă la connaissance importante des lois de la nature ; ce savant estimable a montrĂ©, le premier, lâidentitĂ© de gissement dans les deux hĂ©misphĂšres i. 3. Les terrains primitifs sont ceux que lâon suppose servir de charpente au globe; ils sont formĂ©s de granit et recouverts de gneiss, de micaschiste , de calcaire , de serpentine, de porphyre et de syeâ nite. Ces terrains ne renferment aucune empreinte de corps organisĂ©s. 4 . Les terrains intermĂ©diaires, aussi appelĂ©s de intermĂ©diaires, transition ou de passage , ont beaucoup dâanalogie avec les terrains primitifs ; ils en diffĂšrent en ce que leurs couches alternent avec des roches fragmentaires ou arĂ©nacĂ©es, et que, dans les derniĂšres roches de lâordre, on trouve quelques dĂ©bris de corps organisĂ©s. . Les principales roches quâon y rencontre sont le calcaire grenu- talc/ueux , le micaschiste , le trauâ mate 2, le porphyre , la syenite, le schiste argileux , etc. Terrains 5. Les couches secondaires sont formĂ©es degrĂ©s, secondaires. de schistes, de houille , de calcaire, Ă !argile, de sel gemme , de craie, etc. Ces couches renferment des Terrains primitifs. Terrains 1 Essai gĂ©ognoslique sur le gissement des roches, etc., par Alex. Humboldt. Paris, 1823. 2 M. dâAubuisson a donne' le nom de Traumate dĂ©rivĂ© de , fragment, au grĂšs que les allemands ont appelĂ© 5 ' coquilles fossiles dâun ordre particulier, et qui nâexistent plus dans les mers actuelles ; on les connaĂźt sous les noms Ă " 1 Ammonites, de Belemnites, de TrĂźgonites, de Nummulites, de Terebratules , etc. 6. Les terrains de troisiĂšme formation recouvrent les trois premiers ; leurs couches sont entiĂšrement formĂ©es de chaux carhonatĂšes, mĂ©langĂ©es de grĂšs, de sable, dâargile, de marne, etc. Ces matiĂšres renferment des coquilles de genres semblables Ă celles qui existent dans les mers actuelles ou dans les eaux douces. Quelques minĂ©ralogistes dĂ©signent ces couches tertiaires sous la dĂ©nomination de terrain d âalluvion ou de tr-ansport. 7 . On donne le nom de terrains volcaniques Ă ceux qui ont Ă©tĂ© formĂ©s par les dĂ©jections des feux souterrains , et qui renferment par consĂ©quent des matiĂšres altĂ©rĂ©es par le feu. Des Pierres ou Roches. 8. Nous comprendrons, sous le nom de Pierres ou de Roches, les substances insolubles, et non mĂ©talliques, que lâon rencontre abondamment Ă la surface ou dans lâintĂ©rieur du globe. Plusieurs minĂ©ralogistes, en France, ont dĂ©signĂ©, sous le nom de Roches, les masses formĂ©es par la rĂ©union de minĂ©raux de diffĂ©rentes espĂšces que lâon trouve dans les terrains primitifs. Les minĂ©ralogistes allemands, dâaprĂšs la doctrine Terrains. tertiaires. % Terrains volcaniques. 6 de Werner, distinguent, sous la mĂȘme dĂ©nomination , toutes les substances minĂ©rales, simples ou composĂ©es, anciennes ou modernes , quelle que soit leur nature, qui constituent lâĂ©corce du globe. DâaprĂšs "Werner, les Roches ne sont Ă©tudiĂ©es que relativement Ă leur gissement, et classĂ©es seulement selon lâordre dâanciennetĂ© que ce gissement indique. On voit que ; par ce mode de classement, on ne peut reconnaĂźtre les propriĂ©tĂ©s particuliĂšres des Roches, ni les Ă©tudier pour en faire ressortir les rapports intimes. Parmi les minĂ©ralogistes français, M. Brongniart est le seul qui ait donnĂ© une classification complĂšte des roches mĂ©langĂ©es, fondĂ©e sur des principes nouveaux et gĂ©nĂ©ralement adoptĂ©s aujourdâhui . MalgrĂ© tout lâiiitĂ©rĂȘt quâinspire notre cĂ©lĂšbre auteur, ainsi que son beau travail, nous sommes forcĂ©s de nous en Ă©carter, pour Ă©tudier les pierres ou les roches employĂ©es seulement dans les arts; ainsi nous Ă©tablirons une division basĂ©e sur les anciens principes comme Ă©tant plus en rapport avec lâobjet que l'on se propose dans ce cours spĂ©cial. Toutes les substances employĂ©es dans les arts, et qui sont du ressort de la Lithologie, seront rangĂ©es en cinq classes. La dĂ©signation des matiĂšres renfermĂ©es dans les trois premiĂšres sera prise du nom de la substance dominante dans chaque pierre. Les noms des matiĂšres comprises dans les deux autres classes seront ceux de leur Ă©tat combustible oubrĂ»lĂ©. 1 TraitĂ© des Roches de M. Brongniart. Classification des Roches mĂ©langĂ©es par le meme. Journal des mines, tom. 34, pag. i rc . 7 CLASSIFICATION DES PIERRES OU ROCHES. g. i r0 . Classe. Pierres siliceuses. a.argileuses. .brĂ»lĂ©es. Produits des volcans. 5 e .Houilles. Combustibles fossiles. I re . CLASSE. Pierres Siliceuses. io. Synonimie. Silex gregarius.âSilex vagus.âSilex ignarius. Fcucrstein ou Kisslingstein. Silex pyromaque i. ' Pierre Ă fusil, nom vulgaire. CaractĂšres. Cassure concoĂŻde, lisse ou terne ; couleur grise cendrĂ©e, blonde ou fauve dĂ©veloppe, par collision, de la phosphorescence et une odeur particuliĂšre, fait vivement feu au briquet. . Pesanteur spĂ©cifique entre 2,58 et 2,63. Infusible au chalumeau sans addition. Analyse. Klaproth. Vauquelin. Oxide de silicium. 98,00 97 de calcium. o,5o o dâaluminium. 0,25 1 de fer... 0,25 o Perte... 1,00 2 100,00 100 Silex pyromaque. 1 De wi/> feu et i -â- i'm combat. 8} Gissement et localitĂ©s. On rencontre le silex pyromaque, sous forme sphĂ©rique, dans les terrains secondaires, principalement dans la craie ; on en trouve aussi dans les marnes qui appartiennent aux formations dâeau douce, et qui recouvrent le calcaire, comme on le remarque dans les environs de Paris. Les gĂ©ologistes ont Ă©tabli beaucoup de conjectures sur la formation de ce quartz. Aujourdâhui on pense que ces cailloux nâont pu ĂȘtre roulĂ©s ni transportĂ©s, mais quâils se sont formĂ©s par infiltration, et quâils occupent des cavitĂ©s abandonnĂ©es par des mollusques ou par des zoophites. La France est de tous les pays qui, renferment de la craie et des couches calcaires secondaires, celui qui offre du silex pyromaque en plus grande abondance. Autrefois la France fournissait des pierres Ă fusil Ă diffĂ©rentes nations ; mais aujourdâhui on a trouvĂ© des pierres propres Ă la taille dans beaucoup de contrĂ©es de lâEurope en SuĂšde, dans la province de Scanie ou Schonen; en Dan- nemarck, dans lâĂźle de ZĂ©lande ; en Pologne, dans la Podolie et la Pocutie ; dans le Tyrol italien, sur les rives du TĂ©sin; enfin, en Angleterre. En France, les principaux lieux dâextraction sont situĂ©s dans les dĂ©partemens de Loir et Cher, Indre, ArdĂšche, Yonne, Seine et Oise. Les cailloux auxquels on donne la prĂ©fĂ©rence, sont ceux que lâon exploite dans les environs de Loir et Cher 15 ils se travaillent 1 Carte de Cassini, n°. 3o. . 9 avec facilitĂ© et fournissent les meilleures pierres Ă feu. Extraction. Les bons cailloux ne se trouvent jamais Ă la surface du sol, il faut les chercher Ă âą i5 m . de profondeur, oĂč ils sont disposĂ©s par couches horizontales de i m . dâĂ©paisseur; pour les extraire , on creuse une suite de puits en gradins , de a m . de profondeur ; arrivĂ©s sur le sol, ils sont encore pĂ©nĂ©trĂ©s de leur eau de carriĂšre, et dans lâĂ©tat convenable pour ĂȘtre taillĂ©s facilement, aprĂšs quelques jours dâexposition Ă lâair. Fabrication. On peut diviser la taille des cailloux en quatre opĂ©rations * i°. Rompre le caillou avec une masse, 2°. Ecailler le caillou avec un marteau Ă deux pointes ; 3°. Former la pierre avec un ciseau et une roulette ; 4°. Raffiler la pierre en employant les deux derniers instrumens h. Nomenclature. On distingue cinq parties dans une pierre Ă fusil i°. La mĂšche ou le biseau tranchant; Ăź MĂ©moire de Doiomieu sur la taille des pierres Ă fusil. Journal des mines ,tom. 6 , pag. 693 , pl. 1 %. EncyclopĂ©die chimie, tom. 5, 2 e . partie, pag. 33i. TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de MinĂ©ralogie de Brongniart, tom. 1 , pag. 3i3, planche 5'. MinĂ©ralogie appliquĂ©e de M, Brard, tom. 3"»'. pag. i35. 2 10 2 °. Les flaires ou bords latĂ©raux; 3°. Le talon opposĂ© Ă la mĂšche ; 4°. L'assis, facette supĂ©rieure; 5°. Le dessous, uni et lĂ©gĂšrement concave. RĂ©ception. La rĂ©ception des pierres Ă feu dĂ©pend de lâadministration de lâartillerie; cette partie semble nâavoir Ă©tĂ© bien soignĂ©e que depuis i8ifi. Les tables indiquaient nĂ©anmoins les dimensions que les pierres devaient avoir pour chaque espĂšce dâarmes Ă feu; mais l'impossibilitĂ© dâobtenir, de lâadresse du caillouteur, des pierres aux dimensions prescrites, rendait ces tables inutiles ; en sorte que, dans les fournitures, il se trouvait une quantitĂ© considĂ©rable de pierres, ou trop fortes ou trop petites, dâoĂč il rĂ©sultait quâun fusil, lors mĂȘme quâil Ă©tait neuf, devenait dâun mauvais service, par le dĂ©faut de dimensions de sa pierre. Ces considĂ©rations ont fait dĂ©cider que les pierres prĂ©sentĂ©es Ă la rĂ©ception seraient examinĂ©es en totalitĂ©, ou par partie , en faisant usage dâun instrument vĂ©rificateur ou calibre, pour chaque espĂšce de pierres, que lâinstrument porterait de petites et de grandes Ă©chancrures pour chaque dimension de la pierre, ce qui offre aujourdâhui une latitude favorable aux caillouteurs, sans nuire Ă lâarme pour laquelle les pierres sont destinĂ©es. IndĂ©pendamment de ces conditions, on exige encore les suivantes Les pierres ne doivent' porter ni tache ni noeud 11 sur la mĂšche ; leur assis et le dessous doivent former deux plans parallĂšles ou Ă peu prĂšs i. 12. Le sable est une substance qui provient de la dĂ©composition des roches granitiques il existe sous la forme de petits cristaux rĂ©guliers ou sous celle de fragmens arrondis. Hauy donne au sable le nom de quartz hyalin arĂ©nacĂ© , et il en forme deux variĂ©tĂ©s i°. Quartz hyalin arĂ©nacĂ© mobile. Sable fin Ă grains arrondis.âSusceptible dâobĂ©ir au grĂ© des vents .âSable mouvant nom vulgaire ; 2°. Quartz hyalin arĂ©nacĂ© anguleux. Sable grossier Ă grains irrĂ©guliers. âAnguleux ou peu arrondis.â Gros sable nom vulgaire. i 7 >. Le gravier est formĂ© de cailloux roulĂ©s , opaques, plus ou moins gros; il est mĂ©langĂ© de chaux carbonatĂ©e et de fragmens de coquilles fluviatiles. Usage. Les sables sont employĂ©s dans la composition des mortiers et pour le moulage dans les ateliers des fondeurs. Le gravier sert Ă construire les routes ou les chemins ; employĂ© seul, il forme le fond des chaussĂ©es, quâon nomme ferrĂ©es. Le plus gros sert de base Ă lâencaissement, et le plus petit termine le travail. Le sablon est peu employĂ© dans les constructions. 14. Synonimie. Saxa aggregata. Wall. Sandslein ou Sandsleingebirge des allemands. 1 ^iiie-memoire , 5 e . Ă©dition, pag. 604 et suivantes. MĂ©moire sur la fabrication des armes Ă feu portatives , p. 21. Dictionnaire de lâartillerie, au mot pierres Ă Jeu , pag. 32 g. Sable. Sable gravier. GrĂšs. GrĂšs des minĂ©ralogistes français. Psamite de M. Brongniart. DĂ©finition. Les grĂšs sont des pierres Ă structure fragmentaire, et formĂ©s de la destruction des roches primitives ou secondaires ; leurs molĂ©cules, plus ou moins apparentes, habituellement siliceuses, sont rĂ©unies par un ciment, ou gluten, de nature terreuse. Division. Les minĂ©ralogistes rangent les grĂšs en trois divisions. i°. En grĂšs proprement dits ; ce sont ceux dont la grosseur des grains, ou des fragmens, n'excĂšde pas celle dâune noisette. 2 °. En poudingues, lorsque les fragmens ont perdu leurs angles , sont plus ou moins arrondis, et nâexcĂšdent jamais la grosseur indiquĂ©e. 3°. En brĂšches, dans lesquelles les fragmens nâont point Ă©tĂ© usĂ©s, et par consĂ©quent sont anguleux. grĂšs, compris dans la premiĂšre division, offrent un grand nombre de variĂ©tĂ©s, par leur couleur, leur composition, etc. Nous les rĂ©duirons en trois classes en siliceux, en argileux et en calcaires , selon la nature de la pĂąte ou ciment, qui sert Ă agglutiner leurs molĂ©cules. GrĂšs siliceux. Dans les grĂšs siliceux, le gluten est ordinairement un silex cornĂ© qui prend quelquefois lâaspect vitreux, et forme une roche quart- ?eusc souvent grenue. On rencontre cette espĂšce C 13 . , dans les terrains calcaires de derniĂšre formation ; elle est assez rare. GrĂšs argileux. Les grĂšs Ă ciment argileux varient singuliĂšrement par leur couleur il y en a de blancs , de rouges, de gris plus ou moins foncĂ©, etc. ; leur duretĂ© ne varie pas moins. Les grĂšs qui appartiennent Ă cettĂ© espĂšce font feu sous le choc du briquet, selon leur compaci tĂ©, et 11e donnent pas dâeffervescence avec les acides concentrĂ©s. GrĂšs calcaires. Les grĂšs, dont les fragmens sont agglutinĂ©s par la chaux carbonatĂ©e, sont, en gĂ©nĂ©ral , plus compactes que les prĂ©cĂ©dens ils fournissent des Ă©tincelles par lâaction du briquet, et ils font effervescence avec les acides concentrĂ©s. Usage. La nature des grĂšs argileux les rend propres Ă rĂ©sister Ă de hautes tempĂ©ratures ils remplacent trĂšs-bien les briques rĂ©fractaires ; aussi ces sortes de grĂšs sont-ils recherchĂ©s pour former les creusets des hauts-fourneaux, ainsi que les autres constructions pyriques destinĂ©es aux travaux mĂ©tallurgiques. Il existe en France des carriĂšres abondantes de grĂšs argileux, dont les principales sont celles de Dordogne, de , de Meobec, de Ciron et de Nuret Indre, dâAvran- che Manche , de Hettange la-Grande et de Hol- ling Moselle. Les grĂšs de la seconde espĂšce sont choisis pour faire les meules employĂ©es , dans les arsenaux , Ă aiguiser les outils, et, dans les manufactures dâarâ _ »4 mes, Ă blanchir les diffĂ©rentes piĂšces des fusils, ainsi que les lames de sabres et les bayonnettes. Les carriĂšres , dâoĂč on extrait les grĂšs pour ces derniers usages, sont moins nombreuses que les prĂ©cĂ©dentes ; celles qui sont plus en rĂ©putation sont situĂ©es dans les dĂ©partemens de la Haute-Marne et des VĂŽges. Les grĂšs assez poreux pour se laisser traverser par lâeau, sont destinĂ©s Ă la construction des filtres; et câest pour cette raison que celte variĂ©tĂ© de grĂšs a Ă©tĂ© nommĂ©e pierrefiltrante. La meilleure pierre filtrante que lâon connaisse est celle de Libochowilz BohĂȘme. Si les grĂšs argileux sont tendres ou presque mous, ils portent le nom de molasse, et sont employĂ©s dans les ateliers des fondeurs i ; ce sont ces mĂȘmes grĂšs, Ă grains plus ou moins fins , qui, Ă©tant pulvĂ©risĂ©s, servent Ă user ou Ă nettoyer les mĂ©taux. Les grĂšs calcaires sont moins rĂ©pandus que les argileux ; ils se taillent aisĂ©ment, on les divise en cubes comme celui des carriĂšres de Fontainebleau, pour en paver les grandes routes et les rues. Les grĂšs siliceux compactes peuvent servir au mĂȘme usage, celui de Hettange-la-Grande nous en fournit un exemple. Dans la bĂątisse, les grĂšs conviennent mieux comme pierre de taille que comme moellon. Les poudingues et les brĂšches ne sont employĂ©s que pour la dĂ©coration. 1 Annales dĂ©s arts et manufactures, tom, 22, p. 225 . Schistes. i5 15. Tous les schistes sont Ă texture feuilletĂ©e; ils se divisent en feuillets parallĂšles entre eux et au plan des couches principales; leur aspect est mat ou luisant ; leurs couleurs sont trĂšs - variĂ©es ; ils sont assez tendres pour se laisser rayer par le cuivre ; traitĂ©s au chalumeau, ils sont plus ou moins fusibles. Il existe plusieurs variĂ©tĂ©s de schistes, nous ne parlerons que de celui nommĂ© ardoise. 16 . Synonimie. Schistusmensalis, tegularis, duras. Wall. Thonschiejer des allemands. Argile schisteuse tĂ©gulaire. Hauy. Phyllade de MM. dâAubuisson et Brochant. Schiste et ardoise , noms vulgaires. CaractĂšres. Les ardoises sont des pierres fissiles, dont la couleur varie ; mais la principale est le gris ces roches se sĂ©parent en grands feuillets minces, droits et sonores elles ne font pas effervescence avec les acides. Analyse de l'ardoise dâAnglesay. â Kirwan. Oxide de Silicium. 58 dâAluminium. 26 de MagnĂ©sium. 8 de Calcium. 4 de Fer. 14 Perte... 10 roo On distingue les ardoises,'selon leur origine , en deux classes en primitives et en intermĂ©diaires ou de transition. Ardoises. Des Argiles. * 16 Gissement et localitĂ©s. Les ardoises primitives sont disposĂ©es en feuillets parallĂšles au plan gĂ©nĂ©ral du banc dont elles font partie ; le contraire se prĂ©sente dans les ardoises intermĂ©diaires les feuillets sont toujours situĂ©s obliquement et presque perpendiculaires Ă la grande coucbe oĂč ils se trouvent Patrin. Les ardoises de transition sont toujours faciles Ă distinguer, parce quâelles renferment des empreintes de corps organisĂ©s, principalement celles dâanimaux marins qui nâont plus dâanalogues vivans. Les principales ardoisiĂšres de France sont celles Ă 'Angers Maine et Loire, de Rimogne et de Rocroj Ardennes, de et de LaferriĂšre Eure, des environs de Cherbourg Manclie. Exploitation. Pour exploiter les ardoises on coupe dans le banc des blocs de 100 kil., auxquels 011 donne la forme de parallĂ©lipipĂšdes qui prennent le nom de faix. Les faix sont divisĂ©s en tables Ă©paisses quâon nomme repartons ou spartons ; on dĂ©bite ensuite les repartons, et les feuilles qui en rĂ©sultent forment les ardoises destinĂ©es Ă couvrir les maisons. II e . CLASSE. Pierres argileuses. 17. Lâargile, comme lâobserve Hauy, 11e peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une espĂšce minĂ©ralogique lâoxide dâaluminium quâelle renferme sây trouve *7 quelquefois en si petites proportions , que la plupart des substances minĂ©rales, nommĂ©es argiles, ne pourraient ĂȘtre placĂ©es parmi les pierres argileuses. CaractĂšres. Les argiles sont douces au toucher et comme onctueuses, propriĂ©tĂ© qui est dâautant plus marquĂ©e, que lâargile contient plus dâoxide dâaluminium. Les argiles forment, avec lâeau, une pĂąte molle, ductile et susceptible de prendre et de conserver toutes les formes quâon veut lui donner. Cette pĂąte acquiert, par le feu, une duretĂ© telle quâelle peut produire des Ă©tincelles par le choc du briquet. Lâargile a de lâaffinitĂ© pour lâeau, ce qui fait quâun morceau dâargile, placĂ© sur la langue, y adhĂšre, propriĂ©tĂ© quâon appelle happer Ă la langue. ExposĂ©e Ă lâaction dâun feu violent, lâargile diminue de volume câest ce retrait de lâargile qui a fourni au savant JVedgewo&d , un moyen, aussi simple quâingĂ©nieux, dâestimer les hautes tempĂ©ratures. Gissement et localitĂ©s. Les argiles sont trĂšs- rĂ©pandues dans la nature ; cependant les terrains primitifs nâen sont point abondamment pourvus on nây rencontre que le kaolin et lâargile lithomarge. Celle-ci est en rognons, elle accompagne les mines dâĂ©tain et dâautres mĂ©taux. Les argiles sont plus abondantes dans les terrains secondaires-, elles sont rarement Ă la surface du sol on les rencontre Ă une profondeur de 5o Ă 8o m ., disposĂ©es en bancs dâune grande Ă©tendue, et recouvertes de sable et de chaux carbonatĂ©e. Câest donc dans les terrains calcaires et de seconde 3 Argile de France. 18 } formation quâil faut chercher les argiles, câest lĂ que les arts peuvent se procurer celles quâils emploient en si grande quantitĂ©. 18. La difficultĂ© de classer, avec prĂ©cision, lâargile et ses variĂ©tĂ©s est la mĂȘme que celle quâon Ă©prouverait si on voulait classer les pierres de taille et les moellons employĂ©s dans la bĂątisse. Nous serons donc rĂ©duits Ă donner, aux uns et aux autres, les noms des lieux oĂč on les trouve ; et, quoique cette mĂ©thode ne soit point scientifique, elle offrira cependant quelquâmtĂ©rĂšt. EURE-ET-LOIR. Argile de ChĂąteaudun , blanche et pure ; elle entre dans la composition dâune porcelaine quâon fait Ă OrlĂ©ans. MARNE. Argile de Vilantraut, grise, de bonne qualitĂ©.âEmployĂ©e Ă faire des creusets de verreries. NORD. Argile de JAaubeuge , grise_blancliĂątre, possĂšde beaucoup de liant.âCâest avec cette argile quâon fabrique, dans la Flandre, un beau grĂšs fin qui a pour couverte un vernis sain, ornĂ© de peintures bleues. Oise. Argile de Savigny , grise, contenant du sable. â Les couches de cette argile sont trĂšs- Ă©paisses , on en forme des grĂšs sans couverte. Seine-infĂ©rieure. Argile de Gournay, grise brune, contient peu de sable, rĂ©siste au feu le plus violent.âEmployĂ©e Ă faire les pots des verriers, des briques rĂ©fractaires , etc. Argile de Forges-lĂšs-Eaux, grise bleuĂątre, happant fortement Ă la langue, composĂ©e, dâaprĂšs Vauquelin oxide dâaluminium 0,16, de silicium o, 63 , de calcium 0,01, de fer 0,08, et dâeau 0,10. »9 Cette argile sert aux mĂȘmes usages que la prĂ©cĂ©dente. SEINE-ET-MARNE. Argile de Morel et de Mon- tereau , grise blanchĂątre, Ă lâĂ©tat sec; humectĂ©e, elle est brune.âElle est employĂ©e, dans les environs de Paris, Ă faire les fayences appelĂ©es terres blanches, terres anglaises. ig. Synonimie. Argila smeciis. Wall. Argile savonneuse. Borner. Terres Ă Joulon. Brochant. Argile smectique. Hauy 1. CaractĂšres. LĂ©gĂšrement onctueuse au toucher. â NâadhĂšre pas Ă la langue.âSe polit par le frottement.âSe pulvĂ©rise aisĂ©ment.âNe fait pas corps avec lâeau comme lâargile pure.âSa couleur varie il y en a de verdĂątre, de grise, de jaune et de brune. ComposĂ©e ordinairement comme celle du Hamp- shirc Angleterre, dâoxide de silicium o, 5 i, dâaluminium 0,25 , de carbonates, de magnĂ©sium et de calcium 0,24. Gissement et localitĂ©s. On rencontre lâargile smectique dans les terrains de formation moderne , rarement Ă une grande profondeur, ce qui permet de lâexploiter Ă ciel ouvert. Il existe en France beaucoup dâendroits dâoĂč on extrait cette argile ; les principaux sont ceux de Boussange Moselle; de Falacin, prĂšs de Rhodez Aveyron; dâIssouduu Indre, de Ritteneau Alsace; de Villeneuve, prĂšs de Vienne IsĂšre. Argile smectique. 1 De nettoyer. ImeriL 20 Usage. Lâargile smectique sert Ă dĂ©graisser les, draps et autres Ă©toffes de laine, et Ă leur donner le lustre et le moelleux qui en font une des px-inci- pales beautĂ©s. LâopĂ©ration sâexĂ©cute Ă lâaide dâune machine quâon nomme foulon. Câest par les mĂȘmes moyens que lâon blanchit Ă©conomiquement les draps de lit et le linge dans les magasins et les hĂŽpitaux militaires. 20. Synonimle. Ferrum ochraceum imiris. Brochant, tom. 2, pag. 2C3. Emeril gris deLisĂźe, t. 3 ,p. 184. HĂ©matite silicĂ©e , compacte , cendrĂ©e , Ă cassure grenue, Borner, t. 2, p. 286. Mine de fer pierreuse, trĂšs-dure. Bergmann, tom. 2, pag. l 65 . Fer mĂȘlĂ© avec le quartz. Dau- benton, table mĂ©thod., pag. 49. Fer oxidĂ© quartzifĂšre. Hauy, tom. 4, pag. 112. Corindon granulaire. M. Lucas , tom. 2, pag. i 3 o. CaractĂšres. Couleur dâun gxĂ»s bleuĂątre ou"dâun gris dâacier ; mais pulvĂ©risĂ©, il est dâun brun rougeĂątre.â-Scintillant.âCassuxâe Ă grains fins et serrĂ©s. â Pesanteur spĂ©cifique 4,0. â Conducteur de lâĂ©lectricitĂ©. âAgissant sur le barreau aimantĂ©. â PoussiĂšre susceptible de rayer tous les corps, exceptĂ© le diamant. La nature de lâĂ©meril et son extrĂȘme duretĂ© prouvent que câest un corindon. 21 Analyse des Emerils. de la Cliiuc , de Jerscj-, de Naxos , Klaproth. Vauquclin. Tennant. Oxide dâaluminium. 84,0 0,70 O CO O de fer. 7> 5 o,3o 0,04 , de silicium.'. 6,5 a o,o3 RĂ©sidu insoluble et perte. 2,0 u u 0, i3 100,0 1,00 1,00. Crissement et localitĂ©s. On rencontre trĂšs-rarement lâĂ©meril en masse, quoiquâil appartienne aux terrains primitifs; il est ordinairement dissĂ©minĂ© avec dâautres minĂ©raux. On le trouve Ă Ochsenkopt en Saxe, dans le duchĂ© de Parme; Ă Ronda, en Espagne ; prĂšs de Niris, en Perse ; dans les Ăźles de Naxos, de Gersey et de Guernesey. On prĂ©tend quâil nâexiste plus dâĂ©meril dans ces Ăźles Bournon i. Usage. La grande duretĂ© de lâĂ©meril le rend propre Ă user, scier et polir divers corps tels que les glaces, les verres dâoptique, les pierres fines le diamant exceptĂ© et les mĂ©taux. Les manufactures dâarmes en font une grande consommation. On appelle potĂ©e , ou boue diEmeril, la matiĂšre qui se trouve au fond de lâauge des lapidaires qui emploient lâĂ©meril, parce quâelle contient beaucoup de cette substance. 1 Examen de lâĂ©meril par VieglĂ©b , Kirivan , et Tennant. Journal des Mines, tom. 12. Mode analytique de lâĂ©meril, spath adamantin des anglais; me'moires de Klaproth, tom. l or ., pag. 62. C 22 On fait sĂ©cher cette boue pour servir au poliment des pierres tendres, telles que lâalbĂątre, les marbres, etc. i. Toutes les fois que lâĂ©meril est destinĂ© Ă polir les pierres, on lâemploie avec lâeau ; mais, poulie travail des mĂ©taux, on le mĂȘle Ă lâhuile. PrĂ©paration. Pour rendre lâĂ©meril propre Ă ĂȘtre employĂ© dans les arts, on le concasse, puis on le broyĂ© dans des moulins dâacier 5 les grains de la poudre obtenue sont durs, rudes au toucher et comme acĂ©rĂ©s ; cette poudre se compose de grains inĂ©gaux ; mais, comme il est nĂ©cessaire dâavoir, pour divers usages, des degrĂ©s diffĂ©rens de tĂ©nuitĂ©, on les obtient en traitant, par lâeau, la poudre sortant des moulins ; et on a, par plusieurs lavages et dĂ©cantations, les degrĂ©s de finesse que lâon dĂ©sire. On distingue, dans le commerce et dans les arts, les Ă©merils prĂ©parĂ©s, par le temps Ă©coulĂ© durant la prĂ©cipitation ainsi il y a des Ă©merils depuis i5 minutes jusquâĂ 3 secondes. Les Ă©merils du commerce ne sont pas toujours purs, parce quâon y opĂšre de frauduleux mĂ©langes avec du sable ou du quartz pulvĂ©risĂ© aussi beaucoup dâartistes prĂ©parent-ils eux-mĂȘmes PĂ©meril dont ils ont besoin ils se procurent, dans le commerce, des pierres dâĂ©meril; ils les concassent et les broyent, en se servant de lâaire trempĂ©e dâune enclume, comme dâun porphyre ; et, pour molette, 1 MinĂ©ralogie de Bauinare, tora, 2, pag. i 5 a. ^ ils font usage de la tĂȘte dâun marteau Ă -surface dâacier, Ă©galement trempĂ©e. AprĂšs la porphyrisation , ils procĂšdent au lavage et Ă la dĂ©cantation. I/Ă©meril qui nous vient de la Perse est assez dur ; mais il perd cette propriĂ©tĂ© a mesure que sa division augmente; celui des Indes, au contraire, plus il est divisĂ©, plus il attaque, et câest pour cela quâil est le plus estimĂ© i. DEUXIĂME LEĂON. Des pierres calcaires Marbre. â Composition. â Classification.âPrincipaux marbres exploitĂ©s en France .â Usage.âChaux carbonatĂ©e grossiĂšre .â CaractĂšres des meilleures pierres Ă bĂątir de France. â Chaux carbonatĂ©e crayeuse caractĂšres. â Gissement et localitĂ©s. â Usage. Des produits volcaniques CaractĂšres, composition , gissement, localitĂ©s et usage du trachyte, du basalte, de la ponce, du rapillo-bianco, de la pouzzolane et du tripoli. De la houille CaractĂšres. â Gissement. â Houil - ' lĂšres de France en exploitation .â QualitĂ©s des houilles .â Leur distinction. âRecherches sur les houillĂšres. III e . CLASSE. Pierres calcaires. 21. De toutes les pierres, la chaux carbonatĂ©e Chans carbonatĂ©e. i Voyage de Chardin, en Perse, tom. 2, pag. 23 . Des marbres. =4 est la plus rĂ©pandue elle forme Ă elle seule la huitiĂšme partie de la croĂ»te du glohe. Ses nombreuses variĂ©tĂ©s nâont point de caractĂšres extĂ©rieurs communs ; mais il est facile de distinguer les cliaux carhonatĂ©es des autres substances, par des moyens chimiques trĂšs-simples. 22. Les marbres sont des chaux carhonatĂ©es solides , Ă tissu compacte ou cristallin, qui reçoivent un poli vif ; ils ne font pas feu au briquet, se laissent rayer facilement avec le fer , et font effervescence avec les acides ; ils rĂ©sistent trĂšs-bien Ă lâaction de lâair on en a la preuve dans les prĂ©cieuses statues que nous ont laissĂ©es les artistes de lâancienne GrĂšce. Les marbres offrent un grand nombre de variĂ©tĂ©s ; câest pourquoi on trouve dans les auteurs beaucoup de mĂ©thodes de classification pour les Ă©tudier ; nous adopterons la division Ă©tablie dans les arts. Les artistes rangent les marbres en deux classes i°. les marbres antiques , 2°. les marbres modernes. Les premiers ne sont plus connus que par les monumens auxquels ils ont Ă©tĂ© employĂ©s , ou par les statues qui en ont Ă©tĂ© faites les carriĂšres qui les ont fournis sont Ă©puisĂ©es ou inconnues. S Les marbres modernes se divisent en marbres dâEurope et en marbres Ă©trangers. Ceux exploitĂ©s en France doivent seuls fixer notre attention ; Rondelet en dĂ©crit 12q quâil range, dâaprĂšs leur couleur, en huit sĂ©ries i ; mais or- Ăź Art de bĂątir, tom, 1 er ., pag. 12&. _a5 dinairement on les distingue par le nom des villes ou des villages prĂšs desquels sont situĂ©es leurs carriĂšres. Les marbres sont exploitĂ©s dans beaucoup de dĂ©partemens, vingt-un mĂ©ritent dâĂȘtre citĂ©s i. Marbres de France. 23 . ALLIER. Marbre de Bourbonnais , tricolore, mĂȘlĂ© de rouge, de jaune, et de bleu; on lâexploite prĂšs de Moulins. EmployĂ© Ă Paris. Brocatelle de Moulins , marbre coquiller, bleuĂątre, veinĂ© de brun et de jaune dorĂ©. Ce dĂ©partement renferme des marbres blancs et colorĂ©s, dont on a fait le pavĂ© de Notre-Dame, Ă Paris. HAUTES-ALPES. Marbre noir de Firmin, compacte, dâun noir foncĂ©. Ce dĂ©partement offre beaucoup dâespĂšces de marbres employĂ©s Ă Grenoble. ARDĂCHE. Marbre de Pousin, gris cendrĂ©, jaspĂ© et zone de gris noirĂątre, avec veines blanches, mĂ©langĂ© de coquilles presque noires 2. ARDENNES. Marbre rouge de Givet , rouge, nuancĂ© de taches et de veines plus claires , contient des dĂ©bris de coquilles. BrĂšche de Givet. Marbre noir, veinĂ© de blanc. 1 On a compris lâancien dĂ©partement de Sambre et Meuse, parce que ses carriĂšres approvisionnent encore Paris et les environs, et que ses marbres sont les plus frĂ©quemment employĂ©s. 2 Le beau pont qui existe sur la DrĂŽme, entre Lauricle et Liveron, est construit en marbre de Pousin. 4 26 Marbre rouge de Charlemout, rouge, veinĂ© de blanc et de rouge foncĂ©, mĂ©langĂ© de coquilles. ARRIĂGE. BrĂšche de Cos, marbre imitant la brĂšche violette, antique, ou bleu turquin. Ce dĂ©partement est trĂšs-riche en marbres; on y compte vingt-sept variĂ©tĂ©s. AĂŒBE. Lumaohelle grise i, marbre gris cendrĂ©, contenant des ammonites, prend un beau poli. AUDE. Marbre rouge de Languedoc , rouge de feu, zone de blanc et de gris irrĂ©guliĂšrement contournĂ©s a. Le dĂ©partement de lâAude renferme encore dâautres marbres trĂšs-beaux, connus Ă Paris sous les noms de Campan-Vert, marbre Sanguin ou Cervelas, marbre de Nat'bonne , marbre Griot le ou Griotte de France ; cette derniĂšre espĂšce est la plus belle ; elle est ainsi nommĂ©e parce que sa couleur ressemble Ă des cerises appelĂ©es griottes. Bouches-du-RhĂŽne. BrĂšche d'Aix , marbre jaunĂątre, tachĂ© de gris, de brun et de rouge. Cette brĂšche est encore connue Ă Paris sous le nom impropre de BrĂšche d'Alep. Calvados. Marbre de Caen, rouge sale, veinĂ© de gris ou de blanc, composĂ© de madrĂ©pores 3. 1 On prononce Zumaquelle. 2 Les huit colonnes de lâarc de triomphe du Carrousel sont de ce marbre. 3 Presque tous les cafĂ©s de Parisâ ont des tables de marbre de Caen. 27 La prĂ©sence de ces madrĂ©pores lui fait donner le nom de Lumachelle. Charente-InfĂ©rieure. Marbre d'Aunis ou de d'Angelj, composĂ© de petites coquilles, comme les lumaehelles; son fond est gris; il y a aussi dans le mĂȘme dĂ©partement, une -variĂ©tĂ© Ă fond jaune, dĂ©couverte en 1778. CĂŽte-dâOr. Marbre de composĂ©, comme les brĂšches, de fragmens anguleux ; son fond est dâun rouge de brique, et les fragmens dâun rouge clair. Marbre de la LouĂšre , fond gris, semĂ© de taches brunes. Marbre de Dromont, brĂšche jaunĂątre. Maine-et-Loire. Marbre dâAngers, fond gris, veinĂ© de bleu. MEURTHE. Marbre de Beauregard, prĂšs de Nancy, dĂ©couvert en 1821. â Offre de nombreuses variĂ©tĂ©s de couleurs; il est nuancĂ© de rouge, de jaune, de blanc, etc. Haute-Marne. Marbre de Langres, fond gris, parsemĂ© de coquilles. MONT-BLANC. Cipolin de la tuile, marbre ci- polin dâune trĂšs-belle espĂšce ij. Nord. Marbre de Rance , mĂ©langĂ© de blanc et de rouge brun, avec des veines blanches, cendrĂ©es et bleues. Marbre de Brabançon, fond noir, veinĂ© de blanc. 1 Nous citons cet ancien dĂ©partement parce que son marbre est encore employĂ© en France. La colonne de Jupiter, sur le mont est faite de ce Cipolin, ^ Pas-de-Calais. Marbre de marquise , composĂ© de grandes taches jaunĂątres, mĂȘlĂ©es de filets rouges, vulgairement appelĂ© brocatelle de Boulogne ou de Picardie. PYRENNĂES Hautes et Basses. Marbre blanc de Bayonne , ressemble assez au marbre blanc de Carrare, il en diffĂšre parce que son grain est un peu plus gros. Marbre Campan , fond blanc et isabelle, mĂ©langĂ© de veines vertes et blanches, contournĂ©es en diffĂ©rentes directions. Ce marbre est talqueux, il se dĂ©truit Ă lâair, et nâest employĂ© que dans lâintĂ©rieur des bĂątimens ; ses carriĂšres sont prĂšs de Campan , Ă une lieue de BagniĂšres. Nota. Câest dans les PyrennĂ©es que le marbre existe en plus grande quantitĂ©, et sous des couleurs infiniment variĂ©es. SambrE-ET-MEUSE. Marbre de Dinan , Namur et ThĂ©e , noirs , dĂ©gagent, par le frottement, une odeur fĂ©tide, perdent facilement leur poli lorsquâils sont exposĂ©s Ă lâair i. Marbre de , fond gris, mĂ©langĂ© de veines blanches, contenant des madrĂ©pores. BrĂšche de JDourlais. Marbre dâun fond rouge , mĂ©langĂ© de taches noires, grises ou blanches a. Marbre de Leff, fond rouge pĂąle, veinĂ© de 1 EmployĂ© Ă Paris pour faire des carreaux et des monu- rnens funĂšbres. a Les grandes plaques qui revĂȘtent les pilliers de lâĂ©glise Paris, sont de ce marbre. * 2 9 Liane, bordĂ© de gris. Les marbres de Leff offrent beaucoup de variĂ©tĂ©s qui portent Ă Paris le nom gĂ©nĂ©rique de marbre de Flandre. SAĂNE-ET-LOIRE. Marbre de Tournus , couleur dâun rouge jaunĂątre, peu dur, ne recevant pas un beau poli. SEINE-ET-MARNE. Marbre de ChĂąteau-Landon, dâun gris jaunĂątre, susceptible de prendre un assez beau poli i. VAR. Marbre de noir, tachĂ© de jaune et de blanc, on lui donne le nom de Po- tor 2. Marbre de , couleur rouge, veinĂ© de blanc ; il nâest plus exploitĂ© ; on le nomme mal-Ă -propos marbre de Languedoc. Usage. Les marbres blancs, Ă grain fin, sont employĂ©s prĂ©fĂ©rablement pour la sculpture ; cependant on en fait des colonnes, des chambranles de cheminĂ©es, etc. Tous les marbres composĂ©s uniquement de chaux carbonatĂ©es, rĂ©sistent mieux que ceux mĂ©langĂ©s de substances Ă©trangĂšres. Ces derniers se dĂ©composent Ă lâair ; aussi ne sont-ils destinĂ©s que pour la dĂ©coration intĂ©rieure des bĂątiâ mens. Tels sont les marbres contenant des oxides dâaluminium ou de magnĂ©sium, comme le campante vert antique , etc. 24. La chaux carbonatĂ©e, grossiĂšre, est connue 0 EmployĂ© Ă la construction de lâarc de triomphe qui est Ă la barriĂšre de lâEtoile Paris. 2 Les colonnes du chĂąteau de Versailles sont de ce marbre. Chaux carbonatĂ©e grossiĂšre. 3o sous les noms vulgaires de pierres Ă bĂątir, de pierres de taille et de moellon. Les propriĂ©tĂ©s de ces pierres influent sur lâusage auquel on les emploie. Gissement et localitĂ©s. La pierre Ă bĂątir appartient aux terrains de sĂ©diment grossier, composĂ©s de calcaire secondaire ; les bancs qui la composent sont horizontaux et rarement inclinĂ©s ; elle ne forme jamais de hautes montagnes, et câest principalement dans les plaines quâon la rencontre. Les propriĂ©tĂ©s de la chaux carbonatĂ©e grossiĂšre, varient selon les localitĂ©s ; en sorte quâon pourrait eu distinguer un grand nombre dâespĂšces. La France est plus riche en pierres que les autres pays on en compte, dâaprĂšs Rondelet, 255 espĂšces , non compris les marbres i. Les parties de la France qui fournissent les meilleures pierres, sont les dĂ©partemens dont les noms suivent AlN. Pierre de Villebois , couleur grise, Ă grain fin, homogĂšne et compacte , employĂ© Ă Lyon sous le nom de Choin , susceptible de recevoir du poli. AISNE. Pierre de Liais tendre Ă grain fin. AUDE. Pierre de Roquefort. Plusieurs qualitĂ©s, dont une est propre Ă la sculpture ; Ă Carcassonne, on fait usage dâun grĂšs dur quâon extrait des environs de cette ville. ALLIER. Pierre de Moulins. Siliceuse, facile Ă tailler ; les carriĂšres sont prĂšs de la ville. 1 Art de bĂątir, tom. 1 er ., pag. 164. 31 EURE. Pierre de Vernon , grain lin, texture compacte et uniforme. Gard. Pierres de Baratel et de Lens. Calcaire, lâun blanc gris. HAUTE-VIENNE. Pierre de Grammont, granit quâon retire prĂšs de Limoges. INDRE-ET-LOIRE. Pierre dâAlhĂ©, calcaire co- quillĂšre et persillĂ©e. On lâextrait prĂšs de Tours. ISĂRE. Pierre de Fontanil, gris bleu, dure, extraite des environs de Grenoble. MARNE. Pierre d'AĂŻ, de ,' etc. etc., calcaire, dâun blanc roussĂątre. MEUSE. Pierre de Brillon et de SavaniĂšre , calcaire tendre , dâun grain fin , employĂ©e en sculpture. MOSELLE. Pierre de Jauniont , dâAmanviller , Neuf chef et HomĂ©court , calcaire jaune Ă grain fin, composĂ©e de coquillages en dĂ©bris, quâon distingue Ă la loupe, se taille facilement; exposĂ©e Ă lâair, elle y durcit et perd une partie de sa couleur. EmployĂ©e Ă Metz et dans toutes les communes de lâouest du dĂ©partement. OISE. Pierre de Pierre de Liais, a grain fin et tendre ; son Ă©paisseur varie entiv 32 Ă 42 centimĂštres. EmployĂ©e Ă Paris. PUY-DE-DĂME. Pierre de Volvic , volcanique, ressemblant Ă la lave ; elle est extraite dans les environs de Clermont. RhĂŽne. Pierre d'Anse , de Lucenay, de Po~ miers , etc. , calcaire blanc rougeĂątre , dâexcellente qualitĂ© , employĂ©e Ă _ Lyon, qui est, de toutes Chaux carbonatĂ©e crayeuse. 32 } les villes de France, la mieux pourvue en pierres c calcaires de premiĂšre qualitĂ©. s IV e . CLASSE. Produits volcaniques. 25 . Le trachytc est une roche pyrocĂšte, composĂ©e de feldspath, qui le rend fusible en Ă©mail blanc. Dolomieului a donnĂ© le nom de Lave PĂ©tro- Siliceuse ; mais Hauy, en considĂ©rant la propriĂ©tĂ© de cette roche, dâĂȘtre rude au toucher, lâa dĂ©signĂ©e sous le nom de trachyte i. CaractĂšres. Le trachyte est sous diverses couleurs, blanc, noir, rouge ou vert; son aspect ne varie pas moins souvent il est lithqĂŻde, quelquefois il est vitreux, cellulaire ou pumicĂ© ces quatre caractĂšres en ont fait Ă©tablir autant de variĂ©tĂ©s. Les trachytes se dĂ©composent Ă lâair, de la mĂȘme maniĂšre que les roches feldspathiqucs. De la destruction de lâaffinitĂ© dâagrĂ©gation des molĂ©cules, i Du grec rade ou raboteux. 5 Trachyte. Basalte, 34 il rĂ©sulte une terre qui offre de la rudesse au toucher, ou qui prĂ©sente un aspect cinĂ©reux. Gissement et localitĂ©s. Les trachytes existent dans tous les terrains volcaniques les plus anciens. Spallanzani a observĂ© que la plus forte partie du sol des Ăźles Lipari se trouve couverte dâune couche de trachyte vitreux, dont lâĂ©paisseur varie entre o m ,4 et 3 m . Usage. La nature des trachytes les rend propres Ă entrer dans la composition des mortiers et des cimens hydrauliques. 2 6. CaractĂšres. Les basaltes sont sous diverses couleurs ; il y en a de noirs , de verdĂątres, de rougeĂątres ; ils sont Ă grain tin, parsemĂ©s de petites cavitĂ©s ; souvent ils sont assez durs pour donner des Ă©tincelles sous le choc du briquet. Pesanteur spĂ©cifique, 3 . Fusibles au chalumeau. Analyse du Basalte. Klaproth 1. Silice. 48 Alumine. 16 Oxide de fer. 16 Chaux. 9 4 Acide muriatique hydroehlorique.. r Fau et perte. 6 roo 1 Analyse du basalte deHaseuberg en BohĂȘme. MĂ©moires de Klaprolh, tom. 2, pag. 389. 35 M. Vauquelin, qui a soumis le basalte Ă lâanalyse, y a trouvĂ© du charbon, outre les substances indiquĂ©es ci-dessus. Gissement et localitĂ©s. lies basaltes composent des montagnes peu Ă©tendues, dont la forme est celle dâun cĂŽne ils y sont disposĂ©s en couches, mais le plus ordinairement ils affectent une sorte de cristallisation en prismes, Ă trois, Ă quatre ou Ă six pans 5 ces prismes sont tronquĂ©s , serrĂ©s les uns contre les autres, et offrent lâaspect dâune chaussĂ©e pavĂ©e en dalles polygones. Les terrains basaltiques les plus remarquables sont ceux de lâItalie, de lâAuvergne, des bords du Rhin prĂšs dâAndernach , et de Drevin SaĂŽne et Loire. Usage. Les anciens ont employĂ© le basalte dans leurs constructions ; ils en ont mĂȘme formĂ© des statues, malgrĂ© la difficultĂ© quâon Ă©prouve Ă tailler cette roche. La conservation de quelques statues faites en basalte atteste combien cette pierre est peu altĂ©rable Ă lâair, puisquâon voit encore une de ces statues prĂšs des ruines deThĂšbes, celle de Memnon, placĂ©e dans le temple de SĂ©rapis. Les propriĂ©tĂ©s du basalte doivent le faire rechercher pour les constructions exposĂ©es au frottement et Ă lâaction chimique des liquides corrosifs 5 il convient sur-tout pour paver les routes ou les rues. La petite ville de Monlelimar DrĂŽme est pavĂ©e avec des tronçons de basaltes extraits de la carriĂšre de Chenavri cl, quoique ce pavĂ© soit PĂ©pĂ©rino. Pouce. . 36 y tres-fatiguĂ©, il nâexige presque pas dâentrelien cet exemple suffit pour prouver que le basalte est prĂ©fĂ©rable aux chaux carbonatĂ©es, et mĂȘme aux grĂšs que lâon destine Ă faire les pavĂ©s, les dalles des trottoirs, les bornes, etc. i. Les recoupes ou les petits fragmens de basalte peuvent entrer dans la composition des bĂ©tons ou autres mĂ©langes de cette espĂšce. 27. CaractĂšres. LepĂ©pĂ©rino est un tuf volcanique dâune couleur grise; il est parsemĂ© dâamphigĂšne, de pyroxĂšne, etc. , de la grosseur dâun grain de poivre. Gissement et localitĂ©s. On trouve le pĂ©pĂ©rino dans les environs des volcans, prĂšs dâAndernach et sur le Mont-Albano en Italie. Usage. Le pĂ©pĂ©rino est employĂ© dans les constructions. A Mayence et dans les villes voisines, on bĂątit avec cette substance. Le temple de Jupitcr- Latial , sur le JMont-Cavo, en est construit. 28. CaractĂšres. La ponce est dâun gris blanchĂątre, soyeuse, quelquefois jaune ou rouge; elle est criblĂ©e de pores arrondis ou alongcs, elle est dure au toucher, elle attaque le verre et lâacier, elle nage sur lâeau ; sa pesanteur spĂ©cifique varie entre 0,75 et o,pi. TraitĂ©e au chalumeau, elle forme un verre blanc chargĂ© de bulles. 1 Les rues el les ponts de la ville de Metz Moselle sont payĂ©s maintenant avec une roche rouge qui offre la duretĂ© des basaltes ; cette pierre est un quartz que lâon extrait des rochers de Sierck prĂšs de Xhionvillcr 3 7 Analyse de la Ponce. Klaproth i . Oxide de silicium... 77, 5 o dâaluminium. i7,5o Perle de fer 100,00 PostĂ©rieurement Ă cette analyse, le cĂ©lĂšbre chimiste prussien a trouvĂ© que les oxides de potassium et de sodium existaient dans la ponce pour o,o 3 2. Gissement et localitĂ©s. La ponce se rencontre dans les environs des volcans Ă©teints; lâEtna nâeu fournit pas, et celle que lâon trouve prĂšs du VĂ©suve est dâun petit volume, mĂ©langĂ©e de cendres connues sous le nom de rappillo-bianco. Câest principalement dans les Ăźles de Lipai-i et les Ăźles Ponces quâon trouve cette substance en plus grande quantitĂ© , et quâon la retire pour la mettre dans le commerce. Usage. La pierre ponce est employĂ©e pour user certains corps, et les disposer Ă recevoir le poli. Lorsquâon lâa pulvĂ©risĂ©e , on la mĂȘle avec la cliaux pour faire des mortiers hydrauliques. 29. CaractĂšres. La pouzzolane est une lave po- Pouzzolane, reuse rĂ©duite en poudre, et dont lâaltĂ©ration nâest pas complĂšte ; sa couleur est grise, quelquefois rougeĂątre. 1 MĂ©moire le Chimie, tom. i'\, pag. 446. 2 Ibidem, tom. 2 , pag, 4°4- Rapillo. Tripoli. 38 Analyse de la Pouzzolane. Bergmaim. Oxide de silicium.. 55 dâaluminium. 20 de calcium. 5 de fer. 20 100 Gisscment et localitĂ©s. La pouzzolane Ă©tant un produit des volcans, se rencontre dans toutes les contrĂ©es qui ont Ă©tĂ© volcanisĂ©es. LâItalie en recĂšle une grande quantitĂ© ; la France en possĂšde moins ; on la trouve en Auvergne, Ă Evenos prĂšs de Toulon, prĂšsAgde, dans le Languedoc, etc. Usage. La pouzzolane entre dans la composition des mortiers et des cimens employĂ©s sous lâeau. 3 0. On donne le nom de rapillo Ă un produit volcanique qui est de mĂȘme nature que la Pouzzolane; il en diffĂšre seulement en ce quâil est sous la forme de grains plus gros t. DâaprĂšs M. Do- lomieu , les neuf dixiĂšmes de la masse totale de lâEtna sont formĂ©s de cette substance. Lâemploi du rapillo est le mĂȘme que celui de la pouzzolane et de la ponce pulvĂ©risĂ©e. 3 1. CaractĂšres. Le tripoli est une substance terreuse, en masse ou schisteuse ; il a lâaspect dâune brique compacte. 1 Quelques naturalistes français ont substituĂ© le nom de LapuHo Ă celui de Rapillo , mais ce changement nâest pas admis. 3 9 Analyse du Tripoli. Oxide de silicium. 81,00 dâaluminium.,.. i, 5 o de fer. 8,00 Acide sulfurique. 6,40 Eau. 3 ,io 100,00 Gissement et localitĂ©s. On rencontre le tripoli dans beaucoup dâendroits, particuliĂšrement dans les terrains volcaniques et houillers. On lâextrait Ă FolignĂ©, prĂšs de Rennes; Ă MenĂąt, prĂšs de Riom Puy-de-DĂŽme; Ă Corfou et Ă Santa- Fiora, en Toscane. Celui de Corfou est le plus estimĂ©; on le connaĂźt, dans le commerce, sous le nom de Tripoli de Venise. Usage. Le tripoli est trĂšs-employĂ© dans les arts; il sert Ă polir les mĂ©taux, principalement le cuivre et ses alliages dont il rehausse la couleur et lâĂ©clat. V e . CLASSE. Combustibles fossiles. 32 . CaractĂšres. La houille est une matiĂšre bitumineuse quâon trouve dans le sein de la terre, disposĂ©e en couches comme les pierres; elle est dâun noir luisant, grisĂątre ou bleuĂątre; elle est compacte, et se divise ordinairement en cubes ; sa pesanteur spĂ©cifique est de 1, 3 . Houille. 4 ° Gissement et localitĂ©s. On trouve gĂ©nĂ©ralement les mines de houille disposĂ©es par bancs, dans lâintĂ©rieur de la terre, au bas des montagnes de seconde formation, ou entre des schistes, des grĂšs ou des pierres calcaires primitives. Les houillĂšres sont gĂ©nĂ©ralement rĂ©pandues sur la surface du globe. Il existe, en France, des houillĂšres dans quarante dĂ©partemens ; quelques-unes ne sont point exploitĂ©es, comme dans ceux de la Sarthe et des Deux-SĂšvres. Dans dâautres dĂ©partemens, tels que le FinistĂšre, la Dordogne, le Lot, les Pyren- nĂ©es orientales, le Var et la Moselle, les travaux exĂ©cutĂ©s ne sont encore que de simples recherches sans produit ; cependant le dĂ©partement de la Moselle aura sous peu 1823 une houillĂšre en exploitation /. Les houillĂšres, exploitĂ©es aujourdâhui, sont au nombre de deux cent trente-six, dans trente dĂ©partemens; ces travaux emploient 10,000 mineurs. La quantitĂ© de houille, exploitĂ©e annuellement, est de neuf millions de quintaux mĂ©triques, formant une valeur de dix millions de francs, qui devient de quarante millions au moins, Ă raison des frais de transport. 1 A Scheneck prĂšs Forbach. 4 1 Liste des DĂ©partemens qui possĂšdent des HouillĂšres en exploitation. Allier. Alpes Basses. â Hautes. ArdĂšche. Aude. Aveyron. Bouches-du-RhĂŽne. Calvados. Cantal. CorrĂšze. Creuse. Gard. HĂ©rault. IsĂšre. Loire. Loire Haute. â InfĂ©rieure. Maine-et-Loire. Manche. NiĂšvre. Nord. Pas-de-Calais. Puy-de-DĂŽme. Rhin Bas. â Haut. RhĂŽne. SaĂŽne Haute. SaĂŽne-et-Loire. Tarn. Vaucluse i. QualitĂ©s. Les houilles contiennent plus ou moins de matiĂšres Ă©trangĂšres Ă la nature du combustible , et dont la prĂ©sence en fait varier singuliĂšrement les qualitĂ©s, car il nây a peut-ĂȘtre pas deux houillĂšres qui fournissent de la houille semblable. DâaprĂšs M. Proust, la bonne houille dâEspagne contient 60 Ă 80 pour cent de carbone. l MĂ©moire sur les mines de houilles de France, de MM. LefĂ«vre-d'Hellancourt et Cordier. â Journal des mines, nâ. 71, 7a et ai 5 . 6 4 * La houille de SilĂ©sie, selon Richter, renferme 61 de carbone et 35 de bitume. MM. BrantĂŽme et Hecht, qui ont analysĂ© les houilles de la Sarre et celles du Haut-Rliin, ont trouvĂ© dans les houilles de Carbone. 58,4 Huile bitumineuse. 20,4 Sarrebruck Carbone Huile... La Hayi 7b 0 4,0 On distingue les houilles en trois espĂšces i°. en grasses , 2 en sĂšches , 3°. en compactes. Houille grasse. LĂ©gĂšre. â Friable. â Cassure brillante. â Combustion facile. âSe gonfle et sâagglutine au feu. â Connue sous le nom de houille Ă marĂ©chal. Houille sĂšche. Lourde. â Solide. â Dâun noir grisĂątre. â BrĂ»le avec peu de facilitĂ© et sans se gonfler. âRenferme des sulfures de fer. â Connue sous le nom de houille maigre. Houille compacte. GrisĂątre. â LĂ©gĂšre.â Solide sans ĂȘtre dure. âFacile Ă casser. âSe divise en fragmens rĂ©guliers. â BrĂ»le facilement. â Laisse peu de rĂ©sidu. Cette espĂšce est le cannel-coal des anglais. 33. Recherches. Les indices de houille peuvent se remarquer i°. Par lâaffleurement dâune couche Ă la surface du terrain , reconnaissable par des fragmens de houille ou de schistes bitumineux. 43 2 °. Par la rencontre de frĂ ginens de houille dans les ravins. 3°. Par le suintement, Ă travers le terrain, dâeau ferrugineuse et bitumineuse qui, Ă©tant Ă©vaporĂ©e , donne pour rĂ©sidu de la houille. 4°. Par-tout oĂč on rencontre le grĂšs ancien, alternant avec des schistes argileux, et des empreintes de fougĂšres, de mousse, etc. on sera assurĂ© de la prĂ©sence de la houille. Enfin la houille nâexiste jamais dans les terrains primitifs ni dans les secondaires, postĂ©rieurs au calcaire coquiller. 44 CHAPITRE DEUXIĂME. ART DU TUILIER-BRIQUETIER, TROISIĂME LEĂON. Des terres Ă briques Leur distinction en argiles fusibles et en argiles apyres. âPrĂ©paration des argiles fusibles. â Moulage des briques communes. â Cuisson dans les fourneaux ambulans et permanens. â Action du calorique sur les tuiles et les briques. Des briques rĂ©fractaires Argiles apyres â MĂ©langesfusibles et infusibles. âMode analytique des argiles. â Essai des terres. âEpluchage et laçage des argiles. â Emploi du sable et du ciment dans la fabrication. â Moulage et cuisson des briques rĂ©fractaires. â QualitĂ©s des tuiles et des briques. â Emploi des machines pour la fabrication des tuiles, des briques, des tuyaux. â Emploi des briques crues. â Application Ă V artillerie. DES TERRES A BRIQUES. 04. Les terres que lâon destine Ă la fabrication des briques et des tuiles, appartiennent Ă la classe des argiles qui ne sont que des mĂ©langĂ©s trĂšs- variables de divers oxides et de carbonates. La prĂ©- 45 scnce de ces substances, en plus ou moins grande quantitĂ©, fait ranger les terres Ă briques en deux divisions i°. en argiles fusibles ; 2 °. en argiles apyres. Les premiĂšres sont employĂ©es Ă fabriquer les tuiles et les briques ordinaires ; les secondes, moins communes, sont recherchĂ©es pour en composer des briques rĂ©fractaires. 35. Les caractĂšres des terres Ă briques ordi-Argiles fusibles, naires varient dâaprĂšs leur composition. Celles qui contiennent le moins de matiĂšres Ă©trangĂšres jouissent Ă peu prĂšs de toutes les propriĂ©tĂ©s des argiles apyres. Il existe peu de pays qui ne puissent fournir de la terre propre aux briques communes on la rencontre Ă la surface du sol ou Ă peu de profondeur. Les pays dâattĂ©rissemens dans lesquels on ne trouve pas de pierres , sont prĂ©cisĂ©ment ceux qui offrent le plus gĂ©nĂ©ralement lâargile fusible. En Hollande , cependant, on ramasse, avec des filets en forme de poche, le limon qui se dĂ©pose au fond et sur le bord des riviĂšres, pour eh faire des briques et des tuiles. PrĂ©paration. Lâextraction de la terre se fait ordinairement en automne on lâabandonne prĂšs de lâusine, exposĂ©e aux intempĂ©ries de lâair durant lâhiver. Les molĂ©cules agglomĂ©rĂ©es se fondent, procurent Ă la masse plus dâuniformitĂ©, et la terre devient plus facile Ă dĂ©tremper. Câest dans cet Ă©tat que les ouvriers disent que la terre est pourrie . 46 Quelle que soit lâattention que lâon apporte dans le choix de la terre, elle exige toujours dâĂȘtre bien prĂ©parĂ©e par un corroyage, que lâon opĂšre, en faisant marcher dessus des hommes ou des animaux. Pour exĂ©cuter ce travail, on place la terre pourrie dans un enfoncement de o m . a de profondeur , et de 3 m . de diamĂštre, dont le fond est garni de madriers de chĂȘne ; on lâĂ©miette dâabord Ă la houe , on lâarrose ensuite, puis on y ajoute du sable, si elle est trop alumineuse grasse ; enfin on la piĂ©tine jusquâĂ ce quâelle arrive Ă une pĂąte homogĂšne et bien liante ; dans cet Ă©tat elle est susceptible de prendre la forme quâon veut lui donner. Moulage des Briques et des Tuiles. 36. Les objets nĂ©cessaires au mouleur sont Une table. Un chĂąssis. Un battoir ou batte. Un archet. Une plane. Un baquet Ă eau. Du sable fin. De la terre prĂ©parĂ©e. 11 faut de plus deux ou trois ouvriers que lâon distingue en mouleurs et en porteurs. Travail. Le mouleur saupoudre dâabord les moules et la surface de la table avec du sable fin ; il remplit chaque moule dâune masse de terre quâil comprime en se servant quelquefois dâune batte; il enlĂšve la matiĂšre excĂ©dante avec la main, et il unit la surface de la brique avec une plane. Les / 47 tuiles creuses sont moulĂ©es comme les plates , mais on les courbe sur un bois dont la forme est celle dâun semi-cĂŽne tronquĂ©. Le moulage fini, le porteur reçoit les briques une Ă une, et les range Ă plat sur le sol sablĂ©. LâopĂ©ration du moulage est trĂšs-prompte un bon mouleur servi par son porteur peut faire dans une journĂ©e de douze heures 1000 briques ordinaires ou 800 tuiles plates ou 1400 tuiles creuses. AussitĂŽt que les briques ont assez de consistance, on les pare, câest-Ă -dire quâavec un couteau on enlĂšve les bavures ; on les place ensuite les unes sur les autres , et on en forme une espĂšce de muraille Ă claire-voie, pour achever de les sĂ©cher entiĂšrement ; câest ce quâon appelle mettre en haie. 3 7. La cuisson des briques ordinaires sâopĂšre, soit en plein air, soit sous des hangars. Dans le premier cas, le fourneau est sans parois, on lâĂ©lĂšve avec les briques Ă cuire sur le lieu mĂȘme dâexploitation, alors lâusine est ambulante. Dans le second cas, on construit des fourneaux Ă parois sous des hangars ; et la briqueterie devient une usine permanente. T Fourneaux ambulans. Dans le dĂ©partement du nord et dans les Pays-Bas, la cuisson des briques, comme leur moulage, sâeffectue dans la belle sai- . son sur le terrain qui fournit la terre ; et lors- 1 que le sol est Ă©puisĂ© dâargile, on reporte lâusine plus loin. 4 Le fourneau nâest quâun massif quadrangulaire, g composĂ© de briques crues et sĂšches, disposĂ©es Ă Cuisson I 48 claire-voie, et dans la base duquel on a mĂ©nagĂ©, sur le sol, des canaux qui servent de foyer. En construisant ce massif, on rĂ©pand sur chaque lit de la poussiĂšre de Houille. On sâoppose Ă la trop grande dĂ©perdition du calorique en revĂȘtant la surface avec de lâargile gĂąchĂ©e. Fourneaux permanens. Les fourneaux Ă parois, destinĂ©s Ă la cuisson des briques communes, ne varient que par leurs dimensions ; ils sont construits sous des hangars trĂšs Ă©levĂ©s ; leur forme est ordinairement celle dâun prisme quadrangu- laire. Sur lâun des cĂŽtĂ©s on pratique deux ouvertures les gueules dâun mĂštre de hauteur, qui servent Ă lâintroduction du combustible. Le vide intĂ©rieur se remplit avec les briques crues. On Ă©tablit dâabord, dans le fond , des pieds droits qui correspondent Ă ceux des gueules, puis on forme des voĂ»tes Ă claire-voie, Ă la hauteur des deux ouvertures j câest sous ces voĂ»tes quâon doit faire le feu. Les voĂ»tes formĂ©es , on remplit la capacitĂ© restante avec des briques sĂšches, en ayant soin de les placer de champ, sans trop les rapprocher. Le dernier lit placĂ©, on le recouvre dâun rang de briques cuites que lâon met Ă plat, en laissant quelques ouvertures pour la sortie de la fumĂ©e. Pour mettre Ă feu, on chauffe dâabord , pendant les trois premiers jours, avec du gros bois dur; puis, durant trois autres jours, on fait usage de bois blanc ou de fagots. La chauffe des trois premiers jours est appelĂ©e le petit feu , et le chauffage des trois derniers est 49 appelĂ© le grand fou. Pendant le petit feu, les gueules restent ouvertes, et on les ferme avec le bois mĂȘme, durant le grand feu. La cuisson Ă©tant terminĂ©e, on abandonne le fourneau au refroidissement pendant deux jours ; on retire ensuite les briques et on continue Ă charger, Ă chauffer, etc. Les mĂȘmes fourneaux servent Ă©galement Ă cuire la tuile , et souvent il arrive que, dans ces usines , on cuit la brique et la tuile Ă la fois ; dans ce dernier cas, on Ă©tablit les voĂ»tes en briques, sur une Ă©paisseur de cinq Ă six briques mises de champ. On superpose des tuiles pour la moitiĂ© ou les deux tiers de la hauteur, et on remplit avec des briques. Action du calorique. Les briques perdent de leur poids, en se sĂ©chant et en cuisant ; cette perte doit ĂȘtre diffĂ©rente selon les diverses qualitĂ©s des terres. On peut Ă©valuer la perte quâĂ©prouvent les briques, en passant du moulage Ă une dessication complĂšte, terme moyen, Ă 0,23, et Ă o,o5, en passant de cette dessication Ă une cuisson parfaite. Le dĂ©part complet de lâhumiditĂ© nâest pas la seule action Ă considĂ©rer le calorique favorise encore lâaffinitĂ© des divers oxides entre eux, en sorte que, par cette combinaison, la tuile ou la brique acquiert de la retraite, et, par suite, plus de duretĂ© et plus de densitĂ© ; propriĂ©tĂ©s qui rendent la terra cuite susceptible de rĂ©sister aux agens destructeurs. 7 5o Briques RĂ©fractaires. Argiles apyres, MĂ©langĂ©s fusibles et infusibles. 38. Les briques ordinaires ne peuvent servir Ă la construction intĂ©rieure des fourneaux destinĂ©s Ă supporter une haute tempĂ©rature. On est donc obligĂ©, dans les usines, oĂč le calorique est employĂ© comme agent principal, de composer des briques particuliĂšres dont lâinfusibilitĂ© leur a mĂ©ritĂ© le nom de briques rĂ©fractaires. Toutes les argiles ne sont pas propres Ă former ces briques ; on donne la prĂ©fĂ©rence Ă celles qui nâĂ©prouvent aucune fusion Ă une tempĂ©rature de 140°, du pyromĂštre de Wedgwood. Câest cette propriĂ©tĂ© si recherchĂ©e dans les argiles qui les a fait nommer apjres 1. 3g. Les causes qui rendent les argiles fusibles ou infusibles, sont la prĂ©sence ou lâabsence des oxides de silicium, de calcium, de fer et de magnĂ©sium. Ces oxides, qui altĂšrent plus ou moins les argiles, font varier leur fusibilitĂ© selon leur nombre ou leur proportion. Tous, Ă lâexception dĂ© celui de silicium, se rencontrent ordinairement, Ă lâĂ©tat de carbonates, dans les argiles ; mais, par lâaction du feu, ils perdent leur acide carbonique et peuvent se combiner. Les expĂ©riences d'Achard nous apprennent i°. Que la rĂ©union des oxides dâaluminium et de silicium sont infusibles. i Forme de lâa privatif et de nXf feu. 5 »_ a 0 . Quâun mĂ©lange de parties Ă©gales dâoxides de calcium, de magnĂ©sium et de silicium peut ĂȘtre fondu en un verre dâune couleur verdĂątre. 3 °. Que le mĂ©lange de ces trois oxides ne se fond point lorsque câest lâoxide de magnĂ©sium qui y entre en plus grande proportion. 4°. Que le mĂ©lange fond rarement si câest la silice qui prĂ©domine; en effet la fusionne sâopĂšre que dans les proportions de trois parties des oxides de silicium, de deux de calcium et dâun de magnĂ©sium, ce qui forme une porcelaine i . Lâoxide de fer, qui se rencontre trĂšs-ordinairement dans les argiles, ne dĂ©termine jamais leur fusion, lorsquâil est seul; mais, Ă©tant mĂ©langĂ© avec les autres oxides, il rend les argiles fusibles. Les argiles, dans leur Ă©tat naturel, ne sont point colorĂ©es par de petites quantitĂ©s dâoxide de fer; mais, si les proportions de cet oxide sont plus grandes, il les colore en vert ou en bleu dâardoise. La couleur des argiles change par lâaction du feu, Ă cause de la prĂ©sence du fer; elles passent au jaune et au rouge, plus ou moins foncĂ©s, selon lâintensitĂ©' du calorique; dans le premier cas, lâoxide de fer est encore hydratĂ©, et, dans le second, il est seulement tritoxidĂ©. 40. Lorsque lâargile est dans son Ă©tat naturel, 1 Journal de physique, tom. 24? P a S* 2 On a indiquĂ©, dans lâavertissement, que, sous le titre de mode analytique, on donnerait uniquement lâemploi des agens chimiques sans dĂ©crire le travail manuel. Mode analytique s* 5 2 on lâanalysera par la formule suivante; mais, si elle a subi lâaction du feu, comme dans les briques cuites, on la traitera Ă la maniĂšre des minerais siliceux t. A. AprĂšs avoir rĂ©duit en poudre lâargile Ă analyser , on en pĂšse cinq ou dix grammes que lâon traite par lâacide hydro-chlorique bouillant, puis on filtre, on lave, etc. Le rĂ©sidu isolĂ© sera F oxide de silicium. Si lâoxide de silicium prĂ©cipitĂ© se trouvait mĂ©langĂ© dâoxide de fer, ce qui est facile de reconnaĂźtre par la couleur, il faudrait traiter ce prĂ©cipitĂ© par le deutoxide de potassium, sĂ©parer ensuite les oxides de silicium et de fer comme si on opĂ©rait sur un minĂ©rai siliceux. B. Les chlorures en dissolution seront convertis en carbonates insolubles par un sous-carbonate de sodium ou de potassium, puis traitĂ©s par lâhydrate de potassium, dont un excĂšs dissout seulement lâoxide dâaluminium. On sĂ©pare le prĂ©cipitĂ© lâestant et on dĂ©compose la liqueur par le muriate dâammoniaque qui isole, Ă lâĂ©tat de puretĂ©, l'oxide d'aluminium. C. Les carbonates insolubles B sont traitĂ©s Ă chaud par lâacide nitrique qui les dĂ©compose, dissout les oxides de calcium et de magnĂ©sium, et rend le fer insoluble en le peroxidant; on sĂ©pare donc le fer triloxidĂȘ. i Deuxieme partie du cahier classique analyse des minerais de fer. 53 D. Les nitrates solubles C sont dĂ©composĂ©s par lâacide sulfurique, en ayant soin dâajouter un peu dâalcool avant lâemploi de lâacide. On isole, par les moyens ordinaires, le sulfate de calcium, puis on le traite par le sous - carbonate de potassium, pour obtenir le carbonate de calcium. E. La solution magnĂ©sienne restante D est Ă©galement traitĂ©e par le sous-carbonate de potassium, qui fournit le carbonate de magnĂ©sium. F. Si lâargile contient de lâeau, ce qui est le cas le plus ordinaire, pour en connaĂźtre le poids, on calcine cent parties dâargile et on repĂšse; on retranche ensuite du poids primitif, le poids du rĂ©sidu et de lâacide carbonique des carbonates, et la diffĂ©rence indique la quantitĂ© d 'eau. Lâanalyse de lâargile montre donc son degrĂ© de fusibilitĂ©, en faisant connaĂźtre la nature des Ă©lĂ©â mens dont cette terre peut ĂȘtre composĂ©e. 41. Les ouvriers ont des moyens qui paraissent plus simples, mais qui sont moins exacts que lâanalyse chimique, pour reconnaĂźtre la nature des argiles ils confectionnent une brique avec de lâargile Ă essayer, et ils lâexposent Ă lâaction dâun grand coup de feu, si elle nâa pas montrĂ© un commencement de fusion , et que sa couleur nâait pas changĂ© sensiblement, ils la jugent propre h fabriquer des bx'iques rĂ©fractaires. Nous faisons observer que ce moyen est insuffisant car lâargile soumise Ă lâessai peut ĂȘtre infusible dans son Ă©tat naturel, et ne pas convenir pour cela Ă la construction intĂ©rieure des fourneaux, parce que, dans le four- Essai. 54 neau mĂȘme, les oxides, qui accompagnent lâargile, peuvent se rĂ©unir avec ceux des mĂ©taux dont on veut dĂ©terminer la fusion; aussi voit-on des briques composĂ©es dâargile quâon avait considĂ©rĂ©es comme rĂ©fractaire, se dĂ©grader dans les sols des fourneaux de fonderies. Nous proposons, comme moyen plus convenable , de faire des mĂ©langes dâargiles avec les oxides des mĂ©taux que lâon veut traiter ; dâen composer des cylindres de quatre Ă six centimĂštres de diamĂštre , sur un dĂ©cimĂštre environ de longueur, dâexposer ensuite ces mĂ©langes Ă une tempĂ©rature Ă©gale Ă celle que les briques doivent supporter. AprĂšs la cuisson, lâexamen des cylindres indiquera Ă©videmment lâargile qui conviendra le mieux. Lâanalyse ou les essais sont indispensables lorsquâil est question de composer des briques rĂ©fractaires avec des argiles quâon nâa pas encore employĂ©es ; mais lorsque ces argiles sont dĂ©jĂ connues, il ne reste plus quâĂ les amĂ©liorer. Argiles de France , n°. 18. Si les recherches avaient pour objet de se procurer une terre propre Ă la fabrication des briques ordinaires, il suffirait seulement de vĂ©rifier si lâargile est fusible au rouge blanc pour cela, on formerait un ou deux cylindres avec la terre Ă essayer, on les ferait sĂ©cher graduellement au feu, puis on les introduirait dans le foyer dâune forge. AprĂšs lâopĂ©ration la terre sera rĂ©putĂ©e de bonne qualitĂ© , si les cylindres ne sont que vitrifiĂ©s Ă leur surface , et sâils ne sont pas fondus sous forme de scories. 55 } 42. Lâargile Ă©tant tirĂ©e du sein de la terre, on la laisse essorer sous des liangars pendant un mois -, puis on en fait sortir les cailloux, les charbons, les sulfures de fer et les autres corps Ă©trangers quâelle peut contenir. Cette opĂ©ration se nomme l'Ă©pluchage. Pour Ă©plucher lâargile , on la brise au marteau ou on la divise au couteau tous les morceaux doivent passer par les mains pour ĂȘtre examinĂ©s avec attention. , 43 . Les matiĂšres Ă©trangĂšres sont quelquefois tellement dissĂ©minĂ©es dans lâargile quâon ne peut les apercevoir; alors on la dĂ©laye dans lâeau pour obtenir ensuite leur sĂ©paration, soit par la dĂ©cantation , soit par le tamisage. Lorsquâon opĂšre en grand, on a des bassins placĂ©s les uns au-dessus des autres, et le travail se fait facilement dans le cas contraire , on lave dans des cuviers. 44. Lâargile aprĂšs avoir Ă©tĂ© purifiĂ©e par les lavages, est trĂšs-pure et trĂšs-rĂ©fractaire mais , dans cet Ă©tat de puretĂ©, les briques quâon en confectionnerait ne pourraient se sĂ©cher, etc. ; il faut donc augmenter la porositĂ© de la pĂąte, ce quâon obtient par lâaddition de la silice que lâon choisit parmi les sables naturels. Si on nâa pas Ă sa disposition des sables convenables , on peut les remplacer par les cailloux blancs de riviĂšre on obtient leur pulvĂ©risation, dâune maniĂšre facile, en les faisant chauffer dans un brasier ; et, lorsquâils sont rouge de feu, on les fait refroidir promptement, soit en les jetant dans Epluchage. Lavage. Emploi du sable. Moulage. Cuisson. 56 lâeau froide, soit en les arrosant avec ce liquide ce refroidissement subit les rend friables. Enfin, si on manquait de sable ou de cailloux, on remplace la silice avec avantage, par le ciment provenant de la pulvéï'isation des briques de dĂ©molition. 45. Lâargile Ă©tant prĂ©parĂ©e, on y ajoute le sable et le ciment dans des proportions qui varient beaucoup ; mais gĂ©nĂ©ralement on introduit plus de ciment que de sable. On favorise le mĂ©lange par une addition dâeau; on forme une pĂąte un peu ferme, que lâon frappe dâun battoir en bois , puis on divise la pĂąte Ă diffĂ©rentes reprises, pour la battre de nouveau, et former un mĂ©lange homogĂšne. Le mode de fabrication de la brique rĂ©fractaire est le mĂȘme que celui employĂ© pour les briques ordinaires, la forme des moules seule varie moulage n°. 36. Les briques moulĂ©es sont placĂ©es Ă lâombre pour ĂȘtre sĂ©chĂ©es, ou bien on les porte Ă une Ă©tuve, puis on les fait cuire graduellement dans des fourneaux particuliers. 46 . Il y a deux maniĂšres de cuire les briques ordinaires et rĂ©fractaires au bois ou Ă la houille les principes, dâaprĂšs lesquels les fourneaux sont construits , sont trĂšs-diffĂ©rens, et tiennent,Ă la maniĂšre de brĂ»ler de ces deux combustibles. Lorsquâon fait usage de bois, ce qui est le cas le plus ordinaire, on se sert dâun fourneau prismatique quadrangulaire, dont la chauffe est Ă la partie infĂ©rieure ; celui employĂ© dans les fonderies de lâartillerie, porte 5 m . de hauteur sur 2 m , de cĂŽtĂ©. 5 7 Dans les forges oĂč on fait une grande consommation de briques rĂ©fractaires, la cuisson peut sâopĂ©rer avec Ă©conomie, en mettant Ă profit la flamme qui s'Ă©chappe des hauts-fourneaux, comme cela se pratique aux forges de Hayange Moselle . Si la houille est le combustible employĂ© Ă la cuisson des briques, le fourneau ressemble Ă une chambre voĂ»tĂ©e j la grille, sur laquelle repose le combustible, est sur le mĂȘme plan que le sol de la chambre, la cheminĂ©e qui reçoit la fumĂ©e est placĂ©e Ă la partie opposĂ©e, et doit prendre naissance intĂ©rieurement et sur le sol mĂȘme. 47. Les tuiles et les briques, qui ont subi la QualitĂ©s des cuisson, ont des caractĂšres qui dĂ©pendent de ] eur ^ Ă©^ sel desf>ri- position dans le fourneau ; celles qui sont le plus prĂšs du foyer sont les plus sonores , et font feu au briquet ; celles qui en sont les plus Ă©loignĂ©es sont moins sonores , et elles happent encore Ă la langue. En gĂ©nĂ©ral, les tuiles et les briques cuites doivent ĂȘtre rĂ©guliĂšres leur intĂ©rieur et leur surface doivent ĂȘtre dâune couleur uniforme , et la rĂ©sonnance doit appartenir plus particuliĂšrement aux tuiles. 48. La fabrication des tuiles, des briques et Emploi mĂŽme des tuyaux, par des moyens accĂ©lĂ©rĂ©s, a dcs machilles - Ă©tĂ© lâobjet de beaucoup de recherches. Parmi les machines qui ont Ă©tĂ© imaginĂ©es, on doit considĂ©rer celle de M. Hattemberg , de Russie, et celle de M. Kinsley, des Etats-Unis, comme Ă©tant les plus parfaites. MalgrĂ© la perfection dont . 8 58 ces machines semblent ĂȘtre pourvues, on prĂ©fĂšre encore la fabrication ordinaiiâe i. Toutes ces machines ne sont destinĂ©es quâĂ faire prendre Ă la terre la forme quâon veut lui donner ; mais, si on se propose dâaugmenter la propriĂ©tĂ© de rĂ©sister Ă lâaction du feu , il faut rapprocher fortement les molĂ©cules de lâargile, en fabricant les briques , soit par la percussion dâun mouton ou dâun balancier, soit par la compression dâune presse hydraulique. Emploi des 49- Tes briques , qui ont Ă©tĂ© moulĂ©es et sĂ©chĂ©es briques crues, seulement Ă l'air ou Ă lâĂ©tuve , prennent le nom de briques crues elles prĂ©sentent peu de soliditĂ©, elles sont poreuses, absorbent beaucoup dâeau, et finissent par sc dĂ©layer Ă lâaction de ce liquide; en sorte que ces briques ne peuvent convenir Ă la construction des Ă©difices que dans les pays oĂč il ne pleut pas, comme en Egypte. Les inconvĂ©niens que prĂ©sentent les briques crues disparaissent lorsquâelles sont employĂ©es Ă la bĂątisse des fours ou fourneaux Ă reverbĂšre, comme cela se pratique Ă la fonderie de SĂ©ville Espagne, et dans les verreries ordinaires ; mais , dans celles-ci , on donne la prĂ©fĂ©rence aux briques crues encore molles. Application Ă l'artillerie. DâaprĂšs lâusage quâon fait des briques crues, il est facile de comprendre quâelles peuvent servir Ă la construction des four- 1 Bulletin de la SociĂ©tĂ© dâencouragement. â Avril 1808, et aoĂ»t i 8 r 3 . e e 5 .e L- 111 f~ es le Ă©, et e> a L il 59 } . neaux Ă rĂ©verbĂ©rĂ© destinĂ©s Ă faire rougir les boulets ; lâĂ©conomie et la sĂ©curitĂ© que prĂ©sentent ces fourneaux, les rendent prĂ©fĂ©rables aux grils, dont lâemploi est gĂ©nĂ©ralement connu. Ainsi, lorsquâen campagne on voudra exĂ©cuter le tir Ă boulets rouges , on cherchera, dans les environs de la batterie, une terre Ă briques; et, pour connaĂźtre celle qui conviendra le mieux, on fera des essais 41 . DĂšs quâon aura Ă sa disposition une terre rĂ©sistante et les objets nĂ©cessaires au moulage 36, on composera des briques, et avec celles-ci, molles ou crues, on construira des fourneaux Ă rougir les boulets. ues isse ela et ci, ore âon idre >ur- 808, Pierres Ă chaux. 60 CHAPITRE TROISIĂME. ARTS DU CHAUFOURNIER ET DU PLATRIER. QUATRIĂME LEĂON. Art. du Chaufournier ; Pierres propres Ă fournir la chaux. â Essai.âConstruction des fours .â Fours Ă travail alternatif. â ManiĂšre de les gouverner.âFour Ă travail continu.âConduite de T opĂ©ration.âFour Ă la Rwnfort.âTravail qu'on y exĂ©cute .â ThĂ©orie de la cuisson de la chaux. â Essai. â Usage. Art du PlĂątrier Chaux sulfatĂ©es. â Synonimie .â CaractĂšres. â Analyse. â Chaux sulfatĂ©e grossiĂšre .â CaractĂšres .â Gissement et localitĂ©s. â Choix des pierres Ă plĂątre. âMode analytique. âCuisson de la pierre. â ThĂ©orie de celle opĂ©ration .â GĂąchement du plĂątre. â Conservation. â Usage. ART DU CHAUFOURNIER. 5o. Les pierres que lâon destine Ă la fabrication de la chaux appartiennent Ă la classe des calcaires n os . ai Ă 25; elles nâont aucun caractĂšre physique qui leur soit commun, et leur composition est singuliĂšrement variĂ©e. Les pierres Ă chaux sont 61 rarement Ă lâĂ©tat la matiĂšre en dissolution est reprise par un carbonate alcalin qui rĂ©gĂ©nĂšre le carbonate de chaux dont on cherche le poids. 63. La cuisson de la pierre Ă plĂątre est plus facile que celle de la chaux carbonatĂ©e ; cette opĂ©ration est si simple que, dans plusieurs communes du dĂ©partement de la Moselle, les habitans prĂ©parent eux-mĂȘmes le plĂątre cuit dont ils ont besoin, soit pour leurs constructions, soit pour fertiliser les 7 1 terres ils forment, en plain air, un tas avec les pierres Ă cuire, en ayant soin de mĂ©nager, sur le sol, de petits couloirs dans lesquels ils introduisent le combustible pour opĂ©rer la cuisson. Dans les environs de Paris, et dans beaucoup dâautres pays, on cuit le plĂątre entre trois murs , sous des liangars rectangulaires. On forme une ou plusieurs voĂ»tes avec les morceaux les plus gros ; on couvre la voĂ»te avec des morceaux moyens, puis on superpose les plus petits ; on fait du feu sous la voĂ»te, et le calorique dĂ©gagĂ©, sans faire rougir la pierre, suffit pour opĂ©rer sa cuisson, dont la durĂ©e est relative Ă la grosseur et Ă la quantitĂ© de pierres que lâon cuit Ă la fois. Tous les fours Ă cbaux peuvent servir Ă cuire la pierre Ă plĂątre ; le travail est le mĂȘme que celui du chaufournier ; mais la durĂ©e de lâopĂ©ration est plus courte, puisque la chaux sulfatĂ©e exige moins de calorique que la chaux carbonatĂ©e pour ĂȘtre dĂ©composĂ©e. ThĂ©orie. Durant lâopĂ©ration, lâeau contenue dans la pierre est Ă©vaporĂ©e, et la dĂ©composition du carbonate se trouve favorisĂ©e par le dĂ©part de lâeau du sulfate. Câest Ă cette cause que lâon doit attribuer la promptitude avec laquelle on cuit une grande quantitĂ© de pierres Ă une tempĂ©rature peu Ă©levĂ©e ; enfin le sulfate , qui se trouve en contact avec le charbon, se dĂ©compose et forme une petite quantitĂ© de sulfure de chaux. 64. Avant dâopĂ©rer le gĂąchement ou le gĂąchage GĂąchement Conservation. 7 2 du plĂątre, on le pulvĂ©rise, soit Ă lâaide de battes ou battoirs , soit par le moyen de machines. Le gĂąchage sâopĂšre dans des augets ; la quantitĂ© dâeau nĂ©cessaire est Ă peu prĂšs Ă©gale au volume du plĂątre nouvellement cuit et pulvĂ©risĂ©. En mĂ©langeant le plĂątre, on forme une bouillie qui ne tarde pas Ă prendre une consistance dure. Pendant ce changement dâĂ©tat il se produit un dĂ©gagement de calorique, dâacide hydro-sulfurique, et une augmentation de volume qui est toujours en raison de la puretĂ© du plĂątre ; si cette augmentation est trop forte, elle devient nuisible ; dans ce cas, les ouvriers ajoutent des corps pulvĂ©risĂ©s ou des cendres qui sâopposent Ă lâaffmitĂ© dâagrĂ©gation. Le durcissement quâacquiert le plĂątre gĂąchĂ©, est considĂ©rĂ© comme lâeffet d'une cristallisation. 65. Le plĂątre cuit attire promptement lâhumiditĂ© de lâair, et sa bontĂ© diminue en raison de sa vĂ©tustĂ©, aussi ne doit-on opĂ©rer sa cuisson quâau fur et Ă mesure des besoins. Si on est forcĂ© dâen faire provision, on doit le conserver dans des tonneaux garnis dâun couvercle et les placer dans un lieu sec. 66. Usage. Le plĂątre gĂąchĂ© reçoit trĂšs - bien les empreintes des moules, aussi est-il employĂ© Ă faire des statues, des bas-reliefs, etc. Dans la bĂątisse, il sert pour les enduits, les plafonds, et pour toutes les parties de la dĂ©coration, travail auquel il se prĂȘte facilement. Enfin, gĂąchĂ© avec la colle forte, il forme les stucs. 7 3 CHAPITRE QUATRIĂME. ART DU MAĂON. CINQUIĂME LEĂON. De la chaux caustique Distinction des chaux en communes, en moyennes et en hydrauliques .â CaractĂšres. â Usage. â Causes qui rendent les chaux hydrauliques. â Analyse chimique des chaux. â Chaux hydrauliques artificielles. â Extinction de la chaux par Varrosage , par l'immersion et par T air. Des mortiers Sable et matiĂšres qui le remplacent. âMortiers ordinaires et hydrauliques. â Mortier-ciment. â Mortier-plĂątre. â Influence des divers agens sur la bontĂ© des mortiers.âThĂ©orie du durcissement. â Influence de Vextinction de la chaux. Des mastics Mastic pour joints, terrasses et citernes. â Mastic des chaudronniers. â Mastic pour les pompes Ă fieu, etc. 67. La chaux nouvellement cuite est connue De la chaux, sous les noms de chaux vive et de chaux caustique ; ses propriĂ©tĂ©s sont dâĂȘtre blanche, dâun gris jaunĂątre ou verdĂątre, sa cohĂ©rence est relative Ă la soliditĂ© des matiĂšres dont elle provient, et sa pesanteur spĂ©cifique est de 2,3. TO Distinction chaux. 74 La cliaux a une saveur chaude, Ăącre elurineuse, elle verdit la teinture de violette beaucoup mieux que les oxides de barium et de magnĂ©sium. ExposĂ©e Ă lâair, la chaux se gonfle, se fendille, se rĂ©duit en poudre et acquiert beaucoup de volume. Lâeau, versĂ©e en petite quantitĂ© sur la chaux caustique, est absorbĂ©e avec rapiditĂ©; il se produit un degrĂ© de chaleur tel que, pendant la nuit, la chaux paraĂźt rouge ou lumineuse. Si on continue Ă lâhumecter, elle se divise, forme une poudre douce au toucher; alors elle prend les noms de chaux fondue , chaux coulĂ©e , chaux Ă©teinte. Dans ce dernier Ă©tat, la chaux est susceptible de prendre une nouvelle quantitĂ© dâeau, et de former une pĂąte qui, aprĂšs la dessication, retient encore 34,8 dâeau pour ioo de ce composĂ© quâon considĂšre comme un hydrate de chaux r. des 68. Les anciens avaient rangĂ© toutes les chaux en deux classes. En grasses et en maigres; les premiĂšres, ainsi appelĂ©es parce que leur volume augmente beaucoup par lâextinction; par opposition, ils ont nommĂ© chaux maigres celles qui, dans la mĂȘme opĂ©ration, acquiĂšrent moins de volume. La qualification de chaux maigre a ensuite Ă©tĂ© donnĂ©e Ă toutes les chaux qui jouissent de la 1 TraitĂ© de chimie de M. ThĂ©nard, troisiĂšme Ă©dition, toin. 2, pag. 198. . 75 > facultĂ© de se durcir sous lâeau; mais cette propriĂ©tĂ© nâĂ©tant pas commune Ă toutes les chaux maigres, on voit que la classification devient vicieuse, comme lâa observĂ© M. Uicat, qui a proposĂ© des dĂ©nominations plus exactes r. Toutes les variĂ©tĂ©s de cliaux peuvent ĂȘtre rĂ©duites Ă trois especes. x°. Chaux commune, dite grasse. a°. Chaux maigre ou moyenne. 3 °. Chaux hydraulique. Chaux commune. 69. CaractĂšres. Couleur plus ou moins blanche. â Ne prend pas corps sous lâeau. âAbsorbe deux Ă trois fois son volume dâeau. â Supporte beaucoup de sable dans la composition des mortiers. Usage. DâaprĂšs les caractĂšres de la chaux commune, on voit quâelle ne peut servir aux constructions sous lâeau; elle nâest employĂ©e dans la maçonnerie ordinaire quâĂ dĂ©faut dâautre. Lorsquâelle est dâun beau blanc, elle sert Ă la peinture des bĂ timcns. Chaux maigre ou moyenne. 70. CaractĂšres. Couleur variĂ©e. â Prend Ă la longue un peu de duretĂ© sous lâeau. â Nâabsorbe 2 Recherches expĂ©rimentales sur les be'tons et sur les mortiers ordinaires, pag. 2 et suiv. 7 6 quâune fois et demie son poids dâeau. â Reçoit peu de sable dans la composition des mortiers. Usage. La chaux maigre, mĂ©langĂ©e de sable, donne un mortier qui durcit assez bien Ă lâair, et qui peut servir aux fondations dans les terrains marĂ©cageux. Chaux hydraulique. 71. CaractĂšres. Couleur jaune ou grise cendrĂ©e et quelquefois verdĂątre. â Durcit promptement sous lâeau. Usage. Le nom donnĂ© Ă celte chaux indique assez Ă quel usage on peut la destiner. Câest la chaux hydraulique qui est reconnue la meilleure pour composer la maçonnerie qui doit rĂ©sister Ă lâaction de lâair et Ă celle de lâeau. Causes qui ren- gj on veut Ă©tudier les causes qui communi- , dent les chaux ' A hydrauliques, quent aux chaux la propriĂ©tĂ© de se durcir sous lâeau, il faut avoir recours Ă lâanalyse de la pierre car lâessai de celle-ci n°. 5 1 ne sert quâĂ faire connaĂźtre si une pierre donnera, par sa calcination, une chaux commune ou hydraulique ; le mode analytique Ă suivre sera le mĂȘme que celui pour les minerais de fer 1. Les propriĂ©tĂ©s des chaux hydrauliques ont Ă©tĂ© attribuĂ©es, par Bergmann, Ă la prĂ©sence de lâoxide de manganĂšse, qui cependant ne sây trouve jamais 1 DeuxiĂšme parlie de ce cahier classique analyse des minerais de fer. 77 cm grande quantitĂ© ; et ce chimiste , qui a analysĂ© la pierre Ă chaux hydraulique de LĂ©na, nây a rencontrĂ© que 0,2 de manganĂšse i. La rĂ©putation de Bergmann fixa long-temps lâopinion des chimistes sur la cause qui rend la chaux hydraulique; cependant Guiton qui, en lâan VI, fit lâanalyse de la chaux de Metz, rĂ©putĂ©e hydraulique , y reconnut que la quantitĂ© clâoxide de manganĂšse Ă©tait plus petite cjue celle des oxides de silicium et dâaluminium, ce qui lui fit soupçonner que ces deux derniers devaient y jouer un rĂŽle important a, et Saussure vint ensuite appuyer cette conjecture 3. MalgrĂ© les observations de ces savans, lâopinion de Bergmann prĂ©valut jusquâen i8i 3, Ă©poque Ă laquelle M. Descostils publia des expĂ©riences intĂ©ressantes , dâaprĂšs lesquelles il nâexiste plus de doute quâune pierre qui contient de lâoxide de silicium ne fournisse une chaux hydraulique 4. PostĂ©rieurement Ă ce travail, MM. Vical , John, de Berlin, et Berthier , ont publiĂ© de nouvelles recherches qui, en confirmant lâopinion de M. Descostils, rĂ©pandent beaucoup de lumiĂšre sur le sujet qui nous occupe ; nous donnerons ici un extrait des expĂ©riences les plus modernes. 1 Opuscul., tom. 2 , pag. 236. 2 Analyse de la chaux de Metz annales de chimie, tom. 37 , pag. 25ç. Rapporte'e dans le cahier classique sur le cours de construction , pag. 4 - 3 Voyages dans les Alpes. 4 Journal des mines, 181 3. 73 Analyse , par M. Berthier, des Pierres Ă chaux dont les caractĂšres sont dĂ©jĂ citĂ©s 5 1 et produisant de la chaux NON HYDRAULIQUE. TRĂS- HYDRAULIQUE. Paris. Youltc. Metz. cRes, Carbonate de calcium, . . . . 0,985 o g 5 o 0,765 0,800 Argile. - O 85. Les bonnes ou les mauvaises qualitĂ©s des mortiers peuvent dĂ©pendre dâun grand nombre 87 de circonstances, qui sont quelquefois difficiles Ă saisir. La nature de la cliaux employĂ©e, sa qualitĂ©, son mode dâextinction, lâĂ©tat du sable, la nature des matiĂšres qui le remplacent, le mode de prĂ©paration du mĂ©lange, sa dessication plus ou moins prompte, , et la tempĂ©rature Ă laquelle sont exposĂ©s les bĂ©tons, sont autant de causes principales qui influent sur la tĂ©nacitĂ© et la duretĂ© des mortiers. 86. Les anciens pensaient que la solidification des mortiers Ă©tait due Ă la cristallisation de la chaux, par la combinaison de lâacide carbonique et de lâeau, cristallisation qui enchaĂźnait les molĂ©cules du sable. A lâĂ©poque oĂč lâanalyse prouva que la chaux des mortiers les plus vieux ne contenait que la moitiĂ© de lâacide carbonique quâon rencontre dans les carbonates calcaires, cette premiĂšre hypothĂšse devint douteuse ; et aujourdâhui on considĂšre que, si lâacide carbonique a une action favorable sur les mortiers, ce nâest que sur la surface de ceux qui sont toujours humides, comme les murs des caves, effet qui ne peut pas ĂȘtre attribuĂ© Ă la cristallisation. La solidification, dans les mortiers hydrauliques, sâopĂšre facilement, et par des causes qui ont long-temps Ă©chappĂ© aux recherches des savans ; la chaux qui entre dans les mortiers, est toujours le rĂ©sultat dâune combinaison prĂ©alable des oxides de calcium , de silicium et dâaluminium, combinai- ThĂ©orie du durcissement. 88 son qui jouit de la propriĂ©tĂ© de favoriser, par lâeau, lâaffinitĂ© du sable ou des matiĂšres ajoutĂ©es pour , former des bĂ©tons solides. Dans les mortiers ordinaires, la combinaison de la chaux et de la silice devient difficile avant la dessication ; et la soliditĂ© de ces mortiers, toujours moindre que celle des bĂ©tons, doit ĂȘtre attribuĂ©e Ă plusieurs causes dont les principales rĂ©sident dans les manipulations telles sont les idĂ©es de M. Vicat. La principale cause de la solidification des mortiers est attribuĂ©e, par M. John, Ă la propriĂ©tĂ© absorbante que possĂšdent les corps ajoutĂ©s Ă la chaux dans la composition; tels que le sable, le ciment ou argile cuite, la pouzzolane, etc.; bien que cette derniĂšre opinion semble prĂ©valoir, on peut dire, avec M. lâingĂ©nieur Berthier, que la thĂ©orie des mortiers est encore trĂšs-imparfaite. Influence 87. Lâextinction de la chaux faisant partie de des trois modes j a prĂ©paration des mortiers, il est Ă©vident quâelle d extinction. r r _ doit influer sur leur qualitĂ©. Dans ses recherches, aussi curieuses quâintĂ©ressantes, sur les mortiers, M. Yicat nous a prĂ©sentĂ© les rĂ©sultats dâune suite dâexpĂ©riences sur lâemploi de la chaux Ă©teinte par les trois procĂ©dĂ©s cet ingĂ©nieur fit prĂ©parer, avec des hydrates de chaux, et avec des mortiers, des prismes qua- drangulaires, pour la composition desquels la chaux avait Ă©tĂ© Ă©teinte par les trois maniĂšres diffĂ©rentes. 89 L'es prismes furent ensuite essayĂ©s sous le rapport de la tĂ©nacitĂ© et de la duretĂ©. Les rĂ©sultats, rangĂ©s par ordre de supĂ©rioritĂ©, furent les suivans \ Extinction ordinaire. j Pour les hydrates de A âą x Extinction spontane'e. > chaux commune, et mor- f Extinction par immersion. \ tier commun dans l'air. Extinction ordinaire. Extinction par immersion, Extinction spontanĂ©e. Pour les hydrates de chaux hydrauliques, et mortier hydraulique. Pour les bĂ©tons composĂ©s avec de la chaux commune, grasse, maigre et hydraulique. Extinction spontanĂ©e. Extinction par immersion. Extinction ordinaire. Les rĂ©sultats A et B doivent ĂȘtre attribuĂ©s Ă la grande division de la chaux qui favorise lâattraction chimique des molĂ©cules. Les rĂ©sultats C sont dus Ă ce quâune extinction incomplĂšte donne naissance Ă une augmentation de volume sous lâeau , dilatation qui comprime le bĂ©ton et lui donne une prompte soliditĂ©. Lâextinction spontanĂ©e, quâon regardait comme trĂšs-nuisible Ă la bontĂ© des mortiers, ne peut lâĂȘtre que dans un petit nombre de cas; et mĂȘme ,1a chaux grasse, traitĂ©e par ce mode , gagne la propriĂ©tĂ© hydraulique. 88. Les mastics sont des cimens particuliers em- Des mastics, ployĂ©s pour couvrir les terrasses, revĂȘtir les citernes, bouclier les joints dans les conduits, dans les chaudiĂšres et les machines Ă vapeur. 12 Mastic dâasphalte. m On donne encore le nom de mastic Ă des lĂŒts dont on fait usage pour coller certains ouvrages, ou pour rĂ©parer les dĂ©fauts du bois dans la menuiserie et lâĂ©bĂ©nisterie. 8g. ĂŻd asphalte ou bitume de JudĂ©e est une substance naturelle, dâune couleur noire, Ă cassure vitreuse, il est combustible. On rencontre ce bitume, comme le naphte ou pĂ©trole , la poix minĂ©rale , dans les terrains volcaniques, dâoĂč on lâextrait pour le mettre dans le commerce. Usage. On fait, avec lâasphalte', des mastics qui prennent les noms de mortiers asphaltiques et de mastic de lobson , dont les usages sont trĂšs-nombreux ; mais les plus importans sont de former des enduits pour sâopposer Ă lâinfiltration dans les bassins,^dans les aqueducs, dans les caves et les fosses dâaisances ; on en couvre encore les terrasses qui servent de toiture aux maisons ; enfin on lâemploie comme enduit conservateur pour les bois qui sont exposĂ©s aux injures de lâair. Mode de prĂ©paration. On fait fondre lâasphalte dans une chaudiĂšre de fonte, en ayant soin de couvrir ce vase et de le chauffer graduellement; puis on y ajoute du calcaire pulvĂ©risĂ© ou du sable, addition qui communique au bitume, une duretĂ© plus grande, et diminue sa combustibilitĂ©; on opĂšre le mĂ©lange exactement, et la composition est prĂȘte Ă ĂȘtre employĂ©e. Mode dâapplication. Si on destine le mastic Ă boucher des joints ou des crevasses dans des bassins ou rĂ©servoirs, on pique la pierre ou le mor- 9 1 tier, puis on rĂ©pand Ă la pelle creuse la composition encore chaude, et on en polit la partie supĂ©rieure avec un fer chaud. Lorsquâon se propose de couvrir de grandes surfaces planes, on accĂ©lĂšre le travail en coulant la matiĂšre dans des moules qui lui font prendre la forme de tablettes rectangulaires de o m ,oa dâĂ©paisseur les tablettes obtenues, toute lâopĂ©ration se rĂ©duit Ă bien dresser la surface quâon veut couvrir, Ă placer les tablettes les unes Ă cĂŽtĂ© des autres, et Ă souder les joints par le secours du fer chaud. Câest ainsi quâon procĂšde Ă Bordeaux pour couvrir les maisons surmontĂ©es dâun jardin ou dâun rĂ©servoir. go. Il existe encore un grand nombre de compo- . Mastic pour ... , .. i âą âą . i . joints, terrasses sitions de mastics pour les joints, les terrasses, et c it ern es. etc.; mais il nâen est aucune qui puisse jouir des avantages que prĂ©sente la suivante Composition. 1 Ciment ou briques pulvĂ©risĂ©es. . . Litharge protoxide de plomb. . 9 3 7 Mode de prĂ©paration. Les deux matiĂšres, en poudre fine, sont mĂ©langĂ©es et humectĂ©es avec de lâhuile de lin ou de noix, pour en former une bouillie Ă©paisse; puis on bat fortement ce composĂ©. Mode dĂ© application. Lâemploi de cette espĂšce de ciment est le mĂȘme que celui du ciment ordinaire; mais, avant de lâappliquer, il est indispensable de mouiller les parties qui doivent en ĂȘtre recouvertes sans cette prĂ©caution, la pierre absorbe lâhuile et le mastic se dĂ©truit. Mastic pour les pompes Ă feu. Mastic des chaudrouuiers. Si la dessication sâopĂšre promptement, le mastic se couvre de gerçures ; on les rĂ©pare facilement avec la mĂȘme composition, un peu ferme. 91. Lorsqu'on assemble dĂšs cylindres en fonte et autres parties des machines Ă vapeur, on a besoin dâun mastic qui puisse rĂ©sister Ă lâaction de lâeau bouillante et Ă la force expansive de la vapeur ; ces propriĂ©tĂ©s se rencontrent dans le mastic qui suit r l Limaille de fer non oxide. 26 parties. Composition c Muriate dâammoniaque. 2 f Soufre sublimĂ©.. 1 Mode de prĂ©paration. On opĂšre, par trituration , le mĂ©lange exact de ces trois substances bien dessĂ©chĂ©es ; la poudre qui en rĂ©sulte est conservĂ©e, exĂšmpte dâhumiditĂ©, pour sâen servir au besoin» Mode dâapplication. On forme, avec le mĂ©lange et de lâeau, une bouillie quâon applique sur les joints avec une spatule; bientĂŽt ce mastic prend de la consistance, et fait corps avec la fonte. 92. Les chaudronniers font usage dâun mastic particulier pour couvrir les rivets et les jointures des feuilles de cuivre, dans la construction des grandes chaudiĂšres. Chaux vive palvĂ©risĂ©e. Composition p. 38 . CaractĂšres. Action peu sensible sur le barreau, aimantĂ©. â Cristaux dĂ©rivĂ©s dâun rhomboĂŻde un peu aigu. â Surface des cristaux irisĂ©e. âCassure dâun gris dâacier. Gissement et localitĂ©s. Les mines de fer de file dâElbe sont composĂ©es entiĂšrement de fer tritoxidĂ© oligiste.âLes mines de Framont Vosges fournissent Ă©galement cette espĂšce;-mais particuliĂ©rement la variĂ©tĂ© de fer oligiste trapĂ©zien de Hauy. 2 e . SOUS-ESPĂCE. Fer tritoxidĂ© hĂ©matite. IO r. Ferrum ochraceum mineralisatum, etc. Vallerius. Tom. 2, p. 244. Mine de chaux de fer en hĂ©matite. Bergmann. Tom. 2, p. i 63 . HĂ©matite. Borner. Tom. 2, p. 287. HĂ©matite rouge. 2, p. 264. Fer oxidĂš hĂ©matite. Hauy. Tom. 4, p. 106. Fer oxidĂ© rouge hĂ©matite. M. 2, p. 164. CaractĂšres. Couleur et poussiĂšre rouges.âTissu 99 Fibreux. â Quelquefois divisible comme le bois qui sâĂ©clate â Fibres partant du centre Ă la circonfĂ©rence.â Acquiert le magnĂ©tisme et lâĂ©tat mĂ©tallique , par le frottement dâun corps dur. Pes. spĂ©cif., 3,8 Ă 4,8. Gissetnent et localitĂ©s. Le fer tritoxidĂ© hĂ©matite se rencontre tantĂŽt en couches, tantĂŽt en filons ; il est trĂšs-commun en Allemagne et en SibĂ©rie; il est moins abondant en France. On le trouve Ă Rothau et Ă Framont Vosges ; Ă Vicdessos ArriĂšge ; et Ă Bergzabern ancien dĂ©partement du Bas-Rhin. Usage. Cette sous-espĂšce est lâobjet de beaucoup dâexploitations importantes ; elle fournit un fer trĂšs- estimĂ© ; sa duretĂ© est telle quâelle peut remplacer lâacier pour les brunissoirs. 3 , e . SOUS-ESPĂCE. Fer tritoxidĂ© compacte. 102. Mine de fer rouge compacte. Brochant. Tom. 2, p. a 5 i. Fer oxidĂ© rouge compacte. Brong. Tom. 2, p. 265. CaractĂšres. DiffĂšre de la prĂ©cĂ©dente en ce quâelle est composĂ©e de feuillets. â Nâest jamais fibreuse. â Plus difficile Ă fondre. Pesant, spĂ©cif. 5 ,o. Gissement et localitĂ©s. On trouve cette sous- espĂšce sur les bords de la Moselle, prĂšs de Dizen. 4 e - SOUS-ESPĂCE. Fer tritoxidĂ© aluminifhre. 10 3 . Fcrrurn ochraceum argillaceum ru- bica. 2, p. 271. Synonimie. Synonimie. Syuonimie. l °o Argile ocreuse rouge graphite. Hauy. Tom. 4, P- 445- Fer oxidĂ© rouge ocreux. Brong. Tom. 2 , p, i65. CaractĂšres. Structure schisteuse ou concoĂŻde. âTexture compacte. âGras a» toucher.âAspect terreux. â Couleur dâun rouge de brique. â Happant Ă la langue. â Laissant sur le papier des traces de sa couleur lorsquâon lây frotte. Gissement et localitĂ©s. On trouve cette sous- espĂšce prĂšs de Chimay Ardennes ; Ă Tlioley ancien dĂ©partement de la Sarre , etprĂšs de S mĂȘme dĂ©partement. Usage. On exploite ce minerai pour en obtenir le mĂ©tal ; la variĂ©tĂ© graphique est employĂ©e Ă faire des crayons rouges pour le dessin; on la divise Ă la scie mais ces crayons sont graveleux, ce qui rend leur emploi peu facile. Pour obtenir des crayons moelleux, on fait subir au minĂ©rai une prĂ©paration particuliĂšre 1. QUATRIĂME ESPĂCE. Fer carbonatĂ©. 1 04. Nous donnerons ce nom aux minĂ©rais compris dans cette quatriĂšme espĂšce, parce que celte expression est plus conforme aux Ă©lĂ©mens qui les constituent, comme le prouve lâanalyse chimique. I r . SOUS-ESPĂCE. Fer carbonatĂ© magnĂ©sien. Io5. Minera ferra alba. Vailerius. . . Tom. 2 , p. a5l. Pierre Parier. 2 , p. 174. 1 EncyclopĂ©die chimie, tom. 4; P a g. 0i MinĂ©ralogie appliquĂ©e aux arts de M. Brard, tom. a, p. 447â C 101 JFLine de fer spatique. DeLisle. . . Tom. a, p. 281. Fer minĂ©ralisĂ© par lâacide carbonique. p. 48. Chaux carbonaiĂ©cferrijĂšre. Hauy. Tom. 2 , p. 17 5 . CaractĂšres. Forme et couleur des chaux carbo- natĂ©es.âPlus dur que la chaux carbonatĂ©e. â LĂ©gĂšre effervescence avec les acides. â ExposĂ© au feu, il devientnoir et attirable.âPes. spĂ©cif. 3,67. Gissemenl et localitĂ©s. On rencontre ce minerai dans les terrains primitifs; Ă Baygory et hMongelon Basses -PyrennĂ©es; Ă Allevard , Ă Vizille et Ă la montagne de la Citre IsĂšre; Ă la montagne de RanciĂ© PyrennĂ©es orientales; Ă Arzberg et Ă Admojit, en Styrie. 2 e . SOUS-ESPĂCE. Fer carbonate houiller. 106. La sous-espĂšce dont il va ĂȘtre question, quoiquâassez rĂ©pandue, et mĂȘme traitĂ©e depuis long-temps en Angleterre, nâa Ă©tĂ© examinĂ©e en France que depuis peu dâannĂ©es; les minĂ©ralogistes qui en ont parlĂ© , lâont confondue avec dâautres minĂ©rais, sous les noms de grĂšs ferrifĂšre, fer bitumineux , etc. On doit Ă M. Gallois, ingĂ©nieur des mines, un nouveau travail sur cette substance quâil nomme minĂ©ral de fer des houillĂšres ou fer carbonate lilhoĂŻde 1 . CaractĂšres. Gris noirĂątre ou bleuĂątre.â Cas- Synonimie 1 Auuales des mines, tom. 3 , 4 °. liv-, pag. 5x7. H» sure terreuse ou quartzeuse.âRaclure brune ou bitumineuse. âExposĂ© Ă lâair, il sâhydrate. âPes. spĂ©cif. 0,24 Ă 0 , 36 . Gissement et localitĂ©s. On le trouve dans les houillĂšres dâAngleterre et de France. Il en existe Ă Mouillon , Ă Rwe-de-Gier Loire; et Ă Anzin Nord. Enfin, M. lâingĂ©nieur Baunier lâa rencontrĂ© , en grande quantitĂ©, sur les bords de la Sarre. CINQUIĂME ESPĂCE. Fer hydratĂ©. j 07. CaractĂšres. Presque tous les minerais que lâon trouve dans les terrains de formation moderne sont hydratĂ©s ; ils donnent, par la raclure, une poussiĂšre dâun jaune plus ou moins foncĂ©, couleur quâils doivent Ă la prĂ©sence de lâeau qui y entre ordinairement pour 0,10 Ă 0,20 1. Nous en formerons six sous - espĂšces. I Ie . SOUS-ESPĂCE. Fer hydratĂ© siliceux. Synonimie. 108. Minera ferri suhaquosa amoiplia. Vallerius. . .. Tom. 2, p. 256. Fer oxidĂ© rubigineux. Hauy. . . . Tom. 4, p. 107. CaractĂšres. Brun ou jaunĂątre. â Rude au toucher.âCassure grĂ©nue.âDe lâĂ©tat brun passant au jaune en absorbant de lâeau.âTrĂšs-fusible.â Contenant de lâacide phosphorique. Gissement et localitĂ©s. Ce minerai se rencontre dans les terrains secondaires, dans beaucoup de 1 M. ringe'nieur Daulisson, chimie, tom. 75, pag. 255, io3 dĂ©partemens, et en grande quantitĂ© dans celui de la Moselle, Ă Hayange et Ă Moyeuvre. 2 e . SOUS-ESPĂCE. Fer hydratĂ© hĂ©matite. 109. HĂ©matite brune. Brochant. . Topa. 2, p. 261. Synonimie. Fer oxidĂ© brun. M. Brongniart. . . Tom. 2, p. 168. CaractĂšres. Raclure jaune plus ou moins foncĂ©e. â Jamais rouge comme celle des fers tritoxidĂ©s hĂ©matites 101. âTissu fibreux. âFournissant de lâeau Ă la distillation. Gissement et localitĂ©s. Le fer hydratĂ© hĂ©matite se rencontre dans plusieurs dĂ©partemens. A Creutz- wald Moselle, il fournit un fer trĂšs-estimĂ©. 3 e . SOUS-ESPĂCE. Fer hydratĂ© compacte. I rO. HĂ©matitesnigrescens solidus. Vall. Tom. 2, p. 244. Synonimie. Mine de fer , brune compacte. 2, p. 269. Fer oxidĂ© , rubigineux , massif. . 2, p. 108. Fer oxidĂ©, brun compacte. . . M. Brongniart. ..Tom. 2, p. 168. CaractĂšres. Sans formes cristallines. â Brun plus ou moins foncĂ©. â Cassure compacte. â En masse ou sous forme imitative. Gissement et localitĂ©s. On rencontre ce minĂ©rai en filons ou en grandes masses dans lâargile ou le calcaire il existe en Allemagne, en Saxe et en France. Les minerais dâAumetz et de Moselle, doivent ĂȘtre rapportĂ©s Ă cette sous- Synonimie. Synonimie. 104 espĂšce; ils forment des mines trĂšs-importantes dans ces deux endroits. 4 . SOUS-ESPĂCE. Fer hydratĂ© gĂ©odique. 111. CEtites , Vallerius. Tom. 2, p. 614. Fer limoneux, en masse sphĂ©â roidale. Borner. Tom. 2, p. a 83 . Ćtite ou pierre d'Aigle. De Lisle. Tom. 3 , p. 3 oo. Fer rĂ©niforme. 2, p. 278. Fer oxidĂȘ gĂ©odique. 4, p. 107. CaractĂšres. En gĂ©ode sphĂ©rique , avoĂŻde ou en partie curviligne. â En croĂ»tes ou enveloppes composĂ©es de couches brunes. â Les gĂ©odes quelquefois vides ou remplies dâoxide dâaluminium. Gissement et localitĂ©s. Cette sous-espĂšce est disposĂ©e par couches dans les terrains secondaires. â On la trouve dans le dĂ©partement du Cher et dans celui de la Moselle. 5 e . SOUS-ESPĂCE. Fer hydratĂ© globuliforme. 112. Fer pisiforme deKirwan . . . Tom. 2, p. 178. Fer limoneux ou globules. Borner Tom. 2, p. 23 i. Fer argileux grenu ou lenticulaire. Brochant . .Tom. 2, p. 274. Oolites. De Lisle .Tom. 2, p. 3 oo. Fer oxidĂš rubigineux globaliâ forme. 4 ? P- 108. CaractĂšres. Globules sphĂ©riques ou lenticulaires. â Raclure jaune composĂ©e de couches concentriques. â Grosseur depuis celle dâun grain de io5 navette jusquâĂ celle dâune balle de munition. â Quelquefois engagĂ©s dans une pĂąte et formant masse. Gissemenl et localitĂ©s . DĂ©posĂ©, en bancs ou couches, dans les terrains secondaires. â On le trouve dans les dĂ©partemens du Clier, de lâEure, de lâIndre, de la CĂŽte-dâOr et de la Haute-Marne. 6 e . sous - ESPĂCE. Fer hydratĂ© ocreux. Il 3 . Argile martiale. Borner. . . Tom. i,p. 227. Synonimie. Le bol. 1, p. 459. Argile ocreuse. Hauy. Tom. 4, p. 445 . Fer limoneux, fer argileux, ocre jaune, noms vulgaires. CaractĂšres. Couleur jaune , tachant les doigts. â Friable. â 1 LĂ©ger. â Happant Ă la langue. â Contenant 0,20 dâeau .1. Gissement et localitĂ©s. On le trouve en couche peu Ă©paisse Ă Ă Morague Cher, Ă Bitry et Ă Argenton NiĂšvre , Ă Taunay Seine et Marne, a Yonne, etc. Usage. EmployĂ© comme fondant, forme une branche de commerce importante en France, oĂč il est connu sous le nom dâocre jaune. On en fait une grande consommation dans les manufactures de papiers de tapisserie, ainsi que dans la peinture des bĂ timens.âLâocre jaune calcinĂ© passe au rouge, et porte le nom impropre dâocre rouge. â Dans cet Ă©tat il est employĂ© aux mĂȘmes usages. Tels sont les minĂ©rais de fer susceptibles de pro- 1 Annales, de chimie, tom. 75, pag. 11 .$. 14 Essai mĂ©tallurgique. 1Q 6 curer le mĂ©tal ; lâĂ©tude en paraĂźt aride et mĂȘme rebutante au premier aspect, ces minerais Ă©tant amorphes pour la plupart ; mais lorsquâon les a souvent maniĂ©s et comparĂ©s , lâexamen en devient agrĂ©able, parce quâon pĂ©nĂštre les moyens que la nature a employĂ©s pour former et modifier ces prĂ©cieux et abondans matĂ©riaux. 114. Uu essai mĂ©tallurgique ou docimastique est une opĂ©ration que lâon fait en petit, pour connaĂźtre la quantitĂ© de mĂ©tal contenue dans un minĂ©ral ; on y procĂšde de deux maniĂšres par voie sĂšche et par voie humide. Voie sĂšche. La rĂ©duction de lâoxide de fer, et la fusion des oxides Ă©trangers qui forment la gangue, constituent tout le travail. Pour atteindre ce double but, on emploie un fondant composĂ© de charbon et de matiĂšres Ce fondant porte le nom de Jlux-rĂšductif ou Jlux-noir; il existe un grand nombre de ces compositions qui sont Ă©galement bonnes 1. Quelquefois les oxides qui composent les gangues, entrent en fusion Ă une haute tempĂ©rature ; souvent il ne faut ajouter quâun oxide pour dĂ©ter- miner la fusion. Un fondant nâest donc nĂ©cessaire que lorsque la gangue du minĂ©rai est rĂ©fractaire ; mais la prĂ©sence du charbon est indispensable pour opĂ©rer la dĂ©soxidation du fer. Travail. Pour procĂ©der Ă lâessai, on choisit du minĂ©rai pauvre et du minerai riche ; on les pul- 1 ExpĂ©riences faites Ă lâĂ©cole des mines de Moutiers, si- dĂ©rotechnie, tom, 1 er ., pag. 139. io 7 vĂ©rise, on en pĂšse i o grammes quâon mĂȘle a'vec du charbon; on y ajoute un fondant, si cela est nĂ©cessaire. On introduit le mĂ©lange dans un creuset brasquĂ©; on le recouvre de charbon, puis de terre ou de sable; on porte le tout Ă une forge de marĂ©chal ou dans un fourneau Ă vent ; on le maintient au blanc pendant une heure et demie, puis on cesse le feu ; on retire le creuset encore blanc, on le tasse lĂ©gĂšrement pour rassembler en un seul point les molĂ©cules de fer rĂ©duit ; aprĂšs le refroidissement, on casse le creuset, et on trouve un bouton mĂ©tallique ou culot , dont le poids indique la quantitĂ© de fonte que peuvent fournir les dix grammes de minerais soumis Ă lâessai i . ii 5 . Moyen pour connaĂźtre d'avance les qualitĂ©s des fontes. Le mode dâessai qui prĂ©cĂšde peut offrir une application utile pour connaĂźtre, jusquâĂ un certain point, les minĂ©rais qui peuvent donner des fontes de bonnes ou de mauvaises qualitĂ©s , et permettre aux officiers attachĂ©s aux forges de faire diminuer ou rejeter , mĂȘme du haut-fourneau, les minĂ©rais qui fourniraient des mauvais fers, et dâamĂ©liorer, par cette connaissance , la qualitĂ© du mĂ©tal. Pour procĂ©der Ă cette recherche, il faudra opĂ©rer sur 60 Ă 80 grammes ; le creuset devra avoir un volume proportionnĂ© Ă celui du mĂ©lange, et le foyer de la forge du marĂ©chal devra recevoir une l Art des essais, par Cremer, tom. 3. Fonte des mines, par Hellot, tom. i. i . io8 disposition particuliĂšre, pour augmenter et pour conserver lâintensitĂ© du calorique nĂ©cessaire Ă cette opĂ©ration. Pour examiner la nature de la fonte du culot, aprĂšs avoir laissĂ© refroidir lentement le creuset, on en sortira le bouton que lâon cassera sur lâenclume Ă coups de marteau si la matiĂšre se disperse en Ă©clats nombreux, on doit en conclure que la fonte est de la plus mauvaise qualitĂ©,, et que le fer qui eu proviendra sera probablement de qualitĂ© mĂ©diocre. Si les fragmens, examinĂ©s Ă la loupe prĂ©sentent dans leur cassure un grain fin, serrĂ©, dâune couleur grise, et que dâailleurs le morceau se laisse attaquer Ă la lime, on peut ĂȘtre assurĂ© que la fonte sera de premiĂšre qualitĂ©, et que les fers forgĂ©s quâelle fournira seront Ă©galement bons. Voie humide. Par la voie humide, on emploie le secours des acides, et particuliĂšrement de lâhy- dro-chlorique. Le mĂ©tal dissous est ensuite prĂ©cipitĂ©, soit par lâammoniaque, soit par lâun des oxides de potassium ou de sodium. Si, de lâoxide de fer obtenu on retranche le poids de lâoxigĂšne, la diffĂ©rence indiquera la quantitĂ© de mĂ©tal pur contenue dans lâĂ©chantillon soumis Ă lâessai. Lorsque le minĂ©rai renferme des oxides solubles dans lâacide hydro-chlorique, comme ceux dâaluminium et de manganĂšse, ils se prĂ©cipitent avec le fer ; leur sĂ©paration complique le travail, et lâessai devient une analyse on parviendra Ă isoler ces oxides par les moyens indiquĂ©s ci-aprĂšs. 10 9 11 6. Le minerai de fer que lâon exploite pour se procurer le mĂ©tal nâest jamais Ă lâĂ©tat de puretĂ© ; les substances qui lâaccompagnent sont ordinairement des corps brĂ»lĂ©s au nombre de cinq ; savoir Oxide de silicium. dâaluminium, de calcium, de manganĂšse, de magnĂ©sium. A. Si est un hydrate, ou sâil contient du soufre ou de lâarsenic , il faudra constater la perte quâil Ă©prouvera au feu. Cette opĂ©ration est simple on pulvĂ©rise le minerai , on le grille, on le pĂšse avant et aprĂšs lâaction du feu , et la diffĂ©rence trouvĂ©e donne le poids des matiĂšres volatilisĂ©es. Ainsi lâexpĂ©rience A indique la perte au feu. B. Les minerais siliceux ne peuvent pas ĂȘtre attaquĂ©s directement par les acides ; il faut les traiter , par lâhydrate de deutoxide de potassium , Ă une fusion ignĂ©e soutenue pendant trois quarts . dâheure. Lâaction du feu Ă©tant terminĂ©e, on dĂ©laye la matiĂšre dans lâeau distillĂ©e, on y verse de lâacide hydro-chlorique ; si la dissolution est complĂšte, on fait Ă©vaporer la liqueur Ă siccitĂ©. Sâil y a des portions non dissoutes , on les retraite comme on vient de lâindiquer. ExpĂ©rience B. AprĂšs lâĂ©vaporation Ă siccitĂ© , on dĂ©laye la matiĂšre dans lâeau distillĂ©e chaude, et on filtre pour sĂ©parer l'oxide de silicium. Mode analytique. C no C. La solution hydro-chlorique est ensuite Ă©vaporĂ©e , pour la rapprocher et en favoriser la dĂ©composition complĂšte par le sous-carbonate de potasse ou de soude ; le prĂ©cipitĂ© qui en rĂ©sulte est reçu sur un filtre, dâoĂč il est repris pour ĂȘtre traitĂ© par une solution de deutoxide de potassium qui entraĂźne lâoxide dâaluminium en dissolution. On sature la dissolution dâalumine par lâacide hydro-chlorique , et on dĂ©compose ce nouveau sel par le sous-carbonate de potasse ; le prĂ©cipitĂ© Ă©tant lavĂ© et calcinĂ© , est lâoxide dâaluminium. D. Les carbonates obtenus dans lâexpĂ©rience C, sont dĂ©composĂ©s par lâacide sulfurique; de tous les sulfates formĂ©s, celui de calcium Ă©tant insoluble, est sĂ©parĂ© par les moyens ordinaires. On dĂ©compose ce sulfate, soit par le carbonate de potasse, soit par le nitrate de barite. Dans le premier cas, on forme un carbonate de calcium ; dans le second, on obtient un nitrate calcaire qui, Ă©tant Ă©vaporĂ© Ă siccitĂ© et fortement calcinĂ©, fournit l'oxide de calcium. E. La dissolution des sels D est Ă©vaporĂ©e Ă siccitĂ©, le rĂ©sidu est calcinĂ© au rouge, puis traitĂ© par lâacide nitrique ; on dĂ©cante, on lave, on calcine , et la matiĂšre dessĂ©chĂ©e est le tritoxide defer. Si, dans lâĂ©chantillon soumis Ă lâanalyse, le fer se trouvait seulement au deutoxide comme dans les minĂ©rais oxidulĂ©s n°. 98, on retrancherait, du poids du tritoxide, celui de lâoxigĂšne qui forme la diffĂ©rence des deux oxides, etc. Dans lâexpĂ©rience E, on aura Ă volontĂ© le poids du fer, soit Ă 111 l'Ă©tal mĂ©tallique , soit Ă lâĂ©tat de deutoxide ou de tritoxide. F. Les nitrates de manganĂšse et de magnĂ©sium, provenant de lâexpĂ©rience prĂ©cĂ©dente, seront traitĂ©s par lâacide hydro-sulfurique ; le manganĂšse sera prĂ©cipitĂ© Ă lâĂ©tat de sulfure, et lâoxide de magnĂ©sium restera Ă lâĂ©tat liquide , le sulfure sera reçu sur un filtre , aprĂšs avoir Ă©tĂ© purifiĂ© par des lavages ; on le calcinera pour lui faire perdre son soufre, et on aura le per-oxide de manganĂšse. G. La liqueur filtrĂ©e dans lâexpĂ©rience F, ne contient plus que lâoxide de magnĂ©sium Ă sĂ©parer; pour y parvenir, on rĂ©unira les eaux de lavage Ă la dissolution , on rapprochera le liquide par lâĂ©vaporation sâil est trop Ă©tendu, ensuite on y versera de la solution de sous-carbonate de potasse, jusquâĂ ce que la liqueur ne se trouble plus ; on rassemblera le prĂ©cipitĂ© sur un filtre, on le lavera, on le fera sĂ©cher et on le calcinera cette derniĂšre expĂ©rience donnera donc T oxide de magnĂ©sium. Il est probable que les mauvaises qualitĂ©s des fers quâon attribue toujours Ă la prĂ©sence du phosphore , du soufre, de lâarsenic et mĂȘme du cuivre, peuvent ĂȘtre dues aux combinaisons du chrome dĂ©jĂ M. VaĂŒquelin a rencontrĂ© ce mĂ©tal dans plusieurs minĂ©rais de fer. Câest pourquoi il importe , dans lâanalyse, de rechercher ce nouveau corps ; on y parvient facilement par des moyens simples, indiquĂ©s par M. Laugier, dans ses analysĂ©s sur les pierres mĂ©tĂ©oriques. En suivant le procĂ©dĂ© de M, Laugier, on traite Traitement mĂ©tallurgique. 112 le minerai comme dans lâanalyse, expĂ©rience B. On dĂ©laye la matiĂšre dans lâeau distillĂ©e , et, au lieu dây verser de lâacide liydro-chlorique, on abandonne le liquide au repos il se forme un prĂ©cipitĂ© quâon isole par les procĂ©dĂ©s ordinaires la dissolution ne contient plus que lâoxide de silicium et le chromate de potassium ; celui-ci communique au liquide une couleur dâun jaune pur. Les eaux de lavage sont rĂ©unies aux eaux filtrĂ©es, et sont ensuite dĂ©cantĂ©es. On les rend acidulĂ©s par lâacide nitrique, puis on y verse du protonitrate de mercure, et du jour au lendemain il se forme un prĂ©cipitĂ© orangĂ© , qui est du cliro- mate de mercure on dĂ©compose ce dernier produit par le feu , et on obtient lâoxide de cbrĂŽme qui est dâun beau vert i. 117. On distingue dans le traitement des minĂ©- rais quatre opĂ©rations principales, qui sont le triage , le lavage , le grillage et le iocardage. Triage. Le triage est une opĂ©ration par laquelle on sĂ©pare les substances terreuses des minĂ©rais. Lorsque la couleur indique une substance homogĂšne , on a recours au grillage qui , en faisant passer le fer Ă lâĂ©tat de tritoxide, fait prendre une couleur rouge foncĂ© qui sert Ă distinguer les parties qui sont chargĂ©es de mĂ©tal. 1 MĂ©moire de M. Laugier, lu Ă lâinstitut le 6 mars 1807. Annales de chimie. . . . Tora. 58, p. 261. Annales du musĂ©um. . . Tom. 7, p. 393. MĂ©moires de lâinstitut. . Tom. 2, p. 195. " V Lavage. Lorsque les minerais sont dissĂ©minĂ©s dans une matiĂšre susceptible dâĂȘtre dĂ©layĂ©e par lâeau, ou que leur surface porte une croĂ»te qui y adhĂšre peu, on enlĂšve facilement ces'matiĂšres Ă©trangĂšres par le lavage. LâopĂ©ration sâexĂ©cute dans des bassins ou rĂ©servoirs oĂč lâon fait arriver un courant dâeau ; les minĂ©rais y sont retournĂ©s jusquâĂ ce que lâeau en sorte claire. On emploie pour ce lavage des machines qui varient beaucoup et qui sont dĂ©crites dans plusieurs auteurs i. Grillage. Le grillage a pour objet dâenlever aux minĂ©rais le soufre , lâarsenic , le phosphore et lâeau qui peuvent sây rencontrer ; il augmente aussi la fusibilitĂ© des minĂ©rais. Les fourneaux destinĂ©s au grillage des minĂ©rais diffĂšrent par leur forme ; tantĂŽt ils ressemblent Ă des piâĂźsmes rectangulaires, circulaires, ou elliptiques, ou bien les fourneaux sont Ă reverbĂšre. Ces derniers sont prĂ©fĂ©rables aux autres, parce que le minĂ©rai quâon y grille prĂ©sente une grande surface Ă lâaction de la flamme ; mais ils sont moins Ă©conomiques, et câest ce qui a engagĂ© M. Hassenfratz Ă proposer un fourneau de grillage Ă plusieurs Ă©tages z. Si on nâa pas de fourneaux de grillage , on dispose une aire dâargile bien battue, puis on place 1 EncyclopĂ©die rnĂ©thod. Arts et mĂ©tiers, tom. 0 , p, 539. 2 Sideârotechnie, tom. I er ., pag. 168, plancli. 7. " ĂŻĂŻ "4 on lit de combustible, un lit de minerai, etc. En Ă©tablissant ainsi des couches successives de ces deux substances, on forme une pyramide qua- drangulaire tronquĂ©e ; on met le feu aux quatre angles, et, au bout de quelques jours, on a un minĂ©ral grillĂ© , pulvĂ©rulent, et donnant un fer qui ne casse ni Ă froid ni Ă chaud i. Bocardage. Les minerais compactes, qui ne subissent pas lâopĂ©ration du triage, doivent ĂȘtre divisĂ©s pour rendre leur traitement plus facile ; la division sâexĂ©cute avec des machines quâon nomme bocards. Les bocards sont dits Ă sec ou Ă eau , selon que lâon fait agir ou non le liquide sur le minerai si le minerai est sans mĂ©lange de gangue, on le divise au bocard Ă sec que lâon remplace quelquefois par un gros marteau ou un martinet, comme cela se pratique dans les forges de lâArriĂ©ge, etc. Si le minerai Ă©tait altĂ©rĂ© par des matiĂšres susceptibles dâĂȘtre entraĂźnĂ©es par le liquide, on le diviserait au bocard Ă eau, comme on lâexĂ©cute Ă Hayange; dans ce cas, on opĂšre simultanĂ©ment la division et le lavage. Câest avec ce bocard, qui n'est quâun moulin Ă pilons, pourvu de lavoirs, quâon traite les laitiers riches dans toutes les forges ; le laitier divisĂ© est entraĂźnĂ© par le courant, et le mĂ©tal plus lourd reste dans le fond des caisses oĂč tombent les pilons. Le bocard de Hayange, pour le minĂ©rai, se i Herman, pag. 6 et 9. v â 5 compose de douze pilons qui tombent dans trois auges dont le fond est garni de bandes de fer. Les pilons sont des solives en bois de chĂȘne, dâenviron i m ,5o de hauteur, sur o m , 14 dâĂ©quarrissage; ils portent Ă leur base des masses de fonte qui sâengagent au moyen dâune tige de o, 1 a de longueur. Ces masses sont appelĂ©es tĂȘtes de pilons , leur poids est de 3o Ă 4 ° bil. et leur forme est celle dâune pyramide tronquĂ©e Ă base octogone. Les pilons se meuvent verticalement entre des jumelles liĂ©es entre elles par des traverses en fer ; le soulĂšvement sâopĂšre Ă lâaide de cammes., au nombre de 36, disposĂ©es en hĂ©lices triples sur lâarbre dâune roue hydraulique, en sorte quâun pilon est levĂ© et retombe trois fois Ă chaque rĂ©volution de lâarbre. DĂ©tails sur la construction et sur le travail des bocards 1. 1 1°. Fonte des mines, etc., par Hellot, tom. 2, pag. 12, planch. 3 . 2°. EncyclopĂ©die arts et mĂ©tiers , tom. 2 , pag. 5/7, planch. 9 et 10. 3 °. Instruction sur lâart des mines, par Delius, traduction de Schreiber, tom. 2, pag. 176 et 265 , planch. 20. 4 °. TraitĂ© du fer et de lâacier, par Manson, pag. 34 , planch. 2. 5 °. SidĂ©rotechnie, tom. 1, pag. 175, planch. 8. " 6 SEPTIĂME LEĂON. Des hauts fourneaux Formes extĂ©rieures et intĂ©rieures.â-Leur nomenclature .â Leur emplacement .â Leur construction.â- Leur adossement aux montagnes.âLeur isolement. â Soufflets .â Fondons.âHerbue et castine. â MĂ©langes fusibles et infusibles. â Mise Ă feu .â ManiĂšre de charger. â ThĂ©orie chimique du fondagĂ©. â Laitiers. â Leur usage. â Gueuses. âDurĂ©e du travail. â PropriĂ©tĂ©s physiques et chimiques dĂ©s fontes.âLeur usage. DES HAUTS FOURNEAUX. Formes extĂ©rieures. Formes intĂ©rieures. r 18. Les fourneaux destinĂ©s Ă fondre les minerais sont appelĂ©s hauts fourneaux ; ils nâont pas de forme bien dĂ©terminĂ©e les uns sont prismatiques, les autres sont des pyramides quadrangulaires tronquĂ©es. Il existe aussi des fourneaux composĂ©s dâun prisme quadrangĂčlaire surmontĂ© dâttnĂš pyramide tronquĂ©e, ou bien dâune pyramide quadrangulairâe surmontĂ©e dâĂčn prisme; cette derniĂšre forme parait offrir plus de soliditĂ© que lĂšs autres. ng. Les formes intĂ©rieures des fourneaux ne sont pas moins variĂ©es que les extĂ©rieures. Pour indiquer celle qui convient le mieux, examinons comment se propage le calorique dans un fourneau les rayons calorifiques, partant dâun foyer, diminuent dâintensitĂ© Ă mesure quâils sâĂ©loignent du centre, en sorte quâĂ une certaine lu 7 distance, ils sont sans effet. DâaprĂšs ce principe que lâaction des rayons est en raison inverse de leur Ă©tendue, il rĂ©sulte quâun fourneau Ă section polygonale serait le plus mauvais ; car tout lâespace compris entre un cercle inscrit et les parois du polygone nâĂ©tant pas Ă©cliauffĂ© au mĂȘme degrĂ© , le minĂ©ral sây rĂ©duirait mal ; la forme circulaire est donc prĂ©fĂ©rable. 120. Les hauts fourneaux se composent de deux Nomenclature, parties bien distinctes, lâextĂ©rieur quâon nomme l âenveloppe ou le massif J et lâintĂ©rieur quâon appelle la chemise ; on y remarque extĂ©rieurement quatre ouvertures i°. le trou de coulĂ©e; 2 0 . l'ouverture de la dame; 3 °. le trou de tuyĂšre ; 4 °. le gueulard. Enfin deux voussoirs, lâun latĂ©ral, Vembrasure ' de tuyĂšre , lâautre antĂ©rieur, Vembrasure de la dame , de travail ou de tympe. LâintĂ©rieur du fourneau se divise en deux parties , par le grand diamĂštre quâon nomme le ventre. ou le laboratoire. La partie supĂ©rieure est appelĂ©e la grande masse; elle est terminĂ©e par le gueulard. La moitiĂ© infĂ©rieure porte le nom de grand foyer qui comprend le creuset, lâouvrage et les Ă©talagĂ©s. Les quatre faces du grand foyer prennent les noms des quatre pierres qui composent le creuset la postĂ©rieure la rustine; les deux latĂ©rales, les costiĂšres, et lâextĂ©rieure, la dame ou la tympe. lai. Les fourneaux doivent ĂȘtre Ă proximitĂ© de Emplacement la mine, des fondans et des forĂȘts; il faut aussi ncaux 3UtS f ° Ur ~ Construction. â8 avoir un courant dâeau pour mettre en jeu les machines soufflantes. Cette derniĂšre condition nâest pas toujours nĂ©cessaire, puisquâon peut avoir recours Ă dâautre moteurs. En Angleterre, oĂč le charbon fossile est trĂšs- commun, on fait jouer les machines par le secours des pompes Ă feu. M. Cagniard-Latour indique un moyen de mettre Ă profit le calorique perdu au gueulard des fourneaux, en lâappliquant Ă dilater de lâair, et en employant comme force motrice, lâeffort qui en rĂ©sulte i avec lâun de ces deux derniers moyens on peut placer le fourneau sur la mine mĂȘme qui fournit le minĂ©rai. 122. Les fondations dâun haut fourneau reposent sur des pilotis, ou sur une double grille en charpente, selon la nature du sol. Le massif doit ĂȘtre percĂ© de canaux croisĂ©s pour porter les vapeurs acqueuses Ă lâextĂ©rieur, et prĂ©venir par-lĂ les dĂ©gradations que lâhumiditĂ© causerait au creuset ; le massif doit ĂȘtre Ă©levĂ© en pierres de taille et prĂ©senter une grande soliditĂ©, puisque câest lui qui doit porter toute la construction. On Ă©lĂšve lâenveloppe en pierres de taille, et la chemise se construit en pierres rĂ©fractaires, parce quâelle est exposĂ©e Ă lâaction dâun feu violent et long-temps continuĂ© ; ce choix doit ĂȘtre fait principalement pour le grand foyer. Les pierres qui conviennent le mieux pour le 1 Journal des mines, tom. 26 , pag. 465. ll 9 creuset, lâouvrage et les Ă©talages , sont le granit, les grĂšs, les argiles et les sables rĂ©fractaires ; les pierres argilo-schisteuses peuvent ĂȘtre employĂ©es ; mais il faut quâelles soient parfaitement sĂšches, parce que la moindre humiditĂ© les fait Ă©clater r. Lorsquâon manque de pierres naturelles , il faut composer des briques infusibles 2. Les matĂ©riaux qui doivent servir Ă construire la grande masse , peuvent ĂȘtre moins rĂ©fractaires, parce que les parois du fourneau , en cet endroit, sont exposĂ©es aune tempĂ©rature moindre que celles de la moitiĂ© infĂ©rieure; aussi, presque par-tout, nâemploie-t-on que des briques ordinaires, lorsquâon nâa pas de pierres siliceuses dans les envierons. La hauteur des fourneaux varie selon la nature du combustible ; si on fait usage de charbon de bois, la hauteur est entre 5 et 7 mĂštres, et lorsquâon emploie du coack, comme en Angleterre, la hauteur est de i 5 mĂštres. 120. On est dans lâusage dâadosser les hauts- foumeaux Ă des montagnes, afin que le gueulard soit prĂšs de la route sur laquelle montent les voitures qui amĂšnent le minĂ©rai. 1 Aux forges de Hayange Moselle , les creusets des hauts fourneaux sont construits avec des pierres de grĂšs quâon retire de Hettange et quâon renouvelle Ă chaque fondage. La chemise est faite avec de la pierre dâAgnĂšs, qui est une argile grise, feuilletĂ©e, qui pourrait rĂ©sister Ă vingt fondages. 2 Fabrication des briques rĂ©fractaires, premiĂšre partie du cahier classique N°. 38. Adossement des fourneaux aux montagnes etleur isolement 120 On prĂ©tend que , par cette disposition , la consommation en charbon est plus grande que si les fourneaux Ă©taient isolĂ©s, parce quâune portion du calorique est employĂ©e Ă vaporiser lâeau qui suinte de la montagne sur la face de rustine , et que le fourneau est exposĂ© Ă sâengorger r. On peut obvier Ă cet inconvĂ©nient, en faisant une taille dans la montagne , pour isoler le fourneau auquel on communiquerait par un pont. Fondans. 124. Les fondans sont des matiĂšres employĂ©es pour dĂ©terminer la fusion des gangues qui accompagnent le fer dans les minerais. MĂ©langes fu- 125 . Les fondans et les gangues sont composĂ©s sibles et infusi- j eg ox j J es mĂ©talliques, connus autrefois sous les noms de terres. Tous ces oxides sont infusibles seids, de mĂȘme que leur combinaison binaire, Ă lâexception cependant des oxides de silicium et de calcium. Toutes les combinaisons ternaires et quaternaires sont fusibles, exceptĂ© le mĂ©lange ternaire dans lequel lâoxide de magnĂ©sium dominerait. Si le minĂ©rai se trouve composĂ© des oxides de calcium et de silicium, ou quâil contienne en plus un troisiĂšme oxide, ce minĂ©rai peut fondre sans intermĂšde, alors on dit qu il porte son fondant-, mais, si les Ă©lĂ©mens qui le constituent ne sont pas dans les circonstances convenables pour .favoriser la fusion, on y .ajoute un pxide {terre'. Herbue. 126. Si un minĂ©rai infusible est Ă base dâoxides 1 Side'rotechnie, tora. i er ., pag. 190. 121 de calcium et de silicium, on ajoute de lâargile dans son traitement, et alors le fondant est appelĂ© herbue ou arbue par les ouvriers. 127. Un minerai contenant de lâoxide dâalumi- Castine. nium et de lâoxide de silicium , nâa besoin que de la cbaux carbonatĂ©e pour aider sa fusion ; ce fondant est connu dans les forges sous le nom de castine ou de cran. 128. Lorsquâon veut opĂ©rer un fondage avec un Mise Ă feu. fourneau nouvellement construit ou rĂ©parĂ©, il faut l'Ă©chauffer et en chasser toute lâhumiditĂ© quâil contient. Pour opĂ©rer la dessication du fourneau, quâon nomme aussi grillage , on chauffe avec du menu bois dâabord, et avec du bois plus fort ensuite, pour obtenir une dessication graduelle ; ce travail se nomme la mise Ă Jeu. 12g. AprĂšs le grillage du fourneau , on le rem- ManiĂšre de plit avec du charbon ; on le laisse sâĂ©chauffer len- c * lar S er * e * ° ur ' tement pendant trois ou quatre jours, en ajoutant successivement, sur le charbon, une petite quantitĂ© de minĂ©rai et de fondant, et on met en jeu les soufflets auxquels on ne donne dâabord quâun mouvement assez lent. Dans les deux premiers jours, la charge se compose de trois mesures de 3 o k . de minĂ©rai, sur six de charbon de 20 k . ; au troisiĂšme jour, on augmente dâune demi-mesure, et ainsi de suite ; en sorte que, au bout de neuf jours, la charge soit complĂšte, câest-Ă -dire six mesures de minĂ©rai avec son fondant, sur six mesures de charbon. 16 Des soufflets. 122 Les charges sâintroduisent lâune aprĂšs lâautre, Ă mesure que la matiĂšre qui descend dans le fourneau prĂ©sente un vide suffisant pour en recevoir une. i 3 o. Autrefois lâairage des fourneaux Ă©tait donnĂ© par deux caisses en bois de forme pyramidale , dont lâune se fermait pendant que lâautre sâouvrait. Par ce moyen on obtenait un jet dâair continu , interrompu seulement pendant le court intervalle du changement de mouvement. On retrouve encore de ces machines soufflantes dans les anciennes forges. Quand les anglais ont cherchĂ© Ă rĂ©duire le mi- nĂ©rai par la houille, il a fallu quâils eussent recours Ă des soufflets plus puissans, puisque ce combustible fossile exige, pour ĂȘtre brĂ»lĂ©, une plus grande quantitĂ© dâair que le charbon vĂ©gĂ©tal; cette circonstance a donc amenĂ© lâinvention des nouvelles machines soufflantes, quâon a dâabord nommĂ©es pompes Ă air ou soufflets Ă pistons , et, dâaprĂšs leur forme, soufflets cylindriques, soufflets prismatiques. Les premiers soufflets Ă pistons, construits en Angleterre en 1760 , furent composĂ©s dâun cylindre en fonte, allĂ©sĂ© , calibrĂ© intĂ©rieurement, et dâun piston mobile dont les bords, garnis dâun cuir huilĂ© , en remplissaient exactement le contour ; puis on a imaginĂ© des tasseaux circulaires pour obtenir un frottement constant 1 ; on a 1 Siderotechnie , tom. 2, pag. 75, pl. 26. } 123 } . .. ensuite adaptĂ© , aux soufflets cylindriques , un rĂ©gulateur qui en forme des machines parfaites ij. Les soufflets cylindriques sont dispendieux, câest pourquoi on a cherchĂ© Ă les remplacer par des caisses quadrangulaires en bois , rabotĂ©es intĂ©rieurement , et dans lesquelles se meut un piston garni de tasseaux Ă ressort, semblables Ă ceux que Fon rencontre dans les soufflets pyramidaux. Les soufflets cylindriques et Ă prismes quadrangulaires ont de grands avantages sur les pyramidaux. i°. Ils occupent moins de place. a 0 . Ils Ă©pargnent un tiers dâeau pour ĂȘtre mis en jeu. MalgrĂ© lâĂ©conomie que prĂ©sentent les soufflets Ă caisses quadrangulaires en bois, on prĂ©fĂšre ceux en fonte , parce quâils peuvent ĂȘtre travaillĂ©s avec plus de prĂ©cision , et quâils rĂ©unissent la durĂ©e Ă la propriĂ©tĂ© conductrice de leurs parois. Les constructions, les perfeetionnemens et le jeu de ces nouvelles machines soufflantes sont dĂ©crits dans beaucoup dâouvrages 2 . i3r. Les minerais, les fondans et le charbon ThĂ©orie chi- qui composent les charges, recevant lâaction du âąĂ ges. 6S ° U calorique, se dĂ©composent ; Ă la premiĂšre im- 1 Bulletin de la SociĂ©tĂ© dâencouragement, i 3 e . annĂ©e, pag. 207, pl. 114. Tom. i 5 , pag. 225 , pl. 7. Tom. 34 , pag. 16, pl. 376. Tom. 46, pag. 7, avec 3 pl. Tom. 47, pag. li 3 , pl. 57g. Tom. 61, pag. 47 j pl* 620 et 621. M. Borgnis composition des machines, pag. 392. 2 Annales des arts et manufactures. Laitiers. 124 pression, lâeau contenue dans les hydrates se volatilise en partie ; et, lorsque les matiĂšres qui la contiennent arrivent vers la tuyĂšre, qui est le point le plus Ă©chauffĂ©, lâoxigĂšne de lâeau se sĂ©pare, et concourt avec le vent des soufflets Ă la combustion du charbon; lâhydrogĂšne, qui sâĂ©chappe, dissout du carbone, forme de lâhydrogĂšne carbonĂ© , qui, portĂ© dans la partie supĂ©rieure, y dĂ©pose une partie de son charbon et de son calorique , et prĂ©pare ainsi lâoxide de fer Ă la rĂ©duction. Lâoxide de fer est entiĂšrement dĂ©composĂ© en arrivant vers la tuyĂšre, oĂč, en contact avec le charbon, il se trouve Ă lâĂ©tat dâincandescence. Cet oxide, Ă©tant rĂ©duit, sâunit Ă une portion des diffĂ©rentes substances quâil rencontre, soit charbon, silicie, manganĂšse, chrome, etc., principes qui Ă©taient contenus dans les matiĂšres composant les chai'ges. j 3 2 . I .es oxides Ă©trangers au fer se rĂ©unissent pour former une masse vitreuse, liquide , qui permet au fer, plus lourd, de gagner le fond du creuset ; câest ce verre opaque qui est connu dans les forges sous le nom de laitier , il recouvre le mĂ©tal liquide quâon appelle fonte , et la prĂ©serve de lâo- xidation. On peut considĂ©rer deux sortes de laitiers, lâun pauvre en fer, et lâautre riche; cette diffĂ©rence est due Ă ce que le peu de fluiditĂ© de ce dernier nâa pu permettre Ă tous les globules de fonte de le traverser, de maniĂšre quâil en reste dâengagĂ©s dans la pĂąte vitreuse ces laitiers sont faciles Ă distinguer par leur pesanteur spĂ©cifique. 12 5 133. Usage. Les laitiers riches sont bocardĂ©s pour en sĂ©parer la fonte. LĂ matiĂšre divisĂ©e ressemble Ă du verre grossiĂšrement pulvĂ©risĂ© dans cet Ă©tat, elle remplace trĂšs-avantageusement le sable dans la composition des mortiers. On doit la prĂ©fĂ©rer au sable pour la composition des ciâ mens lâexpĂ©rience prouve que le laitier en augmente singuliĂšrement la duretĂ©. Les laitiers pauvres sont employĂ©s dans le rechargement des routes ou des chemins. 134 . On charge le fourneau jour et nuit, la fonte remplit le creuset, et le laitier sâĂ©coule par lâouverture de la dame. Lorsque le creuset est plein on Ă©vacue la fonte en lui donnant issue dans des sillons prĂ©parĂ©s sur le sol sablonneux , qui lui font prendre la forme de prismes triangulaires ou demi - cylindriques qui portent le nom de gueuses. On fait ordinairement deux coulĂ©es par jour, et on continue le travail pendant dix Ă treize mois il est rare quâun fourneau rĂ©siste quinze mois, on cesse le travail avant ce terme pour rĂ©parer, câest ce quâon appelle mettre hors par opposition Ă mettre Ă feu. 135. Les fontes sont des combinaisons de fer, de charbon et de laitier; les autres substances quâon y rencontre, telles que le manganĂšse, le cuivre, etc., ne sây trouvent quâaccidentellement. Les fontes obtenues directement du haut-fourneau , sont dites de premiĂšre fusion ; on leur donne aussi le nom de fer cru. Coulage en gueuses. DurĂ©e du travail. Des fontes. Fontes blanches. Fontes grises douces. Fontes grises dures. 6 La qualitĂ© des fontes varie par la quantitĂ© de charbon quâelles contiennent; cependant il semble que lâoxide de manganĂšse rend les fontes blanches ; il rĂ©sulte de ces combinaisons plusieurs qualitĂ©s quâon peut rĂ©duire Ă trois. 136. Noms des fontes. Les fontes se distinguent, par leur couleur, en fontes blanches , en fontes grises douces , et en fontes grises dures. 13 7 . PropriĂ©tĂ©s et usage. Les fontes blanches sont brillantes dans leur cassure, souvent cristallisĂ©es en larges facettes ; elles sont plus dures et plus fragiles que les autres. On nâemploie jamais les fontes blanches pour les ouvrages qui doivent soutenir un certain effort, ou quâon doit rĂ©parer Ă lâoutil; leur duretĂ© et leur fragilitĂ© les font rejeter des diffĂ©rens usages de lâartillerie. 138. PropriĂ©tĂ©s et usage. Les fontes grises douces sont dâun gris noirĂątre ou bleuĂątre, dâune cassure nette et grenue ; elles se laissent facilement entamer Ă la lime ; elles sont presque ductiles dĂšs-lors quâelles supportent long-temps les coups de marteau sans se rompre. Câest avec ces fontes que lâon exige que soient coulĂ©s les flasques dâaffĂ»ts Ă mortiers, ainsi que les piĂšces dâartillerie de la marine, qui doivent avoir assez de tĂ©nacitĂ© pour rĂ©sister 6, 8, 12 . Des expĂ©riences postĂ©rieures, faites avec beaucoup de soin, ont prouvĂ© que la contraction de la fonte refroidie promptement ne suit pas, en proportion gĂ©omĂ©trique, le dĂ©croissement des calibres , et quâelle est plus forte dans les petits que 1 Le moulage des coquilles Ă©tant exĂ©cutĂ© et appliquĂ© dans la leçon orale , nous nous dispenserons de le dĂ©crire ici. 136 dans les gros, proportion gardĂ©e ; en sorte quâon a abandonnĂ© cette espĂšce dâĂ©chelle, en faveur de la suivante quâon croit prĂ©fĂ©rable. Pour les boulets de. . 4 i b, 8, 12, 16, ĂźS, 24, 36 , 48. Nombre de points . . 8 , 9, 10, zz, 12, i 3 , 14, 16, 16. La diminution de volume a Ă©tĂ© remarquĂ©e dans toutes les forges oĂč lâon coule en projectiles; mais elle varie Ă chaque fourneau. Lorsquâon veut faire couler des projectiles, dans un Ă©tablissement qui nâa pas encore travaillĂ© pour lâartillerie, il faut commencer par sâassurer si la fonte est convenable puis y faire mouler des coquilles dâessai, multiplier les expĂ©riences de recherches , et sâarrĂȘter aux dimensions qui fournissent les projectiles les plus sphĂ©riques. Lâexactitude dans les formes Ă©tant obtenue, on sera assurĂ© de la conserver, si la qualitĂ© de la fonte reste la mĂȘme. i 52 . VĂ©rification et rĂ©ception. Les coquilles doivent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©es et reçues par les contrĂŽleurs, en prĂ©sence de lâun des officiers des forges celles qui servent Ă mouler les boulets dâun mĂȘme calibre , doivent ĂȘtre parfaitement semblables, câest principalement du diamĂštre intĂ©rieur que dĂ©pend leur bontĂ©. Pour vĂ©rifier lâintĂ©rieur, on a un disque en acier trempĂ© ; il est percĂ© dâune ouverture dans le centre, pour quâon puisse le saisir ; lâun de ses bords est chanfreinĂ©, le cĂŽtĂ© opposĂ© est marquĂ© dâune ligne qui sĂ©pare le disque en deux parties Ă©gales cet instrument est appelĂ© rondelle de vĂ©rification des coquilles. Pour que les coquilles soient reçues, il faut que la rondelle, posĂ©e Ă plat, entre de son Ă©paisseur dans lâintĂ©rieur des deux parties qui forment la paire. Lorsquâon place la rondelle de champ, dans lâintĂ©rieur, elle doit y entrer jusquâau diamĂštre tracĂ© sur lâune de ses faces, et en mĂȘme temps, toucher par tous les points de sa demi-circonfĂ©rence. Enfin, on doit faire joindre les coquilles, pour sâassurer si elles sâemboĂźtent exactement ; celles qui se rapprochent mal sont rejetĂ©es, de mĂȘme que celles qui portent dans leur cavitĂ© des aspĂ©ritĂ©s ou des chambres. i53. Les coquilles destinĂ©es Ă former les moules Mode Je mou- Ă boulets, peuvent sâassembler par superposition^ a S eenC01 Ăź u dl es ou latĂ©ralement; dans le premier cas, lâemboĂźtement est horizontal, et lâouverture pour le jet est pratiquĂ©e dans la coquille supĂ©rieure; dans le deuxiĂšme cas, lâemboĂźtement est vertical, et cha- ' que coquille est entamĂ©e Ă sa partie supĂ©rieure pour former lâouverture du jet. Le premier moyen est si simple quâil nĂ© sera parlĂ© que du deuxiĂšme, suivi aux forges deHayange Moselle, dont nous prendrons les opĂ©rations pour exemple. Les coquilles sont disposĂ©es de champ, sur une piĂšce en fonte, appelĂ©e carnet ou encarnet , dont les extrĂ©mitĂ©s sont relevĂ©es pour former des points dâarrĂȘt. On place sur chaque carnet quarante paires de coquilles ; on introduit des coins entre chaque paire pour rapprocher les deux parties. Les moules 18 Du moulage en sable. C 1 38 ainsi disposĂ©s, sont remplis avec de la fonte liquide quâon transporte avec une cuiller en fer, connue sous le nom de poche. On forme un avant-bassin derriĂšre la dame, pour obtenir un bain dans lequel on puise la matiĂšre, en Ă©cartant les corps Ă©trangers. La fonte se verse dâabord dans les moules impairs sur toute la longueur, puis les ouvriers reviennent et remplissent les moules pairs cette prĂ©caution a pour objet dâĂ©viter les accidens que lâaugmentation de volume des coquilles pourrait produire. Tous les moules Ă©tantremplis, onasoin de desserrer les coquilles en enlevant les coins. AprĂšs la coulĂ©e, on quelques minutes, puis on fait sortir les projectiles quâon jette sur le sol ; on assemble de nouveau les coquilles, et on continue le moulage. On doit avoir soin de laver souvent les coquilles lorsquâelles sont encore chaudes. 154. Rebut des coquilles. Les coquilles Ă©tant exposĂ©es Ă sâuser dans le travail, il faut souvent les vĂ©rifier en leur prĂ©sentant la rondelle; et lorsque leur augmentation de diamĂštre passe deux points, on les met hors de service. Pour empĂȘcher les ouvriers de les employer de nouveau, le meilleur moyen est dâen faire casser les boutons qui servent de poignĂ©es. 155. On emploie rarement le moulage en sable pour se procurer les projectiles pleins ; les entrepreneurs ont plus dâĂ©conomie Ă faire usage des i3 9 coquilles mais les boulets qui sortent de celles - ci ne sont pas aussi beaux que ceux qui sont moulĂ©s en sable. Cette derniĂšre considĂ©ration engagera sans doute Ă remplacer le moulage en coquilles par le moulage en sable. i56. Objets nĂ©cessaires. Le second mode de moulage, exige les objets qui suivent 1°. Du sable. a. Des globes modĂšles. 3°. Des supports. 4°. Des chĂąssis. 5°. Des planches ou faux-fonds. 6°. Des jets ou fuse'es. 7°. Des battes plates et rondes. 8°. Des rĂšgles Ă raser. 9°. Des feuilles de sauge. loV. Des rĂ©glettes. u °; Des cuillers. 12°. Des champignons. i3°. Des poches. *4». Des rĂąpes. 157 . Sable. Il faut que le sable Ă mouler soit terreux et Ă grain fin ; il doit contenir de lâargile et ne pas ĂȘtre mĂ©langĂ© de carbonate de chaux; on lâessaie par un acide concentrĂ©. Le sable de riviĂšre est trop sec; celui quâon extrait du sein de la terre est prĂ©fĂ©rableparce quâil contient de P argile. Si lâon ne pouvait se procurer du sable convenable, en faisant des fouilles, il serait facile dâen composer un, avec du sable fin de riviĂšre, auquel on ajouterait de lâargile ; on tamiserait le mĂ©lange, sâil nâĂ©tait pas assez fin. 158. Globe modĂšle. Le modĂšle des projectiles quâon veut mouler en sable est un sphĂ©roĂŻde creux en cuivre tournĂ© ; ce modĂšle se sĂ©pare horizontalement en deux parties Ă©gales lâhĂ©misphĂšre su- i4o pĂ©rieur porte un arbre fixe en fer nommĂ© le pivot, lâhĂ©misphĂšre infĂ©rieur est garni dâune tige mobile aussi en fer, appelĂ©e le support. Les projectiles moulĂ©s en sable doivent avoir une sphĂ©ricitĂ© parfaite ; pour atteindre cette prĂ©cision , on est obligĂ© de donner aux modĂšles une forme elliptique, dont la dimension nâest pas encore fixĂ©e rigoureusement mais, en gĂ©nĂ©ral, les globes modĂšles ont leur diamĂštre horizontal Ă©gal Ă celui de la grande lunette de rĂ©ception, et leur diamĂštre vertical Ă©gal Ă celui de la petite lunette. i5g. Travail. Lâobjet quâon se propose dans ce moulage est de former, dans le sable, un vide semblable Ă celui que donnent deux coquilles rĂ©unies. Le sable est contenu dans les chĂąssis qui sont des caisses sans fond, divisĂ©es en deux parties assemblĂ©es par des goujons de repĂšre, .et par des crochets. Pour exĂ©cuter le moulage, on place sur la planche , qui sert de fond mobile, lâhĂ©misphĂšre supĂ©rieur du modĂšle en cuivre, on y rapporte la partie supĂ©rieure du chĂąssis ; on y dispose en mĂȘme temps le modĂšle du jet , puis onia remplit de sable que lâon tasse avec les battes , et on enlĂšve lâexcĂšs du sable avec la rĂšgle Ă raser ; on Ă©tablit un ou plusieurs Ă©vents en enfonçant une verge de fer , ou la tige de la feuille de sauge , jusque sur le modĂšle lâĂ©vent est destinĂ© Ă favoriser le dĂ©part de lâair, lorsquâon introduit la fonte liquide qui vient 141 1 prendre sa place. La premiĂšre partie du chĂąssis Ă©tant moulĂ©e, on la retourne, on place lâautre demi-sphĂšre sur celle qui est engagĂ©e dans le sable ; puis on superpose la seconde portion du chĂąssis. On rĂ©pand sur le chĂąssis infĂ©rieur dĂ©jĂ moulĂ©, de la poussiĂšre de charbon, pour former une couche lĂ©gĂšre qui doit favoriser la sĂ©paration des deux parties du moule ; le tout ainsi disposĂ©, on remplit de sable cette seconde partie du chĂąssis que lâon comprime comme la premiĂšre. Pendant le moulage de la seconde moitiĂ©, on suspend le support avec la rĂ©glette âą, et, lorsque le travail est terminĂ©, on maintient le support dans sa position, en plaçant lâune des battes sous la rĂ©glette pour servir de coin. Le moulage fini, on enlĂšve le chĂąssis infĂ©rieur, on retire le support ainsi que le modĂšle , puis on le place sur le fond mobile ; dans cette position, on bouche avec du sable le trou quâa laissĂ© le support, et enfin on polit cette place avec le champignon. On retire Ă©galement du chĂąssis supĂ©rieur, lâhĂ©misphĂšre qui sây trouve engagĂ©; le modĂšle du jet Ă©tant composĂ© de deux morceaux, se sĂ©pare facilement , on bouche lâouverture laissĂ©e par lâarbre si on pratique des Ă©vents, et dans le cas contraire, on en diminue seulement le diamĂštre ; si le moule supĂ©rieur nâest pas dĂ©gradĂ©, on le pose sur lâinfĂ©rieur. Les dĂ©gradations qui se forment pendant lâenlĂšvement des modĂšles, ou par le transport des mou- les , se rĂ©parent avec la feuille de sauge , la cuiller et le champignon. Lorsquâon se propose de couler des projectiles de petits calibres, on peut former plusieurs moules Ă la fois dans un grand chĂąssis alors on nâa besoin que dâun seul trou de coulĂ©e pour verser le mĂ©tal liquide dans tous les moules dâune mĂȘme caisse. 1 60. Coulage. Les deux portions du moule, ainsi prĂ©parĂ©es, se rĂ©unissent par le rapprochement des chĂąssis que lâon fixe avec les crochets. Les moules obtenus sont rangĂ©s sur plusieurs lignes. Lorsque le creuset est rempli, on opĂšre la coulĂ©e de la matiĂšre que lâon transporte avec les poches. Le couleur verse le mĂ©tal liquide dans lâouverture du jet; son aide, en se servant dâun bĂąton, Ă©carte les impuretĂ©s quinagent sur le bain, et sâoppose Ă leur introduction. AussitĂŽt que la fonte touche les parois du moule, lâeau contenue dans le sable se volatilise, une partie se dĂ©compose, il en rĂ©sulte des fluides Ă©lastiques, dont la libre sortie devient nĂ©cessaire pour prĂ©venir les accidens tel est le but des Ă©vents. Lâaide mouleur sâassure que le passage des vapeurs est bien Ă©tabli, lorsquâen prĂ©sentant son bĂąton allumĂ© sur les Ă©vents, il se produit des dards de flamme bleue due Ă la combustion du gaz hydrogĂšne oxi- carbonĂ©. La fonte ayant sĂ©journĂ© dans les moules pendant sept Ă huit minutes, on dĂ©sassemble les chĂąssis pour en faire sortir les projectiles, encore rouges; *43 on casse les jets, puis on enlĂšve le sable qui adhĂšre Ă la surface des boulets , en faisant usage de rĂąpes. i6r. Les boulets, en sortant des coquilles, por- Examen des tent une dĂ©chirure du jet et un bourrelet circu- coquilles laire quâon nomme la couture elle est formĂ©e par la jonction imparfaite des deux coquilles ; on enlĂšve facilement ces inĂ©galitĂ©s en rĂąpant le projectile Ă chaud. Les projectiles pleins, moulĂ©s par ce procĂ©dĂ©, ne sont pas sphĂ©riques, quoique la rĂ©union des coquilles offre une sphĂšre parfaite. Toutes les fors quâon veut obtenir des boulets sphĂ©riques en sortant des coquilles, il'faut donner au vide intĂ©rieur de celles-ci, un diamĂštre horizontal plus grand que le diamĂštre vertical ; cette prĂ©caution nâest plus nĂ©cessaire Ă Hayange, parce que les projectiles pleins sont rebattus principalement sur la couture, ce qui les rend parfaitement sphĂ©riques. 162. Les boulets ne peuvent ĂȘtre employĂ©s tels Battage des quâils sortent des moules, parce que les aspĂ©ritĂ©s dont ils sont recouverts altĂ©reraient promptement lâame des piĂšces ; et que souvent, ces inĂ©galitĂ©s plus considĂ©rables que lâĂ©vent, empĂȘcheraient de pouvoir charger les canons pour lesquels les boulets auraient Ă©tĂ© coulĂ©s. Pour faire disparaĂźtre ces dĂ©fectuositĂ©s , on soumet les projectiles Ă lâaction dâune machine, qui nâest quâun martinet auquel on donne le nom de batterie ou rebatterie. *44 . Une machin^ Ă battre ne diffĂšre d'un martinet ordinaire que par son enclume et son marteau r, dont les surfaces sont creusĂ©es en segment de sphĂšre , dâune flĂšche Ă©gale au tiers du diamĂštre du boulet que lâon rebat. 1 63 . Poids des marteaux. On a des marteaux et des enclumes pour chaqne calibre ; le poids de lâenclume est indiffĂ©rent, il nâen nâest pas de mĂȘme de celui des marteaux. Poids Pour les boulets des marteaux. du calibre de 60 tilogr. .. 24. 4 °... . l6. 3 o. . 12. 25 . 8. 20 ...... . 6. i 5 . ... . . 4 . 164. Travail. Un marteau Ă battre doit ĂȘtre servi par un maĂźtre et deux aides; ces trois ou- vriers travaillent six heures, et dâautres ; leĂčrs outils sont sont relevĂ©s par i°. Le grappin. a 0 . La pince. 3 °. La lunette Ă chaud. 4 0 . La rĂąpe Ă chaud. b°. La tenaille. l Construction dâun martinet side'rotechnie, tom. 3 , pag. 23 a, planch. 5 o. TraitĂ© du fer et de l'acier Manson, pag, 74, planch. 8 e , 145 LâopĂ©ration du battage est prĂ©cĂ©dĂ©e du chauffage des boulets, afin de les attendrir et de les rendre plus faciles Ă travailler. On chauffe les boulets dans un fourneau Ă reverbĂšre dont la sole est inclinĂ©e au sixiĂšme, sa longueur est de 7»>. environ; les autres dimensions varient selon le calibre des boulets quâon chauffe, savoir F 0,32 , . 4 Le foyer se trouve sur la partie latĂ©rale et Ă une distance de o m ,65 du devant du fourneau; son ouverture est un carrĂ© de o m ,2fi ; lâouverture du cendrier, qui est au-dessous, est de o ra ,8o de hauteur et de 0,40 de largeur. Les boulets sont introduits dans le fourneau par une porte placĂ©e au point le plus Ă©levĂ© de la sole ; ils restent exposĂ©s Ă lâaction de la flamme pendant trois heures environ; au bout de ce temps, on les retire par une porte opposĂ©e en faisant usage du grappin; puis on les enlĂšve avec la pince , pour les livrer au rĂąpeur. On profite de lâĂ©tat de molesse de la fonte pour T 9 > 46 enlever la couture des boulets avec la rĂąpe ; lâopĂ©ration est terminĂ©e lorsque les projectiles passent librement dans la lunette Ă chaud. Pendant le travail du rĂąpeur, le projectile passe du blanc au rouge, Ă©tat convenable pour ĂȘtre battu sans casser. Le batteur tient le boulet avec la tenaille ; il le retourne continuellement pour prĂ©senter tous les points de la surface du projectile Ă lâaction du marteau, ayant soin cependant dâexposer la couture Ă un plus grand nombre de coups que les autres points ; sur la fin du travail il asperge dâune petite quantitĂ© dâeau, le projectile encore cbaud, pour lui donner du brillant ; ou bien on fait arriver un filet dâeau sur le projectile pendant son battage. On demande que chaque projectile reçoive 120 coups de martinet ; mais ces conditions ne peuvent ĂȘtre exigĂ©es, puisque le nombre de coups doit dĂ©pendre i°. de lâhabiletĂ© de lâouvrier; 2 0 . de la duretĂ© plus ou moins grande de la fonte. i65. Effets du battage. Les effets du battage sont de rendre les projectiles plus sphĂ©riques, plus homogĂšnes, plus denses, de leur donner une surface plus polie, et de sâopposer ainsi Ă leur oxidation, enfin de faire casser ceux qui auraient des chambres t. ĂVTalgrĂ© les avantages incontestables que prĂ©sente 1 On donne le nom de chambres Ă des vides qui se forment dans l'intĂ©rieur des masses mĂ©talliques. 47 le battage, cette opĂ©ration nâest pas gĂ©nĂ©ralement pratiquĂ©e. Dans lâarrondissement des forges de lâouest i, on fait usage dâun cylindre en fonte qui est mis en jeu, sur son axe, par la force de lâeau. La longueur du cylindre est de i m , i 5 et son diamĂštre de o m , 65 . On y introduit Ă la fois 60 boulets du calibre de 8, ou 45 de 12. On met le cylindre en mouvement, et, au bout dâune heure, on en sort les projectiles qui sont sphĂ©riques et polis ceux dont la sphĂ©ricitĂ© nâest pas parfaite sont les seuls quâon rebute. 166. Les boulets, au sortir des coquilles, sont souvent chargĂ©s de dĂ©fauts que le battage fait dĂ©couvrir ; mais comme les ouvriers ont intĂ©rĂȘt Ă cacher ces dĂ©fectuositĂ©s, ils bouchent les cavitĂ©s avec du fer forgĂ©, ou de la fonte douce chaude quâils appliquent Ă coups de marteau, en sorte quâil devient difficile dâapercevoir les dĂ©fauts ainsi masquĂ©s. Les rĂ©glemens sâopposent expressĂ©ment Ă cette rĂ©paration Ă cause des inconvĂ©niens quâil importe de signaler. 1°. Câest que dans les transports les projectiles peuvent, par le choc, perdre les morceaux ajoutĂ©s, ou ceux-ci peuvent seulement se dĂ©tacher Ă demi. 2 0 . Câest que les projectiles, que lâon conserve Service de l'officier. 1 Aux forges de Conches prĂšs dâEvreux Eure. M8 dans les arsenaux, sâoxident ou se carient principalement aux endroits rĂ©parĂ©s. Lâemploi de lâeau ayant seulement pour objet de parer la surface du boulet, il semblerait quâon devrait sâopposer Ă laisser arriver le liquide en abondance sur le projectile durant son battage, puisque le refroidissement quâil Ă©prouve change les propriĂ©tĂ©s de la fonte n°. 144 et lâexpose Ă ĂȘtre cassĂ©e par le choc. Lâofficier dĂ©cidera lequel des deux moyens il conviendra dâemployer, en faisant casser un boulet mouillĂ© pendant toute la durĂ©e du battage ; si lâintĂ©rieur du projectile prĂ©sente un aspect blanc, et que sa cassure soit facile Ă opĂ©rer, il fera supprimer lâarrosage continu pour le remplacer par lâaspersion r. 1 Instruction relative aux forges de lâartillerie, du zZ mars 1775. nvr ^ W i , ! ML .i r - *49 NEUVIĂME LEĂON. De la fabrication des projectiles creux Nature de la fonte. â Objets nĂ©cessaires au moulage. â Moulage dâun obus. â PrĂ©paration de la terre. â Arbre Ă noyaux. â Fabrication des noyaux. âPeur vĂ©rification. â Leur placement dans les moules. â Nettoyement des obus. â Moulage dâune bombe.âInstrumens nĂ©cessaires pour ce moulage. âEt rĂ©ception des projectiles. Des flasques des affĂ»ts de mortiers QualitĂ© de la fonte.âMoulage en terre. â ModĂšle. â Moule. â CoulĂ©e. âMoulage en sable. â Objets nĂ©cessaires pour ce moulage.âMode dâexĂ©cution .â Avantage de ce moulage. âSes inconvĂ©niens. â AmĂ©liorations du procĂ©dĂ©.âVĂ©rification et rĂ©ception des fasques. âSurveillance de MM. les officiers dans les forges. i6y. La fabrication des projectiles creux est la De la fabri- . i i i . i âą ii i cation des promeme que celle des boulets pleins, que 1 on coule en j ecl ,i es creux , sable, Ă lâexception cependant quâon est obligĂ© de mĂ©nager un vide intĂ©rieur, et que, pour les bombes, il faut leur donner des mentonnets Ă anneaux. Nature de lafonte. DâaprĂšs la forme et lâusage des projectiles creux, ils ne peuvent ĂȘtre coulĂ©s en fonte blanche , parce quâelle est trop cassante on est donc obligĂ© dâavoir recours Ă la fonte grise dure. 168 . Objets nĂ©cessaires au moulage. Les objets i 5 o et les outils dont nous avons parlĂ© au moulage en sable des projectiles pleins n°. i 56 , servent au moulage des projectiles creux. Il faut de plus les objets qui suivent i °. De la terre Ă noyaux. s°. Des arbres k noyaux. 3°. Du foin en corde. 4°. Un tour Ă noyaux. 5°. Des planches Ă©chantillonnĂ©es. 6°. Un baquet dâeau noire. 7°. Des lunettes Ă noyaux. 8°. Des calibres pour noyaux de lâĆil. 9°. Des fraises. io°. Des rondelles de vĂ©rification Ă chaud. tl°. Des trĂ©pieds. 12°. Des tourne-Ă -gauches. i3°. Un chantier en chĂȘne. 14". Des ciseaux droits et courbes. i5°. Des toume-gueules. i6°. Des Ă©quarrissoires. Moulage dâun i6q. La forme extĂ©rieure du projectile Ă©tant jus* J obtenue dans le sable, comme celle du boulet plein n°. i 5 g, il ne reste plus quâĂ placer un noyau pour former le vide intĂ©rieur, opĂ©ration qui est commune Ă tous les projectiles creux. 170. PrĂ©paration de la terre. La terre destinĂ©e au moulage des noyaux doit ĂȘtre argileuse et exempte de gravier. Pour la prĂ©parer, 011 la pulvĂ©rise Ă la dame, on lâarrose avec de lâeau ordinaire, et on la pĂ©trit avec les pieds, jusquâĂ ce quâelle acquiĂšre la consistance dâune pĂąte assez dure ; en pĂ©trissant ainsi la terre, on y incorpore du crotin de cheval qui en augmente la tĂ©nacitĂ©;, les proportions sont Terre. Crotin. Parties, Gn juge de la bonne prĂ©paration de la terre, i5i lorsquâen la malaxant, elle sâalonge sans se gercer. Arbres Ă noyaux. Lâarbre Ă noyau est une verge de fer sur laquelle on distingue trois parties principales. i °. La partie supĂ©rieure, qui est cylindrique , et quâon nomme la queue ; son extrĂ©mitĂ© est applatie pour recevoir le carrĂ© dâune manivelle qui sert Ă imprimer Ă lâarbre un mouvement de rotation, dans lâopĂ©ration du moulage du noyau. La queue porte, Ă une certaine hauteur , une mortaise destinĂ©e Ă recevoir une clavette, pour suspendre le noyau dans le moule. 2 °, La partie moyenne de lâarbre pourvue dâun renflement, qui est en cĂŽne tronquĂ© tournĂ© avec soin; il porte le nom de bourrelet sa grande base a pour diamĂštre celui de lâextĂ©rieur de lâoeil ; câest sous ce bourrelet quâon moule le noyau de lâoeil. 3°. La partie infĂ©rieure sur laquelle on forme le noyau, est un prisme carrĂ© sa longueur est Ă©gale Ă la profondeur du vide du projectile moins quelques lignes. On pratique dans la longueur de lâarbre une rainure qui passe sous le bourrelet ; elle est destinĂ©e Ă servir dâĂ©vent, et Ă Ă©viter les soufflures dans la fonte. Fabrication des noyaux. Pour obtenir un noyau, on place lâarbre sur le tour ; on garnit la base de lâarbre avec une corde de foin , pour servir de soutien Ă la terre quâon y applique ; on lui prĂ©sente une premiĂšre planche Ă©chantillonnĂ©e qui Ă©bauche la forme du noyau, en enlevant lâexcĂšs de terre. 152 On fait sĂ©cher le noyau ainsi obtenu, on lui donne une seconde couche, et, aprĂšs cette application , on lui prĂ©sente, pour le terminer, une deuxiĂšme planche Ă©chantillonnĂ©e qui est le profil exact du vide du projectile. Lorsquâon a prĂ©parĂ© un grand nombre de noyaux, on les porte Ă la rĂŽtisserie, oĂč ils subissent une cuisson qui enchĂąsse toute lâhumiditĂ©i; aprĂšs la cuisson, on les trempe dans le baquet d'eau noire , oĂč on a dĂ©layĂ© de la poussiĂšre de charbon et de lâargile; lâimmersion faite, on laisse sĂ©cher Ă lâair. VĂ©rification des noyaux. Les noyaux, aprĂšs avoir Ă©tĂ© passĂ©s au noir, sont calibrĂ©s par les tourneurs, qui sâassure de la justesse de leur forme; lâopĂ©ration sâexĂ©cute Ă lâaide des lunettes Ă noyaux. Les noyaux qui sont trop petits ne peuvent servir ; ceux qui sont trop gros sont portĂ©s de nouveau sur le tour, pour ĂȘtre amenĂ©s au calibre exact par lâaction dâun ciseau. JPlacemens des noyaux. Le noyau se place dans la moitiĂ© supĂ©rieure du moule ; on fait passer lâarbre dans un trou pratiquĂ© dans la barrette , barre en fer qui traverse le chĂąssis supĂ©rieur; le noyau y est fixĂ© par une clavette, Ă une hauteur convenable. On rapproche les deux parties du chĂąssis, et le noyau se trouve suspendu dans lâintĂ©rieur du 1 A Hayange on a supprimĂ© la rĂŽtisserie , et les noyaux sont cuits au gueulard des hauts fourneaux. *53 moule, en sorte que la fonte ne doit remplir que lâespace libre entre la surface du noyau et celle du moule. Les moules Ă©tant obtenus, on procĂšde au coulage n°. 160. Nettoyement de l'obus. Lâobus Ă©tant moulĂ© et encore rouge, on casse le jet, on enlĂšve le chĂąssis supĂ©rieur, on arrache lâarbre avec un tourne Ă gauche, on nettoie lâextĂ©rieur de lâĆil avec une rĂąpe , puis on y introduit la fraise en fonte pour mettre lâoeil au calibre; on continue lâaction de la fraise jusquâĂ ce que lâĆil ait ses dimensions, ce dont on sâassure par la rondelle de vĂ©rification Ă chaud. AprĂšs cette opĂ©ration, on porte lâobus sur le trĂ©pied pour lui enlever facilement avec des rĂąpes la couture horizontale, les dĂ©chirures, ainsi que le sable qui adhĂšre Ă sa surface. Le projectile Ă©tant refroidi, on le porte sur le chantier Ă vider ; on lây fixe avec des coins, lâĆil tournĂ© vers le haut ; dans cette position, on y introduit les ciseaux droits et les ciseaux courbes , pour dĂ©tacher la terre qui formait le noyau ; câest encore pour dĂ©tacher la terre qui est prĂšs de lâĆil quâon introduit le tourne-gueule. La terre Ă©tant dĂ©sunie, on la fait sortir en renversant le projectile. Pour terminer lâobus, il faut perfectionner lâĆil en le rendant plus net; on se sert pour cette opĂ©ration dâun Ă©quarrissoir en acier qui entame la fonte. * ao . 154} Moulage dâune 171.. La fabrication des bombes est la mĂȘme bombe. q UC ce ]l e des obus ; mais , comme ces projectiles sont dâun poids plus considĂ©rable, on est obligĂ© de leur donner des mentonnets Ă anneaux, pour les manier plus facilement,; ainsi tout ce qui a Ă©tĂ© dit sur le moulage en sable des projectiles pleins et sur la fabrication des projectiles creux, est applicable aux bombes ; et ce que nous ayons Ă ajouter sera la diffĂ©rence qui existe dans le travail. Instrumens nĂ©cessaires. i°. Les modĂšles des mentonnets. 2 0 . Les anneaux. Moulage des mentonnets. Pour obtenir le moule dâun mentonnet, on se sert de deux parties en cuivre qui, Ă©tant rĂ©unies, forment le modĂšle ; ces deux parties sont assemblĂ©es par des repĂšres, elle's portent chacune un tenon qui doit se loger dans des trous pratiquĂ©s sur la demi-sphĂšre supĂ©rieure du globe-modĂšle. Lâanneau en fer devant flotter dans les trous des mentonnets , on enduit dâargile dĂ©layĂ©e la partie droite de lâanneau, et on le fait sĂ©cher. On met en place les deux paires de modĂšles avec les anneaux garnis; on tient ceux-ci dans une position verticale, et on continue le moulage comme celui dâun obus. AprĂšs avoir retournĂ© le chĂąssis supĂ©rieur, on enlĂšve la demi-sphĂšre, les modĂšles des mentonnets et les anneaux restent ; on les fait sortir en les saisissant par les tenons, et les anneaux demeurent engagĂ©s dans le sable. Dans le coulage , la fotite liquide remplissant *55 . tous les vides, les anneaux se trouvent Saisis par la matiĂšre; en nettoyant la bombe, la terre des anneaux se dĂ©gage facilement, et alors ils ont tout le jeu qui leur est nĂ©cessaire. 172. Les instrumens qui servent Ă la rĂ©ception RĂ©ception des. . 1 projectiles, des projectiles sont i°. Des lunettes, grandes et petites. 2 0 . Des cylindres. 3°. Des compas courbes. 4°. Des vĂ©rificateurs pour lâoeil. 5°. Une aiguille ou vĂ©rificateur du culot. Boulets. Le diamĂštre de chaque boulet est vĂ©rifiĂ© par deux lunettes ; lâune grande dans laquelle le projectile doit passer librement, lâautre petite oĂč il doit sâarrĂȘter. La diffĂ©rence des diamĂštres de la grande et de la petite lunette est de o m ,ooi7 9 points, pour tous les boulets. Pour sâassurer de la parfaite sphĂ©ricitĂ© des boulets , on les faits rouler dans le cylindre de rĂ©ception; ce cylindre est en bronze, il a pour longueur cinq fois le diamĂštre du projectile Ă la vĂ©rification duquel il sert ; on lui do'nne une inclinaison de o m ,o55 2, pouces, on le place sur une table pour faciliter lâopĂ©ration , on y fait entrer les projectiles par lâextrĂ©mitĂ© la plus Ă©levĂ©e, et ils tombent sur le sol par le cĂŽtĂ© opposĂ©. Si parmi les projectiles pleins que lâon prĂ©sente , on eu trouve un vingtiĂšme dont le diamĂštre soit iS6 trop petit et sans autre dĂ©faut, on permet aux entrepreneurs de faire chauffer ce vingtiĂšme dans un brasier et dây laisser refroidir les boulets ; par cette opĂ©ration ces projectiles augmentent un peu de diamĂštre ; on ne tolĂšre ce chauffage que deux fois sur chaque boulet. Pour connaĂźtre si les projectiles pleins ont les poids voulus, on en pĂšse une vingtaine, pris au hasard ; sâils nâont pas le poids , eu Ă©gard aux to- lĂ©rences, ils sont rejetĂ©s ; la lĂ©gĂšretĂ© des boulets prouve, ou que la fonte est de mauvaise qualitĂ© ou que ces boulets sont chambrĂ©s. Enfin les boulets sont encore rebutĂ©s sâils portent des cavitĂ©s ou des soufflures de plus de o m ,oo45 2 lig. de profondeur. Obus et bombes. Les projectiles creux que lâon prĂ©sente Ă la rĂ©ception, doivent avoir leur surface propre, sans aspĂ©ritĂ©s ni soufflures, et lâintĂ©rieur doit ĂȘtre entiĂšrement dĂ©barrassĂ© de la terre du noyau. Le diamĂštre des obus et des bombes se vĂ©rifie comme celui des boulets, avec deux lunettes , dont la diffĂ©rence dans les diamĂštres est de o m ,oo23 C 1 % âą Les obus passent au cylindre de rĂ©ception, comme les boulets, mais on ne donne Ă lâinstrument quâune inclinaison de o",027 1 pouce. Les mentonnets sâopposant Ă faire subir aux bombes la mĂȘme vĂ©rification, on sâassure de leurs phĂ©- ricitĂ© en prĂ©sentant le compas courbe, principalement prĂšs des mentonnets. 15 7 La vĂ©rification de lâĆil sâopĂšre pour chaque projectile au moyen dâun instrument en fer, composĂ© dâune petite tige portant un disque Ă chaque extrĂ©mitĂ©, lâun doit remplir exactement la partie infĂ©rieure de la lumiĂšre , et lâautre sâarrĂȘter Ă la partie supĂ©rieure. Cet instrument est nommĂ© vĂ©rificateur de lâoeil. Les obus et les bombes sont rebutĂ©s, sâils ont plus de o m ,ooo6 3 points en-dessus et en-dessous des dimensions de lâĆil. Pour connaĂźtre lâĂ©paisseur des culots on a un instrument appelĂ© aiguille , il est formĂ© dâune tige cylindrique en fer, sur laquelle sont tracĂ©es les divisions dâun pied - de - roi, cette tige traverse, Ă angles droits, un curseur aussi en fer. On introduit lâaiguille verticalement dans le projectile, de maniĂšre que la partie infĂ©rieure repose sur le culot, puis on abaisse le curseur jusquâĂ ce quâil touche le grand diamĂštre de lâĆil, et le point oĂč il sâarrĂȘte sur lâĂ©chelle sert Ă indiquer lâĂ©paisseur du culot. Les obus et les bombes de 8 pouces sont rebutĂ©s , sâils portent o m ,o023 i lig. en plus au culot. On ne passe rien en moins. Les bombes de ro et de 12 pouces sont Ă©galement rebutĂ©es , si elles ont o m ,oo45 2 lig. dâĂ©paisseur en plus au culot. LâĂ©paisseur des parois des projectiles creux se vĂ©rifie avec un compas courbe rĂ©pĂ©titeur. Les obus et les bombes de 8 pouces sont rebutĂ©s, sâils ont o'",ooa3 r lig. dâĂ©paisseur en plus ou i58 en moins aux parois. Les bombes de 10 et de 12 pouces le sont Ă©galement, si elles ont o m ,oo45 2 lig. en plus ou en moins aux parois. Pour sâassurer si les projectiles creux nâont pas de chambres ou de fissures cachĂ©es, on les frappe avec un marteau principalement autour de lâoeil et on reconnaĂźt ces dĂ©fauts par le son. AprĂšs cette percussion, on examine attentivement pour trouver les dĂ©fauts dĂ©celĂ©s. Les obus et les bombes sont rebutĂ©s , sâils ont des chambres dâun peu moins de o m ,oo 45 2 lig. de profondeur. Les bombes de 1 o et de 12 pouces le sont Ă©galement, si les soufflures ont plus de o m ,oo 45 2 lig. On termine la rĂ©ception des obus et des bombes par la pesĂ©e dâun vingtiĂšme de ces projectiles que lâon vĂ©rifie, en les prenant au hasard et en les pesant par dix Ă la fois, pour sâassurer que chaque projectile est dans la limite prescrite des poids. Les instrumens Ă©tant exposĂ©s Ă sâuser dans le service, il faut en faire la vĂ©rification avant chaque rĂ©ception. On trouvera dans les ouvrages relatifs Ă lâartillerie , des dĂ©tails sur la rĂ©ception des fers coulĂ©s 1 . Des fiasques dâaffĂ»ts Ă mortiers. 173. Les flasques en fonte pour affĂ»ts de mor- 1 Lâaide mĂ©moire, 6 e . Ă©dit., pag. 47 " et 766. Les mĂ©moires dâartillerie de Scheelfo?. Ă©dit., pag 120 et suiv. Instruction relative aux forges de lâartillerie 23 mars 1776. Dictionnaire de l'artillerie M, le colonel Cotty. i5 9 tiers peuvent sâobtenir par le moulage en terre et par le moulage en sable ; on choisit pour celte fabrication la fonte grise douce et tenace. ModĂšle. Pour faire un flasque en fonte , il faut Du moulage avoir un modĂšle en pierre dure, de mĂȘme forme ett terre- que la piĂšce que lâon veut fabriquer, exceptĂ© quâon nây perce pas les trous pour les boulons dâassemblage. Moule. Le modĂšle Ă©tant obtenu, on couvre sa surface dâune couche de cendres lessivĂ©es, dĂ©layĂ©es dans lâeau; on fait sĂ©cher cette couche, on la recouvre, avec une autre de o m ,o6 Ă o m ,07 dâĂ©paisseur, composĂ©e de terre argileuse, mĂȘlĂ©e de crotin de cheval n°. 170, que lâon fait sĂ©cher graduellement. couches de terre, ainsi appliquĂ©es, forment le moule; on le coupe en deux parties que lâon sĂ©pare pour faire sortir le modĂšle ; puis on rĂ©unit ces deux parties, et on a le moule propre Ă recevoir le mĂ©tal. CoulĂ©e. Pour remplir le moule, on le place dans une fosse pratiquĂ©e sur le devant du haut fourneau ; on surmonte le morde du flasque dâun moule de masse/otte dont les bords sont au-dessous du trou de coulĂ©e; on fait arriver la fonte par des rigoles, en lui donnant issue avec un ringard ; alors la fonte vient remplir les moules de flasque et de masselotte. Le chef fondeur brasse la matiĂšre dans le moule, pour favoriser le dĂ©gagement des bulles dâair, dont la prĂ©sence formerait des chambres dans le flasque. »&> Les impuretĂ©s dâune densitĂ© moindre que la fonte, restent dans la masselotte ; et la matiĂšre qui est contenue dans celle-ci, sert Ă comprimer la fonte qui doit former le flasque. On abandonne au repos jusquâĂ parfait refroidissement; ensuite on dĂ©chausse le flasque, et on lâenlĂšve avec une grue ; on dĂ©tache la masse- lotte en la frappant Ă faux; les dĂ©chirures qui en rĂ©sultent, ainsi que la terre qui y est adhĂ©rente, se dĂ©tachent avec des ciseaux dâacier trempĂ©, et avec des poinçons aussi en acier ; on fouille dans les angles rentrans des embrevemens, enfin lâencastrement des tourillons doit ĂȘtre burinĂ© exactement. Les flasques Ă©tant nettoyĂ©s peuvent ĂȘtre envoyĂ©s aux arsenaux r. Du moulage en x 74 - Le moulage en sable pour les flasques, sable. n â a encore Ă©tĂ© tentĂ© quâaux forges de Hayange Moselle, vers 1818. Objets nĂ©cessaires. Les objets nĂ©cessaires pour son exĂ©cution sont i°. Un modĂšle en bois. a°. Un chĂąssis divisĂ© en deux parties. 3 °. Du sable Ă mouler. 4°. Enfin les instrumens ordinaires du mouleur. Le modĂšle est composĂ© de deux piĂšces, poulies flasques des affĂ»ts de 12 et 10 pouces, et dâune seule piĂšce pour ceux de 8 pouces. 1 Des flasques de fer ooulĂ© pour mortiers. Aide mĂ©moire, 5 e . Ă©dition, pag. 768. { 16 t75. La division du modĂšle est faite de maniĂšre que chaque partie du flasque-modĂšle reprĂ©sente une surface plane dâun cĂŽtĂ©, et de lâautre la figure du flasque; en sorte que les deux parties, reunies par la surface plane , donnent exactement la forme du flasque. Mode dâexĂ©cution. Pour mouler un flasque, on place une moitiĂ© de niodĂšle sur une planche bien unie, on y apporte la moitiĂ© dâun chĂąssis, on dispose en mĂȘme temps le modĂšle du jet quâon place sur le cĂŽtĂ©, entre lâassiette du flasque et lâencastrement de tourillons; ensuite on remplit avec du sable que lâon comprime fortement, puis on Ă©tablit des Ă©vents. Cette premiĂšre partie Ă©tant moulĂ©e , on la retourne , on superpose la seconde partie du modĂšle qui porte des goujons de repĂšre, puis on apporte lâautre moitiĂ© du chĂąssis, on saupoudre la surface du sable avec du charbon pulvĂ©risĂ©, et on remplit encore de sable que lâon tasse comme le premier. Le moulage fini on sĂ©pare les deux chĂąssis, on enlĂšve les modĂšles et on rapproche les deux parties du moule que lâon remplit de fonte en faisant usage de la poche. Avantages du moulage en sable. En comparant les deux moulages, on voit que le dernier est beaucoup plus simple que lâancien, quâil nâexige pas de masselotte qui augmente de beaucoup le prix des flasques moulĂ©s en terre, quâil donne des piĂšces qui se dĂ©pouillent mieux et qui sont plus 21 162 belles en effet, les flasques coulĂ©s en sable sont plus agrĂ©ables Ă la vue, ce qui fait quâau premier aspect on reconnaĂźt le mode de moulage employĂ© Ă leur fabrication. InconvĂ©niens. Les qualitĂ©s extĂ©rieures des flasques ne sont pas celles auxquelles on doive sâarrĂȘter les flasques moulĂ©s en sable sont moins homogĂšnes que les autres , Ă cause de leur prompt refroidissement Ă la surface. Lâabsence de la mas- selotte diminue la densitĂ© de la fonte, et les impuretĂ©s qui accompagnent la matiĂšre sâintroduisent dans le moule , y forment des chambres, et en diminuent la tĂ©nacitĂ©. AmĂ©liorations . Ces inconvĂ©niens feront sans doute exiger plus tard, des modifications au nouveau mode de moulage, dont les principales seront i°. Dâajouter un peu plus dâargile au sable Ă mouler ; 2°. De chauffer fortement les deux parties du moule avant leur rĂ©union ; 3 °. DâĂ©tablir une masselotte. RĂ©ception des , i76. Les flasques sont examinĂ©s et reçus dans lasques. l es arsenaux, en leur prĂ©sentant dâabord un gabari pour sâassurer de la forme quâils doivent avoir; on recherche ensuite avec attention les crevasses ou les fissures, quâon a soin de marquer avec de la craie, pour mieux les retrouver aprĂšs lâĂ©preuve. On perce Ă froid les trous des boulons, et on ;63 juge de la qualitĂ© du mĂ©tal par la fonte divisĂ©e qui provient de cette opĂ©ration. Les trous Ă©tant percĂ©s, on appareille les flasques , on les assemble, et on les conduit au champ dâĂ©preuve. Epreuve. Selon la maniĂšre dâĂ©prouver les flasques , on monte le mortier sur son affĂ»t, placĂ© sur une plate-forme, bien dressĂ©e ; on tire trois coups de suite Ă 6o° et Ă chambre pleine ; aprĂšs lâĂ©preuve, on vĂ©rifie les flasques, principalement aux endroits qui avaient Ă©tĂ© indiquĂ©s avec de la craie ; si les fissures et autres petits dĂ©fauts ne sont point agrandis , les flasques sont reçus ; on marque leur poids prĂšs des encastremens des tourillons, et ils sont portĂ©s sur lâĂ©tat de la direction. On examinera souvent le travail des fourneaux, afin de sâassurer que les proportions des minerais, des fondans et du charbon soient toujours dans un rapport convenable pour obtenir des fontes dâune qualitĂ© invariable. On sâopposera, dans le mĂȘme but, Ă lâintroduction de nouveaux minĂ©rais avant dâen avoir fait lâessai. Lorsque la fonte grise sĂ©journe long-temps dans le creuset, elle y prend les caractĂšres delĂ fonte blanche par le contact de lâair qui dĂ©truit une grande partie de son charbon aussi quand le creuset ne contient plus quâune petite quantitĂ© de matiĂšre, il faut la faire employer Ă un autre usage quâĂ celui de lâartillerie. On doit Ă©galement faire couler la gueuse, au moins une fois par semaine, et vider entiĂšrement le creuset pour le nettoyer. Enfin, lorsquâon coule en projectiles creux, il Service da l'officier. faut vĂ©rifier, avec des lunettes, le calibre de tous les noyaux avant leur placement dans les moules. Les noyaux qui refusent de passer dans leurs lunettes , sont renvoyĂ©s aux tourneurs. Ceux qui sont jugĂ©s tiâop petits sont brisĂ©s immĂ©diatement, afin que les ouvriers ne puissent plus les reprĂ©senter. DIXIĂME LEĂON. Du caffĂ»t et de la blocaille.âDescription des fourneaux Ă rĂ©verbĂ©rĂ©. â Travail des fourneaux. â ThĂ©orie de VopĂ©ration. â Avantages de la deuxiĂšme fusion.âDescription des fourneaux Ă manche.âTravail de ces fourneaux. â Description d'un fourneau proposĂ© pour refondre le cajfĂ»t.âDescription des fourneaux Ă vent. â Travail. 17 6 de mettre en jeu un marteau et des machines soufflantes, qui sont ordinairement des caisses en bois. Le foyer doit reposer sur une maçonnerie dâun mĂštre au moins dâĂ©paisseur ; si le sol est marĂ©cageux , les fondations doivent ĂȘtre placĂ©es sur pilotis, ou sur une double grille en bois; la maçonnerie doit ĂȘtre pourvue dâun canal pour laisser Ă©couler lâeau, et favoriser la sortie des vapeurs aqueuses. Nomenclature 185. La sole ou la surface du foyer est en maâ desparĂŒ'esdâune ðnnerie, quelquefois garnie de plaques de fonte. f° r ge- La partie antĂ©rieure du foyer est ouverte dans sa longueur, afin quâon puisse en approcher commodĂ©ment ; on la nomme face de travail. Le cĂŽtĂ© des soufflets est appelĂ© face de tuyĂšre; le cĂŽtĂ© opposĂ© contrevent , et le derriĂšre la rustine. Les faces de tuyĂšre, de contrevent et-de rustine sont fermĂ©es par des murs qui servent de soutien Ă la cheminĂ©e quâon Ă©lĂšve plus ou moins. Le creuset est une cavitĂ© circulaire ou qua- drangulaire, pratiquĂ©e dans le massif, ses bords sont sur le mĂȘme plan que la sole ; câest dans le creuset que sâexĂ©cute toute lâopĂ©ration. Si le creuset est circulaire, il est fait en briques ; sâil est quadrangulaire , il se compose de cinq plaques que lâon distingue par les noms qui suivent. f fond. \ tympe , cliio ou lintrol. Plaques de./ rustine. J tuyĂšre, f contrevent. 1 77 . Toutes ces plaques sont pleines ; celle du chio seule est percĂ©e de deux ou de trois trous de 0,02 Ă o m ,o 3 de diamĂštre, et Ă des hauteurs diffĂ©rentes ; ils sont destinĂ©s Ă laisser Ă©couler les scories liquides qui nagent sur le bain. La capacitĂ© du creuset nâest pas la mĂȘme dans toutes les forges, et les dimensions pour la maçonnerie ne varient pas moins. Dans le dĂ©partement de lâIsĂšre, les creusets des affmeries sont quadrangu- laires, et leurs dimensions sont les suivantes Yn. Profondeur du creuset. o ,55 Largeur sur la face de tuyĂšre. ..... 0,70 Idem id. de chio. 0,60 Saillie de la tuyĂšre ... . o,i 5 Dans le dĂ©partement de la Moselle Hayange, les dimensions de toutes les parties dâun feu dâaf- finerĂźe sont les suivantes m. Profondeur sur les quatre faces. ..... 3 ,00 Hauteur du massif, prise au-dessus du sol. o, 3 o Corps du Hauteur de la chemine'e. 7,00 m. Profondeur... . 0,20 Largeur sur la face de tuyĂšre. ...... 0,70 Idem id. de ,54 Saillie de la 186. tuyĂšre en dirigeant son vent dans le foyer, a un double but ; le premier dâĂ©lever la tempĂ©rature, le second de changer lâĂ©tat de la fonte. ConsidĂ©rĂ©e sous ce dernier rapport, la tuyĂšre doit avoir une position analogue Ă ce quâon se pro- Maçonnerie. Creuset. Position de la tuyĂšre. DĂ©signation des instrumens ThĂ©orie de lâaffinage. * 7 8 pose. Si lâon fait arriver la gueuse sur le contrevent , la tuyĂšre se loge dans le milieu du creuset ; mais si lâon prĂ©sente la gueuse parallĂšlement au contrevent et sur la rustine, la tuyĂšre doit se placer plus prĂšs de cette derniĂšre, afin dâopĂ©rer plus promptement la fusion de la fonte. La tuyĂšre doit aussi ĂȘtre plus ou moins inclinĂ©e , et plus ou moins Ă©levĂ©e au-dessus du fond du creuset , selon la nature de la fonte. Si la fonte Ă affiner est grise, on donnera une forte inclinaison et peu de hauteur au creuset ; si au contraire elle est blanche, ou se rapprochant de cette derniĂšre, la tuyĂšre se placera plus ou moins horizontalement, et on donnera plus de profondeur au creuset. 187. Les instrumens qui servent Ă l'affineur sont les suivans Deux pelles , lâune pour charger, lâautre pour rassembler le feu. Une Ăšcuelle pour arroser le foyer. Deux ringards , lâun pour lĂącher le laitier, lâautre pour avaler la fonte. Un crochet pour tirer la loupe hors. Une ou deux masses pour fouler la loupe. r les Ă©crevisses. Quatre paires j la cinglette. de tenailles J Ă coquilles. _ Ă maquettes. Un hachard. 188. Pour se former une idĂ©e exacte de ce qui l 19 se passe dans lâaffinage, il faut se rappeler la composition de la fonte. Nous avons dĂ©jĂ vu que les fontes ne sont que des mĂ©langes de fer, de charbon, dĂ© laitier, de manganĂšse, etc. La quantitĂ© de ces matiĂšres varie selon la nature du minerai, dĂ©s fondans et du combustible employĂ©. Pour amener le fer Ă lâĂ©tat de puretĂ©, il faut lui' enlever les matiĂšres qui lui sont Ă©trangĂšres ; on y parvient en brĂ»lant le charbon de la fonte par lâair des soufflets, et en enchaĂźnant les oxides par des scories lĂ©gĂšres, ou par un sable fusible que lâon ajoute lorsque la fonte contient peu de laitier. Le charbon se dĂ©truit par combustion ; dâoĂč il peut rĂ©sulter deux composĂ©s gazeux si les proportions de lâoxigĂšne au charbon sont pour le premier 74, et 26 pour le second , il y a de lâacide carbonique formĂ© si le charbon est dans des proportions plus fortes, et quâil soit Ă lâoxigĂšne comme 52 est Ă 48, on obtient du gaz oxide de carbone. DâaprĂšs Berthollet , il ne doit se former dans cette opĂ©ration que du gaz oxide de carbone. 189. Les machines dâune affinerie sont V or don et les soufflets. Lâordon le plus gĂ©nĂ©ralement connu en France est celui dit Ă drĂŽme, ainsi appelĂ© Ă cause dâune forte piĂšce de bois qui porte ce nom. M. Borgnis, qui lâa classĂ© dans les opĂ©rateurs par percussion , lui a donnĂ© le nom Ă 'ordon Ă soulĂšvement et Ă Description dâun ordon Ă drĂŽme. ressort . Des soufflets. { 180 Les principales piĂšces dâun ordon Ă drĂŽme sont i°. Le stoc et lâenclume. 2 0 . Le marteau, son manche et la hurasse. 3 °. Les jambes et le ressort ou rabat. 4°. Le drĂŽme portĂ© par les attaches et le court- carreau. 5 °. Enfin un arbre tournant portant des cames de soulĂšvement. Du marteau et de l'enclume. Le marteau de lâordon est en fonte ,, il repose sur une enclume de mĂȘme nature; les formes de ces deux parties sont Ă peu prĂšs semblables, elles prĂ©sentent dans les surfaces qui se regardent deux parallĂ©logrammes. Toutes les fontes ne conviennent pas pour corder les marteaux et les enclumes il faut rejeter celles qui sont grises dures et mĂȘme les grises douces, parce que ces deux parties Ă©tant exposĂ©es Ă une haute tempĂ©iâature, sâaffinent, ou se dĂ©forment, du moins dans la surface frappante et frappĂ©e. Il faut donc prĂ©fĂ©rer la fonte blanche, malgrĂ© sa fragilitĂ© ; on doit choisir la variĂ©tĂ© qui casse Ă grain, parce quâelle est moins fragile que celle qui prĂ©sente de larges facettes brillantes. Les dĂ©tails pour la construction de ces machines se rencontrent dans beaucoup dâouvrages 1. 190. Un feu dâaffinerie doit ĂȘtre servi par deux soufflets, afin dâobtenir un vent continu ; ces deux 1 EncyclopĂ©die, arts et mĂ©tiers, tom. 2, deuxiĂšme partie y pag. 610, planch. 1, 2, 3 - SidĂ©rctechnie, tom. 3 , pag. 194, planch. 46. M. Borgnis, composition des machines, pag. 4 1 2 3 , planch. a 5 . 181 machines sont ordinairement des caisses en bois de forme pyramidale, qui ne diffĂšrent de celles qui sont employĂ©es aux hauts fourneaux que par des dimensions plus petites. Dans ces derniers temps, on a imaginĂ© des soufflets Ă pistons qui peuvent ĂȘtre sous deux formes, cylindriques ou quadrangulaires. Les premiers sont composĂ©s dâun cylindre en- fonte allezĂ© intĂ©rieurement, et dâun piston mobile dont les bords garnis de cuir huilĂ© remplissent exactement le contour ; on trouve plus convenable dâavoir des tasseaux circtdaires pour obtenir le mĂȘme frottement ij. Les soufflets en fonte sont dispendieux; câest pourquoi oĂźi les a remplacĂ©s par ries caisses quadrangulaires en bois, dont la construction plus simple en a propagĂ© lâusage dans beaucoup de forges' de France , oĂč les opĂ©rations ne sont point soumises Ă lâinfluence dâune aveugle routine. La fonte et le bois ne sont pas les seules substances employĂ©es Ă faire les soufflets Ă piston on en a aussi montĂ© en marbre. Pour la construction, les perfectionnemens et le jeu de ces nouvelles machines soufflantes, on peut consulter les ouvrages indiquĂ©s ci-dessous a. 1 SitlĂ©rotechnie, tora. 2, pag. 7a, planch. 6. 2 Annales des arts et manufactures, tom. x 5 , pag. 225, planch. 7; tom. 3 4, pag 16, plancli. 376;. tom. 46, pag. 7, avec 3 planch. ; tom. 47, pag. n 3 , planch. 579; tom. 5 l,pag. 47,_ planch. 620 et 621; M. Borguis, composition des machines, pag. 392. *8a I er . procĂ©dĂ©. 191. MĂ©thode française. Le creuset de la forge Ă©tant brasquĂ© et garni de charbon, on fait arriver la gueuse horizontalement, sur des roulots, de maniĂšre que son extrĂ©mitĂ© soit toujours un peu au-dessus de la tuyĂšre ; on entoure la fonte avec du charbon et on allume ; si la fonte ne contient pas assez de laitier, on en jette une pelletĂ©e sur les charbons ; si, au contraire , elle en fournit trop par sa fusion , on fait Ă©couler lâexcĂ©dant par lâun des trous du chio qui correspond Ă la hauteur de la couche de cette substance, liquide ; sans cette derniĂšre prĂ©caution, les scories monteraient et obstrueraient la tuyĂšre. Les soufflets sont mis en jeu lentement dâabord, puis on accĂ©lĂšre leur mouvement graduellement en donnant plus ou moins dâeau Ă la roue. Lorsque lâintensitĂ© du foyer augmente, la fonte se ramollit peu Ă peu, entre en fusion, et tombe dans le creuset oĂč elle se met en bain avec les laitiers. Lâaftineur a soin de tasser le charbon et dâempĂȘcher la fonte de tomber en masse dans le creuset. La fonte, arrivĂ©e Ă lâĂ©tat liquide, se dĂ©pouille des matiĂšres dont la pesanteur spĂ©cifique est moindre que la sienne. Ces matiĂšres constituant les scories liquĂ©fiĂ©es, viennent nager sur le bain mĂ©tallique, et empĂȘcher la fonte dâĂȘtre en contact avec lâair extĂ©rieur. Le charbon de la fonte devant ĂȘtre brĂ»lĂ© par lâair des soufflets, il faut que lâaffineur en favorise la combustion, en soulevant le mĂ©tal avec sou ringard , et en le ramenant au vent de la tuyĂšre. ISS Câest cette opĂ©ration qui est connue , en terme de forge, sous le nom dĂ» avaler la fonte. Lâaffincur soulĂšve continuellement la fonte, jusquâĂ ce quâelle devienne filandreuse, et perde, de la sorte, sa fluiditĂ© câest alors que lâouvrier dit que la fonte prend nature. Durant le travail, on brasse fortement dans le bain, pour forcer les molĂ©cules dâoxides de fer Ă©chappĂ©es Ă la rĂ©duction Ă entrer en combinaison avec le laitier fluide, qui est une sorte de verre dont la propriĂ©tĂ© est de dissoudre , non- seulement lâoxide de fer, mais celui de manganĂšse. La fonte qui est dans le foyer, en se dĂ©pouillant du charbon, des oxides de manganĂšse et de fer, forme une masse qui augmente de volume avec le temps. Loupe. Lorsque la masse a acquis un poids dâenviron 3o Ă 45 k ., on arrĂȘte le vent des soufflets, on fait Ă©couler le laitier, et il devient facile Ă lâaffineur de la sortir; on lui donne alors le nom de loupe ou de renard. AussitĂŽt que la loupe est hors du foyer, on rassemble le feu, on donne le vent, et on continue le travail. La matiĂšre de la loupe se compose de molĂ©cules de fer dĂ©sunies par le laitier qui est interposĂ© , ce qui fait quâelle a peu de consistance ; il faut donc en chasser le laitier mĂ©caniquement, ce Ă quoi lâon parvient par la percussion du gros marteau. Avant de lây soumettre, on en fait sortir, Ă coups de masses, la. plus forte partie du laitier , afin de lui Travail dans les chaufferies. C >84 donner une consistance qui permette de la transporter aisĂ©ment cette opĂ©ration se nomme fouler la loupe. PiĂšce. AprĂšs ce cinglage, la loupe prend le nom de piĂšce; on la porte au feu pour lui faire perdre, par liquation, le laitier quâelle retient encore ; et lorsquâelle est arrivĂ©e au blanc, on lâĂ©tire, dans son milieu, en y faisant tomber la tĂšte du marteau, ce qui lui donne en cet endroit la forme de barre. On divise la partie Ă©quarrie, Ă lâaide dâune sorte de gros couteau, connu dans les forges sous les noms de hachard , coupoir ou couperet i. Pour opĂ©rer la section, on place le hachard Ă lâendroit convenable, puis on fait jouer la tĂȘte du marteau sur le dos de lâinstrument, et le fer se divise en deux morceaux quâon nomme lopins; la partie Ă©quarrie sert Ă donner prise aux tenailles pour le travail suivant. iga. mĂ©tal prĂ©parĂ© Ă lâafiinerie nâest que du fer impur, quâil faut marteler encore, pour en exprimer les derniĂšres portions des matiĂšres Ă©trangĂšres qui tiennent les molĂ©cules dĂ©sunies; cette opĂ©ration sâexĂ©cute dans un autre atelier quâon nomme chaufferie , dont la forge et le marteau sont semblables Ă ceux de lâaffinerie. CrenĂ©e. Pour continuer le travail du fer, on ap- 1 SidĂ©rotechnie, pUnch. 49,6g. D. TraitĂ© du fer et de lâacier, planch. i 3 e . 185 . } porte Ă la chaufferie, les lopins obtenus des piĂšces, mais le plus ordinairement les piĂšces provenant des loupes; on place la piĂšce dans le foyer, et lorsquâelle est arrivĂ©e au blanc , on la saisit avec de fortes tenailles, pour la porter sur lâenclume; lĂ elle reçoit dans son milieu lâaction du marteau qui lui donne la forme dâune barre terminĂ©e par deux tĂȘtes ou masses; la piĂšce, dans cet Ă©tat, prend le nom de crenĂ©e ou dâencrenĂ©e. On porte la crenĂ©e au feu, pour amener lâune de ses tĂȘtes au blanc, et pour lâĂ©tirer en barre comme le milieu ; ce travail fini, la crenĂ©e est appelĂ©e maquette r. Barre. Par une troisiĂšme chaude blanche, on Ă©tire la tĂȘte restante, comme la premiĂšre, et la maquette prend la forme dâune longue barre, en Ă©tat dâĂȘtre livrĂ©e aux arsenaux et au commerce. On voit donc que, dans le travail Ă la chaufferie, la percussion du marteau achĂšve de purifier le fer, en expulsant les matiĂšres Ă©trangĂšres dont il Ă©tait encore mĂȘlĂ© ; puis elle rapproche en mĂȘme temps par une forte compression toutes les molĂ©cules du mĂ©tal. rq3. Corroyage. Une partie du fer destinĂ© au service des arsenaux subit dans les forges une prĂ©paration particuliĂšre quâon nomme corroyage lâopĂ©ration consiste Ă chauffer au blanc plusieurs lopins, Ă les rĂ©unir pour les souder et en former 1 EncyclopĂ©die, arts etme'tiers, planch, 5 , fig. 7. TraitĂ© du fer et de lâacier, planch. 7. SidĂ©rotechnie, planch. 49 5 n °- ^33. 24 >86 une piĂšces que lâon travaille sous divers Ă©chantillons. Par cette prĂ©paration on augmente la tĂ©nacitĂ© de certains fers seulement. MĂ©thode 194. Les opĂ©rations que nous venons de dĂ©crire, constituent le travail qui fut long-temps suivi en France, et qui nâest plus pratiquĂ© que dans quelques dĂ©partemens. En Allemagne, au lieu dâopĂ©rer lâaffinage dans un foyer et dâĂ©tirer les subdivisions de la loupe dans un autre , toute lâopĂ©ration se fait Ă un seul feu, dans un atelier qui porte le nom de renardiĂšre ; ainsi lâaffineur est Ă©galement chauffeur et marteleur. Les manipulations que lâon fait subir Ă la fonte pour la convertir en fer forgĂ©, Ă©tant les mĂȘmes dans les deux mĂ©thodes, nous renvoyons Ă ce qui a Ă©tĂ© dit n°. 192 1. Comparaison 195. Lorsquâon affine le fer cru dans le mĂȘme des deux me- â . , ,, rr , , , thodes. ieu Ăź 111 ser t a > amnage en barres, les piĂšces ne sont pas refroidies. 11 en rĂ©sulte donc une grande Ă©conomie dans lâemploi du combustible, dans la main-dâĆuvre, et il y a moins de fer brĂ»lĂ©. Il est prouvĂ© que, lorsquâon travaille Ă la française, on consomme un quinziĂšme de fonte et un sixiĂšme de charbon de plus quâen travaillant Ă lâallemande. Le travail Ă la française est donc moins Ă©conomique que le travail allemand ; aussi ce procĂ©dĂ© a-t-il Ă©tĂ© abandonnĂ© dans nos forges, Ă lâexception cependant de celles de quelques dĂ©partemens au nombre desquels on doit compter celui de lâIndre. 1 Note de M. Bonnard, ingĂ©nieur des mines. Journal des mines, tom. 17 , pag. 455. i8 7 Nombre dâouvriers. Quel que soit le procĂ©dĂ© suivi, le travail doit se continuer jour et nuit pour Ă©conomiser le combustible; car si on laissait refroidir le foyer, il faudrait employer une certaine quantitĂ© de charbon en pure perte , pour le ramener Ă lâĂ©tat de chaleur oĂč on lâaurait laissĂ©. Le nombre des ouvriers varie selon le mode dâaffinage adoptĂ© lorsquâon travaille Ă lâallemande, il faut un affineur sachant marteler, et un aide; si on pratique la mĂ©thode française, il faut de plus un marteleur et un gougeat. Ces ouvriers prennent du repos Ă des intervalles Ă©gaux. Le nombre des ouvriers et la distribution de leur travail ne sont pas les mĂȘmes dans toutes les forges, quoique la mĂ©thode en pratique y soit semblable ; pour en donner une idĂ©e, nous comparerons ce qui sâexĂ©cute dans deux forges de la Moselle. A Mouterhausen, le travail pour 24 heures est distribuĂ© entre six ouvriers ; un affineur et un marteleur, forment une sociĂ©tĂ© qui se rechange Ă chaque 8 heures. A Hayange, le travail pour le mĂȘme temps se rĂ©partit aussi entre six ouvriers qui se rechangent Ă chaque 12 heures, trois ouvriers de jour, trois ouvriers de nuit. Ces six ouvriers sont tous afĂŻlneurs et marteleurs ; ils font chacun leur loupe et ses subdivisions, et travaillent pour leur compte particulier. Voyez, pour les dĂ©tails des procĂ©dĂ©s dâaffinage Ă 88 lâallemande employĂ©s en France, les ouvrages indiquĂ©s au bas de la page i. .ProcĂ©dĂ©. igb. MĂ©thode catalane. Les opĂ©rations exĂ©cutĂ©es en France, pour se procurer le fer lorgĂ©, ne sont pas les mĂȘmes dans tous les dĂ©partemens ceux de lâArriĂ©ge, de lâAude, des PyrennĂ©es et plusieurs autres dont le sol abonde en minĂ©rais riches, ont un procĂ©dĂ© particulier. On le nomme mĂ©thode catalane , parce quâil nous a Ă©tĂ© apportĂ© de la Catalogne. La mĂ©thode catalane consiste Ă placer les minĂ©rais de fer dans le foyer dâune affinerie, au lieu dây apporter la gueuse, et Ă convertir directement ces minĂ©rais en fer forgĂ©. Les minĂ©rais que lâon traite Ă la catalane sont ordinairement les fers carbonatĂ©s magnĂ©siensn°. io5. On les dispose Ă cette opĂ©ration par un grillage, aprĂšs lequel on les rĂ©duit en morceaux de la grosseur dâune noix ; ainsi prĂ©parĂ©s, on les expose aux intempĂ©ries de lâair pendant un an au moins; et lâexpĂ©rience a fait voir que la fusibilitĂ© du mi- nĂ©rai est toujours en raison de la durĂ©e de lâexposition Ă lâair. OpĂ©ration. Le foyer de la forge Ă©tant disposĂ© comme pour lâaffinage ordinaire, on apporte les minĂ©rais sur les charbons, on donne un faible degrĂ© de chaleur pour opĂ©rer la rĂ©duction ; puis on 1 EncyclopĂ©die, arts et mĂ©tiers, tom.'2, pag. 667. TraitĂ© du fer et de lâacier, pag. 67, SidĂ©rotechnie, tom. 3 , pag. 36 . fait un fort coup de feu, pour vitrifier les oxides Ă©trangers, et pour en former un verre qui constitue les scories. Les oxides vitrifiĂ©s sont ceux de magnĂ©sium, de silicium, de manganĂšse et de calcium. Cette vitrification favorise la rĂ©union dĂ©s molĂ©cules de fer, dont la pesanteur spĂ©cifique est plus grande que celle des scories liquides alors les molĂ©cules gagnent goutte Ă goutte le fond du creuset ; et comme elles ont Ă©tĂ© peu de temps en contact avec le cliarbon, elles prennent plus promptement nature que ne le fait la fonte ; aussi en forme-t-on de suite des loupes que lâon soumet Ă un Ă©tirage semblable Ă celui que nous avons dĂ©crit n°. rg i. Ces loupes portent le nom de massĂ©s ou de massels. On les divise en deux parties sous le marteau, pour en rendre le travail plus facile, et les morceaux sont appelĂ©s massoques. Choix des minorais. Tous les minĂ©rais ne peuvent pas ĂȘtre traitĂ©s par la mĂ©thode catalane il faut quâils puissent satisfaire Ă deux conditions i °. Etre suffisamment riches. 2°. Etre assez fusibles. Les minĂ©rais pauvres fourniraient trop de matiĂšres vitreuses ; et les molĂ©cules mĂ©talliques, se trouvant enveloppĂ©es, ne pourraient se rĂ©duire ; aussi les minĂ©rais traitĂ©s par cette mĂ©thode, dans les dĂ©partcmens citĂ©s , contiennent jusquâĂ 60 pour %. 9 » Parmi les minerais riches, il faut encore choisir ceux qui sont les plus fusibles ; câest pourquoi on expose Ă lâair les fers carbonates magnĂ©siens, pour les dĂ©barrasser de la plus forte partie de lâoxide de magnĂ©sium, dont la prĂ©sence diminue la fusibilitĂ© de la gangue. InconvĂ©niens. Les minerais que lâon traite Ă la catalane, sontprincipalementles fers carbonatĂ©s magnĂ©siens et les fers hydrates hĂ©matites ; les premiers rendent Ă lâessai 54p. 0 / o , et les seconds 60. Ces deux espĂšces de minerais ne fournissent, par lâaffinage dont nous parlons, que 33p. 0 / o > ainsi en portant leur richesse moyenne Ă 57, on voit que la perte sâĂ©lĂšve Ă 24 p.°/ 0 , quantitĂ© de mĂ©tal qui entre en combinaison avec les scories. La mĂ©thode catalane ne peut ĂȘtre employĂ©e avec succĂšs que pour le traitement des minerais dont la richesse nâest pas au dessous de 40 p.°/ 0 tels sont les fers deutoxidĂ©s de SuĂšde, les fers triâ toxidĂ©s oligistes, les minerais de Framout Vosges, dâAumetz {Moselle, et dâun grand nombre de dĂ©- partemens ; mais dans toutes les forges oĂč lâon traite les minĂ©rais dont nous parlons , on trouve plus dâĂ©conomie Ă former des fontes et ensuite Ă les affiner. Cependantles fers tri toxidĂ©s oligistes delâĂźle dâElbe, sont traitĂ©s en Corse par une mĂ©thode qui diffĂšre peu de celle catalane, et que 1YI. Tronçon Duâ coudray a trĂšs-bien dĂ©crite i. La richesse moyenne des minĂ©rais de lâĂźle dâElbe 1 Journal de physique, tom. 2, annĂ©e 177. * 9 » Ă©tant de 65 p.°/ 0 , on nâen retire en Corse que 40 en fer forgĂ©. 197. Affinage styrien. Les fontes blanches sont III e . ProcĂ©dĂ©, plus faciles Ă affiner que les carburĂ©es, parce quâelles contiennent moins de charbon. Si les fontes sont chargĂ©es de charbon, il faut enlever lâexcĂšs de cette matiĂšre combustible avant dâopĂ©rer lâaffinage ordinaire; on y parvient par les deux procĂ©dĂ©s qui suivent. Traitement avant l'affinage. Dans quelques fonderies de la Styrie et de la Carinthie, on coule la fonte en plaques de o m ,5 Ă o m ,7 dâĂ©paisseur, dans une aire en argile dont la forme est triangulaire. La fonte Ă©tant au bain, pousse son laitier Ă sa surface; on l'enlĂšve en y projetant de lâeau qui le sĂ©pare en une croĂ»te mince; la fonte se trouve dĂ©pouillĂ©e de son laitier et dâune portion de son charbon qui est brĂ»lĂ© par suite de la dĂ©composition de lâeau. AprĂšs le refroidissement des plaques, on les casse Ă coups de masse, et on obtient des morceaux irrĂ©guliers qui sont portĂ©s Ă lâaffinerie. Dans dâautres fonderies des mĂȘmes provinces, les hauts fourneaux donnent des fontes plus carburĂ©es, et les moyens indiquĂ©s 11e peuvent suffire on pratique dans le sol et devant le fourneau un grand creuset, on y reçoit le mĂ©tal dâun fondage, puis on jette de lâeau sur la surface de la fonte liquide , ce qui la durcit ; par cette opĂ©ration on obtient une premiĂšre plaquette mince que lâon enlĂšve, on refroidit de nouveau la surface du bain ! 9 2 pour former une nouvelle plaquette, et en continuant ce travail, on parvient Ă convertir en plaques la plus grande partie de la coulĂ©e. Ces plaquettes sont connues sous le nom de Blettes. La dĂ©composition de lâeau dans le refroidissement nâa pas enlevĂ© assez de charbon ; câest pourquoi on grille les blettes dans un fourneau sans creuset qui prĂ©sente, dans le sens de la tuyĂšre, une rigole destinĂ©e Ă recevoir la portion de la fonte qui se liquĂ©fie. Les blettes Ă©tant placĂ©es sur la rigole, on les entoure de charbon quâon allume ; puis on fait jouer les soufflets pour opĂ©rer la dĂ©carbonisation de la fonte par une sorte de grillage ; lâopĂ©ration dure quatorze Ă quinze heures. AprĂšs cette calcination, les plaques prĂ©sentent leur surface plus blanche que leur intĂ©rieur, parce que cette surface ayant Ă©tĂ© exposĂ©e Ă lâaction de lâair et du feu, a perdu son charbon. Par lâun ou par lâautre de ces moyens, la fonte est dĂ©pouillĂ©e de la plus forte partie de son charbon ; et, dans cet Ă©tat, sa conversion en fer forgĂ© devient facile. Lâaffineur forme avec ces plaques un paquet quâil saisit, Ă lâaide de tenailles, pour le porter au feu de renardiĂšre. ProcĂ©dĂ©. 198. MĂ©thode bergamasque. La mĂ©thode ber- gamasque repose sur un procĂ©dĂ© particulier dâaffinage ; elle est ainsi appelĂ©e parce quâelle a pris naissance dans les environs de Bergame; elle sâest rĂ©pandue ensuite dans tout le PiĂ©mont, dans plu- 19 3 sieurs parties de lâItalie, et dans quelques forges de France, voisines du PiĂ©mont. Les fontes carburĂ©es sont les seules que lâon traite par cette mĂ©thode quâil importe de dĂ©crire Le foyer dâaffinerie ressemble Ă celui dâune renardiĂšre; lâusine et le foyer portent le nom de mazerie , et lâopĂ©ration celui de mazĂ©age. AprĂšs avoir brasquĂ©-le creuset on le remplit de charbon, on y apporte 200 kilogrammes de fonte, et on donne le vent ; bientĂŽt la matiĂšre entre en fusion, et se met en bain dans la cavitĂ© du foyer ; alors on arrĂȘte le jeu des machines soufflantes, on dĂ©couvre le bain, et la fonte liquide se projette suides scories Ă©tendues sur lâaire de la forge. La fonte, ainsi mĂȘlĂ©e de scories divisĂ©es, porte le nom de mazelle; on pousse la moitiĂ© de la mazelle dans le foyer avec du charbon, et on y ajoute encore des battitures de 1er, si la fonte est trĂšs-chargĂ©e de charbon. On Ă©lĂšve la tempĂ©rature Ă l'aide des soufflets; et la mazelle, en sâagglutinant, forme une petite niasse quâon nomme mazeau. Le mazeau Ă©tant obtenu, on laisse refroidir le creuset, puis on en sort la matiĂšre, et on continue le travail on prĂ©pare de la sorte six mazeaux avec les 200 liilogrammes de fonte liquĂ©fiĂ©e dans la premiĂšre opĂ©ration. Ce sont ccs mazeaux que lâon traite Ă la mĂȘme forge, comme la fonte quâon affine dans les renardiĂšres n°. 193J. ThĂ©orie. Les scories Ă©tant Ă©chauffĂ©es et imprĂ©- 25 Affinage sty- tien comparĂ© ai mazĂ©age. 194 gnĂ©es de fonte liquide,, on les refroidit avec de lâeau. On comprend aisĂ©ment que , dans cette opĂ©ration, les matiĂšres vitrifiĂ©es Ă©tant Ă©chauffĂ©es et promptement refroidies, se divisent en petites parcelles , et que lâeau qui touche la fonte doit se dĂ©composer, oxider le mĂ©tal, en brĂ»lant une partie du charbon quâil contient. Si lâon compare la mĂ©thode bergamasque avec lâaffinage styrien, on voit quâon arrive au mĂȘme but par deux moyens diffĂ©rens. Il est facile de remarquer que le mazĂ©age entraĂźne Ă une grande perte de combustible, et que le grillage, pratiquĂ© en Styrie et en Carinthie, doit ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© Ă cause de son Ă©conomie. On pourrait sans doute remplacer le mazĂ©age suivi en France, en convertissant les fontes earbu- rĂ©es en blettes, et se dispenser dâun grillage, surtout si lâon faisait usage des battitures. Ce moyen offrirait de lâĂ©conomie dans les forges de lâancien NĂ©vernais, oĂč lâaffinage nâest exĂ©cutĂ© quâa prĂšs deux opĂ©rations prĂ©alabes 1. 1 Description de lâaffinage bergamasque pratiquĂ© dans le dĂ©partement de lâIsĂšre. Journal des mines , tom. 17 , pag, 144. C 195 DOUZIĂME LEĂON. De lâaffinage Ă lâanglaise QualitĂ© de la fonte anglaise ou pig-iron. â Affinage dans les pots. â Travail dans les fineries.âFine-mĂ©tal qu'on y obtient. â Affinage aux puddling-furnaces. â Formation des lumps. â Leur Ă©bauchage par compression et par percussion.âLeur prĂ©paration. âLeur Ă©tirage. âModification de ce travail.âForme et usage des cylindres Ă Bradley. âDes propriĂ©tĂ©s du fer pur. â Ses divers Ă©tats dans le commerce. â CaractĂšres du fer doux , dufer cassant Ă froid , et du fer cassant Ă chaud. â Synonimie de ces fers. â DĂ©fauts des fers, forgĂ©s. â Doublures. â Pailles. â Cendrures. â Criques et travei'S. â Correction des fers cassons et bris ans. De la tĂŽle Travail dans les tĂŽleries par percussion et par pression. â Usage de la tĂŽle. â Sa rĂ©ception et son emmagasinement. Du fer en baguettes Travail Ă la fenderie. â Produit de cette usine et dĂ©chet du fer.. DE LâAFFINAGE A lâANGLAISE. 199. QualitĂ© de la fonte anglaise ou pig-iron. Toutes les fontes provenant de la rĂ©duction des minĂ©rais dans les hauts - fourneaux dâAngleterre [blast-furnaces , sont trĂšs-carburĂ©es, qualitĂ© quâil faut attribuer, 1 °. A la hauteur des blast-furnaces ; 2,0, A lâemploi du coak. 196 Les fontes sont converties clans la premiĂšre fusion en petites gueuses ou saumons dâun mĂštre de longueur ; la matiĂšre porte le nom de pĂŻg-iron. Des essais nombreux pour lâaffinage du pig-iron ont Ă©tĂ© faits sans aucun succĂšs, par les maĂźtres de forges, parce quâils mettaient la fonte en contact avec la houille; aussi avaient-ils conclu, vers 1780, quâil Ă©tait impossible dâaffiner directement le pig- iron avec le coak. En France, MM. les ingĂ©nieurs Rosiers et Hoiiry avaient tentĂ© le mĂȘme moyen, et ils ont remarquĂ© que le fer qui provenait de cette opĂ©ration Ă©tait brisant Ă chaud 1. Lampadius a indiquĂ© le fourneau Ă reverbĂšre comme Ă©tant propre Ă lâaffinage direct de la fonte par la houille naturelle ; il fit trois expĂ©riences diffĂ©rentes qui montrĂšrent la possibilitĂ© de la conversion, en versant le mĂ©tal liquide dans un fourneau Ă reverbĂšre dĂ©jĂ Ă©chauffĂ© a. I. ProcĂ©dĂ©; 200. Emploi des pots. Le mode le plus anciennement connu en Angleterre est lâaffinage dans les foyers semblables aux nĂŽtres ; mais les fontes ne peuvent y ĂȘtre converties en fer forgĂ© quâaprĂšs une opĂ©ration prĂ©liminaire qui est leur dĂ©carburation dans des pots. On casse le pig-iron Ă affiner, on le met dans des creusets dâargile placĂ©s dans un fourneau Ă reverbĂšre. La fonte entre en fusion dans ces pots ; le 1 Journal des mines ? i 5 , pag. 36 . 2 Idem, tom. 16, pag. 293 Ext, des opuscules cliimiq. *97 charbon quâelle contient en excĂšs vient Ă la surface sous lâĂ©tat de carbure dont le peu de consistance facilite lâenlĂšvement aprĂšs le refroidissement. Ce procĂ©dĂ© a Ă©tĂ© perfectionnĂ© ; on a ajoutĂ© Ă la fonte du laitier et de lâoxide de fer le premier favorise la fusion du pig-dron, le deuxiĂšme en se dĂ©composant, dĂ©truit une portion du charbon. Par lâun ou par lâautre de ces moyens, le pig-iron se dĂ©pouille de son excĂšs de charbon, et il devient propre Ă ĂȘtre traitĂ© par lâaffinage ordinaire r. DâaprĂšs M. Bonard, ce procĂ©dĂ© nâa pas Ă©tĂ© sans succĂšs dans la Grande-Bretagne 2 ; cependant le plus grand nombre des usines a abandonnĂ© cet ancien mode dâaffinage en faveur du suivant. 20 r. Travail dans les fineries. La premiĂšre opĂ©- II 0 . ProcĂ©dĂ©, ration consiste Ă faire subir au pig-iron une deuxiĂšme fusion dans des foyers semblables Ă ceux de nos affineries, mais beaucoup plus grands ; ces foyers prennent le nom de fineries. AprĂšs avoir cassĂ© les saumons, on garnit le foyer de fineries avec du coak allumĂ©; on le recouvre de morceaux de pig-iron du poids de 20 Ă 3o kilog. Les soufflets sont mis en jeu, et lĂ tempĂ©rature'est bientĂŽt assez Ă©levĂ©e pour dĂ©terminer la fusion du mĂ©tal, la fonte gagne le fond du foyer oĂč elle forme un bain, la matiĂšre en coulant reçoit lâaction du vent des soufflets qui brĂ»le une partie du charbon, oxide le mĂ©tal, et enlĂšve de cette maniĂšre le charbon en excĂšs. 1 SidĂ©rolectmie, tom. 3 , pag. 82, plauch. 41, %âą 65 o. 2 Journal des mines, tom, 17, pag. 266. De l'affinage aux puddling' furnaces. . 198 3 Les laitiers moins lourds forment sur le mĂ©tal un bain qui le prĂ©serve du contact du charbon du foyer. On conserve la fonte dans cet Ă©tat pendant deux heures, afin de la rendre homogĂšne , puis on la moule en petits saumons plus minces que ceux du pig-iron ; 011 refroidit promptement la matiĂšre, qui est encore liquide, en jetant de lâeau froide sur la surface. Fine- mĂ©tal. Le pig-iron ainsi dĂ©pouillĂ© de lâexcĂšs de son charbon prend les caractĂšres des fontes blanches ; câest dans cet Ă©tat que les anglais nomment cette fonte fine - mĂ©tal. 202. Lâaffinage du fine-mĂ©tal sâexĂ©cute avec la houille non Ă©purĂ©e dans des fourneaux Ă rĂ©verbĂšre qui portent le nom de puddling - furnaces , et dont les dimensions sont les suivantes. m Atre. S L ° ngUeUr ... Largeur./. ... 1,27 Ouverture d'entrĂ©e pour la flamme. 0,67 Idem de sortie dans la cheminĂ©e. . . . o,65 ^ en carrĂ©. Idem pour charger. .. o,5o Largeur de la grille. o,65 Hauteur de la cheminĂ©e. ..... de i3 Ă i4 m . Formation des lumps. Pour commencer le travail, on chauffe fortement le fourneau pendant deux heures; au bout de ce temps rintĂ©rieiir est blanc; on y introduit i5o Ă zoo v . de fine- mĂ©tal quâon place sur lâautel; o.. laisse la portiĂšre entrâouverte , et, lorsque la fonte est devenue rouge, on la ferme entiĂšrement. Cinq minutes »99 aprĂšs, le mĂ©tal est en bain dans le creuset ; alors on ouvre de nouveau, et les ouvriers brassent le bain avec des rĂąbles en fer. Dans cette opĂ©ration, le mĂ©tal liquide se couvre de laitier, qui se boursoufle, pour donner passage au gaz oxide de carbone, qui brĂ»le Ă la surface, en petites flammes bleues, dont lâintensitĂ© et le nombre diminuent Ă mesure que raffinage avance. La fonte passe donc Ă lâĂ©tat pĂąteux ; les ouvriers la poussent vers lâautel, pour en former une masse, appelĂ©e lumps loupe; ainsi exposĂ©e Ă lâaction de la flamme, la plus grande partie du laitier sâen sĂ©pare par liquation. Pendant le sĂ©jour de la loupe sur lâautel, les ouvriers la divisent, avec des ringards , en autant de piĂšces que lâon dĂ©sire. Les loupes, ainsi divisĂ©es, passent successivement entre deux cylindres, pour y subir une compression qui doit rapprocher les molĂ©cules du fer, et exprimer les derniĂšres portions de laitier ; ainsi laction des cylindres remplace celle des gros marteaux. Le travail de la compression se divise en trois opĂ©rations bien distinctes qui sont YĂ©bauchage, la prĂ©paration et VĂ©tirage. 2o3. Par compression. Les loupes, en sortant des puddling-furnaces, passent dâabord entre deux cylindres cannelĂ©s qui, par leur rĂ©union, prĂ©sentent dans leur Ă©lĂ©vation des cercles ou lunettes, dont les diamĂštres diminuent de lâun Ă l'autre. Ebaucliage 200 On prĂ©sente la loupe Ă la premiĂšre lunette qui est la plus grande ; en en sortant, on la passe dans la deuxiĂšme, et ainsi de suite ; il est Ă©vident que la compression exercĂ©e par ces cylindres, rapproche les molĂ©cules du fer, et en chasse le laitier qui les tenait dĂ©sunies ces cylindres portent le nom d 'Ă©baucheurs. 204. Par percussion. La mĂ©thode dâĂ©baucher les loupes, et de les travailler, nâest pas la mĂȘme dans toute lâAngleterre dans quelques forges, lâĂ©bauchage sâopĂšre par des marteaux dont la forme de la tĂȘte varie beauconp. Tous ces marteaux sont ordinairement en fonte, ainsi que leur manche; en avant de la tĂȘte est un mentonnet, au moyen duquel le marteau est levĂ© par les cammes dâun arbre tournant, mis en mouvement par le balancier dâune machine Ă vapeur. PrĂ©paration. 2o5. Les loupes Ă©bauchĂ©es, soit par compression , soit par percussion, ont Ă peu prĂšs la mĂȘme forme ; elles ressemblent Ă un cylindre alongĂ©. On porte ccs loupes dans un fourneau Ă rĂ©verbĂšre qui prend le nom de bloving-furnace ; faction du calorique dilate les molĂ©cules et les dispose Ă recevoir une nouvelle pression. Les loupes, convenablement chauffĂ©es, sont placĂ©es entre des cylindres de mĂȘme forme que les prĂ«cĂ©dens, mais dont les lunettes ont des dimensions plus petites ; leur action exprime encore les matiĂšres Ă©trangĂšres, rapproche de plus en plus les molĂ©cules, et amĂšne ainsi le mĂ©tal Ă lâĂ©tat de fer forgĂ©. 201 Les cylindres employĂ©s Ă cette opĂ©ration sont nommĂ©s prĂ©parateurs. ao6\ Les loupes prĂ©parĂ©es par lâopĂ©ration prĂ©cĂ©dente ont la forme de cylindres alongĂ©s ; on les chauffe de nouveau, puis on les fait passer entre des cylindres qui portent aussi des gorges, mais de formes rectangulaires, et dont les dimensions diminuent comme dans les autres. Le fer, en sortant de ces cylindres, est sous la forme de barres propres Ă ĂȘtre mises dans le commerce. Les cylindres sont appelĂ©s Ă©tireurs. 207. Le travail qui prĂ©cĂšde nâest pas le mĂȘme dans toutes les usines de la Grande-Bretagne. Quelquefois on fait subir aux lumps toutes les opĂ©rations de lâĂ©tirage , sans les rĂ©chauffer ; dans ce cas, les lumps doivent ĂȘtre plus chauds, pour supporter la sĂ©rie du travail, et on remarque que le fer qui en provient nâest que dâune qualitĂ© infĂ©rieure. Lorsquâon veut obtenir du fer bien nerveux, on fait passer les lumps Ă©bauchĂ©s, entre deux cylindres Ă surface unie qui les aplatissent en forme de barres larges. AprĂšs le refroidissement de ces barres , on les casse en morceaux de o m ,4 de longueur ; on forme avec quatre de ces morceaux un paquet qui prend le nom de blums. Les blums sont traitĂ©s comme les lumps, au bloving-furnace , et subissent directement lâopĂ©ration de lâĂ©tirage 1. 1 Annales des arts et manufactures, tom. 4 ° , pag. 6, etc. Journal des mines, tom. 17, pag. 245. Etirage. Modifications dans le travail. 26 202 2o8. Forme et usage des cylindres , Ă Bradley. M. Wilkinson a fait construire Ă Bradley Straf- fordshire des cylindres cannelĂ©s, dont le diamĂštre est de i m ,z4, et dont le poids de chacun excĂšde 5 ooo kil. Ces cylindres tournent sur leur axe comme les autres, mais ils nâont quâun mouvement alternatif de va et vient. Cette mĂ©thode prĂ©sente lâavantage de nâemployer quâun seul ouvrier , parce que la piĂšce Ă travailler Ă©tant engagĂ©e, revient dâelle-mĂȘme au lamineur, lorsque le mouvement change de direction ; au lieu quâavec les cylindres Ă rotation continue, deux ouvriers sont indispensables r. Comparaison 20g. Un fourneau Ă reverbĂšre dâune grandeur Taffinage'par'la mo y enne > consume en vingt-quatre heures 25 oo kil. houille et par le de houille, et on peut y affiner, durant ce temps , charbonvĂ©gĂ©tal. . ., , â 2400 kil. de tonte. La fonte convertie en loupes peut ĂȘtre travaillĂ©e au marteau ou aux cylindres. Dans le premier cas, lâĂ©tirage en barres exige encore 25 oo kil. de houille, et on obtient entre 1600 et 1700 kil. de fer forgĂ©. Dans le deuxiĂšme cas , câest-Ă -dire , si, pour lâĂ©tirage en barres, les marteaux sont remplacĂ©s par des cylindres, il 11e faudra que 1000 kil. de houille et on obtiendra 1800 kil. de fer forgĂ©. Ainsi, indĂ©pendamment de la cĂ©lĂ©ritĂ© dans le travail complet, par la mĂ©thode anglaise, 2400 kil. de fonte 1 Annales des arts et manufactures, tom. 43., pag. 160, planch. 460. Journal des mines, tom. 44 ; pag. 76, planch. 462. 203 et 4000 kil. de houille peuvent donner 1800 kil. de fer forgĂ©e Dans lâaffinage ordinaire, 2400 kil. de fonte ne peuvent ĂȘtre affinĂ©s quâavec 23 m ,o34 672 pieds, cubes de charbon vĂ©gĂ©tal ; et le produit en fer forgĂ© nâest que de 1600 kil. M. Dufaud , maĂźtre de forges. 210. La couleur du fer forgĂ© Ă lâĂ©tat de puretĂ© , PropriĂ©tĂ©s du ĂŒ 1 f er pur est dâun gris bleuĂątre. Il est le plus lĂ©ger des mĂ©taux aprĂšs lâĂ©tain, selon Brisson sa pesanteur spĂ©cifique est de 7,78. Il nâest fusible quâĂ la tempĂ©rature de i58°. du pyromĂštre de Wedgwood. Sa forme cristalline est celle dâun octaĂšdre mais il ne prend cette forme quâĂ lâĂ©tat de fonte. Lâor, lâargent et le cuivre sont plus ductiles que lui ; cependant on le rĂ©duit en lames minces. Il prend Ă la filiĂšre une extension trĂšs-grande, et se rĂ©duit en fils trĂšs-dĂ©liĂ©s dont la tĂ©nacitĂ© est plus forte que celle des autres mĂ©taux, et telle quâil faut un poids de 225 kil. pour faire rompre un fil de o m ,oo2 de diamĂštre. Le fer a une odeur particuliĂšre, on la rencontre sur ce mĂ©tal, lorsquâil vient dâĂȘtre limĂ© ou frottĂ© ; elle se rapproche de celle des matiĂšres Ăącres et astringentes. Ses propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques sont aussi trĂšs-remarquables il est attirable et il sâaimante soit par communication, soit lorsque ses barres demeurent long-temps dans une position verticale. 21 r. Rarement dans le commerce on trouve Divers Ă©tats du des fers Ă lâĂ©tat de puretĂ© ; et on pourrait dire fer ' quâil nâen existe pas car les fers de SuĂšde mĂȘme, Fer doux. Fer cassant froid. Fer brisant chaud. M qui sont rĂ©putĂ©s les meilleurs, contiennent encore une certaine quantitĂ© de charbon qui va quelquefois jusquâĂ un centiĂšme. Cette substance Ă©trangĂšre nâest pas la seule dans le fer toutes celles qui peuvent se trouver dans les fontes, peuvent Ă©galement se rencontrer dans les fers forgĂ©s. Il rĂ©sulte de ces composĂ©s diffĂ©rentes qualitĂ©s de fers que nous rĂ©duirons Ă trois classes ; i°. Fer doux. a°. Fer cassant Ă froid. 3 °. Fer brisant Ă chaud. 212. CaractĂšres. Se laisse tordre et plier Ă volontĂ©. â Difficile Ă casser. â Dans la cassure dâun gros Ă©chantillon, il prĂ©sente une couleur bleuĂątre et beaucoup de grain. â Dans la cassure dâun mince Ă©chantillon bien forgĂ©, il offre des fibres semblables Ă celles du bois vert. â Ductile Ă chaud et Ă froid. Sjnonimie. Fer doux. â Fer fort. â Fer nerveux. â Fer fibreux. Ă 21 3 . CaractĂšres. Se casse Ă froid lorsquâon veut le plier brusquement, ou lorsquâon le frappe. â PrĂ©sente une cassure brillante, Ă petites facettes, dâun blanc brillant. â Point de fibres. â Se forge Ă chaud. â Se soude bien. â Dur Ă la lime. Sjnonimie. Fer cassant Ă froid.â-Fer aigre .â Fer cassant. Ă 214. CaractĂšres. Se laisse plier et forger Ă froid. â Fibreux dans sa cassure. â Ses arĂȘtes portent 205 des crevasses. â Se casse Ă chaud par lâaction du marteau jusquâĂ la couleur du rouge cerise i, parfaitement ductile au blanc presque fondant. â Tendance Ă la fusion. â Plus oxidable que les autres. Synonimie. Fer cassant Ă chaud.âFer brisant. â Fer de couleur. â Fer noir. ââą Fer cuivreux. â Fer rouverain ou rouvreux. â Les allemands le connaissent sous le nom de RothbrĂŒchig. 21 5. Les dĂ©fauts des fers peuvent ĂȘtre examinĂ©s DĂ©fauts des fers sous deux rapports diffĂ©rens, selon quâils sont attribuĂ©s i°. Ă une action chimique; 2 °. Ă une action physique. Action chimique. Les mĂ©tallurgistes diffĂšrent dâopinion sur les vraies causes qui altĂšrent le fer, et qui le rendent cassant Ă froid ou brisant Ă chaud ; on a attribuĂ© ces vices Ă lâinfluence de beaucoup de substances, au nombre desquelles on cite le phosphore , le soufre, le cuivre, lâĂ©tain, le chrome , lâantimoine , le sulfate de barite, etc. ; cependant il semble quâon admette gĂ©nĂ©ralement que le dĂ©faut de casser Ă froid appartient Ă lâaction du phosphore ou de son acide, et que celui de briser Ă chaud dĂ©pend de la prĂ©sence de lâarsenic. Des expĂ©riences synthĂ©tiques, faites Ă lâĂ©cole pratique des mines de Moutiers, par M. Hassenfratz, prouvent que les causes qui rendent le fer cassant i ExpĂ©rience de M. le gĂ©nĂ©ral Levasseur. Decade Ă©gyptienne, tom, i, pag. 139 , ou Annales de chimie, t. 4"*, P-i83. 206 Ă froid ou brisant Ă chaud, ne peuvent ĂȘtre limitĂ©es Ă lâaction du phosphore et de lâarsenic, et on est en droit de conclure avec lâauteur de la sidĂ©rotechnie, que les observations faites jusquâĂ ce jour, sont insuffisantes pour quâon puisse prononcer sur lâinfluence des nombreux agens qui communiquent aux fers les dĂ©fauts dont il est question i. Action physique. Les fers peuvent avoir des dĂ©fauts dont les causes nâappartiennent pas Ă lâaffinitĂ© chimiqĂŒe ; si lâaffinage a Ă©tĂ© mal exĂ©cutĂ©, les matiĂšres Ă©trangĂšres Ă la nature du mĂ©tal nâont point Ă©tĂ© enlevĂ©es entiĂšrement, alors les fers portent des dĂ©fauts qui sont au nombre de cinq i°. La doublure. 2 °. Les pailles. 3°. Les Cendrures. 4°. Les criques. 5°. Les travers. Doublure. La doublure est une soudure mal faite qui peut avoir deux causes i °. sâil y a des scories ou de lâoxide de fer sur les surfaces Ă souder, ces corps Ă©trangers sâopposent Ă la rĂ©union ; 2 °. si les morceaux de fer que lâon se propose de rĂ©unir ne sont pas ramollis au mĂȘme degrĂ© de feu, le fer est doublĂ© dans la percussion quâil reçoit. Pailles. Les pailles sont des Ă©cailles ou des filaâ mens qui tiennent Ă la surface du fer par lâun de leurs cĂŽtĂ©s ; les causes de ce dĂ©faut sont les mĂȘmes i SidĂ©rotechnie, tom. 3, pag. l6l Ă l65. ; que celles du prĂ©cĂ©dent, Les pailles semblent prouver que le fer est brisant. Cendrures. Les cendrures spnt des points dâun noir grisĂątre quâon aperçoit Ă la surface du fer, et qui dĂ©parent lâouvrage sans nuire Ă la qualitĂ© du mĂ©tal ; on attribue ce dĂ©faut aux matiĂšres Ă©trangĂšres qui, chassĂ©es dans le travail jusquâĂ la surface, sont forcĂ©es dây demeurer par lâaction du marteau. Criques. Les criques sont des crevasses transversales que lâon remarque sur les arĂȘtes des barres ; elles sont formĂ©es par le dĂ©part des matiĂšres Ă©trangĂšres, pendant le cinglage du mĂ©tal, dont la souplesse des molĂ©cules nâest pas assez graxrde pour opĂ©rer leur rapprochement. Travers. Les travers sont des fentes qui sont placĂ©es transversalement dans les barres ; la cause de ces dĂ©fauts est la mĂȘme que celle des criques. 216. Les dĂ©fauts qui appartiennent Ă une action Correction chimique sont plus difficiles Ă corriger que les autres. Si la cause est due Ă la prĂ©sence du soufre, on la dĂ©truit facilement par des grillages et des lavages prĂ©liminaires, comme cela se pratique avec succĂšs dans quelques forges de la Styrie, sur des mi- nĂ©rais qui fournissent du fer cassant et brisant 1 . Si le dĂ©faut appartient au phosphore, on peut obtenir la soustraction de ce principe combustible en lui prĂ©sentant de la chaux carbonatĂ©e Ă une haute tempĂ©rature. 1 Annales des arts et manufactures, tom. 3g, pag. 85. 208 Rinmann fils paraĂźt ĂȘtre le premier qui ait proposĂ© lâemploi de la chaux, pour convertir en fer doux le fer cassant Ă froid; voici en quoi consiste son procĂ©dĂ©. On compose , par la fusion avec des scories et de la chaux carbonatĂ©e, une sorte de flux quâon introduit dans le creuset dâaffinage sur la fonte liquide, on avale la matiĂšre et on en forme une loupe que lâon expose Ă lâaction du gros marteau pour en chasser le laitier calcaire i. AussitĂŽt que le procĂ©dĂ© de Rinmann fut connu , les maĂźtres de forges en firent des applications, et leurs essais les ont conduits Ă indiquer des modifications du travail sur lâemploi de la chaux , dans la vue dâamĂ©liorer la qualitĂ© des fers. Dans les forges de Marches , prĂšs de Namur, on a employĂ© un procĂ©dĂ© qui diffĂšre peu de celui de Rinmann Avant de sortir la loupe du creuset, on y projĂšte de la chaux carbonatĂ©e en poudre castine, on expose la loupe pendant quelques minutes Ă lâaction du vent des soufflets, et onia travaille par les moyens ordinaires a}. M. Dufaud, qui en 1810 avait dĂ©jĂ introduit Ă Grossouve NiĂšvre l'affinage Ă lâanglaise, sâest livrĂ© Ă des recherches qui avaient pour objet de con- 1 ProcĂ©dĂ© publiĂ© par Gadolin ; annales de chimie de Grell, pag. 181. AnnĂ©e 1794.. 2 Bulletin de la sociĂ©tĂ© philomatique, tom. 1, pag. 94, vendĂ©miaire an IV. Journal des mines, tom. i 3 , pag. 246. 209 vertir en fer mallĂ©able le fer cassant Ă froid ; il rĂ©sulte des expĂ©riences de ce savant sidĂ©rurgiste i°. Que les fers contenant du phosphore, toujours cassans Ă froid, se convertissent complĂštement en fers ductiles par le secours de la chaux carbonatĂ©e ; 20 , Que lâemploi du fourneau Ă reverbĂšre rĂ©ussit mieux que celui dâaffinage ordinaire , en ce que le mĂ©tal ne se trouve pas en contact avec le combustible ; 3°. Que le poids de la chaux doit ĂȘtre un trentiĂšme de celui de la fonte Ă affiner, en ayant soin de mĂ©langer la chaux pulvĂ©risĂ©e avec la fonte liquide, de renouveler lâopĂ©ration deux fois, et Ă la seconde, de repousser vers lâautel le mĂ©tal qui a pris nature. En comparant les procĂ©dĂ©s de Riumann fils et de M. Dufaud, qui reposent sur le mĂȘme principe, on voit que celui de M. Dufaud remplit mieux lâobjet quâon se propose, et quâil rĂ©unit Ă une exĂ©cution simple, une Ă©conomie basĂ©e sur lâemploi de la houille. Le procĂ©dĂ© de M. Dufaud lui a fait dĂ©cerner le prix que la sociĂ©tĂ© dâencouragement avait proposĂ© pour la purification des fers; on trouve dans le bulletin de cette sociĂ©tĂ© la description des deux mĂ©moires envoyĂ©s au concours i. LâamĂ©lioration du fer cassant Ă froid nâest donc plus un problĂšme Ă rĂ©soudre, il nâen est pas de Ăź NeuviĂšme annĂ©e, aoĂ»t 1810, pag. 2o3. 2 7 Ce la tĂŽle. 210 mĂȘme du fer brisant plusieurs procĂ©dĂ©s proposĂ©s sembleraient atteindre le but, mais ils laissent encore Ă dĂ©sirer, sans doute parce que les causes qui rendent le fer brisant sont trop nombreuses cependant si le dĂ©faut appartient Ă la prĂ©sence de lâarsenic, du zinc ou de lâantimoine, des grillages et des lavages rĂ©pĂ©tĂ©s sur les minĂ©rais peuvent en faire obtenir du fer ductile Ă chaud i. 217. La tĂŽle nâest autre chose que du fer rĂ©duit en lames minces de diffĂ©rentes dimensions; on opĂšre cette conversion, soit par la percussion, soit par la pression dans des ateliers quâon nomme tĂŽleries. Par la percussion, on emploie lâaction des marteaux sur le fer; par la pression, on fait usage de cylindres. Dans le premier cas, les machines sont appelĂ©es batteries , et, dans le 2 e ., laminoirs. Les produits de ces usines portent les noms de fers battus, de tĂŽle et de fers noirs. Les laminoirs donnent des tĂŽles dont lâĂ©paisseur est plus uniforme que celle que fournissent les batteries ; et l'opĂ©ration par pression, marche avec plus de cĂ©lĂ©ritĂ© malgrĂ© ces avantages, on nâa pas encore renoncĂ© aux batteries parce quâon prĂ©tend que les tĂŽles battues ont plus de ductilitĂ© et de tĂ©nacitĂ© que celles qui proviennent des laminoirs. Il ne sera question ici que du travail des laminoirs ; puisque les tĂŽles quâon en obtient, sont les seules employĂ©es dans les arsenaux. Nous ren- 1 Annales des arts et manufactures, tom. 39, pag. 87. 211 voyons aux diffĂ©rens ouvrages de sidĂ©rurgie pour le travail quâon exĂ©cute dans les batteries i. 218. Les laminoirs Ă tĂŽle se composent de deux cylindres en fonte grise, bien dressĂ©s et travaillĂ©s sur le tour. Ces cylindres sont rapprochĂ©s, et ils tournent sur leur axe en sens contraire ; leurs dimensions varient entre oâ,6 et i m ,a de longueur,. o m ,3 et o ro ,5 de diamĂštre. Pour laminer le fer, plusieurs opĂ©rations successives sont nĂ©cessaires ; les unes pour dilater les molĂ©cules du mĂ©tal et les disposer Ă lâextension quâelles doivent supporter par la pression, les autres ont pour objet de rogner les feuilles; enfin une derniĂšre opĂ©ration donne au mĂ©tal la ductilitĂ© qui lui est propre. Le travail repose sur les mĂȘmes principes, quelle que soit la dimension Ă donner aux tĂŽles. Nous prendrons pour exemple de fabrication celle quâon exĂ©cute Ă HayĂ nge pour se procurer le fer noir destinĂ© Ă lâĂ©tamage. Toute lâopĂ©ration du laminage se fait en six chaudes, par trois ouvriers pour commencer le travail, on prĂ©pare Ă la chaufferie du fer en barre dâĂ©chantillon; on le divise en morceaux qui prennent le nom de bĂątards ou bidons bruts. PremiĂšre chaude. On porte les bidons Ă un petit 1 EncyclopĂ©die mĂ©thodique; arts et mĂ©tiers, tom. a, pag. 570 et âąjio. SidĂ©rotechaie, tom. 3 , pag 269. Travail. 212 fourneau de rĂ©verbĂ©rĂ©, dans lequel ils restent une heure 45 minutes ou deux heures, pour y prendre une couleur rouge-blanc. AprĂšs ce temps, le chauffeur les retire lâun aprĂšs lâautre, pour les livrer au lamineur qui les passe entre les cylindres ; Vespa- teur reçoit le bidon Ă la sortie, il le place sur le cylindre supĂ©rieur, dâoĂč il est repris, pour ĂȘtre engagĂ© de nouveau entre les cylindres ; ce travail sâexĂ©cute trois fois de suite. Le bidon brut Ă©tant alongĂ©, on le divise avec une cisaille en douze morceaux qui prennent le nom de bidons dĂ©grossis , on languettes. DeuxiĂšme chaude. Les bidons dĂ©grossis, ainsi obtenus, passent au fourneau, et lorsquâils ont la couleur convenable, on les prĂ©sente en travers entre les cylindres ; on rĂ©pĂšte cette opĂ©ration plusieurs fois puis on les divise en morceaux qui portent le nom de bidons espatĂ©s , ou simplement d'espatĂšs. TroisiĂšme chaude. Les espatĂ©s sont chaufĂŻĂȘs comme les bidons dĂ©grossis , pour ĂȘtre livrĂ©s au lamineur, qui les introduit trois Ă la fois entre les cylindres , il les y fait passer trois fois, et leur longueur se trouve doublĂ©e ; ensuite on les coupe par le milieu. Le fer, ainsi traitĂ©, prend le nom de tĂŽle passĂ©e Ă trois. Avant de chauffer les espatĂ©s , on les trempe dans une bouillie argileuse, pour sâopposer Ă une trop forte oxidation, ainsi quâĂ la soudure des feuilles. QuatriĂšme chaude. Les feuilles provenant de la troisiĂšme opĂ©ration, sont chauffĂ©es de nouveau et 213 rendues au lamineur en un paquet ; ces six lames sont passĂ©es et repassĂ©es ensemble au laminoir, jusquâĂ ce que leur longueur soit doublĂ©e, puis on divise chaque lame en deux parties Ă©gales, ce qui en fournit douze. CinquiĂšme chaude. Les douze feuilles de la derniĂšre opĂ©ration sont chauffĂ©es de nouveau, et rĂ©unies en un seul paquet que lâon passe entre les cylindres ; câest alors que lâon obtient les feuilles ou tĂŽle passĂ©e Ă douze. SixiĂšme chaude. La tĂŽle Ă douze est chauffĂ©e pour passer une derniĂšre fois au laminoir; Ă ce dernier laminage on fait arriver un filet dâeau sur le cylindre supĂ©rieur par ce moyen, le fer chaud mouillĂ© se dĂ©cape. La pression ayant donnĂ© de la duretĂ© au mĂ©tal, on lui rend de la douceur par un recuit quâon lui fait subir dans le mĂȘme fourneau. Les feuilles noires obtenues par ces opĂ©rations , sont chargĂ©es de criques sur leurs bords, on les enlĂšve Ă la cisaille , et les feuilles finies sont envoyĂ©es Ă lâatelier dâĂ©tamage , ou bien elles sont mises dans le commerce. Les rognures sont incorporĂ©es aux loupes dans lâaffinage. Produit et consommation. Dans un mois, on peut faire 12000 kil. de tĂŽle Ă fer-blanc, pour lesquels on donne 4^000 kil. de fer en bidons, et 3oooo kil. de houille. Si on travaille en tĂŽle forte, on peut faire 18000 kil. de tĂŽle par mois, en employant toujours 3oooo kil. de charbon de terre. 219. Les tĂŽles sortent des laminoirs sous diver- Usage RĂ©ception. 3l4 ses Ă©paisseurs, selon les besoins auxquels on les destine ; leur usage est singuliĂšrement multipliĂ© dans les arts. Les tĂŽles servent dans les arsenaux Ă couvrir les caissons Ă munitions et les coffrets dâaffĂ»ts, Ă faire les couvercles des cartouches Ă balles, Ă garnir les foyers des forges de campagne, etc. Les culots des cartouches Ă balles, ainsi que les rosettes, sont des fers laminĂ©s et dĂ©coupĂ©s ensuite Ă lâemporte-piĂšce, servi par un mouton, ou comme Ă lâarsenal de Metz, avec une presse Ă balancier. a 2 o. La rĂ©ception de la tĂŽle se fait dans les arsenaux ; elle est reconnue bonne et reçue, lorsquâelle satisfait aux conditions suivantes i°. Grandeur demandĂ©e; 2 °. Elastique; 3°. Epaisseur convenable et Ă©gale; 4°. Sans doublures ni pailles, ni gerçures ni trous. LâĂ©paisseur des tĂŽles est fixĂ©e par les rĂ©glemens ; pour la vĂ©rifier, on nâemploie pas dâinstrumens , on en juge en la tenant [entre les doigts, et en se servant dâune feuille de comparaison. On reconnaĂźt par lâĂ©lasticitĂ© si les feuilles nâont point Ă©tĂ© brĂ»lĂ©es en ployant la tĂŽle sur elle-mĂȘme, elle doit reprendre son premier Ă©tat. Pour sâassurer que la tĂŽle nâa pas de doublures, on lâexamine sur les bords nouvellement coupĂ©s; les pailles, les 2X5 gerçures et les trous sont faciles Ă reconnaĂźtre ; tous ces dĂ©fauts font mettre les feuilles au rebut i. Emmagasinement. Les tĂŽles employĂ©es dans les constructions de lâartillerie ont des dimensions diffĂ©rentes ; on les distingue par numĂ©ros dont le nombre sâĂ©lĂšve Ă 32 . Les tĂŽles reçues sont portĂ©es au magasin aux fers oĂč, sur lâun des cĂŽtĂ©s, se trouvent 32 cases de dimensions convenables pour y recevoir les feuilles entiĂšres, et chaque case porte un numĂ©ro qui est celui de la tĂŽle. 22i. Lorsquâon veut avoir du fer en verges Du fer en ba- propre Ă ĂȘtre employĂ© Ă la clouterie , ou Ă dâautres uettes ' objets qui exigent un trĂšs-petit Ă©chantillon, on nâĂ©tire pas le fer au marteau, parce quâil y aurait trop de dĂ©chet ; mais on a une machine nommĂ©e fonderie , qui partage les barres applaties en plusieurs baguettes en mĂȘme temps. Travail Ă la fonderie. Pour exĂ©cuter le travail Ă la fenderie, on coupe dâabord les barres dâune longueur relative Ă celle quâon veut obtenir ; puis on fait chauffer ces tronçons de barres dans un fourneau Ă reverbĂšre; ensuite on les fait passer entre les cylindres dâun laminoir Ă surface unie, de lĂ on les introduit encore rouges entre dâautres cylindres armĂ©s de coupans ou grandes rondelles qui sâengagent lâun dans lâautre et qui sĂ©parent le fer en autant de baguettes quâil y a de fausses rondelles sur ces cylindres, ou dâinterstices formĂ©s Ăź Note sur les tĂŽles. â Aide-me'moĂŻre, 5 e . Ă©dition, p. 464. 31 6 par lâassemblage des grandes et des fausses rondelles. Les baguettes ou verges sont redressĂ©es au marteau Ă main, puis on les assemble en bottes pour les mettre dans le commerce. Produit et dĂ©chet. Une fenderie peut en vingt- quatre heures et en huit chaudes, rĂ©duire en verges 5ooo kil. de fer ; la cĂ©lĂ©ritĂ© du travail fait que, dans les forges, cette usine est rarement en activitĂ© pendant plus dâun mois ou deux dans lâannĂ©e. Le dĂ©chet du fer dans lâopĂ©ration est de 5 p.°/ 0 0- Classification Pour fabriquer en fer forgĂ© les piĂšces nom- ployĂ©s dans les breuses et variĂ©es qui entrent dans- la composi tion arsenaux. J u matĂ©riel de lâartillerie et du gĂ©nie, on a besoin de donner aux fers, dans les grosses forges, les dimensions et les qualitĂ©s quâils doivent avoir, afin dâĂ©conomiser le combustible et dâabrĂ©ger le travail dans les arsenaux. Une classification a donc Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour distinguer les barres de ce mĂ©tal, et des rĂ©gle- mens en ont ordonnĂ© lâusage gĂ©nĂ©ral dans les arsenaux. Tous les fers sont rangĂ©s en quatre classes que lâon distingue chacune par les majuscules A, B , C, D. A. Comprend les fers mĂ©plats forgĂ©s, dont le nombre de numĂ©ros sâĂ©lĂšve Ă .,4° i EncyclopĂ©die mĂ©thodique arts et mĂ©tiers, tom. 2, pag. 666 , tom. o des planches. SidĂ©rotechnie, tom. 3 , pag. 243 , planch. 6 t. TraitĂ© du fer et de lâacier Manson, pag. 87. 217 , B. Renferme les fers moins Ă©pais que les prĂ©cĂ©dons et qui sont toujours platinĂ©s. â Nombre de numĂ©ros.. 1 6 C. DĂ©signe les fers carrĂ©s, dont les quatre derniers numĂ©ros peuvent ĂȘtre fendus. â Nombre de numĂ©ros. . f . 16 On comprend encore, dans les fers C, ceux Ă 8 pans, ainsi que le fil de fer. Nombre de numĂ©ros pour les premiers. . 4 Idem , pour les seconds. 3 D. Renferme les fers Ă©bauchĂ©s.âNombre de numĂ©ros.. . 48 Nota. Les fers de la classe D, font suite Ă ceux la classe A ; en sorte que le premier numĂ©ro de D est le 4r et son dernier 88 r. 322. Les fers destinĂ©s aux arsenaux subissent des Ă©preuves relatives Ă lâemploi quâils doivent avoir. Les fers qui doivent ĂȘtre forgĂ©s reçoivent lâaction du marteau Ă chaud, on examine si leur Ă©tirage et leur soudure sâexĂ©cutent dâune maniĂšre facile, ensuite on casse le fer Ă froid pour reconnaĂźtre la qualitĂ© par la couleur et par son grain. Si le fer est bien travaillĂ© et si lâĂ©chantillon est dâune faible Ă©paisseur, la cassure doit montrer des fibres nombreuses que les ouvriers nomment le nerf -, mais si lâĂ©chantillon est dâune forte Ă©paisseur on y aperçoit rarement ce caractĂšre. J Aide-mĂ©moire, 6 e . Ă©dition, pag. 455 et suivantes. 28 RĂ©ception des fers pour les arsenaux. 2iS Les fers qui doivent ĂȘtre percĂ©s ou taraudĂ©s sont soumis Ă ces deux opĂ©rations, on examine sâil ne sâest pas dĂ©celĂ© des dĂ©fauts, puis on casse les barres Ă coups de marteau sur la partie travaillĂ©e; la couleur et le grain servent Ă juger la bontĂ© du mĂ©tal. La qualitĂ© du fer se remarque donc i°. Par le travail des Ă©chantillons, ou des piĂšces mĂȘmes ; a°. par la couleur et le grain dans la cassure. Lâapplication des caractĂšres distinctifs, dĂ©jĂ indiquĂ©s n os . ai2 Ă 216, servira Ă bien dĂ©terminer les qualitĂ©s du mĂ©tal, et Ă prouver sâil convient aux ouvrages pour lesquels on le propose i. i Aide-mĂ©moire, 5 e . Ă©dition, pag. 759 et 760. Art de fabriquer le fer et lâacier Manson, pag. 148. ArrĂȘtĂ© portant rĂ©glement pour les forges dâartillerie, du 27 nivĂŽse an XI, titre II. Dictionnaire de lâartillerie, article rĂ©ception des fers pour les arsenaux. 21 9 TREIZIĂME LEĂON. Fabrication des essieux en fer Leur nomenclature. â Divers numĂ©ros d'essieux. â Choix du fer pour les fabriquer.âPrĂ©paration des mises intĂ©rieures et extĂ©rieures. â Composition d'une trousseâInstrument nĂ©cessaires pour la fabrication. âTravail des essieux. âLeur recuit. â Leur rĂ©ception. â Tnstrumens nĂ©cessaires pour cette opĂ©ration. â Epreuve du mouton et de Vescarpolette. Fabrication des balles de fer battu Choix du fer et sa prĂ©paration. â Tnstrumens nĂ©cessaires. âTravail des balles .â Produit et consommation. â Projet de fabrication. â RĂ©ception, des balles. Fabrication des clous Par percussion, par compression. â Moyens de remplacer le fer forgĂ© par la fonte.âEmploi de la fonte dans les constructions. FABRICATION DES ESSIEUX EN FER.. 223. Nomenclature. On considĂšre dans les essieux , le corps , les fusĂ©es, les trous dâesses, les Ă©paulemens et les talons. Divers numĂ©ros dâessieux. On distingue quatre numĂ©ros dâessieux en fer; savoir N°. i. Pour les affĂ»ts de 12 . N°. 2 . Idem 6 et obusiers. 220 N°. 3 . Pour les affĂ»ts de 4 et pour les chariots Ă munitions, les caissons, les forges et les avant- trains. N°. 4âą Pour les charrettes et les camions. Ce dernier numĂ©ro ne porte pas de talons r. Choix du fer. Les minerais de fer carbonatĂ©s- magnĂ©siens, les fers tritoxidĂ©s et les hydratĂ©s hĂ©matites , fournissent le fer propre Ă faire des essieux. Dans les forges de Hayange Moselle, oĂč on fabrique aujourdâhui tous les essieux quâemploie lâartillerie, on met Ă profit les rognures des feuilles de tĂŽle n°. 218 ; on les incorpore Ă la loupe, et lâon pense que le mĂ©tal gagne par ce moyen une plus grande tĂ©nacitĂ©. Les barres qui proviennent du travail des loupes sont divisĂ©es en tronçons, auxquels on donne le nom de mises ; on les distingue en intĂ©rieures et en extĂ©rieures. Mises intĂ©rieures. Pour former les mises intĂ©rieures , on prend du fer provenant de la rĂ©duction des minerais indiquĂ©s ; on lâĂ©tire au gros marteau , on le coupe, avec le hachard, en deux parties ; on place lâune sur lâautre les deux barres obtenues ; on les chauffe, et on les rĂ©unit par percussion , en ayant soin de ramener la nouvelle barre Ă sa premiĂšre Ă©paisseur ; on la divise alors 1 Des expĂ©riences ont prouvĂ© que lâessieu de 8 pouvait remplacer celui de 12 ; mais ce changement n'est pas encore ordonneâ. 221 en trois parties qui portent le nom de mises intĂ©rieures. Mises extĂ©rieures. Pour former les mises extĂ©rieures, on ne fait pas subir au fer lâopĂ©ration du corroyage ; on divise la barre en deux parties, aussitĂŽt quâelle a Ă©tĂ© Ă©tirĂ©e, ces deux parties forment deux mises extĂ©rieures. Composition de la frousse. On donne le nom de trousse Ă la rĂ©union des mises qui doivent former lâessieu ; le nombre des mises et leurs poids varient avec le numĂ©ro de lâessieu que lâon fabrique. NUMĂROS des Essieux. NOMBRE des Mises. POIDS des Mises intĂ©rieures. POIDS des Mises exte'rieures. liv. Wv. X 6 32 64 2 6 28 5i 3 4 , 2 9 4 6 i/a 4 5 3o 45 3/4 Instrumens. Les instrumens nĂ©cessaires Ă la fabrication des essieux, sont i°. Deux paires de tenailles. 2 °. La plaque creuse. 3°. Idem. . . . unie. 4°. Le calibre Ă chaud. 5°. Les chasses droites et courbes. 6°. Les lunettes Ă chaud. 7°. Deux rĂšgles, lâune pour le corps, lâautre pour les fusĂ©es. 8°. Des mandrins et un poinçon, - g°. Une tranche. io°. Deux rĂąpes. Travail. Pour faire le travail dâun essieu, on assemble le nombre de mises exige pour le former ; on les rĂ©unit par un Ă©trier, et on chasse des coins entre les mises, pour assurer la soliditĂ© de la trousse, dont lâextrĂ©mitĂ© est encore saisie par une tenaille. Pour la premiĂšre chaude, on place lâextrĂ©mitĂ© de la trousse au feu; lorsquâelle est arrivĂ©e au blanc soudant, on lâapporte sous le marteau , et on soude les mises en cet endroit les mises soudĂ©es peuvent se soutenir sans Ă©trier, câest pourquoi on lâenlĂšve. On exĂ©cute la mĂȘme opĂ©ration, au cĂŽtĂ© opposĂ©, par une deuxiĂšme chaude. Une troisiĂšme chaude est donnĂ©e pour souder les mises dans le. milieu, façonner le corps de lâessieu, et Ă©baucher les talons que lâon finit ensuite en une ou deux chaudes. Lâessieu Ă©tant ainsi Ă©bauchĂ©, on marque Ă froid lâemplacement de la naissance des fusĂ©es; puis en une chaude, on Ă©tire successivement chaque fusĂ©e, sous un marteau semi-conique. On marque Ă froid lâemplacement des trous dâesses ; puis on les perce en trois chaudes, sur une enclume creusĂ©e en cĂŽne, portant un trou vertical, pour le passage du poinçon et des mandrins employĂ©s Ă cette opĂ©ration. 223 tes chĂąsses, les tranches, les rĂąpes et les limes sont destinĂ©es Ă rĂ©parer et Ă perfectionner lâessieu. Recuit des essieux. Les essieux Ă©tant terminĂ©s sont recuits. On fait cette opĂ©ration en construisant un tas avec du bois blanc et des essieux ; le tas Ă©levĂ© on y met le feu, on nâenlĂšve les essieux quâaprĂšs le parfait refroidissement dans le recuit, le fer se dilate et gagne de lâhomogĂ©nĂ©itĂ©. Ce chauffage nâest pas indispensable, car Ă Hayange on ne recuit pas les essieux. On peut consulter pour les dĂ©tails de fabrication, ceux quâa fournis M. HĂ©ron , de Ville- Fosse i. 224. Inslrumens. Les instrumens nĂ©cessaires Ă la rĂ©ception sont i°. Un gabarit. 2 0 . Deux lunettes. 3 °. Une boĂźte de roue. 4°. Un calibre. 5 °. Une esse-modĂšle. 6°. Une machine Ă mouton. 7 0 . Idem .... Ă escarpolette. Les essieux sont vĂ©rifiĂ©s, par rapport Ă leurs dimensions et Ă leur qualitĂ© On place 8 Ă 10 essieux sur des trĂ©teaux ; on les examine attentivement , pour voir sâils nâont pas quelques dĂ©fauts extĂ©rieurs ; on marque avec de la craie ceux quâon peut apercevoir, pour les retrouver plus faci- Re'ception essieux 1 Annales des arts et manufactures, tom. 18, pag. 269, ou journal des mines, tom. l 5 , pag. 4 t 5 . Epreuves des essieux. 224 lement aprĂšs les Ă©preuves et examiner sâils se sont agrandis. La longueur est vĂ©rifiĂ©e par une rĂšgle qĂŒi porte le nom de gabarit; cet instrument indique de plus lâemplacement des Ă©paulemens, la forme des talons et la place des trous dâesses. Les deux diamĂštres des fusĂ©es sont examinĂ©s avec deux lunettes; et, pour plus dâexactitude, on prĂ©sente Ă cliaquĂš fusĂ©e la boĂźte en cuivre qui appartient au numĂ©ro quâon reçoit, en ayant soin dĂ© la faire jouer sur chaque fusĂ©e. Le corps de lâessieu est vĂ©rifiĂ© par un calibre, et les trous dâesse le sont par une esse modĂšle. 225 . AprĂšs les vĂ©rifications , on soumet lâessieu Ă deux Ă©preuves la premiĂšre est celle du mouton ; la deuxiĂšme celle de T escarpolette. Epreuve au mouton. Le mouton est un parallĂ©- lipipĂšde en fer coulĂ© ; il est garni au sommet dâun anneau en fer forgĂ©, et sa base est pourvue dâune plaque de bronze 1. Pour commencer lâĂ©preuve, on porte lâessieu sous le mouton et sur une table en fer coulĂ© de o m , 22 Ă o m ,278 Ă 10 pouces de largeur, deux demi-cylindres de o m , 14 5 pouces de diamĂštre, placĂ©s parallĂšlement Ă une distance dâun mĂštre, terminent la longueur de la table. Dans le milieu de cette table, se trouve une saillie qui en fait partie, dont la hauteur est Ă©gale Ă celle des cylindres, et dont la largeur est de o m , 14 Ă o m , 16 5 Ă 6 p. 1 A lâarsenal de Metz, le mouton est en bronze, lâanneau seul est en fer; le poids total du mouton est de 007 kil. 627 liv. 1/2. 225 Lâessieu Ă©tant placĂ© sur les demi-cylindres, les talons en dessous, la saillie doit correspondre entre les talons et toucher le corps ; mais pour empĂȘcher ce contact, on Ă©lĂšve la hauteur des cylindres en plaçant sous le corps et sur chaque cylindre , une barre de fer forgĂ©e, dont lâĂ©paisseur est de o m ,oo 7 3 lignes, de sorte que la saillie se trouve dâune hauteur moindre que celle des cylindres dâune quantitĂ© de o m ,ooj i. Lâappareil ainsi dressĂ©, on Ă©lĂšve le mouton Ă i m ,63 5 pieds, et on le laisse tomber sur le corps de lâessieu. Ă©preuve Ă l'escarpolette. Si lâessieu a rĂ©sistĂ© Ă lâĂ©preuve du mouton, on lui en fait subir une deuxiĂšme, celle de Vescarpolette , qui consiste Ă lâĂ©lever horizontalement Ă une- hauteur de 2 m , r i 6 pieds 6 pouces , et Ă le laisser tomber sur deux demi-cylindres placĂ©s parallĂšlement sur le sol, convenablement Ă©cartĂ©s pour quâil y porte par ses fusĂ©es. Si les essieux rĂ©sistent Ă cette derniĂšre Ă©preuve , ils sont reçus; ensuite on les pĂšse pour constater la quantitĂ© de fer fournie par lâentrepreneur , enfin ils sont marquĂ©s et portĂ©s au magasin 2 . 1 A lâarsenal de Metz, la table dâĂ©preuve diffĂšre de celle dont on vient de donner la description ; les deux demi-cylindres sont reinplace's par deux Ă©lĂ©vations planes, dont la hauteur est de 0111,007 plus forte que celle de la saillie qui est dans le milieu, alors les cales deviennent inutiles. 2 Aide-mĂ©moire, â RĂ©ception des essieux, 5 e . Ă©dition, pag. 168. 2 9 220 1 FABRICATION DES BALLES DE FER BATTU» 226. On donne le nom de balles de fer battu Ă de petits projectiles fabriquĂ©s en fer forgĂ©; ces balles ne sont employĂ©es que dans des boĂźtes de fer-blanc , du calibre des piĂšces de campagne , et qui contiennent un nombre de balles dĂ©terminĂ© pour chaque calibre 1. La densitĂ© et la tĂ©nacitĂ© du fer forgĂ© le rendent prĂ©fĂ©rable Ă la fonte pour ces sortes de projectiles. Choix dufer. On emploie les mauvais fers Ă la fabrication de ces balles, parce quâils ont une tĂ©nacitĂ© suffisante pour rĂ©sister Ă un choc violent, et que dâailleurs ces fers sont toujours Ă trĂšs-bas prix. PrĂ©paration du fer . Les fers doivent ĂȘtre prĂ©parĂ©s en barreaux de longueur ordinaire. Sâils sont Ă©tirĂ©s au marteau Ă surface plane, on les façonne en prismes Ă huit pans ; si 011 a des martinets Ă Ă©tampes, on leur donne la forme cylindrique; mais cette derniĂšre forme peut sâobtenir plus facilement aux cylindres Ă©tireurs. Instrumens nĂ©cessaires i°. Une forge de marĂ©chal avec son enclume. 2°. Deux Ă©tampes ou matrices. 3 °. Une masse. 1 Aide-mĂ©moire, 5°. Ă©dition, pag. 522. â Table relative aux cartouches Ă balles. / 22 7 4°. Une lunette Ă chaud. 5 °. Une tranche. 6°. Deux pinces ou pincettes. Travail. Pour fabriquer les balles, il faut deux ouvriers , un chef forgeur et un compagnon. Les barres dâĂ©chantillon sont placĂ©es au feu de forge, au nombre de deux ou de trois ; le fer Ă©tant chaud, le forgeur apporte lâextrĂ©mitĂ© chauffĂ©e sur VĂ©tampe infĂ©rieure logĂ©e dans un trou pratiquĂ© sur la table de lâenclume; avec la main opposĂ©e, il tient VĂ©tampe supĂ©rieure garnie dâun manche, quâil a soin de faire coĂŻncider avec lâinfĂ©rieure. Le compagnon frappe avec la masse , dont le poids est dâenviron 3 kil, il donne 9 Ă 10 coups pour- une balle n°. 1. du calibre de 8. Il varie le nombre des coups selon le numĂ©ro et le calibre en fabrication. Durant la percussion, le forgeur tient toujours la matrice supĂ©rieure sur le barreau, quâil a soin de tourner de temps en temps. Dans ce travail on arrondit lâextrĂ©mitĂ© du barreau; le forgeur la mesure avec la lunette; si son diamĂštre est celui demandĂ©, il dĂ©tache la balle avec la tranche , et reporte la barre au feu ; le compagnon replace la balle sur lâĂ©tampe infĂ©rieure, en employant la pincette ; le forgeur la couvre de lâĂ©tampe supĂ©rieure dâune main, et de lâautre il tient une pincette, pour la retourner, tandis que lĂ© compagnon frappe i 5 Ă 18 coups avec la masse; dans cette derniĂšre opĂ©ration, la balle prend une forme sphĂ©rique, et la bavure, ou la petite queue, 228 formĂ©e par lâaction de la tranche disparaĂźt entiĂšrement. Produit et consommation. Un atelier de deux ouvriers peut fournir dans une journĂ©e de douze heures, 600 halles n°. 1 du calibre de 8 ; et, pour produire 1000 kil. pesant de balles, il faudra 1200 kil. de fer dâĂ©chantillon et i 5 oo kil. de charbon de terre. Projet 227, La fabrication des balles par les moyens de fabrication. ,. , , , ordinaires prĂ©sente de la lenteur, peu d Ă©conomie, etc. pour la rendre plus simple nous proposons de faire usage dâun laminoir dont les cylindres porteraient les cavitĂ©s des matrices ou Ă©tam- pes; on prĂ©senterait le fer en barres entre ces cylindres dâoĂč elles sortiraient divisĂ©es en balles Ă©bauchĂ©es auxquelles on donnerait une forme plus exacte dans des Ă©tampes et par lâaction d'un balancier. Ce mode dâexĂ©cution serait dâautant plus Ă©conomique que les balles de fer battu nâont pas besoin dâavoir une sphĂ©ricitĂ© parfaite. RĂ©ception des 228. Les balles de tous les numĂ©ros se vĂ©rifient balles, par une lunette double, pour chaque calibre. Une ouverture est du diamĂštre des balles froides, et lâautre a trois points de moins, pour les balles de 12 et de 8, et deux points seulement pour les autres. Les balles doivent passer librement dans la grande lunette, et sâarrĂȘter dans la petite. Enfin on pĂšse les balles pour sâassurer de leur poids 1. 1 RĂ©ception des balles. â Aide-mĂ©moire, 5 e . Ă©dition, pag. 5 Ăź 2 et 523 . â Dictionnaire de lâartillerie. 229 FABRICATION DES CLOUS. 22g. Les clous se fabriquent par deux moyens difĂŻ'Ă©rens i°. par la percussion des marteaux Ă main ; 2°. par la pression des laminoirs ou autres machines. Par percussion. Pour fabriquer les clous par les marteaux, on emploie du fer en verge dâĂ©chantillon convenable. On chauffe lâextrĂ©mitĂ© de la baguette, on lui donne sur lâenclume, la forme dâune pointe, on la coupe de longueur, 011 la fait entrer dans une Ă©tampe La clouiĂšre' pour y former la tĂȘte. Par compression. Pour fabriquer les clous, les anglais font usage de laminoirs dont les cylindres portent des empreintes, en sorte quâen faisant passer Ă lâĂ©tat rouge entre les cylindres, le fer laminĂ© de lâĂ©paisseur du clou, on obtient un grand nombre de clous rĂ©unis deux Ă deux par de petits diaphragmes que des enfans enlĂšvent Ă lâaide de cisailles r. On fabrique encore des clous Ă froid, et par le moyen de machines ; ce procĂ©dĂ© est dĂ» Ă un amĂ©ricain Jacob Perkins invention pour laquelle il prit une patente en 1795. Tout le travail se divise en six opĂ©rations 1 Annales des arts Idem . .... et manufactures, tom. 3 , pag. 294. .tom. 9, pag. 84. 23o i°. Le fer prĂ©alablement laminĂ©, se dĂ©coupe en laniĂšres avec des cisailles, perpendiculairement au nerf du mĂ©tal; 3°. Les laniĂšres sont divisĂ©es en formes de coins dans le sens des fibres du fer, en prĂ©sentant Ă lâaction des cisailles, lâextrĂ©mitĂ© de la lame sous un certain angle; 3°. Les coins reçoivent un recuit dans un four Ă reverbĂšre; 4°. On forme la tĂȘte aux coins, pour les petits clous, par un coup de marteau Ă main, comme lorsquâon fabrique les pointes de Paris; mais la tĂȘte des clous plus forts sâobtientjpar une Ă©tampe , mise en mouvement par une roue hydraulique ; 5°. Les clous Ă©bauchĂ©s sont placĂ©s, avec de la sciure de bois, dans des tonneaux mobiles sur leur axe ; le frottement dĂ©truit les criques ou bavures , et la sciure absorbe lâoxide ; 6°. Enfin, au sortir du moulin, on ci'ible les clous pour les sĂ©parer de la sciure. Lâarme du gĂ©nie, pour ses bĂ timens, peut employer avec avantage les clous obtenus par des moyens mĂ©caniques; mais lâartillerie est obligĂ©e de faire confectionner dans ses arsenaux, ceux dont elle a besoin pour son matĂ©riel, Ă cause de leur forme particuliĂšre et variĂ©e. Emploi de la 23o. RĂ©aumur est le premier qui ait fait con- placer >0 'le re 'fer na * ltre â vers J 7 a [ > quâil est possible dâemployer forgĂ©. la fonte dans la fabrication dâune foule dâobjets *3i pour lesquels le fer est prodiguĂ© inutilement i]. Les anglais qui ont eu connaissance du mĂ©moire de RĂ©aumur , en ont tirĂ© tout le parti possible, quelque temps aprĂšs sa publication ; et ce ne fut quâen 1818, quâun fondeur de Paris le sieur Bara- delle prĂ©senta Ă la sociĂ©tĂ© dâencouragement, les ouvrages en fonte adoucie, demandĂ©s aux artistes français ; ouvrages pour lesquels cette sociĂ©tĂ©, rĂ©ellement philantropique, offrait depuis 1802 un prix de i, 5 oo fr. 2. Les objets en fabrication chez Baradelle , Ă©taient des petites roues dâengrenage, des targettes, des fiches, des charniĂšres, des serrures, des casseroles, des couverts de table, des clous , etc. 3 . a 3 r. Dans les pays oĂč les matĂ©riaux de cons- â Emploi de la . . , fonte dans les truction sont d un prix trĂšs-Ă©leve, ou dâune prompte constructions. altĂ©ration, le bois et les pierres peuvent trĂšs-bien ĂȘtre remplacĂ©s par la fonte ordinaire la charpente en fer de la coupole de la balle aux blĂ©s, le premier pont sur la Seine, Ă Paris , et le pavĂ© dâessai fait prĂšs du pont de Blakfriar Londres, nous en fournissent des exemples ; mais lâemploi de la fonte doit toujours ĂȘtre basĂ© sur la valeur et sur la durĂ©e relatives des matĂ©riaux dans chaque localitĂ©. 1 SidĂ©rotechnie , tom. 2e., pag. 25 1. 2 Bulletin de la sociĂ©tĂ© dâencouragement, 2'. annĂ©e, p. 140. 3 MĂ©moire de M. Gillet-Laumont, sur la fonte de fer adoucie ; Annales des mines, premiĂšre livraison, pag. i58. 232 CHAPITRE QUATRIĂME. ART DE FABRIQUER LâACIER. QUATORZIĂME LEĂON. Composition chimique des aciers. â De lâacier naturel Choix desfontes. â Travail. â ThĂ©orie chimique de VopĂ©ration. âInfluence nulle du manganĂšse sur les qualitĂ©s des aciers. â Raffinage de Vacier naturel. â Ses propriĂ©tĂ©s. â Son usage. âPrincipaux lieux oĂč on le fabrique. De 1 'acier de cĂ©mentation Choix des fers de France pour ĂȘtre convertis en acier. â Travail pour obtenir cet acier.âThĂ©orie de l'opĂ©ration. âPropriĂ©tĂ©s et usages de lâacier de cĂ©mentation. âPrincipaux lieux oĂč on le fabrique. De lâacier fondu Son histoire. âLieux de sa fabrication. â ProcĂ©dĂ©s pour lâobtenir.âThĂ©orie de VopĂ©ration. âPropriĂ©tĂ©s et usage de l'acier fondu. Composition 232. RĂ©aumur est le premier qui ait portĂ© la chl S. cleS lumiĂšre dans les procĂ©dĂ©s de fabrication de lâacier les connaissances chimiques, peu approfondies avant lui, ne permettaient pas dâexpliquer les dif- fĂ©rens Ă©tats dans lesquels le fer est susceptible de passer par sa combinaison avec le charbon ; mais 233 lorsque le domaine de la science sâest agrandi et que lâanalyse est venue au secours de la thĂ©orie, on sâest convaincu que lâacier est le rĂ©sultat de la combinaison du fer avec du charbon ou avec des mĂ©taux il ne sera question pour le prĂ©sent, que des composĂ©s de fer et de charbon. 233 . Lâacier peut se trouver sous diffĂ©rens Ă©tats, Distinction, selon la quantitĂ© de charbon combinĂ© avec le fer ; de lĂ rĂ©sultent diverses sortes dâaciers, que lâon divise en trois espĂšces, portant des noms dĂ©rivĂ©s des trois maniĂšres de fabriquer ce composĂ©. i re . Acier naturel. â de cĂ©mentation. â fondu. ACIER NATUREL. 234. On donne les noms cTacier naturel , d'acier de forge, dâacier de fusion, d'acier de terre et d'acier d'Allemagne , Ă celui que lâon se procure directement de la fonte. 235 . Les fontes que la thĂ©orie indique, et que Choix, des fonte la pratique confirme comme Ă©tant les plus faciles Ă convertir en acier, sont celles qui contiennent peu de charbon, aussi les fontes blanches pures sont-elles recherchĂ©es pour cette fabrication. Lorsque les fontes ne contiennent pas assez de charbon, il faut conduire lâopĂ©ration de maniĂšre Ă leur en incorporer la quantitĂ© nĂ©cessaire, comme cela se pratique en Carinthie 1. 1 Jars et Duhamel, voyage mĂ©tallurg., tom. 1, pag. 25. Travail. 234 Les fontes employĂ©es dans les aciĂ©ries du Tyrol et de la Styrie sont quelquefois trop earburĂ©es ; on les dĂ©barrasse de leur excĂšs de cliarbon, en ajoutant dans le bain des battitures ou de la vieille ferraille i, ou bien on convertit la fonte en plaques ce dernier procĂ©dĂ© est suivi Ă Eisen- hartz 2, et Ă Beze CĂŽte-dâOr. La thĂ©orie indique aussi que lâacier peut sâobtenir par des mĂ©langes de fontes grises et de fontes blanches; ce mode est suivi dans quelques aciĂ©ries il exige beaucoup de soin et dâhabitude, ce qui fait quâil donne rarement des produits semblables. Lâacier naturel sâobtient encore directement des minerais ; on choisit ceux de fer carbonatĂ© magnĂ©sien, et les hĂ©matites hydratĂ©es, que lâon traite Ă la Catalane 3 . 236 . Les opĂ©rations, k lâaide desquelles on obtient cette espĂšce dâacier, diffĂšrent peu de celles quâon emploie pour se procurer le fer, et les forges dâaciĂ©ries sont entiĂšrement semblables aux feux des aflineries 4. Le travail de lâaciĂ©reur doit reposer sur trois soins diffĂ©rens i°. DĂ©terininer la prompte fusion delĂ fonte, pour quâelle soit le moins possible exposĂ©e au vent des soufflets ; 1 Jars et Duhamel, voyage me'tallurg., tom. 1, pag. 68. 2 Annales des arts, et manuf., tom. 19, pag. 124. 3 SidĂ©roteclmie, tom. 4, pag- io°* 4 Fabrication , traitĂ© du fer et de lâacier Manson, p. 172 et suivantes. 235 2°. La tuyĂšre doit ĂȘtre placĂ©e horizontalement, et non porter son vent dans le bain ; 3 °. La fonte Ă lâĂ©tat liquide, doit toujours ĂȘtre recouverte dâune couche de laitier, pour la priver du contact de lâair. Le concours de ces trois conditions est nĂ©cessaire i °. pour ne pas brĂ»ler la totalitĂ© du charbon de la fonte; 2°. pour favoriser sa combinaison avec le fer ; ce qui a pour rĂ©sultat de faire passer le mĂ©tal Ă lâĂ©tat dâacier. ThĂ©orie. Le travail des aciĂ©ries diffĂšre de celui des affineries, en ce que pour obtenir du fer, on enlĂšve Ă la fonte tout le charbon quâelle contient ; tandis que pour se procurer de lâacier, on favorise la combinaison du charbon avec le fer. 237. Les artistes qui emploient lâacier naturel, donnent toujours la prĂ©fĂ©rence Ă celui qui nous vient de lâAllemagne; et presque tous les objets de taillanderie un peu prĂ©cieux sont confectionnĂ©s avec cet acier Ă©tranger. Lâavantage quâil a sur le nĂŽtre, a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă ce que lâacier naturel se fabrique en Allemagne, avec des fontes qui contiennent du manganĂšse; tandis quâen France on emploie des fontes dans lesquelles ce mĂ©tal nâexiste pas. M. StĂŒnkel, minĂ©ralogiste allemand, avait dĂ©jĂ donnĂ© un mĂ©moire sur lâinfluence du manganĂšse dans les fers propres Ă fabriquer lâacier 1, lorsque M. de Gazeran, chargĂ© par le Influence nulle du manganĂšse. x Traduction de M. dâAubuisson.â Journal des mines, tom. 16, pag. 173. Raffinage. 236 gouvernement français de lâinspection de ses forges, sâest livrĂ© Ă des analyses qui Pont conduit Ă avancer que lâacier naturel que lâon obtient constamment de bonne qualitĂ©, est un mĂ©lange de fer pur avec le manganĂšse combinĂ© au charbon i. Mushet a analysĂ© les minĂ©rais de SuĂšde qui donnent le fer avec lequel on fait lâacier ; il nây a pas rencontrĂ© de manganĂšse. Le mĂȘme chimiste nâen a pas non plus rencontrĂ© dans les minĂ©rais dâAngleterre. Enfin M. Hassenfratz prouve, par une suite de faits, que la prĂ©sence du manganĂšse nâest pas nĂ©cessaire pour obtenir de bons aciers a; opinion qui doit ĂȘtre admise. 238 . Quel que soit le mode employĂ© pour la fabrication de lâacier, cette substance Ă lâĂ©tat brut peut encore retenir du laitier, et le charbon quâelle contient peut y ĂȘtre rĂ©parti dâune maniĂšre inĂ©gale ; ce qui donne Ă cet acier une qualitĂ© infĂ©rieure qui en restreindrait lâusage, si on ne lui faisait subir lâopĂ©ration du raffinage. Le raffinage consiste Ă Ă©tirer lâacier en lames minces ; Ă mesure quâelles sortent du martinet, on les jĂšte dans lâeau pour les tremper, on les casse ensuite pour en distinguer la qualitĂ© dans la cassure , on rĂ©unit les morceaux en ayant soin de les 1 Observation de M. de Gazerau, sur les aciers naturels. Annales de chimie, tom. 36 , pag. 6 l. 2 Idem 2 e . collection, tom. 3 , pag. 212. ^37 mĂ©langer, et on en compose de la sorte des trousses et si on comprend le raffinage, cette perte sâĂ©lĂšve Ă 18 1. 239. La conversion de la, fonte en acier nâest PropriĂ©tĂ©s et pas plus difficile Ă exĂ©cuter que lâaffinage du fer ; il nâen est pas de mĂȘme de la fabrication des autres aciers ; aussi la simplicitĂ© du travail rend-il lâacier naturel dâun prix modique, et câest sans doute pour cette raison quâon en confectionne un grand nombre dâoutils, quoique souvent ils soient infĂ©rieurs Ă ceux quâon fait avec dâautres aciers. Les aciers naturels diffĂšrent entre eux, cependant ils ont des caractĂšres qui leur sont communs. Câest principalement dans la cassure fraĂźche de lâacier quâon peut juger de sa qualitĂ©. Lâacier brut prĂ©sente le grain de la fonte, quelquefois mĂȘlĂ© de parties fibreuses. Le raffinage et la usage. 1 Raffinage de l'acier en Styrie Annales des arts, etc. ? tom. 19, pag, 356, ou journal des mines, tom. i 3 ,pag. 194. -tourcâ '.\-C Lieu de fabrication. 238 trempe quâon lui fait subir, font changer la texture et la couleur du grain, en sorte qu 1 aprĂšs ces opĂ©rations, il faut ĂȘtre bien exercĂ© pour reconnaĂźtre lâacier naturel. On remarque quelquefois dans la cassure de lâacier naturel une tache, appelĂ©e la rose, qui prĂ©sente les couleurs de lâiris ; elle sâĂ©tend jusque vers les bords de la barre, et diminue dâintensitĂ© en sâapprochant du centre. Ce caractĂšre est infidĂšle pour juger de la bontĂ© de lâacier. Lâacier naturel est sujet Ă avoir des pailles, des gerçures et des doublures ; aprĂšs la trempe il est moins dur et moins cassant que les autres, ce qui le rapproche du fer; il a la propriĂ©tĂ© de se forger, et de bien se souder avec le fer ; câest pourquoi on le choisit pour habiller les outils i. Câest encore lâacier naturel qui est employĂ© dans les manufactures dâarmes et dans les arsenaux. 240. On fabrique lâacier naturel en France , dans un grand nombre de dĂ©partemens ; mais les principales aciĂ©ries sont situĂ©es dans ceux de lâIsĂšre, de la NiĂšvre, de la DrĂŽme, de la CĂŽte-dâOr et de la Garonne. Parmi les aciers naturels de France, celui de Rive est aussi estimĂ© que celui dâAllemagne. Il a du corps, il est facile Ă redresser, mĂȘme aprĂšs la trempe, ce qui le rend particuliĂšrement propre Ă 1 Habiller un outil, signifie revĂȘtir dâacier la partie tpi doit ĂȘtre tranchante. a3 9 la grosse coutellerie ; câest cet acier que lâon emploie dans cette foule dâateliers qui couvrent le Forez Loire. On trouvera dans diffĂ©rons ouvrages, des dĂ©tails sur la fabrication de lâacier naturel i. ACIER DE CĂMENTATION. 241. La fabrication de lâacier de cĂ©mentation diffĂšre de celle de lâacier naturel, en ce quâau lieu de combiner le charbon contenu dans la fonte, on introduit cette matiĂšre combustible dans du fer forgĂ©. Cette combinaison se fait dans de grandes caisses exposĂ©es Ă une haute tempĂ©rature. 242. Tous les fers forgĂ©s ne sont pas propres Ă fabriquer lâacier de cĂ©mentation; ceux par exemple qui cassent Ă froid ou Ă chaud donnent des aciers intraitables, ils se brisent sous le marteau, se gercent et se cassent Ă la trempe. Il est donc indispensable de connaĂźtre les fers qui conviennent le mieux Ă la fabrication de lâacier; et le gouvernement, qui en sentait toute lâimportance, ordonna des recherches sur cet intĂ©ressant objet en 1780, M. de Grignon fut chargĂ© de faire dĂšs expĂ©riences, pour connaĂźtre quelles Ă©taient 1 EncyclopĂ©die mĂ©thodique, tom. i er ., pag. 4& 1 2 - SidĂ©rotechnie,tom. 4 , Annales des arts, etc., tom. 19, pag. il3 et 245 ; tom. 5l, pag. i6t. Journal des mines, tom. i 3 , pag. 194 ; tom. l 5 , pag. 271. Choix desfers de France pour la cĂ©mentation. I * 4 ° les provinces de France qui fournissaient les fers les plus propres Ă ĂȘtre convertis en acier i. On rĂ©unit des fers des dĂ©parterriens de lâAr- riĂ©ge , des PyrennĂ©es-Orientales, de lâIsĂšre , du Haut et du Bas-Rhin, du Doubs, de la Haute- Marne, de lâAube, de lâIndre, etc. ; et, pour servir de terme de comparaison, on se procura aussi des fers de SuĂšde, dâEspagne, de Russie et de SibĂ©rie. Tous ces fers furent rĂ©duits au mĂȘme Ă©chantillon et placĂ©s dans une caisse de cĂ©mentation -. les fers de diffĂ©rentes qualitĂ©s Ă©prouvĂšrent des modifications dĂ©pendantes de leur caractĂšre particulier. Les fers des dĂ©partemens du Haut et du Bas- Rhin furent ceux de France qui produisirent les aciers les plus fins pour la pĂąte; mais ces aciers nâĂ©taient pas aussi nets que ceux qui provenaient des fers des dĂ©partemens de la Marne et de lâAube. En gĂ©nĂ©ral, les fers les plus doux, tels que ceux de SuĂšde et du dĂ©partement de lâIndre, ont donnĂ© des aciers beaucoup plus vifs que les fers durs. Les fers de SibĂ©rie ont fourni un acier trĂšs-dur et mĂȘme dĂ©fectueux ; ceux dâEspagne ont donnĂ© un acier propre Ă des ouvrages qui exigent un beau poli. M. de Grignon conclut que tous les fers de France ne peuvent pas ĂȘtre convertis en acier de cĂ©mentation ; mais quâil en est beaucoup qui, Ă©tant fabriquĂ©s avec soin, peuvent en fournir de trĂšs-fin. i Journal de physique, septembre J782. 34 * Les fers qui ont Ă©tĂ© reconnus les plus propres Ă la cĂ©mentation provenaient des provinces comprenant les dĂ©partemens dont les noms suivent 1. Haut et Bas-Rhin. 2. Haute-Marne. 3 . Haute-SaĂŽne. 4. Aube. 5. IsĂšre. 6. CorrĂšze. 7. lâyrĂ©nnĂ©es-Orientales. 8. ArriĂ©ge. 9. Doubs. 10. Moselle. 11. Indre. 12. CĂŽte-dâOr. Les fers de la CĂŽte-dâOr donnent de mauvais aciers ; il faut en excepter les fers que fournissent les forges voisines de la Haute-SaĂŽne, qui emploient, les minĂ©rais de ce dernier dĂ©partement. RĂ©aumur avait pensĂ© que les caractĂšres qui se rencontrent dans la cassure des fers, pouvaient servir Ă indiquer Ă lâavance les qualitĂ©s de lâacier ; il avait Ă©tabli sept nuances qui formaient autant de classes, dans lesquelles tous les fers venaient se ranger 1. Nous faisons observer que ces caractĂšres peuvent varier, selon les opĂ©rations auxquelles ces mĂȘmes fers ont Ă©tĂ© soumis. 343. La cĂ©mentation se fait dans une ou plusieurs caisses, dâune longueur proportionnĂ©e Ă celle des barres de fer que lâon veut convertir en acier ; les caisses se construisent en briques rĂ©fractaires , dans un fourneau capable de recevoir un grand coup de feu. On ne fait pas usage de caisses en fer laminĂ©, 1 Arts de convertir le fer en acier, 5'. me'raoire, pag. 152. 3 r Travail. Ma parce que le mĂ©tal serait promptement dĂ©truit, soit par son oxidation, soit par sa combinaison ayec le charbon. La construction et les formes des fourneaux sont dĂ©crites dans plusieurs ouvrages i . On place dans le fond des caisses un lit de poussiĂšre de charbon, dâau moins o m oi4 6 lignes dâĂ©paisseur, que lâon bat fortement. On met sur cette couche un premier rang de barres dâĂ©gale Ă©paisseur, sĂ©parĂ©es les unes des autres de quelques lignes, pour que la poussiĂšre de charbon puisse pĂ©nĂ©trer entre les barres et en toucher les parties latĂ©rales ; on recouvre ce rang dâune seconde couche de charbon, et on la charge dâun second rang de barres qui croisent les premiĂšres; on continue ainsi, lit par lit, en ayant toujours soin que les barres ne se touchent pas. On met, en dernier lieu , une couche de charbon de o m ,o 54 i 2 pouces dâĂ©paisseur environ , et on ferme la caisse, pour empĂȘcher que le charbon ne se brĂ»le par le contact de lâair ; pour y parvenir, on couvre la caisse avec une couche de sable fin dâau moins o m ,o 54 i 2 pouces dâĂ©paisseur, et on mouille pour mieux tasser Ă la pelle. Le tout ainsi disposĂ©, on met le fourneau Ă feu, en employant la houille ou le bois ; on Ă©lĂšve la tempĂ©rature entre 8o° et 90° du pyromĂštre de'Wegd- 1 Voyages meâtal. de Jars, tom. i cr ., pag. i 52, plancli. 8 e . SidĂ©rotechnie, tom. 4, pag. 27, plancli. 69, fig. M et suiv. Avis aux ouvriers en fer sur la fabrication de lâacier, pag. x 3 . _' *43 wood ; alors les caisses rougissent ; on entretient le feu pendant six jours et six nuits; au bout de ce temps, on retire des morceaux dâacier, par une ouverture pratiquĂ©e Ă lâextrĂ©mitĂ© des caisses, et qui reste bouchĂ©e durant le travail. Ces morceaux se nomment Ă©prouvettes ou tĂ©moins ; on juge par leur trempe et par leur cassure, si lâopĂ©ration est terminĂ©e. On abandonne le fourneau au repos ; et, aprĂšs son refroidissement, on retire les barres de fer qui alors sont converties en acier. Au sortir du cĂ©ment, le fer se nomme acier poule , ou acier boursoufflĂ©. Sa surface est ordinairement couverte dâampoules, et lâintĂ©rieur paraĂźt spongieux; effets qui ne sont dus quâau dĂ©gagement dâun fluide Ă©lastique. Si lefĂšunâapas Ă©tĂ© assez fort, le charbon nâa pas pĂ©nĂ©trĂ© dans le centre des barres, et le fer nâest pas converti entiĂšrement Ă lâĂ©tat dâacier ; si au contraire il a Ă©tĂ© trop violent, lâacier devient trĂšs- fragile Ă la trempe ; les deux extrĂȘmes de tempĂ©rature qui fournissent ces rĂ©sultats sont 75°' et 100° du pyromĂštre.. 244. ThĂ©orie. Nous avons dĂ©jĂ vu que lâacier nâest que la combinaison du charbon avec le fer ; 011 en acquiert la preuve dans la cĂ©mentation, puisque le fer se trouve dans la caisse, entourĂ© de charbon seulement. Dans la cĂ©mentation, exĂ©cutĂ©e comme on vient de lâexpliquer , le fer a augmentĂ© de poids si par exemple on a logĂ© 100 kil. de fer dans les caisses, on en retire ioikil., 5 o Ă lâĂ©tat 3 44 dâacier ; ainsi il faut admettre quâĂ une haute tempĂ©rature le charbon pĂ©nĂštre dans le mĂ©tal. La pĂ©nĂ©tration du charbon ne pouvant sâopĂ©rer que de la surface au centre, il sâensuit que les tranches supĂ©rieures doivent contenir plus de charbon que celles du centre, et quâil faut plus de temps pour cĂ©menter les gros barreaux, que pour cĂ©menter les petits. RĂ©aumur a prouvĂ© que, sâil fallait douze heures pour cĂ©menter une barre de o m ,oi 35 6 lignes dâĂ©paisseur, il fallait 36 heures pour cĂ©menter, jusquâau centre, une barre de o 1 ",027 12 lignes. PropriĂ©tĂ©s et 246. Lâacier poule ne peut ĂȘtre employĂ© sans avoir Ă©tĂ© forgĂ©; il faut rapprocher, Ă coups de marteau , et .souder Ă chaud les parties que le fluide Ă©lastique avait sĂ©parĂ©es ; câest aprĂšs lâaction du martinet quâil prend un gvain lin, et quâil est rĂ©pandu dans le commerce. Lâacier de cĂ©mentation qui a Ă©tĂ© forgĂ© a le grain Ă©gal dans sa cassure ; il est plus dur et plus cassant que lâacier naturel, et il prend un plus beau poli. On lâemploie dans toutes les circonstances qui exigent les qualitĂ©s quâon vient de dĂ©tailler on peut donc en faire des limes, des rĂąpes, des marteaux ordinaires, des Ă©tampes , des emporte-piĂšces, des burins, des forets, etc. Lieux de fabrication. On fait de lâacier de cĂ©mentation dans un grand nombre de dĂ©partemens , on cite les aciĂ©ries de {Loire; de NĂ©- ronville {Loiret; de Moulerhausen {Moselle; et celle de St-Denis {Aude, comme fournissant de bons produits. MS ACIER FONDE. 246. Histoire. La mĂ©thode de fabriquer lâacier fondu est une dĂ©couverte faite par Huntsmauu, de Scheffield, en 1750. Son procĂ©dĂ©, quoique trĂšs- simple, demeura secret, et les anglais furent les seuls qui fournirent cet acier Ă lâEurope entiĂšre jusquâen 1804. Peu de temps aprĂšs cette dĂ©couverte, le gouvernement français proposa des encouragemens Ă nos manufacturiers, et ses demandes rĂ©itĂ©rĂ©es demeurĂšrent sans succĂšs. En 1788, M. Chalut, officier dâartillerie, publia quâon pouvait obtenir de lâacier fondu, eu employant du 1 2 verre, exceptĂ© celui dans lequel entre du plomb ou de lâarsenic 1. Vers 1799, le professeur de chimie de lâĂ©cole de MĂ©ziĂšres Clouet, fit connaĂźtre la possibilitĂ© de fondre lâacier, et mĂȘme de convertir le fer en acier fondu, par une seule opĂ©ration. Ce chimiste distinguĂ© poussa trĂšs-loin les recherches quâil fit sur ce sujet, et publia toutes ses expĂ©riences 2. Mushet employĂ© dans les fonderies de Clyde prĂšs de Glasgow , obtint une patente, en date 1 Annales de chimie, tom. 19, pag. 38. Journal de physique, tom. 33, pag. 46. 2 Journal des mines, tom. 9, pag. i ro . Rapport Ă lâInstitut, du 16 messidor an VI, Annales de chimie, tom. 28, pag. 19. MĂ©moires de lâInstitut, tom. 2, pag. 81. ProcĂ©dĂ© de Huntsmann. a46 du i 3 novembre 1800, pour la fabrication de l'acier fondu, par des procĂ©dĂ©s particuliers. M. Poncelet, dont le nom est si connu, sâest formĂ© sous M. Clouet, et a acquis du savant chimiste des connaissances profondes dans la sidĂ©rurgie. Cet artiste habile Ă©leva Ă LiĂšge, une fabrique dâacier fondu, dans laquelle il prĂ©pare le mĂ©tal dont il a besoin pour faire toutes ses limes, qui sont une branche trĂšs-Ă©tendue de son commerce. Lieux de fabrication. En 1807, la sociĂ©tĂ© dâencouragement proposa un prix de 4000 francs, pour la fabrication en grand de lâacier fondu ; ce prix fut accordĂ© Ă M. Poncelet, de LiĂšge. Peu de temps aprĂšs vers 1810 , on vit crĂ©er plusieurs Ă©tablissemens, travaillant en acier fondu, dont les principaux sont ceux dâAlais Gard, et de Carcassone Aude. Une sociĂ©tĂ© de Loire r, fit Ă©lever une aciĂ©rie au Chambon , et en confia la direction Ă un anglais, le sieur James Jackson. Enfin, en 1818, un Ă©tablissement plus important a Ă©tĂ© créé dans le mĂȘme dĂ©partement 2, et les succĂšs quâon y a obtenus honorent dâautant plus son directeur M. Baunier, ingĂ©nieur des mines, que ses produits ne laissent rien Ă dĂ©sirer. 247. Par le procĂ©dĂ© de Huntsmann, on emploie de lâacier naturel ou de cĂ©mentation j on casse les 1 MM. Robin-Peyret et compagnie. 2 A la BĂ©rardiĂšre, propriĂ©taire M. Milleret. 2 47 barrĂ©s dâacier en petits fragmens ; on les introduit dans un creuset dâargile avec une certaine quantitĂ© de verre pilĂ© et de chaux en poudre. Le creuset Ă©tant rempli, on le lute, et on le porte dans un fourneau Ă vent, dont la tempĂ©rature est Ă©gale Ă celle qui serait nĂ©cessaire pour souder le fer. Lâacier Ă©tant fondu, on lâagite avec une verge de fer pour opĂ©rer le mĂ©lange, puis on le jette en moule pour en obtenir de petits objets de bijouterie; ou bien on verse la matiĂšre dans des lingotiĂšres en fer ; les lingots sont ensuite forgĂ©s et rĂ©pandus dans le commerce sous les noms d'acier fondu ou dâacier Huntsmann i. 248. Pour obtenir de lâacier fondu par le procĂ©dĂ© de Clouet, on opĂšre ainsi quâil suit Chaux carbonatĂ©e. 2 parties. Argile calcinĂ©e. 2 Fer doux en fragmens. ... 6 On introduit ce mĂ©lange dans un creuset dâargile; on le chauffe dans un fourneau Ă vent, jusquâau blanc ; 011 lâentretient dans cet Ă©tat, pendant quelques heures; puis on coule dans une lingotiĂšre en fer. Clouet a encore rĂ©ussi Ă former de lâacier, en fondant ensemble les matiĂšres suivantes Verre pilĂ©. 1 partie. Charbon pulvĂ©risĂ©. 1 Fer doux en fragmens. . â. . . 3 o ProcĂ©dĂ© de Glouet. 1 Voyage mĂ©tallurgĂąjue de Jars,tom, i ; pag. 257. 248 Ces rĂ©sultats ne sont pas les seuls le meme savant a aussi traitĂ© des mĂ©langes particuliers de fonte et dâoxide de fer , de fonte et de fer forgĂ©, dâoxide de fer et de fer, dâoxide de fer et dâacier. Il a remarquĂ© que lâoxide et le fer ne sâunissent pas intimement, quâun cinquiĂšme de fonte suffit pour rendre le fer acier, quâun sixiĂšme dâoxide ramĂšne lâacier ordinaire Ă lâĂ©tat de fer i. Tous ces diffĂ©rens modes de fabrication ne sont point exĂ©cutĂ©s en grand. ProcĂ©dĂ© 24g. Mushet est parvenu Ă fabriquer de lâacier de Mushet. fondu en grand , en traitant des mĂ©langes variĂ©s de fer et charbon , dont nous citerons les principaux Fer mallĂ©able en fragmens. Coak, ou carbure de fer. Le fer mallĂ©able peut ĂȘtre remplacĂ© par de la ferraille oxidĂ©e ; dans ce cas, lâauteur augmente la quantitĂ© de coak, quâil prĂ©fĂšre au charbon vĂ©gĂ©tal. On introduit ce mĂ©lange dans des creusets capables de rĂ©sister Ă une haute tempĂ©rature ; la matiĂšre entre en fusion et on la coule en lingots ou dans des moules. Tritoxide de fer. Coak, ou carbure de fer. 1 RĂ©sultats dâexpĂ©riences sur les diffĂ©rens Ă©tats du fer, par Glouet, â Journal des mines, tom. 9, pag. j re . 2 49 Le fei* doux ou la ferraille peut ĂȘtre remplacĂ© par des minerais riches en fer ; on les grille, on les pulvĂ©rise j et on en fait, avec le coak, un mĂ©lange 1 que lâon traite comme la premiĂšre composition. Le mĂȘme chimiste fabrique encore de lâacier fondu, en remplaçant le charbon par du verre, de lâargile, de la chaux carbonatĂ©e, etc. On voit donc que, par les procĂ©dĂ©s de Mushet, en variant les proportions de la matiĂšre charbonneuse , ou en la remplaçant par des flux, on peut obtenir diffĂ©rentes qualitĂ©s clâacier, aussi variĂ©es que les diffĂ©rentes espĂšces de fer ou de fontes peuvent lâĂȘtre entre elles t. 25o. Le mode de fabriquer lâacier fondu , soit au ProcĂ©dĂ© suivi Chambon, soit Ă la BĂ©rardiĂšre Loire, repose sur ^i^B^rdiĂšre! le mĂȘme principe, et il offre peu de diffĂ©rence dans les deux Ă©tablissemens, oĂč on fabrique lâacier de cĂ©mentation pour le fondre ensuite. Tous les fers forgĂ©s ne sont pas propres Ă produire lâacier fondu. M. Poncelet avait dĂ©jĂ trouvĂ© que v les fers de Gincla Aude, et ceux de Duren ancien dĂ©partement de la RoĂšr , lui fournissaient les meilleurs aciers. Au Chambon, on fait usage des fers de la Haute- SaĂŽne; Ă la BĂ©rardiĂšre, on nâemploie que des fers de Beaupertuis IsĂšre, et ceux-ci sont obtenus des fontes du fourneau de S'VHugon, alimentĂ© par le minĂ©ral dâAllevard n°. io5. 1 Annales des arts et manufactures, tom. 7, pag. 249; ou BibliothĂšque britannique, tom. 18, pag. 875 ; ou Annales de chimie, tom. 4 l 1 pag- 178. 3a a5o Les barres de fer Ă©tant cĂ©mentĂ©es, on les casse en petits morceaux carrĂ©s ; on en examine le grain, pour classer ces fragmens selon la qualitĂ© dâacier quâon -veut fabriquer ; puis on en remplit des creu- , sets rĂ©fractaires qui ont o m , 16 de diamĂštre, suro m ,35 de hauteur, et qui peuvent contenir n Ă i5 kil. de matiĂšre. On opĂšre la fusion dans des fourneaux Ă vent dont le foyer est de forme quadrangulaire ; ils sont couverts par une portiĂšre faite dâune ou de deux briques rĂ©fractaires rĂ©unies par un chĂąssis en fer. Plusieurs fourneaux sont Ă cĂŽtĂ© lâun de lâautre , et les cheminĂ©es hautes de ia m . environ, sont logĂ©es dans lâĂ©paisseur du mur qui sert dâadossement. On place chaque creuset sur la grille dâun fourneau; ils y reposent sur des tourteaux ou supports en argile. On entoure les creusets avec du coak; et en moins de trois heures la matiĂšre est fondue. Alors on coule le mĂ©tal dans des lingo- tiĂšres en fer, oĂč il prend la forme dâun prismeâ octogone. Le lingot obtenu ressemble Ă une petite piĂšce dâaffinerie ; on le forge sous diverses qualitĂ©s et Ă©chantillons, pour ĂȘtre mis dans le commerce i. 2,5 1 . ThĂ©orie. II est facile de se rendre raison de ce qui se passe dans la fabrication de lâacier fondu. Si le composĂ© rĂ©sulte de la fusion de lâacier 1 Au Cbambon on ne fait quâune sorte d'acier fondu ; mais Ă la BĂ©rardiĂšre, on fabrique deux qualitĂ©s dâaciers; i°. lâacier fondu doux ; 2°, lâacier fondu vif. de cĂ©mentation, lâaciĂ©ration doit ĂȘtre attribuĂ©e Ă la combinaison prĂ©alable du charbon, combustible que lâanalyse fait retrouver. Lorsquâon fabrique de lâacier avec des cemens non-charbonneux ou des flux, il faut bien admettre que la conversion du fer en acier soit due Ă la prĂ©sence dâautres matiĂšres que lâanalyse chimique y fait dĂ©couvrir ces substances sont les mĂ©taux qui par leur mĂ©lange Ă lâĂ©tat dâoxide , formaient le flux terreux employĂ© ; ainsi dans ce dernier cas, au lieu dâavoir des aciers, regardĂ©s comme sous - carbures, on a de vĂ©ritables alliages. Telle est la thĂ©orie dâaujourdâhui i 823, appuyĂ©e sur des 'expĂ©riences qui sont loin dâĂȘtre nouvelles, puisque Rinmann avait dĂ©jĂ obtenu de lâacier sans charbon i. DâaprĂšs ces observations, on est en droit d'avancer , quâil existe deux causes dâaciĂ©ration bien distinctes. i°. Quâavec les cĂ©mens charbonneux on obtient de lâacier quâon doit considĂ©rer comme un proto- carbure de fer. a 0 . Quâavec des flux non-charbonneux, on forme aussi des aciers qui sont de vĂ©ritables alliages. 252. Lâacier comme le fer est susceptible dâentrer en combinaison avec divers mĂ©taux, tels que lâargent, lâor, le platine, le rhodium, lâiridium, lâosmium, le palladium, le chrome, etc. Des expĂ©riences faites en petit et rĂ©pĂ©tĂ©es en Ăź EncyclopĂ©die mĂ©thodique chimie, tom. i, pag. 4 2 8. PropriĂ©tĂ©s usage. 252 grand par MM. Stodart et Faraday, prouvent que lâacier combinĂ© avec o,or, et mĂȘme moins de lâun des mĂ©taux ci-dessus, forme des alliages que leurs propriĂ©tĂ©s rendent supĂ©rieurs aux aciers charbonneux i. et 2 d 3. Lâacier fondu est plus homogĂšne que tout autre, qualitĂ© quâil doit Ă lâĂ©tat liquide que lui a donnĂ© la fusion ; il est exempt de cendrures, ce qui fait quâil prend un beau poli. Il est peu soudable Ă cause de sa fusibilitĂ© ; en effet on ne peut le-chauffer quâau rouge cerise ; une chaude plus Ă©levĂ©e le ferait fondre, et câest Ă cette premiĂšre couleur quâon parvient Ă le souder avec le fer, en donnant Ă celui-ci une chaude suante ; mais il faut beaucoup de prĂ©cautions, et cette opĂ©ration est regardĂ©e comme exigeant toute lâadresse et le savoir dâun bon forgeur. Lâacier fondu doit ĂȘtre employĂ© pour les limes fines et superfines, les filiĂšres, les petits laminoirs dâorfĂšvre, les instrumens fins et tranchans, tels que les lancettes, les canifs, les bistouris, les rasoirs et pour les outils dont le tranchant doit ĂȘtre dĂ©licat. Nous avons Ă©tĂ© tĂ©moin dâexpĂ©riences faites Ă lâarsenal de Metz , sur lâemploi de cet acier dans la composition des instrumens des ouvriers en bois ; en suivant les prĂ©cautions indiquĂ©es, on est par- x Annales de chimie et de physique, tom. 1 5 , pag. 127. Idem. ... .tom. 21, pag. 62. Bxxltelin de la sociĂ©tĂ© dâencouragement, 19 e annĂ©e, pag. 313 . 253 âąvenu aie souder avec le fer; mais on remarquait toujours sur lâoutil des crevasses profondes, qui indiquaient dâune maniĂšre sensible les points de jonction de lâacier au fer. De tous les outils essayĂ©s, les planes et les ciseaux, au-dessous de o m ,027 i pouce de largeur, sont les seuls instrumens qui aient rĂ©sistĂ©. Sans doute que les ouvriers rĂ©ussiraient mieux Ă souder cet acier, sâils Ă©taient exercĂ©s Ă ce genre de travail; toutefois lâacier fondu ne pourra servir que pour les petits objets. QUINZIĂME LEĂON. De la trempe et du recuit de Vacier. â' Couleurs auxquelles on doit s'arrĂȘter pour obtenir une duretĂ© constante dans les outils. â ThĂ©orie de la trempe et du recuit de Vacier. â Trempe en paquet. Fabrication des limes Distinction de ces instrumens .â Choix de T acier. â Forme , taille et trempe des limes .â CĂ©mentation des scies, des grosses, limes , etc. dans les arsenaux. â CĂ©mentation des outils dans les parcs. â Moyen chimique pour distinguer le fer de l'acier. â Analyse de l'acier. 204. Lâacier qui vient dâĂȘtre forgĂ© nâest pas De la trempe, plus dur que le fer, et il se travaille de la mĂȘme maniĂšre ; mais avant de lâemployer comme instrument , on le durcit par lâopĂ©ration quâon nomme la trempe. 254 Il suffit, pouxâ tremper lâacier, de le faire passer dâune tempĂ©rature Ă©levĂ©e Ă une plus basse, en le plongeant chaud dans un milieu froid. Le refroidissement subit de lâacier ne change, en axicune maniĂšre, la nature du mĂ©tal ; il donne seulement une autre disposition Ă ses molĂ©cules , et lui transmet une si grande duretĂ©, quâaprĂšs lâopĂ©ration, lâacier entame tous les corps durs, Ă lâexception du diamant et des pierres scintillantes. La duretĂ© quâacquiert lâacier Ă la trempe , est toujours relative, i°. Ă lâĂ©lĂ©vation de la tempĂ©rature ; 2°. Ă la propriĂ©tĂ© conductrice de la substance dans laquelle il a Ă©tĂ© plongĂ© , ou autrement, en raison inverse de la longueur du temps Ă©coulĂ© pendant le refroidissement. Il suit de lĂ que, pour tremper lâacier, on peut le plonger dans de lâeau, de lâhuile, du suif, du mercure et dans un courant dâair froid ; tous ces corps jouissant diffĂ©remment de la propriĂ©tĂ© conductrice, doivent effectivement rendre lâacier plus ou moins dur. Lorsque la science Ă©tait encore au berceau, lâignorance la plus complĂšte accompagnait les opĂ©rations des artistes, et on voyait employer des mĂ©langes plus ou moins ridicules, que lâon composait avec des acides , des sels, du savon, du sable et particuliĂšrement avec des plantes aromatiques ; si le hasard faisait rĂ©ussir lâopĂ©ration, on lâattribuait Ă la prĂ©sence de ces substances Ă©trangĂšres câest de lĂ quâest rĂ©sultĂ© une foule de prĂ©para- rations long-temps demeurĂ©es secrĂštes, et dont on a55 rencontre des recettes dans les livres des anciens. Ces compositions nâont pas la moindre influence sur la bontĂ© de lâacier, comme lâa prouvĂ© RĂ©aumur. Lâacier ayant besoin dâune duretĂ© relative Ă lâusage auquel on le destine, il semblerait quâon dĂ»t le chauffer plus ou moins, et le plonger dans un corps plus ou moins conducteur ; mais il serait trĂšs-difficile dâavoir, pour des piĂšces un peu grosses , une duretĂ© constante et Ă©galĂ© ; on prĂ©fĂšre donc tremper lâacier pour lâobtenir trĂšs-dur dâabord, et diminuer ensuite cette duretĂ© par le recuit. 255 . Lâacier ayant acquis de la duretĂ© par un prompt refroidissement, on peut la lui enlever, et le rappeler Ă son premier Ă©tat, en rendant Ă ses molĂ©cules leur disposition primitive ; il suffit, pour produire cet effet, de lâexposer Ă lâaction du calorique ; câest cette opĂ©ration quâon nomme le recuit. Ainsi, si on expose un outil dâacier trempĂ© Ă une tempĂ©rature Ă©gale Ă celle qui a Ă©tĂ© employĂ©e pour opĂ©rer la trempe, on fait perdre Ă lâoutil toute la duretĂ© quâil avait reçue dans cette premiĂšre opĂ©ration. Si, au lieu de lui donner une tempĂ©rature Ă©gale Ă celle quâon lui avait communiquĂ©e dâabord, on lâexpose Ă un degrĂ© de chaleur moindre, lâoutil ne perdra quâune partie de sa duretĂ©. On pourrait atteindre le degrĂ© de recuit qui convient Ă chaque outil, en employant des pyromĂštres, pour avoir une duretĂ© constante ; mais les artistes ont des moyens plus simples, et qui demandent cependant beaucoup dâhabitude. Du recuit. 256 256 . Couleurs. Si on expose un morceau dâacier trempĂ© et dĂ©capĂ© Ă lâaction graduelle du calorique, on remarquera bientĂŽt que sa surface sâoxidera, et quâil prendra des couleurs, dont la variation et lâintensitĂ© seront relatives Ă lâĂ©lĂ©vation de tempĂ©rature et Ă la durĂ©e de lâopĂ©ration. Ce sont ces couleurs qui servent de guide aux artistes pour recuire lâacier, et lui laisser la duretĂ© quâil doit avoir. Nous les indiquerons dans lâordre quâelles se prĂ©sentent 1°. le jaune paille. 2°. le jaune. 3°. lâorange. 4°. le rouge. 5°. le violet. 6°. le bleu. 7°. le vert dâeau. 8°. le gris. Comme chacune de ces couleurs indique des tempĂ©ratures diffĂ©rentes, on peut facilement, en les observant, juger du degrĂ© auquel il convient dâamener les outils pour les recuire. Il faut cependant apporter beaucoup dâattention dans le recuit des piĂšces, parce que ces couleurs se succĂšdent avec une rapiditĂ© telle quâon pourrait outrepasser le point dĂ©sirĂ©. Lorsque lâartisle a peu dâexpĂ©rience, il emploie dâautres moyens, croyant obtenir des degrĂ©s cons- tans de tempĂ©rature ; il couvre son outil Ă recuire, soit avec de lâhuile, de la graisse ou du suif; ou bien il y pose, soit de la sciure de bois ou des substances animales son outil Ă©tant ainsi chargĂ©, il le porte dans le feu, avec prĂ©caution, et il le sort ^7 lorsque ces substances combustibles acquiĂšrent tel ou tel caractĂšre par lâaction du calorique. Ce mode, qui semblerait ĂȘtre le plus exact, offrant encore plus dâincertitude que le premier moyen , doit ĂȘtre abandonnĂ©. La piĂšce ou lâoutil Ă recuire , Ă©tant arrivĂ©e Ă la couleur convenable, on la laisse refroidir Ă lâair. 257. ThĂ©orie de lĂ trempe. La duretĂ© que prend lâacier dans la trempç, est difficile Ă expliquer ; et, de toutes les diffĂ©rentes thĂ©ories donnĂ©es pour rendre raison de ce changement dâĂ©tat, il nâen est aucune qui soit pleinement satisfaisante. On sait quâaprĂšs la trempe, lâacier a augmentĂ© de volume, que cette augmentation est dâautant plus forte que la masse est plus considĂ©rable, et que son refroidissement sâest opĂ©rĂ© plus promptement. De ces observations on conclut quâĂ lâinstant de lâimmersion, les molĂ©cules refroidies Ă lâextĂ©rieur se moulent sur celles du centre, qui sont dilatĂ©es; ce qui leur fait prendre des dimensions plus grandes quâelles nâauraient eues, si elles avaient Ă©tĂ© abandonnĂ©es Ă un refroidissement lent. Les molĂ©cules du centre se refroidissent aussi ; et, comme les couches extĂ©rieures sont, dans ce moment, Ă lâĂ©tat solide, elles sâopposent, par suite de leur attraction, au rapprochement des molĂ©cules du centre. Il semblerait donc que, dans lâacier trempĂ©, les 33 ThĂ©orie du recuit De la trempe en paquet. 258 molĂ©cules se trouvent dans un Ă©tat forcĂ© ; ce qui fait changer les propriĂ©tĂ©s du mĂ©tal. 258 . Lorsquâon recuit lâacier, on dĂ©truit la disposition particuliĂšre quâavaient prise ses molĂ©cules , en sorte quâon peut le ramener Ă son premier Ă©tat en le chauffant fortement. Pendant le recuit de lâacier, sa surface change âąde couleur avec la tempĂ©rature ; cet effet est dĂ» Ă iâoxidation du mĂ©tal, puisquâil est exposĂ© Ă lâaction de lâair, favorisĂ©e par celle du calorique ; nous en avons la preuve par les figures que lâon rencontre Ă la surface des lames de sahre de fantaisie, et quâon obtient en se servant dâune composition huileuse, avec laquĂšlle on forme des fleurs ou des or- memens, et en exposant la lame au feu, la partie couverte conserve son brillant mĂ©tallique, tandis que celle qui Ă©tait en contact avec lâair sâoxide. Lâacier blanchi qui a Ă©tĂ© recuit prĂ©sente donc Ă sa surface une couche dâoxide sur laquelle la lumiĂšre , en se dĂ©composant, peut produire, en raison de lâĂ©paisseur de lâoxide, huit couleurs diffĂ©rentes n°. 256 . Toutes les fois que lâon opĂšre la trempe, lâacier sâoxide dâabord dans le foyer; puis il se dĂ©cape dans le moment de lâimmersion. Les ouvriers appĂšlent dĂ©couvrir lâacier ce dĂ©capage quâon peut assimiler Ă cette autre opĂ©ration quâon nomme parer lâouvrage , parce que lâeffet qui en rĂ©sulte est le mĂȘme dans les deux cas. 25 g. Nous avons vu que, pour opĂ©rĂšr la trempe ordinaire, il suffĂźt de plonger lâacier chaud dans 59 un milieu froid ; mais lâopĂ©ration de la trempe eu paquet en diffĂšre tellement, que cette expression est trĂšs-impropre ; nĂ©anmoins on doit la conserver, puisquâelle est consacrĂ©e. Lâobjet de la trempe en paquet est dâintroduire du charbon dans des piĂšces en fer, afin dâen aciĂ©rer la surface, pour la durcir ensuite. 11 nâest pas besoin alors de faire pĂ©nĂ©trer le charbon jusquâau centre de la piĂšce, comme cela se pratique dans la fabrication de lâacier de cĂ©mentation n°. 241 . LâopĂ©ration consiste Ă mettre les piĂšces quâon veut tremper, dans une caisse en tĂŽle, avec du charbon en poudre ; la poudre porte le nom de cĂ©ment; et la caisse dans laquelle on opĂšre se nomme paquet.. Les ouvriers nâemploient pas toujours le charbon seul pour servir de cĂ©ment ; ils font des mĂ©langes de suie et de substances animales, quelquefois ils ajoutent du verre pilĂ©, des sels de diffĂ©rente nature, des plantes aromatiques, etc. Les meilleurs cĂ©mens sont ceux dans lesquels il nâentre que du charbon, ou des matiĂšres qui en contiennent beaucoup. Travail. On remplit la caisse de cĂ©mentation, en stratifiant le charbon avec les piĂšces Ă cĂ©menter, et on procĂšde en tout de la mĂȘme maniĂšre que si on voulait faire de lâacier de cĂ©mentation, Ă lâexception cependant quâon ne chauffe pas aussi fortement, afin que le charbon ne pĂ©nĂštre les piĂšces quâĂ une petite profondeur; aussi, pour ce travail, peut-on faire usage de caisses en fer la mine. 2ĂO La caisse est fermĂ©e dâun couvercle Ă©galement en tĂŽle ; et toute la surface du paquet doit ĂȘtre recouverte dâargile gĂąchĂ©e, dans laquelle on a introduit du crotin de cheval pour lui donner du liant. Lorsque les piĂšces sont suffisamment cĂ©mentĂ©es, ce que lâon juge, soit par le temps que le paquet reste exposĂ© Ă lâaction du feu, soit par la couleur quâil prend, soit enfin en tirant un tĂ©moin, on enlĂšve le paquet charld, et on verse ce quâil contient dans de lâeau froide. Les piĂšces, refroidies promptement, acquiĂšrent de la duretĂ© dans la partie qui est entrĂ©e en combinaison avec le charbon, câest-Ă -dire, Ă la surface seulement. 260. Les piĂšces en fer ne sont pas les seules que lâon trempe en paquet on traite encore de la mĂȘme maniĂšre certaines piĂšces faites tout en acier, principalement lorsquâelles ont passĂ© au feu, lorsquâon veut leur faire acquĂ©rir une duretĂ© plus grande, et enfin lorsquâon veut les garantir des accidens auxquels elles sont exposĂ©es par lâaction du calorique et de lâoxigĂšne de lâair. AprĂšs cette cĂ©mentation les piĂšces en acier se gercent et se fendent beaucoup moins Ă la trempe 1. 1 SidĂ©rotechnic, tom. 4 > P a g- 8 el 149. a6i FABRICATION DES LIMES ET DES RAPES l. 261. Distinction. Dans le commerce, comme dans les ateliers, les limes sont distinguĂ©es en trois espĂšces, relativement Ă leurs grains PremiĂšre rudes ou dures, deuxiĂšme bĂątardes , troisiĂšme douces ou Jines. Ces trois espĂšces se divisent en sous- espĂšces PremiĂšre demi-rudes, deuxiĂšme demi-douces, troisiĂšme superjines. Les limes des trois espĂšces et des trois sous- espĂšces se distinguent encore en cinq variĂ©tĂ©s dont les noms sont pris de leur formes premiĂšre carrĂ©es , carreaux, carrelets et carrelet tes ; deuxiĂšme plates ; troisiĂšme triangulaires pu tiers - points ; quatriĂšme demi-rondes; cinquiĂšme rondes ou queues de rat. La bontĂ© des limes dĂ©pend de la nature de lâacier, de leur forme , de leur taille et de leur trempe. Acier. Les meilleures limes sont faites avec les aciers les mieux raffinĂ©s, puisque ceux dont le travail a Ă©tĂ© mal exĂ©cutĂ© ne prennent pas bien la trempe ; il faut encore employer Ă la fabrication de ces instrumens la sorte dâacier qui convient Ă lâespĂšce de lime. Forme. La forme des limes varie selon lâusage auquel on les destine; câest dâune bonne forme que dĂ©pendent la perfection et la cĂ©lĂ©ritĂ© du travail 1 Tout ce qui sera dit sur les limes est applicable aux. rĂąpes qui ne diffĂšrent des limes que par la forme des dents. 262 quâon exĂ©cute avec ces instrumens. On Ă©baudie la forme des limes en les forgeant en deux chaudes ; et on la finit Ă la meule ou Ă la lime, puis on recuit ces instrumens Ă©bauchĂ©s. Taille. AprĂšs avoir donnĂ© Ă lâacier non-trempĂ©, la forme de la lime, ainsi quâun lĂ©ger recuit, on pratique deux tailles sur la surface, Ă lâaide dâun ciseau et dâun marteau, ce qui Ă©tablit deux systĂšmes de hachures parallĂšles et croisĂ©es sous un angle de 45° pour les limes moyennes ou bĂątardes , et qui varie selon lâespĂšce. Dans lâopĂ©ration de la taille, on incline le ciseau en avant sous un angle de ro° avec la perpendiculaire, exceptĂ© pour les limes dures qui, dans leur premiĂšre taille, sont frappĂ©es perpendiculairement ; cette faible inclinaison du ciseau suffit pour relever la matiĂšre et former des aspĂ©ritĂ©s quâon nomme dents. Les rĂąpes se taillent avec un ciseau portant des poinçons, dont lâaction donne des trous triangulaires, et soulĂšve des dents de forme pyramidale Ă base triangulaire; La maniĂšre de tailler les limes est lente ; pour la rendre plus expĂ©ditive, on a imaginĂ© des machines Ă tailler , avec lesquelles on obtient des hachures rĂ©guliĂšres ; mais ces moyens mĂ©caniques ne peuvent convenir que pour une seule variĂ©tĂ© de limes i. i EncyclopĂ©die Arts et MĂ©tiers, tom. 8, pag. 5o. Machines Ă tailler les limes. Annales des Arts et Manufact., tom. a, pag. g4, planch. 4 e *; idem, tom. 16, pag. l54. Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'encouragement, i3 annĂ©e, pag. 5i. 263 La taille des limes sâexĂ©cute par-tout Ă la main ; on dresse Ă ce genre de travail des femmes et des enfans; et, lorsquâils sont Lien exercĂ©s, la taille quâils exĂ©cutent semblerait avoir Ă©tĂ© donnĂ©e par le secours dâune machine parfaite. 26a. Les limes Ă©tant destinĂ©es Ă opĂ©rer par frot- Trempe , âą . . -, . , des limes tement, a ronger, pour ainsi dire, doivent ĂȘtre pourvues dâune grande duretĂ© quâon leur communique par la trempe. La trempe sâopĂšre par deux procĂ©dĂ©s diffĂ©rens Ă la volĂ©e ou en paquet. A. la volĂ©e. La trempe Ă la volĂ©e est la plus simple elle consiste Ă faire cliaulfer les limes au rouge-cerise, lâune aprĂšs lâautre, et Ă les plonger de suite dans un milieu froid qui est ordinairement de lâeau sans mĂ©lange. Si les limes doivent ĂȘtre chauffĂ©es nues, on les place dans une mouffle, alors on Ă©vite seulement lâaction directe du feu, et non celle de lâoxigĂšne de lâair. Si les limes sont enduites pour ĂȘtre chauffĂ©es , on les place dans un foyer de forge ordinaire, ou prĂ©fĂ©rablement dans un petit fourneau Ă reverbĂšre, chauffĂ© au bois, comme cela se pratique aujourdâhui Ă Amboise Indre et Loire. Lâenduit prĂ©servateur dont on recouvre les limes est un cĂ©ment dont la composition varie beaucoup ; il doit avoir pour base du charbon ou des matiĂšres qui en contiennent; on en forme une pĂąte rĂ©sistante au feu, en y incorporant, soit de lâargile, de la lie de vin ou de biĂšre, soit du sang de boeuf, etc. Les limes, convenablement habillĂ©es, sont chauffĂ©es graduellement, pour sĂ©cher le cĂ©ment, puis on les porte au rouge-cerise ; et dans cet Ă©tat, elles sont plongĂ©es dans lâeau. En paquet. Pour exĂ©cuter la trempe des limes en paquet , on a une caisse ou des creusets ; on y range les limes avec de la poussiĂšre de charbon ; on place ces vaisseaux remplis dans un fourneau appropriĂ©, oĂč on chauffe les limes Ă la couleur dĂ©sirĂ©e, puis on les sort pour les plonger dans lâeau. AprĂšs la trempe, les limes sont nettoyĂ©es au sable fin, ou Ă lâeau acidulĂ©e ; ce dernier moyen est prĂ©fĂ©rable. Enfin on essuie les limes, et on les frotte dâhuile avant de les rĂ©pandre dans le commerce r. Cementation des scies des grosses limes, etc. Ce'mentation des outils dans les parcs. 263. Dans les arsenaux comme dans les autres usines des deux armes, on fabrique par Ă©conomie les limes dures dites carrĂ©es ou carreaux , rĂąpes Ă chaud , les scies, etc., en employant le fer seul. AprĂšs avoir donnĂ© aux instrumens la forme voulue, on les trempe en paquet n°. 25 g on trouvera les dĂ©tails de lâopĂ©ration dans lâouvrage de Manson 2, 264. Il semble que dans les parcs, il ne soit pas nĂ©cessaire de pratiquer la trempe en paquet, puisquâon nâentre pas en campagne, sans ĂȘtre pourvu de tous les outils nĂ©cessaires Ă la rĂ©paration du 1 EncyclopĂ©die Arts et MĂ©tiers, tom. 8, pag. 48. Annales des arts et manufactures, tom. 61, pag. aĂŽo. 2 TraitĂ© du fer et de lâacier, pag, 260. 265 matĂ©riel ; cependant il peut arriver quâon ait besoin, soit de rendre de la duretĂ© aux outils, soit dâen donner Ă des instrumens particuliers dont lâusage ne peut ĂȘtre prĂ©vu nous proposerons, pour lâun et lâautre cas , le moyen suivant qui est dâune exĂ©cution simple. Travail. On prend un morceau de toile dâĂ©toupe, dont la longueur soit un peu plus grande que celle des piĂšces quâon veut cĂ©menter, et dâune largeur proportionnĂ©e Ă la grosseur du paquet que lâon veut faire. On Ă©tend dâabord la toile sur le sol, puis on la recouvre de o m ,027 i pouce dâargile gĂąchĂ©e et bien tenace ; sur cette couche de terre on apporte le cĂ©ment, on y pose ensuite les piĂšces Ă aciĂ©rer; enfin on roule le tout pour en former une botte. A mesure que le paquet grossit, on garnit la surface des piĂšces avec du cĂ©ment car, sans cette prĂ©caution, elles seraient en contact avec la toile qui, par lâun de ses cĂŽtĂ©s, forme le centre, et par lâautre sert dâenveloppe. Le rouleau Ă©tant terminĂ©, on le lie avec du gros fil de fer, pour maintenir la toile, et on habille encore le tout avec de lâargile. Câest alors que le paquet est terminĂ© ; on le fait sĂ©cher graduellement, puis on le porte dans un foyer de forge, pour ĂȘtre chauffĂ© comme le serait une caisse en tĂŽle. Si on nâavait pas de forge disponible, ou que les piĂšces Ă cĂ©menter fussent plus grandes que les dimensions de la forge, on formerait un foyer en 34 a66 plein air, avec du bois arrangĂ© en bĂ»cher; et, aprĂšs avoir placĂ© le paquet sur le sommet' du tas de bois, on mettrait le feu Ă la base. Ce mode de cĂ©mentation peut ĂȘtre utilement employĂ© en campagne, et mĂȘme encore dans les arsenaux, lorsquâon a Ă tremper des piĂšces dont la longueur excĂšde celle du paquet. Il y aurait de lâĂ©conomie, dans les usines des deux armes, Ă renoncer Ă lâusage des paquets en tĂŽle pour y substituer le mode proposĂ©. Moyen pour Les acides sulfuriques et nitriques , lors mĂȘme d^lâacieT. ^ quâils sont Ă©tendus dâeau, ont une action marquĂ©e sur le fer et sur lâacier. Rimann est le premier qui ait observĂ© que, sur le fer poli, la tache causĂ©e j par lâaction de lâacide, est blanche; et que sur lâacier, elle est plus ou moins noire, ce quâil faut attribuer au charbon de lâacier mis Ă nu. Guiton a proposĂ© lâaction de lâacide nitrique comme un moyen simple de distinguer le fer de lâacier, et ce mode dâĂ©preuve est souvent en usage. Il est Ă faire observer que ceux des aciers qui sont uniquement le rĂ©sultat dâun alliage ne noircissent pas par lâaction des acides. Analyse. 265. Lâanalyse de lâacier est dâune facile exĂ©cution lorsque le charbon seul est interposĂ© entre j les molĂ©cules du fer ; tout le travail se rĂ©duit a j dissoudre le mĂ©tal pour isoler le charbon h procĂ©dĂ© gĂ©nĂ©ralement indiquĂ© consiste Ă dissoudre \ le fer par lâacide sulfureux Ă©tendu, en opĂ©rant ainsi quâil suit 267 On convertit lâacier en limaille ou en poudre, on en pĂšse une certaine quantitĂ©, on fait agir lâacide Ă froid, on sĂ©pare le prĂ©cipitĂ© du sulfite sulfurĂ©, soit par dĂ©cantation soit par filtration, on lave le rĂ©sidu charbonneux, on le traite par une solution de deutoxide de potassium pour en sĂ©parer le soufre provenant de la dĂ©composition de lâacide, on filtre, on lave le charbon, on le fait sĂ©cher et on le pĂšse. Le charbon se trouve rarement seul combinĂ© au- fer pour constituer ce mĂ©tal Ă lâĂ©tat dâacier; il est toujours accompagnĂ© de silicium, comme le prouvent plusieurs expĂ©riences ainsi dans lâanalyse des aciers, il faut rechercher la quantitĂ© de ce nouveau mĂ©tal. Pour y parvenir nous proposons le mode analytique suivant On remplacera lâacide sulfureux par lâacide nitro-hydro-chlorique formĂ© dans les proportions dâune partie dâacide nitrique contre trois dâacide hydro-chlorique, Ă©tendues de quatre parties dâeau. AprĂšs avoir pulvĂ©risĂ© ou limĂ© lâacier, on en pesera une certaine quantitĂ© que lâon placera dans un matras ou dans une fiole , on y versera du mĂ©lange dâacide Ă©tendu-, on abandonnera le vase Ă la tempĂ©rature ordinaire, jusquâĂ ce que tout le fer soit dissous , puis on affaiblira par une nouvelle quantitĂ© dâeau, afin de pouvoir sĂ©parer le dĂ©pĂŽt par le filtre; la matiĂšre isolĂ©e sera traitĂ©eĂą chaud par lâacide hydro-chlorique pur; le dĂ©pĂŽt lavĂ© convenablement sera un mĂ©lange de charbon et dâoxide de silicium; on le pesera, puis on le soumettra Ă lâaction de lâa- 268 eide nitrique concentrĂ© et bouillant jusquâĂ ce que le charbon disparaisse, enfin la silice inattaquĂ©e sera sĂ©parĂ©e, lavĂ©e et pesĂ©e. Les aciers peuvent encore contenir une partie des substances qui Ă©taient renfermĂ©es dans les minerais ou dans les fontes ; pour en obtenir la sĂ©paration on analysera ces aciers par des moyens semblables Ă ceux qui sont indiquĂ©s ailleurs no. 116 i. 1 TraitĂ© de chimie de M. ThĂ©nard, 4 e * volume. 26 9 CHAPITRE CINQUIĂME. I i i ART DU FORGERON. SEIZIEME LEĂON. Distinction des ouvriers en fers Forgeurs. â Cloutiers. â Serruriers. â Taillandiers. â Construction et nomenclature des forges permanentes. â Soufflet. âSa conservation.âInst rumens pour travailler le fer Ă chaud et Ă froid .â RĂ©ception des enclumes .â Combustible.âChoix et rĂ©ception de la houille.âSa conservation. Travail du fer Ă la forge et sur lâenclume Mode de gouverner le feu. â MĂąche-fer et fraisil. â Emploi du sable. â Couleurs du fer dans les chaudes. âEtirage et soudure du fer.âRĂšgles communes Ă ces deux opĂ©rations.âEcrouissement et recuit du fer. TRAVAIL du fer dans les arsenaux des deux ARMES. 266. Le fer qui est destinĂ© aux constructions, Distinction de* reçoit, dans les arsenaux des deux armes, les diffĂ©- ouvriers en fer. renies formes quâil doit avoir ; ce travail est exĂ©cutĂ© par des ouvriers que 1 on distingue en forgeurs , cloutiers, serruriers et taillandiers. Construction etnomenclature des forges. 2 7 ° Forgeurs. Ou comprend sous le nom de for- geurs tous les ouvriers qui travaillent Ă chaud les piĂšces en fer du matĂ©riel. ouvriers qui se font remarquer par leur savoir sont chargĂ©s de la direction des forges sous la surveillance des sergens ; ces attributions les font aussi appeler chefs de forge. Les forgeurs moins instruits travaillent sous les yeux des chefs de forge, ils doivent leur obĂ©ir et Ă©couter attentivement les leçons pratiques. Cloutiers. Lescloutiers sont des forgerons, qui fabriquent non-seulement les clous , mais ils font aussi les piĂšces de forge qui y sont analogues, tels que les petits boulons , les vis, etc. Serruriers. Les serruriers travaillent le fer Ă froid; mais, comme ils sont souvent obligĂ©s de courber et de souder des piĂšces, ils doivent savoir forger ; ils sont mĂȘme prĂ©fĂ©rables, pour le travail sur lâenclume, aux ouvriers qui ne sont que forgeurs , parce quâĂ©tant habituĂ©s Ă confectionner les ouvrages qui demandent de la prĂ©cision , ils finissent toujours mieux les piĂšces quâils forgent. Taillandiers. On donne le nom de taillandiers Ă des forgeurs occupĂ©s principalement Ă la fabrication et Ă la rĂ©paration des outils des ouvriers en bois. 267. Les forges employĂ©es par lâartillerie et par le gĂ©nie sont de deux sortes i°. Les forges ambulantes, dont on fait usage aux armĂ©es , et qui pour cette raison, sont nommĂ©es forges de campagne ; 2°. Celles qui sont montĂ©es dans les arsenaux, et qui, Ă cause de leur immobilitĂ©, sont appelĂ©es forges permanentes. Il ne sera question que de celles-ci. Les forges permanentes sont adossĂ©es aux murs des ateliers, elles se composent dâun massif en maçonnerie, dont la hauteur est de o m ,8 Ă o m g2 pieds 5 p°. Ă 2 pieds 9 p°. En Ă©levant le massif on construit une voĂ»te sur laquelle on place la pierre Ă eau. La surface intĂ©rieure de la forge ou lâĂątre est une plate-forme dont les parties latĂ©rales portent des petits murs qui servent Ă soutenir la hotte , le devant de la forge reste ouvert pour la facilitĂ© du travail. La tuyĂšre qui est en fer forgĂ©, est logĂ©e dans lâĂ©paisseur des murs latĂ©raux ; la surface intĂ©rieure de ceux-ci prend le nom de face de tuyĂšre ; cette face Ă©tant exposĂ©e Ă lâaction du calorique se dĂ©grade promptement, et pour la rĂ©parer sans compromettre la soliditĂ© de la construction supĂ©rieure, on forme un encadrement de tuyĂšre avec une bande de fer, dont les extrĂ©mitĂ©s sont repliĂ©es Ă angles droits. On place ordinairement deux foyers sous la mĂȘme hotte, par cette disposition on gagne une cheminĂ©e; chaque foyer est pourvu dâun soufflet, lâun Ă droite, lâautre Ă gauche; ces forges sont dites Ă deux feux ou doubles. 2 7 2 Les dimensions des forges simples et doubles sont les suivantes m. Largeur. 1,29s ou 4 pieds. Profondeur. 0,298 ou 4 pieds. Dimensions de lâĂątre pour les forges Ă . i Largeur. 2,786 ou 8 pieds 7 p>. Profondeur. 1,623 ou 5 pieds. 2 feux. Lorsquâon fabrique des piĂšces qui ne vont quâune seule fois au feu, comme de petits boulons, des vis ou des clous, une forge simple dont lâĂ tre est circulaire suffit pour occuper quatre ou six ouvriers qui doivent ĂȘtre distribues sur son pourtour ; ces forges portent le nom de forges de cloutiers. Soufflet. 268. La carcasse, ou charpente du soufflet, ancien modĂšle, est en bois ; elle se compose de trois planches et de trois chĂąssis. La planche du milieu est immobile , on lâappelle diaphragme ; les deux autres planches sont mobiles, nous les distinguerons en plan supĂ©rieur et en plan infĂ©rieur. Sur le devant du diaphragme, on fixe une partie en bois dâorme quâon nomme mujfle', le muffle porte un canal en fer forgĂ© et de forme conique qui prend le nom de buse. Le diaphragme et le plan infĂ©rieur sont percĂ©s chacun de deux ouvertures rectangulaires, qui sont fermĂ©es en dedans par des soupapes de bois , garnies en dessous dâune peau de chat, de liĂšvre ou de mouton. 2 7 3 I,e diaphragme et les deux autres plans sont en bois de peuplier, les trois chĂąssis sont en hois dâorme; ils sont composĂ©s chacun de trois piĂšces assemblĂ©es Ă tenons, chevillĂ©es et collĂ©es. Les parois du soufflet sont en cuir; on choisit celui de vache, parce quâil rĂ©unit, Ă lâĂ©paisseur qui en fait la soliditĂ©, la flexibilitĂ© nĂ©cessaire; il faut deux morceaux rĂ©unis par une couture quâon met sur le derriĂšre du soufflet dans le sens de la hauteur. La surface Ă©pilĂ©e, que le corroyeur nomme la Jleur , se place en dehors, la peau se cloue sur les bords du diaphragme , sur ceux des deux plans et sur les chĂąssis; les clous sont plantĂ©s Ă o m ,02y i pouce de distance sur les planches, et Ă o m , 162 6 pouces lâun de lâautre sur les chĂąssis; on garnit le mufle dâun morceau de cuir, tant pour sa conservation, que pour empĂȘcher la dĂ©gradation des bords du cuir des parois; on rĂ©unit les deux Ă©paisseurs, en plaçant une laniĂšre et une rosette, aussi en cuir, sous la tĂȘte du clou. Le soufflet est portĂ© par une bande Ă tourillons, fixĂ©e sous le diaphragme , et les tourillons entrent dans deux mon- tans latĂ©raux. Le plan infĂ©rieur est pourvu, au cĂŽtĂ© opposĂ© Ă la buse, dâune Ă©charpe Ă crochet; celui-ci reçoit la tringle dâun levier, et porte en mĂȘme temps le poids qui sert Ă faire descendre ce plan infĂ©rieur. Le soufflet est mis en jeu par un levier en bois quâon nomme la branloire. Un Ă©trier passe dans lâĂ©paisseur du bois, vers le tiers de sa longueur; il sâengage dans le crochet dâune verge de fer fixĂ©e au 35 1 2 74 plancher, La branloire est garnie Ă ses extrĂ©mitĂ©s avec des lamettes en fer liĂ©es Ă la tringle du soufflet et au tir an de branloire. La buse entre dans le pavillon de tuyĂšre, pouro m ,o8i 3 pouces de longueur, afin de bien verser son vent dans le foyer. Conservation du soufflet. Le cuir de la machine soufflante peut sâaltĂ©rer et se couper, lorsquâelle est en repos; câest pourquoi on tend le soufflet, câ-est-Ă -dire, quâon dĂ©veloppe le cuir pour dĂ©truire tous les plis, ce qui devient facile au moyen dâun crochet qui tient Ă la verge de fer fixĂ©e au plancher. Le cuir, ainsi exposĂ© Ă lâair, perd de sa souplesse ; pour la lui rendre, on dĂ©monte le soufflet chaque annĂ©e ; on le brosse dâabord pour enlever la poussiĂšre qui le couvre, puis on lâexpose au soleil, et on le frotte avec un linge imprĂ©gnĂ© dâhuile de poisson qui a la propriĂ©tĂ© dâassouplir le cuir; quelquefois on ajoute du beurre Ă cette huile. On conserve en magasin plusieurs soufflets destinĂ©s Ă remplacer ceux qui viendraient Ă crever, on lĂ©s suspend Ă une poutre par leur plan supĂ©rieur, de maniĂšre que ce plan soit horizontal ; le plan infĂ©rieur, par son poids, tend le cuir qui devient exempt de plis ; enfin on le graisse dans cette position i. 1 M. Borgnis, composition des Machines, p. 388 , pl. 29. Side'rotechnie , tom. 2, pag. 108, planch. 27. Soufflet de forge de campagne, table de Gribeauval, tom. 2, pag. 192, planch. 20 e . 2 7 5 DĂSIGNATION DES INSTRUMENS. 269. Les instrumens ou outils destines Ă travailler le fer, sont singuliĂšrement variĂ©s ; nous lĂšs distinguerons' i°. En outils de forge servant ; 2°. En outils de forge, employĂ©s pour donner au mĂ©tal, sur lâenclume, les formes quâon dĂ©sire obtenir ; 3 °. Enfin, en outils destinĂ©s Ă travailler le fer Ă froid. 270. Les outils servant au foyer sont Outils nĂ©cessaires au foyer. La pelle Ă charbon. La pellette. LâĂ©couvette. _ . la forme; 2°. la taille; 3 °. la duretĂ©; 4 0 . la qualitĂ© de lâacier. Forme. Les limes ne doivent pas ĂȘtre faussĂ©es ou voilĂ©es, dĂ©faut donnĂ© par la trempe, lorsquâelles ont Ă©tĂ© mal forgĂ©es, ou brĂ»lĂ©es au recuit. La variĂ©tĂ© de limes dites plates doit avoir sa surface lĂ©gĂšrement convexe. Taille. La taille doit ĂȘtre telle que les sommets dĂ©s dents ne soient pas rangĂ©s sur des lignes parallĂšles Ă Taxe de lâinstrument, mais bien se croisant, dâune hachure Ă lâautre, et placĂ©s sur des 283 diagonales, formant avec lâaxe un angle de ib°. Ă .20°. DuretĂ©. La duretĂ© dans les limes est recher- cliĂ©e ; on juge de cette qualitĂ©, lorsque lâinstrument ne blanchit pas Ă lâusage. La duretĂ© doit ĂȘtre Ă son maximum dans les limes fines ; mais les limes rudes, pourvues de la mĂȘme duretĂ©, perdraient bientĂŽt leurs longues dents, sans un lĂ©ger recuit Ă lâhuile, que lâouvrier intelligent sait donner au besoin. Ainsi les limes qui sâĂ©grainent Ă lâessai, peuvent ĂȘtre reçues et distribuĂ©es aux- bons ouvriers. QualitĂ© de lâacier. Pour sâassurer que les limes sont faites dâacier pur et bien raffinĂ©, on prend une lime au hasard dans celles quâon propose ; on la casse dâabord pour examiner si la matiĂšre est bien homogĂšne, puis on en forge un morceau auquel on fait subir lâĂ©tirage, le corroyage et la trempe. Ces opĂ©rations rĂ©pĂ©tĂ©es par comparaison, indiquent si les limes usĂ©es sont susceptibles dâĂȘtre retaillĂ©es plusieurs fois, et si enfin, leur acier pourra servir Ă faire une foule de petits outils dont on a besoin dans les boutiques des arsenaux ou des manufactures. Les limes faites dâacier de cĂ©mentation, ne jouissent pas comme les autres de celte importante propriĂ©tĂ©, de passer plusieurs fois au feu, et de reprendre leur duretĂ© primitive par un refroidissement subit. 290. Les limes reçues doivent ĂȘtre enveloppĂ©es Conservation dans du papier plutĂŽt que dans de la paille. Le papier doit ĂȘtre gris, point ou peu collĂ©, huilĂ© et sĂ©chĂ© au four ou Ă lâĂ©tuve ou fait des paquets avec les limes dâune mĂȘme sorte, et ces paquets sont placĂ©s dans des cases Ă©tablies eu un endroit sec. 29 r. Marteaux. Les marteaux des serruriers dans les arsenaux sont au nombre de deux ils portent les noms de gros et de petits rivoirs ; le plus fort pĂšse o k ,48 Ă o k ,55 et le plus petit est du poids de o l ,36 Ă o k ,42. Leur forme est la mĂȘme que celle des rivoirs de forge, seulement les arĂȘtes et leĂ© angles y sont plus prononcĂ©s. 29a. Ciseaux et burins. Les ciseaux et les burins sont des outils acĂ©rĂ©s destinĂ©s Ă enlever Ă froid les parties excĂ©dentes laissĂ©es sur les piĂšces de forge, pour faciliter lâajustage de ces piĂšces. 293. Poinçons. Les poinçons Ă froid sont des instrumens prismatiques en acier, dont la base est trempĂ©e; on 11e les emploie que pour percer la tĂŽle, ou les piĂšces de peu dâĂ©paisseur, comme les bandeaux dâapplicage. 294. FiliĂšres. Les filiĂšres sont des intrumens dâacier, ou de fer trempĂ© en paquet; elles sont destinĂ©es Ă former les pas de vis ; il y en a de simples et de doubles. 2g5. Tarauds. Les tarauds sont des outils dâacier- employĂ©s Ă faire des filets de vis dans les Ă©croux en fer, et en gĂ©nĂ©ral dans les mĂ©taux qui doi- 285 vent recevoir des vis ; ainsi les tarauds font les pas des Ă©croux, et les filiĂšres font ceux des vis qui entrent dans les Ă©croux. 2g6. Forets. Les forets sont des pointes dâacier taillĂ©es Ă pans, pour entamer le fer plus facilement et y percer des trous ; ils agissent diffĂ©remment des poinçons ceux-ci font leur trou en comprimant la matiĂšre , les autres se forment un passage en lâenlevant. 297. Les forgerons emploient le charbon de Combustible, terre houille, charbon minĂ©ral, parce quâil dĂ©gage plus de calorique que le charbon vĂ©gĂ©tal ; cependant, lorsquâon campagne on manque de houille , on peut la remplacer par du charbon de bois ; si on nâa pas de ce dernier, on le fabrique soi-mĂȘme 1 ; pour mettre Ă profit tout le calorique qui sâen dĂ©gage , on garnit et on couvre le foyer avec une bouillie composĂ©e de menu charbon et dâargile dĂ©layĂ©e dans de lâeau par cette prĂ©caution on perd moins de combustible. RĂ©ception de la houille. Toutes les houilles ne conviennent pas Ă la forge. Celles qui sont sulfurĂ©es doivent ĂȘtre rejetĂ©es; il est facile de les reconnaĂźtre, par la prĂ©sence des schistes dans lesquels sont engagĂ©s les sulfures de fer ce sont ces pierres que les ouvriers nomment char mine. La houille destinĂ©e au travail du fer est connue sous le nom de houille Ă marĂ©chal ; elle est grasse, 1 Voyez notre leçon sur l'art du charbonnier. 286 collante, et se soutient en voĂ»te dans le foyer; quelquefois les sulfures que cĂ©s houilles contiennent sont dissĂ©minĂ©s de maniĂšre Ă ne pas ĂȘtre aperçus ; mais on reconaĂźt facilement leur prĂ©sence en les faisant brĂ»ler en petite quantitĂ© sur des charbons ardens durant la combustion, elles rĂ©pandent une fumĂ©e blanchĂątre , ayant une odeur dâacide sulfureux. On doit choisir celles qui nâen dĂ©gagent point, ou qui en dĂ©veloppent le moins Ă lâessai n°. 32 . Conservation de la houille. La houille novel- lement extraite du sein de la terre doit ĂȘtre exposĂ©e en plein air pendant quelque temps, parce quâĂ©tant mouillĂ©e par les pluies , les pyrites fer sulfurĂ© quâelle contient se dĂ©composent par ce double contact, et passent, soit Ă lâĂ©tat de sulfites, soit Ă celui de sulfates solubles qui sont entraĂźnĂ©s par les eaux pluviales. Lâapprovisionnement pour les besoins dâun arsenal doit se faire pour quatre Ă cinq mois seulement ; car, par une plus longue exposition Ă lâair, la houille se convertit en une sorte dâhumus , et perd sa propriĂ©tĂ© combustible. Câest cet Ă©tat que les ouvriers expriment en disant que la houille est Ă©ventĂ©e. Si on est forcĂ© de sâapprovisionner pour un temps plus long, comme dans un cas de siĂšge, on logera la houille dans un lieu couvert i. 1 MĂ©moires sur la fabrication des Armes portatives M. Cotty, pag. 16. a8 7 , an8. Le foi-geuiâplace son fer de maniĂšre que le Mode Jegou- , verner le feu. vent lancĂ© par la tuyere passe dessous la barre si le vent portait directement sur la piĂšce Ă chauffer, le cĂŽtĂ© de la barre qui regarde le contre-vent chaufferait trop ; il passerait au blanc , tandis que celui qui ferait face Ă la tuyĂšre serait seulement rouge. Le pourtour du foyer doit ĂȘtre arrosĂ© Ă lâinstant que le fer commence Ă . chauffer, afin de concentrer le calorique sur la piĂšce que lâon soumet Ă son action. En mĂȘme temps quâon arrose , on relĂšve le charbon vers le centre ; cette opĂ©ration se nomme rassembler le jeu. On jette encore de lâeau sur la surface de la houille enignition pour en augmenter la combustion. On voit que lâarrosage a pour but i°. De concentrer le calorique; 2°. Dâactiver la combustion de la houille. Câest encore pour remplir ce-mĂȘme but que le chef de forge doit conduire son feu de maniĂšre que le charbon fasse , au-dessus du fer, une voĂ»te qui retienne une grande quantitĂ© de calorique rayonnant. La houille qui a perdu sa matiĂšre combustible MĂąche-fer et est en masse ou Ă lâĂ©tat de poussiĂšre dans le preâ mier cas, on la nomme mĂąche-fer , elle contient beaucoup dâoxide de fer, et lorsque cette subs- ' tance est divisĂ©e, on lâappelle fraisil , et par corruption, frĂ©sil , frasier. Le mĂąclie-fer et le fraisil portent aussi le nom de crasse de forge. 299. On s'oppose Ă la combustion du fer, en Emploi du sable. 288 projettant sur la surface du foyer, un mĂ©lange composĂ© dâoxides de silicium, de calcium et dâaluminium. Ce composĂ© ternaire se trouve tout formĂ© dans les sables terreux ; il entre en fusion Ă la tempĂ©rature de la forge ; Ă©tant fondu, il coule sur le mĂ©tal, et y produit deux effets i°. Il dissout lâoxide de fer qui couvraitla piĂšce ; le composĂ© quaternaire qui en rĂ©sulte Ă©tant plus fusible que le prĂ©cĂ©dent, se rĂ©pand plus aisĂ©ment sur toute la surface du mĂ©tal ; a°. La piĂšce, ainsi recouverte, est garantie de lâoxidĂ tion et de la combustion, par lâenduit vitreux qui devient un obstacle Ă lâaction de lâair. La matiĂšre vitreuse qui dĂ©coule du fer fortement chauffĂ©, sâunit avec le rĂ©sidu de la bouille brĂ»lĂ©e, et vient augmenter la duretĂ© du mĂąche-fer. Couleurs 3oo. Le fer que lâon veut traiter au marteau , **** chaudes* *** demande dâĂȘtre dilatĂ© par le calorique , afin dâacquĂ©rir de la souplesse. La tempĂ©rature quâon lui communique doit ĂȘtre relative au travail quâon veut lui faire subir de lĂ rĂ©sultent diffĂ©rens degrĂ©s que le forgeron distingue par la couleur que prend le fer lorsquâil est plus ou moins chauffĂ©. Examinons ces couleurs dans un fer que lâon chauffe graduellement. Si on place une barre dans un feu de forge, la couleur grise du mĂ©tal froid passe dâabord Ă un rouge faible ; puis cette couleur, augmentant avec la tempĂ©rature, devient dâun rouge plus vif, qui 289 donne le rouge-cerise ; vient aprĂšs le rouge-blanc ; enfin si on continue Ă chauffer, le fer blanchit et passe au blanc-soudant. La couleur nâest pas le seul indice de lâĂ©tat du fer dans le foyer ; lorsque le fer est exposĂ© Ă une forte tempĂ©rature , il se dĂ©tache de sa surface des portions de mĂ©tal qui entrent en combustion ; et comme elles sont entraĂźnĂ©es par le courant du soufflet, on les voit briller Ă lâextĂ©rieur du foyer, en belles aigrettes dâun blanc vif, semblables aux Ă©toiles quâon remarque dans la combustion du fer par le gaz oxigĂšne, ou dans les artifices. AussitĂŽt que les premiĂšres Ă©tincelles paraissent, on est assurĂ© que le mĂ©tal est au rouge-blanc; et, pour peu que le fer reste dans le foyer, il ne tarde pas Ă passer au blanc-soudant. Il y a donc quatre degrĂ©s de tempĂ©rature, dans lesquels le fer se trouve sous quatre Ă©tats diffĂ©rens, et que lâon distingue par les noms qui suivent 1 0 . Rouge-faible ; 2 0 . Rouge-cerise; 3 °. Rouge-blanc ou chaude grasse ; 4 0 . Blanc-soudant. On fait arriver le fer Ă lâune ou Ă lâautre de ces couleurs selon, i». La grosseur de la piĂšce Ă forger; 2 0 . Le but quâon se propose ; 3 °. La nature du fer. LâopĂ©ration dâamener le mĂ©tal Ă lâun de ces degrĂ©s se nomme donner une chaude ; ainsi on donne 3 7 Etirage. 2 9° a es chaudes rouge-faible, rouge-cerise, etc.; ce que lâon rend encore en disant chauffer au rouge- faible, au rouge-blanc, etc. Le premier degrĂ© de feu, ou rouge-faible , nâest appliquĂ© quâaux piĂšces finies, pour dilater le fer qui a reçu la percussion des marteaux, afin de rendre aux molĂ©cules du mĂ©tal leur Ă©tat primitif; câest lâopĂ©ration que les forgeurs nomment recuire le fer. Le deuxiĂšme degrĂ©, ou rouge-cerise, est donnĂ© aux fers, lorsquâon veut rĂ©parer les dĂ©fauts qui se trouvent dans les piĂšces de forge. Le troisiĂšme degrĂ©, ou rouge-blanc, que les ouvriers nomment aussi chaude grasse , convient aux fers dĂ©jĂ bien soudĂ©s que lâon veut Ă©tirer. Le quatriĂšme degrĂ© est employĂ© pour les fers de toutes dimensions que lâon veut souder les ouvriers donnent le nom de chaude-suanle Ă ce degrĂ© de chaleur du fer, parce quâeffectivement le mĂ©tal semble couler , comme sâil Ă©tait voisin de la fusiou. Toutes les opĂ©rations que lâon fait subir au fer chaud, par la percussion, peuvent se rĂ©duire Ă deux travaux difFĂ©rens lâĂ©tirage et la soudure. 3oi. Etirer le fer, câest forcer, par la percussion des marteaux, les molĂ©cules du mĂ©tal Ă Huer les uns sur les autres, dans le sens que lâon dĂ©sire ; cette opĂ©ration est de la plus haute importance, pour certains ouvrages, puisquâelle donne du nerf, et assure la tĂ©nacitĂ© du mĂ©tal. Le chef de forge parvient Ă un Ă©tirage exact en observant deux conditions 2 9 l i En donnant Ă la piĂšce une chaude Ă©gale, relative Ă son volume et Ă la qualitĂ© du fer ; 2 °. En frappant avec la panne de son marteau, de maniĂšre Ă chasser uniformĂ©ment la matiĂšre devant lui, en Ă©loignant le marteau de son corps Ă lâinstant de la chute. Ce mouvement nĂ©cessaire est insensible pour lâobservateur. 3o2. Souder le fer, câest rapprocher deux surfaces du mĂ©tal, pour nâen former quâun seul morceau ainsi les molĂ©cules de lâun doivent pĂ©nĂ©trer les molĂ©cules de lâautre. Nous ne parlerons ici que de la soudure par percussion, et non de celle par intermĂšde, que lâon distingue plus particuliĂšrement sous le nom de brasure i. Pour opĂ©rer une soudure parfaite, il y a deux conditions essentielles a remplir i°. Il faut que les morceaux que lâon veut rĂ©unir soient Ă©galement dilatĂ©s par le calorique, et dans- le mĂȘme Ă©tat de mollesse ; 2 °. Il faut que les surfaces ne soient point oxi- dĂ©es, ni recouvertes de scories.. Si les morceaux sont de grosseur inĂ©gale, il est indispensable, pour remplir la premiĂšre condition, de chauffer plus fortement le morceau le plus fort, comme mettant plus de temps Ă sâĂ©chauffer. Les ouvriers distinguent trois sortes de soudures, dont les noms sont pris de la disposition des parties quâon rapproche Soudure t DeuxiĂšme partie du cours des alliages me'talliques. 292 x°. Si la rĂ©union sâopĂšre par superposition , lâopĂ©ration se nomme souder Ă chaude portĂ©e ; a 0 . Si lâune des extrĂ©mitĂ©s est Ă©cliancrĂ©e , pour recevoir lâautre, cette soudure se nomme en gueule de loup ; 3°. Lorsquâon veut rapprocher deux morceaux / de fer carrĂ©s de fortes dimensions, on les soude, en prĂ©sentant leurs extrĂ©mitĂ©s dans lâĂ©tat convenable de chaleur et on refoule par les extrĂ©mitĂ©s opposĂ©es qui sont froides. Cette maniĂšre de rapprocher se nomme bouta bout; elle ne prĂ©sente pas autant de soliditĂ© que les deux autres. La soudure bout Ă bout nâest pratiquĂ©e que sur de gros Ă©chantillons, et lorsquâon nâa quâun seul feu, comme cela se rencontre en campagne. RĂšgles. Les opĂ©rations de lâĂ©tirage et de la soudure sont soumises Ă des rĂšgles communes le chef de forge doit prendre des prĂ©cautions pour sortir son fer du foyer ; il doit Ă©viter de le laisser traĂźner sur le fraisil car cette poussiĂšre sâattache aisĂ©ment au mĂ©tal encore mou, et malgrĂ© tous ses soins , le fer en retient toujours. On force ces matiĂšres Ă©trangĂšres Ă sortir des surfaces en frappant lâenclume , avec les piĂšces Ă forger, immĂ©diatement Ă leur sortie du foyer et sâil en reste encore, on les enlĂšve en grattant les surfaces avec la panne du marteau. La prĂ©sence des matiĂšres Ă©trangĂšres sur les surfaces quâon Ă©tire, occasionne des dĂ©pressions, et dĂ©pare lâouvrage ; dans la soudure, ces matiĂšres sâopposent de plus Ă la rĂ©union des surfaces et donnent naissance aux doublures a H- vr... 293 Le travail sur l'enclume exige aussi des soins, et demande dâĂȘtre exĂ©cutĂ© avec ordre. Lorsque le chef de forge voit que la piĂšce est arrivĂ©e Ă la couleur convenable, il annonce Ă ses frappeurs que le travail va commencer ; ceux-ci lĂšvent leurs marteaux, le fer est placĂ©, par le for- geur, sur lâenclume et reçoit de suite un coup de marteau de chaque frappeur ; le chef de forge ne frappe quâaprĂšs eux. La percussion commence Ă petits coups, parce que les molĂ©cules de la surface, toujours plus ramolies, demandent Ă ĂȘtre mĂ©nagĂ©es ; mais les coups doivent ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©s, afin de ne pas perdre de temps. Lorsque la matiĂšre est un peu raffermie, par suite du refroidissement, le forgeur avertit les frappeurs quâil faut augmenter la force de percussion, ce quâon ne peut obtenir quâen diminuant la vitesse des coups ; cette pratique a pour objet dâatteindre les molĂ©cules du centre de la barre. Le chef de forge est donc celui qui rĂšgle la percussion; avec son marteau il montre la place Ă frapper en y dirigant le coup de son instrument, et les frappeurs doivent en suivre exactement tous les mouvemens. Il indique Ă ses aides que le travail pour cette premiĂšre chaude est terminĂ©, en cessant de marteler le fer, et en frappant immĂ©diatement lâenclume dâun seul coup de marteau, dont le bruit sert de signal ; alors la percussion est terminĂ©e. AprĂšs cette chaude, le fer est portĂ© au feu pour ĂȘtre prĂ©parĂ© Ă une nouvelle, le temps compris entre 294 chacune dâelles sert de repos au forgeur et aux frappeurs, lâun de ces derniers met en jeu le soufflet, et pour la chaude suivante il est remplacĂ© par un autre frappeur. Pendant le travail sur lâenclume, le forgeur mouille son marteau de temps Ă autre, en le plongeant dans un seau dâeau pour lâempĂȘcher seulement de se dĂ©tremper; mais sur la fin du travail, il le plonge de nouveau pour mouiller la piĂšce, et la parer par ce moyen; câest-Ă -dire pour en dĂ©tacher lâoxide qui la recouvre. Ecrouissement. 3o3. Le fer est susceptible, comme plusieurs autres mĂ©taux, de changer de propriĂ©tĂ©s par la compression ; si onle forge Ă froid pendant quelque temps ou quâon lâĂ©tire Ă la filiĂšre, il dĂ©gage du calorique, augmente de pesanteur spĂ©cifique, devient rigide et susceptible de prendre un beau poli câest pour obtenir ces deux derniĂšres propriĂ©tĂ©s que les ouvriers frappent Ă froid les mĂ©taux auxquels ils veulent donner de la roideur ou du brillant. Le fer ainsi traitĂ© casse Ă froid, et montre du grain comme du mauvais fer ; câest dans cet Ă©tat que le mĂ©tal est dit Ă©croui. ThĂ©orie de VĂ©crouissement. Toutes les propriĂ©tĂ©s nouvelles du mĂ©tal Ă©croui sont dues au rapprochement des molĂ©cules; le dĂ©gagement du calorique seul semblerait ne pas en dĂ©pendre en effet, si lâon Ă©crouit du plomb , sa pesanteur spĂ©cifique nâaugmente pas sensiblement; ce qui a fait dire, Ă quelques physiciens, que le dĂ©gagement du calorique ne provenait que du dĂ©placement successif 2 9$ des molĂ©cules, dĂ©placement qui a lieu pendant le martelage ; cette. thĂ©orie pourrait ĂȘtre fondĂ©e , puisque les mĂ©taux qui sâĂ©chauffent le plus , sont ceux qui sont le plus ductiles. 3o 4- Le fer Ă©croui a perdu ses propriĂ©tĂ©s les plus prĂ©cieuses ; mais il est facile de les lui rendre ; il suffit de le chauffer pour en dilater les molĂ©cules eâest cette opĂ©ration quâon nomme recuire. Le recuit nâest pas seulement nĂ©cessaire aux ouvrages qui ont Ă©tĂ© martelĂ©s Ă froid, on le donne encore aux piĂšces en fer qui ont subi lâĂ©tirage et la soudure. En gĂ©nĂ©ral, toutes les piĂšces en fer qui ont besoin dâune grande tĂ©nacitĂ©, doivent ĂȘtre recuites aprĂšs le travail de forge, comme les boulons , les sous-bandes, les chevilles ouvriĂšres, etc. La chaude qui est la plus convenable au recuit est le rouge- Recuit. 296 DIX-SEPTIĂME LEĂON. Des outils Ă pionniers Leur dĂ©signation.âLeur nomenclature.âMatiĂšres employĂ©es Ă leur fabrication.âFabricationdu pic-hoyau.âDu picâ Ă -roc.'âDe la pelle ronde.âDe la pelle carrĂ©e. â De la hache et de la serpe. â RĂ©ception des outils. âLeur emmanchement. â Leur conservation. â Projet de fabrication. DES OUTILS A PIONNIERS. DĂ©signation. 3o5. Les pionniers Ă©taient des travailleurs qui, autrefois organisĂ©s en compagnie, ouvraient et rĂ©paraient les cliemins, pour favoriser le passage de lâartillerie en campagne; ils creusaient aussi les fossĂ©s, abattaient les arbres, etc. Aujourdâhui, les pionniers Ă©tant supprimĂ©s, lâartillerie et le gĂ©nie emploient, pour leurs travaux , les outils dont les premiers se servaient, et on a conservĂ© Ă ces ins- trumens le nom dâoutils Ă pionniers. Les outils ont singuliĂšrement variĂ© parleur nombre et par leur forme ; maintenant ils sont rĂ©duits Ă six, leur poids et leurs dimensions sont dĂ©terminĂ©s par des rĂ©glemens, ce qui assure leur uni - formitĂ©. En voici les noms i°. La pioche ou pic-hoyau. 2 0 . Le pic-Ă -roc. 3°. La pelle carrĂ©e. 4°. La pelle ronde. 5°. La hache. 6°. La serpe. 297 306. Pioche. Dans la pioche, on distingue la pointe ou le pic et la tranche ou hoyau ; les noms de ces deux extrĂ©mitĂ©s lâont fait gĂ©nĂ©ralement appeler pic-hoyau. Les autres parties sont l 'Ćil que traverse le manche, le collet et les Ă©paulemens. Pic-Ă -roc. Dans le pic-Ă -roc on remarque les mĂȘmes parties ; seulement la tranche est remplacĂ©e par une tĂȘte semblable Ă celle dâun marteau. Pelle carrĂ©e. La pelle carrĂ©e se compose dâune partie infĂ©rieure qui est tranchante, du corps, dâune partie supĂ©rieure oĂč sont les Ă©paulemens, et dâune douille placĂ©e au milieu pour recevoir le manche. Pelle ronde. La nomenclature de la pelle ronde est la mĂȘme que celle de la pelle carrĂ©e, Ă la rĂ©serve que la partie infĂ©rieure est arrondie, que son corps est lĂ©gĂšrement concave, et que la douille est Ă jour. Hache. On distingue dans la hache le tranchant , le corps , la tĂȘte et VĆil destinĂ© Ă loger lâextrĂ©mitĂ© du manche. Serpe. La serpe comprend le tranchant , le plat , le dos , la pointe , la soie et les Ă©paulemens. 307 . Parmi les outils, il en est qui sont fabri- MatiĂšres em- quĂ©s uniquement avec du fer, dâautres sont faits pl°y ee s l> our 1» avec du fer et de lâacier. On ne doit employer que le fer nerveux et soudant bien ; lâacier quâon doit prĂ©fĂ©rer est le naturel, puisque câest, des trois espĂšces, celui qui se forge et se soude le plus aisĂ©ment avec le fer et avec lui- mĂȘme. 38 2 9 8 Fabrication. Zo 8 . Les outils Ă pionniers sont confectionnĂ©s dans les arsenaux, ou bien Ă lâentreprise on trouve de lâĂ©conomie Ă les faire fabriquer, soit au Klin- gentil al Bas-Rhin, soit Ă Loire, soit enfin Ă Charleville Ardennes. Les outils doivent rĂ©unir la soliditĂ© et la lĂ©gĂšretĂ© ; ces deux propriĂ©tĂ©s principales dĂ©pendent de leur forme, de la qualitĂ© des matiĂšres et des moyens de fabrication. Le travail de chaque instrument exige une mĂ©thode particuliĂšre, susceptible de modifications, dont les dĂ©tails nous conduiraient trop loin ; nous donnerons seulement des idĂ©es gĂ©nĂ©rales sur les opĂ©rations suivies Ă lâarsenal du gĂ©nie Ă©tabli Ă Metz. 3og. Pic-hoyau. Pour fabriquer un pic-hoyau, on prend un morceau de fer C de o m ,04i dâĂ©quarrissage ; on le coupe en morceaux de o m ,207 de longueur ; on porte ces morceaux au feu, pour les chauffer Ă blanc ; le premier arrivĂ© Ă cette couleur est placĂ© sur lâenclume pour ĂȘtre aplati dans le milieu; on lui donne une deuxiĂšme chaude pour lâentamer avec lâinstrument quâon appelle langue de carpe ; on forme lâouverture avec un mandrin. A la troisiĂšme chaude , on Ă©tire la pointe ; par une quatriĂšme , on dĂ©veloppe le collet, Ă lâaide dâune chasse ; on perfectionne lâĆil, Ă la cinquiĂšme, en y faisant entrer le mandrin ovale ; une sixiĂšme chaude est donnĂ©e pour terminer le collet. Le hoyau se façonne Ă la septiĂšme chaude ; on y soude lâacier en deux autres chaudes ; le cĂŽtĂ© opposĂ© Ă©tant Ă©bauchĂ©, on lui donne une chaude pour 2 99. lâouvrir et pour y placer lâacier en gueule de loup. La soudure de lâacier sâopĂšre en deux chaudes; on chauffe une treiziĂšme fois , pour donner Ă l'outil la courbure quâil doit avoir ; on se rĂšgle pour cela sur un calibre. AprĂšs le travail de forge, le pic-hoyau est livrĂ© au limeur et au trempeur ; les deux extrĂ©mitĂ©s sont encore chauffĂ©es, pour ĂȘtre trempĂ©es ; ce qui fait quâon donne quinze chaudes pour faire lâoutil. 3io. Pic-Ă -roc. La fabrication du pic-Ă -roc est la mĂȘme que celle du pic-hoyau elle nâen diffĂšre quâen ce que la tĂȘte du pic se forme comme celle dâun marteau ordinaire. 3 1 r. Pelle ronde. Le fer destinĂ© aux pelles rondes doit ĂȘtre pur ; il doit gagner de lâĂ©lasticitĂ© par lâĂ©crouissement n°. 3o3. On prend du fer A, dont les dimensions sont largeur o m ,o8i, Ă©paisseur o m oi5; on le divise en morceaux de o m ,aa de longueur. A la premiĂšre chaude, on Ă©bauche les Ă©pau- lemens, on donne une deuxiĂšme chaude, pour Ă©largir lâextrĂ©mitĂ© destinĂ©e Ă former la douille ; Ă la troisiĂšme chaude, on Ă©tire une pointe Ă la base de la pelle; on en donne une quatriĂšme pour Ă©tendre le fer dans lĂ© milieu cette opĂ©ration sâexĂ©cute au martinet. On achĂšve le travail Ă une cinquiĂšme chaude ; et pour lâaccĂ©lĂ©rer, on superpose deux pelles Ă©bauchĂ©es Ă lâaction du martinet. Le travail du martinet Ă©tant terminĂ©, on dĂ©coupe la pelle sur un calibre. 3oo Une sixiĂšme chaude est nĂ©cessaire pour rouler la douille, et on soude Ă la septiĂšme. Trois chaudes sont encore donnĂ©es Ă la pelle, pour lui faire prendre sa vĂ©ritable forme ; en sorte que cet instrument reçoit dix chaudes dans sa fabrication. 3 12 . Pelle carrĂ©e. Pour obtenir Une pelle carrĂ©e on prend du fer A, dont la largeur est de o m ,85, et lâĂ©paisseur de o m ,o 10 ; on le coupe Ă la longueur deo m ,2i5; deux dĂ© cĂšs morceaux sont nĂ©cessaires pour faire une pelle. Une premiĂšre chaude est donnĂ©e Ă chaque morceau , pour Ă©baucher les Ă©paulemens ; ils reçoivent encore chacun une deuxiĂšme chaude pour Ă©largir la piĂšcĂ©, et en mĂȘme temps creuser un peu lâintĂ©rieur ; Ă une troisiĂšme chaude on Ă©bauche la douille, en lui donnant une forme cylindrique. A la quatriĂšme chaude, on superpose les deux piĂšces, en plaçant entre elles une mise dâacier dont la soudure commence Ă cette chaude, et sâachĂšve par une cinquiĂšme. La sixiĂšme et la septiĂšme chaudes servent Ă rapprocher le reste. La douille se soude Ă la huitiĂšme chaude et Ă la neuviĂšme. On platine la pelle, et on rectifie la douille Ă lâaide dâun mandrin, par trois chaudes. Lâinstrument Ă©bauchĂ© en reçoit encore quatre autres les trois premiĂšres pour lui donner sa vĂ©ritable forme, et la quatriĂšme pour le disposer Ă la trempe. 3 oi Une pelle carrĂ©e peut passer au moins vingt fois au feu avant dâĂȘtre finie. 313. Hache. Pour fabriquer les haches, on prend du fer A, qui porte o m ,o65 de largeur et o m ,oi5 dâĂ©paisseur; on le divise en morceaux de o m ,32 de longueur. A la premiĂšre chaude, on dĂ©veloppe lâĆil par le secours de la chasse ronde ; Ă la deuxiĂšme on Ă©tire les parties de lâĆil qui se trouvent Ă chaque face de la hache lorsquâelle est pliĂ©e ; on fait courber la piĂšce Ă la troisiĂšme chaude, pour rapprocher les deux extrĂ©mitĂ©s ; on y introduit une mise dâacier dont on opĂšre la soudure par la quatriĂšme chaude et par la cinquiĂšme ; lâextrĂ©mitĂ© destinĂ©e Ă former le tranchant sâamincit Ă la sixiĂšme, Ă la septiĂšme on soude le fer prĂšs de lâĆil et on isole un peu de mĂ©tal en cette partie pour former lâĂ©pau- lement. Enfin, on donne encore Ă la hache trois ou quatre chaudes, pour lui faire prendre la forme quâelle doit avoir; ce nombre de chaudes varie selon lâhabiletĂ© de lâouvrier. AprĂšs le travail de forge, on trempe la hache, puis on aiguise le tranchant sur la meule. Dans la fabrication dâune hache, le fer passe onze ou douze fois au feu. 314. Serpe. Pour fabriquer les serpes, on prend du fer A, dont la longueur est de o m ,04o sur o m ,oi4 dâĂ©paisseur, on divise les barres en morceaux de o m ,22. 3 02 A la premiĂšre chaude, on fend la barre pour y loger une mise dâacier. ta soudure de lâacier au fer sâopĂšre par la deuxiĂšme et par la troisiĂšme chaudes ; en mĂȘme temps on Ă©bauche la pointe cintrĂ©e de lâinstrument, ainsi que les Ă©paulemens. La soie sâĂ©tire Ă la quatriĂšme chaude, et le corps de la serpe sâĂ©largit Ă la cinquiĂšme. La piĂšce de forge reçoit encore trois ou quatre chaudes pour ĂȘtre terminĂ©e ; puis on la trempe et enfin on la passe Ă la meule, pour blanchir toute sa'' surface. RĂ©ception. 3i5. Les outils Ă pionniers doivent remplir deux conditions pour ĂȘtre reçus. i°. Avoir les dimensions et le poids voulus. 2 °. RĂ©sister Ă des Ă©preuves particuliĂšres. Les dimensions se vĂ©rifient par des patrons ou gabaris en fer laminĂ© ; ensuite on pĂšse les outils pour sâassurer sâils ont le poids demandĂ©. On examine sâils ne portent pas de crevasses qui pĂ©nĂštrent dâoutre en outre, dĂ©fauts que les ouvriers ont intĂ©rĂȘt Ă masquer les outils qui ont ces dĂ©fauts sont rebutĂ©s, ainsi que ceux qui ne sont pas conformes aux modĂšles. Ces vĂ©rifications sont communes Ă tous les outils. Pic-hoyaux et pic-Ă -roc. La pioche et le pic-Ă - roc sont dâabord emmanchĂ©s, puis on les frappe, huit Ă dix coups, avec la tĂȘte du manche, sur une pierre dure. On reconnaĂźt si les outils sont suffisamment ha- 3o3 billĂ©s, soit par lâaction dâun petit burin trempĂ© sec, soit par lâaction des acides i. Pelle ronde. La bontĂ© des pelles rondes se 'vĂ©rifie par leur Ă©lasticitĂ©, dont on sâassure en les courbant Ă lâaide dâun manclie postiche. Pelle carrĂ©e. Les pelles carrĂ©es sont emmanchĂ©es pour la rĂ©ception ; on les enfonce verticalement dans un sol ferme, puis on imprime au manche trois ou quatre mouvemens oscillatoires. Hache et serpe. Les outils tranchans sont essayĂ©s sur des bois durs, en frappant avec le tranchant perpendiculairement aux fibres. AprĂšs ces Ă©preuves, on examine attentivement les outils -, câest principalement aux collets et prĂšs des douilles que se manifestent les crevasses. Le tranchant des instrumens peut rester faussĂ©, ou bien il peut se casser ; dans le premier cas, le tranchant est fait en fer, ou lâacier nâest pas trempĂ© ; et, dans le deuxiĂšme, lâacier a Ă©tĂ© trempĂ© trop sec. Tous ces dĂ©fauts font rebuter les outils a. La maniĂšre dâĂ©prouver les outils Ă pionniers est fort arbitraire ; il serait Ă dĂ©sirer quâon adoptĂąt la chute dâun mouton, dont le poids ou la hauteur serait relative au genre dâoutils que lâon recevrait. 3 1 6. Les pics-hoyaux, les pics-Ă -roc et les haches Emmanchement reçoivent des manches faits de bois dâĂ©rable, de ^ esou dls. cornouillier ou de charme, que leur duretĂ© et leur Ă©lasticitĂ© rendent trĂšs-convenables. 1 Moyen de distinguer le fer de lâacier, p. 266 de ce cahier. 2 Aide-mĂ©moire,6 e . Ă©dition, pag. 273 et suivantes. Conservation des outils. 3o4 Les pelles rondes doivent ĂȘtre emmanchĂ©es de bois lĂ©gers tels que ceux de peuplier, de tremble, de saule , etc. Les pelles carrĂ©es ont besoin de manches solides; câest pourquoi on donne la prĂ©fĂ©rence au chĂȘne. 317. Le fer et lâacier, dont sont formĂ©s les outils Ă pionniers, sont susceptibles de sâoxider dans les magasins ; on est donc forcĂ© de les couvrir dâun enduit conservateur. Dans les arsenaux de lâartillerie, les haches et les serpes sont trempĂ©es dans un lait de chaux, et les pelles sont enduites de poix noire ou passĂ©es Ă la corne. Lâemploi de la chaux est mal raisonnĂ© ; on en a la preuve par la couleur de lâoxide de fer hydratĂ© quâon remarque sur les outils couverts de cette substance. A lâarsenal du gĂ©nie Ă©tabli Ă Metz, lâexpĂ©rience a fait voir quâun vernis noir Ă lâessence, est prĂ©fĂ©rable Ă lâemploi de la chaux et mĂȘme de la poix. Composition 3 1 8 . Composition du vernis Ă lâarsenal du gĂ©nie du vernis. Colophane.. . . .. 2 parties, Essence.. .. 5 ii. PrĂ©paration. Le mĂ©lange se fait sur le feu ; sa prĂ©paration exige beaucoup de prĂ©cautions, pour sâopposer Ă lâinflammation ; aussi prĂ©fĂšre- 1 -on se procurer le vernis tout fait, par la voie du commerce ; puis on y incorpore Ă froid du noir de fumĂ©e pour le colorer. 3 o 5 Prix. Pour vernir 100 pelles il faut ĂŻctl. 0,25 De vernis noir Ă i f .6o le kil. fr. 0,400 o,o 5 De noir de fume'e Ă 0^90 le kil. 0,045 journ, 0,25 De peintre Ă vernir les 100 pelles, Ă 2 r ,oo o, 5 oo Total pour les 100 pelles. . . . fr. 0,945 La quantitĂ© de vernis appliquĂ©e sur chaque outil Ă©tant en raison des surfaces, les outils, autres que les pelles rondes et carrĂ©es, reviennent Ă un prix moindre. Les instrumens tranelians employĂ©s par les deux armes, peuvent trĂšs-bien ĂȘtre fabriquĂ©s avec de la fonte, parle procĂ©dĂ© de M. Lucas, procĂ©dĂ© trĂšs- simple , que lâon pratique en Angleterre, pour se procurer les outils de taillarfclerie. AprĂšs avoir coulĂ© , en fonte carburĂ©e, les instrumens quâon veut obtenir, on les traite Ă un feu trĂšs-Ă©levĂ©, avec du tritoxide de fer, soit natif, soit artificiel, qui, en dĂ©soxidant, dĂ©carbonise la fonte et la rapproche de lâĂ©tat de fer forgĂ©. Si lâinstrument a besoin dâune grande duretĂ©, on la communique par un refroidissement subit. Ce procĂ©dĂ©, qui se rĂ©duit Ă un moulage et Ă une dĂ©carbonisation, donne aux outils en fonte les qualitĂ©s de lâacier fondu. Lâemploi de ce moyen serait peut-ĂȘtre avantageux dans les arsenaux et dans les manufactures i. 1 Essai chimique sur les arts et les manufactures de la Grande-Bretagne. â Par Samuel Partes et Martin. 39 Projet fabrication. 3o6 Les liaches, les serpes et tous les instruniens tranchans pourraient encore ĂȘtre fabriquĂ©s par un autre procĂ©dĂ© aprĂšs avoir confectionnĂ© en fer forgĂ© les outils quâon voudrait obtenir, on les tremperait ensuite en paquet a58. Le tranchant des instrumens Ă©tant plus mince, passerait entiĂšrement Ă lâĂ©tat dâacier, tandis quâil resterait suffisamment de fer non-aciĂ©rĂ© dans le corps de lâoutil, pour lui conserver toute la tĂ©nacitĂ© dont il a besoin. 3o 7 CHAPITRE SIXIĂME. TRAVAUX DANS LES MANUFACTURES DâARMES. DIX-HUITIEME LEĂON. Description succincte des premiĂšres armes Ă feu Choix et rĂ©ception du, fer , de Y acier et du cuivre dans les manufactures d'armes. â Choix du bois pour la monture. â PrĂ©paration . et rĂ©ception de ce lois. Fabrication du fusil Division du fer en bidons. â Corroyage du fer. âFormation des maquettes.âLeurs dimensions.âLeur conversion en lames.âDimensions de celles-ci.âRoulage des lames .â Leur soudure Ă la ForĂ©zienne et Ă la LiĂ©geoise. â Visite des canons deforge. Du forage Description de la machine Ă forer,. â Travail du foreur. 3 rg. Quoique la dĂ©couverte de la poudre fut Des premiĂšres faite vers lâan 1256 i, les premiĂšres armes Ă feu ames ^ eu * ne parurent en France, selon les uns, quâen i 33 o, et selon les autres, quâen 1400. Elles prirent dâabord le nom de bombardes , Ă cause du bruit qui Ă©tonna beaucoup lorsquâon fit usage de ces armes pour la premiĂšre fois 2}. 1 Essai de cliimie, par Watson, tom, 1, pag. $27, 2 BĂŽ///2ot, bruit. 3o8 Couleuvrines. Les bombardes furent ensuite nommĂ©es et serpentines , parce quâon leur donnait des formes qui imitaient des couleuvres ou des sĂ©rpens. Ces armes Ă©taient loin dâavoir la lĂ©gĂ©retĂ© du fusil actuel elles pesaient de io Ă 25 k ., et leur poids forçait de les manĆuvrer sur de petits affĂ»ts ou elle valets ; mais, sous Louis XI, les couleuvrines, devenues plus lĂ©gĂšres, se manĆuvraient aisĂ©ment; cette facilitĂ© de sâen servir les fit nommer canons Ă main. Arquebuses. Les ehangemens successifs apportĂ©s dans la forme des armes Ă feu, en rendirent peu Ă peu le service plus commode; en i52r on monta les canons Ă main sur un croc fixĂ© sur chevalet; et câest alors quâils prirent le nom d'arquebuses Ă croc i, que lâon faisait partir en leur prĂ©sentant un boute-feu , comme aux bombardes. Mousquets. Peu de temps aprĂšs, on diminua le poids des canons Ă main, et on remplaça le chevalet par un fĂ»t garni dâune crosse ; alors les arquebuses furent aussi appelĂ©es mousquets 2 . Arquebuses Ă rouet. La difficultĂ© de faire partir lâarme, en prĂ©sentant une mĂšche allumĂ©e, fit imaginer le rouet, sorte de platine quâon appliquait au pan de lumiĂšre 3 ; ce qui fit donner Ă lâarme le nom Ă !arquebuse Ă rouet. 1 De lâitalien arco, arc et d ebusio } trou. a De Muscheta ? espĂšce dâarbalĂšte. 3 Chasse au fusil M. de Marolle. MĂ©moire sur la fabrication des armes portatives de guerre, pag, 1 64? M. Cotty -, et Dictionnaire de lâartillerie, par le meme. C 3 °9 Mousquets Ă mĂšche ou Ă serpentin. Le rouet offrant un mĂ©canisme compliquĂ©, on revint Ă lâusage de la mĂšche ; mais , pour en rendre lâemploi facile, on logeait la mĂšche entre les mĂąchoires dâune sorte de chien nommĂ© serpentin , Ă cause de sa forme on faisait partir lâarme en abaissant le porte-mĂšclie sur lâamorce, ce quâon obtenait au moyen dâune bascule intĂ©rieure que lâon mettait en jeu par une dĂ©tente. Ces armes prirent alors les noms dâarquebuses Ă mĂšche ou Ă serpentin. PoitrinaĂźs. Les arquebuses et les mousquets furent tellement allĂ©gĂ©s, que la cavalerie en fit aisĂ©ment usage ; et comme ils portaient une crosse fortement courbĂ©e pour appuyer lâarme sur la poitrine, ces armes Ă feu furent nommĂ©es poitrinaĂźs. Pistoles ou pistolets. La longueur des poitrinaĂźs fut diminuĂ©e vers 1548, et ils devinrent les plus petites armes Ă feu en usage ; on leur donna le nom de pistoles , ensuite celui de pistolets , parce que les premiers avaient Ă©tĂ© fabriquĂ©s Ă Pistoye, en Toscanne. Fusils. Les arquebuses et les mousquets furent employĂ©s jusquâen 1660, Ă©poque Ă laquelle on arma du fusil 1 les grenadiers ainsi que les soldats affectĂ©s Ă la garde et Ă la dĂ©fense de lâartillerie , qui nâĂ©tait point encore organisĂ©e militairement ; mais le fusil ne fut donnĂ© gĂ©nĂ©ralement aux troupes françaises quâen 1703. 1 Ainsi nommĂ© de lâitalien facile ou fucile, du nom de la pierre dont le chien est armĂ©. C 310 Distinction des modĂšles. Depuis 1746 jusquâen 182a, il a paru un grand nombre de modĂšles dâarmes Ă feu que lâon distingue par les annĂ©es dans lesquelles ils ont Ă©tĂ© adoptĂ©s. La description de ces modĂšles ainsi que les corrections quâon y a apportĂ©es sont consignĂ©es dans plusieurs ouvrages 1. Choix et rĂ©cep- 320 . LeferemployĂ©danslesmanufacturesdâarmes tion du fer. ^ g Uerre es ÂŁ c q u J q ue ] â on connaĂźt sous le nom de fer fort ; il doit rĂ©unir une grande tĂ©nacitĂ© Ă la propriĂ©tĂ© de bien se souder, et de supporter le taraudage. Les qualitĂ©s du fer pouvant varier, par des causes nombreuses, dans le travail des grosses forges , les rĂ©glemens prescrivent aux officiers un examen sĂ©vĂšre du mĂ©tal, avant de lâintroduire dans la fabrication; et câest principalement lorsquâon veut faire usage du produit dâune forge qui nâa pas encore livrĂ© aux manufactures, quâil faut multiplier les essais. Pour juger des qualitĂ©s du fer on fait prĂ©parer 40 canons, par chaque quantitĂ© de 12 Ă i 5 oo canons quâon doit fabriquer. On examine dâabord si le mĂ©tal se travaille faciie- mentĂ la forge les canonsĂ©tant terminĂ©s, onencasse plusieurs pour en voir la cassure ; si elle prĂ©sente x MĂ©moire sur la fabrication des armes portatives, pag. i3i, par M. Cotty, ou Instruction sur les armes Ă feu, pag. 8, par le mĂȘme. Aide-mĂ©moire, 6°. Ă©dition, pag. 661. Dictionnaire de lâartillerie, Ă lâarticle modĂšles d'armes Ă feu portatives. Su du nerf, le fer est reçu; et il est rebutĂ©, sâil montre du grain ou les divers caractĂšres des mauvais fers. Les canons non cassĂ©s sont finis, pour sâassurer si le fer se taraude aisĂ©ment ; et, pour savoir si ces canons rĂ©sistent Ă lâeffort de la poudre, on leur fait subir les Ă©preuves dont il sera parlĂ© plus tard. Tel est le mode dâessai suivi Ă Saint-Etienne. diffĂ©rentes piĂšces en fer de la platine qui doivent ĂȘtre cĂ©mentĂ©es, sont fabriquĂ©es avec du fer de premiĂšre qualitĂ©. Pour sâassurer de sa bontĂ©, on en fait confectionner diverses piĂšces de platine, quâon trempe en paquet n°. 269; aprĂšs cette opĂ©ration, on les casse, et on juge par le grain si le mĂ©tal convient Ă cette fabrication. 321 . Lâacier naturel n°. 239 est le seul em- RĂ©ception ployĂ© dans les manufactures dâarmes. de 1 acier. Pour juger de la bontĂ© de cet acier, on en fait fabriquer diffĂ©rentes piĂšces; et lorsquâelles sont entiĂšrement finies, on les examine attentivement, pour voir si lâacier nâa point de dĂ©fauts ; puis on les brise pour sâassurer, par la cassure, de la qualitĂ© de la matiĂšre. Le bon acier ale grain fin, uniforme, dâune couleur plus grise que celle du fer. Lorsque le fer et lâacier prĂ©sentĂ©s par lâentrepreneur , ont satisfait aux conditions exigĂ©es, le contrĂŽleur les marque de son poinçon, et ils sont placĂ©s dans les magasins 1. ! 1 RĂ©glement du 22 brumaire an 9, concernant les manufactures dâarmes Ă feu, titre x cr . Composition et re'ception du cuivre. Choix du bois. 3l2 322 . Le cuivre dont on fait usage est un alliage qui porte le nom de laiton , ou cuivre jaune. Autrefois ce mĂ©tal sâachetait dans le commerce , ou il se prĂ©parait Ă la manufacture, dâune maniĂšre arbitraire. Afin de mettre de la ressemblance dans les couleurs et encore plus dans la qualitĂ© de lâalliage, le ministre a dĂ©cidĂ© en 1817, que ce cuivre se composerait de Cuivre rouge. 80 Zinc âą. 17 Etain. 3 Le mĂ©lange des mĂ©taux, Ă lâĂ©tat de puretĂ©, sâopĂšre dans lâatelier du fondeur de la manufacture, en prĂ©sence dâun officier et dâun contrĂŽleur qui font peser les matiĂšres, et qui ne quittent la fonderie quâaprĂšs que lâalliage est formĂ©. Sâil existait de lâincertitude sur la composition de lâalliage, on procĂ©derait Ă son analyse 1. 323 . Tous les fusils fabriquĂ©s dans les manufactures françaises sont montĂ©s sur bois de noyer; on le prĂ©fĂšre aux autres espĂšces, parce quâil est plus facile Ă travailler et quâil se tourmente peu par les changemens dâĂ©tat de lâatmosphĂšre. Les autrichiens et les turcs remplacent le noyer par le hĂȘtre, les russes font usage du bouleau et du sapin rouge; le seul avantage de ces diffĂ©rentes espĂšces de bois est la lĂ©gĂšretĂ©. 1 Mode analytique, 3 e . partie du cahier classique. Rapport du comitĂ© central Ă S. E. le Ministre de la guerre, sur les alliages de cuivre les plus convenables aux armes portatives bibliothĂšque de lâĂ©cole de Metz, i 3 e , carton, n°. 9. 3i3 Des expĂ©riences faites Ă la Rochelle, prouvent que le hĂȘtre est moins avantageux que le noyer, en ce quâil est plus sujet aux Ă©clats et quâil rĂ©siste moins aux efforts de la torsion. PrĂ©paration. Le bois de noyer est envoyĂ© en grume dans les manufactures; mais dans celle de les bois sont reçus des villages voisins oĂč on les travaille. Les dimensions des grumes sont a m . de longueur sur i'",20 de diamĂštre environ, ce qui forme quatre solives dâancienne mesure ou o m ,4i cubes. Ces billes sont divisĂ©es en madriers ; chacune dâelles peut en fournir six de o m ,o 6 dâĂ©paisseur. Les madriers sont portĂ©s aux magasins, oĂč ils sont rangĂ©s en piles de 1200 Ă i3oo, dont les couches se croisent; dans cet Ă©tat les madriers se sĂšchent lentement sans se voiler. Chaque pile est Ă©tiquetĂ©e i°. Dâun numĂ©ro, 2 0 . De la date do la coupe, 3°. De lâentrĂ©e en magasin, 4°. Du nombre de madriers. AprĂšs un certain temps, on dĂ©bite en bois de fusil, autant de madriers quâil est nĂ©cessaire poulie nombre dâouvriers quâon a Ă sa disposition. La division sâopĂšre par un tracĂ© ; si le madrier est sain, il doit fournir trente bois de fusil. Ces bois sont portĂ©s dans un autre magasin, pour y subir une dessication parfaite, et on ne les emploie quâaprĂšs trois ans, Ă dater de la coupc. Ăąo Bidons. 3*4 RĂ©ception, Les Lois de fusil doivent ĂȘlrc gris ou demi-gris; ceux qui sont blancs provenant presque toujours de lâaubier, doivent ĂȘtre rebutĂ©s, ainsi que ceux qui ont des taches dâun jaune passĂ© et des piqĂ»res de vers ou autres dĂ©fauts qui annoncent leur dĂ©composition. On doit rebuter Ă©galement ceux qui ont des noeuds et ceux qui ne sont pas suffisamment de fil dans toute leur longueur. FABRICATION DU FUSIL. 3a4. Nous prendrons pour exemple le travail du fusil dâinfanterie, modĂšle de 1816; nous devons annoncer que les opĂ©rations qui vont suivre nâappartiennent quâaux manufactures royales et quâelles ne seront expliquĂ©es que dâune maniĂšre succincte car si lâon dĂ©crivait ici tous les travaux que demande la fabrication des armes Ă la forge, Ă la forerie, Ă la meule, Ă la lime, etc., on serait obligĂ© dâentrer dans des dĂ©tails qui, malgrĂ© leur utilitĂ©, deviendraient longs et fastidieux dans un mĂ©morial tel que celui-ci. 023. Pour faciliter le travail, on divise les barres dâĂ©chantillon en morceaux Ă©gaux, dont la longueur est relative au canon que lâon veut fabriquer; celle division sâopĂšre Ă lâaide dâun mouton quâon nomme casse-fer dont le poids est de 3i8 k , 18 65o Iiv .. Les barres qui rĂ©sultent de cette opĂ©ration sont appelĂ©es bidons. 026. Pour ĂȘtre assurĂ© que le fer employĂ© Ă la fabrication des armes de guerre est bien travaillĂ©, 3 i 5 les rĂ©glemens prescrivent un corroyage Ă lâusine mĂŽme ; mais il est Ă remarquer que par cette opĂ©ration la tĂ©nacitĂ© nâaugmente pas dans tous les fers, et que ceux de premiĂšre qualitĂ© ne peuvent que perdre sous ce rapport; aussi lâopĂ©ration du corroyage nâest-elle pas suivie dans toutes lĂšs manufactures; celles qui sont alimentĂ©es par les fers des dĂ©partemens du Doubs, du Puy-de-DĂŽme et de la Dordogne ne pratiquent pas le corroyage, tandis que cette opĂ©ration est exĂ©cutĂ©e dans les manufactures qui font usage des fers des autres dĂ©partemens. Dimensions des Bidons Par corroyage. Sans corroyage. m. p Iig. Long, o,3o45 lx 3 . Larg. 0,0676 26 . m. p. Iig. 0,4080 10 6 ; 0,0837 36 . m. m. Iig. Epais. o,o3i6Ăąo,o338l4Ă i5 m. m. Iig. o,oi58 Ă 0,0180 7 Ă 8. k. liv. onc. Poids 6,6069 il 4 - âą k liv. onc. 5,4457 11 a. . 327. Si lâon procĂšde par corroyage, on superpose Maquettes, deux bidons qui prennent alors le nom de paquet on porte le paquet au feu de forge; arrivĂ© au blanc soudant, on rĂ©unit les deux surfaces par la percussion dâun martinet, et en mĂȘme temps on Ă©largit le paquet. Le forgeron appelĂ© maqueteur , exĂ©cute son opĂ©ration en quatre chaudes ; la piĂšce de forge finie reprĂ©sente deux maquettes opposĂ©es par leur base. C 3 i 6 / Longueur. m. p. lig. Dimensions \ Largeur -j au milieu . . . , aux extre'mite's . . 0,0676 26 des maquettes doubles. J f au milieu. . . . . 0, n 6 j Epaisseur^ aux extrĂ©mitĂ©s . . 0,0090 » 4 liv. âą 9 ? 79 00 2 ° * Perte dans le 28 Les maquettes doubles sont ensuite divisĂ©es comme les bidons, pour en obtenir des maquettes simples. Si la fabrication sâopĂšre sans corroyage, le ma- queleur amĂšne, par une seule chaude, le bidon Ă la forme de maquette simple, dont le poids est de 4 1 ,8338 g 11 '- 14 °â-. La conversion des bidons en maquettes simples pourrait sâobtenir par le laminage ; il y aurait cĂ©lĂ©ritĂ© dans le travail, et par suite Ă©conomie, puisque lâĂ©lĂ©vation du prix du fer est toujours en raison de la durĂ©e de lâopĂ©ration quâil a subie. Des expĂ©riences commencĂ©es aux forges de Grossouvre NiĂšvre, proiwent quâun laminoir peut fournir 5oo maquettes simples en douze heures; mais lâĂ©tirage aux cylindres ne donnant pas Ă tous les fers lâĂ©tat dĂ©sirĂ© pour en fabriquer des canons, on ne devra employer les lames, ainsi obtenues, quâaprĂšs que lâexpĂ©rience aura assurĂ© de leur bontĂ©. Lames. 5a8. Les maquettes sont converties en lames Ă canon, en deux chaudes la premiĂšre se donne Ă / 3i 7 la base jusque vers le milieu; on Ă©tire au martinet, et, en mĂȘme temps, on forme un biseau sur les cĂŽtĂ©s. Longueur. derriĂšre . . i Largeur - . vendĂ©miaire an XIII, sur les demandes et lâentretien des armes portatives, etc., titre 4 paragraphe 4°* DurĂ©e dĂšs fusils. Bronzage des fusils. 3 42 les taches dâoxide, et en les passant encore Ă la piĂšce grasse aussi souvent que le besoin lâexige. Lorsque les fusils doivent sortir des salles pour ĂȘtre dĂ©livrĂ©s aux troupes, on dĂ©monte les platines , on enlĂšve le cambouis, et on met une goutte dâhuile aux articulations. 356. On a fixĂ© Ă 5o ans la durĂ©e du fusil entre les mains du soldat ; mais cette arme est ordinairement dĂ©tĂ©riorĂ©e avant ce temps par plusieurs causes , dont la principale est Ă©videmment le frĂ©quent nettoiement quâon exige pour conserver un brillant inutile. 357. Pour sâopposer Ă lâaltĂ©ration des canons de fusils, et pour empĂȘcher les troupes dâĂȘtre* aperçues de loin Ă la guerre, etc., les anglais ont imaginĂ©, en 1 8 1 5 , de donner Ă ces armes un bronzage que M. Dupin a trĂšs-bien dĂ©crit 1 . La maniĂšre de bronzer les armes sâopĂšre Ă lâaide de deux compositions la premiĂšre est un mordant qui, en se dĂ©composant sur le mĂ©tal, lâaltĂšre et y abandonne les oxides que ce mordant tenait en suspension. La deuxiĂšme nâest quâun vernis Ă la laque qui empĂȘche lâaction de lâair et de lâeau de pousser plus loin lâoxidation du fer. Ces moyens seraient sans doute trĂšs-prĂ©cieux, si le bronzage offrait une longue durĂ©e ; mais malheureusement les vernis Ă lâalcool ne rĂ©sistant pas au frottement, on doit en conclure que les anglais ne sont pas plus avancĂ©s que nous sur ces com- 1 Force militaire de la Grande-Bretagne, tom. 2, pag. 11. ' 343 positions toujours altĂ©rables et dont on avait dĂ©jĂ recouvert depuis long-temps les armes de luxe Ă Versailles i. VINGT-UNIĂME LEĂON. Des armes blanches des anciens. â PrĂ©paration des Ă©toffes, leur usage. â Choix de Vacier pour les lames.âAffinage de l'acier au Klingenthal, passage de Vacier en billes, en barres, en languettes , en trousses et en lopins.âDistinction des aciers en marques.âThĂ©orie de l'affinage. âFabrication des maquettes et des lames .â Aiguisage des lames, leur polissage, leur Ă©preuve et leur conservation.âDamas de Perse, leurs caractĂšres.âDamas d'Europe, leur fabrication par des Ă©toffes et par des alliages. â Notice sur les enduits conservateurs des mĂ©taux. 358, Lâbomme dans le premier Ă©tat de sociĂ©tĂ©, a eu Ă se dĂ©fendre contre les animaux, puis contre ses semblables. Les substances choisies dâabord pour composer les armes, furent des corps durs, tels que le bois, la pierre, les os et enfin les mĂ©taux, que leur peu de duretĂ© fit remplacer par des alliages ; mais la sidĂ©rurgie ayant amenĂ© la connaissance de lâacier, ce dernier produit de lâart mĂ©rita la prĂ©fĂ©rence. Les premiers instrumens employĂ©s Ă la guerre, Des armes blanches des anciens. 1 MĂ©moire sur la fabrication des armes Ă feu portatives M. Cotty, pag. 112, et Dictionnaire de lâartillerie, article mise en couleur des canons. M. le G 1 . Gotty. Etoffes. 344 soit pour attaquer, soit pour se dĂ©fendre, furent des bĂątons garnis de pointes ou de dards mĂ©talliques tels Ă©taient les Ă©pieux qui, en augmentant de longueur, ont portĂ© les noms de surisses et de piques. Pline rapporte que les lacĂ©dĂ©moniens furent les inventeurs de la pique ; cette arme .des peuples de lâantiquitĂ© est aussi devenue celle des modernes, qui lâont variĂ©e sous un grand nombre de formes , pour rĂ©unir plusieurs avantages Ă la fois. La pique, en changeant de forme, prit aussi les noms particuliers de lance , de javeline , de per lui- sane , de hallebarde et Ă 'esponton ou sponton. Ces diverses sortes de piques furent employĂ©es avec succĂšs par notre infanterie jusquâen 166'g, Ă©poque de lâinvention de la bayonnette. Si lâon recherche lâorigine de lâĂ©pĂ©e, on voit quâelle a pris naissance aprĂšs le poignard, et long-temps avant la dĂ©couverte du fer. Cette arme blanche fut courte dâabord, ensuite on lâalongea, puis on lui donna un tranchant, avec plus ou moins de largeur, et on la changea de cette maniĂšre en sabre , dont les formes ont singuliĂšrement variĂ© avant dâarriver aux modĂšles en usage dans les troupes françaises. 35 g. En corroyant le fer avec lâacier , on forme des mĂ©langes connus dans les arts sous le nom dâĂ©toffes. Avant de donner la fabrication des lames, nous exposerons succinctement la prĂ©paration des Ă©toffes _ 345 Ă cause de lâanalogie qui existe entre ces composĂ©s et la matiĂšre des lames. Par les mĂ©langes du fer et de lâacier, la mollesse du premier se combine Ă la duretĂ© du second , pour donner naissance Ă lâĂ©lasticitĂ© , propriĂ©tĂ© qui est le principal caractĂšre des Ă©toffes. Outre les Ă©toffes fournies par la combinaison du fer et de lâacier, on en compose encore qui sont uniquement formĂ©s dâaciers ; dans ce cas, il faut que les aciers mĂ©langĂ©s soient de qualitĂ©s diffĂ©rentes ainsi, en rĂ©unissant de lâacier mou arec de lâacier dur, on obtient des Ă©toffes r. Usage. Les Ă©toffes servent Ă faire des ressorts de toutes les formes pour les machines, on en fabrique aussi tous les outils ou instrumens qui doivent jouir dâune Ă©lasticitĂ© plus ou moins grande. 36o. Lâacier naturel est le seul quâon emploie Ă Choix de l'acier la fabrication des lames, aprĂšs lui avoir fait subir I' ourles h> m - un affinage Ă lâusine mĂȘme. Autrefois toutes les lames destinĂ©es aux armĂ©es françaises se fabriquaient uniquement avec lâacier de Nassau-SiĂȘgen , parce que les ouvriers, habituĂ©s Ă travailler cette sorte dâacier, considĂ©raient le nĂŽtre comme ne pouvant pas convenir Ă cet usage. Le comitĂ© central de lâartillerie fit faire, en 1818 , des essais sur un grand nombre dâaciers français, et lĂ© rĂ©sultat de ces recherches a Ă©tĂ© en faveur des i Description des Arts et MĂ©tiers, par MM. de lâAcadĂ©mie , tora. 8, pag. 95, planch. 6. 44 aciers de BĂ©ze r, qui sont les seuls employĂ©s aujourdâhui pour toutes nos lames. Affinage de 36 1 . Lâacier brut arrive en fragmens et dans des l'acier au Klin-. .. , . . ... genthal. barils ; on le nomme aussi acier en billes. Lâaffinage sâopĂšre par le corroyage ; mais avant de lâeffectuer, on fait subir au mĂ©tal des opĂ©rations prĂ©liminaires. Les billes sont chauffĂ©es au rouge-blanc, puis on les alonge par lâĂ©tirage; alors elles prennent le nom de languettes ; celles-ci, Ă©tant encore chaudes, sont jetĂ©es dans lâeau froide pour ĂȘtre durcies. Par ce prompt refroidissement, elles acquiĂšrent une fragilitĂ© nĂ©cessaire pour ĂȘtre brisĂ©es facilement. Lâouvrier exercĂ© reconnaĂźt lâĂ©tat de lâacier dans la cassure des fragmens, ce qui lui permet de ranger ces languettes en trois classes ou qualitĂ©s. Dans ce premier travail, lâaffineur a soin de rĂ©server quelques languettes quâil ne brise pas, et auxquelles il donne seulement une lĂ©gĂšre courbure, pour servir de couverture aux trousses. Composition de la trousse. Lâaffineur commence sa trousse, en superposant, sur une grande languette dâacier mou, quinze Ă dix-huit morceaux pris dans les trois qualitĂ©s diffĂ©rentes, en mĂ©langeant ces morceaux entre eux de maniĂšre Ă obtenir de lâacier homogĂšne et convenable Ă lâespĂšce de lames quâon se propose de fabriquer. Lâarrangement terminĂ©, lâaffineur recouvre les morceaux 1 Usines de MM. Rochet et Sirodot, Ă BĂšze prĂšs Mirebeau, dĂ©partement de la CĂŽte-dâOr. 34 7 dâune languette semblable Ă la premiĂšre, et alors la trousse est achevĂ©e. Traitement de la trousse. La trousse prĂ©parĂ©e est chauffĂ©e au blanc-soudant, puis Ă©tirĂ©e au martinet , en quatre chaudes environ ; la piĂšce de forge qui en rĂ©sulte prend le nom de lopin ; ses dimensions varient, selon la grosseur de la trousse ; mais ordinairement, le lopin est de i m ,299 4 pieds de longueur, sur o m ,o6 2 pouces 3 lig. de largeur et de o m ,o5 1 pouce 10 lig. dâĂ©paisseur. Lâaffineur profite de lâinstant oĂč la piĂšce est encore rouge pour la couper en deux parties Ă©gales, par le secours dâune tranche qui lâentame seulement aux 3/4 de son Ă©paisseur. 362. Lâacier des lopins a dĂ©jĂ Ă©prouvĂ© un com- Des marques mencement dâaffinage ; mais il 11âa pas encore Ă©tĂ© ^ ac * or ployĂ© et soudĂ© , travail qui lui donne le degrĂ© dâhomogĂ©nĂ©itĂ© nĂ©cessaire. Lâaffineur brise les lopins, en rĂ©unit deux morceaux, les chauffe et les soude, en les Ă©tirant lâacier qui provient de cette derniĂšre opĂ©ration, est dit Ă une marque. En rĂ©pĂ©tant le ployement et la soudure une deuxiĂšme fois, il forme de Vacier Ă deux marques ; et, en continuant ce travail une troisiĂšme fois , il obtient de lâacier Ă trois marques. Les lopins Ă deux et Ă trois marques sont divisĂ©s Visite, en deux parties, que lâon soumet Ă lâexamen des officiers de lâusine; et, si lâacier est reconnu bon, il est reçu. 363. Les lopins divisĂ©s sont Ă©tirĂ©s sĂ©parĂ©ment en Etirage en bar- longues barres que lâon coupe encore en deux par- jettes ma ~ lies, pour faciliter les opĂ©rations subsĂ©quentes. 348 Les barres sont placĂ©es dans le foyer de la forge, au nombre de 8 ou io Ă la fois, pour ĂȘtre ensuite Ă©tirĂ©es lâune aprĂšs lâautre, au martinet, par lâextrĂ©mitĂ© chauffĂ©e. On coupe Ă une longueur convenable, la partie amincie ; et le morceau sĂ©parĂ© prend le nom de maquette. On porte de nouveau au feu le reste de la barre, pour en obtenir dâautres maquettes semblables Ă la premiĂšre. Enfin les maquettes sĂŽnt livrĂ©es aux forgeurs de lames i. ^^4' Lâacier Ă deux marques est employĂ© pour marques. les lames courtes, telles que celles dâinfanterie, dâartillerie, de bayonnettes, de lances, etc. Lâacier Ă trois marques, Ă©tant plus Ă©lastique que le premier, convient pour les lames longues. Aiguisage. 365. Les lames forgĂ©es et trempĂ©es sont blanchies sur des meules de grĂšs mises en mouvement par le secours de lâeau ; ces meules peuvent ĂȘtre rangĂ©es en trois classes i°. Les grandes meules, de 2. m ,2j3 Ă 2 m ,597 7 Ă 8 pieds de diamĂštre et de o m , 108 Ă o m , i35 4 k 5 pouces dâĂ©paisseur, sont employĂ©es Ă dĂ©grossir ou Ă blanchir toutes les parties planes, ou saillantes des lames ; 2 0 . Les meules moyennes, de o m ,838 Ă o m ,865 2 pieds 7 Ă 8 pouces, sont cannelĂ©es, pour blanchir en long les pans creux ou Ă©videmens ; 1 On explique dans la leçon orale le travail quâexĂ©cutent les forgeurs, en mettant des modĂšles sous les yeux des Ă©lĂšves. Nous renvoyons pour cette fabrication Ă lâouvrage de Vandermonde, pag. 58, et au Dictionnaire de lâartillerie, art. lames de salres. 349 } 3 °. Les petites meules, de o m , 16a Ă o m , 189 6 Ă 7 pouces et au-dessous, proviennent ordinairement des dĂ©bris des grandes, et portent aussi des cannelures. Autrefois lâaiguisage, sur les deux derniĂšres espĂšces de meules, se faisait Ă sec; parce que lâeau, en ramollissant la pierre, dĂ©truit promptement les cannelures. Il rĂ©sultait du travail Ă sec des acci- dens graves pour les aiguiseurs ; la poussiĂšre quâils respiraient, portĂ©e dans les voies aĂ©riennes, leur causait la, phthisie, maladie Ă©galement commune aux caillouteurs. Pour Ă©viter ces accidens , toutes les opĂ©rations quâon exĂ©cute aujourdâhui sur les meules se font Ă lâeau. 3 66 . Les lames blanchies sur le grĂšs reçoivent Polissage le poli sur des meules de bois de chĂȘne ou de et i ,rul â ssa 8 e noyer, garnies dâhuile et dâĂ©meril. ' Le bruni est donnĂ© par des meules semblables, mais lâĂ©meril est remplacĂ© par le charbon. 367. Les lames sont dâabord contrĂŽlĂ©es quant Ă Epreuves, leurs dimensions ; leurs formes sont vĂ©rifiĂ©es Ă lâaide de fourreaux, les Ă©paisseurs et les largeurs par des calibres. Les Ă©preuves sont de trois sortes 1 0 . Le ployement ; 2 0 . Lefouettage; 3 °. La percussion. Les lames longues subissent les trois opĂ©rations , et les lames courtes les deux derniĂšres seulement. 35o j Ployement. On exĂ©cute le ployement de deux maniĂšres en piquant la lame sur le plancher et en la poussant sans prĂ©cipitation, ou en se servant dâune caisse particuliĂšre , dont les dimensions varient selon lâespĂšce de lame dont on veut Ă©prouver lâĂ©lasticitĂ©. Fouet tage. Avant 1810 , toutes les lames Ă©taient fouettĂ©es sur un billot en Lois de chĂȘne, dont la forme Ă©tait celle dâun cĂŽne tronquĂ©. Lâemploi du billot a Ă©tĂ© abandonnĂ©, parce que lâĂ©preuve variait avec lâangle selon lequel on fouettait la lame. Le billot est remplacĂ© maintenant par des blocs - aussi en chĂȘne appelĂ©s jantes , dont le forme varie selon la lame quâon veut Ă©prouver. Les lames longues sont fouettĂ©es sur des jantes Ă surface cylindrique, portant une courbure relative Ă lâespĂšce de lame et Ă la force de lâĂ©preuve quâon veut lui faire subir. Ces instrumens sont nommĂ©s jantes courbes. Les lames dâinfanterie sont fouettĂ©es sur une jante Ă surface plane qui prend le nom de jante plate. Toutes les lames sont fouettĂ©es Ă plat et de chaque cĂŽtĂ© pour en faire dĂ©celer les dĂ©fauts. Percussion. AprĂšs le fouettage on frappe encore le dos et le tranchant des lames sur un bloc en bois dur, pour sâassurer quâelles ne portent plus de dĂ©fauts i. 1 Aide-mĂ©moire, 5 °. Ă©dition, tom. 2, pag. 602. Dictionnaire de lâartiilerie au mot lames de sabres. 351 Les lames reçues sont montĂ©es de leurs gardes , passĂ©es Ă la piĂšce grasse et mises dans leurs fourreaux. Les sabres ainsi prĂ©parĂ©s sont envoyĂ©s aux directions dâartillerie , oĂč on les conserve en leur donnant les mĂȘmes soins quâaux fusils n. 355. 368. Les damas, ainsi appelĂ©s du nom de lâancienne capitale de la Syrie o\i on les a fabriquĂ©s pour la premiĂšre fois, se tirent exclusivement de la Perse; mais ils nâont plus, dit-on, les qualitĂ©s que possĂ©daient ceux de la Syrie. Lâacier qui entre dans la composition de ces lames, ainsi que les procĂ©dĂ©s Ă lâaide desquels on les obtient, nous sont entiĂšrement inconnus. 36g. Les lames de damas se reconnaissent par des caractĂšres particuliers quâil convient dâindiquer ici leur surface est recouverte de petites veines noires et blanches dâune telle finesse quâelles ressemblent Ă un sablĂ© mĂ©langĂ© de noir et de blanc ; ce sablĂ© disparaĂźt par le poli et il redevient apparent par lâimmersion de la lame dans de lâeau acidulĂ©e. Lâacier de damas est plus difficile Ă forger que lâacier fondu, la trempe donne aux lames une grande fragilitĂ©, lâaction de la meule dans lâaiguisage eu dĂ©tache les molĂ©cules tendres, ce qui Ă©tablit sur le tranchant une sĂ©rie de dents qui rend ces lames trĂšs-favorables pour couper les corps mous comme la chair. 370 . On a cherchĂ© en Europe, Ă imiter les damas par des Ă©toffes n°. 35g; et toutes les tentatives ont Ă©tĂ© infructueuses, pour obtenir le dessin Conservation. Damas de Perse, CaractĂšres. Damas dâEurope. 35 a damassĂ©, si dĂ©sirĂ© par un pur caprice mais les damas dâEurope lâemportent sur ceux de Perse, par une grande tĂ©nacitĂ©, qualitĂ© trĂšs-essentielle pour une lame dans la main du guerrier. Les procĂ©dĂ©s de fabrication ont Ă©tĂ© dĂ©crits par Perret i J ; mais ceux qui ont Ă©tĂ© imaginĂ©s par Clouet, et publiĂ©s par M. Hachette a, en forment un art. facile Ă pratiquer cet illustre chimiste a rĂ©duit Ă trois mĂ©thodes simples, les moyens dâexĂ©cuter tous les dessins possibles sur les lames figurĂ©es i°. par lames parallĂšles, a 0 , par torsion, 3 °. par mosaĂŻque. Lieux 371. Les plus belles lames damassĂ©es , figurĂ©es , fabrication. ^ damas d'Europe fabriquĂ©s en France, sont celles qui sortent des Ă©tablissemens de MM. Cou- laux Klingenthal, de M. Degraud-Gurgey Marseille et de M. TrĂ©poz Paris. 37a. La fabrication des damas, par des mĂ©langes dâacier, nâest pas la seule quâon ait indiquĂ©e. On doit Ă M. lâingĂ©nieur Berthier, la composition dâun alliage dâacier et de chrome facile Ă obtenir, et que ses propriĂ©tĂ©s rendent prĂ©cieux cet alliage se laisse travailler Ă la forge, acquiert de la duretĂ© Ă la trempe et prend un beau noirĂ©-damassĂ©, par lâimmersion dans lâacide sulfurique faible 3 . 1 Descriptions des arts et me'tiers, par MM. de lâacadeĂŻnie, tom. 8, pag. 217, planch. 64 ; ou EncyclopĂ©die mĂ©thodique arts et mĂ©tiers, tom. 2, pag. 28. MĂ©moire sur lâacier, Paris 177g, par Jean-Jacques Perret. 2 Journal des mines, tom. 16, pag. 4 Z1 > planch. 6 ; ou Annales des arts et manufactures, tom. 17, pag. 22g , planch. g. SydĂ©rotechnie, tom. 4, pag. * 2 3 36 , planch. 64. 3 Annales de chimie, 2'. collection, tom. 17, pag. 6 2. 353 SyS. Lâaction des agens destructeurs le fer, Enduits diminue les services que nous retirons de ce mĂ©tal. f er> Les artistes qui travaillent le fer ont dĂ» chercher des moyens pour sâopposer Ă cette altĂ©ration, et ils ont trouvĂ© une foule de substances, qui servent Ă former des enduits prĂ©servateurs, simples ou composĂ©s. 374. Lorsquâon veut conserver des instrumens Enduits sim- en fer, ou en acier, on les frotte dâun linge im- ^j s â se ^ u ^ es et prĂ©gnĂ© dâhuile ou de graisse lâemploi de ces substances remplit mal le but quâon se propose, et exige un frĂ©quent nettoyement. Les anciens ont vainement essayĂ© les graisses dâun grand nombre dâanimaux, parce que toutes contiennent les mĂȘmes principes r. Nous prĂ©fĂ©rons lâusage de VĂ©laine seule, puisque son altĂ©ration nâest presque pas sensible, comparĂ©e Ă celle des corps gras ou huileux, qui renferment beaucoup de stĂ©arine , dont les propriĂ©tĂ©s indiquent une altĂ©ration prompte. 375. On fait usage, comme enduit, de la plom- Per-carbure bagine, ou fer carburĂ© naturel, connu dans le com- de fer merce et dans les arts, sous le nom impropre de mine de plomb; son mode dâapplication est simple on en frotte les piĂšces Ă conserver, ou bien on dĂ©laie, dans de lâeau gommĂ©e ou de la biĂšre, cette 1 Voyez lâexamen des huiles et des graisses dans les nouveaux ouvrages, et dans les Annales de chimie, tom. 93, p. 226; tom. 94, pag. 75 et 80. 45 Poix. Charbon. Chaux. 354 substance pulvĂ©risĂ©e, et on applique ce mĂ©lange Ă la brosse. Lâenduit de plombagine ne peut servir que sur les piĂšces non polies ; il leur donne une apparence de propretĂ© ; mais il est de peu de durĂ©e, et exige un frĂ©quent renouvellement 3 76. La poix noire, dite des cordonniers , sert Ă couvrir les ouvrages grossiers de serrurerie. Pour appliquer cet enduit, on fait chauffer les piĂšces , et lorsquâelles sont chaudes, on les passe Ă la poix. Cette couche de rĂ©sine conserve long-temps les ferrures de lâintĂ©rieur des bĂątimens, mais il nâen est pas de mĂȘme de celles qui sont exposĂ©es aux injures de lâair; car au bout dâun an, elles demandent une nouvelle application. 377. Les forgerons se servent souvent dâun moyen facile pour conserver certaines piĂšces en fer- ils les chauffent au petit rouge; et, dans cet Ă©tat, ils les frottent avec de la corne , des plumes, ou dâautres substances animales ; celles-ci, en se dĂ©composant, abandonnent une couche de charbon qui devient adhĂ©rente, parce que le mĂ©tal dilatĂ©, lors de l'application, reçoit la matiĂšre dans les pores qui avoisinent la surface. Les piĂšces en fer, ainsi recouvertes, sont dites passĂ©es Ă la corne. 378. La chaux blanche ou la chaux caustique Ă bĂątir, est appliquĂ©e sur les piĂšces de forge par un moyen simple on dĂ©laie la chaux dans de lâeau jusquâĂ ce quâon obtienne une bouillie claire; 355 on y plonge les piĂšces, puis on les en retire aussitĂŽt pour les faire sĂ©cher ; cet enduit est le plus mauvais n°. 317 . 37g. Les couleurs Ă lâhuile siccative prĂ©servent Enduits com- trĂšs-hien les mĂ©taux de lâaction des agens extĂ©- à °iâhuile.° U ^ rieurs, et toutes les compositions de cette nature peuvent ĂȘtre appliquĂ©es sur le fer. 38o. Les instrumens qui doivent conserver leur brillant mĂ©tallique, comme ceux de physique et de gĂ©odĂ©sie, sont recouverts de vernis Ă l'alcool qui ont pour bases des rĂ©sines, tels que la laque, le mastic, la sandaraque, le copal, etc. Vernis Ă lâalcool. 38 1 . Si lâon fait dissoudre les rĂ©sines dans lâhuile Vernis gras, siccative, et quâaprĂšs la dissolution on y ajoute de lâhuile essentielle de tĂ©rĂ©benthine, on obtient le vernis pour les voitures de luxe, les lampes ou quinquets, etc. Ces deux espĂšces de vernis n°. 38o et 38 r, conviennent trĂšs-bien pour prĂ©venir lâoxidation sur les objets en fer et en acier dont on veut conserver le brillant r. 382. La composition dont on fait usage dans les PiĂšce grasse, directions dâartillerie, pour lâentretien des armes, se prĂ©pare, dâaprĂšs le rĂ©glement, avec quatre parties de suif contre une dâhuile dâolive ; on imprĂšgne de cette composition un chiffon de linge ou de serge, qui prend le nom de piĂšce grasse ; le simple 1 Voyez la composition des couleurs et des venus dans les ouvrages de MM. Vatin et Tingry, ainsi que dans lâEncyclopĂ©die arts et mĂ©tiers, tom, 2, pag. 9 et suivantes. 356 frottement de cette piĂšce sur les armes y dĂ©pose la couche de graisse suffisante Ă leur conservation. Depuis la publication du rĂ©glement, lâexpĂ©rience a fait prĂ©fĂ©rer, dans plusieurs directions, lâusage de lâhuile dâolive, en raison de son peu dâaltĂ©ration qui est prouvĂ©e par la thĂ©orie chimique ; câest pourquoi nous avons dĂ©jĂ indiquĂ© lâemploi seul de VĂ©laĂŻne n°. 374. FIN DE LA DEUXIĂME PARTIE. TABLE DES MATIĂRES Contenues dans la i re . et dans la 2 e . partie du Cahier classique sur le Cours de Chimie appliquĂ©e aux Arts militaires. A. Pages fabrication de 1â.232 â de cĂ©mentation,.23g â fondu..245 â naturel, dâAllemagne ou de fusion , . 233 Adoucissage des canons,.32g AFFINAGE de lâacier au Klingenthal, . . 346 â du fer,.175 â du fer Ă lâallemande..186 â du fer Ă lâanglaise,.xg5 â du fer Ă la bergamasque, .... igz â du fer Ă la catalane,.18S â du fer Ă la française..182 â du fer Ă la française et Ă lâallemande. Comparaison de ces deux mĂ©thodes, 186 â du fer dans les pots,.ig6 â du fer aux puddling-furnaces, . . . ig8 â du fer en Styrie,.igi ANALYSE des aciers,.2 66 â de lâardoise dâ 5 â du plĂątre-ciment,.86 358 Pages ANALYSE du Basalte ..34 â de la chaux sulfatĂ©e..68 â de la pouzzolane,.38 â du silex-pyromaque,. 7 â de la ponce, ..37 â des pierres Ă chaux....... 78 â du tripoli,.3g ARBUE, voyez herbue, .120 ARDOISES, synonimie, caractĂšres, analyse, gissement et localitĂ©s, exploitation, 15 Argiles,.*6 â apyres,. 5o â de France,. 18 â fusibles, ..45 â sĂŻnectique, synonimie, caractĂšres, gissement et localitĂ©s, usage, . . . 1 g ARMES blanches, fabrication des .' . . 343 ART de lâaffineur.. 175 â du chaufournier,.60 â du plĂątrier,.68 Avantages de la 2 e . fusion, etc., . . . 167 B. Baguettes de fusil, ..332 BALLES de fer battu, fabrication des . . 226 BASALTE, caractĂšres, analyse, gissement et localitĂ©s, usage,.^4 BATTAG-E des boulets,.14^ BaĂŻonnettes, . ... . - âą âą âą 333 BĂRARDIĂRE, fabrication de lâacier fondu Ă la .24g 35 9 Pages BĂTONS, voyez mortiers hydrauliques, , . 84 BOCARDAGE des minerais,.114 BOMBES, voyez projectiles creux, . . . 14g BOULETS, voyez projectiles pleins, . . 134 BRIQUES ordinaires, . .4g â emploi des machines pour la fabrication des.5 7 â rĂ©fractaires..5o Bronzage des fusils,.34a c. Caffut,.164 CaLBASSERIE, voyez fourneaux Ă manche, 16g Canons de fusil,.317 CASTINE ou cron,.. r2 t CAUSES qui rendent les chaux hydrauliques, 76 CĂMENTATION des outils dans les parcs, projet de.. . 264 â des scies et des limes.. CĂ«NDRURES, voyez dĂ©fauts des fers, . . 2 o5 CHAMBON, fabrication de lâacier fondu au 249 CHARGEMENT des hauts-fourneaux, . . i2t Chaufournier, art du . . .. . 60 CHAUX carbonatĂ©e ,.. 2 3 â carbonatĂ©e crayeuse, gissement et localitĂ©s, usage.3 2 â carbonatĂ©e grossiĂšre, gissement et localitĂ©s . 2 g â caustique- ou chaux vive, .... f 36o Pages CHAUX commune, ses caractĂšres, son usage , 75 â hydraulique, caractĂšres, usage, . . 76 â hydrauliques, causes qui rendent les id. â hydrauliques artificielles , . . . . 79 â- maigre ou moyenne, ses caractĂšres, son usage,.75 â sulfatĂ©e, synonimie, caractĂšres, analyse, 68 â sulfatĂ©e grossiĂšre, caractĂšres, gissement et localitĂ©s ,.69 CHOIX de lâacier pour les armes blanches, 345 â du bois pour les fusils,.3i2 â des pierres Ă plĂątre,.70 â et rĂ©ception du fer dans les manufactures dâarmes,.3ro CIMENT de Boulogne, voyez mortier-plĂątre, 86 CLASSIFICATION des fers dans les arsenaux , 216 â des pierres ou roches,. 7 CLOUET, ses procĂ©dĂ©s pour la fabrication de lâacier fondu,.247 CLOUS, fabrication des.229 COMBUSTIBLE pour les arsenaux, houille 285 â fossiles,.39 COMPARAISON de lâaffinage du fer par la houille et par le charbon vĂ©gĂ©tal, . 202 COMPASSAGE des canons,.323 COMPOSITION chimique de lâacier, . . 23z â du cuivre pour les manufactures dâarmes, 3i2 â des mortiers,.83 Conservation des armes, . . . 34iet35r â de la houille dans les arsenaux, . . 286 36 ! Pages CONSERVATION des limes, des rĂąpes, . . 283 â des outils Ă pionniers,. 3 o 4 Coquilles Ă boulets,.134 CORRECTION des fers cassans et brisans, . 207 Corroyage du fer,.i 85 COULAGE de la fonte en gueuse, . . . 125 COULEURS de lâacier au recuit, .... 256 â du fer dans les chaudes, .... 288 CRAIE, voyez chaux carbonatĂ©c crayeuse , 32 CRIQUES, voyez dĂ©fauts des fers forgĂ©s, . 2 o 5 CUISSON des briques dans les fourneaux ambulans et permanens, . . . 47 et 56 ââą des pierres Ă chaux,. 63 â des pierres Ă plĂątre,.70 CYLINDRES pour la fabrication du fer, voyez affinage Ă V anglaise, .199 D. DAMAS dâEurope,. 55 1 â de Perse,. id. DĂFAUTS des fers forgĂ©s ..2 o5 DIVISION minĂ©ralogique des minerais de fer, 95 DOUBLURES, voyez dĂ©fauts des fers forgĂ©s , 2 o 5 Dressage des canons,.322 DurĂ©e des fusils,.. . 342 46 36 a E. Pages EBAUCHA GE des loupes par percussion et par compression,.199 ECROUISSEMENT du fer,.294 EFFETS du battage des boulets, . . . . 146 synonimie, caractĂšres, analyse, gissement et localitĂ©s, usage, prĂ©paration, .20 Emmanchement des outils Ă pionniers, . 3 o 3 EMOULAGE des canons de fusil, .... 324 EMPLACEMENT et construction dâune forge dâaffinage,.175 ENCLUMES des arsenaux ,.276 â des grosses forges,.180 ENDUITS conservateurs du fer, .... 353 EPREUVES des canons de fusil, .... 227 â des essieux,.. . . 224 â des lames..349 ESSAI des argiles,. 53 â de la cbaux cuite,.67 â mĂ©tallurgique des minerais de fer, . . 106 ESSAI des pierres Ă chaux,. 61 ESSIEUX, fabrication des ..... 219 ETIRAGE de lâacier en barres et en maquettes, .347 â du fer aux cylindres,.20r â du fer au marteau Ă main, .... 290 ETOFFES, fabrication et usage des . . . 344 Extinction de la chaux,.81 363 F. Pages FABRICATION des tuiles et des briques, . 44 â des outils Ă pionniers,.298 â des pierres Ă fusil, leur nomenclature, leur rĂ©ception........ 9 â des platines par les moyens ordinaires et accĂ©lĂ©rĂ©s,.53o â des projectiles creux ,.149 â des projectiles pleins,.128 FENDERIES, travail dans les . . . . 2l5 FER brisant Ă chaud, fer cassant Ă froid, fer doux caractĂšres et synonimie, . 204 â carbonate synonimie, caractĂšres, gisâ sement et localitĂ©s,.100 â cru, voyez fontes ,.125 â en baguettes, .215 â dĂ©fectueux, correction du .... 207 â deutoxidĂ© synonimie, caractĂšres, gis- sement et localitĂ©s , usage, 97 â hydratĂ© synonimie, caractĂšres , gisse- ment et localitĂ©s,.10a â natif caractĂšres, gissement et localitĂ©s, 96 â tritoxidĂ© synonimie, caractĂšres, gissement et localitĂ©s,.. 97 â moyen de distinguer le fer de lâacier, 266 FLASQUES dâaffĂ»ts Ă mortiers , .... i58 FONDAGE des minĂ©rais de fer, thĂ©orie du 123 FOND ANS pour les minĂ©rais de fer, . . . 120 FONDEUR en fer, art du.128 364 Pages Fontes,.125 â blanches , propriĂ©tĂ©s et usage, . . . 126 â grises douces, propriĂ©tĂ©s et usage, . id. â grises dures, propriĂ©tĂ©s et usage, . . id. FORAGE des canons de fusil,.320 Forgeron, art du.269 FORGES dâaffinerie,. 17b â des arsenaux,.270 FOURNEAUX Ă briques, voyez cuisson des briques ,.47 et 56 â Ă manche pour la fusion de la fonte travailet thĂ©orie,.169 â Ă rĂ©verbĂšre pour la fusion de la fonte travail et thĂ©orie,.165 â Ă vent travail et thĂ©orie, . . . . 174 FOURS Ă chaux en gĂ©nĂ©ral,.63 â Ă chaux Ă travail alternatif, .... 63 â Ă chaux Ă travail continu, .... 63 â Ă plĂątre, voyez cuisson du plĂątre , . . 70 FRAISIL, voyez mĂąche- fer, .286 FusibilitĂ© des fontes, . . . . . . i3o FUSIL, fabricationdu.. . 3 i 4 G. GĂOLOGIE, idĂ©es gĂ©nĂ©rales sur la ... 1 GrĂšs , leur dĂ©linition, leur division, . . n â argileux,. â calcaires,. â siliceux ,. 12 GRILLAGE des minĂ©rais de fer, . . âą âą 365 . H. Pages HACHE, voyez outils a pionniers , . ' . 296 HAUTS-FOURNEAUX, formes intĂ©rieures et extĂ©rieures , nomenclature, emplacement, construction, adossement et isolement, . _ n 6 Herbue ,.120 HOUILLES, caractĂšres, gissement et localitĂ©s, qualitĂ©s, distinction des ... 39 HOUILLĂRES en exploitation, liste des dĂ©- partcmens qui possĂšdent des . . 4 1 â recherches sur les.4 2 HUNTSMANN , son procĂ©dĂ© pour fabriquer lâacier fondu,.246 I. INFLUENCE des divers agens sur les mortiers, 86 â de lâextinction de la chaux sur les mortiers,.88 â nulle du manganĂšse sur la bontĂ© de lâacier, . ,.a35 INSTRUMENS dâune forge dâaffinerie, . . 178 L. de chaux, conservation du fer par le 354 LAITIERS des hauts-fourneaux , leur usage, 124 366 pages LAMES Ă canon,.3i6 â damassĂ©es, lieux oĂč lâon fabrique des 35a â de sabre, conservation des . . . 35 r â de sabre , fabrication des voyez armes blanches ,.343 LAVAGES des minerais de fer, . . . . n3 LIMES et RAPES , fabrication des . . . adr LOUPES, leur Ă©baucliage par compression et par percussion,.199 M. Mache-per,.287 MACHINES Ă fabriquer les tuiles et les briques, .......... 57 Maçon, art du.. . 73 MAQUETTES pour lames de sabre, . . . 347 â pour canons de fusil,.315 Marbres,.24 â de France, ..25 Marques de lâacier,.347 MARTEAUX et enclumes des grosses forges, 180 â des forgerons, . 278 Mastics,.87 â dâAsphalte,.90 â pour joints, terrasses et citernes, 91 â des chaudronniers,.92 â de voyez mastic il'Asphalte , . 90 â pour les pompes Ă feu,.9 a â des vitriers,.93 MĂLANGES fusibles et infusibles, . 5o et 120 .367 Pages MINERAIS de fer, division minĂ©ralog. des g5 MISE Ă feu des hauts-fourneaux, . . . 121 MISE hors des liauls-fourneaux, . . . . 125 MODE analytique des argiles, .... 5i â analytique des minerais de fer, . . . 109 â analytique des pierres Ă plĂątre, . . . 70 Mortiers,.82 â ciment,. 85 â hydrauliques,.84 â ordinaires,. id. â plĂątre,. 86 MOULAGE dâune bombe, . . . ... j54 â des boulets en coquilles, . . . , 137 â dâun obus,.i5o â des projectiles creux,.149 â en sable des boulets,.i38 â en sable des flasques dâaffĂ»ts Ă mortiers, 160 â enterre idem, .15q â des tuiles et des briques, .... 46 MOYEN pour distinguer le fer de lâacier, . 266 MUSHET, son procĂ©dĂ© pour fabriquer lâacier fondu..248 N. Noyaux pour projectiles creux, . . . i5i o. ORD0NS, . ] 79 368 OUTILS Ă pionniers, ..296 â des ouvriers en fer dans les arsenaux, . 275 P. Pages PAILLES, voyez dĂ©fauts des fers forgĂ©s, . 2o5 PELLES, voyez outils Ă pionniers , 296 PĂPĂRINO, caractĂšres, gissement et localitĂ©s , usage.. 36 PESANTEUR spĂ©cifique des fontes, . . . 1 3 o PlC-A-ROG et pie-lioyau, voyez, outils Ă pionniers ,.296 PIĂCE grasse, . 355 Pierres ou Roches,.. . 5 â de taille, voyez chaux carbonatĂ©e grossiĂšre ,. 29 â argileuses ..16 â Ă bĂątir, voyez chaux carbonatĂ©e grossiĂšre, . 29 â calcaires,. 23 â Ă chaux, leur essai, leur division, . . 60 â Ă plĂątre, voyez chaux sulfatĂ©e grossiĂšre .. 69 â ponce , voyez ponce, ...... 36 â siliceuses,. 7 PLATINES des armes de guerre, . . . 329 PLATRE, son gĂącliement, sa conservation, son usage,.71 PLATRE-CIMENT, voyez mortier-plĂątre , . 86 PLATRIER, art du.68 POLISSAGE et brunissage des armes, . . 34 g 36 g PONCE caractĂšres, analyse, gissemenl et localitĂ©s, usage,. POUZZOLANE caractĂšres, analyse, gisement et localitĂ©s, usage, . PrĂ©paration de FĂ©meril, . . PRODUITS volcaniques, . . . Projectiles creux, moulage des â pleins, moulage des R. Pages 36 3 7 22 33 i 38 i34 Raffinage de lâacier,.a36 Rapillo,. 38 RĂCEPTION de lâacier dans les manufactures dâarmes, .3 ii â des balles de fer battu,.228 â des enclumes dans les arsenaux, . . 277 â des essieux,.223 â des fers dans les arsenaux, . . . . 217 â des fers dans les manufactures dâarmes, 310 â des flasques,.162 â de la bouille dans les arsenaux, . . 285 â des limes et des rĂąpes,.282 â des outils Ă pionniers,.3o2 â des projectiles,.155 et 228 â et emmagasinement de la tĂŽle, . . 214 Recette des armes finies,.337 Recherches des houillĂšres, .... 42 Recuit de lâacier, ....... 255 â au bleu dans les manufactures dâarmes, 336 â du fer,. 2 9^ 47 3 7 ° Pagas RĂDUCTION des minerais de fer au hautfourneau , . 121 REMPLAOANS du sable pour les mortiers, 83 ROCHES et pierres,. 5 S. SABLES, leur distinction,. ii â pour la composition des mortiers, choix du.82 â gravier,.ir â pour le moulage,.1 3 p Salle dâhumiditĂ©,.329 Schistes, .i 5 SERVICE des officiers dans les forges, 147 et i 63 SILEX pyromaque, ses caractĂšres, son gis- sement, son extraction,. 7 SOUDURE du fer par percussion, . . . 291 Soufflets dâaffinerie,.180 â des forges permanentes,.272 â des hauts-fourneaux,. 122 T. TARAUDAGE de la culasse et des canons de fusil,.326 TERRAINS intermĂ©diaires,. 4 â primitifs,. id. â secondaires, . id. 3? 1 Pages Terrains tertiaires,. 5 â volcaniques,. ici. Terres Ă briques, ........ 44 â Ă noyaux, prĂ©paration de la . . . 15o THĂORIE de lâaffinage,.178 â de la cuisson de la chaux, 67 â de la cuisson des pierres Ă plĂątre, . . 71 â et durcissement des mortiers, ... 87 â de la fabrication de lâacier fondu, . . 25o â du fondage des minerais de fer, . . ra3 â du recuit de lâacier,. z 58 â delĂ trempe de lâacier,.267 TOLE, fabrication delĂ ./.2ro TOURNAGE des canons de fusil, . . . 325 TRACHYTE, ses caractĂšres, gissement et localitĂ©s , usage..33 TRAITEMENT mĂ©tallurgique des minerais de fer , . . .112 TRAVAIL du fer dans les arsenaux, voyez art du forgeron ..26g â du fer dans les chaufferies, . . . . 184 â dans les fonderies,.2i5 â du fer dans les fineries..ig- TRAVAUX dans les manufactures dâarmes, 307 TRAVERS, voyez dĂ©fauts des fersforgĂ©s , . 205 Trempe de lâacier,.253 â des limes,. 2 63 â en paquet,. a 5g â en paquet dans les manufact. dâarmes, 335 â Ă la volĂ©e dans les manufact, dâarmes, 336 t Pages 3 7 2 TRIPOLI, caractĂšres,,gissement et localitĂ©s, usage,.38 TĂŒILIEK-BrIQUETIER, art du . . . 44 TUYĂRE, sa position dans les forges des af- lineries,. 177 Y. VERNIS gras pour les mĂ©taux, .... 355 â Ă lâalcool pour les mĂ©taux, . . . . ici. â particulier pour les outils Ă pionniers, 3o4 w. WILKINSON, voyez fourneau Ă manche, 169 FIN DE LA TABLE DE LA l re . ET DE LA 2 e . PARTIE. yf Ws If -*'**âą> ?/?/!$ s 1 7S»; ' ^*3 .' yi&0 ai'/ a M\. âą*.V. \ .*âą *'/v i^'VJ ?/ âą vvf. V** "sjâĂr/^Ăąv s W » i\ * ' Ăą?*". »i&Sv*- ;'-vi ^'âą r ^> .ak v â L&33 .. - ^ tas ĂŒ* 4*5 ? i i k ; k âąĂr- ., j*T -âą .; N. .ÂŁ>*% . ^hĂ 1 .* âą SK;- âSâ 'X'i. s \v '^- 1 * 3$?'. y*&; _V kĂš;â ' -âą*âąâą ' V 'âąy; * â * ^;*V^ > >, ÂŁ <*v iSWMSfr*? avar * âą *^!*^ _ ' »*MV iĂąfciS ^Úà ?ĂŻMk? LZ1Cmr.