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Le jeu simple et addictif CodyCross est le genre de jeu oĂč tout le monde a tĂŽt ou tard besoin d’aide supplĂ©mentaire, car lorsque vous passez des niveaux simples, de nouveaux deviennent de plus en plus difficiles. Plus tĂŽt ou plus tard, vous aurez besoin d’aide pour rĂ©ussir ce jeu stimulant et notre site Web est lĂ  pour vous fournir des CodyCross Tailler les lames pour les rendre tranchantes rĂ©ponses et d’autres informations utiles comme des astuces, des solutions et des astuces. Ce jeu est fait par le dĂ©veloppeur Fanatee Inc, qui sauf CodyCross a aussi d’autres jeux merveilleux et dĂ©routants. Si vos niveaux diffĂšrent de ceux ici ou vont dans un ordre alĂ©atoire, utilisez la recherche par indices ci-dessous. CodyCross Saisons Groupe 80 Grille 5AFFUTER
Lameilleure cisaille à haie en 2022. Cisaille à haies Bahco 73 cm. La cisaille professionnelle Bahco P51 est un outil de haute qualité. Agréable à manipuler, tranchant et particuliÚrement résistant, ce modÚle est trÚs efficace pour tailler les arbustes et les haies.
D’aprĂšs les donnĂ©es de Planetoscope, le marchĂ© du jardinage en France connait une forte croissance. L’ensemble de la population française dĂ©pense environ 254 euros par seconde pour entretenir leur jardin – ce dernier Ă©tant devenu la cinquiĂšme piĂšce de la maison. Les appareils et les outils d’entretien, comme le taille-haie, sont aussi concernĂ©s par ces chiffres. D’ailleurs ces derniers reprĂ©sentent, le plus souvent, une bonne partie du budget allouĂ© aux travaux de jardinage et de paysagisme. Nous vous parlons dans cet article d’une Ă©tape importante dans l’entretien du taille-haie l’affĂ»tage des lames. DĂ©couvrez tous nos astuces et conseils pratiques pour le rĂ©aliser. Pourquoi affĂ»ter les lames de son taille-haie ? Un taille-haie, qu’il soit Ă©lectrique, Ă  batterie, thermique ou avec une manche tĂ©lescopique, est un outil incontournable pour tout amateur de jardinage. Il vous permet de couper et d’entretenir vos haies, Ă  la maniĂšre d’une cisaille. Mais contrairement Ă  cette derniĂšre, elle est plus autonome et ne demande que peu d’efforts de votre part. Comme tous les appareils d’entretien, cependant, le taille-haie nĂ©cessite aussi une maintenance prĂ©ventive, Ă  commencer par l’affĂ»tage de ses lames. Mais Ă  quoi cela sert-il ? Pour obtenir des coupes plus nettes Si vous voulez avoir une coupe bien nette, la premiĂšre astuce est d’avoir des lames de taille-haie tranchantes. Les lames de l’appareil ont, en effet, tendance Ă  ĂȘtre Ă©moussĂ©es au fil du temps, de par la rĂ©sine qui s’y dĂ©pose. Par consĂ©quent, la taille des haies devient difficile car certaines branches restent coincĂ©es entre les dents, sans ĂȘtre coupĂ©es. Au final, les haies auront une allure dĂ©chiquetĂ©e et elles seront Ă©galement plus susceptibles d’attraper des maladies et des champignons. Pour un usage durable du taille-haie L’affĂ»tage des lames du taille-haie fait partie de la maintenance prĂ©ventive de l’outil. Les professionnels conseillent mĂȘme de le rĂ©aliser toutes les 50 heures d’utilisation. La santĂ© des autres composants de la machine, comme le moteur, dĂ©pend en effet de cette maintenance. Si les lames ne coupent pas efficacement, par exemple, l’utilisateur aura tendance Ă  forcer l’engin, ce qui entraĂźnera une usure prĂ©coce du dispositif tournant de l’appareil. Pour une utilisation en toute sĂ©curitĂ© Contrairement Ă  ce que l’on peut penser, l’utilisation d’un appareil tranchant mal aiguisĂ© est bien plus dangereuse que celle d’un autre bien affĂ»t. Comme la force gĂ©nĂ©rĂ©e par le moteur est plus importante, la pression Ă©mise au niveau des branches sera, elle aussi, accentuĂ©e. L’utilisateur ainsi que les personnes aux alentours de la broussaille risquent de se blesser avec les bouts de bois qui s’éparpillent. Au pire, les composants de l’appareil peuvent mĂȘme voler en Ă©clat et causer des accidents bien plus graves. Comment rĂ©aliser un affĂ»tage manuel des lames du taille-haie ? Il existe plusieurs maniĂšres de tailler les lames de votre appareil. Ce processus peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© Ă  l’aide d’une meuleuse, par exemple. Mais dans cet article, on vous propose d’y procĂ©der manuellement Ă  l’aide d’une lime ou d’un affĂ»teur Ă  carbure. Instructions Ă  retenir avant d’aiguiser les lames de taille-haie L’aiguisage des lames de taille-haie n’est pas une opĂ©ration sans risque. Afin d’effectuer le travail d’affĂ»tage en toute sĂ©curitĂ©, nous vous conseillons de prendre un certain nombre de prĂ©cautions, dont les suivantes Munissez-vous des Ă©quipements de sĂ©curitĂ© nĂ©cessaires pour rĂ©duire les risques de blessure. Pensez Ă  porter des gants de travail adaptĂ©s et des lunettes de protection ou une toujours Ă  la consignation Ă©nergĂ©tique de l’appareil, qu’il soit portatif, Ă©lectrique ou thermique. Assurez-vous qu’il ne risque pas de se dĂ©clencher Ă  un moment un endroit non Ă©troit avec une grande table pour rĂ©aliser l’ votre lime avec un peu d’alcool si vous l’avez sortie de votre stock. Cela Ă©vitera que votre matĂ©riel ne soit contaminĂ©. MatĂ©riel nĂ©cessaire pour affĂ»ter soi-mĂȘme les lames de son taille-haie Pour affĂ»ter vous-mĂȘme votre taille-haie, vous aurez besoin de Un chiffon pour nettoyer la denture de votre lame, juste avant de procĂ©der Ă  l’ lime plate Ă  base de carbure de prĂ©fĂ©rence, pour tailler les tranchants des dents de votre pierre Ă  aiguiser qui servira Ă  Ă©liminer les imperfections laissĂ©es lors de l’ servant de lubrifiant lors du taillage. Du solvant pour rĂ©sine pulvĂ©risĂ© sur la lame, pour Ă©viter que le matĂ©riau ne se dĂ©grade Ă  cause de la corrosion. Étapes Ă  suivre pour l’affĂ»tage des lames Une fois que vous avez pris les prĂ©cautions nĂ©cessaires avant l’affĂ»tage et que vous avez tout le matĂ©riel sous la main, vous pouvez procĂ©der aux Ă©tapes suivantes. Écurez les dents Commencez par astiquer la denture de l’appareil avec un chiffon imbibĂ© d’un peu d’eau. L’objectif est d’enlever la rĂ©sine et la sĂšve des plantes qui se dĂ©posent sur les dents de l’appareil aprĂšs l’utilisation. Aiguisez les tranchants Ă  l’aide de la lime ou de l’affĂ»teur Ă  carbure Affutez toujours suivant le sens des tranchants et dans une seule affĂ»tant, veuillez respecter l’angle d’affĂ»tage conseillĂ© dans la notice d’entretien de la pas trop de pression lorsque vous limez les tranchants afin de ne pas rĂ©duire la rĂ©sistance du matĂ©riau. L’usure du matĂ©riau peut, en effet, mettre l’appareil hors de le limage une fois que la surface affĂ»tĂ©e de la dent commence Ă  ce processus sur le reste des tranchants des autres dents. Il faut que le nombre de coups de lime sur chaque partie coupante soit le mĂȘme, afin d’uniformiser les lames. Enlevez dĂ©licatement les bavures Ă  l’aide de la pierre Ă  affĂ»ter Ce processus se fait sur les deux faces de chaque lame du taille-haie. En effectuant l’affĂ»tage, vous pourrez lubrifier avec de l’eau ces parties de l’appareil pour Ă©viter que le matĂ©riau ne chauffe. Enfin, terminez l’affĂ»tage en pulvĂ©risant les lames avec le solvant pour rĂ©sine, afin de les protĂ©ger de la corrosion. OĂč trouver des professionnels pour affĂ»ter son taille-haie ? Si vous n’avez pas le temps d’affĂ»ter les lames de votre taille-haie vous-mĂȘme, il est envisageable de recourir au service d’un professionnel pour les aiguiser Vous pouvez vous rendre auprĂšs d’une entreprise spĂ©cialisĂ©e dans l’affĂ»tage. Ces entreprises sont nombreuses Ă  proposer des prestations d’aiguisage de toutes sortes de matĂ©riel de jardinage Ă  lame comme la tondeuse ou la magasins de bricolage peuvent Ă©galement affĂ»ter les lames de votre machine. Ces magasins sont, le plus souvent, gĂ©rĂ©s par des professionnels du jardinage qui se connaissent bien en matiĂšre de revendeur des marques de taille-haie propose toujours ce genre de service. Vous pouvez, par exemple, apporter votre machine auprĂšs des revendeurs de Sthil, Bosch, Black&Decker, Ryobi, Husqvarna ou Écho si votre appareil provient de l’une de ces marques. Quels sont les prix de cette opĂ©ration ? Le coĂ»t de l’affĂ»tage de lame d’un taille-haie varie en fonction du modĂšle, du professionnel que vous contactez et des prestations demandĂ©es. En plus de l’affĂ»tage, en effet, ces entreprises peuvent Ă©galement rĂ©aliser d’autres types d’entretiens comme le nettoyage complet du lamier de la machine ou le graissage du taille-haie. Mais d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le tarif oscille entre 25 Ă  60 euros. Et si vous souhaitez aiguiser vous-mĂȘme votre taille-haie, le prix d’un kit d’affĂ»tage dĂ©marre Ă  partir de 28 euros. Le pack comprend la lime, le solvant Ă  rĂ©sine et la pierre Ă  affĂ»ter. Notre avis sur l’affĂ»tage d’une lame de taille-haie L’affĂ»tage des lames de votre taille-haie doit constituer, pour vous, une prioritĂ©. Un tel entretien contribue non seulement Ă  la longĂ©vitĂ© de l’appareil, mais Ă©galement Ă  la sĂ©curitĂ© de l’utilisateur et Ă  la prĂ©cision des coupes obtenues. Nous vous conseillons de le faire toutes les 50h d’utilisation. Pour ce faire, vous pouvez demander la livraison des kits spĂ©ciaux d’affĂ»tage de lames ou confier cette opĂ©ration Ă  un professionnel. À notre avis, cependant, le mieux est d’envoyer directement votre outil de travail auprĂšs du revendeur de la marque de votre machine. De cette maniĂšre, vous pourrez avoir un diagnostic approfondi quant Ă  l’état de votre machine et obtenir, en mĂȘme temps, des conseils prĂ©cieux pour l’entretien de votre appareil. FAQ Comment affĂ»ter un taille-haie avec une meuleuse ? Si vous disposez d’une meuleuse, sachez que vous pouvez vous en servir pour effectuer l’affĂ»tage de votre taille-haie. Faites cependant trĂšs attention car cette mĂ©thode s’avĂšre de loin plus dangereuse. Voici les Ă©tapes DĂ©montez d’abord les lames du taille-haie en suivant les instructions dans la notice d’utilisation. Fixez une par une les lames sur un plan de travail Ă  l’aide d’un Ă©tau. Ces derniĂšres doivent rester immobiles pendant l’affĂ»tage. Configurez la meule Ă  une vitesse de rotation faible puis affilez doucement les tranchants des dents de chaque lame. Comme la mĂ©thode avec la lime, il faut respecter l’angle d’affĂ»tage prescrit dans le manuel d’entretien de l’appareil. Une fois l’aiguisage terminĂ©, remontez les lames suivant les indications du guide. Pour terminer, nettoyez la lame avec un chiffon doux, puis pulvĂ©risez avec un solvant anticorrosion. Comment reconnaitre qu’un taille-haie a besoin d’ĂȘtre aiguisĂ© ? Pour savoir si votre taille-haie doit ĂȘtre aiguisĂ© L’appareil rĂ©sinĂ© ne fonctionne plus efficacement. Vous mettez plus de temps Ă  rĂ©aliser vos tĂąches habituelles, puisque les branches de haie sont coincĂ©es entre les dents de la machine. Vous remarquez une irrĂ©gularitĂ© au niveau de la longueur des haies. Ces derniĂšres semblent avoir un aspect effilochĂ©.
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Pour un rĂ©sultat prĂ©cis et des formes harmonieuses, le taille-haie s’impose. Il s’agit d’un outil pratique qui permet de cisailler les branches. Mais si la lame n’est pas bien aiguisĂ©e, la coupe devient irrĂ©guliĂšre. Qui plus est, des maladies et des champignons viendront envahir vos clĂŽtures vertes. Pour prĂ©server la qualitĂ© d’un taille-haie, voici un rappel des techniques d’affĂ»tage les plus performantes. SommaireQuels outils pour affuter un taille-haie ?Les diffĂ©rentes Ă©tapes de nettoyage d’un taille-haie Quels outils pour affuter un taille-haie ? Pour couper les branches, le taille-haie fonctionne comme un ciseau. Les lames doivent ĂȘtre tranchantes pour effectuer les mouvements de coupe. Pour ce faire, une lame plate ou une lime spĂ©ciale peut vous rendre service. Mettez le taille-haie sur une surface plane. En vous servant de la lime spĂ©cial affutage, faites des gestes suivant le sens de coupe, c’est-Ă -dire Ă  45°. Limez chaque dent des deux cĂŽtĂ©s pour assurer un aiguisage parfait. Une fois que vous avez fini chaque dent, pensez Ă  retourner la lame et renouvelez l’opĂ©ration sur l’autre face. Enfin, essuyez la lame de votre taille-haie Ă  l’aide d’un chiffon doux. N’oubliez pas de pulvĂ©riser les couteaux avec du solvant spĂ©cial lame pour protĂ©ger votre matĂ©riel. Vous pouvez Ă©galement vous munir d’une meuleuse pour tailler la lame de votre taille-haie. Commencez en plaçant votre taille-haie sur un plan de travail, fixez-le afin qu’il ne produise pas d’incident pendant l’affutage. Pour mieux aiguiser, il est nĂ©cessaire de dĂ©placer chaque lame pour vous occuper de chacune d’elle. Ensuite, rĂ©glez la meuleuse Ă  une vitesse rotative faible. Appliquez une pression minime sur chacune des dents. Selon le modĂšle de meilleur taille-haie que vous aurez choisi, il est possible d’avoir deux ou trois cĂŽtĂ©s sur une dent. OpĂ©rez la mĂȘme pression sur chaque cĂŽtĂ© des dents tout en respectant le sens de coupe. Puis, retournez l’outil de jardinage et recommencez les mĂȘmes gestes de l’autre cĂŽtĂ©. À la fin, nettoyer la lame de votre taille-haie avec un chiffon doux. AprĂšs chaque usage, un lavage rĂ©gulier du matĂ©riel permet de garder sa performance. Sinon, votre taille-haie risque de se corroder ou de s’oxyder jusqu’à ne plus ĂȘtre opĂ©rationnel. Les diffĂ©rentes Ă©tapes de nettoyage d’un taille-haie AprĂšs une opĂ©ration de coupe, dĂ©barrassez les couteaux de votre appareil des rĂ©sidus de plantes. Les fragments d’écorces ou les feuilles sont coincĂ©s entre les lames de votre taille-haie. Avant de vous y mettre, sĂ©curisez-vous en Ă©teignant votre machine. Le nettoyage doit suivre les mĂȘmes principes, aussi bien pour le taille-haie Ă©lectrique ou thermique. Vous pouvez vous Ă©quiper d’une brosse pour assurer de dĂ©charger les lames. Brosser une lame aprĂšs une autre sur les deux cĂŽtĂ©s. ProcĂ©dez ainsi avec toutes les dents. DeuxiĂšmement, il faut penser Ă  dissoudre les traces de sĂšve et de carburant pour taille haie qui s’agrippent sur les lames. Il est prĂ©fĂ©rable de se dĂ©barrasser des rĂ©sines coincĂ©es avec un produit adaptĂ©. Sans entretien, les lames de votre taille-haie peuvent s’écarter. Appliquez de l’essence, de l’alcool ou un mĂ©lange de pĂ©trole et d’huile sur les lames jusqu’à ce qu’aucun rĂ©sidu de rĂ©sine ne rĂ©siste plus. Vous pouvez aussi vous munir d’une des solutions vendues sur le marchĂ©. Elles peuvent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es sous forme de spray ou en tube. VĂ©rifiez quand mĂȘme le produit avant de l’acheter, car certains peuvent ĂȘtre trop corrosifs et vont fragiliser votre outil de jardinage. Enfin, il ne faut pas nĂ©gliger l’application du lubrifiant pour entretenir votre taille-haie. AprĂšs avoir gommĂ© vos lames de tous les surplus d’herbes, passez du lubrifiant anticorrosif sur les couteaux. Vous pouvez utiliser de l’huile. Soyez attentif, lubrifier ne signifie pas graisser. N’imbibez pas votre matĂ©riel pour autant. Le travail d’entretien et celui de l’affutage se complĂštent. Les deux restent prioritaires pour votre sĂ©curitĂ© et la longĂ©vitĂ© de l’appareil. FrĂ©dĂ©ric Jardinier paysagiste depuis 2006, FrĂ©dĂ©ric est un professionnel passionnĂ© avec beaucoup d'expĂ©rience dans l'amĂ©nagement du jardin. Il dispose Ă©galement d'une expertise de renom dĂšs qu'on parle de potager. Sur Mister Jardin, il est votre rĂ©fĂ©rent et vous prodigue de prĂ©cieux conseils. CdiscountElectromĂ©nager - DĂ©couvrez notre offre lames tranchantes pour tailler les bords du rasoir [01], tondeuse Ă  cheveux professionnelle tondeuse Ă  cheveux pour hommes to[697]. Livraison gratuite Ă  partir de 25€* | Paiement sĂ©curisĂ© | 4x possible | Retour simple et rapide Tranchantes, Incisives - CodyCross La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 7 lettres et commence par la lettre A CodyCross Solution ✅ pour TRANCHANTES, INCISIVES de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "TRANCHANTES, INCISIVES" CodyCross Moyen Âge Groupe 229 Grille 1 1 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! CODYCROSS Moyen Âge Solution 229 Groupe 1 Similaires
\n \n tailler les lames pour les rendre tranchante
Maintenant travaillez sur les parties plates des dents avec du papier de verre pour les rendre Ă©galement tranchantes. cliquez ici pour dĂ©couvrir les meilleures ventes de taille-haie sur Amazon. Essuyez les lames du taille-haie avec un chiffon doux. Vous avez maintenant terminĂ© l’affĂ»tage des lames du taille-haie. Essuyez-le avec un
Bosch Taille-haie Ă©lectrique Bosch Universal Hedgecut 60 - longueur lame 60 cm - puissance 480 w Activation Ă©lectrique 230 V, Pays de fabrication Hongrie, PoignĂ©e Standard, Type de moteur Ă©lectrique, Puissance nominale W 480w, Longueur lame de coupe 60cm, Ecart des dents 30mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 30mm Fiskars Cisaille Ă  haies HS21, Pour tailler les haies et les buissons, Longueur 59 cm, Lames en acier trempĂ©/PoignĂ©e en plastique doux au toucher, Noir/Orange, 1026827 Solid Cisaille Ă  haies HS21 pour la taille et le sculptage des haies, arbustes et buissons Lames en acier trempĂ© Soft-Touch PoignĂ©e douce au toucher pour une prise en main stable et confortable Haute durabilitĂ©, Lime diamant vendue sĂ©parĂ©ment dans le kit d’entretien 1001640, ModĂšle finlandais Contenu 1x Solid Cisaille Ă  gazon HS21, Longueur 59 cm, Poids 780 g, MatĂ©riaux Acier trempĂ©/Plastique, Couleurs Noir/Orange, 1026827 Black & Decker Taille-haie Ă©lectrique Black & Decker BEHTS401C10-QS - 500W - longueur lame 55cm Activation Ă©lectrique 230 V, PoignĂ©e Standard, Pays de fabrication Chine, Type de moteur Ă©lectrique, Puissance nominale W 500w, Longueur lame de coupe 55cm, Ecart des dents 22mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 22mm Einhell Taille-haies Ă©lectrique GE-EH 7067 700 W, Longueur de coupe 67 cm, Fourreau de protection, PoignĂ©e supplĂ©mentaire, Anti-arrachement du cĂąble, Collecteur de feuilles Interrupteur de sĂ©curitĂ© Ă  2 mains avec frein de lame < 1 sec. 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Avec une longueur de lame de 510 mm, une longueur de coupe pouvant atteindre 460 mm et une distance de 16 mm entre les couteaux, vous obtenez une coupe parfaite. Greenworks Taille-haies sur perche Ă  batterie G40PHA Li-Ion 40V, 51 cm longueur de lame, 18 mm Ă©cartement des dents, 3000 coupes/min, perche dĂ©montable de 2,5 m sans batterie ni chargeur FACILE À DÉMARRER - InsĂ©rez une batterie 40V et dĂ©marrez avec le taille-haies Ă  batterie, commencez immĂ©diatement Ă  tailler les haies hautes librement et sans fil. 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ProtĂ©gez vos mains et c'est votre aide puissante. đŸŒČ【 Lame Tranchante SK5 】 Cisailles Ă  Haie professionnelle a une duretĂ© Ă©levĂ©e aprĂšs le traitement thermique. Les expĂ©riences montrent qu'elles peuvent supporter le poids d'une voiture sans dĂ©formation. Les lames du taille-haie sont fabriquĂ©es en matĂ©riau SK5, avec une forme dentelĂ©e, une coupe lisse et empĂȘche les feuilles de glisser de l'extĂ©rieur. La coupe prĂ©cise peut rendre vos plantes saines, ce qui est votre choix idĂ©al. đŸŒČ【Design Exceptionnel】 Les Cisailles Ă  Haie ont un angle d'inclinaison de 20 °, la tĂȘte de coupe est soulevĂ©e et la poignĂ©e forme un angle qui permet d'Ă©conomiser de l' Ă©conomiser de l'Ă©nergie et amĂ©liorer l'efficacitĂ© de coupe. SĂ©cateur a un coussin anti-choc. Le design anti-vibrant vous permet de vous sentir Ă  l'aise Ă  utiliser. đŸŒČ【PoignĂ©e TĂ©lescopique】 Cisailles Ă  Haie avec manche ergonomique. La tige tĂ©lescopique en alliage d'aluminium est lĂ©gĂšre, robuste et durable et la longueur peut ĂȘtre ajustĂ©e librement, peut facilement couper les branches Ă©loignĂ©es. Le simple bouton peut ajuster la tension en fonction du type de coupe. RĂ©alisez votre rĂȘve dans le jardin. đŸŒČ【Large Utilisation】 Nous nous engageons Ă  crĂ©er des sĂ©cateurs de haie tendance et de haute qualitĂ©, qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour couper des haies et des pelouses et autres plantes vertes, ainsi que des finitions de style jardin. Nous utilisons 100 % de qualitĂ© et de service pour vous faire confiance. Gardena Taille-haie Ă©lectrique tĂ©lescopique Gardena P4 Ready To Use Set 42 cm batterie au lithium 18V-2,5Ah, lame 42 cm Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Standard, Pays de fabrication Chine, Equipement , Voltage 18V, AmpĂšres Type de batterie Li-Ion, Type de moteur Ă  batterie, Longueur lame de coupe 42cm, Ecart des dents 20mm, DiamĂštre maximum branche 16mm, TĂȘte taille-haie orientable, Mouvement lames inversĂ© double lame Uchidodo Bobine Fil Coupe Bordure pour Ryobi Coupe-Bordures One+ 18V, 24V et 40V, 6 Bobine de Fil Debroussailleuse avec 1 Couvercle de Bobine, Longueur 3,35 m, DiamĂštre 1,65 mm Convient pour Ryobi One+ Conçu pour les coupe-bordures sans fil Ryobi one+. Compatible avec la plupart des taille-bordures Ryobi, y compris les coupe-bordures 18 V, 24 V et 40 V. Fil de coupe-bordure de qualitĂ© le filetage de coupe-bordure de 3,35 m peut permettre une plus grande plage de tonte avec un diamĂštre de 1,65 mm, le fil de nylon polyamide est durable et flexible. Il n'est pas facile de casser, ce qui assure un travail continu. Coupe rapide et nette la bobine de remplacement du systĂšme d'alimentation automatique facilite le travail fastidieux des bobines Ă  enroulement manuel. Il utilise la force centrifuge et l'aĂ©rodynamisme pour rĂ©duire la traĂźnĂ©e et rĂ©aliser des coupes rapides et nettes. Bobine de remplacement parfaite elles remplacent parfaitement la plupart des modĂšles de bobines d'origine Ryobi tels que RAC125 et AC14RL3A. La bobine peut ĂȘtre insĂ©rĂ©e et retirĂ©e sans outils, et l'opĂ©ration est simple. Dans le mĂȘme temps, les dommages Ă  l'appareil sont Ă©vitĂ©s et le filetage est utilisĂ© de maniĂšre optimale. Ensemble de grande valeur Le paquet comprend 6 bobines de coupe-herbe de rechange et 1 capuchons de rechange. Le capuchon de bobine remplace le capuchon AC14HCA. Excellent rapport qualitĂ© / prix. Alpina Taille-haie thermique Alpina AHT 555 avec lame de 70 cm SystĂšme antivibrations sur ressorts en acier, Pays de fabrication Chine, Activation thermique, PoignĂ©e Tournante, CylindrĂ©e Puissance nominale 1HP, Type de moteur 2 temps, Longueur lame de coupe 60cm, Ecart des dents 35mm, DiamĂštre maximum branche 27mm Lot de 100 Lames de Rechange pour Coupe-Bordures Einhell,Lames Plastique Einhell sans Fil MatiĂšre nylon. Longueur totale 90 mm Compatible avec Coupe-Bordures sans fil Einhell AT 18Li, BG-CT 18 Li, RG-CT 18/1 Li, GE-CT 18 Li, GC-CT 18 / 24Li et GATE 18Li, RG-TC 18Li / 18 1 N'oubliez pas de changer rĂ©guliĂšrement la lame de votre tondeuse pour qu'elle reste toujours performante. QuantitĂ© 100 x lames en plastique pour Einhell Coupe-Bordures Gardena Taille-haie Ă©lectrique tĂ©lescopique Gardena THS 500/48 - lame 48 cm avec puissance max. 500W Tige de rallonge- longueur 0 50 cm, Activation Ă©lectrique 230 V, Pays de fabrication Chine, PoignĂ©e Standard, Type de moteur Ă©lectrique, Puissance nominale W 500w, Type de transmission arbre rigide, Arbre Ă  2 parties sĂ©parables, Longueur lame de coupe 48cm, Ecart des dents 25mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 15mm, TĂȘte taille-haie orientable VONROC Taille-haies sans fil Vpower 20V - sans batterie, ni chargeur lame de 59cm de longueur – Ă©cartement des dents de 18mm Sans fil aucun risque de vous emmĂȘler avec. Lames de coupe facile d’entretien. Une longueur de coupe longue vous permettant de couper rapidement et de façon droite vos arbustes et buissons. LĂ©ger et facile Ă  manipuler. Capot de protection inclus. Worx Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Worx WG284E - 2 batteries 2x20V 2Ah - lame 60 cm en acier Activation Ă  batterie, Pays de fabrication Chine, PoignĂ©e Standard, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Voltage 40V, AmpĂšres 2Ah, Longueur lame de coupe 60cm, Ecart des dents 27mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 27mm, Batterie multi-outils Batterie multi-outils Coupe Bordure sans Fil, Cisaille Ă  Gazon avec Batterie et Chargeur, Taille Haies sans Fil, Tondeuse Ă  Gazon, Manche Long TĂ©lescopique DĂ©tachable, 2 Types de Lames, pour Couper Gazon/Buisson/Haie 🌿【SĂ»r et rapide】la conception Ă  double verrouillage du verrou de sĂ©curitĂ© et du bouton de sĂ©curitĂ© forme une double protection de sĂ©curitĂ©. Les Coupe Bordure sans Fil sont gardĂ©es en sĂ©curitĂ© pour les enfants et les adultes, qu'ils travaillent ou non. 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La conception compacte de la tondeuse Ă  gazon sans fil signifie qu'elle s'intĂšgre dans une variĂ©tĂ© de petits espaces, petits jardins, taille-haies et zones que les tondeuses Ă  gazon ne peuvent pas atteindre. 🌿【Rechargeable】batterie Li-ion 1500 mAh longue durĂ©e pour un fonctionnement sans fil facile. La Coupe Bordure sans Fil peut fonctionner pendant environ 30 Ă  40 minutes avec une charge complĂšte. Le voyant rouge est allumĂ© lorsque la batterie est en charge et le voyant vert est allumĂ© lorsque la batterie est complĂštement chargĂ©e. Einhell Taille-haie Ă©lectrique 650 W - Einhell GE-EH 6560 - lame 60 cm en acier au laser Pays de fabrication Chine, Activation Ă©lectrique 230 V, PoignĂ©e Tournante, Type de moteur Ă©lectrique, Puissance nominale W 650w, Longueur lame de coupe 60cm, Ecart des dents 30 mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 20mm Karcher Taille-haie Ă  batterie Karcher HGE 36-60 - lame 60 cm - 36 V Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Standard, Pays de fabrication Chine, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Voltage 36V, AmpĂšres Longueur lame de coupe 60cm, Ecart des dents 26mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 25mm Karcher Taille-haie Ă  batterie Karcher HGE 18-45 - lame de 45 cm - 18 V Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Standard, Pays de fabrication Chine, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Voltage 18V, AmpĂšres Longueur lame de coupe 45cm, Ecart des dents 18mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 17mm Wolf Garten Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Wolf Garten 72V Power 55H - lame 55 cm en acier Activation Ă  batterie, Equipement Sans batterie et Sans chargeur, PoignĂ©e Tournante, Pays de fabrication Chine, Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Voltage 72V, Longueur lame de coupe 55cm, Ecart des dents 26mm, DiamĂštre maximum branche 26mm, Mouvement lames inversĂ© double lame MAKITA ACCESSOIRES Lame MAKITA 199598-3 pour taille-haie DUH502 Lame MAKITA 199598-3 pour taille-haie DUH502 Longueur de coupe effective 50 cm Comment allumer un taille-haie ? En effet, il est indispensable que vous posiez votre taille-haie au sol et que vous appuyiez trĂšs fermement sur la poignĂ©e. Vous n’aurez alors plus qu’à tirer doucement sur le lanceur jusqu’à ce que l’appareil Ă©mette une rĂ©sistance. À ce stade, vous devrez tirer fortement pour dĂ©marrer le moteur. Comment dĂ©marrer un taille-haie Ă  essence ? Pourquoi mon taille haie ne dĂ©marre plus ? VĂ©rifiez le lanceur. Si votre taille-haie Ă  essence ne dĂ©marre pas, le problĂšme peut provenir de l’allumage, du dĂ©marreur, des Ă©lectrodes ou du moteur. 
 Sachez que le problĂšme empĂȘchant votre lanceur de dĂ©marrer peut provenir de l’allumage, de la carburation, du lanceur ou encore du moteur. Pourquoi mon Taille-haie ? donner aux arbres ou arbustes une forme harmonieuse; favoriser une floraison satisfaisante pour les arbustes Ă  fleurs; Ă©viter le dĂ©veloppement anarchique des succursales ; Ă©viter, surtout pour les arbres, qu’ils ne deviennent trop volumineux. Comment retirer de la rĂ©sine Ă©poxy ? A l’état liquide, la rĂ©sine Ă©poxy s’enlĂšve facilement avec un solvant tel que l’acĂ©tone. Étalez un morceau de papier ou de tissu imbibĂ© de solvant pendant quelques minutes et placez-le sur la tache pour permettre au produit d’agir plus efficacement. Comment enlever la rĂ©sine Ă©poxy du verre ? Pour enlever la rĂ©sine, trempez un coton-tige dans de l’acĂ©tone et frottez-le Ă  l’endroit appropriĂ©. La rĂ©sine se ramollit ainsi et s’enlĂšve facilement. Comment enlever de la rĂ©sine Ă©poxy sur du bois ? Utilisez plutĂŽt de l’acĂ©tone pour enlever l’époxy du bois ou du bĂ©ton, car il peut pĂ©nĂ©trer la surface poreuse et desserrer l’époxy. Comment enlever de la rĂ©sine Ă©poxy sur les mains ? Versez quelques gouttes d’huile vĂ©gĂ©tale dans les mains, puis massez correctement la peau avec cette huile ; Ajoutez ensuite une pincĂ©e de bicarbonate de soude et frottez Ă  nouveau doucement la zone; Enfin, rincez Ă  l’eau savonneuse puis Ă  l’eau claire. Comment enlever de la rĂ©sine de pin sur du bois ? Enlever les taches de rĂ©sine sur le bois Grattez l’excĂ©dent avec une spatule en la tache restante avec un chiffon imbibĂ© d’alcool Ă  ensuite, si nĂ©cessaire, avec une laine d’acier. Comment Decaper de la rĂ©sine ? Trempez un chiffon propre dans de l’acĂ©tone et frottez doucement les taches de rĂ©sine. Laisser quelques instants le temps que les carreaux absorbent l’acĂ©tone. Progressivement, l’époxy se dissout. Trempez un autre chiffon dans du vinaigre d’alcool. Comment enlever de la rĂ©sine sur la peau ? Enlever la tache de rĂ©sine de la peau Enduire la peau d’une graisse, d’une huile ou d’un beurre ou d’un white du Comment enlever de la rĂ©sine Ă©poxy sur du bois ? Enlever la rĂ©sine qui n’est pas complĂštement durcie À cette fin, l’utilisation d’alcool isopropylique Ă©galement appelĂ© isopropanol est l’option la plus appropriĂ©e. L’époxy peut Ă©galement ĂȘtre trĂšs bien enlevĂ© avec du vinaigre ou de l’acĂ©tone, s’il n’a pas encore sĂ©chĂ©. Quand tailler une haie de laurier trop large ? Au printemps, les lauriers peuvent ĂȘtre taillĂ©s car la plante referme ses plaies plus rapidement. A cette pĂ©riode, vous pouvez mĂȘme vous permettre de tailler trĂšs sĂ©vĂšrement vos lauriers ou haies, afin de les abaisser Ă  un niveau plus accessible ou de rĂ©duire la largeur de vos haies. Quel est le meilleur moment pour tailler une haie de lauriers ? Certains jardiniers choisissent de tailler les branches gelĂ©es, mortes ou malades de leur haie de lauriers Ă  la fin de l’hiver. C’est tout Ă  fait possible, mais il faut ĂȘtre un peu prudent. Mieux vaut attendre le printemps. La plupart des espĂšces de laurier peuvent ĂȘtre taillĂ©es 1 Ă  2 fois par an. Comment tailler une haie trop large ? Pour tailler une haie, coupez d’abord le haut puis les cĂŽtĂ©s de la haie. Le mouvement doit ĂȘtre vers le bas pour que les branches coupĂ©es ne restent pas au-dessus de la haie. La longueur de la haie de la haie devra ĂȘtre coupĂ©e en mĂȘme temps. Comment tailler une haie trĂšs large ? Pour tailler une haie haute, il suffit de mettre une ligne au-dessus des haies et de prendre la nouvelle hauteur des haies. Ensuite, il faut prendre la hauteur dĂ©sirĂ©e et la remesurer avec un piquet ou une planche, et il faut les remettre Ă  l’une des extrĂ©mitĂ©s des haies. Comment tailler une haie facilement ? PrĂ©senter la barre de coupe sous un angle de 0° Ă  10° par rapport Ă  l’horizontale, dans le sens de la marche. Manipulez le taille-haie comme une faucille, en faisant un arc en direction du bord de la haie, de maniĂšre Ă  ce que les branches coupĂ©es tombent au sol. Comment diminuer la largeur d’une haie ? Les sĂ©cateurs ou sĂ©cateurs manuels sont l’outil optimal pour Ă©claircir la haie car ils peuvent atteindre le feuillage extĂ©rieur de la plante et assurer une coupe nette. Les sĂ©cateurs Ă©lectriques sont Ă©galement recommandĂ©s car ils diminuent l’effort physique lors de la taille de la haie. Comment rĂ©duire une haie de moitiĂ© ? Comment Ă©claircir une haie Il faut procĂ©der en deux Ă©tapes, ou plutĂŽt sur deux ou trois premiĂšre annĂ©e, ne taillez que la moitiĂ© de la haie, celle qui reçoit le plus de soleil. 
L’annĂ©e suivante, ou l’annĂ©e d’aprĂšs, vous pouvez tailler la seconde moitiĂ©. Comment couper une haie trop haute ? Pour tailler une haie haute, il suffit de mettre une ligne au-dessus des haies et de prendre la nouvelle hauteur des haies. Ensuite, il faut prendre la hauteur dĂ©sirĂ©e et la remesurer avec un piquet ou une planche, et il faut les remettre Ă  l’une des extrĂ©mitĂ©s des haies. Quel taille haie pour laurier palme ? Choisissez un taille-haie lĂ©ger Ă  porter. Il doit Ă©galement ĂȘtre facile Ă  manipuler en toute sĂ©curitĂ©. Plus la lame du taille-haie est petite, plus l’outil est facile Ă  manier. Je vous conseille d’acheter un modĂšle avec une lame de 45-50 cm, idĂ©al pour tailler une haie de laurier. Quelle puissance pour un taille haie ? Pour les branches Ă  tailler de moins de 2,5 cm de diamĂštre, optez pour un taille-haie Ă©lectrique, d’une puissance moyenne de 400 Ă  500W. Et pour les branches plus Ă©paisses, optez pour un taille-haie thermique avec un moteur plus puissant. Comment arroser les lauriers palme ? L’arrosage des lauriers-palmiers se fait de maniĂšre habituelle, Ă  adapter selon le climat, la consistance du sol, la pluviomĂ©trie ambiante. A la plantation, un bon arrosage puis les deux premiĂšres annĂ©es, selon la mĂ©tĂ©o, un Ă  deux arrosages par semaine. Comment arroser une haie de laurier ? Arrosez abondamment une fois par semaine une dizaine de litres d’eau au pied de chaque arbuste. Tenez Ă©galement compte de la mĂ©tĂ©o. En cas de fortes pluies, il ne sera pas nĂ©cessaire d’arroser. Mais en dessous de 20mm de pluie, maintenez votre arrosage
 Comment arroser un laurier-rose en bac ? FrĂ©quence d’arrosage Le laurier-rose se contente de l’eau du ciel ; les plantes sous abri ont besoin d’un sol Ă  peine frais. Les plantes en pot peuvent ĂȘtre trempĂ©es dans une bassine d’eau. Arrosez copieusement trois Ă  cinq arrosoirs, selon la taille les plantes en pleine terre, tous les trois jours. Quand tailler une haie de lauriers palme ? Il y a 2 pĂ©riodes de taille pour votre laurier, le printemps et l’automne. C’est un arbuste qui ne craint pas la taille, mĂȘme si elle est sĂ©vĂšre. En haie, prĂ©fĂ©rez une taille annuelle Ă  l’automne, en sĂšve descendante, si vous souhaitez ralentir sa croissance. Comment tailler un laurier du Caucase ? Pour la taille, laissez le laurier atteindre la hauteur souhaitĂ©e, puis commencez Ă  le tailler. Maintenez une Ă©paisseur minimale pour votre haie afin d’éviter le dĂ©pĂ©rissement du feuillage sur les branches intĂ©rieures. Une taille rĂ©guliĂšre vous aidera Ă  garder une haie toujours de la mĂȘme Ă©paisseur. Comment tailler une haie de laurier palme ? Taille du palmier laurier C’est un arbuste qui ne craint pas la taille, mĂȘme si elle est sĂ©vĂšre. En haie, prĂ©fĂ©rez une taille annuelle Ă  l’automne, en sĂšve descendante, si vous souhaitez ralentir sa croissance. Si vous taillez au printemps, vos lauriers-roses pousseront plus vite. Karcher Taille-haie Ă  batterie Karcher HGE 18-50 - lame 50 cm - 18 V Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Standard, Pays de fabrication Chine, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Voltage 18V, AmpĂšres Longueur lame de coupe 50cm, Ecart des dents 22mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 20mm Worx Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Worx WG252E sur perche de rallonge - Batterie 20V - lame 45 cm en acier Activation Ă  batterie, Pays de fabrication Chine, PoignĂ©e Standard, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Voltage 20V, AmpĂšres 2Ah, Type de transmission arbre rigide, Longueur lame de coupe 45cm, Ecart des dents 16mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, Type de lame standard, DiamĂštre maximum branche 15mm, TĂȘte taille-haie orientable, Batterie multi-outils Batterie multi-outils Worx Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Worx - 20V da 2Ah - lame 61 cm - SANS BATTERIE Activation Ă  batterie, Equipement Sans batterie et Sans chargeur, PoignĂ©e Standard, Pays de fabrication Chine, Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Longueur lame de coupe 61cm, Ecart des dents 19mm, DiamĂštre maximum branche 19mm, Mouvement lames inversĂ© double lame Worx Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Worx - lame 60 - REQUIERT 2 BATTERIES 20 V Activation Ă  batterie, Equipement Sans batterie et Sans chargeur, PoignĂ©e Standard, Pays de fabrication Chine, Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Voltage 40V, Longueur lame de coupe 60cm, Ecart des dents 27mm, DiamĂštre maximum branche 27mm, Mouvement lames inversĂ© double lame Einhell Taille-haie thermique Einhell GE-PH 2555 A - moteur 2 temps - longueur de coupe 55 cm Activation thermique, SystĂšme antivibrations, Pays de fabrication Chine, PoignĂ©e Tournante, Type de moteur 2 temps, CylindrĂ©e Puissance nominale Longueur lame de coupe 55cm, Ecart des dents 28mm, DiamĂštre maximum branche 20mm Einhell Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Einhell GE-CH 1846 Li - longueur de coupe 46 cm Pays de fabrication Chine, Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Tournante, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Voltage 18V, AmpĂšres 2Ah, Type de batterie Li-Ion, Longueur lame de coupe 46cm, Ecart des dents 18mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 15mm Blue Bird Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Blue Bird R3S 40V - longueur lamier 54 cm Activation Ă  batterie, Pays de fabrication Chine, PoignĂ©e Tournante, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Type de batterie Li-Ion, Voltage 40V, AmpĂšres Longueur lame de coupe 54cm, Ecart des dents 18mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, Type de lame , DiamĂštre maximum branche 15mm Einhell Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Einhell GE-CH 1855 Li - Longueur de coupe 55 cm Pays de fabrication Chine, Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Tournante, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Voltage 18V, AmpĂšres Type de batterie Li-Ion, Longueur lame de coupe 55cm, Ecart des dents 18mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 18mm Einhell Taille-haie Ă©lectrique Einhell GH-EH 4245 - longueur lamier 51 cm - puissance 420W Activation Ă©lectrique 230 V, Pays de fabrication Chine, PoignĂ©e Standard, Type de moteur Ă©lectrique, Puissance nominale W 420w, Longueur lame de coupe 51cm, Ecart des dents 16mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 16mm Alpina Taille-haie Ă©lectrique Ă  batterie Alpina AHT 20 LI - longueur lamier 55 cm Pays de fabrication Chine, Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Standard, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Voltage 20V, AmpĂšres 2Ah, Type de batterie Li-Ion, Longueur lame de coupe 55cm, Ecart des dents 18mm, Mouvement lames inversĂ© double lame Raimondi RA420150AD Zoe 150 Advanced scie Ă  carreaux 230 Volt longueur de coupe 1550 mm + lame diamant uni Raimondi Zoe 150 Advanced machine Ă  scier les carreaux 230 Volt longueur de coupe 1550 mm + lame diamant uniLa Raimondi Zoe est la machine la plus professionnelle de la par courroie pour une plus grande capacitĂ© de charge et idĂ©al pour la dĂ©coupe de piĂšces plus Ryobi Tronçonneuse Ă©lectrique Ă  batterie RYOBI - 36V - longueur lame de 35cm Activation Ă  batterie, Pays de fabrication Chine, PoignĂ©e Ă  deux mains, Equipement , Type de moteur Ă©lectrique, Voltage batterie 36V , AmpĂšres 5Ah, Type de batterie Li-Ion, Longueur de la lame 35cm, Pas de chaĂźne 3/8'' mini, Type de lame standard, Barre standard, Poids Alpina Taille-haies Ă©lectrique Ă  batterie Alpina AHT 48 LI - Longueur de la lame 58 cm - Batterie et chargeur inclus Pays de fabrication Chine, Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Tournante, Equipement , Type de moteur Ă  batterie, Voltage 48V, AmpĂšres 2Ah, Type de batterie Li-Ion, Longueur lame de coupe 58cm, Ecart des dents 27mm, Mouvement lames inversĂ© double lame, DiamĂštre maximum branche 18mm Dema Lame de scie Ă  mĂ©taux bimĂ©tal - Longueur 1638 mm - pour D20376 MAKITA Taille-haie sans fil 18V solo 50cm - DUH502Z SystĂšme Pivotronic, poignĂ©e de commande pivotant sur 180° pour une meilleure prise en main Moteur sans charbon usure plus lente, consommation rĂ©duite, autonomie et puissance de la machine accrues La forme de la lame permet de couper proprement les branches 3 vitesses de coupe permet d'adapter la vitesse en fonction du vĂ©gĂ©tal Ă  couper Inverseur de sens de rotation il permet de dĂ©bloquer les branches coincĂ©es dans le lamier Technologie XPT limitant les infiltrations d'eau et poussiĂšres MAKITA Taille-haie 18 V Li-Ion 75 cm Solo - DUH754SZ Simple denture pour la taille de longues haies droites Inverseur de sens de rotation il permet de dĂ©bloquer les branches coincĂ©es dans le lamier Technologie XPT limitant les infiltrations d'eau et poussiĂšres La forme de la lame permet de couper proprement les branches Moteur sans charbon usure plus lente, consommation rĂ©duite, autonomie et puissance de la machine accrues 3 vitesses de coupe permet d'adapter la vitesse en fonction du vĂ©gĂ©tal Ă  couper METABO Taille haie HS 55 - 450 W - 620017000 ArrĂȘt rapide des lames mĂ©canique et brevetĂ© en 0,05 seconde pour plus de sĂ©curitĂ© Coupe propre grĂące aux dents de lame diamantĂ©es des deux cĂŽtĂ©s en angle de 30° Lame infĂ©rieure de sĂ©curitĂ© pour une sĂ©curitĂ© de travail maximale DĂ©brayage de sĂ©curitĂ© Metabo S-automatic protĂšge les lames et le rĂ©ducteur en cas de blocage par un corps Ă©tranger La dĂ©charge de traction du cĂąble empĂȘche le dĂ©branchement accidentel de la fiche de cĂąble La protection antichoc avec guidage des branches protĂšge l'utilisateur et le rĂ©ducteur contre les retours de couple MAKITA MACHINES Taille-haie MAKITA DUH602Z 18V Li-Ion 60cm Machine Nue AVANTAGES PRODUIT Taille-haie MAKITA DUH602Z La forme de la lame permet de couper proprement les branches 3 vitesses de coupe permet d'adapter la vitesse en fonction du vĂ©gĂ©tal Ă  couper Inverseur de sens de rotation il permet de dĂ©bloquer les branches coincĂ©es dans le lamier Technologie XPT limitant les infiltrations d'eau et poussiĂšres SystĂšme Pivotronic, poignĂ©e de commande pivotant sur 180° pour une meilleure prise en main Moteur sans charbon usure plus lente, consommation rĂ©duite, autonomie et puissance de la machine accrues CARACTERISTIQUES TECHNIQUES Taille-haie MAKITA DUH602Z Puissance Tension 18 V Batterie Composition chimique batterie Li-Ion Nombre de batteries fournies 0 Cadence Cadence de coupe maximale 0 Ă  2200 cps/min CapacitĂ© de coupe cisaille/taille-haies Longueur de lamier 60 cm DiamĂštre de coupe max 18 mm ACCESSOIRES 1 Protection de lame 459121-9 METABO Taille haie HS 45 - 450 W - 620016000 ArrĂȘt rapide des lames mĂ©canique et brevetĂ© en 0,05 seconde pour plus de sĂ©curitĂ© Coupe propre grĂące aux dents de lame diamantĂ©es des deux cĂŽtĂ©s en angle de 30° Lame infĂ©rieure de sĂ©curitĂ© pour une sĂ©curitĂ© de travail maximale DĂ©brayage de sĂ©curitĂ© Metabo S-automatic protĂšge les lames et le rĂ©ducteur en cas de blocage par un corps Ă©tranger La dĂ©charge de traction du cĂąble empĂȘche le dĂ©branchement accidentel de la fiche de cĂąble La protection antichoc avec guidage des branches protĂšge l'utilisateur et le rĂ©ducteur contre les retours de couple METABO Taille haie HS 65 - 450 W - 620018000 ArrĂȘt rapide des lames mĂ©canique et brevetĂ© en 0,05 seconde pour plus de sĂ©curitĂ© Coupe propre grĂące aux dents de lame diamantĂ©es des deux cĂŽtĂ©s en angle de 30° Lame infĂ©rieure de sĂ©curitĂ© pour une sĂ©curitĂ© de travail maximale DĂ©brayage de sĂ©curitĂ© Metabo S-automatic protĂšge les lames et le rĂ©ducteur en cas de blocage par un corps Ă©tranger La dĂ©charge de traction du cĂąble empĂȘche le dĂ©branchement accidentel de la fiche de cĂąble La protection antichoc avec guidage des branches protĂšge l'utilisateur et le rĂ©ducteur contre les retours de couple MAKITA Taille-haie sans fil 18V 5Ah 50cm - DUH502RT2 SystĂšme Pivotronic, poignĂ©e de commande pivotant sur 180° pour une meilleure prise en main Moteur sans charbon usure plus lente, consommation rĂ©duite, autonomie et puissance de la machine accrues La forme de la lame permet de couper proprement les branches 3 vitesses de coupe permet d'adapter la vitesse en fonction du vĂ©gĂ©tal Ă  couper Inverseur de sens de rotation il permet de dĂ©bloquer les branches coincĂ©es dans le lamier Technologie XPT limitant les infiltrations d'eau et poussiĂšres MAKITA Taille-haie 18 V Li-Ion 60 cm Solo - DUH604SZ Simple denture pour la taille de longues haies droites Inverseur de sens de rotation il permet de dĂ©bloquer les branches coincĂ©es dans le lamier Technologie XPT limitant les infiltrations d'eau et poussiĂšres La forme de la lame permet de couper proprement les branches Moteur sans charbon usure plus lente, consommation rĂ©duite, autonomie et puissance de la machine accrues 3 vitesses de coupe permet d'adapter la vitesse en fonction du vĂ©gĂ©tal Ă  couper DEWALT Taille haie 55cm XR 18V 5Ah - DCM563P1 DerniĂšre gĂ©nĂ©ration de coupe-bordures 18V dotĂ©e de la technologie XR Design compact et lĂ©ger pour moins de fatigue Lames “dual action” dĂ©coupĂ©es au laser, avec une longueur de 55cm et un Ă©cartement des dents de 19mm, pour une coupe prĂ©cise et nette, et une durĂ©e de vie prolongĂ©e PoignĂ©e multidirectionnelle pour plus de confort et de contrĂŽle Autonomie prolongĂ©e jusquĂ  75min de coupe par charge avec une batterie RevĂȘtement Xenoyℱ pour une excellente durabilitĂ© et une rĂ©sistance aux chocs DEWALT Taille haie 55cm XR 18V solo - DCM563PB DerniĂšre gĂ©nĂ©ration de coupe-bordures 18V dotĂ©e de la technologie XR Design compact et lĂ©ger pour moins de fatigue Lames “dual action” dĂ©coupĂ©es au laser, avec une longueur de 55cm et un Ă©cartement des dents de 19mm, pour une coupe prĂ©cise et nette, et une durĂ©e de vie prolongĂ©e PoignĂ©e multidirectionnelle pour plus de confort et de contrĂŽle Autonomie prolongĂ©e jusquĂ  75min de coupe par charge avec une batterie RevĂȘtement Xenoyℱ pour une excellente durabilitĂ© et une rĂ©sistance aux chocs Bosch Taille-haie Ă  batterie au lithium BOSCH EasyHedgeCut 18-45 - lamier 45 cm Activation Ă  batterie, PoignĂ©e Standard, Equipement , Voltage 18V, AmpĂšres Type de batterie Li-Ion, Type de moteur Ă  batterie, Longueur lame de coupe 50cm, Ecart des dents 20mm, DiamĂštre maximum branche 15mm
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Ilest trÚs important de choisir le bon moment pour tailler un arbre comme le pin. Et pour chaque objectif de taille, une période particuliÚre de l'année est mieux adaptée. Le printemps, par exemple, est un bon moment pour tailler les arbres afin de former la couronne et de rendre le sommet plus compact. A cette époque de l'année, le

I L. ‱ ' -v-jjwmn M MV COURS DE CHIMIE APPLIQUÉE AUX ARTS MILITAIRES. COURS DE CHIMIE APPLIQUÉE AUX ARTS MILITAIRES. CAHIER CLASSIQUE A l'usage DES ÉLÈVES DE L’ÉCOLE ROYALE DE L’ARTILLERIE ET DU GÉNIE; Par M. CHEUVREUSSE, Professeur. METZ, DE L’IMPRIMERIE DE C. LAMORT. l823. AVANT-PROPOS. Les cahiers classiques composĂ©s pour MM. les ElĂšves de l’Ecole de Metz, doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des rĂ©sumĂ©s de leçons et non comme des ouvrages complets sur les diffĂ©rens arts traitĂ©s dans les cours ces cahiers ne sont donc cpie des programmes dans lesquels on s’est proposĂ© de remplir deux objets i°. Celui d’offrir un mĂ©morial rĂ©unissant toutes les idĂ©es du cours; 2°, Celui de prĂ©senter un rĂ©pertoire pour faciliter les recherches sur chacun des sujets qu’on voudrait examiner. Pour satisfaire Ă  la premiĂšre condition, j’ai rĂ©uni succinctement toutes les matiĂšres dans l’ordre suivant lequel elles sont dĂ©veloppĂ©es dans les leçons orales ; ce qui rendra ce recueil utile aux officiers qui auraient besoin de se rappeler des descriptions ou des thĂ©ories ? soit avant leur exa- v i men, soit lorsqu’ils seront employĂ©s dans les diffĂ©rens services. ConsidĂ©rĂ© comme rĂ©pertoire , ce cahier abrĂ©gera les recherches pour la composition des mĂ©moires ou pour l’exĂ©cution des procĂ©dĂ©s de fabrication 7 puisque j’ai eu soin d’indiquer au bas des pages les sources oĂč l’on peut puiser. Le cours de chimie embrasse des descriptions et des applications de la science aux arts qui sont relatifs aux besoins des deux armes. Les arts chimiques ne sont pas les seuls qui y soient expliquĂ©s} on y a introduit ceux de la fabrication des projectiles, des outils Ă  pionniers et des armes ? parce que cette description exigĂ©e n’aurait pu trouver place dans les autres parties de l’enseignement de l’Ecole. En gĂ©nĂ©ral les diffĂ©rens sujets que j’ai traitĂ©s sont ceux qui m’ont Ă©tĂ© demandĂ©s par le conseil d’instruction et qu’il a approuvĂ©s} je les ai divisĂ©s en trois parties. La premiĂšre renferme tout ce qui est relatif aux matĂ©riaux de construction. V1J La seconde comprend l’extraction du fer et son travail dans les Ă©tablissemens des deux armes. La troisiĂšme a rapport aux travaux des fonderies de bouches Ă  feu, des salpĂȘ- treries , des raffineries et des poudreries. D’autres parties m’ont encore Ă©tĂ© demandĂ©es , et comme elles ne prĂ©sentent rien de commun avec celles qui prĂ©cĂšdent , je les ai renvoyĂ©es dans un appendice ces sujets ajoutĂ©s au cours de chimie, sont l’anatomie vĂ©gĂ©tale, l’historique du chanvre et l’art du cordier Le cours de chimie se lie aux autres cours de l’Ecole, sans nĂ©cessiter de rĂ©pĂ©titions ] par exemple les matĂ©riaux de construction n’y sont examinĂ©s que relativement Ă  leurs propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques, tandis que M. le professeur de constructions parle de leur emploi dans les mains du maçon, etc. Dans le cotirs de mĂ©canique on donne l’étude et le calcul des machines, tandis Vil] que le cours de chimie en explique seulement l’emploi. Je dois annoncer que sous le nom d’analyse , j’ai indiquĂ© la composition chimique des diverses substances Ă  examiner , Ăšt que sous le nom de mode analytique , j’ai donnĂ© la maniĂšre de procĂ©der Ă  l’isolement des parties constituantes des corps, en ne dĂ©crivant que des mĂ©thodes gĂ©nĂ©rales} parce que ceux pour lesquels ce cahier est rĂ©digĂ© sont suffisamment au courant des dĂ©tails pratiques. Telle est la marche que j’ai suivie dans le cours de chimie pour remplir la tĂąche qui m’a Ă©tĂ© tracĂ©e, j’ai puisĂ© dans beaucoup d’auteurs et dans presque toutes les collections scientifiques ] j’ai visitĂ© un grand nombre d’usines, de manufactures et de travaux dirigĂ©s par MM. les officiers des deux armes, auxquels je me plais Ă  tĂ©moigner ici toute ma reconnaissance pour les renseignemens qu’ils ont bien voulu me fournir. IX MalgrĂ© tous mes efforts, ce travail ne sera sans cloute pas sans reproche ‱ mais il importe de faire connaĂźtre que la chaire de chimie n’est créée que depuis peu d’annĂ©es, et qu’appelĂ© le premier Ă  l’honneur de remplir les fonctions de professeur, je n’ai pas eu le temps d’approfondir convenablement les nombreuses parties que ce cours spĂ©cial comprend. J’aurai atteint mon but, si, en prĂ©sentant cet essai, j’ai pu mĂ©riter de la part des deux armes une approbation qui sera pour moi une rĂ©compense flatteuse. TABLE DES CHAPITRES. PREMIÈRE PARTIE. Chapitres. Pages. I. Pierres employĂ©es clans les arts 1 . . 1 II. Art du Tuilier-Briquetier^ .... 44 III. Art du Chaufournier et du PlĂątrier , 60 IV. Art du Maçon ,.. 73 DEUXIÈME PARTIE. I. Art d'extraire le fer ,. g 5 II. Art du Fondeur en fer ,.128 III. Art de VAffineur et travail du fer dans les grosses forges , . . . . 175 IV. Art de fabriquer l’acier ,. ,232 V. Art du Forgeron ^ ....... . 269 VI. Travaux dans les manufactures d’armes ,.^07 CAHIER CLASSIQUE SUR LE COURS DE CHIMIE APPLIQUÉE AUX ARTS MILITAIRES. PREMIÈRE PARTIE. CHAPITRE PREMIER. DES PIERRES EMPLOYÉES DANS LES ARTS. PREMIÈRE LEÇON. IdĂ©es gĂ©nĂ©rales de GĂ©ologie,—Division des terrains. — Pien'es .— Classification, — Silex pyromaque, — CaractĂšres.—Gissement et localitĂ©s. — Extraction. —Fabrication des pierres Ă  fusil. — Nomenclature et rĂ©ception des pierres. — Sable. — Gravier .— Usage. — GrĂšs. — Composition .— Usage. — Schistes. — CaractĂšres. — Ardoises. — Gissement et localitĂ©s. — Exploitation. — Analyse.— Argiles .— CaractĂšres. —Gissement et l&calitĂ©s. —Argile smectique. — CaractĂšres. — Usage. — EmĂ©ril. — CaractĂšres. —Gissement et localitĂ©s. — Analyse .— Usage et prĂ©paration. i. La GĂ©ologie est une branche particuliĂšre de l’histoire naturelle; elle traitĂ© des substances qui marquent le plus par leur abondance, par leur gis— GĂ©ologie r Division des Terrains. . 2} sĂšment, par leurs relations de position, et par le rĂŽle important qu’elles jouent dans la structure du globe. La GĂ©ologie dĂ©mĂȘle, dans la composition diversifiĂ©e des terrains, les indices d’une formation plus ancienne ou plus rĂ©cente ; elle contemple Ă  la fois les formes des grandes masses, leurs diffĂ©rentes hauteurs, leur structure, leur enchaĂźnement et leur correspondance; et, Ă  la vue de ce vaste ensemble, oĂč il reste encore quelques tĂ©moins du travail ancien de la nature , dont la main du temps a laissĂ© ça et lĂ  quelque empreinte , la science peut quelquefois remonter de ce qui est, Ă  ce qui a Ă©tĂ©, par des conjectures toujours prĂ©cieuses lorsqu’elles sont sagement dĂ©duites de l’observation. Parmi les auteurs de systĂšmes gĂ©ologiques, le plus grand nombre suppose que le globe terrestre a Ă©tĂ© exposĂ© Ă  l’action du feu et Ă  celle de l’eau ; et ils tirent, de ces deux grands moyens, l’explication de l’état actuel de la terre. Nous n’exposerons aucun de ces systĂšmes; et, lorsque nous ferons usage des expressions de dissolution et de prĂ©cipitation, ce sera toujours sans attacher la moindre importance aux idĂ©es systĂ©matiques ou thĂ©oriques auxquelles ces expressions sembleront se rattacher. 2. L’observation nous apprend que telles couches de la terre sont toujours recouvertes par telles autres, et ne les recouvrent jamais ; elles sont toutes plus ou moins horizontales, plus ou moins Ă©paisses. Ces couches sont considĂ©rĂ©es comme autant de dĂ©pĂŽts successifs qui se sont faits au fond d’un li- 3 q ui de ; celles infĂ©rieures sont regardĂ©es comme plus anciennes que celles qui les recouvrent. Les matiĂšres prĂ©cipitĂ©es, et transportĂ©es Ă  diffĂ©rentes Ă©poques, offrent des caractĂšres qui servent Ă  distinguer les terrains entre eux. Pour faciliter l’étude de la science, les gĂ©olo- gistes ont Ă©tabli plusieurs divisions ; mais, d’aprĂšs celle qui est adoptĂ©e aujourd’hui, tous les terrains sont rangĂ©s, selon leur anciennetĂ©, en cinq grandes- classes; savoir en primitifs , en intermĂ©diaires, en secondaires , en tertiaires et an volcaniques. L’étude de la GĂ©ologie, s’appuyant sur les bases posĂ©es par Werner, a augmentĂ© le domaine de cette science ; mais la marelle tracĂ©e par le professeur de Freyberg, n’est pas la seule qui puisse guider dans le vaste champ que la GĂ©ologie offre Ă  nos observations. MM. Cuvier et Brongniart, par les recherches qu’ils ont entreprises dans les environs de Paris , ont prouvĂ© que c’est Ă  la Zoologie qu’on est en droit de rapporter les progrĂšs que la GĂ©ologie a faits de nos jours ; ce qui a conduit Ă  considĂ©rer l’étude des fossiles comme une sorte de numismatique, Ă  l’aide de laquelle il devient facile de connaĂźtre les diffĂ©rentes Ă©poques de la formation des dĂ©pĂŽts successifs qui composent la croĂ»te dĂŒ globe i . 1 Essai sur la GĂ©ographie minĂ©ralogique des environs dĂ© Paris, par MM. G. Cuvier, et A. Brongniart. Paris , 1807. Recherches sur les ossemens fossiles, par M. Cuvier, 2 0 . Ă©dition. Paris, 1822. Histoire naturelle des crustacĂ©es fossiles, par MM. A. Brou- gniart et A. G. DĂ©smart. Paris, 1822. D’un autre cĂŽtĂ©, M. Humboldt a publiĂ© des observations prĂ©cieuses, sur le gissement des roches, qui conduisent Ă  la connaissance importante des lois de la nature ; ce savant estimable a montrĂ©, le premier, l’identitĂ© de gissement dans les deux hĂ©misphĂšres i. 3. Les terrains primitifs sont ceux que l’on suppose servir de charpente au globe; ils sont formĂ©s de granit et recouverts de gneiss, de micaschiste , de calcaire , de serpentine, de porphyre et de sye— nite. Ces terrains ne renferment aucune empreinte de corps organisĂ©s. 4 . Les terrains intermĂ©diaires, aussi appelĂ©s de intermĂ©diaires, transition ou de passage , ont beaucoup d’analogie avec les terrains primitifs ; ils en diffĂšrent en ce que leurs couches alternent avec des roches fragmentaires ou arĂ©nacĂ©es, et que, dans les derniĂšres roches de l’ordre, on trouve quelques dĂ©bris de corps organisĂ©s. . Les principales roches qu’on y rencontre sont le calcaire grenu- talc/ueux , le micaschiste , le trau— mate 2, le porphyre , la syenite, le schiste argileux , etc. Terrains 5. Les couches secondaires sont formĂ©es degrĂ©s, secondaires. de schistes, de houille , de calcaire, Ă !argile, de sel gemme , de craie, etc. Ces couches renferment des Terrains primitifs. Terrains 1 Essai gĂ©ognoslique sur le gissement des roches, etc., par Alex. Humboldt. Paris, 1823. 2 M. d’Aubuisson a donne' le nom de Traumate dĂ©rivĂ© de , fragment, au grĂšs que les allemands ont appelĂ© 5 ' coquilles fossiles d’un ordre particulier, et qui n’existent plus dans les mers actuelles ; on les connaĂźt sous les noms Ă " 1 Ammonites, de Belemnites, de TrĂźgonites, de Nummulites, de Terebratules , etc. 6. Les terrains de troisiĂšme formation recouvrent les trois premiers ; leurs couches sont entiĂšrement formĂ©es de chaux carhonatĂšes, mĂ©langĂ©es de grĂšs, de sable, d’argile, de marne, etc. Ces matiĂšres renferment des coquilles de genres semblables Ă  celles qui existent dans les mers actuelles ou dans les eaux douces. Quelques minĂ©ralogistes dĂ©signent ces couches tertiaires sous la dĂ©nomination de terrain d ’alluvion ou de tr-ansport. 7 . On donne le nom de terrains volcaniques Ă  ceux qui ont Ă©tĂ© formĂ©s par les dĂ©jections des feux souterrains , et qui renferment par consĂ©quent des matiĂšres altĂ©rĂ©es par le feu. Des Pierres ou Roches. 8. Nous comprendrons, sous le nom de Pierres ou de Roches, les substances insolubles, et non mĂ©talliques, que l’on rencontre abondamment Ă  la surface ou dans l’intĂ©rieur du globe. Plusieurs minĂ©ralogistes, en France, ont dĂ©signĂ©, sous le nom de Roches, les masses formĂ©es par la rĂ©union de minĂ©raux de diffĂ©rentes espĂšces que l’on trouve dans les terrains primitifs. Les minĂ©ralogistes allemands, d’aprĂšs la doctrine Terrains. tertiaires. % Terrains volcaniques. 6 de Werner, distinguent, sous la mĂȘme dĂ©nomination , toutes les substances minĂ©rales, simples ou composĂ©es, anciennes ou modernes , quelle que soit leur nature, qui constituent l’écorce du globe. D’aprĂšs "Werner, les Roches ne sont Ă©tudiĂ©es que relativement Ă  leur gissement, et classĂ©es seulement selon l’ordre d’anciennetĂ© que ce gissement indique. On voit que ; par ce mode de classement, on ne peut reconnaĂźtre les propriĂ©tĂ©s particuliĂšres des Roches, ni les Ă©tudier pour en faire ressortir les rapports intimes. Parmi les minĂ©ralogistes français, M. Brongniart est le seul qui ait donnĂ© une classification complĂšte des roches mĂ©langĂ©es, fondĂ©e sur des principes nouveaux et gĂ©nĂ©ralement adoptĂ©s aujourd’hui . MalgrĂ© tout l’iiitĂ©rĂȘt qu’inspire notre cĂ©lĂšbre auteur, ainsi que son beau travail, nous sommes forcĂ©s de nous en Ă©carter, pour Ă©tudier les pierres ou les roches employĂ©es seulement dans les arts; ainsi nous Ă©tablirons une division basĂ©e sur les anciens principes comme Ă©tant plus en rapport avec l’objet que l'on se propose dans ce cours spĂ©cial. Toutes les substances employĂ©es dans les arts, et qui sont du ressort de la Lithologie, seront rangĂ©es en cinq classes. La dĂ©signation des matiĂšres renfermĂ©es dans les trois premiĂšres sera prise du nom de la substance dominante dans chaque pierre. Les noms des matiĂšres comprises dans les deux autres classes seront ceux de leur Ă©tat combustible oubrĂ»lĂ©. 1 TraitĂ© des Roches de M. Brongniart. Classification des Roches mĂ©langĂ©es par le meme. Journal des mines, tom. 34, pag. i rc . 7 CLASSIFICATION DES PIERRES OU ROCHES. g. i r0 . Classe. Pierres siliceuses. a.argileuses. .brĂ»lĂ©es. Produits des volcans. 5 e .Houilles. Combustibles fossiles. I re . CLASSE. Pierres Siliceuses. io. Synonimie. Silex gregarius.—Silex vagus.—Silex ignarius. Fcucrstein ou Kisslingstein. Silex pyromaque i. ' Pierre Ă  fusil, nom vulgaire. CaractĂšres. Cassure concoĂŻde, lisse ou terne ; couleur grise cendrĂ©e, blonde ou fauve dĂ©veloppe, par collision, de la phosphorescence et une odeur particuliĂšre, fait vivement feu au briquet. . Pesanteur spĂ©cifique entre 2,58 et 2,63. Infusible au chalumeau sans addition. Analyse. Klaproth. Vauquelin. Oxide de silicium. 98,00 97 de calcium. o,5o o d’aluminium. 0,25 1 de fer... 0,25 o Perte... 1,00 2 100,00 100 Silex pyromaque. 1 De wi/> feu et i -’- i'm combat. 8} Gissement et localitĂ©s. On rencontre le silex pyromaque, sous forme sphĂ©rique, dans les terrains secondaires, principalement dans la craie ; on en trouve aussi dans les marnes qui appartiennent aux formations d’eau douce, et qui recouvrent le calcaire, comme on le remarque dans les environs de Paris. Les gĂ©ologistes ont Ă©tabli beaucoup de conjectures sur la formation de ce quartz. Aujourd’hui on pense que ces cailloux n’ont pu ĂȘtre roulĂ©s ni transportĂ©s, mais qu’ils se sont formĂ©s par infiltration, et qu’ils occupent des cavitĂ©s abandonnĂ©es par des mollusques ou par des zoophites. La France est de tous les pays qui, renferment de la craie et des couches calcaires secondaires, celui qui offre du silex pyromaque en plus grande abondance. Autrefois la France fournissait des pierres Ă  fusil Ă  diffĂ©rentes nations ; mais aujourd’hui on a trouvĂ© des pierres propres Ă  la taille dans beaucoup de contrĂ©es de l’Europe en SuĂšde, dans la province de Scanie ou Schonen; en Dan- nemarck, dans l’üle de ZĂ©lande ; en Pologne, dans la Podolie et la Pocutie ; dans le Tyrol italien, sur les rives du TĂ©sin; enfin, en Angleterre. En France, les principaux lieux d’extraction sont situĂ©s dans les dĂ©partemens de Loir et Cher, Indre, ArdĂšche, Yonne, Seine et Oise. Les cailloux auxquels on donne la prĂ©fĂ©rence, sont ceux que l’on exploite dans les environs de Loir et Cher 15 ils se travaillent 1 Carte de Cassini, n°. 3o. . 9 avec facilitĂ© et fournissent les meilleures pierres Ă  feu. Extraction. Les bons cailloux ne se trouvent jamais Ă  la surface du sol, il faut les chercher Ă  ‱ i5 m . de profondeur, oĂč ils sont disposĂ©s par couches horizontales de i m . d’épaisseur; pour les extraire , on creuse une suite de puits en gradins , de a m . de profondeur ; arrivĂ©s sur le sol, ils sont encore pĂ©nĂ©trĂ©s de leur eau de carriĂšre, et dans l’état convenable pour ĂȘtre taillĂ©s facilement, aprĂšs quelques jours d’exposition Ă  l’air. Fabrication. On peut diviser la taille des cailloux en quatre opĂ©rations * i°. Rompre le caillou avec une masse, 2°. Ecailler le caillou avec un marteau Ă  deux pointes ; 3°. Former la pierre avec un ciseau et une roulette ; 4°. Raffiler la pierre en employant les deux derniers instrumens h. Nomenclature. On distingue cinq parties dans une pierre Ă  fusil i°. La mĂšche ou le biseau tranchant; Ăź MĂ©moire de Doiomieu sur la taille des pierres Ă  fusil. Journal des mines ,tom. 6 , pag. 693 , pl. 1 %. EncyclopĂ©die chimie, tom. 5, 2 e . partie, pag. 33i. TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de MinĂ©ralogie de Brongniart, tom. 1 , pag. 3i3, planche 5'. MinĂ©ralogie appliquĂ©e de M, Brard, tom. 3"»'. pag. i35. 2 10 2 °. Les flaires ou bords latĂ©raux; 3°. Le talon opposĂ© Ă  la mĂšche ; 4°. L'assis, facette supĂ©rieure; 5°. Le dessous, uni et lĂ©gĂšrement concave. RĂ©ception. La rĂ©ception des pierres Ă  feu dĂ©pend de l’administration de l’artillerie; cette partie semble n’avoir Ă©tĂ© bien soignĂ©e que depuis i8ifi. Les tables indiquaient nĂ©anmoins les dimensions que les pierres devaient avoir pour chaque espĂšce d’armes Ă  feu; mais l'impossibilitĂ© d’obtenir, de l’adresse du caillouteur, des pierres aux dimensions prescrites, rendait ces tables inutiles ; en sorte que, dans les fournitures, il se trouvait une quantitĂ© considĂ©rable de pierres, ou trop fortes ou trop petites, d’oĂč il rĂ©sultait qu’un fusil, lors mĂȘme qu’il Ă©tait neuf, devenait d’un mauvais service, par le dĂ©faut de dimensions de sa pierre. Ces considĂ©rations ont fait dĂ©cider que les pierres prĂ©sentĂ©es Ă  la rĂ©ception seraient examinĂ©es en totalitĂ©, ou par partie , en faisant usage d’un instrument vĂ©rificateur ou calibre, pour chaque espĂšce de pierres, que l’instrument porterait de petites et de grandes Ă©chancrures pour chaque dimension de la pierre, ce qui offre aujourd’hui une latitude favorable aux caillouteurs, sans nuire Ă  l’arme pour laquelle les pierres sont destinĂ©es. IndĂ©pendamment de ces conditions, on exige encore les suivantes Les pierres ne doivent' porter ni tache ni noeud 11 sur la mĂšche ; leur assis et le dessous doivent former deux plans parallĂšles ou Ă  peu prĂšs i. 12. Le sable est une substance qui provient de la dĂ©composition des roches granitiques il existe sous la forme de petits cristaux rĂ©guliers ou sous celle de fragmens arrondis. Hauy donne au sable le nom de quartz hyalin arĂ©nacĂ© , et il en forme deux variĂ©tĂ©s i°. Quartz hyalin arĂ©nacĂ© mobile. Sable fin Ă  grains arrondis.—Susceptible d’obĂ©ir au grĂ© des vents .—Sable mouvant nom vulgaire ; 2°. Quartz hyalin arĂ©nacĂ© anguleux. Sable grossier Ă  grains irrĂ©guliers. —Anguleux ou peu arrondis.— Gros sable nom vulgaire. i 7 >. Le gravier est formĂ© de cailloux roulĂ©s , opaques, plus ou moins gros; il est mĂ©langĂ© de chaux carbonatĂ©e et de fragmens de coquilles fluviatiles. Usage. Les sables sont employĂ©s dans la composition des mortiers et pour le moulage dans les ateliers des fondeurs. Le gravier sert Ă  construire les routes ou les chemins ; employĂ© seul, il forme le fond des chaussĂ©es, qu’on nomme ferrĂ©es. Le plus gros sert de base Ă  l’encaissement, et le plus petit termine le travail. Le sablon est peu employĂ© dans les constructions. 14. Synonimie. Saxa aggregata. Wall. Sandslein ou Sandsleingebirge des allemands. 1 ^iiie-memoire , 5 e . Ă©dition, pag. 604 et suivantes. MĂ©moire sur la fabrication des armes Ă  feu portatives , p. 21. Dictionnaire de l’artillerie, au mot pierres Ă  Jeu , pag. 32 g. Sable. Sable gravier. GrĂšs. GrĂšs des minĂ©ralogistes français. Psamite de M. Brongniart. DĂ©finition. Les grĂšs sont des pierres Ă  structure fragmentaire, et formĂ©s de la destruction des roches primitives ou secondaires ; leurs molĂ©cules, plus ou moins apparentes, habituellement siliceuses, sont rĂ©unies par un ciment, ou gluten, de nature terreuse. Division. Les minĂ©ralogistes rangent les grĂšs en trois divisions. i°. En grĂšs proprement dits ; ce sont ceux dont la grosseur des grains, ou des fragmens, n'excĂšde pas celle d’une noisette. 2 °. En poudingues, lorsque les fragmens ont perdu leurs angles , sont plus ou moins arrondis, et n’excĂšdent jamais la grosseur indiquĂ©e. 3°. En brĂšches, dans lesquelles les fragmens n’ont point Ă©tĂ© usĂ©s, et par consĂ©quent sont anguleux. grĂšs, compris dans la premiĂšre division, offrent un grand nombre de variĂ©tĂ©s, par leur couleur, leur composition, etc. Nous les rĂ©duirons en trois classes en siliceux, en argileux et en calcaires , selon la nature de la pĂąte ou ciment, qui sert Ă  agglutiner leurs molĂ©cules. GrĂšs siliceux. Dans les grĂšs siliceux, le gluten est ordinairement un silex cornĂ© qui prend quelquefois l’aspect vitreux, et forme une roche quart- ?eusc souvent grenue. On rencontre cette espĂšce C 13 . , dans les terrains calcaires de derniĂšre formation ; elle est assez rare. GrĂšs argileux. Les grĂšs Ă  ciment argileux varient singuliĂšrement par leur couleur il y en a de blancs , de rouges, de gris plus ou moins foncĂ©, etc. ; leur duretĂ© ne varie pas moins. Les grĂšs qui appartiennent Ă  cettĂ© espĂšce font feu sous le choc du briquet, selon leur compaci tĂ©, et 11e donnent pas d’effervescence avec les acides concentrĂ©s. GrĂšs calcaires. Les grĂšs, dont les fragmens sont agglutinĂ©s par la chaux carbonatĂ©e, sont, en gĂ©nĂ©ral , plus compactes que les prĂ©cĂ©dens ils fournissent des Ă©tincelles par l’action du briquet, et ils font effervescence avec les acides concentrĂ©s. Usage. La nature des grĂšs argileux les rend propres Ă  rĂ©sister Ă  de hautes tempĂ©ratures ils remplacent trĂšs-bien les briques rĂ©fractaires ; aussi ces sortes de grĂšs sont-ils recherchĂ©s pour former les creusets des hauts-fourneaux, ainsi que les autres constructions pyriques destinĂ©es aux travaux mĂ©tallurgiques. Il existe en France des carriĂšres abondantes de grĂšs argileux, dont les principales sont celles de Dordogne, de , de Meobec, de Ciron et de Nuret Indre, d’Avran- che Manche , de Hettange la-Grande et de Hol- ling Moselle. Les grĂšs de la seconde espĂšce sont choisis pour faire les meules employĂ©es , dans les arsenaux , Ă  aiguiser les outils, et, dans les manufactures d’ar— _ »4 mes, Ă  blanchir les diffĂ©rentes piĂšces des fusils, ainsi que les lames de sabres et les bayonnettes. Les carriĂšres , d’oĂč on extrait les grĂšs pour ces derniers usages, sont moins nombreuses que les prĂ©cĂ©dentes ; celles qui sont plus en rĂ©putation sont situĂ©es dans les dĂ©partemens de la Haute-Marne et des VĂŽges. Les grĂšs assez poreux pour se laisser traverser par l’eau, sont destinĂ©s Ă  la construction des filtres; et c’est pour cette raison que celte variĂ©tĂ© de grĂšs a Ă©tĂ© nommĂ©e pierrefiltrante. La meilleure pierre filtrante que l’on connaisse est celle de Libochowilz BohĂȘme. Si les grĂšs argileux sont tendres ou presque mous, ils portent le nom de molasse, et sont employĂ©s dans les ateliers des fondeurs i ; ce sont ces mĂȘmes grĂšs, Ă  grains plus ou moins fins , qui, Ă©tant pulvĂ©risĂ©s, servent Ă  user ou Ă  nettoyer les mĂ©taux. Les grĂšs calcaires sont moins rĂ©pandus que les argileux ; ils se taillent aisĂ©ment, on les divise en cubes comme celui des carriĂšres de Fontainebleau, pour en paver les grandes routes et les rues. Les grĂšs siliceux compactes peuvent servir au mĂȘme usage, celui de Hettange-la-Grande nous en fournit un exemple. Dans la bĂątisse, les grĂšs conviennent mieux comme pierre de taille que comme moellon. Les poudingues et les brĂšches ne sont employĂ©s que pour la dĂ©coration. 1 Annales dĂ©s arts et manufactures, tom, 22, p. 225 . Schistes. i5 15. Tous les schistes sont Ă  texture feuilletĂ©e; ils se divisent en feuillets parallĂšles entre eux et au plan des couches principales; leur aspect est mat ou luisant ; leurs couleurs sont trĂšs - variĂ©es ; ils sont assez tendres pour se laisser rayer par le cuivre ; traitĂ©s au chalumeau, ils sont plus ou moins fusibles. Il existe plusieurs variĂ©tĂ©s de schistes, nous ne parlerons que de celui nommĂ© ardoise. 16 . Synonimie. Schistusmensalis, tegularis, duras. Wall. Thonschiejer des allemands. Argile schisteuse tĂ©gulaire. Hauy. Phyllade de MM. d’Aubuisson et Brochant. Schiste et ardoise , noms vulgaires. CaractĂšres. Les ardoises sont des pierres fissiles, dont la couleur varie ; mais la principale est le gris ces roches se sĂ©parent en grands feuillets minces, droits et sonores elles ne font pas effervescence avec les acides. Analyse de l'ardoise d’Anglesay. — Kirwan. Oxide de Silicium. 58 d’Aluminium. 26 de MagnĂ©sium. 8 de Calcium. 4 de Fer. 14 Perte... 10 roo On distingue les ardoises,'selon leur origine , en deux classes en primitives et en intermĂ©diaires ou de transition. Ardoises. Des Argiles. * 16 Gissement et localitĂ©s. Les ardoises primitives sont disposĂ©es en feuillets parallĂšles au plan gĂ©nĂ©ral du banc dont elles font partie ; le contraire se prĂ©sente dans les ardoises intermĂ©diaires les feuillets sont toujours situĂ©s obliquement et presque perpendiculaires Ă  la grande coucbe oĂč ils se trouvent Patrin. Les ardoises de transition sont toujours faciles Ă  distinguer, parce qu’elles renferment des empreintes de corps organisĂ©s, principalement celles d’animaux marins qui n’ont plus d’analogues vivans. Les principales ardoisiĂšres de France sont celles Ă 'Angers Maine et Loire, de Rimogne et de Rocroj Ardennes, de et de LaferriĂšre Eure, des environs de Cherbourg Manclie. Exploitation. Pour exploiter les ardoises on coupe dans le banc des blocs de 100 kil., auxquels 011 donne la forme de parallĂ©lipipĂšdes qui prennent le nom de faix. Les faix sont divisĂ©s en tables Ă©paisses qu’on nomme repartons ou spartons ; on dĂ©bite ensuite les repartons, et les feuilles qui en rĂ©sultent forment les ardoises destinĂ©es Ă  couvrir les maisons. II e . CLASSE. Pierres argileuses. 17. L’argile, comme l’observe Hauy, 11e peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une espĂšce minĂ©ralogique l’oxide d’aluminium qu’elle renferme s’y trouve *7 quelquefois en si petites proportions , que la plupart des substances minĂ©rales, nommĂ©es argiles, ne pourraient ĂȘtre placĂ©es parmi les pierres argileuses. CaractĂšres. Les argiles sont douces au toucher et comme onctueuses, propriĂ©tĂ© qui est d’autant plus marquĂ©e, que l’argile contient plus d’oxide d’aluminium. Les argiles forment, avec l’eau, une pĂąte molle, ductile et susceptible de prendre et de conserver toutes les formes qu’on veut lui donner. Cette pĂąte acquiert, par le feu, une duretĂ© telle qu’elle peut produire des Ă©tincelles par le choc du briquet. L’argile a de l’affinitĂ© pour l’eau, ce qui fait qu’un morceau d’argile, placĂ© sur la langue, y adhĂšre, propriĂ©tĂ© qu’on appelle happer Ă  la langue. ExposĂ©e Ă  l’action d’un feu violent, l’argile diminue de volume c’est ce retrait de l’argile qui a fourni au savant JVedgewo&d , un moyen, aussi simple qu’ingĂ©nieux, d’estimer les hautes tempĂ©ratures. Gissement et localitĂ©s. Les argiles sont trĂšs- rĂ©pandues dans la nature ; cependant les terrains primitifs n’en sont point abondamment pourvus on n’y rencontre que le kaolin et l’argile lithomarge. Celle-ci est en rognons, elle accompagne les mines d’étain et d’autres mĂ©taux. Les argiles sont plus abondantes dans les terrains secondaires-, elles sont rarement Ă  la surface du sol on les rencontre Ă  une profondeur de 5o Ă  8o m ., disposĂ©es en bancs d’une grande Ă©tendue, et recouvertes de sable et de chaux carbonatĂ©e. C’est donc dans les terrains calcaires et de seconde 3 Argile de France. 18 } formation qu’il faut chercher les argiles, c’est lĂ  que les arts peuvent se procurer celles qu’ils emploient en si grande quantitĂ©. 18. La difficultĂ© de classer, avec prĂ©cision, l’argile et ses variĂ©tĂ©s est la mĂȘme que celle qu’on Ă©prouverait si on voulait classer les pierres de taille et les moellons employĂ©s dans la bĂątisse. Nous serons donc rĂ©duits Ă  donner, aux uns et aux autres, les noms des lieux oĂč on les trouve ; et, quoique cette mĂ©thode ne soit point scientifique, elle offrira cependant quelqu’mtĂ©rĂšt. EURE-ET-LOIR. Argile de ChĂąteaudun , blanche et pure ; elle entre dans la composition d’une porcelaine qu’on fait Ă  OrlĂ©ans. MARNE. Argile de Vilantraut, grise, de bonne qualitĂ©.—EmployĂ©e Ă  faire des creusets de verreries. NORD. Argile de JAaubeuge , grise_blancliĂątre, possĂšde beaucoup de liant.—C’est avec cette argile qu’on fabrique, dans la Flandre, un beau grĂšs fin qui a pour couverte un vernis sain, ornĂ© de peintures bleues. Oise. Argile de Savigny , grise, contenant du sable. — Les couches de cette argile sont trĂšs- Ă©paisses , on en forme des grĂšs sans couverte. Seine-infĂ©rieure. Argile de Gournay, grise brune, contient peu de sable, rĂ©siste au feu le plus violent.—EmployĂ©e Ă  faire les pots des verriers, des briques rĂ©fractaires , etc. Argile de Forges-lĂšs-Eaux, grise bleuĂątre, happant fortement Ă  la langue, composĂ©e, d’aprĂšs Vauquelin oxide d’aluminium 0,16, de silicium o, 63 , de calcium 0,01, de fer 0,08, et d’eau 0,10. »9 Cette argile sert aux mĂȘmes usages que la prĂ©cĂ©dente. SEINE-ET-MARNE. Argile de Morel et de Mon- tereau , grise blanchĂątre, Ă  l’état sec; humectĂ©e, elle est brune.—Elle est employĂ©e, dans les environs de Paris, Ă  faire les fayences appelĂ©es terres blanches, terres anglaises. ig. Synonimie. Argila smeciis. Wall. Argile savonneuse. Borner. Terres Ă  Joulon. Brochant. Argile smectique. Hauy 1. CaractĂšres. LĂ©gĂšrement onctueuse au toucher. — N’adhĂšre pas Ă  la langue.—Se polit par le frottement.—Se pulvĂ©rise aisĂ©ment.—Ne fait pas corps avec l’eau comme l’argile pure.—Sa couleur varie il y en a de verdĂątre, de grise, de jaune et de brune. ComposĂ©e ordinairement comme celle du Hamp- shirc Angleterre, d’oxide de silicium o, 5 i, d’aluminium 0,25 , de carbonates, de magnĂ©sium et de calcium 0,24. Gissement et localitĂ©s. On rencontre l’argile smectique dans les terrains de formation moderne , rarement Ă  une grande profondeur, ce qui permet de l’exploiter Ă  ciel ouvert. Il existe en France beaucoup d’endroits d’oĂč on extrait cette argile ; les principaux sont ceux de Boussange Moselle; de Falacin, prĂšs de Rhodez Aveyron; d’Issouduu Indre, de Ritteneau Alsace; de Villeneuve, prĂšs de Vienne IsĂšre. Argile smectique. 1 De nettoyer. ImeriL 20 Usage. L’argile smectique sert Ă  dĂ©graisser les, draps et autres Ă©toffes de laine, et Ă  leur donner le lustre et le moelleux qui en font une des px-inci- pales beautĂ©s. L’opĂ©ration s’exĂ©cute Ă  l’aide d’une machine qu’on nomme foulon. C’est par les mĂȘmes moyens que l’on blanchit Ă©conomiquement les draps de lit et le linge dans les magasins et les hĂŽpitaux militaires. 20. Synonimle. Ferrum ochraceum imiris. Brochant, tom. 2, pag. 2C3. Emeril gris deLisĂźe, t. 3 ,p. 184. HĂ©matite silicĂ©e , compacte , cendrĂ©e , Ă  cassure grenue, Borner, t. 2, p. 286. Mine de fer pierreuse, trĂšs-dure. Bergmann, tom. 2, pag. l 65 . Fer mĂȘlĂ© avec le quartz. Dau- benton, table mĂ©thod., pag. 49. Fer oxidĂ© quartzifĂšre. Hauy, tom. 4, pag. 112. Corindon granulaire. M. Lucas , tom. 2, pag. i 3 o. CaractĂšres. Couleur d’un gxĂ»s bleuĂątre ou"d’un gris d’acier ; mais pulvĂ©risĂ©, il est d’un brun rougeĂątre.—-Scintillant.—Cassux’e Ă  grains fins et serrĂ©s. — Pesanteur spĂ©cifique 4,0. — Conducteur de l’électricitĂ©. —Agissant sur le barreau aimantĂ©. — PoussiĂšre susceptible de rayer tous les corps, exceptĂ© le diamant. La nature de l’émeril et son extrĂȘme duretĂ© prouvent que c’est un corindon. 21 Analyse des Emerils. de la Cliiuc , de Jerscj-, de Naxos , Klaproth. Vauquclin. Tennant. Oxide d’aluminium. 84,0 0,70 O CO O de fer. 7> 5 o,3o 0,04 , de silicium.'. 6,5 a o,o3 RĂ©sidu insoluble et perte. 2,0 u u 0, i3 100,0 1,00 1,00. Crissement et localitĂ©s. On rencontre trĂšs-rarement l’émeril en masse, quoiqu’il appartienne aux terrains primitifs; il est ordinairement dissĂ©minĂ© avec d’autres minĂ©raux. On le trouve Ă  Ochsenkopt en Saxe, dans le duchĂ© de Parme; Ă Ronda, en Espagne ; prĂšs de Niris, en Perse ; dans les Ăźles de Naxos, de Gersey et de Guernesey. On prĂ©tend qu’il n’existe plus d’émeril dans ces Ăźles Bournon i. Usage. La grande duretĂ© de l’émeril le rend propre Ă  user, scier et polir divers corps tels que les glaces, les verres d’optique, les pierres fines le diamant exceptĂ© et les mĂ©taux. Les manufactures d’armes en font une grande consommation. On appelle potĂ©e , ou boue diEmeril, la matiĂšre qui se trouve au fond de l’auge des lapidaires qui emploient l’émeril, parce qu’elle contient beaucoup de cette substance. 1 Examen de l’émeril par VieglĂ©b , Kirivan , et Tennant. Journal des Mines, tom. 12. Mode analytique de l’émeril, spath adamantin des anglais; me'moires de Klaproth, tom. l or ., pag. 62. C 22 On fait sĂ©cher cette boue pour servir au poliment des pierres tendres, telles que l’albĂątre, les marbres, etc. i. Toutes les fois que l’émeril est destinĂ© Ă  polir les pierres, on l’emploie avec l’eau ; mais, poulie travail des mĂ©taux, on le mĂȘle Ă  l’huile. PrĂ©paration. Pour rendre l’émeril propre Ă  ĂȘtre employĂ© dans les arts, on le concasse, puis on le broyĂ© dans des moulins d’acier 5 les grains de la poudre obtenue sont durs, rudes au toucher et comme acĂ©rĂ©s ; cette poudre se compose de grains inĂ©gaux ; mais, comme il est nĂ©cessaire d’avoir, pour divers usages, des degrĂ©s diffĂ©rens de tĂ©nuitĂ©, on les obtient en traitant, par l’eau, la poudre sortant des moulins ; et on a, par plusieurs lavages et dĂ©cantations, les degrĂ©s de finesse que l’on dĂ©sire. On distingue, dans le commerce et dans les arts, les Ă©merils prĂ©parĂ©s, par le temps Ă©coulĂ© durant la prĂ©cipitation ainsi il y a des Ă©merils depuis i5 minutes jusqu’à 3 secondes. Les Ă©merils du commerce ne sont pas toujours purs, parce qu’on y opĂšre de frauduleux mĂ©langes avec du sable ou du quartz pulvĂ©risĂ© aussi beaucoup d’artistes prĂ©parent-ils eux-mĂȘmes PĂ©meril dont ils ont besoin ils se procurent, dans le commerce, des pierres d’émeril; ils les concassent et les broyent, en se servant de l’aire trempĂ©e d’une enclume, comme d’un porphyre ; et, pour molette, 1 MinĂ©ralogie de Bauinare, tora, 2, pag. i 5 a. ^ ils font usage de la tĂȘte d’un marteau Ă -surface d’acier, Ă©galement trempĂ©e. AprĂšs la porphyrisation , ils procĂšdent au lavage et Ă  la dĂ©cantation. I/Ă©meril qui nous vient de la Perse est assez dur ; mais il perd cette propriĂ©tĂ© a mesure que sa division augmente; celui des Indes, au contraire, plus il est divisĂ©, plus il attaque, et c’est pour cela qu’il est le plus estimĂ© i. DEUXIÈME LEÇON. Des pierres calcaires Marbre. — Composition. — Classification.—Principaux marbres exploitĂ©s en France .— Usage.—Chaux carbonatĂ©e grossiĂšre .— CaractĂšres des meilleures pierres Ă  bĂątir de France. — Chaux carbonatĂ©e crayeuse caractĂšres. — Gissement et localitĂ©s. — Usage. Des produits volcaniques CaractĂšres, composition , gissement, localitĂ©s et usage du trachyte, du basalte, de la ponce, du rapillo-bianco, de la pouzzolane et du tripoli. De la houille CaractĂšres. — Gissement. — Houil - ' lĂšres de France en exploitation .— QualitĂ©s des houilles .— Leur distinction. —Recherches sur les houillĂšres. III e . CLASSE. Pierres calcaires. 21. De toutes les pierres, la chaux carbonatĂ©e Chans carbonatĂ©e. i Voyage de Chardin, en Perse, tom. 2, pag. 23 . Des marbres. =4 est la plus rĂ©pandue elle forme Ă  elle seule la huitiĂšme partie de la croĂ»te du glohe. Ses nombreuses variĂ©tĂ©s n’ont point de caractĂšres extĂ©rieurs communs ; mais il est facile de distinguer les cliaux carhonatĂ©es des autres substances, par des moyens chimiques trĂšs-simples. 22. Les marbres sont des chaux carhonatĂ©es solides , Ă  tissu compacte ou cristallin, qui reçoivent un poli vif ; ils ne font pas feu au briquet, se laissent rayer facilement avec le fer , et font effervescence avec les acides ; ils rĂ©sistent trĂšs-bien Ă  l’action de l’air on en a la preuve dans les prĂ©cieuses statues que nous ont laissĂ©es les artistes de l’ancienne GrĂšce. Les marbres offrent un grand nombre de variĂ©tĂ©s ; c’est pourquoi on trouve dans les auteurs beaucoup de mĂ©thodes de classification pour les Ă©tudier ; nous adopterons la division Ă©tablie dans les arts. Les artistes rangent les marbres en deux classes i°. les marbres antiques , 2°. les marbres modernes. Les premiers ne sont plus connus que par les monumens auxquels ils ont Ă©tĂ© employĂ©s , ou par les statues qui en ont Ă©tĂ© faites les carriĂšres qui les ont fournis sont Ă©puisĂ©es ou inconnues. S Les marbres modernes se divisent en marbres d’Europe et en marbres Ă©trangers. Ceux exploitĂ©s en France doivent seuls fixer notre attention ; Rondelet en dĂ©crit 12q qu’il range, d’aprĂšs leur couleur, en huit sĂ©ries i ; mais or- Ăź Art de bĂątir, tom, 1 er ., pag. 12&. _a5 dinairement on les distingue par le nom des villes ou des villages prĂšs desquels sont situĂ©es leurs carriĂšres. Les marbres sont exploitĂ©s dans beaucoup de dĂ©partemens, vingt-un mĂ©ritent d’ĂȘtre citĂ©s i. Marbres de France. 23 . ALLIER. Marbre de Bourbonnais , tricolore, mĂȘlĂ© de rouge, de jaune, et de bleu; on l’exploite prĂšs de Moulins. EmployĂ© Ă  Paris. Brocatelle de Moulins , marbre coquiller, bleuĂątre, veinĂ© de brun et de jaune dorĂ©. Ce dĂ©partement renferme des marbres blancs et colorĂ©s, dont on a fait le pavĂ© de Notre-Dame, Ă  Paris. HAUTES-ALPES. Marbre noir de Firmin, compacte, d’un noir foncĂ©. Ce dĂ©partement offre beaucoup d’espĂšces de marbres employĂ©s Ă  Grenoble. ARDÈCHE. Marbre de Pousin, gris cendrĂ©, jaspĂ© et zone de gris noirĂątre, avec veines blanches, mĂ©langĂ© de coquilles presque noires 2. ARDENNES. Marbre rouge de Givet , rouge, nuancĂ© de taches et de veines plus claires , contient des dĂ©bris de coquilles. BrĂšche de Givet. Marbre noir, veinĂ© de blanc. 1 On a compris l’ancien dĂ©partement de Sambre et Meuse, parce que ses carriĂšres approvisionnent encore Paris et les environs, et que ses marbres sont les plus frĂ©quemment employĂ©s. 2 Le beau pont qui existe sur la DrĂŽme, entre Lauricle et Liveron, est construit en marbre de Pousin. 4 26 Marbre rouge de Charlemout, rouge, veinĂ© de blanc et de rouge foncĂ©, mĂ©langĂ© de coquilles. ARRIÉGE. BrĂšche de Cos, marbre imitant la brĂšche violette, antique, ou bleu turquin. Ce dĂ©partement est trĂšs-riche en marbres; on y compte vingt-sept variĂ©tĂ©s. AĂŒBE. Lumaohelle grise i, marbre gris cendrĂ©, contenant des ammonites, prend un beau poli. AUDE. Marbre rouge de Languedoc , rouge de feu, zone de blanc et de gris irrĂ©guliĂšrement contournĂ©s a. Le dĂ©partement de l’Aude renferme encore d’autres marbres trĂšs-beaux, connus Ă  Paris sous les noms de Campan-Vert, marbre Sanguin ou Cervelas, marbre de Nat'bonne , marbre Griot le ou Griotte de France ; cette derniĂšre espĂšce est la plus belle ; elle est ainsi nommĂ©e parce que sa couleur ressemble Ă  des cerises appelĂ©es griottes. Bouches-du-RhĂŽne. BrĂšche d'Aix , marbre jaunĂątre, tachĂ© de gris, de brun et de rouge. Cette brĂšche est encore connue Ă  Paris sous le nom impropre de BrĂšche d'Alep. Calvados. Marbre de Caen, rouge sale, veinĂ© de gris ou de blanc, composĂ© de madrĂ©pores 3. 1 On prononce Zumaquelle. 2 Les huit colonnes de l’arc de triomphe du Carrousel sont de ce marbre. 3 Presque tous les cafĂ©s de Paris’ ont des tables de marbre de Caen. 27 La prĂ©sence de ces madrĂ©pores lui fait donner le nom de Lumachelle. Charente-InfĂ©rieure. Marbre d'Aunis ou de d'Angelj, composĂ© de petites coquilles, comme les lumaehelles; son fond est gris; il y a aussi dans le mĂȘme dĂ©partement, une -variĂ©tĂ© Ă  fond jaune, dĂ©couverte en 1778. CĂŽte-d’Or. Marbre de composĂ©, comme les brĂšches, de fragmens anguleux ; son fond est d’un rouge de brique, et les fragmens d’un rouge clair. Marbre de la LouĂšre , fond gris, semĂ© de taches brunes. Marbre de Dromont, brĂšche jaunĂątre. Maine-et-Loire. Marbre d’Angers, fond gris, veinĂ© de bleu. MEURTHE. Marbre de Beauregard, prĂšs de Nancy, dĂ©couvert en 1821. — Offre de nombreuses variĂ©tĂ©s de couleurs; il est nuancĂ© de rouge, de jaune, de blanc, etc. Haute-Marne. Marbre de Langres, fond gris, parsemĂ© de coquilles. MONT-BLANC. Cipolin de la tuile, marbre ci- polin d’une trĂšs-belle espĂšce ij. Nord. Marbre de Rance , mĂ©langĂ© de blanc et de rouge brun, avec des veines blanches, cendrĂ©es et bleues. Marbre de Brabançon, fond noir, veinĂ© de blanc. 1 Nous citons cet ancien dĂ©partement parce que son marbre est encore employĂ© en France. La colonne de Jupiter, sur le mont est faite de ce Cipolin, ^ Pas-de-Calais. Marbre de marquise , composĂ© de grandes taches jaunĂątres, mĂȘlĂ©es de filets rouges, vulgairement appelĂ© brocatelle de Boulogne ou de Picardie. PYRENNÉES Hautes et Basses. Marbre blanc de Bayonne , ressemble assez au marbre blanc de Carrare, il en diffĂšre parce que son grain est un peu plus gros. Marbre Campan , fond blanc et isabelle, mĂ©langĂ© de veines vertes et blanches, contournĂ©es en diffĂ©rentes directions. Ce marbre est talqueux, il se dĂ©truit Ă  l’air, et n’est employĂ© que dans l’intĂ©rieur des bĂątimens ; ses carriĂšres sont prĂšs de Campan , Ă  une lieue de BagniĂšres. Nota. C’est dans les PyrennĂ©es que le marbre existe en plus grande quantitĂ©, et sous des couleurs infiniment variĂ©es. SambrE-ET-MEUSE. Marbre de Dinan , Namur et ThĂ©e , noirs , dĂ©gagent, par le frottement, une odeur fĂ©tide, perdent facilement leur poli lorsqu’ils sont exposĂ©s Ă  l’air i. Marbre de , fond gris, mĂ©langĂ© de veines blanches, contenant des madrĂ©pores. BrĂšche de JDourlais. Marbre d’un fond rouge , mĂ©langĂ© de taches noires, grises ou blanches a. Marbre de Leff, fond rouge pĂąle, veinĂ© de 1 EmployĂ© Ă  Paris pour faire des carreaux et des monu- rnens funĂšbres. a Les grandes plaques qui revĂȘtent les pilliers de l’église Paris, sont de ce marbre. * 2 9 Liane, bordĂ© de gris. Les marbres de Leff offrent beaucoup de variĂ©tĂ©s qui portent Ă  Paris le nom gĂ©nĂ©rique de marbre de Flandre. SAÔNE-ET-LOIRE. Marbre de Tournus , couleur d’un rouge jaunĂątre, peu dur, ne recevant pas un beau poli. SEINE-ET-MARNE. Marbre de ChĂąteau-Landon, d’un gris jaunĂątre, susceptible de prendre un assez beau poli i. VAR. Marbre de noir, tachĂ© de jaune et de blanc, on lui donne le nom de Po- tor 2. Marbre de , couleur rouge, veinĂ© de blanc ; il n’est plus exploitĂ© ; on le nomme mal-Ă -propos marbre de Languedoc. Usage. Les marbres blancs, Ă  grain fin, sont employĂ©s prĂ©fĂ©rablement pour la sculpture ; cependant on en fait des colonnes, des chambranles de cheminĂ©es, etc. Tous les marbres composĂ©s uniquement de chaux carbonatĂ©es, rĂ©sistent mieux que ceux mĂ©langĂ©s de substances Ă©trangĂšres. Ces derniers se dĂ©composent Ă  l’air ; aussi ne sont-ils destinĂ©s que pour la dĂ©coration intĂ©rieure des bĂąti— mens. Tels sont les marbres contenant des oxides d’aluminium ou de magnĂ©sium, comme le campante vert antique , etc. 24. La chaux carbonatĂ©e, grossiĂšre, est connue 0 EmployĂ© Ă  la construction de l’arc de triomphe qui est Ă  la barriĂšre de l’Etoile Paris. 2 Les colonnes du chĂąteau de Versailles sont de ce marbre. Chaux carbonatĂ©e grossiĂšre. 3o sous les noms vulgaires de pierres Ă  bĂątir, de pierres de taille et de moellon. Les propriĂ©tĂ©s de ces pierres influent sur l’usage auquel on les emploie. Gissement et localitĂ©s. La pierre Ă  bĂątir appartient aux terrains de sĂ©diment grossier, composĂ©s de calcaire secondaire ; les bancs qui la composent sont horizontaux et rarement inclinĂ©s ; elle ne forme jamais de hautes montagnes, et c’est principalement dans les plaines qu’on la rencontre. Les propriĂ©tĂ©s de la chaux carbonatĂ©e grossiĂšre, varient selon les localitĂ©s ; en sorte qu’on pourrait eu distinguer un grand nombre d’espĂšces. La France est plus riche en pierres que les autres pays on en compte, d’aprĂšs Rondelet, 255 espĂšces , non compris les marbres i. Les parties de la France qui fournissent les meilleures pierres, sont les dĂ©partemens dont les noms suivent AlN. Pierre de Villebois , couleur grise, Ă  grain fin, homogĂšne et compacte , employĂ© Ă  Lyon sous le nom de Choin , susceptible de recevoir du poli. AISNE. Pierre de Liais tendre Ă  grain fin. AUDE. Pierre de Roquefort. Plusieurs qualitĂ©s, dont une est propre Ă  la sculpture ; Ă  Carcassonne, on fait usage d’un grĂšs dur qu’on extrait des environs de cette ville. ALLIER. Pierre de Moulins. Siliceuse, facile Ă  tailler ; les carriĂšres sont prĂšs de la ville. 1 Art de bĂątir, tom. 1 er ., pag. 164. 31 EURE. Pierre de Vernon , grain lin, texture compacte et uniforme. Gard. Pierres de Baratel et de Lens. Calcaire, l’un blanc gris. HAUTE-VIENNE. Pierre de Grammont, granit qu’on retire prĂšs de Limoges. INDRE-ET-LOIRE. Pierre d’AlhĂ©, calcaire co- quillĂšre et persillĂ©e. On l’extrait prĂšs de Tours. ISÈRE. Pierre de Fontanil, gris bleu, dure, extraite des environs de Grenoble. MARNE. Pierre d'AĂŻ, de ,' etc. etc., calcaire, d’un blanc roussĂątre. MEUSE. Pierre de Brillon et de SavaniĂšre , calcaire tendre , d’un grain fin , employĂ©e en sculpture. MOSELLE. Pierre de Jauniont , d’Amanviller , Neuf chef et HomĂ©court , calcaire jaune Ă  grain fin, composĂ©e de coquillages en dĂ©bris, qu’on distingue Ă  la loupe, se taille facilement; exposĂ©e Ă  l’air, elle y durcit et perd une partie de sa couleur. EmployĂ©e Ă  Metz et dans toutes les communes de l’ouest du dĂ©partement. OISE. Pierre de Pierre de Liais, a grain fin et tendre ; son Ă©paisseur varie entiv 32 Ă  42 centimĂštres. EmployĂ©e Ă  Paris. PUY-DE-DÔME. Pierre de Volvic , volcanique, ressemblant Ă  la lave ; elle est extraite dans les environs de Clermont. RhĂŽne. Pierre d'Anse , de Lucenay, de Po~ miers , etc. , calcaire blanc rougeĂątre , d’excellente qualitĂ© , employĂ©e Ă  _ Lyon, qui est, de toutes Chaux carbonatĂ©e crayeuse. 32 } les villes de France, la mieux pourvue en pierres c calcaires de premiĂšre qualitĂ©. s IV e . CLASSE. Produits volcaniques. 25 . Le trachytc est une roche pyrocĂšte, composĂ©e de feldspath, qui le rend fusible en Ă©mail blanc. Dolomieului a donnĂ© le nom de Lave PĂ©tro- Siliceuse ; mais Hauy, en considĂ©rant la propriĂ©tĂ© de cette roche, d’ĂȘtre rude au toucher, l’a dĂ©signĂ©e sous le nom de trachyte i. CaractĂšres. Le trachyte est sous diverses couleurs, blanc, noir, rouge ou vert; son aspect ne varie pas moins souvent il est lithqĂŻde, quelquefois il est vitreux, cellulaire ou pumicĂ© ces quatre caractĂšres en ont fait Ă©tablir autant de variĂ©tĂ©s. Les trachytes se dĂ©composent Ă  l’air, de la mĂȘme maniĂšre que les roches feldspathiqucs. De la destruction de l’affinitĂ© d’agrĂ©gation des molĂ©cules, i Du grec rade ou raboteux. 5 Trachyte. Basalte, 34 il rĂ©sulte une terre qui offre de la rudesse au toucher, ou qui prĂ©sente un aspect cinĂ©reux. Gissement et localitĂ©s. Les trachytes existent dans tous les terrains volcaniques les plus anciens. Spallanzani a observĂ© que la plus forte partie du sol des Ăźles Lipari se trouve couverte d’une couche de trachyte vitreux, dont l’épaisseur varie entre o m ,4 et 3 m . Usage. La nature des trachytes les rend propres Ă  entrer dans la composition des mortiers et des cimens hydrauliques. 2 6. CaractĂšres. Les basaltes sont sous diverses couleurs ; il y en a de noirs , de verdĂątres, de rougeĂątres ; ils sont Ă  grain tin, parsemĂ©s de petites cavitĂ©s ; souvent ils sont assez durs pour donner des Ă©tincelles sous le choc du briquet. Pesanteur spĂ©cifique, 3 . Fusibles au chalumeau. Analyse du Basalte. Klaproth 1. Silice. 48 Alumine. 16 Oxide de fer. 16 Chaux. 9 4 Acide muriatique hydroehlorique.. r Fau et perte. 6 roo 1 Analyse du basalte deHaseuberg en BohĂȘme. MĂ©moires de Klaprolh, tom. 2, pag. 389. 35 M. Vauquelin, qui a soumis le basalte Ă  l’analyse, y a trouvĂ© du charbon, outre les substances indiquĂ©es ci-dessus. Gissement et localitĂ©s. lies basaltes composent des montagnes peu Ă©tendues, dont la forme est celle d’un cĂŽne ils y sont disposĂ©s en couches, mais le plus ordinairement ils affectent une sorte de cristallisation en prismes, Ă  trois, Ă  quatre ou Ă  six pans 5 ces prismes sont tronquĂ©s , serrĂ©s les uns contre les autres, et offrent l’aspect d’une chaussĂ©e pavĂ©e en dalles polygones. Les terrains basaltiques les plus remarquables sont ceux de l’Italie, de l’Auvergne, des bords du Rhin prĂšs d’Andernach , et de Drevin SaĂŽne et Loire. Usage. Les anciens ont employĂ© le basalte dans leurs constructions ; ils en ont mĂȘme formĂ© des statues, malgrĂ© la difficultĂ© qu’on Ă©prouve Ă  tailler cette roche. La conservation de quelques statues faites en basalte atteste combien cette pierre est peu altĂ©rable Ă  l’air, puisqu’on voit encore une de ces statues prĂšs des ruines deThĂšbes, celle de Memnon, placĂ©e dans le temple de SĂ©rapis. Les propriĂ©tĂ©s du basalte doivent le faire rechercher pour les constructions exposĂ©es au frottement et Ă  l’action chimique des liquides corrosifs 5 il convient sur-tout pour paver les routes ou les rues. La petite ville de Monlelimar DrĂŽme est pavĂ©e avec des tronçons de basaltes extraits de la carriĂšre de Chenavri cl, quoique ce pavĂ© soit PĂ©pĂ©rino. Pouce. . 36 y tres-fatiguĂ©, il n’exige presque pas d’entrelien cet exemple suffit pour prouver que le basalte est prĂ©fĂ©rable aux chaux carbonatĂ©es, et mĂȘme aux grĂšs que l’on destine Ă  faire les pavĂ©s, les dalles des trottoirs, les bornes, etc. i. Les recoupes ou les petits fragmens de basalte peuvent entrer dans la composition des bĂ©tons ou autres mĂ©langes de cette espĂšce. 27. CaractĂšres. LepĂ©pĂ©rino est un tuf volcanique d’une couleur grise; il est parsemĂ© d’amphigĂšne, de pyroxĂšne, etc. , de la grosseur d’un grain de poivre. Gissement et localitĂ©s. On trouve le pĂ©pĂ©rino dans les environs des volcans, prĂšs d’Andernach et sur le Mont-Albano en Italie. Usage. Le pĂ©pĂ©rino est employĂ© dans les constructions. A Mayence et dans les villes voisines, on bĂątit avec cette substance. Le temple de Jupitcr- Latial , sur le JMont-Cavo, en est construit. 28. CaractĂšres. La ponce est d’un gris blanchĂątre, soyeuse, quelquefois jaune ou rouge; elle est criblĂ©e de pores arrondis ou alongcs, elle est dure au toucher, elle attaque le verre et l’acier, elle nage sur l’eau ; sa pesanteur spĂ©cifique varie entre 0,75 et o,pi. TraitĂ©e au chalumeau, elle forme un verre blanc chargĂ© de bulles. 1 Les rues el les ponts de la ville de Metz Moselle sont payĂ©s maintenant avec une roche rouge qui offre la duretĂ© des basaltes ; cette pierre est un quartz que l’on extrait des rochers de Sierck prĂšs de Xhionvillcr 3 7 Analyse de la Ponce. Klaproth i . Oxide de silicium... 77, 5 o d’aluminium. i7,5o Perle de fer 100,00 PostĂ©rieurement Ă  cette analyse, le cĂ©lĂšbre chimiste prussien a trouvĂ© que les oxides de potassium et de sodium existaient dans la ponce pour o,o 3 2. Gissement et localitĂ©s. La ponce se rencontre dans les environs des volcans Ă©teints; l’Etna n’eu fournit pas, et celle que l’on trouve prĂšs du VĂ©suve est d’un petit volume, mĂ©langĂ©e de cendres connues sous le nom de rappillo-bianco. C’est principalement dans les Ăźles de Lipai-i et les Ăźles Ponces qu’on trouve cette substance en plus grande quantitĂ© , et qu’on la retire pour la mettre dans le commerce. Usage. La pierre ponce est employĂ©e pour user certains corps, et les disposer Ă  recevoir le poli. Lorsqu’on l’a pulvĂ©risĂ©e , on la mĂȘle avec la cliaux pour faire des mortiers hydrauliques. 29. CaractĂšres. La pouzzolane est une lave po- Pouzzolane, reuse rĂ©duite en poudre, et dont l’altĂ©ration n’est pas complĂšte ; sa couleur est grise, quelquefois rougeĂątre. 1 MĂ©moire le Chimie, tom. i'\, pag. 446. 2 Ibidem, tom. 2 , pag, 4°4- Rapillo. Tripoli. 38 Analyse de la Pouzzolane. Bergmaim. Oxide de silicium.. 55 d’aluminium. 20 de calcium. 5 de fer. 20 100 Gisscment et localitĂ©s. La pouzzolane Ă©tant un produit des volcans, se rencontre dans toutes les contrĂ©es qui ont Ă©tĂ© volcanisĂ©es. L’Italie en recĂšle une grande quantitĂ© ; la France en possĂšde moins ; on la trouve en Auvergne, Ă  Evenos prĂšs de Toulon, prĂšsAgde, dans le Languedoc, etc. Usage. La pouzzolane entre dans la composition des mortiers et des cimens employĂ©s sous l’eau. 3 0. On donne le nom de rapillo Ă  un produit volcanique qui est de mĂȘme nature que la Pouzzolane; il en diffĂšre seulement en ce qu’il est sous la forme de grains plus gros t. D’aprĂšs M. Do- lomieu , les neuf dixiĂšmes de la masse totale de l’Etna sont formĂ©s de cette substance. L’emploi du rapillo est le mĂȘme que celui de la pouzzolane et de la ponce pulvĂ©risĂ©e. 3 1. CaractĂšres. Le tripoli est une substance terreuse, en masse ou schisteuse ; il a l’aspect d’une brique compacte. 1 Quelques naturalistes français ont substituĂ© le nom de LapuHo Ă  celui de Rapillo , mais ce changement n’est pas admis. 3 9 Analyse du Tripoli. Oxide de silicium. 81,00 d’aluminium.,.. i, 5 o de fer. 8,00 Acide sulfurique. 6,40 Eau. 3 ,io 100,00 Gissement et localitĂ©s. On rencontre le tripoli dans beaucoup d’endroits, particuliĂšrement dans les terrains volcaniques et houillers. On l’extrait Ă  FolignĂ©, prĂšs de Rennes; Ă  MenĂąt, prĂšs de Riom Puy-de-DĂŽme; Ă  Corfou et Ă  Santa- Fiora, en Toscane. Celui de Corfou est le plus estimĂ©; on le connaĂźt, dans le commerce, sous le nom de Tripoli de Venise. Usage. Le tripoli est trĂšs-employĂ© dans les arts; il sert Ă  polir les mĂ©taux, principalement le cuivre et ses alliages dont il rehausse la couleur et l’éclat. V e . CLASSE. Combustibles fossiles. 32 . CaractĂšres. La houille est une matiĂšre bitumineuse qu’on trouve dans le sein de la terre, disposĂ©e en couches comme les pierres; elle est d’un noir luisant, grisĂątre ou bleuĂątre; elle est compacte, et se divise ordinairement en cubes ; sa pesanteur spĂ©cifique est de 1, 3 . Houille. 4 ° Gissement et localitĂ©s. On trouve gĂ©nĂ©ralement les mines de houille disposĂ©es par bancs, dans l’intĂ©rieur de la terre, au bas des montagnes de seconde formation, ou entre des schistes, des grĂšs ou des pierres calcaires primitives. Les houillĂšres sont gĂ©nĂ©ralement rĂ©pandues sur la surface du globe. Il existe, en France, des houillĂšres dans quarante dĂ©partemens ; quelques-unes ne sont point exploitĂ©es, comme dans ceux de la Sarthe et des Deux-SĂšvres. Dans d’autres dĂ©partemens, tels que le FinistĂšre, la Dordogne, le Lot, les Pyren- nĂ©es orientales, le Var et la Moselle, les travaux exĂ©cutĂ©s ne sont encore que de simples recherches sans produit ; cependant le dĂ©partement de la Moselle aura sous peu 1823 une houillĂšre en exploitation /. Les houillĂšres, exploitĂ©es aujourd’hui, sont au nombre de deux cent trente-six, dans trente dĂ©partemens; ces travaux emploient 10,000 mineurs. La quantitĂ© de houille, exploitĂ©e annuellement, est de neuf millions de quintaux mĂ©triques, formant une valeur de dix millions de francs, qui devient de quarante millions au moins, Ă  raison des frais de transport. 1 A Scheneck prĂšs Forbach. 4 1 Liste des DĂ©partemens qui possĂšdent des HouillĂšres en exploitation. Allier. Alpes Basses. — Hautes. ArdĂšche. Aude. Aveyron. Bouches-du-RhĂŽne. Calvados. Cantal. CorrĂšze. Creuse. Gard. HĂ©rault. IsĂšre. Loire. Loire Haute. — InfĂ©rieure. Maine-et-Loire. Manche. NiĂšvre. Nord. Pas-de-Calais. Puy-de-DĂŽme. Rhin Bas. — Haut. RhĂŽne. SaĂŽne Haute. SaĂŽne-et-Loire. Tarn. Vaucluse i. QualitĂ©s. Les houilles contiennent plus ou moins de matiĂšres Ă©trangĂšres Ă  la nature du combustible , et dont la prĂ©sence en fait varier singuliĂšrement les qualitĂ©s, car il n’y a peut-ĂȘtre pas deux houillĂšres qui fournissent de la houille semblable. D’aprĂšs M. Proust, la bonne houille d’Espagne contient 60 Ă  80 pour cent de carbone. l MĂ©moire sur les mines de houilles de France, de MM. LefĂ«vre-d'Hellancourt et Cordier. — Journal des mines, n“. 71, 7a et ai 5 . 6 4 * La houille de SilĂ©sie, selon Richter, renferme 61 de carbone et 35 de bitume. MM. BrantĂŽme et Hecht, qui ont analysĂ© les houilles de la Sarre et celles du Haut-Rliin, ont trouvĂ© dans les houilles de Carbone. 58,4 Huile bitumineuse. 20,4 Sarrebruck Carbone Huile... La Hayi 7b 0 4,0 On distingue les houilles en trois espĂšces i°. en grasses , 2 en sĂšches , 3°. en compactes. Houille grasse. LĂ©gĂšre. — Friable. — Cassure brillante. — Combustion facile. —Se gonfle et s’agglutine au feu. — Connue sous le nom de houille Ă  marĂ©chal. Houille sĂšche. Lourde. — Solide. — D’un noir grisĂątre. — BrĂ»le avec peu de facilitĂ© et sans se gonfler. —Renferme des sulfures de fer. — Connue sous le nom de houille maigre. Houille compacte. GrisĂątre. — LĂ©gĂšre.— Solide sans ĂȘtre dure. —Facile Ă  casser. —Se divise en fragmens rĂ©guliers. — BrĂ»le facilement. — Laisse peu de rĂ©sidu. Cette espĂšce est le cannel-coal des anglais. 33. Recherches. Les indices de houille peuvent se remarquer i°. Par l’affleurement d’une couche Ă  la surface du terrain , reconnaissable par des fragmens de houille ou de schistes bitumineux. 43 2 °. Par la rencontre de frĂ ginens de houille dans les ravins. 3°. Par le suintement, Ă  travers le terrain, d’eau ferrugineuse et bitumineuse qui, Ă©tant Ă©vaporĂ©e , donne pour rĂ©sidu de la houille. 4°. Par-tout oĂč on rencontre le grĂšs ancien, alternant avec des schistes argileux, et des empreintes de fougĂšres, de mousse, etc. on sera assurĂ© de la prĂ©sence de la houille. Enfin la houille n’existe jamais dans les terrains primitifs ni dans les secondaires, postĂ©rieurs au calcaire coquiller. 44 CHAPITRE DEUXIÈME. ART DU TUILIER-BRIQUETIER, TROISIÈME LEÇON. Des terres Ă  briques Leur distinction en argiles fusibles et en argiles apyres. —PrĂ©paration des argiles fusibles. — Moulage des briques communes. — Cuisson dans les fourneaux ambulans et permanens. — Action du calorique sur les tuiles et les briques. Des briques rĂ©fractaires Argiles apyres — MĂ©langesfusibles et infusibles. —Mode analytique des argiles. — Essai des terres. —Epluchage et laçage des argiles. — Emploi du sable et du ciment dans la fabrication. — Moulage et cuisson des briques rĂ©fractaires. — QualitĂ©s des tuiles et des briques. — Emploi des machines pour la fabrication des tuiles, des briques, des tuyaux. — Emploi des briques crues. — Application Ă  V artillerie. DES TERRES A BRIQUES. 04. Les terres que l’on destine Ă  la fabrication des briques et des tuiles, appartiennent Ă  la classe des argiles qui ne sont que des mĂ©langĂ©s trĂšs- variables de divers oxides et de carbonates. La prĂ©- 45 scnce de ces substances, en plus ou moins grande quantitĂ©, fait ranger les terres Ă  briques en deux divisions i°. en argiles fusibles ; 2 °. en argiles apyres. Les premiĂšres sont employĂ©es Ă  fabriquer les tuiles et les briques ordinaires ; les secondes, moins communes, sont recherchĂ©es pour en composer des briques rĂ©fractaires. 35. Les caractĂšres des terres Ă  briques ordi-Argiles fusibles, naires varient d’aprĂšs leur composition. Celles qui contiennent le moins de matiĂšres Ă©trangĂšres jouissent Ă  peu prĂšs de toutes les propriĂ©tĂ©s des argiles apyres. Il existe peu de pays qui ne puissent fournir de la terre propre aux briques communes on la rencontre Ă  la surface du sol ou Ă  peu de profondeur. Les pays d’attĂ©rissemens dans lesquels on ne trouve pas de pierres , sont prĂ©cisĂ©ment ceux qui offrent le plus gĂ©nĂ©ralement l’argile fusible. En Hollande , cependant, on ramasse, avec des filets en forme de poche, le limon qui se dĂ©pose au fond et sur le bord des riviĂšres, pour eh faire des briques et des tuiles. PrĂ©paration. L’extraction de la terre se fait ordinairement en automne on l’abandonne prĂšs de l’usine, exposĂ©e aux intempĂ©ries de l’air durant l’hiver. Les molĂ©cules agglomĂ©rĂ©es se fondent, procurent Ă  la masse plus d’uniformitĂ©, et la terre devient plus facile Ă  dĂ©tremper. C’est dans cet Ă©tat que les ouvriers disent que la terre est pourrie . 46 Quelle que soit l’attention que l’on apporte dans le choix de la terre, elle exige toujours d’ĂȘtre bien prĂ©parĂ©e par un corroyage, que l’on opĂšre, en faisant marcher dessus des hommes ou des animaux. Pour exĂ©cuter ce travail, on place la terre pourrie dans un enfoncement de o m . a de profondeur , et de 3 m . de diamĂštre, dont le fond est garni de madriers de chĂȘne ; on l’émiette d’abord Ă  la houe , on l’arrose ensuite, puis on y ajoute du sable, si elle est trop alumineuse grasse ; enfin on la piĂ©tine jusqu’à ce qu’elle arrive Ă  une pĂąte homogĂšne et bien liante ; dans cet Ă©tat elle est susceptible de prendre la forme qu’on veut lui donner. Moulage des Briques et des Tuiles. 36. Les objets nĂ©cessaires au mouleur sont Une table. Un chĂąssis. Un battoir ou batte. Un archet. Une plane. Un baquet Ă  eau. Du sable fin. De la terre prĂ©parĂ©e. 11 faut de plus deux ou trois ouvriers que l’on distingue en mouleurs et en porteurs. Travail. Le mouleur saupoudre d’abord les moules et la surface de la table avec du sable fin ; il remplit chaque moule d’une masse de terre qu’il comprime en se servant quelquefois d’une batte; il enlĂšve la matiĂšre excĂ©dante avec la main, et il unit la surface de la brique avec une plane. Les / 47 tuiles creuses sont moulĂ©es comme les plates , mais on les courbe sur un bois dont la forme est celle d’un semi-cĂŽne tronquĂ©. Le moulage fini, le porteur reçoit les briques une Ă  une, et les range Ă  plat sur le sol sablĂ©. L’opĂ©ration du moulage est trĂšs-prompte un bon mouleur servi par son porteur peut faire dans une journĂ©e de douze heures 1000 briques ordinaires ou 800 tuiles plates ou 1400 tuiles creuses. AussitĂŽt que les briques ont assez de consistance, on les pare, c’est-Ă -dire qu’avec un couteau on enlĂšve les bavures ; on les place ensuite les unes sur les autres , et on en forme une espĂšce de muraille Ă  claire-voie, pour achever de les sĂ©cher entiĂšrement ; c’est ce qu’on appelle mettre en haie. 3 7. La cuisson des briques ordinaires s’opĂšre, soit en plein air, soit sous des hangars. Dans le premier cas, le fourneau est sans parois, on l’élĂšve avec les briques Ă  cuire sur le lieu mĂȘme d’exploitation, alors l’usine est ambulante. Dans le second cas, on construit des fourneaux Ă  parois sous des hangars ; et la briqueterie devient une usine permanente. T Fourneaux ambulans. Dans le dĂ©partement du nord et dans les Pays-Bas, la cuisson des briques, comme leur moulage, s’effectue dans la belle sai- . son sur le terrain qui fournit la terre ; et lors- 1 que le sol est Ă©puisĂ© d’argile, on reporte l’usine plus loin. 4 Le fourneau n’est qu’un massif quadrangulaire, g composĂ© de briques crues et sĂšches, disposĂ©es Ă  Cuisson I 48 claire-voie, et dans la base duquel on a mĂ©nagĂ©, sur le sol, des canaux qui servent de foyer. En construisant ce massif, on rĂ©pand sur chaque lit de la poussiĂšre de Houille. On s’oppose Ă  la trop grande dĂ©perdition du calorique en revĂȘtant la surface avec de l’argile gĂąchĂ©e. Fourneaux permanens. Les fourneaux Ă  parois, destinĂ©s Ă  la cuisson des briques communes, ne varient que par leurs dimensions ; ils sont construits sous des hangars trĂšs Ă©levĂ©s ; leur forme est ordinairement celle d’un prisme quadrangu- laire. Sur l’un des cĂŽtĂ©s on pratique deux ouvertures les gueules d’un mĂštre de hauteur, qui servent Ă  l’introduction du combustible. Le vide intĂ©rieur se remplit avec les briques crues. On Ă©tablit d’abord, dans le fond , des pieds droits qui correspondent Ă  ceux des gueules, puis on forme des voĂ»tes Ă  claire-voie, Ă  la hauteur des deux ouvertures j c’est sous ces voĂ»tes qu’on doit faire le feu. Les voĂ»tes formĂ©es , on remplit la capacitĂ© restante avec des briques sĂšches, en ayant soin de les placer de champ, sans trop les rapprocher. Le dernier lit placĂ©, on le recouvre d’un rang de briques cuites que l’on met Ă  plat, en laissant quelques ouvertures pour la sortie de la fumĂ©e. Pour mettre Ă  feu, on chauffe d’abord , pendant les trois premiers jours, avec du gros bois dur; puis, durant trois autres jours, on fait usage de bois blanc ou de fagots. La chauffe des trois premiers jours est appelĂ©e le petit feu , et le chauffage des trois derniers est 49 appelĂ© le grand fou. Pendant le petit feu, les gueules restent ouvertes, et on les ferme avec le bois mĂȘme, durant le grand feu. La cuisson Ă©tant terminĂ©e, on abandonne le fourneau au refroidissement pendant deux jours ; on retire ensuite les briques et on continue Ă  charger, Ă  chauffer, etc. Les mĂȘmes fourneaux servent Ă©galement Ă  cuire la tuile , et souvent il arrive que, dans ces usines , on cuit la brique et la tuile Ă  la fois ; dans ce dernier cas, on Ă©tablit les voĂ»tes en briques, sur une Ă©paisseur de cinq Ă  six briques mises de champ. On superpose des tuiles pour la moitiĂ© ou les deux tiers de la hauteur, et on remplit avec des briques. Action du calorique. Les briques perdent de leur poids, en se sĂ©chant et en cuisant ; cette perte doit ĂȘtre diffĂ©rente selon les diverses qualitĂ©s des terres. On peut Ă©valuer la perte qu’éprouvent les briques, en passant du moulage Ă  une dessication complĂšte, terme moyen, Ă  0,23, et Ă  o,o5, en passant de cette dessication Ă  une cuisson parfaite. Le dĂ©part complet de l’humiditĂ© n’est pas la seule action Ă  considĂ©rer le calorique favorise encore l’affinitĂ© des divers oxides entre eux, en sorte que, par cette combinaison, la tuile ou la brique acquiert de la retraite, et, par suite, plus de duretĂ© et plus de densitĂ© ; propriĂ©tĂ©s qui rendent la terra cuite susceptible de rĂ©sister aux agens destructeurs. 7 5o Briques RĂ©fractaires. Argiles apyres, MĂ©langĂ©s fusibles et infusibles. 38. Les briques ordinaires ne peuvent servir Ă  la construction intĂ©rieure des fourneaux destinĂ©s Ă  supporter une haute tempĂ©rature. On est donc obligĂ©, dans les usines, oĂč le calorique est employĂ© comme agent principal, de composer des briques particuliĂšres dont l’infusibilitĂ© leur a mĂ©ritĂ© le nom de briques rĂ©fractaires. Toutes les argiles ne sont pas propres Ă  former ces briques ; on donne la prĂ©fĂ©rence Ă  celles qui n’éprouvent aucune fusion Ă  une tempĂ©rature de 140°, du pyromĂštre de Wedgwood. C’est cette propriĂ©tĂ© si recherchĂ©e dans les argiles qui les a fait nommer apjres 1. 3g. Les causes qui rendent les argiles fusibles ou infusibles, sont la prĂ©sence ou l’absence des oxides de silicium, de calcium, de fer et de magnĂ©sium. Ces oxides, qui altĂšrent plus ou moins les argiles, font varier leur fusibilitĂ© selon leur nombre ou leur proportion. Tous, Ă  l’exception dĂ© celui de silicium, se rencontrent ordinairement, Ă  l’état de carbonates, dans les argiles ; mais, par l’action du feu, ils perdent leur acide carbonique et peuvent se combiner. Les expĂ©riences d'Achard nous apprennent i°. Que la rĂ©union des oxides d’aluminium et de silicium sont infusibles. i Forme de l’a privatif et de nXf feu. 5 »_ a 0 . Qu’un mĂ©lange de parties Ă©gales d’oxides de calcium, de magnĂ©sium et de silicium peut ĂȘtre fondu en un verre d’une couleur verdĂątre. 3 °. Que le mĂ©lange de ces trois oxides ne se fond point lorsque c’est l’oxide de magnĂ©sium qui y entre en plus grande proportion. 4°. Que le mĂ©lange fond rarement si c’est la silice qui prĂ©domine; en effet la fusionne s’opĂšre que dans les proportions de trois parties des oxides de silicium, de deux de calcium et d’un de magnĂ©sium, ce qui forme une porcelaine i . L’oxide de fer, qui se rencontre trĂšs-ordinairement dans les argiles, ne dĂ©termine jamais leur fusion, lorsqu’il est seul; mais, Ă©tant mĂ©langĂ© avec les autres oxides, il rend les argiles fusibles. Les argiles, dans leur Ă©tat naturel, ne sont point colorĂ©es par de petites quantitĂ©s d’oxide de fer; mais, si les proportions de cet oxide sont plus grandes, il les colore en vert ou en bleu d’ardoise. La couleur des argiles change par l’action du feu, Ă  cause de la prĂ©sence du fer; elles passent au jaune et au rouge, plus ou moins foncĂ©s, selon l’intensitĂ©' du calorique; dans le premier cas, l’oxide de fer est encore hydratĂ©, et, dans le second, il est seulement tritoxidĂ©. 40. Lorsque l’argile est dans son Ă©tat naturel, 1 Journal de physique, tom. 24? P a S* 2 On a indiquĂ©, dans l’avertissement, que, sous le titre de mode analytique, on donnerait uniquement l’emploi des agens chimiques sans dĂ©crire le travail manuel. Mode analytique s* 5 2 on l’analysera par la formule suivante; mais, si elle a subi l’action du feu, comme dans les briques cuites, on la traitera Ă  la maniĂšre des minerais siliceux t. A. AprĂšs avoir rĂ©duit en poudre l’argile Ă  analyser , on en pĂšse cinq ou dix grammes que l’on traite par l’acide hydro-chlorique bouillant, puis on filtre, on lave, etc. Le rĂ©sidu isolĂ© sera F oxide de silicium. Si l’oxide de silicium prĂ©cipitĂ© se trouvait mĂ©langĂ© d’oxide de fer, ce qui est facile de reconnaĂźtre par la couleur, il faudrait traiter ce prĂ©cipitĂ© par le deutoxide de potassium, sĂ©parer ensuite les oxides de silicium et de fer comme si on opĂ©rait sur un minĂ©rai siliceux. B. Les chlorures en dissolution seront convertis en carbonates insolubles par un sous-carbonate de sodium ou de potassium, puis traitĂ©s par l’hydrate de potassium, dont un excĂšs dissout seulement l’oxide d’aluminium. On sĂ©pare le prĂ©cipitĂ© l’estant et on dĂ©compose la liqueur par le muriate d’ammoniaque qui isole, Ă  l’état de puretĂ©, l'oxide d'aluminium. C. Les carbonates insolubles B sont traitĂ©s Ă  chaud par l’acide nitrique qui les dĂ©compose, dissout les oxides de calcium et de magnĂ©sium, et rend le fer insoluble en le peroxidant; on sĂ©pare donc le fer triloxidĂȘ. i Deuxieme partie du cahier classique analyse des minerais de fer. 53 D. Les nitrates solubles C sont dĂ©composĂ©s par l’acide sulfurique, en ayant soin d’ajouter un peu d’alcool avant l’emploi de l’acide. On isole, par les moyens ordinaires, le sulfate de calcium, puis on le traite par le sous - carbonate de potassium, pour obtenir le carbonate de calcium. E. La solution magnĂ©sienne restante D est Ă©galement traitĂ©e par le sous-carbonate de potassium, qui fournit le carbonate de magnĂ©sium. F. Si l’argile contient de l’eau, ce qui est le cas le plus ordinaire, pour en connaĂźtre le poids, on calcine cent parties d’argile et on repĂšse; on retranche ensuite du poids primitif, le poids du rĂ©sidu et de l’acide carbonique des carbonates, et la diffĂ©rence indique la quantitĂ© d 'eau. L’analyse de l’argile montre donc son degrĂ© de fusibilitĂ©, en faisant connaĂźtre la nature des Ă©lé— mens dont cette terre peut ĂȘtre composĂ©e. 41. Les ouvriers ont des moyens qui paraissent plus simples, mais qui sont moins exacts que l’analyse chimique, pour reconnaĂźtre la nature des argiles ils confectionnent une brique avec de l’argile Ă  essayer, et ils l’exposent Ă  l’action d’un grand coup de feu, si elle n’a pas montrĂ© un commencement de fusion , et que sa couleur n’ait pas changĂ© sensiblement, ils la jugent propre h fabriquer des bx'iques rĂ©fractaires. Nous faisons observer que ce moyen est insuffisant car l’argile soumise Ă  l’essai peut ĂȘtre infusible dans son Ă©tat naturel, et ne pas convenir pour cela Ă  la construction intĂ©rieure des fourneaux, parce que, dans le four- Essai. 54 neau mĂȘme, les oxides, qui accompagnent l’argile, peuvent se rĂ©unir avec ceux des mĂ©taux dont on veut dĂ©terminer la fusion; aussi voit-on des briques composĂ©es d’argile qu’on avait considĂ©rĂ©es comme rĂ©fractaire, se dĂ©grader dans les sols des fourneaux de fonderies. Nous proposons, comme moyen plus convenable , de faire des mĂ©langes d’argiles avec les oxides des mĂ©taux que l’on veut traiter ; d’en composer des cylindres de quatre Ă  six centimĂštres de diamĂštre , sur un dĂ©cimĂštre environ de longueur, d’exposer ensuite ces mĂ©langes Ă  une tempĂ©rature Ă©gale Ă  celle que les briques doivent supporter. AprĂšs la cuisson, l’examen des cylindres indiquera Ă©videmment l’argile qui conviendra le mieux. L’analyse ou les essais sont indispensables lorsqu’il est question de composer des briques rĂ©fractaires avec des argiles qu’on n’a pas encore employĂ©es ; mais lorsque ces argiles sont dĂ©jĂ  connues, il ne reste plus qu’à les amĂ©liorer. Argiles de France , n°. 18. Si les recherches avaient pour objet de se procurer une terre propre Ă  la fabrication des briques ordinaires, il suffirait seulement de vĂ©rifier si l’argile est fusible au rouge blanc pour cela, on formerait un ou deux cylindres avec la terre Ă  essayer, on les ferait sĂ©cher graduellement au feu, puis on les introduirait dans le foyer d’une forge. AprĂšs l’opĂ©ration la terre sera rĂ©putĂ©e de bonne qualitĂ© , si les cylindres ne sont que vitrifiĂ©s Ă  leur surface , et s’ils ne sont pas fondus sous forme de scories. 55 } 42. L’argile Ă©tant tirĂ©e du sein de la terre, on la laisse essorer sous des liangars pendant un mois -, puis on en fait sortir les cailloux, les charbons, les sulfures de fer et les autres corps Ă©trangers qu’elle peut contenir. Cette opĂ©ration se nomme l'Ă©pluchage. Pour Ă©plucher l’argile , on la brise au marteau ou on la divise au couteau tous les morceaux doivent passer par les mains pour ĂȘtre examinĂ©s avec attention. , 43 . Les matiĂšres Ă©trangĂšres sont quelquefois tellement dissĂ©minĂ©es dans l’argile qu’on ne peut les apercevoir; alors on la dĂ©laye dans l’eau pour obtenir ensuite leur sĂ©paration, soit par la dĂ©cantation , soit par le tamisage. Lorsqu’on opĂšre en grand, on a des bassins placĂ©s les uns au-dessus des autres, et le travail se fait facilement dans le cas contraire , on lave dans des cuviers. 44. L’argile aprĂšs avoir Ă©tĂ© purifiĂ©e par les lavages, est trĂšs-pure et trĂšs-rĂ©fractaire mais , dans cet Ă©tat de puretĂ©, les briques qu’on en confectionnerait ne pourraient se sĂ©cher, etc. ; il faut donc augmenter la porositĂ© de la pĂąte, ce qu’on obtient par l’addition de la silice que l’on choisit parmi les sables naturels. Si on n’a pas Ă  sa disposition des sables convenables , on peut les remplacer par les cailloux blancs de riviĂšre on obtient leur pulvĂ©risation, d’une maniĂšre facile, en les faisant chauffer dans un brasier ; et, lorsqu’ils sont rouge de feu, on les fait refroidir promptement, soit en les jetant dans Epluchage. Lavage. Emploi du sable. Moulage. Cuisson. 56 l’eau froide, soit en les arrosant avec ce liquide ce refroidissement subit les rend friables. Enfin, si on manquait de sable ou de cailloux, on remplace la silice avec avantage, par le ciment provenant de la pulvéï'isation des briques de dĂ©molition. 45. L’argile Ă©tant prĂ©parĂ©e, on y ajoute le sable et le ciment dans des proportions qui varient beaucoup ; mais gĂ©nĂ©ralement on introduit plus de ciment que de sable. On favorise le mĂ©lange par une addition d’eau; on forme une pĂąte un peu ferme, que l’on frappe d’un battoir en bois , puis on divise la pĂąte Ă  diffĂ©rentes reprises, pour la battre de nouveau, et former un mĂ©lange homogĂšne. Le mode de fabrication de la brique rĂ©fractaire est le mĂȘme que celui employĂ© pour les briques ordinaires, la forme des moules seule varie moulage n°. 36. Les briques moulĂ©es sont placĂ©es Ă  l’ombre pour ĂȘtre sĂ©chĂ©es, ou bien on les porte Ă  une Ă©tuve, puis on les fait cuire graduellement dans des fourneaux particuliers. 46 . Il y a deux maniĂšres de cuire les briques ordinaires et rĂ©fractaires au bois ou Ă  la houille les principes, d’aprĂšs lesquels les fourneaux sont construits , sont trĂšs-diffĂ©rens, et tiennent,Ă  la maniĂšre de brĂ»ler de ces deux combustibles. Lorsqu’on fait usage de bois, ce qui est le cas le plus ordinaire, on se sert d’un fourneau prismatique quadrangulaire, dont la chauffe est Ă  la partie infĂ©rieure ; celui employĂ© dans les fonderies de l’artillerie, porte 5 m . de hauteur sur 2 m , de cĂŽtĂ©. 5 7 Dans les forges oĂč on fait une grande consommation de briques rĂ©fractaires, la cuisson peut s’opĂ©rer avec Ă©conomie, en mettant Ă  profit la flamme qui s'Ă©chappe des hauts-fourneaux, comme cela se pratique aux forges de Hayange Moselle . Si la houille est le combustible employĂ© Ă  la cuisson des briques, le fourneau ressemble Ă  une chambre voĂ»tĂ©e j la grille, sur laquelle repose le combustible, est sur le mĂȘme plan que le sol de la chambre, la cheminĂ©e qui reçoit la fumĂ©e est placĂ©e Ă  la partie opposĂ©e, et doit prendre naissance intĂ©rieurement et sur le sol mĂȘme. 47. Les tuiles et les briques, qui ont subi la QualitĂ©s des cuisson, ont des caractĂšres qui dĂ©pendent de ] eur ^ Ă©^ sel desf>ri- position dans le fourneau ; celles qui sont le plus prĂšs du foyer sont les plus sonores , et font feu au briquet ; celles qui en sont les plus Ă©loignĂ©es sont moins sonores , et elles happent encore Ă  la langue. En gĂ©nĂ©ral, les tuiles et les briques cuites doivent ĂȘtre rĂ©guliĂšres leur intĂ©rieur et leur surface doivent ĂȘtre d’une couleur uniforme , et la rĂ©sonnance doit appartenir plus particuliĂšrement aux tuiles. 48. La fabrication des tuiles, des briques et Emploi mĂŽme des tuyaux, par des moyens accĂ©lĂ©rĂ©s, a dcs machilles - Ă©tĂ© l’objet de beaucoup de recherches. Parmi les machines qui ont Ă©tĂ© imaginĂ©es, on doit considĂ©rer celle de M. Hattemberg , de Russie, et celle de M. Kinsley, des Etats-Unis, comme Ă©tant les plus parfaites. MalgrĂ© la perfection dont . 8 58 ces machines semblent ĂȘtre pourvues, on prĂ©fĂšre encore la fabrication ordinaii’e i. Toutes ces machines ne sont destinĂ©es qu’à faire prendre Ă  la terre la forme qu’on veut lui donner ; mais, si on se propose d’augmenter la propriĂ©tĂ© de rĂ©sister Ă  l’action du feu , il faut rapprocher fortement les molĂ©cules de l’argile, en fabricant les briques , soit par la percussion d’un mouton ou d’un balancier, soit par la compression d’une presse hydraulique. Emploi des 49- Tes briques , qui ont Ă©tĂ© moulĂ©es et sĂ©chĂ©es briques crues, seulement Ă  l'air ou Ă  l’étuve , prennent le nom de briques crues elles prĂ©sentent peu de soliditĂ©, elles sont poreuses, absorbent beaucoup d’eau, et finissent par sc dĂ©layer Ă  l’action de ce liquide; en sorte que ces briques ne peuvent convenir Ă  la construction des Ă©difices que dans les pays oĂč il ne pleut pas, comme en Egypte. Les inconvĂ©niens que prĂ©sentent les briques crues disparaissent lorsqu’elles sont employĂ©es Ă  la bĂątisse des fours ou fourneaux Ă  reverbĂšre, comme cela se pratique Ă  la fonderie de SĂ©ville Espagne, et dans les verreries ordinaires ; mais , dans celles-ci , on donne la prĂ©fĂ©rence aux briques crues encore molles. Application Ă  l'artillerie. D’aprĂšs l’usage qu’on fait des briques crues, il est facile de comprendre qu’elles peuvent servir Ă  la construction des four- 1 Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’encouragement. — Avril 1808, et aoĂ»t i 8 r 3 . e e 5 .e L- 111 f~ es le Ă©, et e> a L il 59 } . neaux Ă  rĂ©verbĂ©rĂ© destinĂ©s Ă  faire rougir les boulets ; l’économie et la sĂ©curitĂ© que prĂ©sentent ces fourneaux, les rendent prĂ©fĂ©rables aux grils, dont l’emploi est gĂ©nĂ©ralement connu. Ainsi, lorsqu’en campagne on voudra exĂ©cuter le tir Ă  boulets rouges , on cherchera, dans les environs de la batterie, une terre Ă  briques; et, pour connaĂźtre celle qui conviendra le mieux, on fera des essais 41 . DĂšs qu’on aura Ă  sa disposition une terre rĂ©sistante et les objets nĂ©cessaires au moulage 36, on composera des briques, et avec celles-ci, molles ou crues, on construira des fourneaux Ă  rougir les boulets. ues isse ela et ci, ore ’on idre >ur- 808, Pierres Ă  chaux. 60 CHAPITRE TROISIÈME. ARTS DU CHAUFOURNIER ET DU PLATRIER. QUATRIÈME LEÇON. Art. du Chaufournier ; Pierres propres Ă  fournir la chaux. — Essai.—Construction des fours .— Fours Ă  travail alternatif. — ManiĂšre de les gouverner.—Four Ă  travail continu.—Conduite de T opĂ©ration.—Four Ă  la Rwnfort.—Travail qu'on y exĂ©cute .— ThĂ©orie de la cuisson de la chaux. — Essai. — Usage. Art du PlĂątrier Chaux sulfatĂ©es. — Synonimie .— CaractĂšres. — Analyse. — Chaux sulfatĂ©e grossiĂšre .— CaractĂšres .— Gissement et localitĂ©s. — Choix des pierres Ă  plĂątre. —Mode analytique. —Cuisson de la pierre. — ThĂ©orie de celle opĂ©ration .— GĂąchement du plĂątre. — Conservation. — Usage. ART DU CHAUFOURNIER. 5o. Les pierres que l’on destine Ă  la fabrication de la chaux appartiennent Ă  la classe des calcaires n os . ai Ă  25; elles n’ont aucun caractĂšre physique qui leur soit commun, et leur composition est singuliĂšrement variĂ©e. Les pierres Ă  chaux sont 61 rarement Ă  l’état la matiĂšre en dissolution est reprise par un carbonate alcalin qui rĂ©gĂ©nĂšre le carbonate de chaux dont on cherche le poids. 63. La cuisson de la pierre Ă  plĂątre est plus facile que celle de la chaux carbonatĂ©e ; cette opĂ©ration est si simple que, dans plusieurs communes du dĂ©partement de la Moselle, les habitans prĂ©parent eux-mĂȘmes le plĂątre cuit dont ils ont besoin, soit pour leurs constructions, soit pour fertiliser les 7 1 terres ils forment, en plain air, un tas avec les pierres Ă  cuire, en ayant soin de mĂ©nager, sur le sol, de petits couloirs dans lesquels ils introduisent le combustible pour opĂ©rer la cuisson. Dans les environs de Paris, et dans beaucoup d’autres pays, on cuit le plĂątre entre trois murs , sous des liangars rectangulaires. On forme une ou plusieurs voĂ»tes avec les morceaux les plus gros ; on couvre la voĂ»te avec des morceaux moyens, puis on superpose les plus petits ; on fait du feu sous la voĂ»te, et le calorique dĂ©gagĂ©, sans faire rougir la pierre, suffit pour opĂ©rer sa cuisson, dont la durĂ©e est relative Ă  la grosseur et Ă  la quantitĂ© de pierres que l’on cuit Ă  la fois. Tous les fours Ă  cbaux peuvent servir Ă  cuire la pierre Ă  plĂątre ; le travail est le mĂȘme que celui du chaufournier ; mais la durĂ©e de l’opĂ©ration est plus courte, puisque la chaux sulfatĂ©e exige moins de calorique que la chaux carbonatĂ©e pour ĂȘtre dĂ©composĂ©e. ThĂ©orie. Durant l’opĂ©ration, l’eau contenue dans la pierre est Ă©vaporĂ©e, et la dĂ©composition du carbonate se trouve favorisĂ©e par le dĂ©part de l’eau du sulfate. C’est Ă  cette cause que l’on doit attribuer la promptitude avec laquelle on cuit une grande quantitĂ© de pierres Ă  une tempĂ©rature peu Ă©levĂ©e ; enfin le sulfate , qui se trouve en contact avec le charbon, se dĂ©compose et forme une petite quantitĂ© de sulfure de chaux. 64. Avant d’opĂ©rer le gĂąchement ou le gĂąchage GĂąchement Conservation. 7 2 du plĂątre, on le pulvĂ©rise, soit Ă  l’aide de battes ou battoirs , soit par le moyen de machines. Le gĂąchage s’opĂšre dans des augets ; la quantitĂ© d’eau nĂ©cessaire est Ă  peu prĂšs Ă©gale au volume du plĂątre nouvellement cuit et pulvĂ©risĂ©. En mĂ©langeant le plĂątre, on forme une bouillie qui ne tarde pas Ă  prendre une consistance dure. Pendant ce changement d’état il se produit un dĂ©gagement de calorique, d’acide hydro-sulfurique, et une augmentation de volume qui est toujours en raison de la puretĂ© du plĂątre ; si cette augmentation est trop forte, elle devient nuisible ; dans ce cas, les ouvriers ajoutent des corps pulvĂ©risĂ©s ou des cendres qui s’opposent Ă  l’affmitĂ© d’agrĂ©gation. Le durcissement qu’acquiert le plĂątre gĂąchĂ©, est considĂ©rĂ© comme l’effet d'une cristallisation. 65. Le plĂątre cuit attire promptement l’humiditĂ© de l’air, et sa bontĂ© diminue en raison de sa vĂ©tustĂ©, aussi ne doit-on opĂ©rer sa cuisson qu’au fur et Ă  mesure des besoins. Si on est forcĂ© d’en faire provision, on doit le conserver dans des tonneaux garnis d’un couvercle et les placer dans un lieu sec. 66. Usage. Le plĂątre gĂąchĂ© reçoit trĂšs - bien les empreintes des moules, aussi est-il employĂ© Ă  faire des statues, des bas-reliefs, etc. Dans la bĂątisse, il sert pour les enduits, les plafonds, et pour toutes les parties de la dĂ©coration, travail auquel il se prĂȘte facilement. Enfin, gĂąchĂ© avec la colle forte, il forme les stucs. 7 3 CHAPITRE QUATRIÈME. ART DU MAÇON. CINQUIÈME LEÇON. De la chaux caustique Distinction des chaux en communes, en moyennes et en hydrauliques .— CaractĂšres. — Usage. — Causes qui rendent les chaux hydrauliques. — Analyse chimique des chaux. — Chaux hydrauliques artificielles. — Extinction de la chaux par Varrosage , par l'immersion et par T air. Des mortiers Sable et matiĂšres qui le remplacent. —Mortiers ordinaires et hydrauliques. — Mortier-ciment. — Mortier-plĂątre. — Influence des divers agens sur la bontĂ© des mortiers.—ThĂ©orie du durcissement. — Influence de Vextinction de la chaux. Des mastics Mastic pour joints, terrasses et citernes. — Mastic des chaudronniers. — Mastic pour les pompes Ă  fieu, etc. 67. La chaux nouvellement cuite est connue De la chaux, sous les noms de chaux vive et de chaux caustique ; ses propriĂ©tĂ©s sont d’ĂȘtre blanche, d’un gris jaunĂątre ou verdĂątre, sa cohĂ©rence est relative Ă  la soliditĂ© des matiĂšres dont elle provient, et sa pesanteur spĂ©cifique est de 2,3. TO Distinction chaux. 74 La cliaux a une saveur chaude, Ăącre elurineuse, elle verdit la teinture de violette beaucoup mieux que les oxides de barium et de magnĂ©sium. ExposĂ©e Ă  l’air, la chaux se gonfle, se fendille, se rĂ©duit en poudre et acquiert beaucoup de volume. L’eau, versĂ©e en petite quantitĂ© sur la chaux caustique, est absorbĂ©e avec rapiditĂ©; il se produit un degrĂ© de chaleur tel que, pendant la nuit, la chaux paraĂźt rouge ou lumineuse. Si on continue Ă  l’humecter, elle se divise, forme une poudre douce au toucher; alors elle prend les noms de chaux fondue , chaux coulĂ©e , chaux Ă©teinte. Dans ce dernier Ă©tat, la chaux est susceptible de prendre une nouvelle quantitĂ© d’eau, et de former une pĂąte qui, aprĂšs la dessication, retient encore 34,8 d’eau pour ioo de ce composĂ© qu’on considĂšre comme un hydrate de chaux r. des 68. Les anciens avaient rangĂ© toutes les chaux en deux classes. En grasses et en maigres; les premiĂšres, ainsi appelĂ©es parce que leur volume augmente beaucoup par l’extinction; par opposition, ils ont nommĂ© chaux maigres celles qui, dans la mĂȘme opĂ©ration, acquiĂšrent moins de volume. La qualification de chaux maigre a ensuite Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  toutes les chaux qui jouissent de la 1 TraitĂ© de chimie de M. ThĂ©nard, troisiĂšme Ă©dition, toin. 2, pag. 198. . 75 > facultĂ© de se durcir sous l’eau; mais cette propriĂ©tĂ© n’étant pas commune Ă  toutes les chaux maigres, on voit que la classification devient vicieuse, comme l’a observĂ© M. Uicat, qui a proposĂ© des dĂ©nominations plus exactes r. Toutes les variĂ©tĂ©s de cliaux peuvent ĂȘtre rĂ©duites Ă  trois especes. x°. Chaux commune, dite grasse. a°. Chaux maigre ou moyenne. 3 °. Chaux hydraulique. Chaux commune. 69. CaractĂšres. Couleur plus ou moins blanche. — Ne prend pas corps sous l’eau. —Absorbe deux Ă  trois fois son volume d’eau. — Supporte beaucoup de sable dans la composition des mortiers. Usage. D’aprĂšs les caractĂšres de la chaux commune, on voit qu’elle ne peut servir aux constructions sous l’eau; elle n’est employĂ©e dans la maçonnerie ordinaire qu’à dĂ©faut d’autre. Lorsqu’elle est d’un beau blanc, elle sert Ă  la peinture des bĂ timcns. Chaux maigre ou moyenne. 70. CaractĂšres. Couleur variĂ©e. — Prend Ă  la longue un peu de duretĂ© sous l’eau. — N’absorbe 2 Recherches expĂ©rimentales sur les be'tons et sur les mortiers ordinaires, pag. 2 et suiv. 7 6 qu’une fois et demie son poids d’eau. — Reçoit peu de sable dans la composition des mortiers. Usage. La chaux maigre, mĂ©langĂ©e de sable, donne un mortier qui durcit assez bien Ă  l’air, et qui peut servir aux fondations dans les terrains marĂ©cageux. Chaux hydraulique. 71. CaractĂšres. Couleur jaune ou grise cendrĂ©e et quelquefois verdĂątre. — Durcit promptement sous l’eau. Usage. Le nom donnĂ© Ă  celte chaux indique assez Ă  quel usage on peut la destiner. C’est la chaux hydraulique qui est reconnue la meilleure pour composer la maçonnerie qui doit rĂ©sister Ă  l’action de l’air et Ă  celle de l’eau. Causes qui ren- gj on veut Ă©tudier les causes qui communi- , dent les chaux ' A hydrauliques, quent aux chaux la propriĂ©tĂ© de se durcir sous l’eau, il faut avoir recours Ă  l’analyse de la pierre car l’essai de celle-ci n°. 5 1 ne sert qu’à faire connaĂźtre si une pierre donnera, par sa calcination, une chaux commune ou hydraulique ; le mode analytique Ă  suivre sera le mĂȘme que celui pour les minerais de fer 1. Les propriĂ©tĂ©s des chaux hydrauliques ont Ă©tĂ© attribuĂ©es, par Bergmann, Ă  la prĂ©sence de l’oxide de manganĂšse, qui cependant ne s’y trouve jamais 1 DeuxiĂšme parlie de ce cahier classique analyse des minerais de fer. 77 cm grande quantitĂ© ; et ce chimiste , qui a analysĂ© la pierre Ă  chaux hydraulique de LĂ©na, n’y a rencontrĂ© que 0,2 de manganĂšse i. La rĂ©putation de Bergmann fixa long-temps l’opinion des chimistes sur la cause qui rend la chaux hydraulique; cependant Guiton qui, en l’an VI, fit l’analyse de la chaux de Metz, rĂ©putĂ©e hydraulique , y reconnut que la quantitĂ© cl’oxide de manganĂšse Ă©tait plus petite cjue celle des oxides de silicium et d’aluminium, ce qui lui fit soupçonner que ces deux derniers devaient y jouer un rĂŽle important a, et Saussure vint ensuite appuyer cette conjecture 3. MalgrĂ© les observations de ces savans, l’opinion de Bergmann prĂ©valut jusqu’en i8i 3, Ă©poque Ă  laquelle M. Descostils publia des expĂ©riences intĂ©ressantes , d’aprĂšs lesquelles il n’existe plus de doute qu’une pierre qui contient de l’oxide de silicium ne fournisse une chaux hydraulique 4. PostĂ©rieurement Ă  ce travail, MM. Vical , John, de Berlin, et Berthier , ont publiĂ© de nouvelles recherches qui, en confirmant l’opinion de M. Descostils, rĂ©pandent beaucoup de lumiĂšre sur le sujet qui nous occupe ; nous donnerons ici un extrait des expĂ©riences les plus modernes. 1 Opuscul., tom. 2 , pag. 236. 2 Analyse de la chaux de Metz annales de chimie, tom. 37 , pag. 25ç. Rapporte'e dans le cahier classique sur le cours de construction , pag. 4 - 3 Voyages dans les Alpes. 4 Journal des mines, 181 3. 73 Analyse , par M. Berthier, des Pierres Ă  chaux dont les caractĂšres sont dĂ©jĂ  citĂ©s 5 1 et produisant de la chaux NON HYDRAULIQUE. TRÈS- HYDRAULIQUE. Paris. Youltc. Metz. cRes, Carbonate de calcium, . . . . 0,985 o g 5 o 0,765 0,800 Argile. - O 85. Les bonnes ou les mauvaises qualitĂ©s des mortiers peuvent dĂ©pendre d’un grand nombre 87 de circonstances, qui sont quelquefois difficiles Ă  saisir. La nature de la cliaux employĂ©e, sa qualitĂ©, son mode d’extinction, l’état du sable, la nature des matiĂšres qui le remplacent, le mode de prĂ©paration du mĂ©lange, sa dessication plus ou moins prompte, , et la tempĂ©rature Ă  laquelle sont exposĂ©s les bĂ©tons, sont autant de causes principales qui influent sur la tĂ©nacitĂ© et la duretĂ© des mortiers. 86. Les anciens pensaient que la solidification des mortiers Ă©tait due Ă  la cristallisation de la chaux, par la combinaison de l’acide carbonique et de l’eau, cristallisation qui enchaĂźnait les molĂ©cules du sable. A l’époque oĂč l’analyse prouva que la chaux des mortiers les plus vieux ne contenait que la moitiĂ© de l’acide carbonique qu’on rencontre dans les carbonates calcaires, cette premiĂšre hypothĂšse devint douteuse ; et aujourd’hui on considĂšre que, si l’acide carbonique a une action favorable sur les mortiers, ce n’est que sur la surface de ceux qui sont toujours humides, comme les murs des caves, effet qui ne peut pas ĂȘtre attribuĂ© Ă  la cristallisation. La solidification, dans les mortiers hydrauliques, s’opĂšre facilement, et par des causes qui ont long-temps Ă©chappĂ© aux recherches des savans ; la chaux qui entre dans les mortiers, est toujours le rĂ©sultat d’une combinaison prĂ©alable des oxides de calcium , de silicium et d’aluminium, combinai- ThĂ©orie du durcissement. 88 son qui jouit de la propriĂ©tĂ© de favoriser, par l’eau, l’affinitĂ© du sable ou des matiĂšres ajoutĂ©es pour , former des bĂ©tons solides. Dans les mortiers ordinaires, la combinaison de la chaux et de la silice devient difficile avant la dessication ; et la soliditĂ© de ces mortiers, toujours moindre que celle des bĂ©tons, doit ĂȘtre attribuĂ©e Ă  plusieurs causes dont les principales rĂ©sident dans les manipulations telles sont les idĂ©es de M. Vicat. La principale cause de la solidification des mortiers est attribuĂ©e, par M. John, Ă  la propriĂ©tĂ© absorbante que possĂšdent les corps ajoutĂ©s Ă  la chaux dans la composition; tels que le sable, le ciment ou argile cuite, la pouzzolane, etc.; bien que cette derniĂšre opinion semble prĂ©valoir, on peut dire, avec M. l’ingĂ©nieur Berthier, que la thĂ©orie des mortiers est encore trĂšs-imparfaite. Influence 87. L’extinction de la chaux faisant partie de des trois modes j a prĂ©paration des mortiers, il est Ă©vident qu’elle d extinction. r r _ doit influer sur leur qualitĂ©. Dans ses recherches, aussi curieuses qu’intĂ©ressantes, sur les mortiers, M. Yicat nous a prĂ©sentĂ© les rĂ©sultats d’une suite d’expĂ©riences sur l’emploi de la chaux Ă©teinte par les trois procĂ©dĂ©s cet ingĂ©nieur fit prĂ©parer, avec des hydrates de chaux, et avec des mortiers, des prismes qua- drangulaires, pour la composition desquels la chaux avait Ă©tĂ© Ă©teinte par les trois maniĂšres diffĂ©rentes. 89 L'es prismes furent ensuite essayĂ©s sous le rapport de la tĂ©nacitĂ© et de la duretĂ©. Les rĂ©sultats, rangĂ©s par ordre de supĂ©rioritĂ©, furent les suivans \ Extinction ordinaire. j Pour les hydrates de A ‱ x Extinction spontane'e. > chaux commune, et mor- f Extinction par immersion. \ tier commun dans l'air. Extinction ordinaire. Extinction par immersion, Extinction spontanĂ©e. Pour les hydrates de chaux hydrauliques, et mortier hydraulique. Pour les bĂ©tons composĂ©s avec de la chaux commune, grasse, maigre et hydraulique. Extinction spontanĂ©e. Extinction par immersion. Extinction ordinaire. Les rĂ©sultats A et B doivent ĂȘtre attribuĂ©s Ă  la grande division de la chaux qui favorise l’attraction chimique des molĂ©cules. Les rĂ©sultats C sont dus Ă  ce qu’une extinction incomplĂšte donne naissance Ă  une augmentation de volume sous l’eau , dilatation qui comprime le bĂ©ton et lui donne une prompte soliditĂ©. L’extinction spontanĂ©e, qu’on regardait comme trĂšs-nuisible Ă  la bontĂ© des mortiers, ne peut l’ĂȘtre que dans un petit nombre de cas; et mĂȘme ,1a chaux grasse, traitĂ©e par ce mode , gagne la propriĂ©tĂ© hydraulique. 88. Les mastics sont des cimens particuliers em- Des mastics, ployĂ©s pour couvrir les terrasses, revĂȘtir les citernes, bouclier les joints dans les conduits, dans les chaudiĂšres et les machines Ă  vapeur. 12 Mastic d’asphalte. m On donne encore le nom de mastic Ă  des lĂŒts dont on fait usage pour coller certains ouvrages, ou pour rĂ©parer les dĂ©fauts du bois dans la menuiserie et l’ébĂ©nisterie. 8g. ĂŻd asphalte ou bitume de JudĂ©e est une substance naturelle, d’une couleur noire, Ă  cassure vitreuse, il est combustible. On rencontre ce bitume, comme le naphte ou pĂ©trole , la poix minĂ©rale , dans les terrains volcaniques, d’oĂč on l’extrait pour le mettre dans le commerce. Usage. On fait, avec l’asphalte', des mastics qui prennent les noms de mortiers asphaltiques et de mastic de lobson , dont les usages sont trĂšs-nombreux ; mais les plus importans sont de former des enduits pour s’opposer Ă  l’infiltration dans les bassins,^dans les aqueducs, dans les caves et les fosses d’aisances ; on en couvre encore les terrasses qui servent de toiture aux maisons ; enfin on l’emploie comme enduit conservateur pour les bois qui sont exposĂ©s aux injures de l’air. Mode de prĂ©paration. On fait fondre l’asphalte dans une chaudiĂšre de fonte, en ayant soin de couvrir ce vase et de le chauffer graduellement; puis on y ajoute du calcaire pulvĂ©risĂ© ou du sable, addition qui communique au bitume, une duretĂ© plus grande, et diminue sa combustibilitĂ©; on opĂšre le mĂ©lange exactement, et la composition est prĂȘte Ă  ĂȘtre employĂ©e. Mode d’application. Si on destine le mastic Ă  boucher des joints ou des crevasses dans des bassins ou rĂ©servoirs, on pique la pierre ou le mor- 9 1 tier, puis on rĂ©pand Ă  la pelle creuse la composition encore chaude, et on en polit la partie supĂ©rieure avec un fer chaud. Lorsqu’on se propose de couvrir de grandes surfaces planes, on accĂ©lĂšre le travail en coulant la matiĂšre dans des moules qui lui font prendre la forme de tablettes rectangulaires de o m ,oa d’épaisseur les tablettes obtenues, toute l’opĂ©ration se rĂ©duit Ă  bien dresser la surface qu’on veut couvrir, Ă  placer les tablettes les unes Ă  cĂŽtĂ© des autres, et Ă  souder les joints par le secours du fer chaud. C’est ainsi qu’on procĂšde Ă  Bordeaux pour couvrir les maisons surmontĂ©es d’un jardin ou d’un rĂ©servoir. go. Il existe encore un grand nombre de compo- . Mastic pour ... , .. i ‱ ‱ . i . joints, terrasses sitions de mastics pour les joints, les terrasses, et c it ern es. etc.; mais il n’en est aucune qui puisse jouir des avantages que prĂ©sente la suivante Composition. 1 Ciment ou briques pulvĂ©risĂ©es. . . Litharge protoxide de plomb. . 9 3 7 Mode de prĂ©paration. Les deux matiĂšres, en poudre fine, sont mĂ©langĂ©es et humectĂ©es avec de l’huile de lin ou de noix, pour en former une bouillie Ă©paisse; puis on bat fortement ce composĂ©. Mode dĂ© application. L’emploi de cette espĂšce de ciment est le mĂȘme que celui du ciment ordinaire; mais, avant de l’appliquer, il est indispensable de mouiller les parties qui doivent en ĂȘtre recouvertes sans cette prĂ©caution, la pierre absorbe l’huile et le mastic se dĂ©truit. Mastic pour les pompes Ă  feu. Mastic des chaudrouuiers. Si la dessication s’opĂšre promptement, le mastic se couvre de gerçures ; on les rĂ©pare facilement avec la mĂȘme composition, un peu ferme. 91. Lorsqu'on assemble dĂšs cylindres en fonte et autres parties des machines Ă  vapeur, on a besoin d’un mastic qui puisse rĂ©sister Ă  l’action de l’eau bouillante et Ă  la force expansive de la vapeur ; ces propriĂ©tĂ©s se rencontrent dans le mastic qui suit r l Limaille de fer non oxide. 26 parties. Composition c Muriate d’ammoniaque. 2 f Soufre sublimĂ©.. 1 Mode de prĂ©paration. On opĂšre, par trituration , le mĂ©lange exact de ces trois substances bien dessĂ©chĂ©es ; la poudre qui en rĂ©sulte est conservĂ©e, exĂšmpte d’humiditĂ©, pour s’en servir au besoin» Mode d’application. On forme, avec le mĂ©lange et de l’eau, une bouillie qu’on applique sur les joints avec une spatule; bientĂŽt ce mastic prend de la consistance, et fait corps avec la fonte. 92. Les chaudronniers font usage d’un mastic particulier pour couvrir les rivets et les jointures des feuilles de cuivre, dans la construction des grandes chaudiĂšres. Chaux vive palvĂ©risĂ©e. Composition p. 38 . CaractĂšres. Action peu sensible sur le barreau, aimantĂ©. — Cristaux dĂ©rivĂ©s d’un rhomboĂŻde un peu aigu. — Surface des cristaux irisĂ©e. —Cassure d’un gris d’acier. Gissement et localitĂ©s. Les mines de fer de file d’Elbe sont composĂ©es entiĂšrement de fer tritoxidĂ© oligiste.—Les mines de Framont Vosges fournissent Ă©galement cette espĂšce;-mais particuliĂ©rement la variĂ©tĂ© de fer oligiste trapĂ©zien de Hauy. 2 e . SOUS-ESPÈCE. Fer tritoxidĂ© hĂ©matite. IO r. Ferrum ochraceum mineralisatum, etc. Vallerius. Tom. 2, p. 244. Mine de chaux de fer en hĂ©matite. Bergmann. Tom. 2, p. i 63 . HĂ©matite. Borner. Tom. 2, p. 287. HĂ©matite rouge. 2, p. 264. Fer oxidĂš hĂ©matite. Hauy. Tom. 4, p. 106. Fer oxidĂ© rouge hĂ©matite. M. 2, p. 164. CaractĂšres. Couleur et poussiĂšre rouges.—Tissu 99 Fibreux. — Quelquefois divisible comme le bois qui s’éclate — Fibres partant du centre Ă  la circonfĂ©rence.— Acquiert le magnĂ©tisme et l’état mĂ©tallique , par le frottement d’un corps dur. Pes. spĂ©cif., 3,8 Ă  4,8. Gissetnent et localitĂ©s. Le fer tritoxidĂ© hĂ©matite se rencontre tantĂŽt en couches, tantĂŽt en filons ; il est trĂšs-commun en Allemagne et en SibĂ©rie; il est moins abondant en France. On le trouve Ă  Rothau et Ă  Framont Vosges ; Ă  Vicdessos ArriĂšge ; et Ă  Bergzabern ancien dĂ©partement du Bas-Rhin. Usage. Cette sous-espĂšce est l’objet de beaucoup d’exploitations importantes ; elle fournit un fer trĂšs- estimĂ© ; sa duretĂ© est telle qu’elle peut remplacer l’acier pour les brunissoirs. 3 , e . SOUS-ESPÈCE. Fer tritoxidĂ© compacte. 102. Mine de fer rouge compacte. Brochant. Tom. 2, p. a 5 i. Fer oxidĂ© rouge compacte. Brong. Tom. 2, p. 265. CaractĂšres. DiffĂšre de la prĂ©cĂ©dente en ce qu’elle est composĂ©e de feuillets. — N’est jamais fibreuse. — Plus difficile Ă  fondre. Pesant, spĂ©cif. 5 ,o. Gissement et localitĂ©s. On trouve cette sous- espĂšce sur les bords de la Moselle, prĂšs de Dizen. 4 e - SOUS-ESPÈCE. Fer tritoxidĂ© aluminifhre. 10 3 . Fcrrurn ochraceum argillaceum ru- bica. 2, p. 271. Synonimie. Synonimie. Syuonimie. l °o Argile ocreuse rouge graphite. Hauy. Tom. 4, P- 445- Fer oxidĂ© rouge ocreux. Brong. Tom. 2 , p, i65. CaractĂšres. Structure schisteuse ou concoĂŻde. —Texture compacte. —Gras a» toucher.—Aspect terreux. — Couleur d’un rouge de brique. — Happant Ă  la langue. — Laissant sur le papier des traces de sa couleur lorsqu’on l’y frotte. Gissement et localitĂ©s. On trouve cette sous- espĂšce prĂšs de Chimay Ardennes ; Ă  Tlioley ancien dĂ©partement de la Sarre , etprĂšs de S mĂȘme dĂ©partement. Usage. On exploite ce minerai pour en obtenir le mĂ©tal ; la variĂ©tĂ© graphique est employĂ©e Ă  faire des crayons rouges pour le dessin; on la divise Ă  la scie mais ces crayons sont graveleux, ce qui rend leur emploi peu facile. Pour obtenir des crayons moelleux, on fait subir au minĂ©rai une prĂ©paration particuliĂšre 1. QUATRIÈME ESPÈCE. Fer carbonatĂ©. 1 04. Nous donnerons ce nom aux minĂ©rais compris dans cette quatriĂšme espĂšce, parce que celte expression est plus conforme aux Ă©lĂ©mens qui les constituent, comme le prouve l’analyse chimique. I r . SOUS-ESPÈCE. Fer carbonatĂ© magnĂ©sien. Io5. Minera ferra alba. Vailerius. . . Tom. 2 , p. a5l. Pierre Parier. 2 , p. 174. 1 EncyclopĂ©die chimie, tom. 4; P a g. 0i MinĂ©ralogie appliquĂ©e aux arts de M. Brard, tom. a, p. 447’ C 101 JFLine de fer spatique. DeLisle. . . Tom. a, p. 281. Fer minĂ©ralisĂ© par l’acide carbonique. p. 48. Chaux carbonaiĂ©cferrijĂšre. Hauy. Tom. 2 , p. 17 5 . CaractĂšres. Forme et couleur des chaux carbo- natĂ©es.—Plus dur que la chaux carbonatĂ©e. — LĂ©gĂšre effervescence avec les acides. — ExposĂ© au feu, il devientnoir et attirable.—Pes. spĂ©cif. 3,67. Gissemenl et localitĂ©s. On rencontre ce minerai dans les terrains primitifs; Ă  Baygory et hMongelon Basses -PyrennĂ©es; Ă  Allevard , Ă  Vizille et Ă  la montagne de la Citre IsĂšre; Ă  la montagne de RanciĂ© PyrennĂ©es orientales; Ă  Arzberg et Ă  Admojit, en Styrie. 2 e . SOUS-ESPÈCE. Fer carbonate houiller. 106. La sous-espĂšce dont il va ĂȘtre question, quoiqu’assez rĂ©pandue, et mĂȘme traitĂ©e depuis long-temps en Angleterre, n’a Ă©tĂ© examinĂ©e en France que depuis peu d’annĂ©es; les minĂ©ralogistes qui en ont parlĂ© , l’ont confondue avec d’autres minĂ©rais, sous les noms de grĂšs ferrifĂšre, fer bitumineux , etc. On doit Ă  M. Gallois, ingĂ©nieur des mines, un nouveau travail sur cette substance qu’il nomme minĂ©ral de fer des houillĂšres ou fer carbonate lilhoĂŻde 1 . CaractĂšres. Gris noirĂątre ou bleuĂątre.— Cas- Synonimie 1 Auuales des mines, tom. 3 , 4 °. liv-, pag. 5x7. H» sure terreuse ou quartzeuse.—Raclure brune ou bitumineuse. —ExposĂ© Ă  l’air, il s’hydrate. —Pes. spĂ©cif. 0,24 Ă  0 , 36 . Gissement et localitĂ©s. On le trouve dans les houillĂšres d’Angleterre et de France. Il en existe Ă  Mouillon , Ă  Rwe-de-Gier Loire; et Ă  Anzin Nord. Enfin, M. l’ingĂ©nieur Baunier l’a rencontrĂ© , en grande quantitĂ©, sur les bords de la Sarre. CINQUIÈME ESPÈCE. Fer hydratĂ©. j 07. CaractĂšres. Presque tous les minerais que l’on trouve dans les terrains de formation moderne sont hydratĂ©s ; ils donnent, par la raclure, une poussiĂšre d’un jaune plus ou moins foncĂ©, couleur qu’ils doivent Ă  la prĂ©sence de l’eau qui y entre ordinairement pour 0,10 Ă  0,20 1. Nous en formerons six sous - espĂšces. I Ie . SOUS-ESPÈCE. Fer hydratĂ© siliceux. Synonimie. 108. Minera ferri suhaquosa amoiplia. Vallerius. . .. Tom. 2, p. 256. Fer oxidĂ© rubigineux. Hauy. . . . Tom. 4, p. 107. CaractĂšres. Brun ou jaunĂątre. — Rude au toucher.—Cassure grĂ©nue.—De l’état brun passant au jaune en absorbant de l’eau.—TrĂšs-fusible.— Contenant de l’acide phosphorique. Gissement et localitĂ©s. Ce minerai se rencontre dans les terrains secondaires, dans beaucoup de 1 M. ringe'nieur Daulisson, chimie, tom. 75, pag. 255, io3 dĂ©partemens, et en grande quantitĂ© dans celui de la Moselle, Ă  Hayange et Ă  Moyeuvre. 2 e . SOUS-ESPÈCE. Fer hydratĂ© hĂ©matite. 109. HĂ©matite brune. Brochant. . Topa. 2, p. 261. Synonimie. Fer oxidĂ© brun. M. Brongniart. . . Tom. 2, p. 168. CaractĂšres. Raclure jaune plus ou moins foncĂ©e. — Jamais rouge comme celle des fers tritoxidĂ©s hĂ©matites 101. —Tissu fibreux. —Fournissant de l’eau Ă  la distillation. Gissement et localitĂ©s. Le fer hydratĂ© hĂ©matite se rencontre dans plusieurs dĂ©partemens. A Creutz- wald Moselle, il fournit un fer trĂšs-estimĂ©. 3 e . SOUS-ESPÈCE. Fer hydratĂ© compacte. I rO. HĂ©matitesnigrescens solidus. Vall. Tom. 2, p. 244. Synonimie. Mine de fer , brune compacte. 2, p. 269. Fer oxidĂ© , rubigineux , massif. . 2, p. 108. Fer oxidĂ©, brun compacte. . . M. Brongniart. ..Tom. 2, p. 168. CaractĂšres. Sans formes cristallines. — Brun plus ou moins foncĂ©. — Cassure compacte. — En masse ou sous forme imitative. Gissement et localitĂ©s. On rencontre ce minĂ©rai en filons ou en grandes masses dans l’argile ou le calcaire il existe en Allemagne, en Saxe et en France. Les minerais d’Aumetz et de Moselle, doivent ĂȘtre rapportĂ©s Ă  cette sous- Synonimie. Synonimie. 104 espĂšce; ils forment des mines trĂšs-importantes dans ces deux endroits. 4 . SOUS-ESPÈCE. Fer hydratĂ© gĂ©odique. 111. CEtites , Vallerius. Tom. 2, p. 614. Fer limoneux, en masse sphé— roidale. Borner. Tom. 2, p. a 83 . ƒtite ou pierre d'Aigle. De Lisle. Tom. 3 , p. 3 oo. Fer rĂ©niforme. 2, p. 278. Fer oxidĂȘ gĂ©odique. 4, p. 107. CaractĂšres. En gĂ©ode sphĂ©rique , avoĂŻde ou en partie curviligne. — En croĂ»tes ou enveloppes composĂ©es de couches brunes. — Les gĂ©odes quelquefois vides ou remplies d’oxide d’aluminium. Gissement et localitĂ©s. Cette sous-espĂšce est disposĂ©e par couches dans les terrains secondaires. — On la trouve dans le dĂ©partement du Cher et dans celui de la Moselle. 5 e . SOUS-ESPÈCE. Fer hydratĂ© globuliforme. 112. Fer pisiforme deKirwan . . . Tom. 2, p. 178. Fer limoneux ou globules. Borner Tom. 2, p. 23 i. Fer argileux grenu ou lenticulaire. Brochant . .Tom. 2, p. 274. Oolites. De Lisle .Tom. 2, p. 3 oo. Fer oxidĂš rubigineux globali— forme. 4 ? P- 108. CaractĂšres. Globules sphĂ©riques ou lenticulaires. — Raclure jaune composĂ©e de couches concentriques. — Grosseur depuis celle d’un grain de io5 navette jusqu’à celle d’une balle de munition. — Quelquefois engagĂ©s dans une pĂąte et formant masse. Gissemenl et localitĂ©s . DĂ©posĂ©, en bancs ou couches, dans les terrains secondaires. — On le trouve dans les dĂ©partemens du Clier, de l’Eure, de l’Indre, de la CĂŽte-d’Or et de la Haute-Marne. 6 e . sous - ESPÈCE. Fer hydratĂ© ocreux. Il 3 . Argile martiale. Borner. . . Tom. i,p. 227. Synonimie. Le bol. 1, p. 459. Argile ocreuse. Hauy. Tom. 4, p. 445 . Fer limoneux, fer argileux, ocre jaune, noms vulgaires. CaractĂšres. Couleur jaune , tachant les doigts. — Friable. — 1 LĂ©ger. — Happant Ă  la langue. — Contenant 0,20 d’eau .1. Gissement et localitĂ©s. On le trouve en couche peu Ă©paisse Ă  Ă  Morague Cher, Ă  Bitry et Ă  Argenton NiĂšvre , Ă  Taunay Seine et Marne, a Yonne, etc. Usage. EmployĂ© comme fondant, forme une branche de commerce importante en France, oĂč il est connu sous le nom d’ocre jaune. On en fait une grande consommation dans les manufactures de papiers de tapisserie, ainsi que dans la peinture des bĂ timens.—L’ocre jaune calcinĂ© passe au rouge, et porte le nom impropre d’ocre rouge. — Dans cet Ă©tat il est employĂ© aux mĂȘmes usages. Tels sont les minĂ©rais de fer susceptibles de pro- 1 Annales, de chimie, tom. 75, pag. 11 .$. 14 Essai mĂ©tallurgique. 1Q 6 curer le mĂ©tal ; l’étude en paraĂźt aride et mĂȘme rebutante au premier aspect, ces minerais Ă©tant amorphes pour la plupart ; mais lorsqu’on les a souvent maniĂ©s et comparĂ©s , l’examen en devient agrĂ©able, parce qu’on pĂ©nĂštre les moyens que la nature a employĂ©s pour former et modifier ces prĂ©cieux et abondans matĂ©riaux. 114. Uu essai mĂ©tallurgique ou docimastique est une opĂ©ration que l’on fait en petit, pour connaĂźtre la quantitĂ© de mĂ©tal contenue dans un minĂ©ral ; on y procĂšde de deux maniĂšres par voie sĂšche et par voie humide. Voie sĂšche. La rĂ©duction de l’oxide de fer, et la fusion des oxides Ă©trangers qui forment la gangue, constituent tout le travail. Pour atteindre ce double but, on emploie un fondant composĂ© de charbon et de matiĂšres Ce fondant porte le nom de Jlux-rĂšductif ou Jlux-noir; il existe un grand nombre de ces compositions qui sont Ă©galement bonnes 1. Quelquefois les oxides qui composent les gangues, entrent en fusion Ă  une haute tempĂ©rature ; souvent il ne faut ajouter qu’un oxide pour dĂ©ter- miner la fusion. Un fondant n’est donc nĂ©cessaire que lorsque la gangue du minĂ©rai est rĂ©fractaire ; mais la prĂ©sence du charbon est indispensable pour opĂ©rer la dĂ©soxidation du fer. Travail. Pour procĂ©der Ă  l’essai, on choisit du minĂ©rai pauvre et du minerai riche ; on les pul- 1 ExpĂ©riences faites Ă  l’école des mines de Moutiers, si- dĂ©rotechnie, tom, 1 er ., pag. 139. io 7 vĂ©rise, on en pĂšse i o grammes qu’on mĂȘle a'vec du charbon; on y ajoute un fondant, si cela est nĂ©cessaire. On introduit le mĂ©lange dans un creuset brasquĂ©; on le recouvre de charbon, puis de terre ou de sable; on porte le tout Ă  une forge de marĂ©chal ou dans un fourneau Ă  vent ; on le maintient au blanc pendant une heure et demie, puis on cesse le feu ; on retire le creuset encore blanc, on le tasse lĂ©gĂšrement pour rassembler en un seul point les molĂ©cules de fer rĂ©duit ; aprĂšs le refroidissement, on casse le creuset, et on trouve un bouton mĂ©tallique ou culot , dont le poids indique la quantitĂ© de fonte que peuvent fournir les dix grammes de minerais soumis Ă  l’essai i . ii 5 . Moyen pour connaĂźtre d'avance les qualitĂ©s des fontes. Le mode d’essai qui prĂ©cĂšde peut offrir une application utile pour connaĂźtre, jusqu’à un certain point, les minĂ©rais qui peuvent donner des fontes de bonnes ou de mauvaises qualitĂ©s , et permettre aux officiers attachĂ©s aux forges de faire diminuer ou rejeter , mĂȘme du haut-fourneau, les minĂ©rais qui fourniraient des mauvais fers, et d’amĂ©liorer, par cette connaissance , la qualitĂ© du mĂ©tal. Pour procĂ©der Ă  cette recherche, il faudra opĂ©rer sur 60 Ă  80 grammes ; le creuset devra avoir un volume proportionnĂ© Ă  celui du mĂ©lange, et le foyer de la forge du marĂ©chal devra recevoir une l Art des essais, par Cremer, tom. 3. Fonte des mines, par Hellot, tom. i. i . io8 disposition particuliĂšre, pour augmenter et pour conserver l’intensitĂ© du calorique nĂ©cessaire Ă  cette opĂ©ration. Pour examiner la nature de la fonte du culot, aprĂšs avoir laissĂ© refroidir lentement le creuset, on en sortira le bouton que l’on cassera sur l’enclume Ă  coups de marteau si la matiĂšre se disperse en Ă©clats nombreux, on doit en conclure que la fonte est de la plus mauvaise qualitĂ©,, et que le fer qui eu proviendra sera probablement de qualitĂ© mĂ©diocre. Si les fragmens, examinĂ©s Ă  la loupe prĂ©sentent dans leur cassure un grain fin, serrĂ©, d’une couleur grise, et que d’ailleurs le morceau se laisse attaquer Ă  la lime, on peut ĂȘtre assurĂ© que la fonte sera de premiĂšre qualitĂ©, et que les fers forgĂ©s qu’elle fournira seront Ă©galement bons. Voie humide. Par la voie humide, on emploie le secours des acides, et particuliĂšrement de l’hy- dro-chlorique. Le mĂ©tal dissous est ensuite prĂ©cipitĂ©, soit par l’ammoniaque, soit par l’un des oxides de potassium ou de sodium. Si, de l’oxide de fer obtenu on retranche le poids de l’oxigĂšne, la diffĂ©rence indiquera la quantitĂ© de mĂ©tal pur contenue dans l’échantillon soumis Ă  l’essai. Lorsque le minĂ©rai renferme des oxides solubles dans l’acide hydro-chlorique, comme ceux d’aluminium et de manganĂšse, ils se prĂ©cipitent avec le fer ; leur sĂ©paration complique le travail, et l’essai devient une analyse on parviendra Ă  isoler ces oxides par les moyens indiquĂ©s ci-aprĂšs. 10 9 11 6. Le minerai de fer que l’on exploite pour se procurer le mĂ©tal n’est jamais Ă  l’état de puretĂ© ; les substances qui l’accompagnent sont ordinairement des corps brĂ»lĂ©s au nombre de cinq ; savoir Oxide de silicium. d’aluminium, de calcium, de manganĂšse, de magnĂ©sium. A. Si est un hydrate, ou s’il contient du soufre ou de l’arsenic , il faudra constater la perte qu’il Ă©prouvera au feu. Cette opĂ©ration est simple on pulvĂ©rise le minerai , on le grille, on le pĂšse avant et aprĂšs l’action du feu , et la diffĂ©rence trouvĂ©e donne le poids des matiĂšres volatilisĂ©es. Ainsi l’expĂ©rience A indique la perte au feu. B. Les minerais siliceux ne peuvent pas ĂȘtre attaquĂ©s directement par les acides ; il faut les traiter , par l’hydrate de deutoxide de potassium , Ă  une fusion ignĂ©e soutenue pendant trois quarts . d’heure. L’action du feu Ă©tant terminĂ©e, on dĂ©laye la matiĂšre dans l’eau distillĂ©e, on y verse de l’acide hydro-chlorique ; si la dissolution est complĂšte, on fait Ă©vaporer la liqueur Ă  siccitĂ©. S’il y a des portions non dissoutes , on les retraite comme on vient de l’indiquer. ExpĂ©rience B. AprĂšs l’évaporation Ă  siccitĂ© , on dĂ©laye la matiĂšre dans l’eau distillĂ©e chaude, et on filtre pour sĂ©parer l'oxide de silicium. Mode analytique. C no C. La solution hydro-chlorique est ensuite Ă©vaporĂ©e , pour la rapprocher et en favoriser la dĂ©composition complĂšte par le sous-carbonate de potasse ou de soude ; le prĂ©cipitĂ© qui en rĂ©sulte est reçu sur un filtre, d’oĂč il est repris pour ĂȘtre traitĂ© par une solution de deutoxide de potassium qui entraĂźne l’oxide d’aluminium en dissolution. On sature la dissolution d’alumine par l’acide hydro-chlorique , et on dĂ©compose ce nouveau sel par le sous-carbonate de potasse ; le prĂ©cipitĂ© Ă©tant lavĂ© et calcinĂ© , est l’oxide d’aluminium. D. Les carbonates obtenus dans l’expĂ©rience C, sont dĂ©composĂ©s par l’acide sulfurique; de tous les sulfates formĂ©s, celui de calcium Ă©tant insoluble, est sĂ©parĂ© par les moyens ordinaires. On dĂ©compose ce sulfate, soit par le carbonate de potasse, soit par le nitrate de barite. Dans le premier cas, on forme un carbonate de calcium ; dans le second, on obtient un nitrate calcaire qui, Ă©tant Ă©vaporĂ© Ă  siccitĂ© et fortement calcinĂ©, fournit l'oxide de calcium. E. La dissolution des sels D est Ă©vaporĂ©e Ă  siccitĂ©, le rĂ©sidu est calcinĂ© au rouge, puis traitĂ© par l’acide nitrique ; on dĂ©cante, on lave, on calcine , et la matiĂšre dessĂ©chĂ©e est le tritoxide defer. Si, dans l’échantillon soumis Ă  l’analyse, le fer se trouvait seulement au deutoxide comme dans les minĂ©rais oxidulĂ©s n°. 98, on retrancherait, du poids du tritoxide, celui de l’oxigĂšne qui forme la diffĂ©rence des deux oxides, etc. Dans l’expĂ©rience E, on aura Ă  volontĂ© le poids du fer, soit Ă  111 l'Ă©tal mĂ©tallique , soit Ă  l’état de deutoxide ou de tritoxide. F. Les nitrates de manganĂšse et de magnĂ©sium, provenant de l’expĂ©rience prĂ©cĂ©dente, seront traitĂ©s par l’acide hydro-sulfurique ; le manganĂšse sera prĂ©cipitĂ© Ă  l’état de sulfure, et l’oxide de magnĂ©sium restera Ă  l’état liquide , le sulfure sera reçu sur un filtre , aprĂšs avoir Ă©tĂ© purifiĂ© par des lavages ; on le calcinera pour lui faire perdre son soufre, et on aura le per-oxide de manganĂšse. G. La liqueur filtrĂ©e dans l’expĂ©rience F, ne contient plus que l’oxide de magnĂ©sium Ă  sĂ©parer; pour y parvenir, on rĂ©unira les eaux de lavage Ă  la dissolution , on rapprochera le liquide par l’évaporation s’il est trop Ă©tendu, ensuite on y versera de la solution de sous-carbonate de potasse, jusqu’à ce que la liqueur ne se trouble plus ; on rassemblera le prĂ©cipitĂ© sur un filtre, on le lavera, on le fera sĂ©cher et on le calcinera cette derniĂšre expĂ©rience donnera donc T oxide de magnĂ©sium. Il est probable que les mauvaises qualitĂ©s des fers qu’on attribue toujours Ă  la prĂ©sence du phosphore , du soufre, de l’arsenic et mĂȘme du cuivre, peuvent ĂȘtre dues aux combinaisons du chrome dĂ©jĂ  M. VaĂŒquelin a rencontrĂ© ce mĂ©tal dans plusieurs minĂ©rais de fer. C’est pourquoi il importe , dans l’analyse, de rechercher ce nouveau corps ; on y parvient facilement par des moyens simples, indiquĂ©s par M. Laugier, dans ses analysĂ©s sur les pierres mĂ©tĂ©oriques. En suivant le procĂ©dĂ© de M, Laugier, on traite Traitement mĂ©tallurgique. 112 le minerai comme dans l’analyse, expĂ©rience B. On dĂ©laye la matiĂšre dans l’eau distillĂ©e , et, au lieu d’y verser de l’acide liydro-chlorique, on abandonne le liquide au repos il se forme un prĂ©cipitĂ© qu’on isole par les procĂ©dĂ©s ordinaires la dissolution ne contient plus que l’oxide de silicium et le chromate de potassium ; celui-ci communique au liquide une couleur d’un jaune pur. Les eaux de lavage sont rĂ©unies aux eaux filtrĂ©es, et sont ensuite dĂ©cantĂ©es. On les rend acidulĂ©s par l’acide nitrique, puis on y verse du protonitrate de mercure, et du jour au lendemain il se forme un prĂ©cipitĂ© orangĂ© , qui est du cliro- mate de mercure on dĂ©compose ce dernier produit par le feu , et on obtient l’oxide de cbrĂŽme qui est d’un beau vert i. 117. On distingue dans le traitement des minĂ©- rais quatre opĂ©rations principales, qui sont le triage , le lavage , le grillage et le iocardage. Triage. Le triage est une opĂ©ration par laquelle on sĂ©pare les substances terreuses des minĂ©rais. Lorsque la couleur indique une substance homogĂšne , on a recours au grillage qui , en faisant passer le fer Ă  l’état de tritoxide, fait prendre une couleur rouge foncĂ© qui sert Ă  distinguer les parties qui sont chargĂ©es de mĂ©tal. 1 MĂ©moire de M. Laugier, lu Ă  l’institut le 6 mars 1807. Annales de chimie. . . . Tora. 58, p. 261. Annales du musĂ©um. . . Tom. 7, p. 393. MĂ©moires de l’institut. . Tom. 2, p. 195. " V Lavage. Lorsque les minerais sont dissĂ©minĂ©s dans une matiĂšre susceptible d’ĂȘtre dĂ©layĂ©e par l’eau, ou que leur surface porte une croĂ»te qui y adhĂšre peu, on enlĂšve facilement ces'matiĂšres Ă©trangĂšres par le lavage. L’opĂ©ration s’exĂ©cute dans des bassins ou rĂ©servoirs oĂč l’on fait arriver un courant d’eau ; les minĂ©rais y sont retournĂ©s jusqu’à ce que l’eau en sorte claire. On emploie pour ce lavage des machines qui varient beaucoup et qui sont dĂ©crites dans plusieurs auteurs i. Grillage. Le grillage a pour objet d’enlever aux minĂ©rais le soufre , l’arsenic , le phosphore et l’eau qui peuvent s’y rencontrer ; il augmente aussi la fusibilitĂ© des minĂ©rais. Les fourneaux destinĂ©s au grillage des minĂ©rais diffĂšrent par leur forme ; tantĂŽt ils ressemblent Ă  des pi’üsmes rectangulaires, circulaires, ou elliptiques, ou bien les fourneaux sont Ă  reverbĂšre. Ces derniers sont prĂ©fĂ©rables aux autres, parce que le minĂ©rai qu’on y grille prĂ©sente une grande surface Ă  l’action de la flamme ; mais ils sont moins Ă©conomiques, et c’est ce qui a engagĂ© M. Hassenfratz Ă  proposer un fourneau de grillage Ă  plusieurs Ă©tages z. Si on n’a pas de fourneaux de grillage , on dispose une aire d’argile bien battue, puis on place 1 EncyclopĂ©die rnĂ©thod. Arts et mĂ©tiers, tom. 0 , p, 539. 2 Side’rotechnie, tom. I er ., pag. 168, plancli. 7. " ĂŻĂŻ "4 on lit de combustible, un lit de minerai, etc. En Ă©tablissant ainsi des couches successives de ces deux substances, on forme une pyramide qua- drangulaire tronquĂ©e ; on met le feu aux quatre angles, et, au bout de quelques jours, on a un minĂ©ral grillĂ© , pulvĂ©rulent, et donnant un fer qui ne casse ni Ă  froid ni Ă  chaud i. Bocardage. Les minerais compactes, qui ne subissent pas l’opĂ©ration du triage, doivent ĂȘtre divisĂ©s pour rendre leur traitement plus facile ; la division s’exĂ©cute avec des machines qu’on nomme bocards. Les bocards sont dits Ă  sec ou Ă  eau , selon que l’on fait agir ou non le liquide sur le minerai si le minerai est sans mĂ©lange de gangue, on le divise au bocard Ă  sec que l’on remplace quelquefois par un gros marteau ou un martinet, comme cela se pratique dans les forges de l’ArriĂ©ge, etc. Si le minerai Ă©tait altĂ©rĂ© par des matiĂšres susceptibles d’ĂȘtre entraĂźnĂ©es par le liquide, on le diviserait au bocard Ă  eau, comme on l’exĂ©cute Ă Hayange; dans ce cas, on opĂšre simultanĂ©ment la division et le lavage. C’est avec ce bocard, qui n'est qu’un moulin Ă  pilons, pourvu de lavoirs, qu’on traite les laitiers riches dans toutes les forges ; le laitier divisĂ© est entraĂźnĂ© par le courant, et le mĂ©tal plus lourd reste dans le fond des caisses oĂč tombent les pilons. Le bocard de Hayange, pour le minĂ©rai, se i Herman, pag. 6 et 9. v “ 5 compose de douze pilons qui tombent dans trois auges dont le fond est garni de bandes de fer. Les pilons sont des solives en bois de chĂȘne, d’environ i m ,5o de hauteur, sur o m , 14 d’équarrissage; ils portent Ă  leur base des masses de fonte qui s’engagent au moyen d’une tige de o, 1 a de longueur. Ces masses sont appelĂ©es tĂȘtes de pilons , leur poids est de 3o Ă  4 ° bil. et leur forme est celle d’une pyramide tronquĂ©e Ă  base octogone. Les pilons se meuvent verticalement entre des jumelles liĂ©es entre elles par des traverses en fer ; le soulĂšvement s’opĂšre Ă  l’aide de cammes., au nombre de 36, disposĂ©es en hĂ©lices triples sur l’arbre d’une roue hydraulique, en sorte qu’un pilon est levĂ© et retombe trois fois Ă  chaque rĂ©volution de l’arbre. DĂ©tails sur la construction et sur le travail des bocards 1. 1 1°. Fonte des mines, etc., par Hellot, tom. 2, pag. 12, planch. 3 . 2°. EncyclopĂ©die arts et mĂ©tiers , tom. 2 , pag. 5/7, planch. 9 et 10. 3 °. Instruction sur l’art des mines, par Delius, traduction de Schreiber, tom. 2, pag. 176 et 265 , planch. 20. 4 °. TraitĂ© du fer et de l’acier, par Manson, pag. 34 , planch. 2. 5 °. SidĂ©rotechnie, tom. 1, pag. 175, planch. 8. " 6 SEPTIÈME LEÇON. Des hauts fourneaux Formes extĂ©rieures et intĂ©rieures.—-Leur nomenclature .— Leur emplacement .— Leur construction.—- Leur adossement aux montagnes.—Leur isolement. — Soufflets .— Fondons.—Herbue et castine. — MĂ©langes fusibles et infusibles. — Mise Ă  feu .— ManiĂšre de charger. — ThĂ©orie chimique du fondagĂ©. — Laitiers. — Leur usage. — Gueuses. —DurĂ©e du travail. — PropriĂ©tĂ©s physiques et chimiques dĂ©s fontes.—Leur usage. DES HAUTS FOURNEAUX. Formes extĂ©rieures. Formes intĂ©rieures. r 18. Les fourneaux destinĂ©s Ă  fondre les minerais sont appelĂ©s hauts fourneaux ; ils n’ont pas de forme bien dĂ©terminĂ©e les uns sont prismatiques, les autres sont des pyramides quadrangulaires tronquĂ©es. Il existe aussi des fourneaux composĂ©s d’un prisme quadrangĂčlaire surmontĂ© d’ttnĂš pyramide tronquĂ©e, ou bien d’une pyramide quadrangulair’e surmontĂ©e d’Ăčn prisme; cette derniĂšre forme parait offrir plus de soliditĂ© que lĂšs autres. ng. Les formes intĂ©rieures des fourneaux ne sont pas moins variĂ©es que les extĂ©rieures. Pour indiquer celle qui convient le mieux, examinons comment se propage le calorique dans un fourneau les rayons calorifiques, partant d’un foyer, diminuent d’intensitĂ© Ă  mesure qu’ils s’éloignent du centre, en sorte qu’à une certaine lu 7 distance, ils sont sans effet. D’aprĂšs ce principe que l’action des rayons est en raison inverse de leur Ă©tendue, il rĂ©sulte qu’un fourneau Ă  section polygonale serait le plus mauvais ; car tout l’espace compris entre un cercle inscrit et les parois du polygone n’étant pas Ă©cliauffĂ© au mĂȘme degrĂ© , le minĂ©ral s’y rĂ©duirait mal ; la forme circulaire est donc prĂ©fĂ©rable. 120. Les hauts fourneaux se composent de deux Nomenclature, parties bien distinctes, l’extĂ©rieur qu’on nomme l ’enveloppe ou le massif J et l’intĂ©rieur qu’on appelle la chemise ; on y remarque extĂ©rieurement quatre ouvertures i°. le trou de coulĂ©e; 2 0 . l'ouverture de la dame; 3 °. le trou de tuyĂšre ; 4 °. le gueulard. Enfin deux voussoirs, l’un latĂ©ral, Vembrasure ' de tuyĂšre , l’autre antĂ©rieur, Vembrasure de la dame , de travail ou de tympe. L’intĂ©rieur du fourneau se divise en deux parties , par le grand diamĂštre qu’on nomme le ventre. ou le laboratoire. La partie supĂ©rieure est appelĂ©e la grande masse; elle est terminĂ©e par le gueulard. La moitiĂ© infĂ©rieure porte le nom de grand foyer qui comprend le creuset, l’ouvrage et les Ă©talagĂ©s. Les quatre faces du grand foyer prennent les noms des quatre pierres qui composent le creuset la postĂ©rieure la rustine; les deux latĂ©rales, les costiĂšres, et l’extĂ©rieure, la dame ou la tympe. lai. Les fourneaux doivent ĂȘtre Ă  proximitĂ© de Emplacement la mine, des fondans et des forĂȘts; il faut aussi ncaux 3UtS f ° Ur ~ Construction. “8 avoir un courant d’eau pour mettre en jeu les machines soufflantes. Cette derniĂšre condition n’est pas toujours nĂ©cessaire, puisqu’on peut avoir recours Ă  d’autre moteurs. En Angleterre, oĂč le charbon fossile est trĂšs- commun, on fait jouer les machines par le secours des pompes Ă  feu. M. Cagniard-Latour indique un moyen de mettre Ă  profit le calorique perdu au gueulard des fourneaux, en l’appliquant Ă  dilater de l’air, et en employant comme force motrice, l’effort qui en rĂ©sulte i avec l’un de ces deux derniers moyens on peut placer le fourneau sur la mine mĂȘme qui fournit le minĂ©rai. 122. Les fondations d’un haut fourneau reposent sur des pilotis, ou sur une double grille en charpente, selon la nature du sol. Le massif doit ĂȘtre percĂ© de canaux croisĂ©s pour porter les vapeurs acqueuses Ă  l’extĂ©rieur, et prĂ©venir par-lĂ  les dĂ©gradations que l’humiditĂ© causerait au creuset ; le massif doit ĂȘtre Ă©levĂ© en pierres de taille et prĂ©senter une grande soliditĂ©, puisque c’est lui qui doit porter toute la construction. On Ă©lĂšve l’enveloppe en pierres de taille, et la chemise se construit en pierres rĂ©fractaires, parce qu’elle est exposĂ©e Ă  l’action d’un feu violent et long-temps continuĂ© ; ce choix doit ĂȘtre fait principalement pour le grand foyer. Les pierres qui conviennent le mieux pour le 1 Journal des mines, tom. 26 , pag. 465. ll 9 creuset, l’ouvrage et les Ă©talages , sont le granit, les grĂšs, les argiles et les sables rĂ©fractaires ; les pierres argilo-schisteuses peuvent ĂȘtre employĂ©es ; mais il faut qu’elles soient parfaitement sĂšches, parce que la moindre humiditĂ© les fait Ă©clater r. Lorsqu’on manque de pierres naturelles , il faut composer des briques infusibles 2. Les matĂ©riaux qui doivent servir Ă  construire la grande masse , peuvent ĂȘtre moins rĂ©fractaires, parce que les parois du fourneau , en cet endroit, sont exposĂ©es aune tempĂ©rature moindre que celles de la moitiĂ© infĂ©rieure; aussi, presque par-tout, n’emploie-t-on que des briques ordinaires, lorsqu’on n’a pas de pierres siliceuses dans les envierons. La hauteur des fourneaux varie selon la nature du combustible ; si on fait usage de charbon de bois, la hauteur est entre 5 et 7 mĂštres, et lorsqu’on emploie du coack, comme en Angleterre, la hauteur est de i 5 mĂštres. 120. On est dans l’usage d’adosser les hauts- foumeaux Ă  des montagnes, afin que le gueulard soit prĂšs de la route sur laquelle montent les voitures qui amĂšnent le minĂ©rai. 1 Aux forges de Hayange Moselle , les creusets des hauts fourneaux sont construits avec des pierres de grĂšs qu’on retire de Hettange et qu’on renouvelle Ă  chaque fondage. La chemise est faite avec de la pierre d’AgnĂšs, qui est une argile grise, feuilletĂ©e, qui pourrait rĂ©sister Ă  vingt fondages. 2 Fabrication des briques rĂ©fractaires, premiĂšre partie du cahier classique N°. 38. Adossement des fourneaux aux montagnes etleur isolement 120 On prĂ©tend que , par cette disposition , la consommation en charbon est plus grande que si les fourneaux Ă©taient isolĂ©s, parce qu’une portion du calorique est employĂ©e Ă  vaporiser l’eau qui suinte de la montagne sur la face de rustine , et que le fourneau est exposĂ© Ă  s’engorger r. On peut obvier Ă  cet inconvĂ©nient, en faisant une taille dans la montagne , pour isoler le fourneau auquel on communiquerait par un pont. Fondans. 124. Les fondans sont des matiĂšres employĂ©es pour dĂ©terminer la fusion des gangues qui accompagnent le fer dans les minerais. MĂ©langes fu- 125 . Les fondans et les gangues sont composĂ©s sibles et infusi- j eg ox j J es mĂ©talliques, connus autrefois sous les noms de terres. Tous ces oxides sont infusibles seids, de mĂȘme que leur combinaison binaire, Ă  l’exception cependant des oxides de silicium et de calcium. Toutes les combinaisons ternaires et quaternaires sont fusibles, exceptĂ© le mĂ©lange ternaire dans lequel l’oxide de magnĂ©sium dominerait. Si le minĂ©rai se trouve composĂ© des oxides de calcium et de silicium, ou qu’il contienne en plus un troisiĂšme oxide, ce minĂ©rai peut fondre sans intermĂšde, alors on dit qu il porte son fondant-, mais, si les Ă©lĂ©mens qui le constituent ne sont pas dans les circonstances convenables pour .favoriser la fusion, on y .ajoute un pxide {terre'. Herbue. 126. Si un minĂ©rai infusible est Ă  base d’oxides 1 Side'rotechnie, tora. i er ., pag. 190. 121 de calcium et de silicium, on ajoute de l’argile dans son traitement, et alors le fondant est appelĂ© herbue ou arbue par les ouvriers. 127. Un minerai contenant de l’oxide d’alumi- Castine. nium et de l’oxide de silicium , n’a besoin que de la cbaux carbonatĂ©e pour aider sa fusion ; ce fondant est connu dans les forges sous le nom de castine ou de cran. 128. Lorsqu’on veut opĂ©rer un fondage avec un Mise Ă  feu. fourneau nouvellement construit ou rĂ©parĂ©, il faut l'Ă©chauffer et en chasser toute l’humiditĂ© qu’il contient. Pour opĂ©rer la dessication du fourneau, qu’on nomme aussi grillage , on chauffe avec du menu bois d’abord, et avec du bois plus fort ensuite, pour obtenir une dessication graduelle ; ce travail se nomme la mise Ă  Jeu. 12g. AprĂšs le grillage du fourneau , on le rem- ManiĂšre de plit avec du charbon ; on le laisse s’échauffer len- c * lar S er * e * ° ur ' tement pendant trois ou quatre jours, en ajoutant successivement, sur le charbon, une petite quantitĂ© de minĂ©rai et de fondant, et on met en jeu les soufflets auxquels on ne donne d’abord qu’un mouvement assez lent. Dans les deux premiers jours, la charge se compose de trois mesures de 3 o k . de minĂ©rai, sur six de charbon de 20 k . ; au troisiĂšme jour, on augmente d’une demi-mesure, et ainsi de suite ; en sorte que, au bout de neuf jours, la charge soit complĂšte, c’est-Ă -dire six mesures de minĂ©rai avec son fondant, sur six mesures de charbon. 16 Des soufflets. 122 Les charges s’introduisent l’une aprĂšs l’autre, Ă  mesure que la matiĂšre qui descend dans le fourneau prĂ©sente un vide suffisant pour en recevoir une. i 3 o. Autrefois l’airage des fourneaux Ă©tait donnĂ© par deux caisses en bois de forme pyramidale , dont l’une se fermait pendant que l’autre s’ouvrait. Par ce moyen on obtenait un jet d’air continu , interrompu seulement pendant le court intervalle du changement de mouvement. On retrouve encore de ces machines soufflantes dans les anciennes forges. Quand les anglais ont cherchĂ© Ă  rĂ©duire le mi- nĂ©rai par la houille, il a fallu qu’ils eussent recours Ă  des soufflets plus puissans, puisque ce combustible fossile exige, pour ĂȘtre brĂ»lĂ©, une plus grande quantitĂ© d’air que le charbon vĂ©gĂ©tal; cette circonstance a donc amenĂ© l’invention des nouvelles machines soufflantes, qu’on a d’abord nommĂ©es pompes Ă  air ou soufflets Ă  pistons , et, d’aprĂšs leur forme, soufflets cylindriques, soufflets prismatiques. Les premiers soufflets Ă  pistons, construits en Angleterre en 1760 , furent composĂ©s d’un cylindre en fonte, allĂ©sĂ© , calibrĂ© intĂ©rieurement, et d’un piston mobile dont les bords, garnis d’un cuir huilĂ© , en remplissaient exactement le contour ; puis on a imaginĂ© des tasseaux circulaires pour obtenir un frottement constant 1 ; on a 1 Siderotechnie , tom. 2, pag. 75, pl. 26. } 123 } . .. ensuite adaptĂ© , aux soufflets cylindriques , un rĂ©gulateur qui en forme des machines parfaites ij. Les soufflets cylindriques sont dispendieux, c’est pourquoi on a cherchĂ© Ă  les remplacer par des caisses quadrangulaires en bois , rabotĂ©es intĂ©rieurement , et dans lesquelles se meut un piston garni de tasseaux Ă  ressort, semblables Ă  ceux que Fon rencontre dans les soufflets pyramidaux. Les soufflets cylindriques et Ă  prismes quadrangulaires ont de grands avantages sur les pyramidaux. i°. Ils occupent moins de place. a 0 . Ils Ă©pargnent un tiers d’eau pour ĂȘtre mis en jeu. MalgrĂ© l’économie que prĂ©sentent les soufflets Ă  caisses quadrangulaires en bois, on prĂ©fĂšre ceux en fonte , parce qu’ils peuvent ĂȘtre travaillĂ©s avec plus de prĂ©cision , et qu’ils rĂ©unissent la durĂ©e Ă  la propriĂ©tĂ© conductrice de leurs parois. Les constructions, les perfeetionnemens et le jeu de ces nouvelles machines soufflantes sont dĂ©crits dans beaucoup d’ouvrages 2 . i3r. Les minerais, les fondans et le charbon ThĂ©orie chi- qui composent les charges, recevant l’action du ℱàges. 6S ° U calorique, se dĂ©composent ; Ă  la premiĂšre im- 1 Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’encouragement, i 3 e . annĂ©e, pag. 207, pl. 114. Tom. i 5 , pag. 225 , pl. 7. Tom. 34 , pag. 16, pl. 376. Tom. 46, pag. 7, avec 3 pl. Tom. 47, pag. li 3 , pl. 57g. Tom. 61, pag. 47 j pl* 620 et 621. M. Borgnis composition des machines, pag. 392. 2 Annales des arts et manufactures. Laitiers. 124 pression, l’eau contenue dans les hydrates se volatilise en partie ; et, lorsque les matiĂšres qui la contiennent arrivent vers la tuyĂšre, qui est le point le plus Ă©chauffĂ©, l’oxigĂšne de l’eau se sĂ©pare, et concourt avec le vent des soufflets Ă  la combustion du charbon; l’hydrogĂšne, qui s’échappe, dissout du carbone, forme de l’hydrogĂšne carbonĂ© , qui, portĂ© dans la partie supĂ©rieure, y dĂ©pose une partie de son charbon et de son calorique , et prĂ©pare ainsi l’oxide de fer Ă  la rĂ©duction. L’oxide de fer est entiĂšrement dĂ©composĂ© en arrivant vers la tuyĂšre, oĂč, en contact avec le charbon, il se trouve Ă  l’état d’incandescence. Cet oxide, Ă©tant rĂ©duit, s’unit Ă  une portion des diffĂ©rentes substances qu’il rencontre, soit charbon, silicie, manganĂšse, chrome, etc., principes qui Ă©taient contenus dans les matiĂšres composant les chai'ges. j 3 2 . I .es oxides Ă©trangers au fer se rĂ©unissent pour former une masse vitreuse, liquide , qui permet au fer, plus lourd, de gagner le fond du creuset ; c’est ce verre opaque qui est connu dans les forges sous le nom de laitier , il recouvre le mĂ©tal liquide qu’on appelle fonte , et la prĂ©serve de l’o- xidation. On peut considĂ©rer deux sortes de laitiers, l’un pauvre en fer, et l’autre riche; cette diffĂ©rence est due Ă  ce que le peu de fluiditĂ© de ce dernier n’a pu permettre Ă  tous les globules de fonte de le traverser, de maniĂšre qu’il en reste d’engagĂ©s dans la pĂąte vitreuse ces laitiers sont faciles Ă  distinguer par leur pesanteur spĂ©cifique. 12 5 133. Usage. Les laitiers riches sont bocardĂ©s pour en sĂ©parer la fonte. LĂ  matiĂšre divisĂ©e ressemble Ă  du verre grossiĂšrement pulvĂ©risĂ© dans cet Ă©tat, elle remplace trĂšs-avantageusement le sable dans la composition des mortiers. On doit la prĂ©fĂ©rer au sable pour la composition des ci— mens l’expĂ©rience prouve que le laitier en augmente singuliĂšrement la duretĂ©. Les laitiers pauvres sont employĂ©s dans le rechargement des routes ou des chemins. 134 . On charge le fourneau jour et nuit, la fonte remplit le creuset, et le laitier s’écoule par l’ouverture de la dame. Lorsque le creuset est plein on Ă©vacue la fonte en lui donnant issue dans des sillons prĂ©parĂ©s sur le sol sablonneux , qui lui font prendre la forme de prismes triangulaires ou demi - cylindriques qui portent le nom de gueuses. On fait ordinairement deux coulĂ©es par jour, et on continue le travail pendant dix Ă  treize mois il est rare qu’un fourneau rĂ©siste quinze mois, on cesse le travail avant ce terme pour rĂ©parer, c’est ce qu’on appelle mettre hors par opposition Ă  mettre Ă  feu. 135. Les fontes sont des combinaisons de fer, de charbon et de laitier; les autres substances qu’on y rencontre, telles que le manganĂšse, le cuivre, etc., ne s’y trouvent qu’accidentellement. Les fontes obtenues directement du haut-fourneau , sont dites de premiĂšre fusion ; on leur donne aussi le nom de fer cru. Coulage en gueuses. DurĂ©e du travail. Des fontes. Fontes blanches. Fontes grises douces. Fontes grises dures. 6 La qualitĂ© des fontes varie par la quantitĂ© de charbon qu’elles contiennent; cependant il semble que l’oxide de manganĂšse rend les fontes blanches ; il rĂ©sulte de ces combinaisons plusieurs qualitĂ©s qu’on peut rĂ©duire Ă  trois. 136. Noms des fontes. Les fontes se distinguent, par leur couleur, en fontes blanches , en fontes grises douces , et en fontes grises dures. 13 7 . PropriĂ©tĂ©s et usage. Les fontes blanches sont brillantes dans leur cassure, souvent cristallisĂ©es en larges facettes ; elles sont plus dures et plus fragiles que les autres. On n’emploie jamais les fontes blanches pour les ouvrages qui doivent soutenir un certain effort, ou qu’on doit rĂ©parer Ă  l’outil; leur duretĂ© et leur fragilitĂ© les font rejeter des diffĂ©rens usages de l’artillerie. 138. PropriĂ©tĂ©s et usage. Les fontes grises douces sont d’un gris noirĂątre ou bleuĂątre, d’une cassure nette et grenue ; elles se laissent facilement entamer Ă  la lime ; elles sont presque ductiles dĂšs-lors qu’elles supportent long-temps les coups de marteau sans se rompre. C’est avec ces fontes que l’on exige que soient coulĂ©s les flasques d’affĂ»ts Ă  mortiers, ainsi que les piĂšces d’artillerie de la marine, qui doivent avoir assez de tĂ©nacitĂ© pour rĂ©sister 6, 8, 12 . Des expĂ©riences postĂ©rieures, faites avec beaucoup de soin, ont prouvĂ© que la contraction de la fonte refroidie promptement ne suit pas, en proportion gĂ©omĂ©trique, le dĂ©croissement des calibres , et qu’elle est plus forte dans les petits que 1 Le moulage des coquilles Ă©tant exĂ©cutĂ© et appliquĂ© dans la leçon orale , nous nous dispenserons de le dĂ©crire ici. 136 dans les gros, proportion gardĂ©e ; en sorte qu’on a abandonnĂ© cette espĂšce d’échelle, en faveur de la suivante qu’on croit prĂ©fĂ©rable. Pour les boulets de. . 4 i b, 8, 12, 16, ĂźS, 24, 36 , 48. Nombre de points . . 8 , 9, 10, zz, 12, i 3 , 14, 16, 16. La diminution de volume a Ă©tĂ© remarquĂ©e dans toutes les forges oĂč l’on coule en projectiles; mais elle varie Ă  chaque fourneau. Lorsqu’on veut faire couler des projectiles, dans un Ă©tablissement qui n’a pas encore travaillĂ© pour l’artillerie, il faut commencer par s’assurer si la fonte est convenable puis y faire mouler des coquilles d’essai, multiplier les expĂ©riences de recherches , et s’arrĂȘter aux dimensions qui fournissent les projectiles les plus sphĂ©riques. L’exactitude dans les formes Ă©tant obtenue, on sera assurĂ© de la conserver, si la qualitĂ© de la fonte reste la mĂȘme. i 52 . VĂ©rification et rĂ©ception. Les coquilles doivent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©es et reçues par les contrĂŽleurs, en prĂ©sence de l’un des officiers des forges celles qui servent Ă  mouler les boulets d’un mĂȘme calibre , doivent ĂȘtre parfaitement semblables, c’est principalement du diamĂštre intĂ©rieur que dĂ©pend leur bontĂ©. Pour vĂ©rifier l’intĂ©rieur, on a un disque en acier trempĂ© ; il est percĂ© d’une ouverture dans le centre, pour qu’on puisse le saisir ; l’un de ses bords est chanfreinĂ©, le cĂŽtĂ© opposĂ© est marquĂ© d’une ligne qui sĂ©pare le disque en deux parties Ă©gales cet instrument est appelĂ© rondelle de vĂ©rification des coquilles. Pour que les coquilles soient reçues, il faut que la rondelle, posĂ©e Ă  plat, entre de son Ă©paisseur dans l’intĂ©rieur des deux parties qui forment la paire. Lorsqu’on place la rondelle de champ, dans l’intĂ©rieur, elle doit y entrer jusqu’au diamĂštre tracĂ© sur l’une de ses faces, et en mĂȘme temps, toucher par tous les points de sa demi-circonfĂ©rence. Enfin, on doit faire joindre les coquilles, pour s’assurer si elles s’emboĂźtent exactement ; celles qui se rapprochent mal sont rejetĂ©es, de mĂȘme que celles qui portent dans leur cavitĂ© des aspĂ©ritĂ©s ou des chambres. i53. Les coquilles destinĂ©es Ă  former les moules Mode Je mou- Ă  boulets, peuvent s’assembler par superposition^ a S eenC01 Ăź u dl es ou latĂ©ralement; dans le premier cas, l’emboĂźtement est horizontal, et l’ouverture pour le jet est pratiquĂ©e dans la coquille supĂ©rieure; dans le deuxiĂšme cas, l’emboĂźtement est vertical, et cha- ' que coquille est entamĂ©e Ă  sa partie supĂ©rieure pour former l’ouverture du jet. Le premier moyen est si simple qu’il nĂ© sera parlĂ© que du deuxiĂšme, suivi aux forges deHayange Moselle, dont nous prendrons les opĂ©rations pour exemple. Les coquilles sont disposĂ©es de champ, sur une piĂšce en fonte, appelĂ©e carnet ou encarnet , dont les extrĂ©mitĂ©s sont relevĂ©es pour former des points d’arrĂȘt. On place sur chaque carnet quarante paires de coquilles ; on introduit des coins entre chaque paire pour rapprocher les deux parties. Les moules 18 Du moulage en sable. C 1 38 ainsi disposĂ©s, sont remplis avec de la fonte liquide qu’on transporte avec une cuiller en fer, connue sous le nom de poche. On forme un avant-bassin derriĂšre la dame, pour obtenir un bain dans lequel on puise la matiĂšre, en Ă©cartant les corps Ă©trangers. La fonte se verse d’abord dans les moules impairs sur toute la longueur, puis les ouvriers reviennent et remplissent les moules pairs cette prĂ©caution a pour objet d’éviter les accidens que l’augmentation de volume des coquilles pourrait produire. Tous les moules Ă©tantremplis, onasoin de desserrer les coquilles en enlevant les coins. AprĂšs la coulĂ©e, on quelques minutes, puis on fait sortir les projectiles qu’on jette sur le sol ; on assemble de nouveau les coquilles, et on continue le moulage. On doit avoir soin de laver souvent les coquilles lorsqu’elles sont encore chaudes. 154. Rebut des coquilles. Les coquilles Ă©tant exposĂ©es Ă  s’user dans le travail, il faut souvent les vĂ©rifier en leur prĂ©sentant la rondelle; et lorsque leur augmentation de diamĂštre passe deux points, on les met hors de service. Pour empĂȘcher les ouvriers de les employer de nouveau, le meilleur moyen est d’en faire casser les boutons qui servent de poignĂ©es. 155. On emploie rarement le moulage en sable pour se procurer les projectiles pleins ; les entrepreneurs ont plus d’économie Ă  faire usage des i3 9 coquilles mais les boulets qui sortent de celles - ci ne sont pas aussi beaux que ceux qui sont moulĂ©s en sable. Cette derniĂšre considĂ©ration engagera sans doute Ă  remplacer le moulage en coquilles par le moulage en sable. i56. Objets nĂ©cessaires. Le second mode de moulage, exige les objets qui suivent 1°. Du sable. a. Des globes modĂšles. 3°. Des supports. 4°. Des chĂąssis. 5°. Des planches ou faux-fonds. 6°. Des jets ou fuse'es. 7°. Des battes plates et rondes. 8°. Des rĂšgles Ă  raser. 9°. Des feuilles de sauge. loV. Des rĂ©glettes. u °; Des cuillers. 12°. Des champignons. i3°. Des poches. *4». Des rĂąpes. 157 . Sable. Il faut que le sable Ă  mouler soit terreux et Ă  grain fin ; il doit contenir de l’argile et ne pas ĂȘtre mĂ©langĂ© de carbonate de chaux; on l’essaie par un acide concentrĂ©. Le sable de riviĂšre est trop sec; celui qu’on extrait du sein de la terre est prĂ©fĂ©rableparce qu’il contient de P argile. Si l’on ne pouvait se procurer du sable convenable, en faisant des fouilles, il serait facile d’en composer un, avec du sable fin de riviĂšre, auquel on ajouterait de l’argile ; on tamiserait le mĂ©lange, s’il n’était pas assez fin. 158. Globe modĂšle. Le modĂšle des projectiles qu’on veut mouler en sable est un sphĂ©roĂŻde creux en cuivre tournĂ© ; ce modĂšle se sĂ©pare horizontalement en deux parties Ă©gales l’hĂ©misphĂšre su- i4o pĂ©rieur porte un arbre fixe en fer nommĂ© le pivot, l’hĂ©misphĂšre infĂ©rieur est garni d’une tige mobile aussi en fer, appelĂ©e le support. Les projectiles moulĂ©s en sable doivent avoir une sphĂ©ricitĂ© parfaite ; pour atteindre cette prĂ©cision , on est obligĂ© de donner aux modĂšles une forme elliptique, dont la dimension n’est pas encore fixĂ©e rigoureusement mais, en gĂ©nĂ©ral, les globes modĂšles ont leur diamĂštre horizontal Ă©gal Ă  celui de la grande lunette de rĂ©ception, et leur diamĂštre vertical Ă©gal Ă  celui de la petite lunette. i5g. Travail. L’objet qu’on se propose dans ce moulage est de former, dans le sable, un vide semblable Ă  celui que donnent deux coquilles rĂ©unies. Le sable est contenu dans les chĂąssis qui sont des caisses sans fond, divisĂ©es en deux parties assemblĂ©es par des goujons de repĂšre, .et par des crochets. Pour exĂ©cuter le moulage, on place sur la planche , qui sert de fond mobile, l’hĂ©misphĂšre supĂ©rieur du modĂšle en cuivre, on y rapporte la partie supĂ©rieure du chĂąssis ; on y dispose en mĂȘme temps le modĂšle du jet , puis onia remplit de sable que l’on tasse avec les battes , et on enlĂšve l’excĂšs du sable avec la rĂšgle Ă  raser ; on Ă©tablit un ou plusieurs Ă©vents en enfonçant une verge de fer , ou la tige de la feuille de sauge , jusque sur le modĂšle l’évent est destinĂ© Ă  favoriser le dĂ©part de l’air, lorsqu’on introduit la fonte liquide qui vient 141 1 prendre sa place. La premiĂšre partie du chĂąssis Ă©tant moulĂ©e, on la retourne, on place l’autre demi-sphĂšre sur celle qui est engagĂ©e dans le sable ; puis on superpose la seconde portion du chĂąssis. On rĂ©pand sur le chĂąssis infĂ©rieur dĂ©jĂ  moulĂ©, de la poussiĂšre de charbon, pour former une couche lĂ©gĂšre qui doit favoriser la sĂ©paration des deux parties du moule ; le tout ainsi disposĂ©, on remplit de sable cette seconde partie du chĂąssis que l’on comprime comme la premiĂšre. Pendant le moulage de la seconde moitiĂ©, on suspend le support avec la rĂ©glette ‱, et, lorsque le travail est terminĂ©, on maintient le support dans sa position, en plaçant l’une des battes sous la rĂ©glette pour servir de coin. Le moulage fini, on enlĂšve le chĂąssis infĂ©rieur, on retire le support ainsi que le modĂšle , puis on le place sur le fond mobile ; dans cette position, on bouche avec du sable le trou qu’a laissĂ© le support, et enfin on polit cette place avec le champignon. On retire Ă©galement du chĂąssis supĂ©rieur, l’hĂ©misphĂšre qui s’y trouve engagĂ©; le modĂšle du jet Ă©tant composĂ© de deux morceaux, se sĂ©pare facilement , on bouche l’ouverture laissĂ©e par l’arbre si on pratique des Ă©vents, et dans le cas contraire, on en diminue seulement le diamĂštre ; si le moule supĂ©rieur n’est pas dĂ©gradĂ©, on le pose sur l’infĂ©rieur. Les dĂ©gradations qui se forment pendant l’enlĂšvement des modĂšles, ou par le transport des mou- les , se rĂ©parent avec la feuille de sauge , la cuiller et le champignon. Lorsqu’on se propose de couler des projectiles de petits calibres, on peut former plusieurs moules Ă  la fois dans un grand chĂąssis alors on n’a besoin que d’un seul trou de coulĂ©e pour verser le mĂ©tal liquide dans tous les moules d’une mĂȘme caisse. 1 60. Coulage. Les deux portions du moule, ainsi prĂ©parĂ©es, se rĂ©unissent par le rapprochement des chĂąssis que l’on fixe avec les crochets. Les moules obtenus sont rangĂ©s sur plusieurs lignes. Lorsque le creuset est rempli, on opĂšre la coulĂ©e de la matiĂšre que l’on transporte avec les poches. Le couleur verse le mĂ©tal liquide dans l’ouverture du jet; son aide, en se servant d’un bĂąton, Ă©carte les impuretĂ©s quinagent sur le bain, et s’oppose Ă  leur introduction. AussitĂŽt que la fonte touche les parois du moule, l’eau contenue dans le sable se volatilise, une partie se dĂ©compose, il en rĂ©sulte des fluides Ă©lastiques, dont la libre sortie devient nĂ©cessaire pour prĂ©venir les accidens tel est le but des Ă©vents. L’aide mouleur s’assure que le passage des vapeurs est bien Ă©tabli, lorsqu’en prĂ©sentant son bĂąton allumĂ© sur les Ă©vents, il se produit des dards de flamme bleue due Ă  la combustion du gaz hydrogĂšne oxi- carbonĂ©. La fonte ayant sĂ©journĂ© dans les moules pendant sept Ă  huit minutes, on dĂ©sassemble les chĂąssis pour en faire sortir les projectiles, encore rouges; *43 on casse les jets, puis on enlĂšve le sable qui adhĂšre Ă  la surface des boulets , en faisant usage de rĂąpes. i6r. Les boulets, en sortant des coquilles, por- Examen des tent une dĂ©chirure du jet et un bourrelet circu- coquilles laire qu’on nomme la couture elle est formĂ©e par la jonction imparfaite des deux coquilles ; on enlĂšve facilement ces inĂ©galitĂ©s en rĂąpant le projectile Ă  chaud. Les projectiles pleins, moulĂ©s par ce procĂ©dĂ©, ne sont pas sphĂ©riques, quoique la rĂ©union des coquilles offre une sphĂšre parfaite. Toutes les fors qu’on veut obtenir des boulets sphĂ©riques en sortant des coquilles, il'faut donner au vide intĂ©rieur de celles-ci, un diamĂštre horizontal plus grand que le diamĂštre vertical ; cette prĂ©caution n’est plus nĂ©cessaire Ă  Hayange, parce que les projectiles pleins sont rebattus principalement sur la couture, ce qui les rend parfaitement sphĂ©riques. 162. Les boulets ne peuvent ĂȘtre employĂ©s tels Battage des qu’ils sortent des moules, parce que les aspĂ©ritĂ©s dont ils sont recouverts altĂ©reraient promptement l’ame des piĂšces ; et que souvent, ces inĂ©galitĂ©s plus considĂ©rables que l’évent, empĂȘcheraient de pouvoir charger les canons pour lesquels les boulets auraient Ă©tĂ© coulĂ©s. Pour faire disparaĂźtre ces dĂ©fectuositĂ©s , on soumet les projectiles Ă  l’action d’une machine, qui n’est qu’un martinet auquel on donne le nom de batterie ou rebatterie. *44 . Une machin^ Ă  battre ne diffĂšre d'un martinet ordinaire que par son enclume et son marteau r, dont les surfaces sont creusĂ©es en segment de sphĂšre , d’une flĂšche Ă©gale au tiers du diamĂštre du boulet que l’on rebat. 1 63 . Poids des marteaux. On a des marteaux et des enclumes pour chaqne calibre ; le poids de l’enclume est indiffĂ©rent, il n’en n’est pas de mĂȘme de celui des marteaux. Poids Pour les boulets des marteaux. du calibre de 60 tilogr. .. 24. 4 °... . l6. 3 o. . 12. 25 . 8. 20 ...... . 6. i 5 . ... . . 4 . 164. Travail. Un marteau Ă  battre doit ĂȘtre servi par un maĂźtre et deux aides; ces trois ou- vriers travaillent six heures, et d’autres ; leĂčrs outils sont sont relevĂ©s par i°. Le grappin. a 0 . La pince. 3 °. La lunette Ă  chaud. 4 0 . La rĂąpe Ă  chaud. b°. La tenaille. l Construction d’un martinet side'rotechnie, tom. 3 , pag. 23 a, planch. 5 o. TraitĂ© du fer et de l'acier Manson, pag, 74, planch. 8 e , 145 L’opĂ©ration du battage est prĂ©cĂ©dĂ©e du chauffage des boulets, afin de les attendrir et de les rendre plus faciles Ă  travailler. On chauffe les boulets dans un fourneau Ă  reverbĂšre dont la sole est inclinĂ©e au sixiĂšme, sa longueur est de 7»>. environ; les autres dimensions varient selon le calibre des boulets qu’on chauffe, savoir F 0,32 , . 4 Le foyer se trouve sur la partie latĂ©rale et Ă  une distance de o m ,65 du devant du fourneau; son ouverture est un carrĂ© de o m ,2fi ; l’ouverture du cendrier, qui est au-dessous, est de o ra ,8o de hauteur et de 0,40 de largeur. Les boulets sont introduits dans le fourneau par une porte placĂ©e au point le plus Ă©levĂ© de la sole ; ils restent exposĂ©s Ă  l’action de la flamme pendant trois heures environ; au bout de ce temps, on les retire par une porte opposĂ©e en faisant usage du grappin; puis on les enlĂšve avec la pince , pour les livrer au rĂąpeur. On profite de l’état de molesse de la fonte pour T 9 > 46 enlever la couture des boulets avec la rĂąpe ; l’opĂ©ration est terminĂ©e lorsque les projectiles passent librement dans la lunette Ă  chaud. Pendant le travail du rĂąpeur, le projectile passe du blanc au rouge, Ă©tat convenable pour ĂȘtre battu sans casser. Le batteur tient le boulet avec la tenaille ; il le retourne continuellement pour prĂ©senter tous les points de la surface du projectile Ă  l’action du marteau, ayant soin cependant d’exposer la couture Ă  un plus grand nombre de coups que les autres points ; sur la fin du travail il asperge d’une petite quantitĂ© d’eau, le projectile encore cbaud, pour lui donner du brillant ; ou bien on fait arriver un filet d’eau sur le projectile pendant son battage. On demande que chaque projectile reçoive 120 coups de martinet ; mais ces conditions ne peuvent ĂȘtre exigĂ©es, puisque le nombre de coups doit dĂ©pendre i°. de l’habiletĂ© de l’ouvrier; 2 0 . de la duretĂ© plus ou moins grande de la fonte. i65. Effets du battage. Les effets du battage sont de rendre les projectiles plus sphĂ©riques, plus homogĂšnes, plus denses, de leur donner une surface plus polie, et de s’opposer ainsi Ă  leur oxidation, enfin de faire casser ceux qui auraient des chambres t. ÜVTalgrĂ© les avantages incontestables que prĂ©sente 1 On donne le nom de chambres Ă  des vides qui se forment dans l'intĂ©rieur des masses mĂ©talliques. 47 le battage, cette opĂ©ration n’est pas gĂ©nĂ©ralement pratiquĂ©e. Dans l’arrondissement des forges de l’ouest i, on fait usage d’un cylindre en fonte qui est mis en jeu, sur son axe, par la force de l’eau. La longueur du cylindre est de i m , i 5 et son diamĂštre de o m , 65 . On y introduit Ă  la fois 60 boulets du calibre de 8, ou 45 de 12. On met le cylindre en mouvement, et, au bout d’une heure, on en sort les projectiles qui sont sphĂ©riques et polis ceux dont la sphĂ©ricitĂ© n’est pas parfaite sont les seuls qu’on rebute. 166. Les boulets, au sortir des coquilles, sont souvent chargĂ©s de dĂ©fauts que le battage fait dĂ©couvrir ; mais comme les ouvriers ont intĂ©rĂȘt Ă  cacher ces dĂ©fectuositĂ©s, ils bouchent les cavitĂ©s avec du fer forgĂ©, ou de la fonte douce chaude qu’ils appliquent Ă  coups de marteau, en sorte qu’il devient difficile d’apercevoir les dĂ©fauts ainsi masquĂ©s. Les rĂ©glemens s’opposent expressĂ©ment Ă  cette rĂ©paration Ă  cause des inconvĂ©niens qu’il importe de signaler. 1°. C’est que dans les transports les projectiles peuvent, par le choc, perdre les morceaux ajoutĂ©s, ou ceux-ci peuvent seulement se dĂ©tacher Ă  demi. 2 0 . C’est que les projectiles, que l’on conserve Service de l'officier. 1 Aux forges de Conches prĂšs d’Evreux Eure. M8 dans les arsenaux, s’oxident ou se carient principalement aux endroits rĂ©parĂ©s. L’emploi de l’eau ayant seulement pour objet de parer la surface du boulet, il semblerait qu’on devrait s’opposer Ă  laisser arriver le liquide en abondance sur le projectile durant son battage, puisque le refroidissement qu’il Ă©prouve change les propriĂ©tĂ©s de la fonte n°. 144 et l’expose Ă  ĂȘtre cassĂ©e par le choc. L’officier dĂ©cidera lequel des deux moyens il conviendra d’employer, en faisant casser un boulet mouillĂ© pendant toute la durĂ©e du battage ; si l’intĂ©rieur du projectile prĂ©sente un aspect blanc, et que sa cassure soit facile Ă  opĂ©rer, il fera supprimer l’arrosage continu pour le remplacer par l’aspersion r. 1 Instruction relative aux forges de l’artillerie, du zZ mars 1775. nvr ^ W i , ! ML .i r - *49 NEUVIÈME LEÇON. De la fabrication des projectiles creux Nature de la fonte. — Objets nĂ©cessaires au moulage. — Moulage d’un obus. — PrĂ©paration de la terre. — Arbre Ă  noyaux. — Fabrication des noyaux. —Peur vĂ©rification. — Leur placement dans les moules. — Nettoyement des obus. — Moulage d’une bombe.—Instrumens nĂ©cessaires pour ce moulage. —Et rĂ©ception des projectiles. Des flasques des affĂ»ts de mortiers QualitĂ© de la fonte.—Moulage en terre. — ModĂšle. — Moule. — CoulĂ©e. —Moulage en sable. — Objets nĂ©cessaires pour ce moulage.—Mode d’exĂ©cution .— Avantage de ce moulage. —Ses inconvĂ©niens. — AmĂ©liorations du procĂ©dĂ©.—VĂ©rification et rĂ©ception des fasques. —Surveillance de MM. les officiers dans les forges. i6y. La fabrication des projectiles creux est la De la fabri- . i i i . i ‱ ii i cation des promeme que celle des boulets pleins, que 1 on coule en j ecl ,i es creux , sable, Ă  l’exception cependant qu’on est obligĂ© de mĂ©nager un vide intĂ©rieur, et que, pour les bombes, il faut leur donner des mentonnets Ă  anneaux. Nature de lafonte. D’aprĂšs la forme et l’usage des projectiles creux, ils ne peuvent ĂȘtre coulĂ©s en fonte blanche , parce qu’elle est trop cassante on est donc obligĂ© d’avoir recours Ă  la fonte grise dure. 168 . Objets nĂ©cessaires au moulage. Les objets i 5 o et les outils dont nous avons parlĂ© au moulage en sable des projectiles pleins n°. i 56 , servent au moulage des projectiles creux. Il faut de plus les objets qui suivent i °. De la terre Ă  noyaux. s°. Des arbres k noyaux. 3°. Du foin en corde. 4°. Un tour Ă  noyaux. 5°. Des planches Ă©chantillonnĂ©es. 6°. Un baquet d’eau noire. 7°. Des lunettes Ă  noyaux. 8°. Des calibres pour noyaux de l’Ɠil. 9°. Des fraises. io°. Des rondelles de vĂ©rification Ă  chaud. tl°. Des trĂ©pieds. 12°. Des tourne-Ă -gauches. i3°. Un chantier en chĂȘne. 14". Des ciseaux droits et courbes. i5°. Des toume-gueules. i6°. Des Ă©quarrissoires. Moulage d’un i6q. La forme extĂ©rieure du projectile Ă©tant jus* J obtenue dans le sable, comme celle du boulet plein n°. i 5 g, il ne reste plus qu’à placer un noyau pour former le vide intĂ©rieur, opĂ©ration qui est commune Ă  tous les projectiles creux. 170. PrĂ©paration de la terre. La terre destinĂ©e au moulage des noyaux doit ĂȘtre argileuse et exempte de gravier. Pour la prĂ©parer, 011 la pulvĂ©rise Ă  la dame, on l’arrose avec de l’eau ordinaire, et on la pĂ©trit avec les pieds, jusqu’à ce qu’elle acquiĂšre la consistance d’une pĂąte assez dure ; en pĂ©trissant ainsi la terre, on y incorpore du crotin de cheval qui en augmente la tĂ©nacitĂ©;, les proportions sont Terre. Crotin. Parties, Gn juge de la bonne prĂ©paration de la terre, i5i lorsqu’en la malaxant, elle s’alonge sans se gercer. Arbres Ă  noyaux. L’arbre Ă  noyau est une verge de fer sur laquelle on distingue trois parties principales. i °. La partie supĂ©rieure, qui est cylindrique , et qu’on nomme la queue ; son extrĂ©mitĂ© est applatie pour recevoir le carrĂ© d’une manivelle qui sert Ă  imprimer Ă  l’arbre un mouvement de rotation, dans l’opĂ©ration du moulage du noyau. La queue porte, Ă  une certaine hauteur , une mortaise destinĂ©e Ă  recevoir une clavette, pour suspendre le noyau dans le moule. 2 °, La partie moyenne de l’arbre pourvue d’un renflement, qui est en cĂŽne tronquĂ© tournĂ© avec soin; il porte le nom de bourrelet sa grande base a pour diamĂštre celui de l’extĂ©rieur de l’oeil ; c’est sous ce bourrelet qu’on moule le noyau de l’oeil. 3°. La partie infĂ©rieure sur laquelle on forme le noyau, est un prisme carrĂ© sa longueur est Ă©gale Ă  la profondeur du vide du projectile moins quelques lignes. On pratique dans la longueur de l’arbre une rainure qui passe sous le bourrelet ; elle est destinĂ©e Ă  servir d’évent, et Ă  Ă©viter les soufflures dans la fonte. Fabrication des noyaux. Pour obtenir un noyau, on place l’arbre sur le tour ; on garnit la base de l’arbre avec une corde de foin , pour servir de soutien Ă  la terre qu’on y applique ; on lui prĂ©sente une premiĂšre planche Ă©chantillonnĂ©e qui Ă©bauche la forme du noyau, en enlevant l’excĂšs de terre. 152 On fait sĂ©cher le noyau ainsi obtenu, on lui donne une seconde couche, et, aprĂšs cette application , on lui prĂ©sente, pour le terminer, une deuxiĂšme planche Ă©chantillonnĂ©e qui est le profil exact du vide du projectile. Lorsqu’on a prĂ©parĂ© un grand nombre de noyaux, on les porte Ă  la rĂŽtisserie, oĂč ils subissent une cuisson qui enchĂąsse toute l’humiditĂ©i; aprĂšs la cuisson, on les trempe dans le baquet d'eau noire , oĂč on a dĂ©layĂ© de la poussiĂšre de charbon et de l’argile; l’immersion faite, on laisse sĂ©cher Ă  l’air. VĂ©rification des noyaux. Les noyaux, aprĂšs avoir Ă©tĂ© passĂ©s au noir, sont calibrĂ©s par les tourneurs, qui s’assure de la justesse de leur forme; l’opĂ©ration s’exĂ©cute Ă  l’aide des lunettes Ă  noyaux. Les noyaux qui sont trop petits ne peuvent servir ; ceux qui sont trop gros sont portĂ©s de nouveau sur le tour, pour ĂȘtre amenĂ©s au calibre exact par l’action d’un ciseau. JPlacemens des noyaux. Le noyau se place dans la moitiĂ© supĂ©rieure du moule ; on fait passer l’arbre dans un trou pratiquĂ© dans la barrette , barre en fer qui traverse le chĂąssis supĂ©rieur; le noyau y est fixĂ© par une clavette, Ă  une hauteur convenable. On rapproche les deux parties du chĂąssis, et le noyau se trouve suspendu dans l’intĂ©rieur du 1 A Hayange on a supprimĂ© la rĂŽtisserie , et les noyaux sont cuits au gueulard des hauts fourneaux. *53 moule, en sorte que la fonte ne doit remplir que l’espace libre entre la surface du noyau et celle du moule. Les moules Ă©tant obtenus, on procĂšde au coulage n°. 160. Nettoyement de l'obus. L’obus Ă©tant moulĂ© et encore rouge, on casse le jet, on enlĂšve le chĂąssis supĂ©rieur, on arrache l’arbre avec un tourne Ă  gauche, on nettoie l’extĂ©rieur de l’Ɠil avec une rĂąpe , puis on y introduit la fraise en fonte pour mettre l’oeil au calibre; on continue l’action de la fraise jusqu’à ce que l’Ɠil ait ses dimensions, ce dont on s’assure par la rondelle de vĂ©rification Ă  chaud. AprĂšs cette opĂ©ration, on porte l’obus sur le trĂ©pied pour lui enlever facilement avec des rĂąpes la couture horizontale, les dĂ©chirures, ainsi que le sable qui adhĂšre Ă  sa surface. Le projectile Ă©tant refroidi, on le porte sur le chantier Ă  vider ; on l’y fixe avec des coins, l’Ɠil tournĂ© vers le haut ; dans cette position, on y introduit les ciseaux droits et les ciseaux courbes , pour dĂ©tacher la terre qui formait le noyau ; c’est encore pour dĂ©tacher la terre qui est prĂšs de l’Ɠil qu’on introduit le tourne-gueule. La terre Ă©tant dĂ©sunie, on la fait sortir en renversant le projectile. Pour terminer l’obus, il faut perfectionner l’Ɠil en le rendant plus net; on se sert pour cette opĂ©ration d’un Ă©quarrissoir en acier qui entame la fonte. * ao . 154} Moulage d’une 171.. La fabrication des bombes est la mĂȘme bombe. q UC ce ]l e des obus ; mais , comme ces projectiles sont d’un poids plus considĂ©rable, on est obligĂ© de leur donner des mentonnets Ă  anneaux, pour les manier plus facilement,; ainsi tout ce qui a Ă©tĂ© dit sur le moulage en sable des projectiles pleins et sur la fabrication des projectiles creux, est applicable aux bombes ; et ce que nous ayons Ă  ajouter sera la diffĂ©rence qui existe dans le travail. Instrumens nĂ©cessaires. i°. Les modĂšles des mentonnets. 2 0 . Les anneaux. Moulage des mentonnets. Pour obtenir le moule d’un mentonnet, on se sert de deux parties en cuivre qui, Ă©tant rĂ©unies, forment le modĂšle ; ces deux parties sont assemblĂ©es par des repĂšres, elle's portent chacune un tenon qui doit se loger dans des trous pratiquĂ©s sur la demi-sphĂšre supĂ©rieure du globe-modĂšle. L’anneau en fer devant flotter dans les trous des mentonnets , on enduit d’argile dĂ©layĂ©e la partie droite de l’anneau, et on le fait sĂ©cher. On met en place les deux paires de modĂšles avec les anneaux garnis; on tient ceux-ci dans une position verticale, et on continue le moulage comme celui d’un obus. AprĂšs avoir retournĂ© le chĂąssis supĂ©rieur, on enlĂšve la demi-sphĂšre, les modĂšles des mentonnets et les anneaux restent ; on les fait sortir en les saisissant par les tenons, et les anneaux demeurent engagĂ©s dans le sable. Dans le coulage , la fotite liquide remplissant *55 . tous les vides, les anneaux se trouvent Saisis par la matiĂšre; en nettoyant la bombe, la terre des anneaux se dĂ©gage facilement, et alors ils ont tout le jeu qui leur est nĂ©cessaire. 172. Les instrumens qui servent Ă  la rĂ©ception RĂ©ception des. . 1 projectiles, des projectiles sont i°. Des lunettes, grandes et petites. 2 0 . Des cylindres. 3°. Des compas courbes. 4°. Des vĂ©rificateurs pour l’oeil. 5°. Une aiguille ou vĂ©rificateur du culot. Boulets. Le diamĂštre de chaque boulet est vĂ©rifiĂ© par deux lunettes ; l’une grande dans laquelle le projectile doit passer librement, l’autre petite oĂč il doit s’arrĂȘter. La diffĂ©rence des diamĂštres de la grande et de la petite lunette est de o m ,ooi7 9 points, pour tous les boulets. Pour s’assurer de la parfaite sphĂ©ricitĂ© des boulets , on les faits rouler dans le cylindre de rĂ©ception; ce cylindre est en bronze, il a pour longueur cinq fois le diamĂštre du projectile Ă  la vĂ©rification duquel il sert ; on lui do'nne une inclinaison de o m ,o55 2, pouces, on le place sur une table pour faciliter l’opĂ©ration , on y fait entrer les projectiles par l’extrĂ©mitĂ© la plus Ă©levĂ©e, et ils tombent sur le sol par le cĂŽtĂ© opposĂ©. Si parmi les projectiles pleins que l’on prĂ©sente , on eu trouve un vingtiĂšme dont le diamĂštre soit iS6 trop petit et sans autre dĂ©faut, on permet aux entrepreneurs de faire chauffer ce vingtiĂšme dans un brasier et d’y laisser refroidir les boulets ; par cette opĂ©ration ces projectiles augmentent un peu de diamĂštre ; on ne tolĂšre ce chauffage que deux fois sur chaque boulet. Pour connaĂźtre si les projectiles pleins ont les poids voulus, on en pĂšse une vingtaine, pris au hasard ; s’ils n’ont pas le poids , eu Ă©gard aux to- lĂ©rences, ils sont rejetĂ©s ; la lĂ©gĂšretĂ© des boulets prouve, ou que la fonte est de mauvaise qualitĂ© ou que ces boulets sont chambrĂ©s. Enfin les boulets sont encore rebutĂ©s s’ils portent des cavitĂ©s ou des soufflures de plus de o m ,oo45 2 lig. de profondeur. Obus et bombes. Les projectiles creux que l’on prĂ©sente Ă  la rĂ©ception, doivent avoir leur surface propre, sans aspĂ©ritĂ©s ni soufflures, et l’intĂ©rieur doit ĂȘtre entiĂšrement dĂ©barrassĂ© de la terre du noyau. Le diamĂštre des obus et des bombes se vĂ©rifie comme celui des boulets, avec deux lunettes , dont la diffĂ©rence dans les diamĂštres est de o m ,oo23 C 1 % ‱ Les obus passent au cylindre de rĂ©ception, comme les boulets, mais on ne donne Ă  l’instrument qu’une inclinaison de o",027 1 pouce. Les mentonnets s’opposant Ă  faire subir aux bombes la mĂȘme vĂ©rification, on s’assure de leurs phĂ©- ricitĂ© en prĂ©sentant le compas courbe, principalement prĂšs des mentonnets. 15 7 La vĂ©rification de l’Ɠil s’opĂšre pour chaque projectile au moyen d’un instrument en fer, composĂ© d’une petite tige portant un disque Ă  chaque extrĂ©mitĂ©, l’un doit remplir exactement la partie infĂ©rieure de la lumiĂšre , et l’autre s’arrĂȘter Ă  la partie supĂ©rieure. Cet instrument est nommĂ© vĂ©rificateur de l’oeil. Les obus et les bombes sont rebutĂ©s, s’ils ont plus de o m ,ooo6 3 points en-dessus et en-dessous des dimensions de l’Ɠil. Pour connaĂźtre l’épaisseur des culots on a un instrument appelĂ© aiguille , il est formĂ© d’une tige cylindrique en fer, sur laquelle sont tracĂ©es les divisions d’un pied - de - roi, cette tige traverse, Ă  angles droits, un curseur aussi en fer. On introduit l’aiguille verticalement dans le projectile, de maniĂšre que la partie infĂ©rieure repose sur le culot, puis on abaisse le curseur jusqu’à ce qu’il touche le grand diamĂštre de l’Ɠil, et le point oĂč il s’arrĂȘte sur l’échelle sert Ă  indiquer l’épaisseur du culot. Les obus et les bombes de 8 pouces sont rebutĂ©s , s’ils portent o m ,o023 i lig. en plus au culot. On ne passe rien en moins. Les bombes de ro et de 12 pouces sont Ă©galement rebutĂ©es , si elles ont o m ,oo45 2 lig. d’épaisseur en plus au culot. L’épaisseur des parois des projectiles creux se vĂ©rifie avec un compas courbe rĂ©pĂ©titeur. Les obus et les bombes de 8 pouces sont rebutĂ©s, s’ils ont o'",ooa3 r lig. d’épaisseur en plus ou i58 en moins aux parois. Les bombes de 10 et de 12 pouces le sont Ă©galement, si elles ont o m ,oo45 2 lig. en plus ou en moins aux parois. Pour s’assurer si les projectiles creux n’ont pas de chambres ou de fissures cachĂ©es, on les frappe avec un marteau principalement autour de l’oeil et on reconnaĂźt ces dĂ©fauts par le son. AprĂšs cette percussion, on examine attentivement pour trouver les dĂ©fauts dĂ©celĂ©s. Les obus et les bombes sont rebutĂ©s , s’ils ont des chambres d’un peu moins de o m ,oo 45 2 lig. de profondeur. Les bombes de 1 o et de 12 pouces le sont Ă©galement, si les soufflures ont plus de o m ,oo 45 2 lig. On termine la rĂ©ception des obus et des bombes par la pesĂ©e d’un vingtiĂšme de ces projectiles que l’on vĂ©rifie, en les prenant au hasard et en les pesant par dix Ă  la fois, pour s’assurer que chaque projectile est dans la limite prescrite des poids. Les instrumens Ă©tant exposĂ©s Ă  s’user dans le service, il faut en faire la vĂ©rification avant chaque rĂ©ception. On trouvera dans les ouvrages relatifs Ă  l’artillerie , des dĂ©tails sur la rĂ©ception des fers coulĂ©s 1 . Des fiasques d’affĂ»ts Ă  mortiers. 173. Les flasques en fonte pour affĂ»ts de mor- 1 L’aide mĂ©moire, 6 e . Ă©dit., pag. 47 " et 766. Les mĂ©moires d’artillerie de Scheelfo?. Ă©dit., pag 120 et suiv. Instruction relative aux forges de l’artillerie 23 mars 1776. Dictionnaire de l'artillerie M, le colonel Cotty. i5 9 tiers peuvent s’obtenir par le moulage en terre et par le moulage en sable ; on choisit pour celte fabrication la fonte grise douce et tenace. ModĂšle. Pour faire un flasque en fonte , il faut Du moulage avoir un modĂšle en pierre dure, de mĂȘme forme ett terre- que la piĂšce que l’on veut fabriquer, exceptĂ© qu’on n’y perce pas les trous pour les boulons d’assemblage. Moule. Le modĂšle Ă©tant obtenu, on couvre sa surface d’une couche de cendres lessivĂ©es, dĂ©layĂ©es dans l’eau; on fait sĂ©cher cette couche, on la recouvre, avec une autre de o m ,o6 Ă  o m ,07 d’épaisseur, composĂ©e de terre argileuse, mĂȘlĂ©e de crotin de cheval n°. 170, que l’on fait sĂ©cher graduellement. couches de terre, ainsi appliquĂ©es, forment le moule; on le coupe en deux parties que l’on sĂ©pare pour faire sortir le modĂšle ; puis on rĂ©unit ces deux parties, et on a le moule propre Ă  recevoir le mĂ©tal. CoulĂ©e. Pour remplir le moule, on le place dans une fosse pratiquĂ©e sur le devant du haut fourneau ; on surmonte le morde du flasque d’un moule de masse/otte dont les bords sont au-dessous du trou de coulĂ©e; on fait arriver la fonte par des rigoles, en lui donnant issue avec un ringard ; alors la fonte vient remplir les moules de flasque et de masselotte. Le chef fondeur brasse la matiĂšre dans le moule, pour favoriser le dĂ©gagement des bulles d’air, dont la prĂ©sence formerait des chambres dans le flasque. »&> Les impuretĂ©s d’une densitĂ© moindre que la fonte, restent dans la masselotte ; et la matiĂšre qui est contenue dans celle-ci, sert Ă  comprimer la fonte qui doit former le flasque. On abandonne au repos jusqu’à parfait refroidissement; ensuite on dĂ©chausse le flasque, et on l’enlĂšve avec une grue ; on dĂ©tache la masse- lotte en la frappant Ă  faux; les dĂ©chirures qui en rĂ©sultent, ainsi que la terre qui y est adhĂ©rente, se dĂ©tachent avec des ciseaux d’acier trempĂ©, et avec des poinçons aussi en acier ; on fouille dans les angles rentrans des embrevemens, enfin l’encastrement des tourillons doit ĂȘtre burinĂ© exactement. Les flasques Ă©tant nettoyĂ©s peuvent ĂȘtre envoyĂ©s aux arsenaux r. Du moulage en x 74 - Le moulage en sable pour les flasques, sable. n ’ a encore Ă©tĂ© tentĂ© qu’aux forges de Hayange Moselle, vers 1818. Objets nĂ©cessaires. Les objets nĂ©cessaires pour son exĂ©cution sont i°. Un modĂšle en bois. a°. Un chĂąssis divisĂ© en deux parties. 3 °. Du sable Ă  mouler. 4°. Enfin les instrumens ordinaires du mouleur. Le modĂšle est composĂ© de deux piĂšces, poulies flasques des affĂ»ts de 12 et 10 pouces, et d’une seule piĂšce pour ceux de 8 pouces. 1 Des flasques de fer ooulĂ© pour mortiers. Aide mĂ©moire, 5 e . Ă©dition, pag. 768. { 16 t75. La division du modĂšle est faite de maniĂšre que chaque partie du flasque-modĂšle reprĂ©sente une surface plane d’un cĂŽtĂ©, et de l’autre la figure du flasque; en sorte que les deux parties, reunies par la surface plane , donnent exactement la forme du flasque. Mode d’exĂ©cution. Pour mouler un flasque, on place une moitiĂ© de niodĂšle sur une planche bien unie, on y apporte la moitiĂ© d’un chĂąssis, on dispose en mĂȘme temps le modĂšle du jet qu’on place sur le cĂŽtĂ©, entre l’assiette du flasque et l’encastrement de tourillons; ensuite on remplit avec du sable que l’on comprime fortement, puis on Ă©tablit des Ă©vents. Cette premiĂšre partie Ă©tant moulĂ©e , on la retourne , on superpose la seconde partie du modĂšle qui porte des goujons de repĂšre, puis on apporte l’autre moitiĂ© du chĂąssis, on saupoudre la surface du sable avec du charbon pulvĂ©risĂ©, et on remplit encore de sable que l’on tasse comme le premier. Le moulage fini on sĂ©pare les deux chĂąssis, on enlĂšve les modĂšles et on rapproche les deux parties du moule que l’on remplit de fonte en faisant usage de la poche. Avantages du moulage en sable. En comparant les deux moulages, on voit que le dernier est beaucoup plus simple que l’ancien, qu’il n’exige pas de masselotte qui augmente de beaucoup le prix des flasques moulĂ©s en terre, qu’il donne des piĂšces qui se dĂ©pouillent mieux et qui sont plus 21 162 belles en effet, les flasques coulĂ©s en sable sont plus agrĂ©ables Ă  la vue, ce qui fait qu’au premier aspect on reconnaĂźt le mode de moulage employĂ© Ă  leur fabrication. InconvĂ©niens. Les qualitĂ©s extĂ©rieures des flasques ne sont pas celles auxquelles on doive s’arrĂȘter les flasques moulĂ©s en sable sont moins homogĂšnes que les autres , Ă  cause de leur prompt refroidissement Ă  la surface. L’absence de la mas- selotte diminue la densitĂ© de la fonte, et les impuretĂ©s qui accompagnent la matiĂšre s’introduisent dans le moule , y forment des chambres, et en diminuent la tĂ©nacitĂ©. AmĂ©liorations . Ces inconvĂ©niens feront sans doute exiger plus tard, des modifications au nouveau mode de moulage, dont les principales seront i°. D’ajouter un peu plus d’argile au sable Ă  mouler ; 2°. De chauffer fortement les deux parties du moule avant leur rĂ©union ; 3 °. D’établir une masselotte. RĂ©ception des , i76. Les flasques sont examinĂ©s et reçus dans lasques. l es arsenaux, en leur prĂ©sentant d’abord un gabari pour s’assurer de la forme qu’ils doivent avoir; on recherche ensuite avec attention les crevasses ou les fissures, qu’on a soin de marquer avec de la craie, pour mieux les retrouver aprĂšs l’épreuve. On perce Ă  froid les trous des boulons, et on ;63 juge de la qualitĂ© du mĂ©tal par la fonte divisĂ©e qui provient de cette opĂ©ration. Les trous Ă©tant percĂ©s, on appareille les flasques , on les assemble, et on les conduit au champ d’épreuve. Epreuve. Selon la maniĂšre d’éprouver les flasques , on monte le mortier sur son affĂ»t, placĂ© sur une plate-forme, bien dressĂ©e ; on tire trois coups de suite Ă  6o° et Ă  chambre pleine ; aprĂšs l’épreuve, on vĂ©rifie les flasques, principalement aux endroits qui avaient Ă©tĂ© indiquĂ©s avec de la craie ; si les fissures et autres petits dĂ©fauts ne sont point agrandis , les flasques sont reçus ; on marque leur poids prĂšs des encastremens des tourillons, et ils sont portĂ©s sur l’état de la direction. On examinera souvent le travail des fourneaux, afin de s’assurer que les proportions des minerais, des fondans et du charbon soient toujours dans un rapport convenable pour obtenir des fontes d’une qualitĂ© invariable. On s’opposera, dans le mĂȘme but, Ă  l’introduction de nouveaux minĂ©rais avant d’en avoir fait l’essai. Lorsque la fonte grise sĂ©journe long-temps dans le creuset, elle y prend les caractĂšres delĂ  fonte blanche par le contact de l’air qui dĂ©truit une grande partie de son charbon aussi quand le creuset ne contient plus qu’une petite quantitĂ© de matiĂšre, il faut la faire employer Ă  un autre usage qu’à celui de l’artillerie. On doit Ă©galement faire couler la gueuse, au moins une fois par semaine, et vider entiĂšrement le creuset pour le nettoyer. Enfin, lorsqu’on coule en projectiles creux, il Service da l'officier. faut vĂ©rifier, avec des lunettes, le calibre de tous les noyaux avant leur placement dans les moules. Les noyaux qui refusent de passer dans leurs lunettes , sont renvoyĂ©s aux tourneurs. Ceux qui sont jugĂ©s ti’op petits sont brisĂ©s immĂ©diatement, afin que les ouvriers ne puissent plus les reprĂ©senter. DIXIÈME LEÇON. Du caffĂ»t et de la blocaille.—Description des fourneaux Ă  rĂ©verbĂ©rĂ©. — Travail des fourneaux. — ThĂ©orie de VopĂ©ration. — Avantages de la deuxiĂšme fusion.—Description des fourneaux Ă  manche.—Travail de ces fourneaux. — Description d'un fourneau proposĂ© pour refondre le cajfĂ»t.—Description des fourneaux Ă  vent. — Travail. 17 6 de mettre en jeu un marteau et des machines soufflantes, qui sont ordinairement des caisses en bois. Le foyer doit reposer sur une maçonnerie d’un mĂštre au moins d’épaisseur ; si le sol est marĂ©cageux , les fondations doivent ĂȘtre placĂ©es sur pilotis, ou sur une double grille en bois; la maçonnerie doit ĂȘtre pourvue d’un canal pour laisser Ă©couler l’eau, et favoriser la sortie des vapeurs aqueuses. Nomenclature 185. La sole ou la surface du foyer est en ma— desparĂŒ'esd’une ǰnnerie, quelquefois garnie de plaques de fonte. f° r ge- La partie antĂ©rieure du foyer est ouverte dans sa longueur, afin qu’on puisse en approcher commodĂ©ment ; on la nomme face de travail. Le cĂŽtĂ© des soufflets est appelĂ© face de tuyĂšre; le cĂŽtĂ© opposĂ© contrevent , et le derriĂšre la rustine. Les faces de tuyĂšre, de contrevent et-de rustine sont fermĂ©es par des murs qui servent de soutien Ă  la cheminĂ©e qu’on Ă©lĂšve plus ou moins. Le creuset est une cavitĂ© circulaire ou qua- drangulaire, pratiquĂ©e dans le massif, ses bords sont sur le mĂȘme plan que la sole ; c’est dans le creuset que s’exĂ©cute toute l’opĂ©ration. Si le creuset est circulaire, il est fait en briques ; s’il est quadrangulaire , il se compose de cinq plaques que l’on distingue par les noms qui suivent. f fond. \ tympe , cliio ou lintrol. Plaques de./ rustine. J tuyĂšre, f contrevent. 1 77 . Toutes ces plaques sont pleines ; celle du chio seule est percĂ©e de deux ou de trois trous de 0,02 Ă  o m ,o 3 de diamĂštre, et Ă  des hauteurs diffĂ©rentes ; ils sont destinĂ©s Ă  laisser Ă©couler les scories liquides qui nagent sur le bain. La capacitĂ© du creuset n’est pas la mĂȘme dans toutes les forges, et les dimensions pour la maçonnerie ne varient pas moins. Dans le dĂ©partement de l’IsĂšre, les creusets des affmeries sont quadrangu- laires, et leurs dimensions sont les suivantes Yn. Profondeur du creuset. o ,55 Largeur sur la face de tuyĂšre. ..... 0,70 Idem id. de chio. 0,60 Saillie de la tuyĂšre ... . o,i 5 Dans le dĂ©partement de la Moselle Hayange, les dimensions de toutes les parties d’un feu d’af- finerĂźe sont les suivantes m. Profondeur sur les quatre faces. ..... 3 ,00 Hauteur du massif, prise au-dessus du sol. o, 3 o Corps du Hauteur de la chemine'e. 7,00 m. Profondeur... . 0,20 Largeur sur la face de tuyĂšre. ...... 0,70 Idem id. de ,54 Saillie de la 186. tuyĂšre en dirigeant son vent dans le foyer, a un double but ; le premier d’élever la tempĂ©rature, le second de changer l’état de la fonte. ConsidĂ©rĂ©e sous ce dernier rapport, la tuyĂšre doit avoir une position analogue Ă  ce qu’on se pro- Maçonnerie. Creuset. Position de la tuyĂšre. DĂ©signation des instrumens ThĂ©orie de l’affinage. * 7 8 pose. Si l’on fait arriver la gueuse sur le contrevent , la tuyĂšre se loge dans le milieu du creuset ; mais si l’on prĂ©sente la gueuse parallĂšlement au contrevent et sur la rustine, la tuyĂšre doit se placer plus prĂšs de cette derniĂšre, afin d’opĂ©rer plus promptement la fusion de la fonte. La tuyĂšre doit aussi ĂȘtre plus ou moins inclinĂ©e , et plus ou moins Ă©levĂ©e au-dessus du fond du creuset , selon la nature de la fonte. Si la fonte Ă  affiner est grise, on donnera une forte inclinaison et peu de hauteur au creuset ; si au contraire elle est blanche, ou se rapprochant de cette derniĂšre, la tuyĂšre se placera plus ou moins horizontalement, et on donnera plus de profondeur au creuset. 187. Les instrumens qui servent Ă  l'affineur sont les suivans Deux pelles , l’une pour charger, l’autre pour rassembler le feu. Une Ăšcuelle pour arroser le foyer. Deux ringards , l’un pour lĂącher le laitier, l’autre pour avaler la fonte. Un crochet pour tirer la loupe hors. Une ou deux masses pour fouler la loupe. r les Ă©crevisses. Quatre paires j la cinglette. de tenailles J Ă  coquilles. _ Ă  maquettes. Un hachard. 188. Pour se former une idĂ©e exacte de ce qui l 19 se passe dans l’affinage, il faut se rappeler la composition de la fonte. Nous avons dĂ©jĂ  vu que les fontes ne sont que des mĂ©langes de fer, de charbon, dĂ© laitier, de manganĂšse, etc. La quantitĂ© de ces matiĂšres varie selon la nature du minerai, dĂ©s fondans et du combustible employĂ©. Pour amener le fer Ă  l’état de puretĂ©, il faut lui' enlever les matiĂšres qui lui sont Ă©trangĂšres ; on y parvient en brĂ»lant le charbon de la fonte par l’air des soufflets, et en enchaĂźnant les oxides par des scories lĂ©gĂšres, ou par un sable fusible que l’on ajoute lorsque la fonte contient peu de laitier. Le charbon se dĂ©truit par combustion ; d’oĂč il peut rĂ©sulter deux composĂ©s gazeux si les proportions de l’oxigĂšne au charbon sont pour le premier 74, et 26 pour le second , il y a de l’acide carbonique formĂ© si le charbon est dans des proportions plus fortes, et qu’il soit Ă  l’oxigĂšne comme 52 est Ă  48, on obtient du gaz oxide de carbone. D’aprĂšs Berthollet , il ne doit se former dans cette opĂ©ration que du gaz oxide de carbone. 189. Les machines d’une affinerie sont V or don et les soufflets. L’ordon le plus gĂ©nĂ©ralement connu en France est celui dit Ă  drĂŽme, ainsi appelĂ© Ă  cause d’une forte piĂšce de bois qui porte ce nom. M. Borgnis, qui l’a classĂ© dans les opĂ©rateurs par percussion , lui a donnĂ© le nom Ă 'ordon Ă  soulĂšvement et Ă  Description d’un ordon Ă  drĂŽme. ressort . Des soufflets. { 180 Les principales piĂšces d’un ordon Ă  drĂŽme sont i°. Le stoc et l’enclume. 2 0 . Le marteau, son manche et la hurasse. 3 °. Les jambes et le ressort ou rabat. 4°. Le drĂŽme portĂ© par les attaches et le court- carreau. 5 °. Enfin un arbre tournant portant des cames de soulĂšvement. Du marteau et de l'enclume. Le marteau de l’ordon est en fonte ,, il repose sur une enclume de mĂȘme nature; les formes de ces deux parties sont Ă  peu prĂšs semblables, elles prĂ©sentent dans les surfaces qui se regardent deux parallĂ©logrammes. Toutes les fontes ne conviennent pas pour corder les marteaux et les enclumes il faut rejeter celles qui sont grises dures et mĂȘme les grises douces, parce que ces deux parties Ă©tant exposĂ©es Ă  une haute tempĂ©i’ature, s’affinent, ou se dĂ©forment, du moins dans la surface frappante et frappĂ©e. Il faut donc prĂ©fĂ©rer la fonte blanche, malgrĂ© sa fragilitĂ© ; on doit choisir la variĂ©tĂ© qui casse Ă  grain, parce qu’elle est moins fragile que celle qui prĂ©sente de larges facettes brillantes. Les dĂ©tails pour la construction de ces machines se rencontrent dans beaucoup d’ouvrages 1. 190. Un feu d’affinerie doit ĂȘtre servi par deux soufflets, afin d’obtenir un vent continu ; ces deux 1 EncyclopĂ©die, arts et mĂ©tiers, tom. 2, deuxiĂšme partie y pag. 610, planch. 1, 2, 3 - SidĂ©rctechnie, tom. 3 , pag. 194, planch. 46. M. Borgnis, composition des machines, pag. 4 1 2 3 , planch. a 5 . 181 machines sont ordinairement des caisses en bois de forme pyramidale, qui ne diffĂšrent de celles qui sont employĂ©es aux hauts fourneaux que par des dimensions plus petites. Dans ces derniers temps, on a imaginĂ© des soufflets Ă  pistons qui peuvent ĂȘtre sous deux formes, cylindriques ou quadrangulaires. Les premiers sont composĂ©s d’un cylindre en- fonte allezĂ© intĂ©rieurement, et d’un piston mobile dont les bords garnis de cuir huilĂ© remplissent exactement le contour ; on trouve plus convenable d’avoir des tasseaux circtdaires pour obtenir le mĂȘme frottement ij. Les soufflets en fonte sont dispendieux; c’est pourquoi oĂźi les a remplacĂ©s par ries caisses quadrangulaires en bois, dont la construction plus simple en a propagĂ© l’usage dans beaucoup de forges' de France , oĂč les opĂ©rations ne sont point soumises Ă  l’influence d’une aveugle routine. La fonte et le bois ne sont pas les seules substances employĂ©es Ă  faire les soufflets Ă  piston on en a aussi montĂ© en marbre. Pour la construction, les perfectionnemens et le jeu de ces nouvelles machines soufflantes, on peut consulter les ouvrages indiquĂ©s ci-dessous a. 1 SitlĂ©rotechnie, tora. 2, pag. 7a, planch. 6. 2 Annales des arts et manufactures, tom. x 5 , pag. 225, planch. 7; tom. 3 4, pag 16, plancli. 376;. tom. 46, pag. 7, avec 3 planch. ; tom. 47, pag. n 3 , planch. 579; tom. 5 l,pag. 47,_ planch. 620 et 621; M. Borguis, composition des machines, pag. 392. *8a I er . procĂ©dĂ©. 191. MĂ©thode française. Le creuset de la forge Ă©tant brasquĂ© et garni de charbon, on fait arriver la gueuse horizontalement, sur des roulots, de maniĂšre que son extrĂ©mitĂ© soit toujours un peu au-dessus de la tuyĂšre ; on entoure la fonte avec du charbon et on allume ; si la fonte ne contient pas assez de laitier, on en jette une pelletĂ©e sur les charbons ; si, au contraire , elle en fournit trop par sa fusion , on fait Ă©couler l’excĂ©dant par l’un des trous du chio qui correspond Ă  la hauteur de la couche de cette substance, liquide ; sans cette derniĂšre prĂ©caution, les scories monteraient et obstrueraient la tuyĂšre. Les soufflets sont mis en jeu lentement d’abord, puis on accĂ©lĂšre leur mouvement graduellement en donnant plus ou moins d’eau Ă  la roue. Lorsque l’intensitĂ© du foyer augmente, la fonte se ramollit peu Ă  peu, entre en fusion, et tombe dans le creuset oĂč elle se met en bain avec les laitiers. L’aftineur a soin de tasser le charbon et d’empĂȘcher la fonte de tomber en masse dans le creuset. La fonte, arrivĂ©e Ă  l’état liquide, se dĂ©pouille des matiĂšres dont la pesanteur spĂ©cifique est moindre que la sienne. Ces matiĂšres constituant les scories liquĂ©fiĂ©es, viennent nager sur le bain mĂ©tallique, et empĂȘcher la fonte d’ĂȘtre en contact avec l’air extĂ©rieur. Le charbon de la fonte devant ĂȘtre brĂ»lĂ© par l’air des soufflets, il faut que l’affineur en favorise la combustion, en soulevant le mĂ©tal avec sou ringard , et en le ramenant au vent de la tuyĂšre. ISS C’est cette opĂ©ration qui est connue , en terme de forge, sous le nom dĂ» avaler la fonte. L’affincur soulĂšve continuellement la fonte, jusqu’à ce qu’elle devienne filandreuse, et perde, de la sorte, sa fluiditĂ© c’est alors que l’ouvrier dit que la fonte prend nature. Durant le travail, on brasse fortement dans le bain, pour forcer les molĂ©cules d’oxides de fer Ă©chappĂ©es Ă  la rĂ©duction Ă  entrer en combinaison avec le laitier fluide, qui est une sorte de verre dont la propriĂ©tĂ© est de dissoudre , non- seulement l’oxide de fer, mais celui de manganĂšse. La fonte qui est dans le foyer, en se dĂ©pouillant du charbon, des oxides de manganĂšse et de fer, forme une masse qui augmente de volume avec le temps. Loupe. Lorsque la masse a acquis un poids d’environ 3o Ă  45 k ., on arrĂȘte le vent des soufflets, on fait Ă©couler le laitier, et il devient facile Ă  l’affineur de la sortir; on lui donne alors le nom de loupe ou de renard. AussitĂŽt que la loupe est hors du foyer, on rassemble le feu, on donne le vent, et on continue le travail. La matiĂšre de la loupe se compose de molĂ©cules de fer dĂ©sunies par le laitier qui est interposĂ© , ce qui fait qu’elle a peu de consistance ; il faut donc en chasser le laitier mĂ©caniquement, ce Ă  quoi l’on parvient par la percussion du gros marteau. Avant de l’y soumettre, on en fait sortir, Ă  coups de masses, la. plus forte partie du laitier , afin de lui Travail dans les chaufferies. C >84 donner une consistance qui permette de la transporter aisĂ©ment cette opĂ©ration se nomme fouler la loupe. PiĂšce. AprĂšs ce cinglage, la loupe prend le nom de piĂšce; on la porte au feu pour lui faire perdre, par liquation, le laitier qu’elle retient encore ; et lorsqu’elle est arrivĂ©e au blanc, on l’étire, dans son milieu, en y faisant tomber la tĂšte du marteau, ce qui lui donne en cet endroit la forme de barre. On divise la partie Ă©quarrie, Ă  l’aide d’une sorte de gros couteau, connu dans les forges sous les noms de hachard , coupoir ou couperet i. Pour opĂ©rer la section, on place le hachard Ă  l’endroit convenable, puis on fait jouer la tĂȘte du marteau sur le dos de l’instrument, et le fer se divise en deux morceaux qu’on nomme lopins; la partie Ă©quarrie sert Ă  donner prise aux tenailles pour le travail suivant. iga. mĂ©tal prĂ©parĂ© Ă  l’afiinerie n’est que du fer impur, qu’il faut marteler encore, pour en exprimer les derniĂšres portions des matiĂšres Ă©trangĂšres qui tiennent les molĂ©cules dĂ©sunies; cette opĂ©ration s’exĂ©cute dans un autre atelier qu’on nomme chaufferie , dont la forge et le marteau sont semblables Ă  ceux de l’affinerie. CrenĂ©e. Pour continuer le travail du fer, on ap- 1 SidĂ©rotechnie, pUnch. 49,6g. D. TraitĂ© du fer et de l’acier, planch. i 3 e . 185 . } porte Ă  la chaufferie, les lopins obtenus des piĂšces, mais le plus ordinairement les piĂšces provenant des loupes; on place la piĂšce dans le foyer, et lorsqu’elle est arrivĂ©e au blanc , on la saisit avec de fortes tenailles, pour la porter sur l’enclume; lĂ  elle reçoit dans son milieu l’action du marteau qui lui donne la forme d’une barre terminĂ©e par deux tĂȘtes ou masses; la piĂšce, dans cet Ă©tat, prend le nom de crenĂ©e ou d’encrenĂ©e. On porte la crenĂ©e au feu, pour amener l’une de ses tĂȘtes au blanc, et pour l’étirer en barre comme le milieu ; ce travail fini, la crenĂ©e est appelĂ©e maquette r. Barre. Par une troisiĂšme chaude blanche, on Ă©tire la tĂȘte restante, comme la premiĂšre, et la maquette prend la forme d’une longue barre, en Ă©tat d’ĂȘtre livrĂ©e aux arsenaux et au commerce. On voit donc que, dans le travail Ă  la chaufferie, la percussion du marteau achĂšve de purifier le fer, en expulsant les matiĂšres Ă©trangĂšres dont il Ă©tait encore mĂȘlĂ© ; puis elle rapproche en mĂȘme temps par une forte compression toutes les molĂ©cules du mĂ©tal. rq3. Corroyage. Une partie du fer destinĂ© au service des arsenaux subit dans les forges une prĂ©paration particuliĂšre qu’on nomme corroyage l’opĂ©ration consiste Ă  chauffer au blanc plusieurs lopins, Ă  les rĂ©unir pour les souder et en former 1 EncyclopĂ©die, arts etme'tiers, planch, 5 , fig. 7. TraitĂ© du fer et de l’acier, planch. 7. SidĂ©rotechnie, planch. 49 5 n °- ^33. 24 >86 une piĂšces que l’on travaille sous divers Ă©chantillons. Par cette prĂ©paration on augmente la tĂ©nacitĂ© de certains fers seulement. MĂ©thode 194. Les opĂ©rations que nous venons de dĂ©crire, constituent le travail qui fut long-temps suivi en France, et qui n’est plus pratiquĂ© que dans quelques dĂ©partemens. En Allemagne, au lieu d’opĂ©rer l’affinage dans un foyer et d’étirer les subdivisions de la loupe dans un autre , toute l’opĂ©ration se fait Ă  un seul feu, dans un atelier qui porte le nom de renardiĂšre ; ainsi l’affineur est Ă©galement chauffeur et marteleur. Les manipulations que l’on fait subir Ă  la fonte pour la convertir en fer forgĂ©, Ă©tant les mĂȘmes dans les deux mĂ©thodes, nous renvoyons Ă  ce qui a Ă©tĂ© dit n°. 192 1. Comparaison 195. Lorsqu’on affine le fer cru dans le mĂȘme des deux me- „ . , ,, rr , , , thodes. ieu Ăź 111 ser t a > amnage en barres, les piĂšces ne sont pas refroidies. 11 en rĂ©sulte donc une grande Ă©conomie dans l’emploi du combustible, dans la main-d’Ɠuvre, et il y a moins de fer brĂ»lĂ©. Il est prouvĂ© que, lorsqu’on travaille Ă  la française, on consomme un quinziĂšme de fonte et un sixiĂšme de charbon de plus qu’en travaillant Ă  l’allemande. Le travail Ă  la française est donc moins Ă©conomique que le travail allemand ; aussi ce procĂ©dĂ© a-t-il Ă©tĂ© abandonnĂ© dans nos forges, Ă  l’exception cependant de celles de quelques dĂ©partemens au nombre desquels on doit compter celui de l’Indre. 1 Note de M. Bonnard, ingĂ©nieur des mines. Journal des mines, tom. 17 , pag. 455. i8 7 Nombre d’ouvriers. Quel que soit le procĂ©dĂ© suivi, le travail doit se continuer jour et nuit pour Ă©conomiser le combustible; car si on laissait refroidir le foyer, il faudrait employer une certaine quantitĂ© de charbon en pure perte , pour le ramener Ă  l’état de chaleur oĂč on l’aurait laissĂ©. Le nombre des ouvriers varie selon le mode d’affinage adoptĂ© lorsqu’on travaille Ă  l’allemande, il faut un affineur sachant marteler, et un aide; si on pratique la mĂ©thode française, il faut de plus un marteleur et un gougeat. Ces ouvriers prennent du repos Ă  des intervalles Ă©gaux. Le nombre des ouvriers et la distribution de leur travail ne sont pas les mĂȘmes dans toutes les forges, quoique la mĂ©thode en pratique y soit semblable ; pour en donner une idĂ©e, nous comparerons ce qui s’exĂ©cute dans deux forges de la Moselle. A Mouterhausen, le travail pour 24 heures est distribuĂ© entre six ouvriers ; un affineur et un marteleur, forment une sociĂ©tĂ© qui se rechange Ă  chaque 8 heures. A Hayange, le travail pour le mĂȘme temps se rĂ©partit aussi entre six ouvriers qui se rechangent Ă  chaque 12 heures, trois ouvriers de jour, trois ouvriers de nuit. Ces six ouvriers sont tous afĂŻlneurs et marteleurs ; ils font chacun leur loupe et ses subdivisions, et travaillent pour leur compte particulier. Voyez, pour les dĂ©tails des procĂ©dĂ©s d’affinage Ă  88 l’allemande employĂ©s en France, les ouvrages indiquĂ©s au bas de la page i. .ProcĂ©dĂ©. igb. MĂ©thode catalane. Les opĂ©rations exĂ©cutĂ©es en France, pour se procurer le fer lorgĂ©, ne sont pas les mĂȘmes dans tous les dĂ©partemens ceux de l’ArriĂ©ge, de l’Aude, des PyrennĂ©es et plusieurs autres dont le sol abonde en minĂ©rais riches, ont un procĂ©dĂ© particulier. On le nomme mĂ©thode catalane , parce qu’il nous a Ă©tĂ© apportĂ© de la Catalogne. La mĂ©thode catalane consiste Ă  placer les minĂ©rais de fer dans le foyer d’une affinerie, au lieu d’y apporter la gueuse, et Ă  convertir directement ces minĂ©rais en fer forgĂ©. Les minĂ©rais que l’on traite Ă  la catalane sont ordinairement les fers carbonatĂ©s magnĂ©siensn°. io5. On les dispose Ă  cette opĂ©ration par un grillage, aprĂšs lequel on les rĂ©duit en morceaux de la grosseur d’une noix ; ainsi prĂ©parĂ©s, on les expose aux intempĂ©ries de l’air pendant un an au moins; et l’expĂ©rience a fait voir que la fusibilitĂ© du mi- nĂ©rai est toujours en raison de la durĂ©e de l’exposition Ă  l’air. OpĂ©ration. Le foyer de la forge Ă©tant disposĂ© comme pour l’affinage ordinaire, on apporte les minĂ©rais sur les charbons, on donne un faible degrĂ© de chaleur pour opĂ©rer la rĂ©duction ; puis on 1 EncyclopĂ©die, arts et mĂ©tiers, tom.'2, pag. 667. TraitĂ© du fer et de l’acier, pag. 67, SidĂ©rotechnie, tom. 3 , pag. 36 . fait un fort coup de feu, pour vitrifier les oxides Ă©trangers, et pour en former un verre qui constitue les scories. Les oxides vitrifiĂ©s sont ceux de magnĂ©sium, de silicium, de manganĂšse et de calcium. Cette vitrification favorise la rĂ©union dĂ©s molĂ©cules de fer, dont la pesanteur spĂ©cifique est plus grande que celle des scories liquides alors les molĂ©cules gagnent goutte Ă  goutte le fond du creuset ; et comme elles ont Ă©tĂ© peu de temps en contact avec le cliarbon, elles prennent plus promptement nature que ne le fait la fonte ; aussi en forme-t-on de suite des loupes que l’on soumet Ă  un Ă©tirage semblable Ă  celui que nous avons dĂ©crit n°. rg i. Ces loupes portent le nom de massĂ©s ou de massels. On les divise en deux parties sous le marteau, pour en rendre le travail plus facile, et les morceaux sont appelĂ©s massoques. Choix des minorais. Tous les minĂ©rais ne peuvent pas ĂȘtre traitĂ©s par la mĂ©thode catalane il faut qu’ils puissent satisfaire Ă  deux conditions i °. Etre suffisamment riches. 2°. Etre assez fusibles. Les minĂ©rais pauvres fourniraient trop de matiĂšres vitreuses ; et les molĂ©cules mĂ©talliques, se trouvant enveloppĂ©es, ne pourraient se rĂ©duire ; aussi les minĂ©rais traitĂ©s par cette mĂ©thode, dans les dĂ©partcmens citĂ©s , contiennent jusqu’à 60 pour %. 9 » Parmi les minerais riches, il faut encore choisir ceux qui sont les plus fusibles ; c’est pourquoi on expose Ă  l’air les fers carbonates magnĂ©siens, pour les dĂ©barrasser de la plus forte partie de l’oxide de magnĂ©sium, dont la prĂ©sence diminue la fusibilitĂ© de la gangue. InconvĂ©niens. Les minerais que l’on traite Ă  la catalane, sontprincipalementles fers carbonatĂ©s magnĂ©siens et les fers hydrates hĂ©matites ; les premiers rendent Ă  l’essai 54p. 0 / o , et les seconds 60. Ces deux espĂšces de minerais ne fournissent, par l’affinage dont nous parlons, que 33p. 0 / o > ainsi en portant leur richesse moyenne Ă  57, on voit que la perte s’élĂšve Ă  24 p.°/ 0 , quantitĂ© de mĂ©tal qui entre en combinaison avec les scories. La mĂ©thode catalane ne peut ĂȘtre employĂ©e avec succĂšs que pour le traitement des minerais dont la richesse n’est pas au dessous de 40 p.°/ 0 tels sont les fers deutoxidĂ©s de SuĂšde, les fers tri— toxidĂ©s oligistes, les minerais de Framout Vosges, d’Aumetz {Moselle, et d’un grand nombre de dĂ©- partemens ; mais dans toutes les forges oĂč l’on traite les minĂ©rais dont nous parlons , on trouve plus d’économie Ă  former des fontes et ensuite Ă  les affiner. Cependantles fers tri toxidĂ©s oligistes del’üle d’Elbe, sont traitĂ©s en Corse par une mĂ©thode qui diffĂšre peu de celle catalane, et que 1YI. Tronçon Du— coudray a trĂšs-bien dĂ©crite i. La richesse moyenne des minĂ©rais de l’üle d’Elbe 1 Journal de physique, tom. 2, annĂ©e 177. * 9 » Ă©tant de 65 p.°/ 0 , on n’en retire en Corse que 40 en fer forgĂ©. 197. Affinage styrien. Les fontes blanches sont III e . ProcĂ©dĂ©, plus faciles Ă  affiner que les carburĂ©es, parce qu’elles contiennent moins de charbon. Si les fontes sont chargĂ©es de charbon, il faut enlever l’excĂšs de cette matiĂšre combustible avant d’opĂ©rer l’affinage ordinaire; on y parvient par les deux procĂ©dĂ©s qui suivent. Traitement avant l'affinage. Dans quelques fonderies de la Styrie et de la Carinthie, on coule la fonte en plaques de o m ,5 Ă  o m ,7 d’épaisseur, dans une aire en argile dont la forme est triangulaire. La fonte Ă©tant au bain, pousse son laitier Ă  sa surface; on l'enlĂšve en y projetant de l’eau qui le sĂ©pare en une croĂ»te mince; la fonte se trouve dĂ©pouillĂ©e de son laitier et d’une portion de son charbon qui est brĂ»lĂ© par suite de la dĂ©composition de l’eau. AprĂšs le refroidissement des plaques, on les casse Ă  coups de masse, et on obtient des morceaux irrĂ©guliers qui sont portĂ©s Ă  l’affinerie. Dans d’autres fonderies des mĂȘmes provinces, les hauts fourneaux donnent des fontes plus carburĂ©es, et les moyens indiquĂ©s 11e peuvent suffire on pratique dans le sol et devant le fourneau un grand creuset, on y reçoit le mĂ©tal d’un fondage, puis on jette de l’eau sur la surface de la fonte liquide , ce qui la durcit ; par cette opĂ©ration on obtient une premiĂšre plaquette mince que l’on enlĂšve, on refroidit de nouveau la surface du bain ! 9 2 pour former une nouvelle plaquette, et en continuant ce travail, on parvient Ă  convertir en plaques la plus grande partie de la coulĂ©e. Ces plaquettes sont connues sous le nom de Blettes. La dĂ©composition de l’eau dans le refroidissement n’a pas enlevĂ© assez de charbon ; c’est pourquoi on grille les blettes dans un fourneau sans creuset qui prĂ©sente, dans le sens de la tuyĂšre, une rigole destinĂ©e Ă  recevoir la portion de la fonte qui se liquĂ©fie. Les blettes Ă©tant placĂ©es sur la rigole, on les entoure de charbon qu’on allume ; puis on fait jouer les soufflets pour opĂ©rer la dĂ©carbonisation de la fonte par une sorte de grillage ; l’opĂ©ration dure quatorze Ă  quinze heures. AprĂšs cette calcination, les plaques prĂ©sentent leur surface plus blanche que leur intĂ©rieur, parce que cette surface ayant Ă©tĂ© exposĂ©e Ă  l’action de l’air et du feu, a perdu son charbon. Par l’un ou par l’autre de ces moyens, la fonte est dĂ©pouillĂ©e de la plus forte partie de son charbon ; et, dans cet Ă©tat, sa conversion en fer forgĂ© devient facile. L’affineur forme avec ces plaques un paquet qu’il saisit, Ă  l’aide de tenailles, pour le porter au feu de renardiĂšre. ProcĂ©dĂ©. 198. MĂ©thode bergamasque. La mĂ©thode ber- gamasque repose sur un procĂ©dĂ© particulier d’affinage ; elle est ainsi appelĂ©e parce qu’elle a pris naissance dans les environs de Bergame; elle s’est rĂ©pandue ensuite dans tout le PiĂ©mont, dans plu- 19 3 sieurs parties de l’Italie, et dans quelques forges de France, voisines du PiĂ©mont. Les fontes carburĂ©es sont les seules que l’on traite par cette mĂ©thode qu’il importe de dĂ©crire Le foyer d’affinerie ressemble Ă  celui d’une renardiĂšre; l’usine et le foyer portent le nom de mazerie , et l’opĂ©ration celui de mazĂ©age. AprĂšs avoir brasquĂ©-le creuset on le remplit de charbon, on y apporte 200 kilogrammes de fonte, et on donne le vent ; bientĂŽt la matiĂšre entre en fusion, et se met en bain dans la cavitĂ© du foyer ; alors on arrĂȘte le jeu des machines soufflantes, on dĂ©couvre le bain, et la fonte liquide se projette suides scories Ă©tendues sur l’aire de la forge. La fonte, ainsi mĂȘlĂ©e de scories divisĂ©es, porte le nom de mazelle; on pousse la moitiĂ© de la mazelle dans le foyer avec du charbon, et on y ajoute encore des battitures de 1er, si la fonte est trĂšs-chargĂ©e de charbon. On Ă©lĂšve la tempĂ©rature Ă  l'aide des soufflets; et la mazelle, en s’agglutinant, forme une petite niasse qu’on nomme mazeau. Le mazeau Ă©tant obtenu, on laisse refroidir le creuset, puis on en sort la matiĂšre, et on continue le travail on prĂ©pare de la sorte six mazeaux avec les 200 liilogrammes de fonte liquĂ©fiĂ©e dans la premiĂšre opĂ©ration. Ce sont ccs mazeaux que l’on traite Ă  la mĂȘme forge, comme la fonte qu’on affine dans les renardiĂšres n°. 193J. ThĂ©orie. Les scories Ă©tant Ă©chauffĂ©es et imprĂ©- 25 Affinage sty- tien comparĂ© ai mazĂ©age. 194 gnĂ©es de fonte liquide,, on les refroidit avec de l’eau. On comprend aisĂ©ment que , dans cette opĂ©ration, les matiĂšres vitrifiĂ©es Ă©tant Ă©chauffĂ©es et promptement refroidies, se divisent en petites parcelles , et que l’eau qui touche la fonte doit se dĂ©composer, oxider le mĂ©tal, en brĂ»lant une partie du charbon qu’il contient. Si l’on compare la mĂ©thode bergamasque avec l’affinage styrien, on voit qu’on arrive au mĂȘme but par deux moyens diffĂ©rens. Il est facile de remarquer que le mazĂ©age entraĂźne Ă  une grande perte de combustible, et que le grillage, pratiquĂ© en Styrie et en Carinthie, doit ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© Ă  cause de son Ă©conomie. On pourrait sans doute remplacer le mazĂ©age suivi en France, en convertissant les fontes earbu- rĂ©es en blettes, et se dispenser d’un grillage, surtout si l’on faisait usage des battitures. Ce moyen offrirait de l’économie dans les forges de l’ancien NĂ©vernais, oĂč l’affinage n’est exĂ©cutĂ© qu’a prĂšs deux opĂ©rations prĂ©alabes 1. 1 Description de l’affinage bergamasque pratiquĂ© dans le dĂ©partement de l’IsĂšre. Journal des mines , tom. 17 , pag, 144. C 195 DOUZIÈME LEÇON. De l’affinage Ă  l’anglaise QualitĂ© de la fonte anglaise ou pig-iron. — Affinage dans les pots. — Travail dans les fineries.—Fine-mĂ©tal qu'on y obtient. — Affinage aux puddling-furnaces. — Formation des lumps. — Leur Ă©bauchage par compression et par percussion.—Leur prĂ©paration. —Leur Ă©tirage. —Modification de ce travail.—Forme et usage des cylindres Ă  Bradley. —Des propriĂ©tĂ©s du fer pur. — Ses divers Ă©tats dans le commerce. — CaractĂšres du fer doux , dufer cassant Ă froid , et du fer cassant Ă  chaud. — Synonimie de ces fers. — DĂ©fauts des fers, forgĂ©s. — Doublures. — Pailles. — Cendrures. — Criques et travei'S. — Correction des fers cassons et bris ans. De la tĂŽle Travail dans les tĂŽleries par percussion et par pression. — Usage de la tĂŽle. — Sa rĂ©ception et son emmagasinement. Du fer en baguettes Travail Ă  la fenderie. — Produit de cette usine et dĂ©chet du fer.. DE L’AFFINAGE A l’ANGLAISE. 199. QualitĂ© de la fonte anglaise ou pig-iron. Toutes les fontes provenant de la rĂ©duction des minĂ©rais dans les hauts - fourneaux d’Angleterre [blast-furnaces , sont trĂšs-carburĂ©es, qualitĂ© qu’il faut attribuer, 1 °. A la hauteur des blast-furnaces ; 2,0, A l’emploi du coak. 196 Les fontes sont converties clans la premiĂšre fusion en petites gueuses ou saumons d’un mĂštre de longueur ; la matiĂšre porte le nom de pĂŻg-iron. Des essais nombreux pour l’affinage du pig-iron ont Ă©tĂ© faits sans aucun succĂšs, par les maĂźtres de forges, parce qu’ils mettaient la fonte en contact avec la houille; aussi avaient-ils conclu, vers 1780, qu’il Ă©tait impossible d’affiner directement le pig- iron avec le coak. En France, MM. les ingĂ©nieurs Rosiers et Hoiiry avaient tentĂ© le mĂȘme moyen, et ils ont remarquĂ© que le fer qui provenait de cette opĂ©ration Ă©tait brisant Ă  chaud 1. Lampadius a indiquĂ© le fourneau Ă  reverbĂšre comme Ă©tant propre Ă  l’affinage direct de la fonte par la houille naturelle ; il fit trois expĂ©riences diffĂ©rentes qui montrĂšrent la possibilitĂ© de la conversion, en versant le mĂ©tal liquide dans un fourneau Ă  reverbĂšre dĂ©jĂ  Ă©chauffĂ© a. I. ProcĂ©dĂ©; 200. Emploi des pots. Le mode le plus anciennement connu en Angleterre est l’affinage dans les foyers semblables aux nĂŽtres ; mais les fontes ne peuvent y ĂȘtre converties en fer forgĂ© qu’aprĂšs une opĂ©ration prĂ©liminaire qui est leur dĂ©carburation dans des pots. On casse le pig-iron Ă  affiner, on le met dans des creusets d’argile placĂ©s dans un fourneau Ă  reverbĂšre. La fonte entre en fusion dans ces pots ; le 1 Journal des mines ? i 5 , pag. 36 . 2 Idem, tom. 16, pag. 293 Ext, des opuscules cliimiq. *97 charbon qu’elle contient en excĂšs vient Ă  la surface sous l’état de carbure dont le peu de consistance facilite l’enlĂšvement aprĂšs le refroidissement. Ce procĂ©dĂ© a Ă©tĂ© perfectionnĂ© ; on a ajoutĂ© Ă  la fonte du laitier et de l’oxide de fer le premier favorise la fusion du pig-dron, le deuxiĂšme en se dĂ©composant, dĂ©truit une portion du charbon. Par l’un ou par l’autre de ces moyens, le pig-iron se dĂ©pouille de son excĂšs de charbon, et il devient propre Ă  ĂȘtre traitĂ© par l’affinage ordinaire r. D’aprĂšs M. Bonard, ce procĂ©dĂ© n’a pas Ă©tĂ© sans succĂšs dans la Grande-Bretagne 2 ; cependant le plus grand nombre des usines a abandonnĂ© cet ancien mode d’affinage en faveur du suivant. 20 r. Travail dans les fineries. La premiĂšre opĂ©- II 0 . ProcĂ©dĂ©, ration consiste Ă  faire subir au pig-iron une deuxiĂšme fusion dans des foyers semblables Ă  ceux de nos affineries, mais beaucoup plus grands ; ces foyers prennent le nom de fineries. AprĂšs avoir cassĂ© les saumons, on garnit le foyer de fineries avec du coak allumĂ©; on le recouvre de morceaux de pig-iron du poids de 20 Ă  3o kilog. Les soufflets sont mis en jeu, et lĂ  tempĂ©rature'est bientĂŽt assez Ă©levĂ©e pour dĂ©terminer la fusion du mĂ©tal, la fonte gagne le fond du foyer oĂč elle forme un bain, la matiĂšre en coulant reçoit l’action du vent des soufflets qui brĂ»le une partie du charbon, oxide le mĂ©tal, et enlĂšve de cette maniĂšre le charbon en excĂšs. 1 SidĂ©rolectmie, tom. 3 , pag. 82, plauch. 41, %‱ 65 o. 2 Journal des mines, tom, 17, pag. 266. De l'affinage aux puddling' furnaces. . 198 3 Les laitiers moins lourds forment sur le mĂ©tal un bain qui le prĂ©serve du contact du charbon du foyer. On conserve la fonte dans cet Ă©tat pendant deux heures, afin de la rendre homogĂšne , puis on la moule en petits saumons plus minces que ceux du pig-iron ; 011 refroidit promptement la matiĂšre, qui est encore liquide, en jetant de l’eau froide sur la surface. Fine- mĂ©tal. Le pig-iron ainsi dĂ©pouillĂ© de l’excĂšs de son charbon prend les caractĂšres des fontes blanches ; c’est dans cet Ă©tat que les anglais nomment cette fonte fine - mĂ©tal. 202. L’affinage du fine-mĂ©tal s’exĂ©cute avec la houille non Ă©purĂ©e dans des fourneaux Ă  rĂ©verbĂšre qui portent le nom de puddling - furnaces , et dont les dimensions sont les suivantes. m Atre. S L ° ngUeUr ... Largeur./. ... 1,27 Ouverture d'entrĂ©e pour la flamme. 0,67 Idem de sortie dans la cheminĂ©e. . . . o,65 ^ en carrĂ©. Idem pour charger. .. o,5o Largeur de la grille. o,65 Hauteur de la cheminĂ©e. ..... de i3 Ă  i4 m . Formation des lumps. Pour commencer le travail, on chauffe fortement le fourneau pendant deux heures; au bout de ce temps rintĂ©rieiir est blanc; on y introduit i5o Ă  zoo v . de fine- mĂ©tal qu’on place sur l’autel; o.. laisse la portiĂšre entr’ouverte , et, lorsque la fonte est devenue rouge, on la ferme entiĂšrement. Cinq minutes »99 aprĂšs, le mĂ©tal est en bain dans le creuset ; alors on ouvre de nouveau, et les ouvriers brassent le bain avec des rĂąbles en fer. Dans cette opĂ©ration, le mĂ©tal liquide se couvre de laitier, qui se boursoufle, pour donner passage au gaz oxide de carbone, qui brĂ»le Ă  la surface, en petites flammes bleues, dont l’intensitĂ© et le nombre diminuent Ă  mesure que raffinage avance. La fonte passe donc Ă  l’état pĂąteux ; les ouvriers la poussent vers l’autel, pour en former une masse, appelĂ©e lumps loupe; ainsi exposĂ©e Ă  l’action de la flamme, la plus grande partie du laitier s’en sĂ©pare par liquation. Pendant le sĂ©jour de la loupe sur l’autel, les ouvriers la divisent, avec des ringards , en autant de piĂšces que l’on dĂ©sire. Les loupes, ainsi divisĂ©es, passent successivement entre deux cylindres, pour y subir une compression qui doit rapprocher les molĂ©cules du fer, et exprimer les derniĂšres portions de laitier ; ainsi laction des cylindres remplace celle des gros marteaux. Le travail de la compression se divise en trois opĂ©rations bien distinctes qui sont YĂ©bauchage, la prĂ©paration et VĂ©tirage. 2o3. Par compression. Les loupes, en sortant des puddling-furnaces, passent d’abord entre deux cylindres cannelĂ©s qui, par leur rĂ©union, prĂ©sentent dans leur Ă©lĂ©vation des cercles ou lunettes, dont les diamĂštres diminuent de l’un Ă  l'autre. Ebaucliage 200 On prĂ©sente la loupe Ă  la premiĂšre lunette qui est la plus grande ; en en sortant, on la passe dans la deuxiĂšme, et ainsi de suite ; il est Ă©vident que la compression exercĂ©e par ces cylindres, rapproche les molĂ©cules du fer, et en chasse le laitier qui les tenait dĂ©sunies ces cylindres portent le nom d 'Ă©baucheurs. 204. Par percussion. La mĂ©thode d’ébaucher les loupes, et de les travailler, n’est pas la mĂȘme dans toute l’Angleterre dans quelques forges, l’ébauchage s’opĂšre par des marteaux dont la forme de la tĂȘte varie beauconp. Tous ces marteaux sont ordinairement en fonte, ainsi que leur manche; en avant de la tĂȘte est un mentonnet, au moyen duquel le marteau est levĂ© par les cammes d’un arbre tournant, mis en mouvement par le balancier d’une machine Ă  vapeur. PrĂ©paration. 2o5. Les loupes Ă©bauchĂ©es, soit par compression , soit par percussion, ont Ă  peu prĂšs la mĂȘme forme ; elles ressemblent Ă  un cylindre alongĂ©. On porte ccs loupes dans un fourneau Ă  rĂ©verbĂšre qui prend le nom de bloving-furnace ; faction du calorique dilate les molĂ©cules et les dispose Ă  recevoir une nouvelle pression. Les loupes, convenablement chauffĂ©es, sont placĂ©es entre des cylindres de mĂȘme forme que les prĂ«cĂ©dens, mais dont les lunettes ont des dimensions plus petites ; leur action exprime encore les matiĂšres Ă©trangĂšres, rapproche de plus en plus les molĂ©cules, et amĂšne ainsi le mĂ©tal Ă  l’état de fer forgĂ©. 201 Les cylindres employĂ©s Ă  cette opĂ©ration sont nommĂ©s prĂ©parateurs. ao6\ Les loupes prĂ©parĂ©es par l’opĂ©ration prĂ©cĂ©dente ont la forme de cylindres alongĂ©s ; on les chauffe de nouveau, puis on les fait passer entre des cylindres qui portent aussi des gorges, mais de formes rectangulaires, et dont les dimensions diminuent comme dans les autres. Le fer, en sortant de ces cylindres, est sous la forme de barres propres Ă  ĂȘtre mises dans le commerce. Les cylindres sont appelĂ©s Ă©tireurs. 207. Le travail qui prĂ©cĂšde n’est pas le mĂȘme dans toutes les usines de la Grande-Bretagne. Quelquefois on fait subir aux lumps toutes les opĂ©rations de l’étirage , sans les rĂ©chauffer ; dans ce cas, les lumps doivent ĂȘtre plus chauds, pour supporter la sĂ©rie du travail, et on remarque que le fer qui en provient n’est que d’une qualitĂ© infĂ©rieure. Lorsqu’on veut obtenir du fer bien nerveux, on fait passer les lumps Ă©bauchĂ©s, entre deux cylindres Ă  surface unie qui les aplatissent en forme de barres larges. AprĂšs le refroidissement de ces barres , on les casse en morceaux de o m ,4 de longueur ; on forme avec quatre de ces morceaux un paquet qui prend le nom de blums. Les blums sont traitĂ©s comme les lumps, au bloving-furnace , et subissent directement l’opĂ©ration de l’étirage 1. 1 Annales des arts et manufactures, tom. 4 ° , pag. 6, etc. Journal des mines, tom. 17, pag. 245. Etirage. Modifications dans le travail. 26 202 2o8. Forme et usage des cylindres , Ă  Bradley. M. Wilkinson a fait construire Ă  Bradley Straf- fordshire des cylindres cannelĂ©s, dont le diamĂštre est de i m ,z4, et dont le poids de chacun excĂšde 5 ooo kil. Ces cylindres tournent sur leur axe comme les autres, mais ils n’ont qu’un mouvement alternatif de va et vient. Cette mĂ©thode prĂ©sente l’avantage de n’employer qu’un seul ouvrier , parce que la piĂšce Ă  travailler Ă©tant engagĂ©e, revient d’elle-mĂȘme au lamineur, lorsque le mouvement change de direction ; au lieu qu’avec les cylindres Ă  rotation continue, deux ouvriers sont indispensables r. Comparaison 20g. Un fourneau Ă  reverbĂšre d’une grandeur Taffinage'par'la mo y enne > consume en vingt-quatre heures 25 oo kil. houille et par le de houille, et on peut y affiner, durant ce temps , charbonvĂ©gĂ©tal. . ., , „ 2400 kil. de tonte. La fonte convertie en loupes peut ĂȘtre travaillĂ©e au marteau ou aux cylindres. Dans le premier cas, l’étirage en barres exige encore 25 oo kil. de houille, et on obtient entre 1600 et 1700 kil. de fer forgĂ©. Dans le deuxiĂšme cas , c’est-Ă -dire , si, pour l’étirage en barres, les marteaux sont remplacĂ©s par des cylindres, il 11e faudra que 1000 kil. de houille et on obtiendra 1800 kil. de fer forgĂ©. Ainsi, indĂ©pendamment de la cĂ©lĂ©ritĂ© dans le travail complet, par la mĂ©thode anglaise, 2400 kil. de fonte 1 Annales des arts et manufactures, tom. 43., pag. 160, planch. 460. Journal des mines, tom. 44 ; pag. 76, planch. 462. 203 et 4000 kil. de houille peuvent donner 1800 kil. de fer forgĂ©e Dans l’affinage ordinaire, 2400 kil. de fonte ne peuvent ĂȘtre affinĂ©s qu’avec 23 m ,o34 672 pieds, cubes de charbon vĂ©gĂ©tal ; et le produit en fer forgĂ© n’est que de 1600 kil. M. Dufaud , maĂźtre de forges. 210. La couleur du fer forgĂ© Ă  l’état de puretĂ© , PropriĂ©tĂ©s du ĂŒ 1 f er pur est d’un gris bleuĂątre. Il est le plus lĂ©ger des mĂ©taux aprĂšs l’étain, selon Brisson sa pesanteur spĂ©cifique est de 7,78. Il n’est fusible qu’à la tempĂ©rature de i58°. du pyromĂštre de Wedgwood. Sa forme cristalline est celle d’un octaĂšdre mais il ne prend cette forme qu’à l’état de fonte. L’or, l’argent et le cuivre sont plus ductiles que lui ; cependant on le rĂ©duit en lames minces. Il prend Ă  la filiĂšre une extension trĂšs-grande, et se rĂ©duit en fils trĂšs-dĂ©liĂ©s dont la tĂ©nacitĂ© est plus forte que celle des autres mĂ©taux, et telle qu’il faut un poids de 225 kil. pour faire rompre un fil de o m ,oo2 de diamĂštre. Le fer a une odeur particuliĂšre, on la rencontre sur ce mĂ©tal, lorsqu’il vient d’ĂȘtre limĂ© ou frottĂ© ; elle se rapproche de celle des matiĂšres Ăącres et astringentes. Ses propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques sont aussi trĂšs-remarquables il est attirable et il s’aimante soit par communication, soit lorsque ses barres demeurent long-temps dans une position verticale. 21 r. Rarement dans le commerce on trouve Divers Ă©tats du des fers Ă  l’état de puretĂ© ; et on pourrait dire fer ' qu’il n’en existe pas car les fers de SuĂšde mĂȘme, Fer doux. Fer cassant froid. Fer brisant chaud. M qui sont rĂ©putĂ©s les meilleurs, contiennent encore une certaine quantitĂ© de charbon qui va quelquefois jusqu’à un centiĂšme. Cette substance Ă©trangĂšre n’est pas la seule dans le fer toutes celles qui peuvent se trouver dans les fontes, peuvent Ă©galement se rencontrer dans les fers forgĂ©s. Il rĂ©sulte de ces composĂ©s diffĂ©rentes qualitĂ©s de fers que nous rĂ©duirons Ă  trois classes ; i°. Fer doux. a°. Fer cassant Ă  froid. 3 °. Fer brisant Ă  chaud. 212. CaractĂšres. Se laisse tordre et plier Ă  volontĂ©. — Difficile Ă  casser. — Dans la cassure d’un gros Ă©chantillon, il prĂ©sente une couleur bleuĂątre et beaucoup de grain. — Dans la cassure d’un mince Ă©chantillon bien forgĂ©, il offre des fibres semblables Ă  celles du bois vert. — Ductile Ă  chaud et Ă  froid. Sjnonimie. Fer doux. — Fer fort. — Fer nerveux. — Fer fibreux. Ă  21 3 . CaractĂšres. Se casse Ă  froid lorsqu’on veut le plier brusquement, ou lorsqu’on le frappe. — PrĂ©sente une cassure brillante, Ă  petites facettes, d’un blanc brillant. — Point de fibres. — Se forge Ă  chaud. — Se soude bien. — Dur Ă  la lime. Sjnonimie. Fer cassant Ă  froid.—-Fer aigre .— Fer cassant. Ă  214. CaractĂšres. Se laisse plier et forger Ă  froid. — Fibreux dans sa cassure. — Ses arĂȘtes portent 205 des crevasses. — Se casse Ă  chaud par l’action du marteau jusqu’à la couleur du rouge cerise i, parfaitement ductile au blanc presque fondant. — Tendance Ă  la fusion. — Plus oxidable que les autres. Synonimie. Fer cassant Ă  chaud.—Fer brisant. — Fer de couleur. — Fer noir. —‱ Fer cuivreux. — Fer rouverain ou rouvreux. — Les allemands le connaissent sous le nom de RothbrĂŒchig. 21 5. Les dĂ©fauts des fers peuvent ĂȘtre examinĂ©s DĂ©fauts des fers sous deux rapports diffĂ©rens, selon qu’ils sont attribuĂ©s i°. Ă  une action chimique; 2 °. Ă  une action physique. Action chimique. Les mĂ©tallurgistes diffĂšrent d’opinion sur les vraies causes qui altĂšrent le fer, et qui le rendent cassant Ă  froid ou brisant Ă  chaud ; on a attribuĂ© ces vices Ă  l’influence de beaucoup de substances, au nombre desquelles on cite le phosphore , le soufre, le cuivre, l’étain, le chrome , l’antimoine , le sulfate de barite, etc. ; cependant il semble qu’on admette gĂ©nĂ©ralement que le dĂ©faut de casser Ă  froid appartient Ă  l’action du phosphore ou de son acide, et que celui de briser Ă  chaud dĂ©pend de la prĂ©sence de l’arsenic. Des expĂ©riences synthĂ©tiques, faites Ă  l’école pratique des mines de Moutiers, par M. Hassenfratz, prouvent que les causes qui rendent le fer cassant i ExpĂ©rience de M. le gĂ©nĂ©ral Levasseur. Decade Ă©gyptienne, tom, i, pag. 139 , ou Annales de chimie, t. 4"*, P-i83. 206 Ă  froid ou brisant Ă  chaud, ne peuvent ĂȘtre limitĂ©es Ă  l’action du phosphore et de l’arsenic, et on est en droit de conclure avec l’auteur de la sidĂ©rotechnie, que les observations faites jusqu’à ce jour, sont insuffisantes pour qu’on puisse prononcer sur l’influence des nombreux agens qui communiquent aux fers les dĂ©fauts dont il est question i. Action physique. Les fers peuvent avoir des dĂ©fauts dont les causes n’appartiennent pas Ă  l’affinitĂ© chimiqĂŒe ; si l’affinage a Ă©tĂ© mal exĂ©cutĂ©, les matiĂšres Ă©trangĂšres Ă  la nature du mĂ©tal n’ont point Ă©tĂ© enlevĂ©es entiĂšrement, alors les fers portent des dĂ©fauts qui sont au nombre de cinq i°. La doublure. 2 °. Les pailles. 3°. Les Cendrures. 4°. Les criques. 5°. Les travers. Doublure. La doublure est une soudure mal faite qui peut avoir deux causes i °. s’il y a des scories ou de l’oxide de fer sur les surfaces Ă  souder, ces corps Ă©trangers s’opposent Ă  la rĂ©union ; 2 °. si les morceaux de fer que l’on se propose de rĂ©unir ne sont pas ramollis au mĂȘme degrĂ© de feu, le fer est doublĂ© dans la percussion qu’il reçoit. Pailles. Les pailles sont des Ă©cailles ou des fila— mens qui tiennent Ă  la surface du fer par l’un de leurs cĂŽtĂ©s ; les causes de ce dĂ©faut sont les mĂȘmes i SidĂ©rotechnie, tom. 3, pag. l6l Ă  l65. ; que celles du prĂ©cĂ©dent, Les pailles semblent prouver que le fer est brisant. Cendrures. Les cendrures spnt des points d’un noir grisĂątre qu’on aperçoit Ă  la surface du fer, et qui dĂ©parent l’ouvrage sans nuire Ă  la qualitĂ© du mĂ©tal ; on attribue ce dĂ©faut aux matiĂšres Ă©trangĂšres qui, chassĂ©es dans le travail jusqu’à la surface, sont forcĂ©es d’y demeurer par l’action du marteau. Criques. Les criques sont des crevasses transversales que l’on remarque sur les arĂȘtes des barres ; elles sont formĂ©es par le dĂ©part des matiĂšres Ă©trangĂšres, pendant le cinglage du mĂ©tal, dont la souplesse des molĂ©cules n’est pas assez graxrde pour opĂ©rer leur rapprochement. Travers. Les travers sont des fentes qui sont placĂ©es transversalement dans les barres ; la cause de ces dĂ©fauts est la mĂȘme que celle des criques. 216. Les dĂ©fauts qui appartiennent Ă  une action Correction chimique sont plus difficiles Ă  corriger que les autres. Si la cause est due Ă  la prĂ©sence du soufre, on la dĂ©truit facilement par des grillages et des lavages prĂ©liminaires, comme cela se pratique avec succĂšs dans quelques forges de la Styrie, sur des mi- nĂ©rais qui fournissent du fer cassant et brisant 1 . Si le dĂ©faut appartient au phosphore, on peut obtenir la soustraction de ce principe combustible en lui prĂ©sentant de la chaux carbonatĂ©e Ă  une haute tempĂ©rature. 1 Annales des arts et manufactures, tom. 3g, pag. 85. 208 Rinmann fils paraĂźt ĂȘtre le premier qui ait proposĂ© l’emploi de la chaux, pour convertir en fer doux le fer cassant Ă  froid; voici en quoi consiste son procĂ©dĂ©. On compose , par la fusion avec des scories et de la chaux carbonatĂ©e, une sorte de flux qu’on introduit dans le creuset d’affinage sur la fonte liquide, on avale la matiĂšre et on en forme une loupe que l’on expose Ă  l’action du gros marteau pour en chasser le laitier calcaire i. AussitĂŽt que le procĂ©dĂ© de Rinmann fut connu , les maĂźtres de forges en firent des applications, et leurs essais les ont conduits Ă  indiquer des modifications du travail sur l’emploi de la chaux , dans la vue d’amĂ©liorer la qualitĂ© des fers. Dans les forges de Marches , prĂšs de Namur, on a employĂ© un procĂ©dĂ© qui diffĂšre peu de celui de Rinmann Avant de sortir la loupe du creuset, on y projĂšte de la chaux carbonatĂ©e en poudre castine, on expose la loupe pendant quelques minutes Ă  l’action du vent des soufflets, et onia travaille par les moyens ordinaires a}. M. Dufaud, qui en 1810 avait dĂ©jĂ  introduit Ă  Grossouve NiĂšvre l'affinage Ă  l’anglaise, s’est livrĂ© Ă  des recherches qui avaient pour objet de con- 1 ProcĂ©dĂ© publiĂ© par Gadolin ; annales de chimie de Grell, pag. 181. AnnĂ©e 1794.. 2 Bulletin de la sociĂ©tĂ© philomatique, tom. 1, pag. 94, vendĂ©miaire an IV. Journal des mines, tom. i 3 , pag. 246. 209 vertir en fer mallĂ©able le fer cassant Ă  froid ; il rĂ©sulte des expĂ©riences de ce savant sidĂ©rurgiste i°. Que les fers contenant du phosphore, toujours cassans Ă  froid, se convertissent complĂštement en fers ductiles par le secours de la chaux carbonatĂ©e ; 20 , Que l’emploi du fourneau Ă  reverbĂšre rĂ©ussit mieux que celui d’affinage ordinaire , en ce que le mĂ©tal ne se trouve pas en contact avec le combustible ; 3°. Que le poids de la chaux doit ĂȘtre un trentiĂšme de celui de la fonte Ă  affiner, en ayant soin de mĂ©langer la chaux pulvĂ©risĂ©e avec la fonte liquide, de renouveler l’opĂ©ration deux fois, et Ă  la seconde, de repousser vers l’autel le mĂ©tal qui a pris nature. En comparant les procĂ©dĂ©s de Riumann fils et de M. Dufaud, qui reposent sur le mĂȘme principe, on voit que celui de M. Dufaud remplit mieux l’objet qu’on se propose, et qu’il rĂ©unit Ă  une exĂ©cution simple, une Ă©conomie basĂ©e sur l’emploi de la houille. Le procĂ©dĂ© de M. Dufaud lui a fait dĂ©cerner le prix que la sociĂ©tĂ© d’encouragement avait proposĂ© pour la purification des fers; on trouve dans le bulletin de cette sociĂ©tĂ© la description des deux mĂ©moires envoyĂ©s au concours i. L’amĂ©lioration du fer cassant Ă  froid n’est donc plus un problĂšme Ă  rĂ©soudre, il n’en est pas de Ăź NeuviĂšme annĂ©e, aoĂ»t 1810, pag. 2o3. 2 7 Ce la tĂŽle. 210 mĂȘme du fer brisant plusieurs procĂ©dĂ©s proposĂ©s sembleraient atteindre le but, mais ils laissent encore Ă  dĂ©sirer, sans doute parce que les causes qui rendent le fer brisant sont trop nombreuses cependant si le dĂ©faut appartient Ă  la prĂ©sence de l’arsenic, du zinc ou de l’antimoine, des grillages et des lavages rĂ©pĂ©tĂ©s sur les minĂ©rais peuvent en faire obtenir du fer ductile Ă  chaud i. 217. La tĂŽle n’est autre chose que du fer rĂ©duit en lames minces de diffĂ©rentes dimensions; on opĂšre cette conversion, soit par la percussion, soit par la pression dans des ateliers qu’on nomme tĂŽleries. Par la percussion, on emploie l’action des marteaux sur le fer; par la pression, on fait usage de cylindres. Dans le premier cas, les machines sont appelĂ©es batteries , et, dans le 2 e ., laminoirs. Les produits de ces usines portent les noms de fers battus, de tĂŽle et de fers noirs. Les laminoirs donnent des tĂŽles dont l’épaisseur est plus uniforme que celle que fournissent les batteries ; et l'opĂ©ration par pression, marche avec plus de cĂ©lĂ©ritĂ© malgrĂ© ces avantages, on n’a pas encore renoncĂ© aux batteries parce qu’on prĂ©tend que les tĂŽles battues ont plus de ductilitĂ© et de tĂ©nacitĂ© que celles qui proviennent des laminoirs. Il ne sera question ici que du travail des laminoirs ; puisque les tĂŽles qu’on en obtient, sont les seules employĂ©es dans les arsenaux. Nous ren- 1 Annales des arts et manufactures, tom. 39, pag. 87. 211 voyons aux diffĂ©rens ouvrages de sidĂ©rurgie pour le travail qu’on exĂ©cute dans les batteries i. 218. Les laminoirs Ă  tĂŽle se composent de deux cylindres en fonte grise, bien dressĂ©s et travaillĂ©s sur le tour. Ces cylindres sont rapprochĂ©s, et ils tournent sur leur axe en sens contraire ; leurs dimensions varient entre o”,6 et i m ,a de longueur,. o m ,3 et o ro ,5 de diamĂštre. Pour laminer le fer, plusieurs opĂ©rations successives sont nĂ©cessaires ; les unes pour dilater les molĂ©cules du mĂ©tal et les disposer Ă  l’extension qu’elles doivent supporter par la pression, les autres ont pour objet de rogner les feuilles; enfin une derniĂšre opĂ©ration donne au mĂ©tal la ductilitĂ© qui lui est propre. Le travail repose sur les mĂȘmes principes, quelle que soit la dimension Ă  donner aux tĂŽles. Nous prendrons pour exemple de fabrication celle qu’on exĂ©cute Ă  HayĂ nge pour se procurer le fer noir destinĂ© Ă  l’étamage. Toute l’opĂ©ration du laminage se fait en six chaudes, par trois ouvriers pour commencer le travail, on prĂ©pare Ă  la chaufferie du fer en barre d’échantillon; on le divise en morceaux qui prennent le nom de bĂątards ou bidons bruts. PremiĂšre chaude. On porte les bidons Ă  un petit 1 EncyclopĂ©die mĂ©thodique; arts et mĂ©tiers, tom. a, pag. 570 et ‱jio. SidĂ©rotechaie, tom. 3 , pag 269. Travail. 212 fourneau de rĂ©verbĂ©rĂ©, dans lequel ils restent une heure 45 minutes ou deux heures, pour y prendre une couleur rouge-blanc. AprĂšs ce temps, le chauffeur les retire l’un aprĂšs l’autre, pour les livrer au lamineur qui les passe entre les cylindres ; Vespa- teur reçoit le bidon Ă  la sortie, il le place sur le cylindre supĂ©rieur, d’oĂč il est repris, pour ĂȘtre engagĂ© de nouveau entre les cylindres ; ce travail s’exĂ©cute trois fois de suite. Le bidon brut Ă©tant alongĂ©, on le divise avec une cisaille en douze morceaux qui prennent le nom de bidons dĂ©grossis , on languettes. DeuxiĂšme chaude. Les bidons dĂ©grossis, ainsi obtenus, passent au fourneau, et lorsqu’ils ont la couleur convenable, on les prĂ©sente en travers entre les cylindres ; on rĂ©pĂšte cette opĂ©ration plusieurs fois puis on les divise en morceaux qui portent le nom de bidons espatĂ©s , ou simplement d'espatĂšs. TroisiĂšme chaude. Les espatĂ©s sont chaufĂŻĂȘs comme les bidons dĂ©grossis , pour ĂȘtre livrĂ©s au lamineur, qui les introduit trois Ă  la fois entre les cylindres , il les y fait passer trois fois, et leur longueur se trouve doublĂ©e ; ensuite on les coupe par le milieu. Le fer, ainsi traitĂ©, prend le nom de tĂŽle passĂ©e Ă  trois. Avant de chauffer les espatĂ©s , on les trempe dans une bouillie argileuse, pour s’opposer Ă  une trop forte oxidation, ainsi qu’à la soudure des feuilles. QuatriĂšme chaude. Les feuilles provenant de la troisiĂšme opĂ©ration, sont chauffĂ©es de nouveau et 213 rendues au lamineur en un paquet ; ces six lames sont passĂ©es et repassĂ©es ensemble au laminoir, jusqu’à ce que leur longueur soit doublĂ©e, puis on divise chaque lame en deux parties Ă©gales, ce qui en fournit douze. CinquiĂšme chaude. Les douze feuilles de la derniĂšre opĂ©ration sont chauffĂ©es de nouveau, et rĂ©unies en un seul paquet que l’on passe entre les cylindres ; c’est alors que l’on obtient les feuilles ou tĂŽle passĂ©e Ă  douze. SixiĂšme chaude. La tĂŽle Ă  douze est chauffĂ©e pour passer une derniĂšre fois au laminoir; Ă  ce dernier laminage on fait arriver un filet d’eau sur le cylindre supĂ©rieur par ce moyen, le fer chaud mouillĂ© se dĂ©cape. La pression ayant donnĂ© de la duretĂ© au mĂ©tal, on lui rend de la douceur par un recuit qu’on lui fait subir dans le mĂȘme fourneau. Les feuilles noires obtenues par ces opĂ©rations , sont chargĂ©es de criques sur leurs bords, on les enlĂšve Ă  la cisaille , et les feuilles finies sont envoyĂ©es Ă  l’atelier d’étamage , ou bien elles sont mises dans le commerce. Les rognures sont incorporĂ©es aux loupes dans l’affinage. Produit et consommation. Dans un mois, on peut faire 12000 kil. de tĂŽle Ă  fer-blanc, pour lesquels on donne 4^000 kil. de fer en bidons, et 3oooo kil. de houille. Si on travaille en tĂŽle forte, on peut faire 18000 kil. de tĂŽle par mois, en employant toujours 3oooo kil. de charbon de terre. 219. Les tĂŽles sortent des laminoirs sous diver- Usage RĂ©ception. 3l4 ses Ă©paisseurs, selon les besoins auxquels on les destine ; leur usage est singuliĂšrement multipliĂ© dans les arts. Les tĂŽles servent dans les arsenaux Ă  couvrir les caissons Ă  munitions et les coffrets d’affĂ»ts, Ă  faire les couvercles des cartouches Ă  balles, Ă  garnir les foyers des forges de campagne, etc. Les culots des cartouches Ă  balles, ainsi que les rosettes, sont des fers laminĂ©s et dĂ©coupĂ©s ensuite Ă  l’emporte-piĂšce, servi par un mouton, ou comme Ă  l’arsenal de Metz, avec une presse Ă  balancier. a 2 o. La rĂ©ception de la tĂŽle se fait dans les arsenaux ; elle est reconnue bonne et reçue, lorsqu’elle satisfait aux conditions suivantes i°. Grandeur demandĂ©e; 2 °. Elastique; 3°. Epaisseur convenable et Ă©gale; 4°. Sans doublures ni pailles, ni gerçures ni trous. L’épaisseur des tĂŽles est fixĂ©e par les rĂ©glemens ; pour la vĂ©rifier, on n’emploie pas d’instrumens , on en juge en la tenant [entre les doigts, et en se servant d’une feuille de comparaison. On reconnaĂźt par l’élasticitĂ© si les feuilles n’ont point Ă©tĂ© brĂ»lĂ©es en ployant la tĂŽle sur elle-mĂȘme, elle doit reprendre son premier Ă©tat. Pour s’assurer que la tĂŽle n’a pas de doublures, on l’examine sur les bords nouvellement coupĂ©s; les pailles, les 2X5 gerçures et les trous sont faciles Ă  reconnaĂźtre ; tous ces dĂ©fauts font mettre les feuilles au rebut i. Emmagasinement. Les tĂŽles employĂ©es dans les constructions de l’artillerie ont des dimensions diffĂ©rentes ; on les distingue par numĂ©ros dont le nombre s’élĂšve Ă  32 . Les tĂŽles reçues sont portĂ©es au magasin aux fers oĂč, sur l’un des cĂŽtĂ©s, se trouvent 32 cases de dimensions convenables pour y recevoir les feuilles entiĂšres, et chaque case porte un numĂ©ro qui est celui de la tĂŽle. 22i. Lorsqu’on veut avoir du fer en verges Du fer en ba- propre Ă  ĂȘtre employĂ© Ă  la clouterie , ou Ă  d’autres uettes ' objets qui exigent un trĂšs-petit Ă©chantillon, on n’étire pas le fer au marteau, parce qu’il y aurait trop de dĂ©chet ; mais on a une machine nommĂ©e fonderie , qui partage les barres applaties en plusieurs baguettes en mĂȘme temps. Travail Ă  la fonderie. Pour exĂ©cuter le travail Ă  la fenderie, on coupe d’abord les barres d’une longueur relative Ă  celle qu’on veut obtenir ; puis on fait chauffer ces tronçons de barres dans un fourneau Ă  reverbĂšre; ensuite on les fait passer entre les cylindres d’un laminoir Ă  surface unie, de lĂ  on les introduit encore rouges entre d’autres cylindres armĂ©s de coupans ou grandes rondelles qui s’engagent l’un dans l’autre et qui sĂ©parent le fer en autant de baguettes qu’il y a de fausses rondelles sur ces cylindres, ou d’interstices formĂ©s Ăź Note sur les tĂŽles. — Aide-me'moĂŻre, 5 e . Ă©dition, p. 464. 31 6 par l’assemblage des grandes et des fausses rondelles. Les baguettes ou verges sont redressĂ©es au marteau Ă  main, puis on les assemble en bottes pour les mettre dans le commerce. Produit et dĂ©chet. Une fenderie peut en vingt- quatre heures et en huit chaudes, rĂ©duire en verges 5ooo kil. de fer ; la cĂ©lĂ©ritĂ© du travail fait que, dans les forges, cette usine est rarement en activitĂ© pendant plus d’un mois ou deux dans l’annĂ©e. Le dĂ©chet du fer dans l’opĂ©ration est de 5 p.°/ 0 0- Classification Pour fabriquer en fer forgĂ© les piĂšces nom- ployĂ©s dans les breuses et variĂ©es qui entrent dans- la composi tion arsenaux. J u matĂ©riel de l’artillerie et du gĂ©nie, on a besoin de donner aux fers, dans les grosses forges, les dimensions et les qualitĂ©s qu’ils doivent avoir, afin d’économiser le combustible et d’abrĂ©ger le travail dans les arsenaux. Une classification a donc Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour distinguer les barres de ce mĂ©tal, et des rĂ©gle- mens en ont ordonnĂ© l’usage gĂ©nĂ©ral dans les arsenaux. Tous les fers sont rangĂ©s en quatre classes que l’on distingue chacune par les majuscules A, B , C, D. A. Comprend les fers mĂ©plats forgĂ©s, dont le nombre de numĂ©ros s’élĂšve Ă .,4° i EncyclopĂ©die mĂ©thodique arts et mĂ©tiers, tom. 2, pag. 666 , tom. o des planches. SidĂ©rotechnie, tom. 3 , pag. 243 , planch. 6 t. TraitĂ© du fer et de l’acier Manson, pag. 87. 217 , B. Renferme les fers moins Ă©pais que les prĂ©cĂ©dons et qui sont toujours platinĂ©s. — Nombre de numĂ©ros.. 1 6 C. DĂ©signe les fers carrĂ©s, dont les quatre derniers numĂ©ros peuvent ĂȘtre fendus. — Nombre de numĂ©ros. . f . 16 On comprend encore, dans les fers C, ceux Ă  8 pans, ainsi que le fil de fer. Nombre de numĂ©ros pour les premiers. . 4 Idem , pour les seconds. 3 D. Renferme les fers Ă©bauchĂ©s.—Nombre de numĂ©ros.. . 48 Nota. Les fers de la classe D, font suite Ă  ceux la classe A ; en sorte que le premier numĂ©ro de D est le 4r et son dernier 88 r. 322. Les fers destinĂ©s aux arsenaux subissent des Ă©preuves relatives Ă  l’emploi qu’ils doivent avoir. Les fers qui doivent ĂȘtre forgĂ©s reçoivent l’action du marteau Ă  chaud, on examine si leur Ă©tirage et leur soudure s’exĂ©cutent d’une maniĂšre facile, ensuite on casse le fer Ă  froid pour reconnaĂźtre la qualitĂ© par la couleur et par son grain. Si le fer est bien travaillĂ© et si l’échantillon est d’une faible Ă©paisseur, la cassure doit montrer des fibres nombreuses que les ouvriers nomment le nerf -, mais si l’échantillon est d’une forte Ă©paisseur on y aperçoit rarement ce caractĂšre. J Aide-mĂ©moire, 6 e . Ă©dition, pag. 455 et suivantes. 28 RĂ©ception des fers pour les arsenaux. 2iS Les fers qui doivent ĂȘtre percĂ©s ou taraudĂ©s sont soumis Ă  ces deux opĂ©rations, on examine s’il ne s’est pas dĂ©celĂ© des dĂ©fauts, puis on casse les barres Ă  coups de marteau sur la partie travaillĂ©e; la couleur et le grain servent Ă  juger la bontĂ© du mĂ©tal. La qualitĂ© du fer se remarque donc i°. Par le travail des Ă©chantillons, ou des piĂšces mĂȘmes ; a°. par la couleur et le grain dans la cassure. L’application des caractĂšres distinctifs, dĂ©jĂ  indiquĂ©s n os . ai2 Ă  216, servira Ă  bien dĂ©terminer les qualitĂ©s du mĂ©tal, et Ă  prouver s’il convient aux ouvrages pour lesquels on le propose i. i Aide-mĂ©moire, 5 e . Ă©dition, pag. 759 et 760. Art de fabriquer le fer et l’acier Manson, pag. 148. ArrĂȘtĂ© portant rĂ©glement pour les forges d’artillerie, du 27 nivĂŽse an XI, titre II. Dictionnaire de l’artillerie, article rĂ©ception des fers pour les arsenaux. 21 9 TREIZIÈME LEÇON. Fabrication des essieux en fer Leur nomenclature. — Divers numĂ©ros d'essieux. — Choix du fer pour les fabriquer.—PrĂ©paration des mises intĂ©rieures et extĂ©rieures. — Composition d'une trousse—Instrument nĂ©cessaires pour la fabrication. —Travail des essieux. —Leur recuit. — Leur rĂ©ception. — Tnstrumens nĂ©cessaires pour cette opĂ©ration. — Epreuve du mouton et de Vescarpolette. Fabrication des balles de fer battu Choix du fer et sa prĂ©paration. — Tnstrumens nĂ©cessaires. —Travail des balles .— Produit et consommation. — Projet de fabrication. — RĂ©ception, des balles. Fabrication des clous Par percussion, par compression. — Moyens de remplacer le fer forgĂ© par la fonte.—Emploi de la fonte dans les constructions. FABRICATION DES ESSIEUX EN FER.. 223. Nomenclature. On considĂšre dans les essieux , le corps , les fusĂ©es, les trous d’esses, les Ă©paulemens et les talons. Divers numĂ©ros d’essieux. On distingue quatre numĂ©ros d’essieux en fer; savoir N°. i. Pour les affĂ»ts de 12 . N°. 2 . Idem 6 et obusiers. 220 N°. 3 . Pour les affĂ»ts de 4 et pour les chariots Ă  munitions, les caissons, les forges et les avant- trains. N°. 4‱ Pour les charrettes et les camions. Ce dernier numĂ©ro ne porte pas de talons r. Choix du fer. Les minerais de fer carbonatĂ©s- magnĂ©siens, les fers tritoxidĂ©s et les hydratĂ©s hĂ©matites , fournissent le fer propre Ă  faire des essieux. Dans les forges de Hayange Moselle, oĂč on fabrique aujourd’hui tous les essieux qu’emploie l’artillerie, on met Ă  profit les rognures des feuilles de tĂŽle n°. 218 ; on les incorpore Ă  la loupe, et l’on pense que le mĂ©tal gagne par ce moyen une plus grande tĂ©nacitĂ©. Les barres qui proviennent du travail des loupes sont divisĂ©es en tronçons, auxquels on donne le nom de mises ; on les distingue en intĂ©rieures et en extĂ©rieures. Mises intĂ©rieures. Pour former les mises intĂ©rieures , on prend du fer provenant de la rĂ©duction des minerais indiquĂ©s ; on l’étire au gros marteau , on le coupe, avec le hachard, en deux parties ; on place l’une sur l’autre les deux barres obtenues ; on les chauffe, et on les rĂ©unit par percussion , en ayant soin de ramener la nouvelle barre Ă  sa premiĂšre Ă©paisseur ; on la divise alors 1 Des expĂ©riences ont prouvĂ© que l’essieu de 8 pouvait remplacer celui de 12 ; mais ce changement n'est pas encore ordonne’. 221 en trois parties qui portent le nom de mises intĂ©rieures. Mises extĂ©rieures. Pour former les mises extĂ©rieures, on ne fait pas subir au fer l’opĂ©ration du corroyage ; on divise la barre en deux parties, aussitĂŽt qu’elle a Ă©tĂ© Ă©tirĂ©e, ces deux parties forment deux mises extĂ©rieures. Composition de la frousse. On donne le nom de trousse Ă  la rĂ©union des mises qui doivent former l’essieu ; le nombre des mises et leurs poids varient avec le numĂ©ro de l’essieu que l’on fabrique. NUMÉROS des Essieux. NOMBRE des Mises. POIDS des Mises intĂ©rieures. POIDS des Mises exte'rieures. liv. Wv. X 6 32 64 2 6 28 5i 3 4 , 2 9 4 6 i/a 4 5 3o 45 3/4 Instrumens. Les instrumens nĂ©cessaires Ă  la fabrication des essieux, sont i°. Deux paires de tenailles. 2 °. La plaque creuse. 3°. Idem. . . . unie. 4°. Le calibre Ă  chaud. 5°. Les chasses droites et courbes. 6°. Les lunettes Ă  chaud. 7°. Deux rĂšgles, l’une pour le corps, l’autre pour les fusĂ©es. 8°. Des mandrins et un poinçon, - g°. Une tranche. io°. Deux rĂąpes. Travail. Pour faire le travail d’un essieu, on assemble le nombre de mises exige pour le former ; on les rĂ©unit par un Ă©trier, et on chasse des coins entre les mises, pour assurer la soliditĂ© de la trousse, dont l’extrĂ©mitĂ© est encore saisie par une tenaille. Pour la premiĂšre chaude, on place l’extrĂ©mitĂ© de la trousse au feu; lorsqu’elle est arrivĂ©e au blanc soudant, on l’apporte sous le marteau , et on soude les mises en cet endroit les mises soudĂ©es peuvent se soutenir sans Ă©trier, c’est pourquoi on l’enlĂšve. On exĂ©cute la mĂȘme opĂ©ration, au cĂŽtĂ© opposĂ©, par une deuxiĂšme chaude. Une troisiĂšme chaude est donnĂ©e pour souder les mises dans le. milieu, façonner le corps de l’essieu, et Ă©baucher les talons que l’on finit ensuite en une ou deux chaudes. L’essieu Ă©tant ainsi Ă©bauchĂ©, on marque Ă  froid l’emplacement de la naissance des fusĂ©es; puis en une chaude, on Ă©tire successivement chaque fusĂ©e, sous un marteau semi-conique. On marque Ă  froid l’emplacement des trous d’esses ; puis on les perce en trois chaudes, sur une enclume creusĂ©e en cĂŽne, portant un trou vertical, pour le passage du poinçon et des mandrins employĂ©s Ă  cette opĂ©ration. 223 tes chĂąsses, les tranches, les rĂąpes et les limes sont destinĂ©es Ă  rĂ©parer et Ă  perfectionner l’essieu. Recuit des essieux. Les essieux Ă©tant terminĂ©s sont recuits. On fait cette opĂ©ration en construisant un tas avec du bois blanc et des essieux ; le tas Ă©levĂ© on y met le feu, on n’enlĂšve les essieux qu’aprĂšs le parfait refroidissement dans le recuit, le fer se dilate et gagne de l’homogĂ©nĂ©itĂ©. Ce chauffage n’est pas indispensable, car Ă  Hayange on ne recuit pas les essieux. On peut consulter pour les dĂ©tails de fabrication, ceux qu’a fournis M. HĂ©ron , de Ville- Fosse i. 224. Inslrumens. Les instrumens nĂ©cessaires Ă  la rĂ©ception sont i°. Un gabarit. 2 0 . Deux lunettes. 3 °. Une boĂźte de roue. 4°. Un calibre. 5 °. Une esse-modĂšle. 6°. Une machine Ă  mouton. 7 0 . Idem .... Ă  escarpolette. Les essieux sont vĂ©rifiĂ©s, par rapport Ă  leurs dimensions et Ă  leur qualitĂ© On place 8 Ă  10 essieux sur des trĂ©teaux ; on les examine attentivement , pour voir s’ils n’ont pas quelques dĂ©fauts extĂ©rieurs ; on marque avec de la craie ceux qu’on peut apercevoir, pour les retrouver plus faci- Re'ception essieux 1 Annales des arts et manufactures, tom. 18, pag. 269, ou journal des mines, tom. l 5 , pag. 4 t 5 . Epreuves des essieux. 224 lement aprĂšs les Ă©preuves et examiner s’ils se sont agrandis. La longueur est vĂ©rifiĂ©e par une rĂšgle qĂŒi porte le nom de gabarit; cet instrument indique de plus l’emplacement des Ă©paulemens, la forme des talons et la place des trous d’esses. Les deux diamĂštres des fusĂ©es sont examinĂ©s avec deux lunettes; et, pour plus d’exactitude, on prĂ©sente Ă  cliaquĂš fusĂ©e la boĂźte en cuivre qui appartient au numĂ©ro qu’on reçoit, en ayant soin dĂ© la faire jouer sur chaque fusĂ©e. Le corps de l’essieu est vĂ©rifiĂ© par un calibre, et les trous d’esse le sont par une esse modĂšle. 225 . AprĂšs les vĂ©rifications , on soumet l’essieu Ă  deux Ă©preuves la premiĂšre est celle du mouton ; la deuxiĂšme celle de T escarpolette. Epreuve au mouton. Le mouton est un parallĂ©- lipipĂšde en fer coulĂ© ; il est garni au sommet d’un anneau en fer forgĂ©, et sa base est pourvue d’une plaque de bronze 1. Pour commencer l’épreuve, on porte l’essieu sous le mouton et sur une table en fer coulĂ© de o m , 22 Ă  o m ,278 Ă  10 pouces de largeur, deux demi-cylindres de o m , 14 5 pouces de diamĂštre, placĂ©s parallĂšlement Ă  une distance d’un mĂštre, terminent la longueur de la table. Dans le milieu de cette table, se trouve une saillie qui en fait partie, dont la hauteur est Ă©gale Ă  celle des cylindres, et dont la largeur est de o m , 14 Ă  o m , 16 5 Ă  6 p. 1 A l’arsenal de Metz, le mouton est en bronze, l’anneau seul est en fer; le poids total du mouton est de 007 kil. 627 liv. 1/2. 225 L’essieu Ă©tant placĂ© sur les demi-cylindres, les talons en dessous, la saillie doit correspondre entre les talons et toucher le corps ; mais pour empĂȘcher ce contact, on Ă©lĂšve la hauteur des cylindres en plaçant sous le corps et sur chaque cylindre , une barre de fer forgĂ©e, dont l’épaisseur est de o m ,oo 7 3 lignes, de sorte que la saillie se trouve d’une hauteur moindre que celle des cylindres d’une quantitĂ© de o m ,ooj i. L’appareil ainsi dressĂ©, on Ă©lĂšve le mouton Ă  i m ,63 5 pieds, et on le laisse tomber sur le corps de l’essieu. Ă©preuve Ă  l'escarpolette. Si l’essieu a rĂ©sistĂ© Ă  l’épreuve du mouton, on lui en fait subir une deuxiĂšme, celle de Vescarpolette , qui consiste Ă  l’élever horizontalement Ă  une- hauteur de 2 m , r i 6 pieds 6 pouces , et Ă  le laisser tomber sur deux demi-cylindres placĂ©s parallĂšlement sur le sol, convenablement Ă©cartĂ©s pour qu’il y porte par ses fusĂ©es. Si les essieux rĂ©sistent Ă  cette derniĂšre Ă©preuve , ils sont reçus; ensuite on les pĂšse pour constater la quantitĂ© de fer fournie par l’entrepreneur , enfin ils sont marquĂ©s et portĂ©s au magasin 2 . 1 A l’arsenal de Metz, la table d’épreuve diffĂšre de celle dont on vient de donner la description ; les deux demi-cylindres sont reinplace's par deux Ă©lĂ©vations planes, dont la hauteur est de 0111,007 plus forte que celle de la saillie qui est dans le milieu, alors les cales deviennent inutiles. 2 Aide-mĂ©moire, — RĂ©ception des essieux, 5 e . Ă©dition, pag. 168. 2 9 220 1 FABRICATION DES BALLES DE FER BATTU» 226. On donne le nom de balles de fer battu Ă  de petits projectiles fabriquĂ©s en fer forgĂ©; ces balles ne sont employĂ©es que dans des boĂźtes de fer-blanc , du calibre des piĂšces de campagne , et qui contiennent un nombre de balles dĂ©terminĂ© pour chaque calibre 1. La densitĂ© et la tĂ©nacitĂ© du fer forgĂ© le rendent prĂ©fĂ©rable Ă  la fonte pour ces sortes de projectiles. Choix dufer. On emploie les mauvais fers Ă  la fabrication de ces balles, parce qu’ils ont une tĂ©nacitĂ© suffisante pour rĂ©sister Ă  un choc violent, et que d’ailleurs ces fers sont toujours Ă  trĂšs-bas prix. PrĂ©paration du fer . Les fers doivent ĂȘtre prĂ©parĂ©s en barreaux de longueur ordinaire. S’ils sont Ă©tirĂ©s au marteau Ă  surface plane, on les façonne en prismes Ă  huit pans ; si 011 a des martinets Ă  Ă©tampes, on leur donne la forme cylindrique; mais cette derniĂšre forme peut s’obtenir plus facilement aux cylindres Ă©tireurs. Instrumens nĂ©cessaires i°. Une forge de marĂ©chal avec son enclume. 2°. Deux Ă©tampes ou matrices. 3 °. Une masse. 1 Aide-mĂ©moire, 5°. Ă©dition, pag. 522. — Table relative aux cartouches Ă  balles. / 22 7 4°. Une lunette Ă  chaud. 5 °. Une tranche. 6°. Deux pinces ou pincettes. Travail. Pour fabriquer les balles, il faut deux ouvriers , un chef forgeur et un compagnon. Les barres d’échantillon sont placĂ©es au feu de forge, au nombre de deux ou de trois ; le fer Ă©tant chaud, le forgeur apporte l’extrĂ©mitĂ© chauffĂ©e sur VĂ©tampe infĂ©rieure logĂ©e dans un trou pratiquĂ© sur la table de l’enclume; avec la main opposĂ©e, il tient VĂ©tampe supĂ©rieure garnie d’un manche, qu’il a soin de faire coĂŻncider avec l’infĂ©rieure. Le compagnon frappe avec la masse , dont le poids est d’environ 3 kil, il donne 9 Ă  10 coups pour- une balle n°. 1. du calibre de 8. Il varie le nombre des coups selon le numĂ©ro et le calibre en fabrication. Durant la percussion, le forgeur tient toujours la matrice supĂ©rieure sur le barreau, qu’il a soin de tourner de temps en temps. Dans ce travail on arrondit l’extrĂ©mitĂ© du barreau; le forgeur la mesure avec la lunette; si son diamĂštre est celui demandĂ©, il dĂ©tache la balle avec la tranche , et reporte la barre au feu ; le compagnon replace la balle sur l’étampe infĂ©rieure, en employant la pincette ; le forgeur la couvre de l’étampe supĂ©rieure d’une main, et de l’autre il tient une pincette, pour la retourner, tandis que lĂ© compagnon frappe i 5 Ă  18 coups avec la masse; dans cette derniĂšre opĂ©ration, la balle prend une forme sphĂ©rique, et la bavure, ou la petite queue, 228 formĂ©e par l’action de la tranche disparaĂźt entiĂšrement. Produit et consommation. Un atelier de deux ouvriers peut fournir dans une journĂ©e de douze heures, 600 halles n°. 1 du calibre de 8 ; et, pour produire 1000 kil. pesant de balles, il faudra 1200 kil. de fer d’échantillon et i 5 oo kil. de charbon de terre. Projet 227, La fabrication des balles par les moyens de fabrication. ,. , , , ordinaires prĂ©sente de la lenteur, peu d Ă©conomie, etc. pour la rendre plus simple nous proposons de faire usage d’un laminoir dont les cylindres porteraient les cavitĂ©s des matrices ou Ă©tam- pes; on prĂ©senterait le fer en barres entre ces cylindres d’oĂč elles sortiraient divisĂ©es en balles Ă©bauchĂ©es auxquelles on donnerait une forme plus exacte dans des Ă©tampes et par l’action d'un balancier. Ce mode d’exĂ©cution serait d’autant plus Ă©conomique que les balles de fer battu n’ont pas besoin d’avoir une sphĂ©ricitĂ© parfaite. RĂ©ception des 228. Les balles de tous les numĂ©ros se vĂ©rifient balles, par une lunette double, pour chaque calibre. Une ouverture est du diamĂštre des balles froides, et l’autre a trois points de moins, pour les balles de 12 et de 8, et deux points seulement pour les autres. Les balles doivent passer librement dans la grande lunette, et s’arrĂȘter dans la petite. Enfin on pĂšse les balles pour s’assurer de leur poids 1. 1 RĂ©ception des balles. — Aide-mĂ©moire, 5 e . Ă©dition, pag. 5 Ăź 2 et 523 . — Dictionnaire de l’artillerie. 229 FABRICATION DES CLOUS. 22g. Les clous se fabriquent par deux moyens difĂŻ'Ă©rens i°. par la percussion des marteaux Ă  main ; 2°. par la pression des laminoirs ou autres machines. Par percussion. Pour fabriquer les clous par les marteaux, on emploie du fer en verge d’échantillon convenable. On chauffe l’extrĂ©mitĂ© de la baguette, on lui donne sur l’enclume, la forme d’une pointe, on la coupe de longueur, 011 la fait entrer dans une Ă©tampe La clouiĂšre' pour y former la tĂȘte. Par compression. Pour fabriquer les clous, les anglais font usage de laminoirs dont les cylindres portent des empreintes, en sorte qu’en faisant passer Ă  l’état rouge entre les cylindres, le fer laminĂ© de l’épaisseur du clou, on obtient un grand nombre de clous rĂ©unis deux Ă  deux par de petits diaphragmes que des enfans enlĂšvent Ă  l’aide de cisailles r. On fabrique encore des clous Ă  froid, et par le moyen de machines ; ce procĂ©dĂ© est dĂ» Ă  un amĂ©ricain Jacob Perkins invention pour laquelle il prit une patente en 1795. Tout le travail se divise en six opĂ©rations 1 Annales des arts Idem . .... et manufactures, tom. 3 , pag. 294. .tom. 9, pag. 84. 23o i°. Le fer prĂ©alablement laminĂ©, se dĂ©coupe en laniĂšres avec des cisailles, perpendiculairement au nerf du mĂ©tal; 3°. Les laniĂšres sont divisĂ©es en formes de coins dans le sens des fibres du fer, en prĂ©sentant Ă  l’action des cisailles, l’extrĂ©mitĂ© de la lame sous un certain angle; 3°. Les coins reçoivent un recuit dans un four Ă  reverbĂšre; 4°. On forme la tĂȘte aux coins, pour les petits clous, par un coup de marteau Ă  main, comme lorsqu’on fabrique les pointes de Paris; mais la tĂȘte des clous plus forts s’obtientjpar une Ă©tampe , mise en mouvement par une roue hydraulique ; 5°. Les clous Ă©bauchĂ©s sont placĂ©s, avec de la sciure de bois, dans des tonneaux mobiles sur leur axe ; le frottement dĂ©truit les criques ou bavures , et la sciure absorbe l’oxide ; 6°. Enfin, au sortir du moulin, on ci'ible les clous pour les sĂ©parer de la sciure. L’arme du gĂ©nie, pour ses bĂ timens, peut employer avec avantage les clous obtenus par des moyens mĂ©caniques; mais l’artillerie est obligĂ©e de faire confectionner dans ses arsenaux, ceux dont elle a besoin pour son matĂ©riel, Ă  cause de leur forme particuliĂšre et variĂ©e. Emploi de la 23o. RĂ©aumur est le premier qui ait fait con- placer >0 'le re 'fer na * ltre ’ vers J 7 a [ > qu’il est possible d’employer forgĂ©. la fonte dans la fabrication d’une foule d’objets *3i pour lesquels le fer est prodiguĂ© inutilement i]. Les anglais qui ont eu connaissance du mĂ©moire de RĂ©aumur , en ont tirĂ© tout le parti possible, quelque temps aprĂšs sa publication ; et ce ne fut qu’en 1818, qu’un fondeur de Paris le sieur Bara- delle prĂ©senta Ă  la sociĂ©tĂ© d’encouragement, les ouvrages en fonte adoucie, demandĂ©s aux artistes français ; ouvrages pour lesquels cette sociĂ©tĂ©, rĂ©ellement philantropique, offrait depuis 1802 un prix de i, 5 oo fr. 2. Les objets en fabrication chez Baradelle , Ă©taient des petites roues d’engrenage, des targettes, des fiches, des charniĂšres, des serrures, des casseroles, des couverts de table, des clous , etc. 3 . a 3 r. Dans les pays oĂč les matĂ©riaux de cons- „ Emploi de la . . , fonte dans les truction sont d un prix trĂšs-Ă©leve, ou d’une prompte constructions. altĂ©ration, le bois et les pierres peuvent trĂšs-bien ĂȘtre remplacĂ©s par la fonte ordinaire la charpente en fer de la coupole de la balle aux blĂ©s, le premier pont sur la Seine, Ă  Paris , et le pavĂ© d’essai fait prĂšs du pont de Blakfriar Londres, nous en fournissent des exemples ; mais l’emploi de la fonte doit toujours ĂȘtre basĂ© sur la valeur et sur la durĂ©e relatives des matĂ©riaux dans chaque localitĂ©. 1 SidĂ©rotechnie , tom. 2e., pag. 25 1. 2 Bulletin de la sociĂ©tĂ© d’encouragement, 2'. annĂ©e, p. 140. 3 MĂ©moire de M. Gillet-Laumont, sur la fonte de fer adoucie ; Annales des mines, premiĂšre livraison, pag. i58. 232 CHAPITRE QUATRIÈME. ART DE FABRIQUER L’ACIER. QUATORZIÈME LEÇON. Composition chimique des aciers. — De l’acier naturel Choix desfontes. — Travail. — ThĂ©orie chimique de VopĂ©ration. —Influence nulle du manganĂšse sur les qualitĂ©s des aciers. — Raffinage de Vacier naturel. — Ses propriĂ©tĂ©s. — Son usage. —Principaux lieux oĂč on le fabrique. De 1 'acier de cĂ©mentation Choix des fers de France pour ĂȘtre convertis en acier. — Travail pour obtenir cet acier.—ThĂ©orie de l'opĂ©ration. —PropriĂ©tĂ©s et usages de l’acier de cĂ©mentation. —Principaux lieux oĂč on le fabrique. De l’acier fondu Son histoire. —Lieux de sa fabrication. — ProcĂ©dĂ©s pour l’obtenir.—ThĂ©orie de VopĂ©ration. —PropriĂ©tĂ©s et usage de l'acier fondu. Composition 232. RĂ©aumur est le premier qui ait portĂ© la chl S. cleS lumiĂšre dans les procĂ©dĂ©s de fabrication de l’acier les connaissances chimiques, peu approfondies avant lui, ne permettaient pas d’expliquer les dif- fĂ©rens Ă©tats dans lesquels le fer est susceptible de passer par sa combinaison avec le charbon ; mais 233 lorsque le domaine de la science s’est agrandi et que l’analyse est venue au secours de la thĂ©orie, on s’est convaincu que l’acier est le rĂ©sultat de la combinaison du fer avec du charbon ou avec des mĂ©taux il ne sera question pour le prĂ©sent, que des composĂ©s de fer et de charbon. 233 . L’acier peut se trouver sous diffĂ©rens Ă©tats, Distinction, selon la quantitĂ© de charbon combinĂ© avec le fer ; de lĂ  rĂ©sultent diverses sortes d’aciers, que l’on divise en trois espĂšces, portant des noms dĂ©rivĂ©s des trois maniĂšres de fabriquer ce composĂ©. i re . Acier naturel. — de cĂ©mentation. — fondu. ACIER NATUREL. 234. On donne les noms cTacier naturel , d'acier de forge, d’acier de fusion, d'acier de terre et d'acier d'Allemagne , Ă  celui que l’on se procure directement de la fonte. 235 . Les fontes que la thĂ©orie indique, et que Choix, des fonte la pratique confirme comme Ă©tant les plus faciles Ă  convertir en acier, sont celles qui contiennent peu de charbon, aussi les fontes blanches pures sont-elles recherchĂ©es pour cette fabrication. Lorsque les fontes ne contiennent pas assez de charbon, il faut conduire l’opĂ©ration de maniĂšre Ă  leur en incorporer la quantitĂ© nĂ©cessaire, comme cela se pratique en Carinthie 1. 1 Jars et Duhamel, voyage mĂ©tallurg., tom. 1, pag. 25. Travail. 234 Les fontes employĂ©es dans les aciĂ©ries du Tyrol et de la Styrie sont quelquefois trop earburĂ©es ; on les dĂ©barrasse de leur excĂšs de cliarbon, en ajoutant dans le bain des battitures ou de la vieille ferraille i, ou bien on convertit la fonte en plaques ce dernier procĂ©dĂ© est suivi Ă  Eisen- hartz 2, et Ă  Beze CĂŽte-d’Or. La thĂ©orie indique aussi que l’acier peut s’obtenir par des mĂ©langes de fontes grises et de fontes blanches; ce mode est suivi dans quelques aciĂ©ries il exige beaucoup de soin et d’habitude, ce qui fait qu’il donne rarement des produits semblables. L’acier naturel s’obtient encore directement des minerais ; on choisit ceux de fer carbonatĂ© magnĂ©sien, et les hĂ©matites hydratĂ©es, que l’on traite Ă  la Catalane 3 . 236 . Les opĂ©rations, k l’aide desquelles on obtient cette espĂšce d’acier, diffĂšrent peu de celles qu’on emploie pour se procurer le fer, et les forges d’aciĂ©ries sont entiĂšrement semblables aux feux des aflineries 4. Le travail de l’aciĂ©reur doit reposer sur trois soins diffĂ©rens i°. DĂ©terininer la prompte fusion delĂ  fonte, pour qu’elle soit le moins possible exposĂ©e au vent des soufflets ; 1 Jars et Duhamel, voyage me'tallurg., tom. 1, pag. 68. 2 Annales des arts, et manuf., tom. 19, pag. 124. 3 SidĂ©roteclmie, tom. 4, pag- io°* 4 Fabrication , traitĂ© du fer et de l’acier Manson, p. 172 et suivantes. 235 2°. La tuyĂšre doit ĂȘtre placĂ©e horizontalement, et non porter son vent dans le bain ; 3 °. La fonte Ă  l’état liquide, doit toujours ĂȘtre recouverte d’une couche de laitier, pour la priver du contact de l’air. Le concours de ces trois conditions est nĂ©cessaire i °. pour ne pas brĂ»ler la totalitĂ© du charbon de la fonte; 2°. pour favoriser sa combinaison avec le fer ; ce qui a pour rĂ©sultat de faire passer le mĂ©tal Ă  l’état d’acier. ThĂ©orie. Le travail des aciĂ©ries diffĂšre de celui des affineries, en ce que pour obtenir du fer, on enlĂšve Ă  la fonte tout le charbon qu’elle contient ; tandis que pour se procurer de l’acier, on favorise la combinaison du charbon avec le fer. 237. Les artistes qui emploient l’acier naturel, donnent toujours la prĂ©fĂ©rence Ă  celui qui nous vient de l’Allemagne; et presque tous les objets de taillanderie un peu prĂ©cieux sont confectionnĂ©s avec cet acier Ă©tranger. L’avantage qu’il a sur le nĂŽtre, a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  ce que l’acier naturel se fabrique en Allemagne, avec des fontes qui contiennent du manganĂšse; tandis qu’en France on emploie des fontes dans lesquelles ce mĂ©tal n’existe pas. M. StĂŒnkel, minĂ©ralogiste allemand, avait dĂ©jĂ  donnĂ© un mĂ©moire sur l’influence du manganĂšse dans les fers propres Ă  fabriquer l’acier 1, lorsque M. de Gazeran, chargĂ© par le Influence nulle du manganĂšse. x Traduction de M. d’Aubuisson.— Journal des mines, tom. 16, pag. 173. Raffinage. 236 gouvernement français de l’inspection de ses forges, s’est livrĂ© Ă  des analyses qui Pont conduit Ă  avancer que l’acier naturel que l’on obtient constamment de bonne qualitĂ©, est un mĂ©lange de fer pur avec le manganĂšse combinĂ© au charbon i. Mushet a analysĂ© les minĂ©rais de SuĂšde qui donnent le fer avec lequel on fait l’acier ; il n’y a pas rencontrĂ© de manganĂšse. Le mĂȘme chimiste n’en a pas non plus rencontrĂ© dans les minĂ©rais d’Angleterre. Enfin M. Hassenfratz prouve, par une suite de faits, que la prĂ©sence du manganĂšse n’est pas nĂ©cessaire pour obtenir de bons aciers a; opinion qui doit ĂȘtre admise. 238 . Quel que soit le mode employĂ© pour la fabrication de l’acier, cette substance Ă  l’état brut peut encore retenir du laitier, et le charbon qu’elle contient peut y ĂȘtre rĂ©parti d’une maniĂšre inĂ©gale ; ce qui donne Ă  cet acier une qualitĂ© infĂ©rieure qui en restreindrait l’usage, si on ne lui faisait subir l’opĂ©ration du raffinage. Le raffinage consiste Ă  Ă©tirer l’acier en lames minces ; Ă  mesure qu’elles sortent du martinet, on les jĂšte dans l’eau pour les tremper, on les casse ensuite pour en distinguer la qualitĂ© dans la cassure , on rĂ©unit les morceaux en ayant soin de les 1 Observation de M. de Gazerau, sur les aciers naturels. Annales de chimie, tom. 36 , pag. 6 l. 2 Idem 2 e . collection, tom. 3 , pag. 212. ^37 mĂ©langer, et on en compose de la sorte des trousses et si on comprend le raffinage, cette perte s’élĂšve Ă  18 1. 239. La conversion de la, fonte en acier n’est PropriĂ©tĂ©s et pas plus difficile Ă  exĂ©cuter que l’affinage du fer ; il n’en est pas de mĂȘme de la fabrication des autres aciers ; aussi la simplicitĂ© du travail rend-il l’acier naturel d’un prix modique, et c’est sans doute pour cette raison qu’on en confectionne un grand nombre d’outils, quoique souvent ils soient infĂ©rieurs Ă  ceux qu’on fait avec d’autres aciers. Les aciers naturels diffĂšrent entre eux, cependant ils ont des caractĂšres qui leur sont communs. C’est principalement dans la cassure fraĂźche de l’acier qu’on peut juger de sa qualitĂ©. L’acier brut prĂ©sente le grain de la fonte, quelquefois mĂȘlĂ© de parties fibreuses. Le raffinage et la usage. 1 Raffinage de l'acier en Styrie Annales des arts, etc. ? tom. 19, pag, 356, ou journal des mines, tom. i 3 ,pag. 194. -tourc’ '.\-C Lieu de fabrication. 238 trempe qu’on lui fait subir, font changer la texture et la couleur du grain, en sorte qu 1 aprĂšs ces opĂ©rations, il faut ĂȘtre bien exercĂ© pour reconnaĂźtre l’acier naturel. On remarque quelquefois dans la cassure de l’acier naturel une tache, appelĂ©e la rose, qui prĂ©sente les couleurs de l’iris ; elle s’étend jusque vers les bords de la barre, et diminue d’intensitĂ© en s’approchant du centre. Ce caractĂšre est infidĂšle pour juger de la bontĂ© de l’acier. L’acier naturel est sujet Ă  avoir des pailles, des gerçures et des doublures ; aprĂšs la trempe il est moins dur et moins cassant que les autres, ce qui le rapproche du fer; il a la propriĂ©tĂ© de se forger, et de bien se souder avec le fer ; c’est pourquoi on le choisit pour habiller les outils i. C’est encore l’acier naturel qui est employĂ© dans les manufactures d’armes et dans les arsenaux. 240. On fabrique l’acier naturel en France , dans un grand nombre de dĂ©partemens ; mais les principales aciĂ©ries sont situĂ©es dans ceux de l’IsĂšre, de la NiĂšvre, de la DrĂŽme, de la CĂŽte-d’Or et de la Garonne. Parmi les aciers naturels de France, celui de Rive est aussi estimĂ© que celui d’Allemagne. Il a du corps, il est facile Ă  redresser, mĂȘme aprĂšs la trempe, ce qui le rend particuliĂšrement propre Ă  1 Habiller un outil, signifie revĂȘtir d’acier la partie tpi doit ĂȘtre tranchante. a3 9 la grosse coutellerie ; c’est cet acier que l’on emploie dans cette foule d’ateliers qui couvrent le Forez Loire. On trouvera dans diffĂ©rons ouvrages, des dĂ©tails sur la fabrication de l’acier naturel i. ACIER DE CÉMENTATION. 241. La fabrication de l’acier de cĂ©mentation diffĂšre de celle de l’acier naturel, en ce qu’au lieu de combiner le charbon contenu dans la fonte, on introduit cette matiĂšre combustible dans du fer forgĂ©. Cette combinaison se fait dans de grandes caisses exposĂ©es Ă  une haute tempĂ©rature. 242. Tous les fers forgĂ©s ne sont pas propres Ă  fabriquer l’acier de cĂ©mentation; ceux par exemple qui cassent Ă  froid ou Ă  chaud donnent des aciers intraitables, ils se brisent sous le marteau, se gercent et se cassent Ă  la trempe. Il est donc indispensable de connaĂźtre les fers qui conviennent le mieux Ă  la fabrication de l’acier; et le gouvernement, qui en sentait toute l’importance, ordonna des recherches sur cet intĂ©ressant objet en 1780, M. de Grignon fut chargĂ© de faire dĂšs expĂ©riences, pour connaĂźtre quelles Ă©taient 1 EncyclopĂ©die mĂ©thodique, tom. i er ., pag. 4& 1 2 - SidĂ©rotechnie,tom. 4 , Annales des arts, etc., tom. 19, pag. il3 et 245 ; tom. 5l, pag. i6t. Journal des mines, tom. i 3 , pag. 194 ; tom. l 5 , pag. 271. Choix desfers de France pour la cĂ©mentation. I * 4 ° les provinces de France qui fournissaient les fers les plus propres Ă  ĂȘtre convertis en acier i. On rĂ©unit des fers des dĂ©parterriens de l’Ar- riĂ©ge , des PyrennĂ©es-Orientales, de l’IsĂšre , du Haut et du Bas-Rhin, du Doubs, de la Haute- Marne, de l’Aube, de l’Indre, etc. ; et, pour servir de terme de comparaison, on se procura aussi des fers de SuĂšde, d’Espagne, de Russie et de SibĂ©rie. Tous ces fers furent rĂ©duits au mĂȘme Ă©chantillon et placĂ©s dans une caisse de cĂ©mentation -. les fers de diffĂ©rentes qualitĂ©s Ă©prouvĂšrent des modifications dĂ©pendantes de leur caractĂšre particulier. Les fers des dĂ©partemens du Haut et du Bas- Rhin furent ceux de France qui produisirent les aciers les plus fins pour la pĂąte; mais ces aciers n’étaient pas aussi nets que ceux qui provenaient des fers des dĂ©partemens de la Marne et de l’Aube. En gĂ©nĂ©ral, les fers les plus doux, tels que ceux de SuĂšde et du dĂ©partement de l’Indre, ont donnĂ© des aciers beaucoup plus vifs que les fers durs. Les fers de SibĂ©rie ont fourni un acier trĂšs-dur et mĂȘme dĂ©fectueux ; ceux d’Espagne ont donnĂ© un acier propre Ă  des ouvrages qui exigent un beau poli. M. de Grignon conclut que tous les fers de France ne peuvent pas ĂȘtre convertis en acier de cĂ©mentation ; mais qu’il en est beaucoup qui, Ă©tant fabriquĂ©s avec soin, peuvent en fournir de trĂšs-fin. i Journal de physique, septembre J782. 34 * Les fers qui ont Ă©tĂ© reconnus les plus propres Ă  la cĂ©mentation provenaient des provinces comprenant les dĂ©partemens dont les noms suivent 1. Haut et Bas-Rhin. 2. Haute-Marne. 3 . Haute-SaĂŽne. 4. Aube. 5. IsĂšre. 6. CorrĂšze. 7. l’yrĂ©nnĂ©es-Orientales. 8. ArriĂ©ge. 9. Doubs. 10. Moselle. 11. Indre. 12. CĂŽte-d’Or. Les fers de la CĂŽte-d’Or donnent de mauvais aciers ; il faut en excepter les fers que fournissent les forges voisines de la Haute-SaĂŽne, qui emploient, les minĂ©rais de ce dernier dĂ©partement. RĂ©aumur avait pensĂ© que les caractĂšres qui se rencontrent dans la cassure des fers, pouvaient servir Ă  indiquer Ă  l’avance les qualitĂ©s de l’acier ; il avait Ă©tabli sept nuances qui formaient autant de classes, dans lesquelles tous les fers venaient se ranger 1. Nous faisons observer que ces caractĂšres peuvent varier, selon les opĂ©rations auxquelles ces mĂȘmes fers ont Ă©tĂ© soumis. 343. La cĂ©mentation se fait dans une ou plusieurs caisses, d’une longueur proportionnĂ©e Ă  celle des barres de fer que l’on veut convertir en acier ; les caisses se construisent en briques rĂ©fractaires , dans un fourneau capable de recevoir un grand coup de feu. On ne fait pas usage de caisses en fer laminĂ©, 1 Arts de convertir le fer en acier, 5'. me'raoire, pag. 152. 3 r Travail. Ma parce que le mĂ©tal serait promptement dĂ©truit, soit par son oxidation, soit par sa combinaison ayec le charbon. La construction et les formes des fourneaux sont dĂ©crites dans plusieurs ouvrages i . On place dans le fond des caisses un lit de poussiĂšre de charbon, d’au moins o m oi4 6 lignes d’épaisseur, que l’on bat fortement. On met sur cette couche un premier rang de barres d’égale Ă©paisseur, sĂ©parĂ©es les unes des autres de quelques lignes, pour que la poussiĂšre de charbon puisse pĂ©nĂ©trer entre les barres et en toucher les parties latĂ©rales ; on recouvre ce rang d’une seconde couche de charbon, et on la charge d’un second rang de barres qui croisent les premiĂšres; on continue ainsi, lit par lit, en ayant toujours soin que les barres ne se touchent pas. On met, en dernier lieu , une couche de charbon de o m ,o 54 i 2 pouces d’épaisseur environ , et on ferme la caisse, pour empĂȘcher que le charbon ne se brĂ»le par le contact de l’air ; pour y parvenir, on couvre la caisse avec une couche de sable fin d’au moins o m ,o 54 i 2 pouces d’épaisseur, et on mouille pour mieux tasser Ă  la pelle. Le tout ainsi disposĂ©, on met le fourneau Ă  feu, en employant la houille ou le bois ; on Ă©lĂšve la tempĂ©rature entre 8o° et 90° du pyromĂštre de'Wegd- 1 Voyages me’tal. de Jars, tom. i cr ., pag. i 52, plancli. 8 e . SidĂ©rotechnie, tom. 4, pag. 27, plancli. 69, fig. M et suiv. Avis aux ouvriers en fer sur la fabrication de l’acier, pag. x 3 . _' *43 wood ; alors les caisses rougissent ; on entretient le feu pendant six jours et six nuits; au bout de ce temps, on retire des morceaux d’acier, par une ouverture pratiquĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© des caisses, et qui reste bouchĂ©e durant le travail. Ces morceaux se nomment Ă©prouvettes ou tĂ©moins ; on juge par leur trempe et par leur cassure, si l’opĂ©ration est terminĂ©e. On abandonne le fourneau au repos ; et, aprĂšs son refroidissement, on retire les barres de fer qui alors sont converties en acier. Au sortir du cĂ©ment, le fer se nomme acier poule , ou acier boursoufflĂ©. Sa surface est ordinairement couverte d’ampoules, et l’intĂ©rieur paraĂźt spongieux; effets qui ne sont dus qu’au dĂ©gagement d’un fluide Ă©lastique. Si lefĂšun’apas Ă©tĂ© assez fort, le charbon n’a pas pĂ©nĂ©trĂ© dans le centre des barres, et le fer n’est pas converti entiĂšrement Ă  l’état d’acier ; si au contraire il a Ă©tĂ© trop violent, l’acier devient trĂšs- fragile Ă  la trempe ; les deux extrĂȘmes de tempĂ©rature qui fournissent ces rĂ©sultats sont 75°' et 100° du pyromĂštre.. 244. ThĂ©orie. Nous avons dĂ©jĂ  vu que l’acier n’est que la combinaison du charbon avec le fer ; 011 en acquiert la preuve dans la cĂ©mentation, puisque le fer se trouve dans la caisse, entourĂ© de charbon seulement. Dans la cĂ©mentation, exĂ©cutĂ©e comme on vient de l’expliquer , le fer a augmentĂ© de poids si par exemple on a logĂ© 100 kil. de fer dans les caisses, on en retire ioikil., 5 o Ă  l’état 3 44 d’acier ; ainsi il faut admettre qu’à une haute tempĂ©rature le charbon pĂ©nĂštre dans le mĂ©tal. La pĂ©nĂ©tration du charbon ne pouvant s’opĂ©rer que de la surface au centre, il s’ensuit que les tranches supĂ©rieures doivent contenir plus de charbon que celles du centre, et qu’il faut plus de temps pour cĂ©menter les gros barreaux, que pour cĂ©menter les petits. RĂ©aumur a prouvĂ© que, s’il fallait douze heures pour cĂ©menter une barre de o m ,oi 35 6 lignes d’épaisseur, il fallait 36 heures pour cĂ©menter, jusqu’au centre, une barre de o 1 ",027 12 lignes. PropriĂ©tĂ©s et 246. L’acier poule ne peut ĂȘtre employĂ© sans avoir Ă©tĂ© forgĂ©; il faut rapprocher, Ă  coups de marteau , et .souder Ă  chaud les parties que le fluide Ă©lastique avait sĂ©parĂ©es ; c’est aprĂšs l’action du martinet qu’il prend un gvain lin, et qu’il est rĂ©pandu dans le commerce. L’acier de cĂ©mentation qui a Ă©tĂ© forgĂ© a le grain Ă©gal dans sa cassure ; il est plus dur et plus cassant que l’acier naturel, et il prend un plus beau poli. On l’emploie dans toutes les circonstances qui exigent les qualitĂ©s qu’on vient de dĂ©tailler on peut donc en faire des limes, des rĂąpes, des marteaux ordinaires, des Ă©tampes , des emporte-piĂšces, des burins, des forets, etc. Lieux de fabrication. On fait de l’acier de cĂ©mentation dans un grand nombre de dĂ©partemens , on cite les aciĂ©ries de {Loire; de NĂ©- ronville {Loiret; de Moulerhausen {Moselle; et celle de St-Denis {Aude, comme fournissant de bons produits. MS ACIER FONDE. 246. Histoire. La mĂ©thode de fabriquer l’acier fondu est une dĂ©couverte faite par Huntsmauu, de Scheffield, en 1750. Son procĂ©dĂ©, quoique trĂšs- simple, demeura secret, et les anglais furent les seuls qui fournirent cet acier Ă  l’Europe entiĂšre jusqu’en 1804. Peu de temps aprĂšs cette dĂ©couverte, le gouvernement français proposa des encouragemens Ă  nos manufacturiers, et ses demandes rĂ©itĂ©rĂ©es demeurĂšrent sans succĂšs. En 1788, M. Chalut, officier d’artillerie, publia qu’on pouvait obtenir de l’acier fondu, eu employant du 1 2 verre, exceptĂ© celui dans lequel entre du plomb ou de l’arsenic 1. Vers 1799, le professeur de chimie de l’école de MĂ©ziĂšres Clouet, fit connaĂźtre la possibilitĂ© de fondre l’acier, et mĂȘme de convertir le fer en acier fondu, par une seule opĂ©ration. Ce chimiste distinguĂ© poussa trĂšs-loin les recherches qu’il fit sur ce sujet, et publia toutes ses expĂ©riences 2. Mushet employĂ© dans les fonderies de Clyde prĂšs de Glasgow , obtint une patente, en date 1 Annales de chimie, tom. 19, pag. 38. Journal de physique, tom. 33, pag. 46. 2 Journal des mines, tom. 9, pag. i ro . Rapport Ă  l’Institut, du 16 messidor an VI, Annales de chimie, tom. 28, pag. 19. MĂ©moires de l’Institut, tom. 2, pag. 81. ProcĂ©dĂ© de Huntsmann. a46 du i 3 novembre 1800, pour la fabrication de l'acier fondu, par des procĂ©dĂ©s particuliers. M. Poncelet, dont le nom est si connu, s’est formĂ© sous M. Clouet, et a acquis du savant chimiste des connaissances profondes dans la sidĂ©rurgie. Cet artiste habile Ă©leva Ă  LiĂšge, une fabrique d’acier fondu, dans laquelle il prĂ©pare le mĂ©tal dont il a besoin pour faire toutes ses limes, qui sont une branche trĂšs-Ă©tendue de son commerce. Lieux de fabrication. En 1807, la sociĂ©tĂ© d’encouragement proposa un prix de 4000 francs, pour la fabrication en grand de l’acier fondu ; ce prix fut accordĂ© Ă  M. Poncelet, de LiĂšge. Peu de temps aprĂšs vers 1810 , on vit crĂ©er plusieurs Ă©tablissemens, travaillant en acier fondu, dont les principaux sont ceux d’Alais Gard, et de Carcassone Aude. Une sociĂ©tĂ© de Loire r, fit Ă©lever une aciĂ©rie au Chambon , et en confia la direction Ă  un anglais, le sieur James Jackson. Enfin, en 1818, un Ă©tablissement plus important a Ă©tĂ© créé dans le mĂȘme dĂ©partement 2, et les succĂšs qu’on y a obtenus honorent d’autant plus son directeur M. Baunier, ingĂ©nieur des mines, que ses produits ne laissent rien Ă  dĂ©sirer. 247. Par le procĂ©dĂ© de Huntsmann, on emploie de l’acier naturel ou de cĂ©mentation j on casse les 1 MM. Robin-Peyret et compagnie. 2 A la BĂ©rardiĂšre, propriĂ©taire M. Milleret. 2 47 barrĂ©s d’acier en petits fragmens ; on les introduit dans un creuset d’argile avec une certaine quantitĂ© de verre pilĂ© et de chaux en poudre. Le creuset Ă©tant rempli, on le lute, et on le porte dans un fourneau Ă  vent, dont la tempĂ©rature est Ă©gale Ă  celle qui serait nĂ©cessaire pour souder le fer. L’acier Ă©tant fondu, on l’agite avec une verge de fer pour opĂ©rer le mĂ©lange, puis on le jette en moule pour en obtenir de petits objets de bijouterie; ou bien on verse la matiĂšre dans des lingotiĂšres en fer ; les lingots sont ensuite forgĂ©s et rĂ©pandus dans le commerce sous les noms d'acier fondu ou d’acier Huntsmann i. 248. Pour obtenir de l’acier fondu par le procĂ©dĂ© de Clouet, on opĂšre ainsi qu’il suit Chaux carbonatĂ©e. 2 parties. Argile calcinĂ©e. 2 Fer doux en fragmens. ... 6 On introduit ce mĂ©lange dans un creuset d’argile; on le chauffe dans un fourneau Ă  vent, jusqu’au blanc ; 011 l’entretient dans cet Ă©tat, pendant quelques heures; puis on coule dans une lingotiĂšre en fer. Clouet a encore rĂ©ussi Ă  former de l’acier, en fondant ensemble les matiĂšres suivantes Verre pilĂ©. 1 partie. Charbon pulvĂ©risĂ©. 1 Fer doux en fragmens. . ’. . . 3 o ProcĂ©dĂ© de Glouet. 1 Voyage mĂ©tallurgĂąjue de Jars,tom, i ; pag. 257. 248 Ces rĂ©sultats ne sont pas les seuls le meme savant a aussi traitĂ© des mĂ©langes particuliers de fonte et d’oxide de fer , de fonte et de fer forgĂ©, d’oxide de fer et de fer, d’oxide de fer et d’acier. Il a remarquĂ© que l’oxide et le fer ne s’unissent pas intimement, qu’un cinquiĂšme de fonte suffit pour rendre le fer acier, qu’un sixiĂšme d’oxide ramĂšne l’acier ordinaire Ă  l’état de fer i. Tous ces diffĂ©rens modes de fabrication ne sont point exĂ©cutĂ©s en grand. ProcĂ©dĂ© 24g. Mushet est parvenu Ă  fabriquer de l’acier de Mushet. fondu en grand , en traitant des mĂ©langes variĂ©s de fer et charbon , dont nous citerons les principaux Fer mallĂ©able en fragmens. Coak, ou carbure de fer. Le fer mallĂ©able peut ĂȘtre remplacĂ© par de la ferraille oxidĂ©e ; dans ce cas, l’auteur augmente la quantitĂ© de coak, qu’il prĂ©fĂšre au charbon vĂ©gĂ©tal. On introduit ce mĂ©lange dans des creusets capables de rĂ©sister Ă  une haute tempĂ©rature ; la matiĂšre entre en fusion et on la coule en lingots ou dans des moules. Tritoxide de fer. Coak, ou carbure de fer. 1 RĂ©sultats d’expĂ©riences sur les diffĂ©rens Ă©tats du fer, par Glouet, — Journal des mines, tom. 9, pag. j re . 2 49 Le fei* doux ou la ferraille peut ĂȘtre remplacĂ© par des minerais riches en fer ; on les grille, on les pulvĂ©rise j et on en fait, avec le coak, un mĂ©lange 1 que l’on traite comme la premiĂšre composition. Le mĂȘme chimiste fabrique encore de l’acier fondu, en remplaçant le charbon par du verre, de l’argile, de la chaux carbonatĂ©e, etc. On voit donc que, par les procĂ©dĂ©s de Mushet, en variant les proportions de la matiĂšre charbonneuse , ou en la remplaçant par des flux, on peut obtenir diffĂ©rentes qualitĂ©s cl’acier, aussi variĂ©es que les diffĂ©rentes espĂšces de fer ou de fontes peuvent l’ĂȘtre entre elles t. 25o. Le mode de fabriquer l’acier fondu , soit au ProcĂ©dĂ© suivi Chambon, soit Ă  la BĂ©rardiĂšre Loire, repose sur ^i^B^rdiĂšre! le mĂȘme principe, et il offre peu de diffĂ©rence dans les deux Ă©tablissemens, oĂč on fabrique l’acier de cĂ©mentation pour le fondre ensuite. Tous les fers forgĂ©s ne sont pas propres Ă  produire l’acier fondu. M. Poncelet avait dĂ©jĂ  trouvĂ© que v les fers de Gincla Aude, et ceux de Duren ancien dĂ©partement de la RoĂšr , lui fournissaient les meilleurs aciers. Au Chambon, on fait usage des fers de la Haute- SaĂŽne; Ă  la BĂ©rardiĂšre, on n’emploie que des fers de Beaupertuis IsĂšre, et ceux-ci sont obtenus des fontes du fourneau de S'VHugon, alimentĂ© par le minĂ©ral d’Allevard n°. io5. 1 Annales des arts et manufactures, tom. 7, pag. 249; ou BibliothĂšque britannique, tom. 18, pag. 875 ; ou Annales de chimie, tom. 4 l 1 pag- 178. 3a a5o Les barres de fer Ă©tant cĂ©mentĂ©es, on les casse en petits morceaux carrĂ©s ; on en examine le grain, pour classer ces fragmens selon la qualitĂ© d’acier qu’on -veut fabriquer ; puis on en remplit des creu- , sets rĂ©fractaires qui ont o m , 16 de diamĂštre, suro m ,35 de hauteur, et qui peuvent contenir n Ă  i5 kil. de matiĂšre. On opĂšre la fusion dans des fourneaux Ă  vent dont le foyer est de forme quadrangulaire ; ils sont couverts par une portiĂšre faite d’une ou de deux briques rĂ©fractaires rĂ©unies par un chĂąssis en fer. Plusieurs fourneaux sont Ă  cĂŽtĂ© l’un de l’autre , et les cheminĂ©es hautes de ia m . environ, sont logĂ©es dans l’épaisseur du mur qui sert d’adossement. On place chaque creuset sur la grille d’un fourneau; ils y reposent sur des tourteaux ou supports en argile. On entoure les creusets avec du coak; et en moins de trois heures la matiĂšre est fondue. Alors on coule le mĂ©tal dans des lingo- tiĂšres en fer, oĂč il prend la forme d’un prisme’ octogone. Le lingot obtenu ressemble Ă  une petite piĂšce d’affinerie ; on le forge sous diverses qualitĂ©s et Ă©chantillons, pour ĂȘtre mis dans le commerce i. 2,5 1 . ThĂ©orie. II est facile de se rendre raison de ce qui se passe dans la fabrication de l’acier fondu. Si le composĂ© rĂ©sulte de la fusion de l’acier 1 Au Cbambon on ne fait qu’une sorte d'acier fondu ; mais Ă  la BĂ©rardiĂšre, on fabrique deux qualitĂ©s d’aciers; i°. l’acier fondu doux ; 2°, l’acier fondu vif. de cĂ©mentation, l’aciĂ©ration doit ĂȘtre attribuĂ©e Ă  la combinaison prĂ©alable du charbon, combustible que l’analyse fait retrouver. Lorsqu’on fabrique de l’acier avec des cemens non-charbonneux ou des flux, il faut bien admettre que la conversion du fer en acier soit due Ă  la prĂ©sence d’autres matiĂšres que l’analyse chimique y fait dĂ©couvrir ces substances sont les mĂ©taux qui par leur mĂ©lange Ă  l’état d’oxide , formaient le flux terreux employĂ© ; ainsi dans ce dernier cas, au lieu d’avoir des aciers, regardĂ©s comme sous - carbures, on a de vĂ©ritables alliages. Telle est la thĂ©orie d’aujourd’hui i 823, appuyĂ©e sur des 'expĂ©riences qui sont loin d’ĂȘtre nouvelles, puisque Rinmann avait dĂ©jĂ  obtenu de l’acier sans charbon i. D’aprĂšs ces observations, on est en droit d'avancer , qu’il existe deux causes d’aciĂ©ration bien distinctes. i°. Qu’avec les cĂ©mens charbonneux on obtient de l’acier qu’on doit considĂ©rer comme un proto- carbure de fer. a 0 . Qu’avec des flux non-charbonneux, on forme aussi des aciers qui sont de vĂ©ritables alliages. 252. L’acier comme le fer est susceptible d’entrer en combinaison avec divers mĂ©taux, tels que l’argent, l’or, le platine, le rhodium, l’iridium, l’osmium, le palladium, le chrome, etc. Des expĂ©riences faites en petit et rĂ©pĂ©tĂ©es en Ăź EncyclopĂ©die mĂ©thodique chimie, tom. i, pag. 4 2 8. PropriĂ©tĂ©s usage. 252 grand par MM. Stodart et Faraday, prouvent que l’acier combinĂ© avec o,or, et mĂȘme moins de l’un des mĂ©taux ci-dessus, forme des alliages que leurs propriĂ©tĂ©s rendent supĂ©rieurs aux aciers charbonneux i. et 2 d 3. L’acier fondu est plus homogĂšne que tout autre, qualitĂ© qu’il doit Ă  l’état liquide que lui a donnĂ© la fusion ; il est exempt de cendrures, ce qui fait qu’il prend un beau poli. Il est peu soudable Ă  cause de sa fusibilitĂ© ; en effet on ne peut le-chauffer qu’au rouge cerise ; une chaude plus Ă©levĂ©e le ferait fondre, et c’est Ă  cette premiĂšre couleur qu’on parvient Ă  le souder avec le fer, en donnant Ă  celui-ci une chaude suante ; mais il faut beaucoup de prĂ©cautions, et cette opĂ©ration est regardĂ©e comme exigeant toute l’adresse et le savoir d’un bon forgeur. L’acier fondu doit ĂȘtre employĂ© pour les limes fines et superfines, les filiĂšres, les petits laminoirs d’orfĂšvre, les instrumens fins et tranchans, tels que les lancettes, les canifs, les bistouris, les rasoirs et pour les outils dont le tranchant doit ĂȘtre dĂ©licat. Nous avons Ă©tĂ© tĂ©moin d’expĂ©riences faites Ă  l’arsenal de Metz , sur l’emploi de cet acier dans la composition des instrumens des ouvriers en bois ; en suivant les prĂ©cautions indiquĂ©es, on est par- x Annales de chimie et de physique, tom. 1 5 , pag. 127. Idem. ... .tom. 21, pag. 62. Bxxltelin de la sociĂ©tĂ© d’encouragement, 19 e annĂ©e, pag. 313 . 253 ‱venu aie souder avec le fer; mais on remarquait toujours sur l’outil des crevasses profondes, qui indiquaient d’une maniĂšre sensible les points de jonction de l’acier au fer. De tous les outils essayĂ©s, les planes et les ciseaux, au-dessous de o m ,027 i pouce de largeur, sont les seuls instrumens qui aient rĂ©sistĂ©. Sans doute que les ouvriers rĂ©ussiraient mieux Ă  souder cet acier, s’ils Ă©taient exercĂ©s Ă  ce genre de travail; toutefois l’acier fondu ne pourra servir que pour les petits objets. QUINZIÈME LEÇON. De la trempe et du recuit de Vacier. —' Couleurs auxquelles on doit s'arrĂȘter pour obtenir une duretĂ© constante dans les outils. — ThĂ©orie de la trempe et du recuit de Vacier. — Trempe en paquet. Fabrication des limes Distinction de ces instrumens .— Choix de T acier. — Forme , taille et trempe des limes .— CĂ©mentation des scies, des grosses, limes , etc. dans les arsenaux. — CĂ©mentation des outils dans les parcs. — Moyen chimique pour distinguer le fer de l'acier. — Analyse de l'acier. 204. L’acier qui vient d’ĂȘtre forgĂ© n’est pas De la trempe, plus dur que le fer, et il se travaille de la mĂȘme maniĂšre ; mais avant de l’employer comme instrument , on le durcit par l’opĂ©ration qu’on nomme la trempe. 254 Il suffit, poux’ tremper l’acier, de le faire passer d’une tempĂ©rature Ă©levĂ©e Ă  une plus basse, en le plongeant chaud dans un milieu froid. Le refroidissement subit de l’acier ne change, en axicune maniĂšre, la nature du mĂ©tal ; il donne seulement une autre disposition Ă  ses molĂ©cules , et lui transmet une si grande duretĂ©, qu’aprĂšs l’opĂ©ration, l’acier entame tous les corps durs, Ă  l’exception du diamant et des pierres scintillantes. La duretĂ© qu’acquiert l’acier Ă  la trempe , est toujours relative, i°. Ă  l’élĂ©vation de la tempĂ©rature ; 2°. Ă  la propriĂ©tĂ© conductrice de la substance dans laquelle il a Ă©tĂ© plongĂ© , ou autrement, en raison inverse de la longueur du temps Ă©coulĂ© pendant le refroidissement. Il suit de lĂ  que, pour tremper l’acier, on peut le plonger dans de l’eau, de l’huile, du suif, du mercure et dans un courant d’air froid ; tous ces corps jouissant diffĂ©remment de la propriĂ©tĂ© conductrice, doivent effectivement rendre l’acier plus ou moins dur. Lorsque la science Ă©tait encore au berceau, l’ignorance la plus complĂšte accompagnait les opĂ©rations des artistes, et on voyait employer des mĂ©langes plus ou moins ridicules, que l’on composait avec des acides , des sels, du savon, du sable et particuliĂšrement avec des plantes aromatiques ; si le hasard faisait rĂ©ussir l’opĂ©ration, on l’attribuait Ă  la prĂ©sence de ces substances Ă©trangĂšres c’est de lĂ  qu’est rĂ©sultĂ© une foule de prĂ©para- rations long-temps demeurĂ©es secrĂštes, et dont on a55 rencontre des recettes dans les livres des anciens. Ces compositions n’ont pas la moindre influence sur la bontĂ© de l’acier, comme l’a prouvĂ© RĂ©aumur. L’acier ayant besoin d’une duretĂ© relative Ă  l’usage auquel on le destine, il semblerait qu’on dĂ»t le chauffer plus ou moins, et le plonger dans un corps plus ou moins conducteur ; mais il serait trĂšs-difficile d’avoir, pour des piĂšces un peu grosses , une duretĂ© constante et Ă©galĂ© ; on prĂ©fĂšre donc tremper l’acier pour l’obtenir trĂšs-dur d’abord, et diminuer ensuite cette duretĂ© par le recuit. 255 . L’acier ayant acquis de la duretĂ© par un prompt refroidissement, on peut la lui enlever, et le rappeler Ă  son premier Ă©tat, en rendant Ă  ses molĂ©cules leur disposition primitive ; il suffit, pour produire cet effet, de l’exposer Ă  l’action du calorique ; c’est cette opĂ©ration qu’on nomme le recuit. Ainsi, si on expose un outil d’acier trempĂ© Ă  une tempĂ©rature Ă©gale Ă  celle qui a Ă©tĂ© employĂ©e pour opĂ©rer la trempe, on fait perdre Ă  l’outil toute la duretĂ© qu’il avait reçue dans cette premiĂšre opĂ©ration. Si, au lieu de lui donner une tempĂ©rature Ă©gale Ă  celle qu’on lui avait communiquĂ©e d’abord, on l’expose Ă  un degrĂ© de chaleur moindre, l’outil ne perdra qu’une partie de sa duretĂ©. On pourrait atteindre le degrĂ© de recuit qui convient Ă  chaque outil, en employant des pyromĂštres, pour avoir une duretĂ© constante ; mais les artistes ont des moyens plus simples, et qui demandent cependant beaucoup d’habitude. Du recuit. 256 256 . Couleurs. Si on expose un morceau d’acier trempĂ© et dĂ©capĂ© Ă  l’action graduelle du calorique, on remarquera bientĂŽt que sa surface s’oxidera, et qu’il prendra des couleurs, dont la variation et l’intensitĂ© seront relatives Ă  l’élĂ©vation de tempĂ©rature et Ă  la durĂ©e de l’opĂ©ration. Ce sont ces couleurs qui servent de guide aux artistes pour recuire l’acier, et lui laisser la duretĂ© qu’il doit avoir. Nous les indiquerons dans l’ordre qu’elles se prĂ©sentent 1°. le jaune paille. 2°. le jaune. 3°. l’orange. 4°. le rouge. 5°. le violet. 6°. le bleu. 7°. le vert d’eau. 8°. le gris. Comme chacune de ces couleurs indique des tempĂ©ratures diffĂ©rentes, on peut facilement, en les observant, juger du degrĂ© auquel il convient d’amener les outils pour les recuire. Il faut cependant apporter beaucoup d’attention dans le recuit des piĂšces, parce que ces couleurs se succĂšdent avec une rapiditĂ© telle qu’on pourrait outrepasser le point dĂ©sirĂ©. Lorsque l’artisle a peu d’expĂ©rience, il emploie d’autres moyens, croyant obtenir des degrĂ©s cons- tans de tempĂ©rature ; il couvre son outil Ă  recuire, soit avec de l’huile, de la graisse ou du suif; ou bien il y pose, soit de la sciure de bois ou des substances animales son outil Ă©tant ainsi chargĂ©, il le porte dans le feu, avec prĂ©caution, et il le sort ^7 lorsque ces substances combustibles acquiĂšrent tel ou tel caractĂšre par l’action du calorique. Ce mode, qui semblerait ĂȘtre le plus exact, offrant encore plus d’incertitude que le premier moyen , doit ĂȘtre abandonnĂ©. La piĂšce ou l’outil Ă  recuire , Ă©tant arrivĂ©e Ă  la couleur convenable, on la laisse refroidir Ă  l’air. 257. ThĂ©orie de lĂ  trempe. La duretĂ© que prend l’acier dans la trempç, est difficile Ă  expliquer ; et, de toutes les diffĂ©rentes thĂ©ories donnĂ©es pour rendre raison de ce changement d’état, il n’en est aucune qui soit pleinement satisfaisante. On sait qu’aprĂšs la trempe, l’acier a augmentĂ© de volume, que cette augmentation est d’autant plus forte que la masse est plus considĂ©rable, et que son refroidissement s’est opĂ©rĂ© plus promptement. De ces observations on conclut qu’à l’instant de l’immersion, les molĂ©cules refroidies Ă  l’extĂ©rieur se moulent sur celles du centre, qui sont dilatĂ©es; ce qui leur fait prendre des dimensions plus grandes qu’elles n’auraient eues, si elles avaient Ă©tĂ© abandonnĂ©es Ă  un refroidissement lent. Les molĂ©cules du centre se refroidissent aussi ; et, comme les couches extĂ©rieures sont, dans ce moment, Ă  l’état solide, elles s’opposent, par suite de leur attraction, au rapprochement des molĂ©cules du centre. Il semblerait donc que, dans l’acier trempĂ©, les 33 ThĂ©orie du recuit De la trempe en paquet. 258 molĂ©cules se trouvent dans un Ă©tat forcĂ© ; ce qui fait changer les propriĂ©tĂ©s du mĂ©tal. 258 . Lorsqu’on recuit l’acier, on dĂ©truit la disposition particuliĂšre qu’avaient prise ses molĂ©cules , en sorte qu’on peut le ramener Ă  son premier Ă©tat en le chauffant fortement. Pendant le recuit de l’acier, sa surface change ‱de couleur avec la tempĂ©rature ; cet effet est dĂ» Ă  i’oxidation du mĂ©tal, puisqu’il est exposĂ© Ă  l’action de l’air, favorisĂ©e par celle du calorique ; nous en avons la preuve par les figures que l’on rencontre Ă  la surface des lames de sahre de fantaisie, et qu’on obtient en se servant d’une composition huileuse, avec laquĂšlle on forme des fleurs ou des or- memens, et en exposant la lame au feu, la partie couverte conserve son brillant mĂ©tallique, tandis que celle qui Ă©tait en contact avec l’air s’oxide. L’acier blanchi qui a Ă©tĂ© recuit prĂ©sente donc Ă  sa surface une couche d’oxide sur laquelle la lumiĂšre , en se dĂ©composant, peut produire, en raison de l’épaisseur de l’oxide, huit couleurs diffĂ©rentes n°. 256 . Toutes les fois que l’on opĂšre la trempe, l’acier s’oxide d’abord dans le foyer; puis il se dĂ©cape dans le moment de l’immersion. Les ouvriers appĂšlent dĂ©couvrir l’acier ce dĂ©capage qu’on peut assimiler Ă  cette autre opĂ©ration qu’on nomme parer l’ouvrage , parce que l’effet qui en rĂ©sulte est le mĂȘme dans les deux cas. 25 g. Nous avons vu que, pour opĂ©rĂšr la trempe ordinaire, il suffĂźt de plonger l’acier chaud dans 59 un milieu froid ; mais l’opĂ©ration de la trempe eu paquet en diffĂšre tellement, que cette expression est trĂšs-impropre ; nĂ©anmoins on doit la conserver, puisqu’elle est consacrĂ©e. L’objet de la trempe en paquet est d’introduire du charbon dans des piĂšces en fer, afin d’en aciĂ©rer la surface, pour la durcir ensuite. 11 n’est pas besoin alors de faire pĂ©nĂ©trer le charbon jusqu’au centre de la piĂšce, comme cela se pratique dans la fabrication de l’acier de cĂ©mentation n°. 241 . L’opĂ©ration consiste Ă  mettre les piĂšces qu’on veut tremper, dans une caisse en tĂŽle, avec du charbon en poudre ; la poudre porte le nom de cĂ©ment; et la caisse dans laquelle on opĂšre se nomme paquet.. Les ouvriers n’emploient pas toujours le charbon seul pour servir de cĂ©ment ; ils font des mĂ©langes de suie et de substances animales, quelquefois ils ajoutent du verre pilĂ©, des sels de diffĂ©rente nature, des plantes aromatiques, etc. Les meilleurs cĂ©mens sont ceux dans lesquels il n’entre que du charbon, ou des matiĂšres qui en contiennent beaucoup. Travail. On remplit la caisse de cĂ©mentation, en stratifiant le charbon avec les piĂšces Ă  cĂ©menter, et on procĂšde en tout de la mĂȘme maniĂšre que si on voulait faire de l’acier de cĂ©mentation, Ă  l’exception cependant qu’on ne chauffe pas aussi fortement, afin que le charbon ne pĂ©nĂštre les piĂšces qu’à une petite profondeur; aussi, pour ce travail, peut-on faire usage de caisses en fer la mine. 2ÔO La caisse est fermĂ©e d’un couvercle Ă©galement en tĂŽle ; et toute la surface du paquet doit ĂȘtre recouverte d’argile gĂąchĂ©e, dans laquelle on a introduit du crotin de cheval pour lui donner du liant. Lorsque les piĂšces sont suffisamment cĂ©mentĂ©es, ce que l’on juge, soit par le temps que le paquet reste exposĂ© Ă  l’action du feu, soit par la couleur qu’il prend, soit enfin en tirant un tĂ©moin, on enlĂšve le paquet charld, et on verse ce qu’il contient dans de l’eau froide. Les piĂšces, refroidies promptement, acquiĂšrent de la duretĂ© dans la partie qui est entrĂ©e en combinaison avec le charbon, c’est-Ă -dire, Ă  la surface seulement. 260. Les piĂšces en fer ne sont pas les seules que l’on trempe en paquet on traite encore de la mĂȘme maniĂšre certaines piĂšces faites tout en acier, principalement lorsqu’elles ont passĂ© au feu, lorsqu’on veut leur faire acquĂ©rir une duretĂ© plus grande, et enfin lorsqu’on veut les garantir des accidens auxquels elles sont exposĂ©es par l’action du calorique et de l’oxigĂšne de l’air. AprĂšs cette cĂ©mentation les piĂšces en acier se gercent et se fendent beaucoup moins Ă  la trempe 1. 1 SidĂ©rotechnic, tom. 4 > P a g- 8 el 149. a6i FABRICATION DES LIMES ET DES RAPES l. 261. Distinction. Dans le commerce, comme dans les ateliers, les limes sont distinguĂ©es en trois espĂšces, relativement Ă  leurs grains PremiĂšre rudes ou dures, deuxiĂšme bĂątardes , troisiĂšme douces ou Jines. Ces trois espĂšces se divisent en sous- espĂšces PremiĂšre demi-rudes, deuxiĂšme demi-douces, troisiĂšme superjines. Les limes des trois espĂšces et des trois sous- espĂšces se distinguent encore en cinq variĂ©tĂ©s dont les noms sont pris de leur formes premiĂšre carrĂ©es , carreaux, carrelets et carrelet tes ; deuxiĂšme plates ; troisiĂšme triangulaires pu tiers - points ; quatriĂšme demi-rondes; cinquiĂšme rondes ou queues de rat. La bontĂ© des limes dĂ©pend de la nature de l’acier, de leur forme , de leur taille et de leur trempe. Acier. Les meilleures limes sont faites avec les aciers les mieux raffinĂ©s, puisque ceux dont le travail a Ă©tĂ© mal exĂ©cutĂ© ne prennent pas bien la trempe ; il faut encore employer Ă  la fabrication de ces instrumens la sorte d’acier qui convient Ă  l’espĂšce de lime. Forme. La forme des limes varie selon l’usage auquel on les destine; c’est d’une bonne forme que dĂ©pendent la perfection et la cĂ©lĂ©ritĂ© du travail 1 Tout ce qui sera dit sur les limes est applicable aux. rĂąpes qui ne diffĂšrent des limes que par la forme des dents. 262 qu’on exĂ©cute avec ces instrumens. On Ă©baudie la forme des limes en les forgeant en deux chaudes ; et on la finit Ă  la meule ou Ă  la lime, puis on recuit ces instrumens Ă©bauchĂ©s. Taille. AprĂšs avoir donnĂ© Ă  l’acier non-trempĂ©, la forme de la lime, ainsi qu’un lĂ©ger recuit, on pratique deux tailles sur la surface, Ă  l’aide d’un ciseau et d’un marteau, ce qui Ă©tablit deux systĂšmes de hachures parallĂšles et croisĂ©es sous un angle de 45° pour les limes moyennes ou bĂątardes , et qui varie selon l’espĂšce. Dans l’opĂ©ration de la taille, on incline le ciseau en avant sous un angle de ro° avec la perpendiculaire, exceptĂ© pour les limes dures qui, dans leur premiĂšre taille, sont frappĂ©es perpendiculairement ; cette faible inclinaison du ciseau suffit pour relever la matiĂšre et former des aspĂ©ritĂ©s qu’on nomme dents. Les rĂąpes se taillent avec un ciseau portant des poinçons, dont l’action donne des trous triangulaires, et soulĂšve des dents de forme pyramidale Ă  base triangulaire; La maniĂšre de tailler les limes est lente ; pour la rendre plus expĂ©ditive, on a imaginĂ© des machines Ă  tailler , avec lesquelles on obtient des hachures rĂ©guliĂšres ; mais ces moyens mĂ©caniques ne peuvent convenir que pour une seule variĂ©tĂ© de limes i. i EncyclopĂ©die Arts et MĂ©tiers, tom. 8, pag. 5o. Machines Ă  tailler les limes. Annales des Arts et Manufact., tom. a, pag. g4, planch. 4 e *; idem, tom. 16, pag. l54. Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'encouragement, i3 annĂ©e, pag. 5i. 263 La taille des limes s’exĂ©cute par-tout Ă  la main ; on dresse Ă  ce genre de travail des femmes et des enfans; et, lorsqu’ils sont Lien exercĂ©s, la taille qu’ils exĂ©cutent semblerait avoir Ă©tĂ© donnĂ©e par le secours d’une machine parfaite. 26a. Les limes Ă©tant destinĂ©es Ă  opĂ©rer par frot- Trempe , ‱ . . -, . , des limes tement, a ronger, pour ainsi dire, doivent ĂȘtre pourvues d’une grande duretĂ© qu’on leur communique par la trempe. La trempe s’opĂšre par deux procĂ©dĂ©s diffĂ©rens Ă  la volĂ©e ou en paquet. A. la volĂ©e. La trempe Ă  la volĂ©e est la plus simple elle consiste Ă  faire cliaulfer les limes au rouge-cerise, l’une aprĂšs l’autre, et Ă  les plonger de suite dans un milieu froid qui est ordinairement de l’eau sans mĂ©lange. Si les limes doivent ĂȘtre chauffĂ©es nues, on les place dans une mouffle, alors on Ă©vite seulement l’action directe du feu, et non celle de l’oxigĂšne de l’air. Si les limes sont enduites pour ĂȘtre chauffĂ©es , on les place dans un foyer de forge ordinaire, ou prĂ©fĂ©rablement dans un petit fourneau Ă  reverbĂšre, chauffĂ© au bois, comme cela se pratique aujourd’hui Ă  Amboise Indre et Loire. L’enduit prĂ©servateur dont on recouvre les limes est un cĂ©ment dont la composition varie beaucoup ; il doit avoir pour base du charbon ou des matiĂšres qui en contiennent; on en forme une pĂąte rĂ©sistante au feu, en y incorporant, soit de l’argile, de la lie de vin ou de biĂšre, soit du sang de boeuf, etc. Les limes, convenablement habillĂ©es, sont chauffĂ©es graduellement, pour sĂ©cher le cĂ©ment, puis on les porte au rouge-cerise ; et dans cet Ă©tat, elles sont plongĂ©es dans l’eau. En paquet. Pour exĂ©cuter la trempe des limes en paquet , on a une caisse ou des creusets ; on y range les limes avec de la poussiĂšre de charbon ; on place ces vaisseaux remplis dans un fourneau appropriĂ©, oĂč on chauffe les limes Ă  la couleur dĂ©sirĂ©e, puis on les sort pour les plonger dans l’eau. AprĂšs la trempe, les limes sont nettoyĂ©es au sable fin, ou Ă  l’eau acidulĂ©e ; ce dernier moyen est prĂ©fĂ©rable. Enfin on essuie les limes, et on les frotte d’huile avant de les rĂ©pandre dans le commerce r. Cementation des scies des grosses limes, etc. Ce'mentation des outils dans les parcs. 263. Dans les arsenaux comme dans les autres usines des deux armes, on fabrique par Ă©conomie les limes dures dites carrĂ©es ou carreaux , rĂąpes Ă  chaud , les scies, etc., en employant le fer seul. AprĂšs avoir donnĂ© aux instrumens la forme voulue, on les trempe en paquet n°. 25 g on trouvera les dĂ©tails de l’opĂ©ration dans l’ouvrage de Manson 2, 264. Il semble que dans les parcs, il ne soit pas nĂ©cessaire de pratiquer la trempe en paquet, puisqu’on n’entre pas en campagne, sans ĂȘtre pourvu de tous les outils nĂ©cessaires Ă  la rĂ©paration du 1 EncyclopĂ©die Arts et MĂ©tiers, tom. 8, pag. 48. Annales des arts et manufactures, tom. 61, pag. aĂŽo. 2 TraitĂ© du fer et de l’acier, pag, 260. 265 matĂ©riel ; cependant il peut arriver qu’on ait besoin, soit de rendre de la duretĂ© aux outils, soit d’en donner Ă  des instrumens particuliers dont l’usage ne peut ĂȘtre prĂ©vu nous proposerons, pour l’un et l’autre cas , le moyen suivant qui est d’une exĂ©cution simple. Travail. On prend un morceau de toile d’étoupe, dont la longueur soit un peu plus grande que celle des piĂšces qu’on veut cĂ©menter, et d’une largeur proportionnĂ©e Ă  la grosseur du paquet que l’on veut faire. On Ă©tend d’abord la toile sur le sol, puis on la recouvre de o m ,027 i pouce d’argile gĂąchĂ©e et bien tenace ; sur cette couche de terre on apporte le cĂ©ment, on y pose ensuite les piĂšces Ă  aciĂ©rer; enfin on roule le tout pour en former une botte. A mesure que le paquet grossit, on garnit la surface des piĂšces avec du cĂ©ment car, sans cette prĂ©caution, elles seraient en contact avec la toile qui, par l’un de ses cĂŽtĂ©s, forme le centre, et par l’autre sert d’enveloppe. Le rouleau Ă©tant terminĂ©, on le lie avec du gros fil de fer, pour maintenir la toile, et on habille encore le tout avec de l’argile. C’est alors que le paquet est terminĂ© ; on le fait sĂ©cher graduellement, puis on le porte dans un foyer de forge, pour ĂȘtre chauffĂ© comme le serait une caisse en tĂŽle. Si on n’avait pas de forge disponible, ou que les piĂšces Ă  cĂ©menter fussent plus grandes que les dimensions de la forge, on formerait un foyer en 34 a66 plein air, avec du bois arrangĂ© en bĂ»cher; et, aprĂšs avoir placĂ© le paquet sur le sommet' du tas de bois, on mettrait le feu Ă  la base. Ce mode de cĂ©mentation peut ĂȘtre utilement employĂ© en campagne, et mĂȘme encore dans les arsenaux, lorsqu’on a Ă  tremper des piĂšces dont la longueur excĂšde celle du paquet. Il y aurait de l’économie, dans les usines des deux armes, Ă  renoncer Ă  l’usage des paquets en tĂŽle pour y substituer le mode proposĂ©. Moyen pour Les acides sulfuriques et nitriques , lors mĂȘme d^l’acieT. ^ qu’ils sont Ă©tendus d’eau, ont une action marquĂ©e sur le fer et sur l’acier. Rimann est le premier qui ait observĂ© que, sur le fer poli, la tache causĂ©e j par l’action de l’acide, est blanche; et que sur l’acier, elle est plus ou moins noire, ce qu’il faut attribuer au charbon de l’acier mis Ă  nu. Guiton a proposĂ© l’action de l’acide nitrique comme un moyen simple de distinguer le fer de l’acier, et ce mode d’épreuve est souvent en usage. Il est Ă  faire observer que ceux des aciers qui sont uniquement le rĂ©sultat d’un alliage ne noircissent pas par l’action des acides. Analyse. 265. L’analyse de l’acier est d’une facile exĂ©cution lorsque le charbon seul est interposĂ© entre j les molĂ©cules du fer ; tout le travail se rĂ©duit a j dissoudre le mĂ©tal pour isoler le charbon h procĂ©dĂ© gĂ©nĂ©ralement indiquĂ© consiste Ă  dissoudre \ le fer par l’acide sulfureux Ă©tendu, en opĂ©rant ainsi qu’il suit 267 On convertit l’acier en limaille ou en poudre, on en pĂšse une certaine quantitĂ©, on fait agir l’acide Ă  froid, on sĂ©pare le prĂ©cipitĂ© du sulfite sulfurĂ©, soit par dĂ©cantation soit par filtration, on lave le rĂ©sidu charbonneux, on le traite par une solution de deutoxide de potassium pour en sĂ©parer le soufre provenant de la dĂ©composition de l’acide, on filtre, on lave le charbon, on le fait sĂ©cher et on le pĂšse. Le charbon se trouve rarement seul combinĂ© au- fer pour constituer ce mĂ©tal Ă  l’état d’acier; il est toujours accompagnĂ© de silicium, comme le prouvent plusieurs expĂ©riences ainsi dans l’analyse des aciers, il faut rechercher la quantitĂ© de ce nouveau mĂ©tal. Pour y parvenir nous proposons le mode analytique suivant On remplacera l’acide sulfureux par l’acide nitro-hydro-chlorique formĂ© dans les proportions d’une partie d’acide nitrique contre trois d’acide hydro-chlorique, Ă©tendues de quatre parties d’eau. AprĂšs avoir pulvĂ©risĂ© ou limĂ© l’acier, on en pesera une certaine quantitĂ© que l’on placera dans un matras ou dans une fiole , on y versera du mĂ©lange d’acide Ă©tendu-, on abandonnera le vase Ă  la tempĂ©rature ordinaire, jusqu’à ce que tout le fer soit dissous , puis on affaiblira par une nouvelle quantitĂ© d’eau, afin de pouvoir sĂ©parer le dĂ©pĂŽt par le filtre; la matiĂšre isolĂ©e sera traitĂ©eĂą chaud par l’acide hydro-chlorique pur; le dĂ©pĂŽt lavĂ© convenablement sera un mĂ©lange de charbon et d’oxide de silicium; on le pesera, puis on le soumettra Ă  l’action de l’a- 268 eide nitrique concentrĂ© et bouillant jusqu’à ce que le charbon disparaisse, enfin la silice inattaquĂ©e sera sĂ©parĂ©e, lavĂ©e et pesĂ©e. Les aciers peuvent encore contenir une partie des substances qui Ă©taient renfermĂ©es dans les minerais ou dans les fontes ; pour en obtenir la sĂ©paration on analysera ces aciers par des moyens semblables Ă  ceux qui sont indiquĂ©s ailleurs no. 116 i. 1 TraitĂ© de chimie de M. ThĂ©nard, 4 e * volume. 26 9 CHAPITRE CINQUIÈME. I i i ART DU FORGERON. SEIZIEME LEÇON. Distinction des ouvriers en fers Forgeurs. — Cloutiers. — Serruriers. — Taillandiers. — Construction et nomenclature des forges permanentes. — Soufflet. —Sa conservation.—Inst rumens pour travailler le fer Ă  chaud et Ă  froid .— RĂ©ception des enclumes .— Combustible.—Choix et rĂ©ception de la houille.—Sa conservation. Travail du fer Ă  la forge et sur l’enclume Mode de gouverner le feu. — MĂąche-fer et fraisil. — Emploi du sable. — Couleurs du fer dans les chaudes. —Etirage et soudure du fer.—RĂšgles communes Ă  ces deux opĂ©rations.—Ecrouissement et recuit du fer. TRAVAIL du fer dans les arsenaux des deux ARMES. 266. Le fer qui est destinĂ© aux constructions, Distinction de* reçoit, dans les arsenaux des deux armes, les diffĂ©- ouvriers en fer. renies formes qu’il doit avoir ; ce travail est exĂ©cutĂ© par des ouvriers que 1 on distingue en forgeurs , cloutiers, serruriers et taillandiers. Construction etnomenclature des forges. 2 7 ° Forgeurs. Ou comprend sous le nom de for- geurs tous les ouvriers qui travaillent Ă  chaud les piĂšces en fer du matĂ©riel. ouvriers qui se font remarquer par leur savoir sont chargĂ©s de la direction des forges sous la surveillance des sergens ; ces attributions les font aussi appeler chefs de forge. Les forgeurs moins instruits travaillent sous les yeux des chefs de forge, ils doivent leur obĂ©ir et Ă©couter attentivement les leçons pratiques. Cloutiers. Lescloutiers sont des forgerons, qui fabriquent non-seulement les clous , mais ils font aussi les piĂšces de forge qui y sont analogues, tels que les petits boulons , les vis, etc. Serruriers. Les serruriers travaillent le fer Ă  froid; mais, comme ils sont souvent obligĂ©s de courber et de souder des piĂšces, ils doivent savoir forger ; ils sont mĂȘme prĂ©fĂ©rables, pour le travail sur l’enclume, aux ouvriers qui ne sont que forgeurs , parce qu’étant habituĂ©s Ă  confectionner les ouvrages qui demandent de la prĂ©cision , ils finissent toujours mieux les piĂšces qu’ils forgent. Taillandiers. On donne le nom de taillandiers Ă  des forgeurs occupĂ©s principalement Ă  la fabrication et Ă  la rĂ©paration des outils des ouvriers en bois. 267. Les forges employĂ©es par l’artillerie et par le gĂ©nie sont de deux sortes i°. Les forges ambulantes, dont on fait usage aux armĂ©es , et qui pour cette raison, sont nommĂ©es forges de campagne ; 2°. Celles qui sont montĂ©es dans les arsenaux, et qui, Ă  cause de leur immobilitĂ©, sont appelĂ©es forges permanentes. Il ne sera question que de celles-ci. Les forges permanentes sont adossĂ©es aux murs des ateliers, elles se composent d’un massif en maçonnerie, dont la hauteur est de o m ,8 Ă  o m g2 pieds 5 p°. Ă  2 pieds 9 p°. En Ă©levant le massif on construit une voĂ»te sur laquelle on place la pierre Ă  eau. La surface intĂ©rieure de la forge ou l’ñtre est une plate-forme dont les parties latĂ©rales portent des petits murs qui servent Ă  soutenir la hotte , le devant de la forge reste ouvert pour la facilitĂ© du travail. La tuyĂšre qui est en fer forgĂ©, est logĂ©e dans l’épaisseur des murs latĂ©raux ; la surface intĂ©rieure de ceux-ci prend le nom de face de tuyĂšre ; cette face Ă©tant exposĂ©e Ă  l’action du calorique se dĂ©grade promptement, et pour la rĂ©parer sans compromettre la soliditĂ© de la construction supĂ©rieure, on forme un encadrement de tuyĂšre avec une bande de fer, dont les extrĂ©mitĂ©s sont repliĂ©es Ă  angles droits. On place ordinairement deux foyers sous la mĂȘme hotte, par cette disposition on gagne une cheminĂ©e; chaque foyer est pourvu d’un soufflet, l’un Ă  droite, l’autre Ă  gauche; ces forges sont dites Ă  deux feux ou doubles. 2 7 2 Les dimensions des forges simples et doubles sont les suivantes m. Largeur. 1,29s ou 4 pieds. Profondeur. 0,298 ou 4 pieds. Dimensions de l’ñtre pour les forges Ă . i Largeur. 2,786 ou 8 pieds 7 p>. Profondeur. 1,623 ou 5 pieds. 2 feux. Lorsqu’on fabrique des piĂšces qui ne vont qu’une seule fois au feu, comme de petits boulons, des vis ou des clous, une forge simple dont l’àtre est circulaire suffit pour occuper quatre ou six ouvriers qui doivent ĂȘtre distribues sur son pourtour ; ces forges portent le nom de forges de cloutiers. Soufflet. 268. La carcasse, ou charpente du soufflet, ancien modĂšle, est en bois ; elle se compose de trois planches et de trois chĂąssis. La planche du milieu est immobile , on l’appelle diaphragme ; les deux autres planches sont mobiles, nous les distinguerons en plan supĂ©rieur et en plan infĂ©rieur. Sur le devant du diaphragme, on fixe une partie en bois d’orme qu’on nomme mujfle', le muffle porte un canal en fer forgĂ© et de forme conique qui prend le nom de buse. Le diaphragme et le plan infĂ©rieur sont percĂ©s chacun de deux ouvertures rectangulaires, qui sont fermĂ©es en dedans par des soupapes de bois , garnies en dessous d’une peau de chat, de liĂšvre ou de mouton. 2 7 3 I,e diaphragme et les deux autres plans sont en bois de peuplier, les trois chĂąssis sont en hois d’orme; ils sont composĂ©s chacun de trois piĂšces assemblĂ©es Ă  tenons, chevillĂ©es et collĂ©es. Les parois du soufflet sont en cuir; on choisit celui de vache, parce qu’il rĂ©unit, Ă  l’épaisseur qui en fait la soliditĂ©, la flexibilitĂ© nĂ©cessaire; il faut deux morceaux rĂ©unis par une couture qu’on met sur le derriĂšre du soufflet dans le sens de la hauteur. La surface Ă©pilĂ©e, que le corroyeur nomme la Jleur , se place en dehors, la peau se cloue sur les bords du diaphragme , sur ceux des deux plans et sur les chĂąssis; les clous sont plantĂ©s Ă  o m ,02y i pouce de distance sur les planches, et Ă  o m , 162 6 pouces l’un de l’autre sur les chĂąssis; on garnit le mufle d’un morceau de cuir, tant pour sa conservation, que pour empĂȘcher la dĂ©gradation des bords du cuir des parois; on rĂ©unit les deux Ă©paisseurs, en plaçant une laniĂšre et une rosette, aussi en cuir, sous la tĂȘte du clou. Le soufflet est portĂ© par une bande Ă  tourillons, fixĂ©e sous le diaphragme , et les tourillons entrent dans deux mon- tans latĂ©raux. Le plan infĂ©rieur est pourvu, au cĂŽtĂ© opposĂ© Ă  la buse, d’une Ă©charpe Ă  crochet; celui-ci reçoit la tringle d’un levier, et porte en mĂȘme temps le poids qui sert Ă  faire descendre ce plan infĂ©rieur. Le soufflet est mis en jeu par un levier en bois qu’on nomme la branloire. Un Ă©trier passe dans l’épaisseur du bois, vers le tiers de sa longueur; il s’engage dans le crochet d’une verge de fer fixĂ©e au 35 1 2 74 plancher, La branloire est garnie Ă  ses extrĂ©mitĂ©s avec des lamettes en fer liĂ©es Ă  la tringle du soufflet et au tir an de branloire. La buse entre dans le pavillon de tuyĂšre, pouro m ,o8i 3 pouces de longueur, afin de bien verser son vent dans le foyer. Conservation du soufflet. Le cuir de la machine soufflante peut s’altĂ©rer et se couper, lorsqu’elle est en repos; c’est pourquoi on tend le soufflet, c’-est-Ă -dire, qu’on dĂ©veloppe le cuir pour dĂ©truire tous les plis, ce qui devient facile au moyen d’un crochet qui tient Ă  la verge de fer fixĂ©e au plancher. Le cuir, ainsi exposĂ© Ă  l’air, perd de sa souplesse ; pour la lui rendre, on dĂ©monte le soufflet chaque annĂ©e ; on le brosse d’abord pour enlever la poussiĂšre qui le couvre, puis on l’expose au soleil, et on le frotte avec un linge imprĂ©gnĂ© d’huile de poisson qui a la propriĂ©tĂ© d’assouplir le cuir; quelquefois on ajoute du beurre Ă  cette huile. On conserve en magasin plusieurs soufflets destinĂ©s Ă  remplacer ceux qui viendraient Ă  crever, on lĂ©s suspend Ă  une poutre par leur plan supĂ©rieur, de maniĂšre que ce plan soit horizontal ; le plan infĂ©rieur, par son poids, tend le cuir qui devient exempt de plis ; enfin on le graisse dans cette position i. 1 M. Borgnis, composition des Machines, p. 388 , pl. 29. Side'rotechnie , tom. 2, pag. 108, planch. 27. Soufflet de forge de campagne, table de Gribeauval, tom. 2, pag. 192, planch. 20 e . 2 7 5 DÉSIGNATION DES INSTRUMENS. 269. Les instrumens ou outils destines Ă  travailler le fer, sont singuliĂšrement variĂ©s ; nous lĂšs distinguerons' i°. En outils de forge servant ; 2°. En outils de forge, employĂ©s pour donner au mĂ©tal, sur l’enclume, les formes qu’on dĂ©sire obtenir ; 3 °. Enfin, en outils destinĂ©s Ă  travailler le fer Ă  froid. 270. Les outils servant au foyer sont Outils nĂ©cessaires au foyer. La pelle Ă  charbon. La pellette. L’écouvette. _ . la forme; 2°. la taille; 3 °. la duretĂ©; 4 0 . la qualitĂ© de l’acier. Forme. Les limes ne doivent pas ĂȘtre faussĂ©es ou voilĂ©es, dĂ©faut donnĂ© par la trempe, lorsqu’elles ont Ă©tĂ© mal forgĂ©es, ou brĂ»lĂ©es au recuit. La variĂ©tĂ© de limes dites plates doit avoir sa surface lĂ©gĂšrement convexe. Taille. La taille doit ĂȘtre telle que les sommets dĂ©s dents ne soient pas rangĂ©s sur des lignes parallĂšles Ă  Taxe de l’instrument, mais bien se croisant, d’une hachure Ă  l’autre, et placĂ©s sur des 283 diagonales, formant avec l’axe un angle de ib°. Ă  .20°. DuretĂ©. La duretĂ© dans les limes est recher- cliĂ©e ; on juge de cette qualitĂ©, lorsque l’instrument ne blanchit pas Ă  l’usage. La duretĂ© doit ĂȘtre Ă  son maximum dans les limes fines ; mais les limes rudes, pourvues de la mĂȘme duretĂ©, perdraient bientĂŽt leurs longues dents, sans un lĂ©ger recuit Ă  l’huile, que l’ouvrier intelligent sait donner au besoin. Ainsi les limes qui s’égrainent Ă  l’essai, peuvent ĂȘtre reçues et distribuĂ©es aux- bons ouvriers. QualitĂ© de l’acier. Pour s’assurer que les limes sont faites d’acier pur et bien raffinĂ©, on prend une lime au hasard dans celles qu’on propose ; on la casse d’abord pour examiner si la matiĂšre est bien homogĂšne, puis on en forge un morceau auquel on fait subir l’étirage, le corroyage et la trempe. Ces opĂ©rations rĂ©pĂ©tĂ©es par comparaison, indiquent si les limes usĂ©es sont susceptibles d’ĂȘtre retaillĂ©es plusieurs fois, et si enfin, leur acier pourra servir Ă  faire une foule de petits outils dont on a besoin dans les boutiques des arsenaux ou des manufactures. Les limes faites d’acier de cĂ©mentation, ne jouissent pas comme les autres de celte importante propriĂ©tĂ©, de passer plusieurs fois au feu, et de reprendre leur duretĂ© primitive par un refroidissement subit. 290. Les limes reçues doivent ĂȘtre enveloppĂ©es Conservation dans du papier plutĂŽt que dans de la paille. Le papier doit ĂȘtre gris, point ou peu collĂ©, huilĂ© et sĂ©chĂ© au four ou Ă  l’étuve ou fait des paquets avec les limes d’une mĂȘme sorte, et ces paquets sont placĂ©s dans des cases Ă©tablies eu un endroit sec. 29 r. Marteaux. Les marteaux des serruriers dans les arsenaux sont au nombre de deux ils portent les noms de gros et de petits rivoirs ; le plus fort pĂšse o k ,48 Ă  o k ,55 et le plus petit est du poids de o l ,36 Ă  o k ,42. Leur forme est la mĂȘme que celle des rivoirs de forge, seulement les arĂȘtes et leĂ© angles y sont plus prononcĂ©s. 29a. Ciseaux et burins. Les ciseaux et les burins sont des outils acĂ©rĂ©s destinĂ©s Ă  enlever Ă  froid les parties excĂ©dentes laissĂ©es sur les piĂšces de forge, pour faciliter l’ajustage de ces piĂšces. 293. Poinçons. Les poinçons Ă  froid sont des instrumens prismatiques en acier, dont la base est trempĂ©e; on 11e les emploie que pour percer la tĂŽle, ou les piĂšces de peu d’épaisseur, comme les bandeaux d’applicage. 294. FiliĂšres. Les filiĂšres sont des intrumens d’acier, ou de fer trempĂ© en paquet; elles sont destinĂ©es Ă  former les pas de vis ; il y en a de simples et de doubles. 2g5. Tarauds. Les tarauds sont des outils d’acier- employĂ©s Ă  faire des filets de vis dans les Ă©croux en fer, et en gĂ©nĂ©ral dans les mĂ©taux qui doi- 285 vent recevoir des vis ; ainsi les tarauds font les pas des Ă©croux, et les filiĂšres font ceux des vis qui entrent dans les Ă©croux. 2g6. Forets. Les forets sont des pointes d’acier taillĂ©es Ă  pans, pour entamer le fer plus facilement et y percer des trous ; ils agissent diffĂ©remment des poinçons ceux-ci font leur trou en comprimant la matiĂšre , les autres se forment un passage en l’enlevant. 297. Les forgerons emploient le charbon de Combustible, terre houille, charbon minĂ©ral, parce qu’il dĂ©gage plus de calorique que le charbon vĂ©gĂ©tal ; cependant, lorsqu’on campagne on manque de houille , on peut la remplacer par du charbon de bois ; si on n’a pas de ce dernier, on le fabrique soi-mĂȘme 1 ; pour mettre Ă  profit tout le calorique qui s’en dĂ©gage , on garnit et on couvre le foyer avec une bouillie composĂ©e de menu charbon et d’argile dĂ©layĂ©e dans de l’eau par cette prĂ©caution on perd moins de combustible. RĂ©ception de la houille. Toutes les houilles ne conviennent pas Ă  la forge. Celles qui sont sulfurĂ©es doivent ĂȘtre rejetĂ©es; il est facile de les reconnaĂźtre, par la prĂ©sence des schistes dans lesquels sont engagĂ©s les sulfures de fer ce sont ces pierres que les ouvriers nomment char mine. La houille destinĂ©e au travail du fer est connue sous le nom de houille Ă  marĂ©chal ; elle est grasse, 1 Voyez notre leçon sur l'art du charbonnier. 286 collante, et se soutient en voĂ»te dans le foyer; quelquefois les sulfures que cĂ©s houilles contiennent sont dissĂ©minĂ©s de maniĂšre Ă  ne pas ĂȘtre aperçus ; mais on reconaĂźt facilement leur prĂ©sence en les faisant brĂ»ler en petite quantitĂ© sur des charbons ardens durant la combustion, elles rĂ©pandent une fumĂ©e blanchĂątre , ayant une odeur d’acide sulfureux. On doit choisir celles qui n’en dĂ©gagent point, ou qui en dĂ©veloppent le moins Ă  l’essai n°. 32 . Conservation de la houille. La houille novel- lement extraite du sein de la terre doit ĂȘtre exposĂ©e en plein air pendant quelque temps, parce qu’étant mouillĂ©e par les pluies , les pyrites fer sulfurĂ© qu’elle contient se dĂ©composent par ce double contact, et passent, soit Ă  l’état de sulfites, soit Ă  celui de sulfates solubles qui sont entraĂźnĂ©s par les eaux pluviales. L’approvisionnement pour les besoins d’un arsenal doit se faire pour quatre Ă  cinq mois seulement ; car, par une plus longue exposition Ă  l’air, la houille se convertit en une sorte d’humus , et perd sa propriĂ©tĂ© combustible. C’est cet Ă©tat que les ouvriers expriment en disant que la houille est Ă©ventĂ©e. Si on est forcĂ© de s’approvisionner pour un temps plus long, comme dans un cas de siĂšge, on logera la houille dans un lieu couvert i. 1 MĂ©moires sur la fabrication des Armes portatives M. Cotty, pag. 16. a8 7 , an8. Le foi-geui’place son fer de maniĂšre que le Mode Jegou- , verner le feu. vent lancĂ© par la tuyere passe dessous la barre si le vent portait directement sur la piĂšce Ă  chauffer, le cĂŽtĂ© de la barre qui regarde le contre-vent chaufferait trop ; il passerait au blanc , tandis que celui qui ferait face Ă  la tuyĂšre serait seulement rouge. Le pourtour du foyer doit ĂȘtre arrosĂ© Ă  l’instant que le fer commence Ă . chauffer, afin de concentrer le calorique sur la piĂšce que l’on soumet Ă  son action. En mĂȘme temps qu’on arrose , on relĂšve le charbon vers le centre ; cette opĂ©ration se nomme rassembler le jeu. On jette encore de l’eau sur la surface de la houille enignition pour en augmenter la combustion. On voit que l’arrosage a pour but i°. De concentrer le calorique; 2°. D’activer la combustion de la houille. C’est encore pour remplir ce-mĂȘme but que le chef de forge doit conduire son feu de maniĂšre que le charbon fasse , au-dessus du fer, une voĂ»te qui retienne une grande quantitĂ© de calorique rayonnant. La houille qui a perdu sa matiĂšre combustible MĂąche-fer et est en masse ou Ă  l’état de poussiĂšre dans le pre— mier cas, on la nomme mĂąche-fer , elle contient beaucoup d’oxide de fer, et lorsque cette subs- ' tance est divisĂ©e, on l’appelle fraisil , et par corruption, frĂ©sil , frasier. Le mĂąclie-fer et le fraisil portent aussi le nom de crasse de forge. 299. On s'oppose Ă  la combustion du fer, en Emploi du sable. 288 projettant sur la surface du foyer, un mĂ©lange composĂ© d’oxides de silicium, de calcium et d’aluminium. Ce composĂ© ternaire se trouve tout formĂ© dans les sables terreux ; il entre en fusion Ă  la tempĂ©rature de la forge ; Ă©tant fondu, il coule sur le mĂ©tal, et y produit deux effets i°. Il dissout l’oxide de fer qui couvraitla piĂšce ; le composĂ© quaternaire qui en rĂ©sulte Ă©tant plus fusible que le prĂ©cĂ©dent, se rĂ©pand plus aisĂ©ment sur toute la surface du mĂ©tal ; a°. La piĂšce, ainsi recouverte, est garantie de l’oxidĂ tion et de la combustion, par l’enduit vitreux qui devient un obstacle Ă  l’action de l’air. La matiĂšre vitreuse qui dĂ©coule du fer fortement chauffĂ©, s’unit avec le rĂ©sidu de la bouille brĂ»lĂ©e, et vient augmenter la duretĂ© du mĂąche-fer. Couleurs 3oo. Le fer que l’on veut traiter au marteau , **** chaudes* *** demande d’ĂȘtre dilatĂ© par le calorique , afin d’acquĂ©rir de la souplesse. La tempĂ©rature qu’on lui communique doit ĂȘtre relative au travail qu’on veut lui faire subir de lĂ  rĂ©sultent diffĂ©rens degrĂ©s que le forgeron distingue par la couleur que prend le fer lorsqu’il est plus ou moins chauffĂ©. Examinons ces couleurs dans un fer que l’on chauffe graduellement. Si on place une barre dans un feu de forge, la couleur grise du mĂ©tal froid passe d’abord Ă  un rouge faible ; puis cette couleur, augmentant avec la tempĂ©rature, devient d’un rouge plus vif, qui 289 donne le rouge-cerise ; vient aprĂšs le rouge-blanc ; enfin si on continue Ă  chauffer, le fer blanchit et passe au blanc-soudant. La couleur n’est pas le seul indice de l’état du fer dans le foyer ; lorsque le fer est exposĂ© Ă  une forte tempĂ©rature , il se dĂ©tache de sa surface des portions de mĂ©tal qui entrent en combustion ; et comme elles sont entraĂźnĂ©es par le courant du soufflet, on les voit briller Ă  l’extĂ©rieur du foyer, en belles aigrettes d’un blanc vif, semblables aux Ă©toiles qu’on remarque dans la combustion du fer par le gaz oxigĂšne, ou dans les artifices. AussitĂŽt que les premiĂšres Ă©tincelles paraissent, on est assurĂ© que le mĂ©tal est au rouge-blanc; et, pour peu que le fer reste dans le foyer, il ne tarde pas Ă  passer au blanc-soudant. Il y a donc quatre degrĂ©s de tempĂ©rature, dans lesquels le fer se trouve sous quatre Ă©tats diffĂ©rens, et que l’on distingue par les noms qui suivent 1 0 . Rouge-faible ; 2 0 . Rouge-cerise; 3 °. Rouge-blanc ou chaude grasse ; 4 0 . Blanc-soudant. On fait arriver le fer Ă  l’une ou Ă  l’autre de ces couleurs selon, i». La grosseur de la piĂšce Ă  forger; 2 0 . Le but qu’on se propose ; 3 °. La nature du fer. L’opĂ©ration d’amener le mĂ©tal Ă  l’un de ces degrĂ©s se nomme donner une chaude ; ainsi on donne 3 7 Etirage. 2 9° a es chaudes rouge-faible, rouge-cerise, etc.; ce que l’on rend encore en disant chauffer au rouge- faible, au rouge-blanc, etc. Le premier degrĂ© de feu, ou rouge-faible , n’est appliquĂ© qu’aux piĂšces finies, pour dilater le fer qui a reçu la percussion des marteaux, afin de rendre aux molĂ©cules du mĂ©tal leur Ă©tat primitif; c’est l’opĂ©ration que les forgeurs nomment recuire le fer. Le deuxiĂšme degrĂ©, ou rouge-cerise, est donnĂ© aux fers, lorsqu’on veut rĂ©parer les dĂ©fauts qui se trouvent dans les piĂšces de forge. Le troisiĂšme degrĂ©, ou rouge-blanc, que les ouvriers nomment aussi chaude grasse , convient aux fers dĂ©jĂ  bien soudĂ©s que l’on veut Ă©tirer. Le quatriĂšme degrĂ© est employĂ© pour les fers de toutes dimensions que l’on veut souder les ouvriers donnent le nom de chaude-suanle Ă  ce degrĂ© de chaleur du fer, parce qu’effectivement le mĂ©tal semble couler , comme s’il Ă©tait voisin de la fusiou. Toutes les opĂ©rations que l’on fait subir au fer chaud, par la percussion, peuvent se rĂ©duire Ă  deux travaux difFĂ©rens l’étirage et la soudure. 3oi. Etirer le fer, c’est forcer, par la percussion des marteaux, les molĂ©cules du mĂ©tal Ă  Huer les uns sur les autres, dans le sens que l’on dĂ©sire ; cette opĂ©ration est de la plus haute importance, pour certains ouvrages, puisqu’elle donne du nerf, et assure la tĂ©nacitĂ© du mĂ©tal. Le chef de forge parvient Ă  un Ă©tirage exact en observant deux conditions 2 9 l i En donnant Ă  la piĂšce une chaude Ă©gale, relative Ă  son volume et Ă  la qualitĂ© du fer ; 2 °. En frappant avec la panne de son marteau, de maniĂšre Ă  chasser uniformĂ©ment la matiĂšre devant lui, en Ă©loignant le marteau de son corps Ă  l’instant de la chute. Ce mouvement nĂ©cessaire est insensible pour l’observateur. 3o2. Souder le fer, c’est rapprocher deux surfaces du mĂ©tal, pour n’en former qu’un seul morceau ainsi les molĂ©cules de l’un doivent pĂ©nĂ©trer les molĂ©cules de l’autre. Nous ne parlerons ici que de la soudure par percussion, et non de celle par intermĂšde, que l’on distingue plus particuliĂšrement sous le nom de brasure i. Pour opĂ©rer une soudure parfaite, il y a deux conditions essentielles a remplir i°. Il faut que les morceaux que l’on veut rĂ©unir soient Ă©galement dilatĂ©s par le calorique, et dans- le mĂȘme Ă©tat de mollesse ; 2 °. Il faut que les surfaces ne soient point oxi- dĂ©es, ni recouvertes de scories.. Si les morceaux sont de grosseur inĂ©gale, il est indispensable, pour remplir la premiĂšre condition, de chauffer plus fortement le morceau le plus fort, comme mettant plus de temps Ă  s’échauffer. Les ouvriers distinguent trois sortes de soudures, dont les noms sont pris de la disposition des parties qu’on rapproche Soudure t DeuxiĂšme partie du cours des alliages me'talliques. 292 x°. Si la rĂ©union s’opĂšre par superposition , l’opĂ©ration se nomme souder Ă  chaude portĂ©e ; a 0 . Si l’une des extrĂ©mitĂ©s est Ă©cliancrĂ©e , pour recevoir l’autre, cette soudure se nomme en gueule de loup ; 3°. Lorsqu’on veut rapprocher deux morceaux / de fer carrĂ©s de fortes dimensions, on les soude, en prĂ©sentant leurs extrĂ©mitĂ©s dans l’état convenable de chaleur et on refoule par les extrĂ©mitĂ©s opposĂ©es qui sont froides. Cette maniĂšre de rapprocher se nomme bouta bout; elle ne prĂ©sente pas autant de soliditĂ© que les deux autres. La soudure bout Ă  bout n’est pratiquĂ©e que sur de gros Ă©chantillons, et lorsqu’on n’a qu’un seul feu, comme cela se rencontre en campagne. RĂšgles. Les opĂ©rations de l’étirage et de la soudure sont soumises Ă  des rĂšgles communes le chef de forge doit prendre des prĂ©cautions pour sortir son fer du foyer ; il doit Ă©viter de le laisser traĂźner sur le fraisil car cette poussiĂšre s’attache aisĂ©ment au mĂ©tal encore mou, et malgrĂ© tous ses soins , le fer en retient toujours. On force ces matiĂšres Ă©trangĂšres Ă  sortir des surfaces en frappant l’enclume , avec les piĂšces Ă  forger, immĂ©diatement Ă  leur sortie du foyer et s’il en reste encore, on les enlĂšve en grattant les surfaces avec la panne du marteau. La prĂ©sence des matiĂšres Ă©trangĂšres sur les surfaces qu’on Ă©tire, occasionne des dĂ©pressions, et dĂ©pare l’ouvrage ; dans la soudure, ces matiĂšres s’opposent de plus Ă  la rĂ©union des surfaces et donnent naissance aux doublures a H- vr... 293 Le travail sur l'enclume exige aussi des soins, et demande d’ĂȘtre exĂ©cutĂ© avec ordre. Lorsque le chef de forge voit que la piĂšce est arrivĂ©e Ă  la couleur convenable, il annonce Ă  ses frappeurs que le travail va commencer ; ceux-ci lĂšvent leurs marteaux, le fer est placĂ©, par le for- geur, sur l’enclume et reçoit de suite un coup de marteau de chaque frappeur ; le chef de forge ne frappe qu’aprĂšs eux. La percussion commence Ă  petits coups, parce que les molĂ©cules de la surface, toujours plus ramolies, demandent Ă  ĂȘtre mĂ©nagĂ©es ; mais les coups doivent ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©s, afin de ne pas perdre de temps. Lorsque la matiĂšre est un peu raffermie, par suite du refroidissement, le forgeur avertit les frappeurs qu’il faut augmenter la force de percussion, ce qu’on ne peut obtenir qu’en diminuant la vitesse des coups ; cette pratique a pour objet d’atteindre les molĂ©cules du centre de la barre. Le chef de forge est donc celui qui rĂšgle la percussion; avec son marteau il montre la place Ă  frapper en y dirigant le coup de son instrument, et les frappeurs doivent en suivre exactement tous les mouvemens. Il indique Ă  ses aides que le travail pour cette premiĂšre chaude est terminĂ©, en cessant de marteler le fer, et en frappant immĂ©diatement l’enclume d’un seul coup de marteau, dont le bruit sert de signal ; alors la percussion est terminĂ©e. AprĂšs cette chaude, le fer est portĂ© au feu pour ĂȘtre prĂ©parĂ© Ă  une nouvelle, le temps compris entre 294 chacune d’elles sert de repos au forgeur et aux frappeurs, l’un de ces derniers met en jeu le soufflet, et pour la chaude suivante il est remplacĂ© par un autre frappeur. Pendant le travail sur l’enclume, le forgeur mouille son marteau de temps Ă  autre, en le plongeant dans un seau d’eau pour l’empĂȘcher seulement de se dĂ©tremper; mais sur la fin du travail, il le plonge de nouveau pour mouiller la piĂšce, et la parer par ce moyen; c’est-Ă -dire pour en dĂ©tacher l’oxide qui la recouvre. Ecrouissement. 3o3. Le fer est susceptible, comme plusieurs autres mĂ©taux, de changer de propriĂ©tĂ©s par la compression ; si onle forge Ă  froid pendant quelque temps ou qu’on l’étire Ă  la filiĂšre, il dĂ©gage du calorique, augmente de pesanteur spĂ©cifique, devient rigide et susceptible de prendre un beau poli c’est pour obtenir ces deux derniĂšres propriĂ©tĂ©s que les ouvriers frappent Ă  froid les mĂ©taux auxquels ils veulent donner de la roideur ou du brillant. Le fer ainsi traitĂ© casse Ă  froid, et montre du grain comme du mauvais fer ; c’est dans cet Ă©tat que le mĂ©tal est dit Ă©croui. ThĂ©orie de VĂ©crouissement. Toutes les propriĂ©tĂ©s nouvelles du mĂ©tal Ă©croui sont dues au rapprochement des molĂ©cules; le dĂ©gagement du calorique seul semblerait ne pas en dĂ©pendre en effet, si l’on Ă©crouit du plomb , sa pesanteur spĂ©cifique n’augmente pas sensiblement; ce qui a fait dire, Ă  quelques physiciens, que le dĂ©gagement du calorique ne provenait que du dĂ©placement successif 2 9$ des molĂ©cules, dĂ©placement qui a lieu pendant le martelage ; cette. thĂ©orie pourrait ĂȘtre fondĂ©e , puisque les mĂ©taux qui s’échauffent le plus , sont ceux qui sont le plus ductiles. 3o 4- Le fer Ă©croui a perdu ses propriĂ©tĂ©s les plus prĂ©cieuses ; mais il est facile de les lui rendre ; il suffit de le chauffer pour en dilater les molĂ©cules e’est cette opĂ©ration qu’on nomme recuire. Le recuit n’est pas seulement nĂ©cessaire aux ouvrages qui ont Ă©tĂ© martelĂ©s Ă  froid, on le donne encore aux piĂšces en fer qui ont subi l’étirage et la soudure. En gĂ©nĂ©ral, toutes les piĂšces en fer qui ont besoin d’une grande tĂ©nacitĂ©, doivent ĂȘtre recuites aprĂšs le travail de forge, comme les boulons , les sous-bandes, les chevilles ouvriĂšres, etc. La chaude qui est la plus convenable au recuit est le rouge- Recuit. 296 DIX-SEPTIÈME LEÇON. Des outils Ă  pionniers Leur dĂ©signation.—Leur nomenclature.—MatiĂšres employĂ©es Ă  leur fabrication.—Fabricationdu pic-hoyau.—Du pic— Ă -roc.'—De la pelle ronde.—De la pelle carrĂ©e. — De la hache et de la serpe. — RĂ©ception des outils. —Leur emmanchement. — Leur conservation. — Projet de fabrication. DES OUTILS A PIONNIERS. DĂ©signation. 3o5. Les pionniers Ă©taient des travailleurs qui, autrefois organisĂ©s en compagnie, ouvraient et rĂ©paraient les cliemins, pour favoriser le passage de l’artillerie en campagne; ils creusaient aussi les fossĂ©s, abattaient les arbres, etc. Aujourd’hui, les pionniers Ă©tant supprimĂ©s, l’artillerie et le gĂ©nie emploient, pour leurs travaux , les outils dont les premiers se servaient, et on a conservĂ© Ă  ces ins- trumens le nom d’outils Ă  pionniers. Les outils ont singuliĂšrement variĂ© parleur nombre et par leur forme ; maintenant ils sont rĂ©duits Ă  six, leur poids et leurs dimensions sont dĂ©terminĂ©s par des rĂ©glemens, ce qui assure leur uni - formitĂ©. En voici les noms i°. La pioche ou pic-hoyau. 2 0 . Le pic-Ă -roc. 3°. La pelle carrĂ©e. 4°. La pelle ronde. 5°. La hache. 6°. La serpe. 297 306. Pioche. Dans la pioche, on distingue la pointe ou le pic et la tranche ou hoyau ; les noms de ces deux extrĂ©mitĂ©s l’ont fait gĂ©nĂ©ralement appeler pic-hoyau. Les autres parties sont l 'Ɠil que traverse le manche, le collet et les Ă©paulemens. Pic-Ă -roc. Dans le pic-Ă -roc on remarque les mĂȘmes parties ; seulement la tranche est remplacĂ©e par une tĂȘte semblable Ă  celle d’un marteau. Pelle carrĂ©e. La pelle carrĂ©e se compose d’une partie infĂ©rieure qui est tranchante, du corps, d’une partie supĂ©rieure oĂč sont les Ă©paulemens, et d’une douille placĂ©e au milieu pour recevoir le manche. Pelle ronde. La nomenclature de la pelle ronde est la mĂȘme que celle de la pelle carrĂ©e, Ă  la rĂ©serve que la partie infĂ©rieure est arrondie, que son corps est lĂ©gĂšrement concave, et que la douille est Ă  jour. Hache. On distingue dans la hache le tranchant , le corps , la tĂȘte et VƓil destinĂ© Ă  loger l’extrĂ©mitĂ© du manche. Serpe. La serpe comprend le tranchant , le plat , le dos , la pointe , la soie et les Ă©paulemens. 307 . Parmi les outils, il en est qui sont fabri- MatiĂšres em- quĂ©s uniquement avec du fer, d’autres sont faits pl°y ee s l> our 1» avec du fer et de l’acier. On ne doit employer que le fer nerveux et soudant bien ; l’acier qu’on doit prĂ©fĂ©rer est le naturel, puisque c’est, des trois espĂšces, celui qui se forge et se soude le plus aisĂ©ment avec le fer et avec lui- mĂȘme. 38 2 9 8 Fabrication. Zo 8 . Les outils Ă  pionniers sont confectionnĂ©s dans les arsenaux, ou bien Ă  l’entreprise on trouve de l’économie Ă  les faire fabriquer, soit au Klin- gentil al Bas-Rhin, soit Ă  Loire, soit enfin Ă  Charleville Ardennes. Les outils doivent rĂ©unir la soliditĂ© et la lĂ©gĂšretĂ© ; ces deux propriĂ©tĂ©s principales dĂ©pendent de leur forme, de la qualitĂ© des matiĂšres et des moyens de fabrication. Le travail de chaque instrument exige une mĂ©thode particuliĂšre, susceptible de modifications, dont les dĂ©tails nous conduiraient trop loin ; nous donnerons seulement des idĂ©es gĂ©nĂ©rales sur les opĂ©rations suivies Ă  l’arsenal du gĂ©nie Ă©tabli Ă  Metz. 3og. Pic-hoyau. Pour fabriquer un pic-hoyau, on prend un morceau de fer C de o m ,04i d’équarrissage ; on le coupe en morceaux de o m ,207 de longueur ; on porte ces morceaux au feu, pour les chauffer Ă  blanc ; le premier arrivĂ© Ă  cette couleur est placĂ© sur l’enclume pour ĂȘtre aplati dans le milieu; on lui donne une deuxiĂšme chaude pour l’entamer avec l’instrument qu’on appelle langue de carpe ; on forme l’ouverture avec un mandrin. A la troisiĂšme chaude , on Ă©tire la pointe ; par une quatriĂšme , on dĂ©veloppe le collet, Ă  l’aide d’une chasse ; on perfectionne l’Ɠil, Ă  la cinquiĂšme, en y faisant entrer le mandrin ovale ; une sixiĂšme chaude est donnĂ©e pour terminer le collet. Le hoyau se façonne Ă  la septiĂšme chaude ; on y soude l’acier en deux autres chaudes ; le cĂŽtĂ© opposĂ© Ă©tant Ă©bauchĂ©, on lui donne une chaude pour 2 99. l’ouvrir et pour y placer l’acier en gueule de loup. La soudure de l’acier s’opĂšre en deux chaudes; on chauffe une treiziĂšme fois , pour donner Ă  l'outil la courbure qu’il doit avoir ; on se rĂšgle pour cela sur un calibre. AprĂšs le travail de forge, le pic-hoyau est livrĂ© au limeur et au trempeur ; les deux extrĂ©mitĂ©s sont encore chauffĂ©es, pour ĂȘtre trempĂ©es ; ce qui fait qu’on donne quinze chaudes pour faire l’outil. 3io. Pic-Ă -roc. La fabrication du pic-Ă -roc est la mĂȘme que celle du pic-hoyau elle n’en diffĂšre qu’en ce que la tĂȘte du pic se forme comme celle d’un marteau ordinaire. 3 1 r. Pelle ronde. Le fer destinĂ© aux pelles rondes doit ĂȘtre pur ; il doit gagner de l’élasticitĂ© par l’écrouissement n°. 3o3. On prend du fer A, dont les dimensions sont largeur o m ,o8i, Ă©paisseur o m oi5; on le divise en morceaux de o m ,aa de longueur. A la premiĂšre chaude, on Ă©bauche les Ă©pau- lemens, on donne une deuxiĂšme chaude, pour Ă©largir l’extrĂ©mitĂ© destinĂ©e Ă  former la douille ; Ă  la troisiĂšme chaude, on Ă©tire une pointe Ă  la base de la pelle; on en donne une quatriĂšme pour Ă©tendre le fer dans lĂ© milieu cette opĂ©ration s’exĂ©cute au martinet. On achĂšve le travail Ă  une cinquiĂšme chaude ; et pour l’accĂ©lĂ©rer, on superpose deux pelles Ă©bauchĂ©es Ă  l’action du martinet. Le travail du martinet Ă©tant terminĂ©, on dĂ©coupe la pelle sur un calibre. 3oo Une sixiĂšme chaude est nĂ©cessaire pour rouler la douille, et on soude Ă  la septiĂšme. Trois chaudes sont encore donnĂ©es Ă  la pelle, pour lui faire prendre sa vĂ©ritable forme ; en sorte que cet instrument reçoit dix chaudes dans sa fabrication. 3 12 . Pelle carrĂ©e. Pour obtenir Une pelle carrĂ©e on prend du fer A, dont la largeur est de o m ,85, et l’épaisseur de o m ,o 10 ; on le coupe Ă  la longueur deo m ,2i5; deux dĂ© cĂšs morceaux sont nĂ©cessaires pour faire une pelle. Une premiĂšre chaude est donnĂ©e Ă  chaque morceau , pour Ă©baucher les Ă©paulemens ; ils reçoivent encore chacun une deuxiĂšme chaude pour Ă©largir la piĂšcĂ©, et en mĂȘme temps creuser un peu l’intĂ©rieur ; Ă  une troisiĂšme chaude on Ă©bauche la douille, en lui donnant une forme cylindrique. A la quatriĂšme chaude, on superpose les deux piĂšces, en plaçant entre elles une mise d’acier dont la soudure commence Ă  cette chaude, et s’achĂšve par une cinquiĂšme. La sixiĂšme et la septiĂšme chaudes servent Ă  rapprocher le reste. La douille se soude Ă  la huitiĂšme chaude et Ă  la neuviĂšme. On platine la pelle, et on rectifie la douille Ă  l’aide d’un mandrin, par trois chaudes. L’instrument Ă©bauchĂ© en reçoit encore quatre autres les trois premiĂšres pour lui donner sa vĂ©ritable forme, et la quatriĂšme pour le disposer Ă  la trempe. 3 oi Une pelle carrĂ©e peut passer au moins vingt fois au feu avant d’ĂȘtre finie. 313. Hache. Pour fabriquer les haches, on prend du fer A, qui porte o m ,o65 de largeur et o m ,oi5 d’épaisseur; on le divise en morceaux de o m ,32 de longueur. A la premiĂšre chaude, on dĂ©veloppe l’Ɠil par le secours de la chasse ronde ; Ă  la deuxiĂšme on Ă©tire les parties de l’Ɠil qui se trouvent Ă  chaque face de la hache lorsqu’elle est pliĂ©e ; on fait courber la piĂšce Ă  la troisiĂšme chaude, pour rapprocher les deux extrĂ©mitĂ©s ; on y introduit une mise d’acier dont on opĂšre la soudure par la quatriĂšme chaude et par la cinquiĂšme ; l’extrĂ©mitĂ© destinĂ©e Ă  former le tranchant s’amincit Ă  la sixiĂšme, Ă  la septiĂšme on soude le fer prĂšs de l’Ɠil et on isole un peu de mĂ©tal en cette partie pour former l’épau- lement. Enfin, on donne encore Ă  la hache trois ou quatre chaudes, pour lui faire prendre la forme qu’elle doit avoir; ce nombre de chaudes varie selon l’habiletĂ© de l’ouvrier. AprĂšs le travail de forge, on trempe la hache, puis on aiguise le tranchant sur la meule. Dans la fabrication d’une hache, le fer passe onze ou douze fois au feu. 314. Serpe. Pour fabriquer les serpes, on prend du fer A, dont la longueur est de o m ,04o sur o m ,oi4 d’épaisseur, on divise les barres en morceaux de o m ,22. 3 02 A la premiĂšre chaude, on fend la barre pour y loger une mise d’acier. ta soudure de l’acier au fer s’opĂšre par la deuxiĂšme et par la troisiĂšme chaudes ; en mĂȘme temps on Ă©bauche la pointe cintrĂ©e de l’instrument, ainsi que les Ă©paulemens. La soie s’étire Ă  la quatriĂšme chaude, et le corps de la serpe s’élargit Ă  la cinquiĂšme. La piĂšce de forge reçoit encore trois ou quatre chaudes pour ĂȘtre terminĂ©e ; puis on la trempe et enfin on la passe Ă  la meule, pour blanchir toute sa'' surface. RĂ©ception. 3i5. Les outils Ă  pionniers doivent remplir deux conditions pour ĂȘtre reçus. i°. Avoir les dimensions et le poids voulus. 2 °. RĂ©sister Ă  des Ă©preuves particuliĂšres. Les dimensions se vĂ©rifient par des patrons ou gabaris en fer laminĂ© ; ensuite on pĂšse les outils pour s’assurer s’ils ont le poids demandĂ©. On examine s’ils ne portent pas de crevasses qui pĂ©nĂštrent d’outre en outre, dĂ©fauts que les ouvriers ont intĂ©rĂȘt Ă  masquer les outils qui ont ces dĂ©fauts sont rebutĂ©s, ainsi que ceux qui ne sont pas conformes aux modĂšles. Ces vĂ©rifications sont communes Ă  tous les outils. Pic-hoyaux et pic-Ă -roc. La pioche et le pic-Ă - roc sont d’abord emmanchĂ©s, puis on les frappe, huit Ă  dix coups, avec la tĂȘte du manche, sur une pierre dure. On reconnaĂźt si les outils sont suffisamment ha- 3o3 billĂ©s, soit par l’action d’un petit burin trempĂ© sec, soit par l’action des acides i. Pelle ronde. La bontĂ© des pelles rondes se 'vĂ©rifie par leur Ă©lasticitĂ©, dont on s’assure en les courbant Ă  l’aide d’un manclie postiche. Pelle carrĂ©e. Les pelles carrĂ©es sont emmanchĂ©es pour la rĂ©ception ; on les enfonce verticalement dans un sol ferme, puis on imprime au manche trois ou quatre mouvemens oscillatoires. Hache et serpe. Les outils tranchans sont essayĂ©s sur des bois durs, en frappant avec le tranchant perpendiculairement aux fibres. AprĂšs ces Ă©preuves, on examine attentivement les outils -, c’est principalement aux collets et prĂšs des douilles que se manifestent les crevasses. Le tranchant des instrumens peut rester faussĂ©, ou bien il peut se casser ; dans le premier cas, le tranchant est fait en fer, ou l’acier n’est pas trempĂ© ; et, dans le deuxiĂšme, l’acier a Ă©tĂ© trempĂ© trop sec. Tous ces dĂ©fauts font rebuter les outils a. La maniĂšre d’éprouver les outils Ă  pionniers est fort arbitraire ; il serait Ă  dĂ©sirer qu’on adoptĂąt la chute d’un mouton, dont le poids ou la hauteur serait relative au genre d’outils que l’on recevrait. 3 1 6. Les pics-hoyaux, les pics-Ă -roc et les haches Emmanchement reçoivent des manches faits de bois d’érable, de ^ esou dls. cornouillier ou de charme, que leur duretĂ© et leur Ă©lasticitĂ© rendent trĂšs-convenables. 1 Moyen de distinguer le fer de l’acier, p. 266 de ce cahier. 2 Aide-mĂ©moire,6 e . Ă©dition, pag. 273 et suivantes. Conservation des outils. 3o4 Les pelles rondes doivent ĂȘtre emmanchĂ©es de bois lĂ©gers tels que ceux de peuplier, de tremble, de saule , etc. Les pelles carrĂ©es ont besoin de manches solides; c’est pourquoi on donne la prĂ©fĂ©rence au chĂȘne. 317. Le fer et l’acier, dont sont formĂ©s les outils Ă  pionniers, sont susceptibles de s’oxider dans les magasins ; on est donc forcĂ© de les couvrir d’un enduit conservateur. Dans les arsenaux de l’artillerie, les haches et les serpes sont trempĂ©es dans un lait de chaux, et les pelles sont enduites de poix noire ou passĂ©es Ă  la corne. L’emploi de la chaux est mal raisonnĂ© ; on en a la preuve par la couleur de l’oxide de fer hydratĂ© qu’on remarque sur les outils couverts de cette substance. A l’arsenal du gĂ©nie Ă©tabli Ă  Metz, l’expĂ©rience a fait voir qu’un vernis noir Ă  l’essence, est prĂ©fĂ©rable Ă  l’emploi de la chaux et mĂȘme de la poix. Composition 3 1 8 . Composition du vernis Ă  l’arsenal du gĂ©nie du vernis. Colophane.. . . .. 2 parties, Essence.. .. 5 ii. PrĂ©paration. Le mĂ©lange se fait sur le feu ; sa prĂ©paration exige beaucoup de prĂ©cautions, pour s’opposer Ă  l’inflammation ; aussi prĂ©fĂšre- 1 -on se procurer le vernis tout fait, par la voie du commerce ; puis on y incorpore Ă  froid du noir de fumĂ©e pour le colorer. 3 o 5 Prix. Pour vernir 100 pelles il faut ĂŻctl. 0,25 De vernis noir Ă  i f .6o le kil. fr. 0,400 o,o 5 De noir de fume'e Ă  0^90 le kil. 0,045 journ, 0,25 De peintre Ă  vernir les 100 pelles, Ă  2 r ,oo o, 5 oo Total pour les 100 pelles. . . . fr. 0,945 La quantitĂ© de vernis appliquĂ©e sur chaque outil Ă©tant en raison des surfaces, les outils, autres que les pelles rondes et carrĂ©es, reviennent Ă  un prix moindre. Les instrumens tranelians employĂ©s par les deux armes, peuvent trĂšs-bien ĂȘtre fabriquĂ©s avec de la fonte, parle procĂ©dĂ© de M. Lucas, procĂ©dĂ© trĂšs- simple , que l’on pratique en Angleterre, pour se procurer les outils de taillarfclerie. AprĂšs avoir coulĂ© , en fonte carburĂ©e, les instrumens qu’on veut obtenir, on les traite Ă  un feu trĂšs-Ă©levĂ©, avec du tritoxide de fer, soit natif, soit artificiel, qui, en dĂ©soxidant, dĂ©carbonise la fonte et la rapproche de l’état de fer forgĂ©. Si l’instrument a besoin d’une grande duretĂ©, on la communique par un refroidissement subit. Ce procĂ©dĂ©, qui se rĂ©duit Ă  un moulage et Ă  une dĂ©carbonisation, donne aux outils en fonte les qualitĂ©s de l’acier fondu. L’emploi de ce moyen serait peut-ĂȘtre avantageux dans les arsenaux et dans les manufactures i. 1 Essai chimique sur les arts et les manufactures de la Grande-Bretagne. — Par Samuel Partes et Martin. 39 Projet fabrication. 3o6 Les liaches, les serpes et tous les instruniens tranchans pourraient encore ĂȘtre fabriquĂ©s par un autre procĂ©dĂ© aprĂšs avoir confectionnĂ© en fer forgĂ© les outils qu’on voudrait obtenir, on les tremperait ensuite en paquet a58. Le tranchant des instrumens Ă©tant plus mince, passerait entiĂšrement Ă  l’état d’acier, tandis qu’il resterait suffisamment de fer non-aciĂ©rĂ© dans le corps de l’outil, pour lui conserver toute la tĂ©nacitĂ© dont il a besoin. 3o 7 CHAPITRE SIXIÈME. TRAVAUX DANS LES MANUFACTURES D’ARMES. DIX-HUITIEME LEÇON. Description succincte des premiĂšres armes Ă  feu Choix et rĂ©ception du, fer , de Y acier et du cuivre dans les manufactures d'armes. — Choix du bois pour la monture. — PrĂ©paration . et rĂ©ception de ce lois. Fabrication du fusil Division du fer en bidons. — Corroyage du fer. —Formation des maquettes.—Leurs dimensions.—Leur conversion en lames.—Dimensions de celles-ci.—Roulage des lames .— Leur soudure Ă  la ForĂ©zienne et Ă  la LiĂ©geoise. — Visite des canons deforge. Du forage Description de la machine Ă  forer,. — Travail du foreur. 3 rg. Quoique la dĂ©couverte de la poudre fut Des premiĂšres faite vers l’an 1256 i, les premiĂšres armes Ă  feu ames ^ eu * ne parurent en France, selon les uns, qu’en i 33 o, et selon les autres, qu’en 1400. Elles prirent d’abord le nom de bombardes , Ă  cause du bruit qui Ă©tonna beaucoup lorsqu’on fit usage de ces armes pour la premiĂšre fois 2}. 1 Essai de cliimie, par Watson, tom, 1, pag. $27, 2 BĂŽ///2ot, bruit. 3o8 Couleuvrines. Les bombardes furent ensuite nommĂ©es et serpentines , parce qu’on leur donnait des formes qui imitaient des couleuvres ou des sĂ©rpens. Ces armes Ă©taient loin d’avoir la lĂ©gĂ©retĂ© du fusil actuel elles pesaient de io Ă  25 k ., et leur poids forçait de les manƓuvrer sur de petits affĂ»ts ou elle valets ; mais, sous Louis XI, les couleuvrines, devenues plus lĂ©gĂšres, se manƓuvraient aisĂ©ment; cette facilitĂ© de s’en servir les fit nommer canons Ă  main. Arquebuses. Les ehangemens successifs apportĂ©s dans la forme des armes Ă  feu, en rendirent peu Ă  peu le service plus commode; en i52r on monta les canons Ă  main sur un croc fixĂ© sur chevalet; et c’est alors qu’ils prirent le nom d'arquebuses Ă  croc i, que l’on faisait partir en leur prĂ©sentant un boute-feu , comme aux bombardes. Mousquets. Peu de temps aprĂšs, on diminua le poids des canons Ă  main, et on remplaça le chevalet par un fĂ»t garni d’une crosse ; alors les arquebuses furent aussi appelĂ©es mousquets 2 . Arquebuses Ă  rouet. La difficultĂ© de faire partir l’arme, en prĂ©sentant une mĂšche allumĂ©e, fit imaginer le rouet, sorte de platine qu’on appliquait au pan de lumiĂšre 3 ; ce qui fit donner Ă  l’arme le nom Ă !arquebuse Ă  rouet. 1 De l’italien arco, arc et d ebusio } trou. a De Muscheta ? espĂšce d’arbalĂšte. 3 Chasse au fusil M. de Marolle. MĂ©moire sur la fabrication des armes portatives de guerre, pag, 1 64? M. Cotty -, et Dictionnaire de l’artillerie, par le meme. C 3 °9 Mousquets Ă  mĂšche ou Ă  serpentin. Le rouet offrant un mĂ©canisme compliquĂ©, on revint Ă  l’usage de la mĂšche ; mais , pour en rendre l’emploi facile, on logeait la mĂšche entre les mĂąchoires d’une sorte de chien nommĂ© serpentin , Ă  cause de sa forme on faisait partir l’arme en abaissant le porte-mĂšclie sur l’amorce, ce qu’on obtenait au moyen d’une bascule intĂ©rieure que l’on mettait en jeu par une dĂ©tente. Ces armes prirent alors les noms d’arquebuses Ă  mĂšche ou Ă  serpentin. PoitrinaĂźs. Les arquebuses et les mousquets furent tellement allĂ©gĂ©s, que la cavalerie en fit aisĂ©ment usage ; et comme ils portaient une crosse fortement courbĂ©e pour appuyer l’arme sur la poitrine, ces armes Ă  feu furent nommĂ©es poitrinaĂźs. Pistoles ou pistolets. La longueur des poitrinaĂźs fut diminuĂ©e vers 1548, et ils devinrent les plus petites armes Ă  feu en usage ; on leur donna le nom de pistoles , ensuite celui de pistolets , parce que les premiers avaient Ă©tĂ© fabriquĂ©s Ă  Pistoye, en Toscanne. Fusils. Les arquebuses et les mousquets furent employĂ©s jusqu’en 1660, Ă©poque Ă  laquelle on arma du fusil 1 les grenadiers ainsi que les soldats affectĂ©s Ă  la garde et Ă  la dĂ©fense de l’artillerie , qui n’était point encore organisĂ©e militairement ; mais le fusil ne fut donnĂ© gĂ©nĂ©ralement aux troupes françaises qu’en 1703. 1 Ainsi nommĂ© de l’italien facile ou fucile, du nom de la pierre dont le chien est armĂ©. C 310 Distinction des modĂšles. Depuis 1746 jusqu’en 182a, il a paru un grand nombre de modĂšles d’armes Ă  feu que l’on distingue par les annĂ©es dans lesquelles ils ont Ă©tĂ© adoptĂ©s. La description de ces modĂšles ainsi que les corrections qu’on y a apportĂ©es sont consignĂ©es dans plusieurs ouvrages 1. Choix et rĂ©cep- 320 . LeferemployĂ©danslesmanufacturesd’armes tion du fer. ^ g Uerre es ÂŁ c q u J q ue ] ’ on connaĂźt sous le nom de fer fort ; il doit rĂ©unir une grande tĂ©nacitĂ© Ă  la propriĂ©tĂ© de bien se souder, et de supporter le taraudage. Les qualitĂ©s du fer pouvant varier, par des causes nombreuses, dans le travail des grosses forges , les rĂ©glemens prescrivent aux officiers un examen sĂ©vĂšre du mĂ©tal, avant de l’introduire dans la fabrication; et c’est principalement lorsqu’on veut faire usage du produit d’une forge qui n’a pas encore livrĂ© aux manufactures, qu’il faut multiplier les essais. Pour juger des qualitĂ©s du fer on fait prĂ©parer 40 canons, par chaque quantitĂ© de 12 Ă  i 5 oo canons qu’on doit fabriquer. On examine d’abord si le mĂ©tal se travaille faciie- mentĂ la forge les canonsĂ©tant terminĂ©s, onencasse plusieurs pour en voir la cassure ; si elle prĂ©sente x MĂ©moire sur la fabrication des armes portatives, pag. i3i, par M. Cotty, ou Instruction sur les armes Ă  feu, pag. 8, par le mĂȘme. Aide-mĂ©moire, 6°. Ă©dition, pag. 661. Dictionnaire de l’artillerie, Ă  l’article modĂšles d'armes Ă  feu portatives. Su du nerf, le fer est reçu; et il est rebutĂ©, s’il montre du grain ou les divers caractĂšres des mauvais fers. Les canons non cassĂ©s sont finis, pour s’assurer si le fer se taraude aisĂ©ment ; et, pour savoir si ces canons rĂ©sistent Ă  l’effort de la poudre, on leur fait subir les Ă©preuves dont il sera parlĂ© plus tard. Tel est le mode d’essai suivi Ă  Saint-Etienne. diffĂ©rentes piĂšces en fer de la platine qui doivent ĂȘtre cĂ©mentĂ©es, sont fabriquĂ©es avec du fer de premiĂšre qualitĂ©. Pour s’assurer de sa bontĂ©, on en fait confectionner diverses piĂšces de platine, qu’on trempe en paquet n°. 269; aprĂšs cette opĂ©ration, on les casse, et on juge par le grain si le mĂ©tal convient Ă  cette fabrication. 321 . L’acier naturel n°. 239 est le seul em- RĂ©ception ployĂ© dans les manufactures d’armes. de 1 acier. Pour juger de la bontĂ© de cet acier, on en fait fabriquer diffĂ©rentes piĂšces; et lorsqu’elles sont entiĂšrement finies, on les examine attentivement, pour voir si l’acier n’a point de dĂ©fauts ; puis on les brise pour s’assurer, par la cassure, de la qualitĂ© de la matiĂšre. Le bon acier ale grain fin, uniforme, d’une couleur plus grise que celle du fer. Lorsque le fer et l’acier prĂ©sentĂ©s par l’entrepreneur , ont satisfait aux conditions exigĂ©es, le contrĂŽleur les marque de son poinçon, et ils sont placĂ©s dans les magasins 1. ! 1 RĂ©glement du 22 brumaire an 9, concernant les manufactures d’armes Ă  feu, titre x cr . Composition et re'ception du cuivre. Choix du bois. 3l2 322 . Le cuivre dont on fait usage est un alliage qui porte le nom de laiton , ou cuivre jaune. Autrefois ce mĂ©tal s’achetait dans le commerce , ou il se prĂ©parait Ă  la manufacture, d’une maniĂšre arbitraire. Afin de mettre de la ressemblance dans les couleurs et encore plus dans la qualitĂ© de l’alliage, le ministre a dĂ©cidĂ© en 1817, que ce cuivre se composerait de Cuivre rouge. 80 Zinc ‱. 17 Etain. 3 Le mĂ©lange des mĂ©taux, Ă  l’état de puretĂ©, s’opĂšre dans l’atelier du fondeur de la manufacture, en prĂ©sence d’un officier et d’un contrĂŽleur qui font peser les matiĂšres, et qui ne quittent la fonderie qu’aprĂšs que l’alliage est formĂ©. S’il existait de l’incertitude sur la composition de l’alliage, on procĂ©derait Ă  son analyse 1. 323 . Tous les fusils fabriquĂ©s dans les manufactures françaises sont montĂ©s sur bois de noyer; on le prĂ©fĂšre aux autres espĂšces, parce qu’il est plus facile Ă  travailler et qu’il se tourmente peu par les changemens d’état de l’atmosphĂšre. Les autrichiens et les turcs remplacent le noyer par le hĂȘtre, les russes font usage du bouleau et du sapin rouge; le seul avantage de ces diffĂ©rentes espĂšces de bois est la lĂ©gĂšretĂ©. 1 Mode analytique, 3 e . partie du cahier classique. Rapport du comitĂ© central Ă  S. E. le Ministre de la guerre, sur les alliages de cuivre les plus convenables aux armes portatives bibliothĂšque de l’école de Metz, i 3 e , carton, n°. 9. 3i3 Des expĂ©riences faites Ă  la Rochelle, prouvent que le hĂȘtre est moins avantageux que le noyer, en ce qu’il est plus sujet aux Ă©clats et qu’il rĂ©siste moins aux efforts de la torsion. PrĂ©paration. Le bois de noyer est envoyĂ© en grume dans les manufactures; mais dans celle de les bois sont reçus des villages voisins oĂč on les travaille. Les dimensions des grumes sont a m . de longueur sur i'",20 de diamĂštre environ, ce qui forme quatre solives d’ancienne mesure ou o m ,4i cubes. Ces billes sont divisĂ©es en madriers ; chacune d’elles peut en fournir six de o m ,o 6 d’épaisseur. Les madriers sont portĂ©s aux magasins, oĂč ils sont rangĂ©s en piles de 1200 Ă  i3oo, dont les couches se croisent; dans cet Ă©tat les madriers se sĂšchent lentement sans se voiler. Chaque pile est Ă©tiquetĂ©e i°. D’un numĂ©ro, 2 0 . De la date do la coupe, 3°. De l’entrĂ©e en magasin, 4°. Du nombre de madriers. AprĂšs un certain temps, on dĂ©bite en bois de fusil, autant de madriers qu’il est nĂ©cessaire poulie nombre d’ouvriers qu’on a Ă  sa disposition. La division s’opĂšre par un tracĂ© ; si le madrier est sain, il doit fournir trente bois de fusil. Ces bois sont portĂ©s dans un autre magasin, pour y subir une dessication parfaite, et on ne les emploie qu’aprĂšs trois ans, Ă  dater de la coupc. Ăąo Bidons. 3*4 RĂ©ception, Les Lois de fusil doivent ĂȘlrc gris ou demi-gris; ceux qui sont blancs provenant presque toujours de l’aubier, doivent ĂȘtre rebutĂ©s, ainsi que ceux qui ont des taches d’un jaune passĂ© et des piqĂ»res de vers ou autres dĂ©fauts qui annoncent leur dĂ©composition. On doit rebuter Ă©galement ceux qui ont des noeuds et ceux qui ne sont pas suffisamment de fil dans toute leur longueur. FABRICATION DU FUSIL. 3a4. Nous prendrons pour exemple le travail du fusil d’infanterie, modĂšle de 1816; nous devons annoncer que les opĂ©rations qui vont suivre n’appartiennent qu’aux manufactures royales et qu’elles ne seront expliquĂ©es que d’une maniĂšre succincte car si l’on dĂ©crivait ici tous les travaux que demande la fabrication des armes Ă  la forge, Ă  la forerie, Ă  la meule, Ă  la lime, etc., on serait obligĂ© d’entrer dans des dĂ©tails qui, malgrĂ© leur utilitĂ©, deviendraient longs et fastidieux dans un mĂ©morial tel que celui-ci. 023. Pour faciliter le travail, on divise les barres d’échantillon en morceaux Ă©gaux, dont la longueur est relative au canon que l’on veut fabriquer; celle division s’opĂšre Ă  l’aide d’un mouton qu’on nomme casse-fer dont le poids est de 3i8 k , 18 65o Iiv .. Les barres qui rĂ©sultent de cette opĂ©ration sont appelĂ©es bidons. 026. Pour ĂȘtre assurĂ© que le fer employĂ© Ă  la fabrication des armes de guerre est bien travaillĂ©, 3 i 5 les rĂ©glemens prescrivent un corroyage Ă  l’usine mĂŽme ; mais il est Ă  remarquer que par cette opĂ©ration la tĂ©nacitĂ© n’augmente pas dans tous les fers, et que ceux de premiĂšre qualitĂ© ne peuvent que perdre sous ce rapport; aussi l’opĂ©ration du corroyage n’est-elle pas suivie dans toutes lĂšs manufactures; celles qui sont alimentĂ©es par les fers des dĂ©partemens du Doubs, du Puy-de-DĂŽme et de la Dordogne ne pratiquent pas le corroyage, tandis que cette opĂ©ration est exĂ©cutĂ©e dans les manufactures qui font usage des fers des autres dĂ©partemens. Dimensions des Bidons Par corroyage. Sans corroyage. m. p Iig. Long, o,3o45 lx 3 . Larg. 0,0676 26 . m. p. Iig. 0,4080 10 6 ; 0,0837 36 . m. m. Iig. Epais. o,o3i6Ăąo,o338l4Ă i5 m. m. Iig. o,oi58 Ă  0,0180 7 Ă  8. k. liv. onc. Poids 6,6069 il 4 - ‱ k liv. onc. 5,4457 11 a. . 327. Si l’on procĂšde par corroyage, on superpose Maquettes, deux bidons qui prennent alors le nom de paquet on porte le paquet au feu de forge; arrivĂ© au blanc soudant, on rĂ©unit les deux surfaces par la percussion d’un martinet, et en mĂȘme temps on Ă©largit le paquet. Le forgeron appelĂ© maqueteur , exĂ©cute son opĂ©ration en quatre chaudes ; la piĂšce de forge finie reprĂ©sente deux maquettes opposĂ©es par leur base. C 3 i 6 / Longueur. m. p. lig. Dimensions \ Largeur -j au milieu . . . , aux extre'mite's . . 0,0676 26 des maquettes doubles. J f au milieu. . . . . 0, n 6 j Epaisseur^ aux extrĂ©mitĂ©s . . 0,0090 » 4 liv. ‱ 9 ? 79 00 2 ° * Perte dans le 28 Les maquettes doubles sont ensuite divisĂ©es comme les bidons, pour en obtenir des maquettes simples. Si la fabrication s’opĂšre sans corroyage, le ma- queleur amĂšne, par une seule chaude, le bidon Ă  la forme de maquette simple, dont le poids est de 4 1 ,8338 g 11 '- 14 °“-. La conversion des bidons en maquettes simples pourrait s’obtenir par le laminage ; il y aurait cĂ©lĂ©ritĂ© dans le travail, et par suite Ă©conomie, puisque l’élĂ©vation du prix du fer est toujours en raison de la durĂ©e de l’opĂ©ration qu’il a subie. Des expĂ©riences commencĂ©es aux forges de Grossouvre NiĂšvre, proiwent qu’un laminoir peut fournir 5oo maquettes simples en douze heures; mais l’étirage aux cylindres ne donnant pas Ă  tous les fers l’état dĂ©sirĂ© pour en fabriquer des canons, on ne devra employer les lames, ainsi obtenues, qu’aprĂšs que l’expĂ©rience aura assurĂ© de leur bontĂ©. Lames. 5a8. Les maquettes sont converties en lames Ă  canon, en deux chaudes la premiĂšre se donne Ă  / 3i 7 la base jusque vers le milieu; on Ă©tire au martinet, et, en mĂȘme temps, on forme un biseau sur les cĂŽtĂ©s. Longueur. derriĂšre . . i Largeur - . vendĂ©miaire an XIII, sur les demandes et l’entretien des armes portatives, etc., titre 4 paragraphe 4°* DurĂ©e dĂšs fusils. Bronzage des fusils. 3 42 les taches d’oxide, et en les passant encore Ă  la piĂšce grasse aussi souvent que le besoin l’exige. Lorsque les fusils doivent sortir des salles pour ĂȘtre dĂ©livrĂ©s aux troupes, on dĂ©monte les platines , on enlĂšve le cambouis, et on met une goutte d’huile aux articulations. 356. On a fixĂ© Ă  5o ans la durĂ©e du fusil entre les mains du soldat ; mais cette arme est ordinairement dĂ©tĂ©riorĂ©e avant ce temps par plusieurs causes , dont la principale est Ă©videmment le frĂ©quent nettoiement qu’on exige pour conserver un brillant inutile. 357. Pour s’opposer Ă  l’altĂ©ration des canons de fusils, et pour empĂȘcher les troupes d’ĂȘtre* aperçues de loin Ă  la guerre, etc., les anglais ont imaginĂ©, en 1 8 1 5 , de donner Ă  ces armes un bronzage que M. Dupin a trĂšs-bien dĂ©crit 1 . La maniĂšre de bronzer les armes s’opĂšre Ă  l’aide de deux compositions la premiĂšre est un mordant qui, en se dĂ©composant sur le mĂ©tal, l’altĂšre et y abandonne les oxides que ce mordant tenait en suspension. La deuxiĂšme n’est qu’un vernis Ă  la laque qui empĂȘche l’action de l’air et de l’eau de pousser plus loin l’oxidation du fer. Ces moyens seraient sans doute trĂšs-prĂ©cieux, si le bronzage offrait une longue durĂ©e ; mais malheureusement les vernis Ă  l’alcool ne rĂ©sistant pas au frottement, on doit en conclure que les anglais ne sont pas plus avancĂ©s que nous sur ces com- 1 Force militaire de la Grande-Bretagne, tom. 2, pag. 11. ' 343 positions toujours altĂ©rables et dont on avait dĂ©jĂ  recouvert depuis long-temps les armes de luxe Ă  Versailles i. VINGT-UNIÈME LEÇON. Des armes blanches des anciens. — PrĂ©paration des Ă©toffes, leur usage. — Choix de Vacier pour les lames.—Affinage de l'acier au Klingenthal, passage de Vacier en billes, en barres, en languettes , en trousses et en lopins.—Distinction des aciers en marques.—ThĂ©orie de l'affinage. —Fabrication des maquettes et des lames .— Aiguisage des lames, leur polissage, leur Ă©preuve et leur conservation.—Damas de Perse, leurs caractĂšres.—Damas d'Europe, leur fabrication par des Ă©toffes et par des alliages. — Notice sur les enduits conservateurs des mĂ©taux. 358, L’bomme dans le premier Ă©tat de sociĂ©tĂ©, a eu Ă  se dĂ©fendre contre les animaux, puis contre ses semblables. Les substances choisies d’abord pour composer les armes, furent des corps durs, tels que le bois, la pierre, les os et enfin les mĂ©taux, que leur peu de duretĂ© fit remplacer par des alliages ; mais la sidĂ©rurgie ayant amenĂ© la connaissance de l’acier, ce dernier produit de l’art mĂ©rita la prĂ©fĂ©rence. Les premiers instrumens employĂ©s Ă  la guerre, Des armes blanches des anciens. 1 MĂ©moire sur la fabrication des armes Ă  feu portatives M. Cotty, pag. 112, et Dictionnaire de l’artillerie, article mise en couleur des canons. M. le G 1 . Gotty. Etoffes. 344 soit pour attaquer, soit pour se dĂ©fendre, furent des bĂątons garnis de pointes ou de dards mĂ©talliques tels Ă©taient les Ă©pieux qui, en augmentant de longueur, ont portĂ© les noms de surisses et de piques. Pline rapporte que les lacĂ©dĂ©moniens furent les inventeurs de la pique ; cette arme .des peuples de l’antiquitĂ© est aussi devenue celle des modernes, qui l’ont variĂ©e sous un grand nombre de formes , pour rĂ©unir plusieurs avantages Ă  la fois. La pique, en changeant de forme, prit aussi les noms particuliers de lance , de javeline , de per lui- sane , de hallebarde et Ă 'esponton ou sponton. Ces diverses sortes de piques furent employĂ©es avec succĂšs par notre infanterie jusqu’en 166'g, Ă©poque de l’invention de la bayonnette. Si l’on recherche l’origine de l’épĂ©e, on voit qu’elle a pris naissance aprĂšs le poignard, et long-temps avant la dĂ©couverte du fer. Cette arme blanche fut courte d’abord, ensuite on l’alongea, puis on lui donna un tranchant, avec plus ou moins de largeur, et on la changea de cette maniĂšre en sabre , dont les formes ont singuliĂšrement variĂ© avant d’arriver aux modĂšles en usage dans les troupes françaises. 35 g. En corroyant le fer avec l’acier , on forme des mĂ©langes connus dans les arts sous le nom d’étoffes. Avant de donner la fabrication des lames, nous exposerons succinctement la prĂ©paration des Ă©toffes _ 345 Ă  cause de l’analogie qui existe entre ces composĂ©s et la matiĂšre des lames. Par les mĂ©langes du fer et de l’acier, la mollesse du premier se combine Ă  la duretĂ© du second , pour donner naissance Ă  l’élasticitĂ© , propriĂ©tĂ© qui est le principal caractĂšre des Ă©toffes. Outre les Ă©toffes fournies par la combinaison du fer et de l’acier, on en compose encore qui sont uniquement formĂ©s d’aciers ; dans ce cas, il faut que les aciers mĂ©langĂ©s soient de qualitĂ©s diffĂ©rentes ainsi, en rĂ©unissant de l’acier mou arec de l’acier dur, on obtient des Ă©toffes r. Usage. Les Ă©toffes servent Ă  faire des ressorts de toutes les formes pour les machines, on en fabrique aussi tous les outils ou instrumens qui doivent jouir d’une Ă©lasticitĂ© plus ou moins grande. 36o. L’acier naturel est le seul qu’on emploie Ă  Choix de l'acier la fabrication des lames, aprĂšs lui avoir fait subir I' ourles h> m - un affinage Ă  l’usine mĂȘme. Autrefois toutes les lames destinĂ©es aux armĂ©es françaises se fabriquaient uniquement avec l’acier de Nassau-SiĂȘgen , parce que les ouvriers, habituĂ©s Ă  travailler cette sorte d’acier, considĂ©raient le nĂŽtre comme ne pouvant pas convenir Ă  cet usage. Le comitĂ© central de l’artillerie fit faire, en 1818 , des essais sur un grand nombre d’aciers français, et lĂ© rĂ©sultat de ces recherches a Ă©tĂ© en faveur des i Description des Arts et MĂ©tiers, par MM. de l’AcadĂ©mie , tora. 8, pag. 95, planch. 6. 44 aciers de BĂ©ze r, qui sont les seuls employĂ©s aujourd’hui pour toutes nos lames. Affinage de 36 1 . L’acier brut arrive en fragmens et dans des l'acier au Klin-. .. , . . ... genthal. barils ; on le nomme aussi acier en billes. L’affinage s’opĂšre par le corroyage ; mais avant de l’effectuer, on fait subir au mĂ©tal des opĂ©rations prĂ©liminaires. Les billes sont chauffĂ©es au rouge-blanc, puis on les alonge par l’étirage; alors elles prennent le nom de languettes ; celles-ci, Ă©tant encore chaudes, sont jetĂ©es dans l’eau froide pour ĂȘtre durcies. Par ce prompt refroidissement, elles acquiĂšrent une fragilitĂ© nĂ©cessaire pour ĂȘtre brisĂ©es facilement. L’ouvrier exercĂ© reconnaĂźt l’état de l’acier dans la cassure des fragmens, ce qui lui permet de ranger ces languettes en trois classes ou qualitĂ©s. Dans ce premier travail, l’affineur a soin de rĂ©server quelques languettes qu’il ne brise pas, et auxquelles il donne seulement une lĂ©gĂšre courbure, pour servir de couverture aux trousses. Composition de la trousse. L’affineur commence sa trousse, en superposant, sur une grande languette d’acier mou, quinze Ă  dix-huit morceaux pris dans les trois qualitĂ©s diffĂ©rentes, en mĂ©langeant ces morceaux entre eux de maniĂšre Ă  obtenir de l’acier homogĂšne et convenable Ă  l’espĂšce de lames qu’on se propose de fabriquer. L’arrangement terminĂ©, l’affineur recouvre les morceaux 1 Usines de MM. Rochet et Sirodot, Ă  BĂšze prĂšs Mirebeau, dĂ©partement de la CĂŽte-d’Or. 34 7 d’une languette semblable Ă  la premiĂšre, et alors la trousse est achevĂ©e. Traitement de la trousse. La trousse prĂ©parĂ©e est chauffĂ©e au blanc-soudant, puis Ă©tirĂ©e au martinet , en quatre chaudes environ ; la piĂšce de forge qui en rĂ©sulte prend le nom de lopin ; ses dimensions varient, selon la grosseur de la trousse ; mais ordinairement, le lopin est de i m ,299 4 pieds de longueur, sur o m ,o6 2 pouces 3 lig. de largeur et de o m ,o5 1 pouce 10 lig. d’épaisseur. L’affineur profite de l’instant oĂč la piĂšce est encore rouge pour la couper en deux parties Ă©gales, par le secours d’une tranche qui l’entame seulement aux 3/4 de son Ă©paisseur. 362. L’acier des lopins a dĂ©jĂ  Ă©prouvĂ© un com- Des marques mencement d’affinage ; mais il 11’a pas encore Ă©tĂ© ^ ac * or ployĂ© et soudĂ© , travail qui lui donne le degrĂ© d’homogĂ©nĂ©itĂ© nĂ©cessaire. L’affineur brise les lopins, en rĂ©unit deux morceaux, les chauffe et les soude, en les Ă©tirant l’acier qui provient de cette derniĂšre opĂ©ration, est dit Ă  une marque. En rĂ©pĂ©tant le ployement et la soudure une deuxiĂšme fois, il forme de Vacier Ă  deux marques ; et, en continuant ce travail une troisiĂšme fois , il obtient de l’acier Ă  trois marques. Les lopins Ă  deux et Ă  trois marques sont divisĂ©s Visite, en deux parties, que l’on soumet Ă  l’examen des officiers de l’usine; et, si l’acier est reconnu bon, il est reçu. 363. Les lopins divisĂ©s sont Ă©tirĂ©s sĂ©parĂ©ment en Etirage en bar- longues barres que l’on coupe encore en deux par- jettes ma ~ lies, pour faciliter les opĂ©rations subsĂ©quentes. 348 Les barres sont placĂ©es dans le foyer de la forge, au nombre de 8 ou io Ă  la fois, pour ĂȘtre ensuite Ă©tirĂ©es l’une aprĂšs l’autre, au martinet, par l’extrĂ©mitĂ© chauffĂ©e. On coupe Ă  une longueur convenable, la partie amincie ; et le morceau sĂ©parĂ© prend le nom de maquette. On porte de nouveau au feu le reste de la barre, pour en obtenir d’autres maquettes semblables Ă  la premiĂšre. Enfin les maquettes sĂŽnt livrĂ©es aux forgeurs de lames i. ^^4' L’acier Ă  deux marques est employĂ© pour marques. les lames courtes, telles que celles d’infanterie, d’artillerie, de bayonnettes, de lances, etc. L’acier Ă  trois marques, Ă©tant plus Ă©lastique que le premier, convient pour les lames longues. Aiguisage. 365. Les lames forgĂ©es et trempĂ©es sont blanchies sur des meules de grĂšs mises en mouvement par le secours de l’eau ; ces meules peuvent ĂȘtre rangĂ©es en trois classes i°. Les grandes meules, de 2. m ,2j3 Ă  2 m ,597 7 Ă  8 pieds de diamĂštre et de o m , 108 Ă  o m , i35 4 k 5 pouces d’épaisseur, sont employĂ©es Ă  dĂ©grossir ou Ă  blanchir toutes les parties planes, ou saillantes des lames ; 2 0 . Les meules moyennes, de o m ,838 Ă  o m ,865 2 pieds 7 Ă  8 pouces, sont cannelĂ©es, pour blanchir en long les pans creux ou Ă©videmens ; 1 On explique dans la leçon orale le travail qu’exĂ©cutent les forgeurs, en mettant des modĂšles sous les yeux des Ă©lĂšves. Nous renvoyons pour cette fabrication Ă  l’ouvrage de Vandermonde, pag. 58, et au Dictionnaire de l’artillerie, art. lames de salres. 349 } 3 °. Les petites meules, de o m , 16a Ă  o m , 189 6 Ă  7 pouces et au-dessous, proviennent ordinairement des dĂ©bris des grandes, et portent aussi des cannelures. Autrefois l’aiguisage, sur les deux derniĂšres espĂšces de meules, se faisait Ă  sec; parce que l’eau, en ramollissant la pierre, dĂ©truit promptement les cannelures. Il rĂ©sultait du travail Ă  sec des acci- dens graves pour les aiguiseurs ; la poussiĂšre qu’ils respiraient, portĂ©e dans les voies aĂ©riennes, leur causait la, phthisie, maladie Ă©galement commune aux caillouteurs. Pour Ă©viter ces accidens , toutes les opĂ©rations qu’on exĂ©cute aujourd’hui sur les meules se font Ă  l’eau. 3 66 . Les lames blanchies sur le grĂšs reçoivent Polissage le poli sur des meules de bois de chĂȘne ou de et i ,rul “ ssa 8 e noyer, garnies d’huile et d’émeril. ' Le bruni est donnĂ© par des meules semblables, mais l’émeril est remplacĂ© par le charbon. 367. Les lames sont d’abord contrĂŽlĂ©es quant Ă  Epreuves, leurs dimensions ; leurs formes sont vĂ©rifiĂ©es Ă  l’aide de fourreaux, les Ă©paisseurs et les largeurs par des calibres. Les Ă©preuves sont de trois sortes 1 0 . Le ployement ; 2 0 . Lefouettage; 3 °. La percussion. Les lames longues subissent les trois opĂ©rations , et les lames courtes les deux derniĂšres seulement. 35o j Ployement. On exĂ©cute le ployement de deux maniĂšres en piquant la lame sur le plancher et en la poussant sans prĂ©cipitation, ou en se servant d’une caisse particuliĂšre , dont les dimensions varient selon l’espĂšce de lame dont on veut Ă©prouver l’élasticitĂ©. Fouet tage. Avant 1810 , toutes les lames Ă©taient fouettĂ©es sur un billot en Lois de chĂȘne, dont la forme Ă©tait celle d’un cĂŽne tronquĂ©. L’emploi du billot a Ă©tĂ© abandonnĂ©, parce que l’épreuve variait avec l’angle selon lequel on fouettait la lame. Le billot est remplacĂ© maintenant par des blocs - aussi en chĂȘne appelĂ©s jantes , dont le forme varie selon la lame qu’on veut Ă©prouver. Les lames longues sont fouettĂ©es sur des jantes Ă  surface cylindrique, portant une courbure relative Ă  l’espĂšce de lame et Ă  la force de l’épreuve qu’on veut lui faire subir. Ces instrumens sont nommĂ©s jantes courbes. Les lames d’infanterie sont fouettĂ©es sur une jante Ă  surface plane qui prend le nom de jante plate. Toutes les lames sont fouettĂ©es Ă  plat et de chaque cĂŽtĂ© pour en faire dĂ©celer les dĂ©fauts. Percussion. AprĂšs le fouettage on frappe encore le dos et le tranchant des lames sur un bloc en bois dur, pour s’assurer qu’elles ne portent plus de dĂ©fauts i. 1 Aide-mĂ©moire, 5 °. Ă©dition, tom. 2, pag. 602. Dictionnaire de l’artiilerie au mot lames de sabres. 351 Les lames reçues sont montĂ©es de leurs gardes , passĂ©es Ă  la piĂšce grasse et mises dans leurs fourreaux. Les sabres ainsi prĂ©parĂ©s sont envoyĂ©s aux directions d’artillerie , oĂč on les conserve en leur donnant les mĂȘmes soins qu’aux fusils n. 355. 368. Les damas, ainsi appelĂ©s du nom de l’ancienne capitale de la Syrie o\i on les a fabriquĂ©s pour la premiĂšre fois, se tirent exclusivement de la Perse; mais ils n’ont plus, dit-on, les qualitĂ©s que possĂ©daient ceux de la Syrie. L’acier qui entre dans la composition de ces lames, ainsi que les procĂ©dĂ©s Ă  l’aide desquels on les obtient, nous sont entiĂšrement inconnus. 36g. Les lames de damas se reconnaissent par des caractĂšres particuliers qu’il convient d’indiquer ici leur surface est recouverte de petites veines noires et blanches d’une telle finesse qu’elles ressemblent Ă  un sablĂ© mĂ©langĂ© de noir et de blanc ; ce sablĂ© disparaĂźt par le poli et il redevient apparent par l’immersion de la lame dans de l’eau acidulĂ©e. L’acier de damas est plus difficile Ă  forger que l’acier fondu, la trempe donne aux lames une grande fragilitĂ©, l’action de la meule dans l’aiguisage eu dĂ©tache les molĂ©cules tendres, ce qui Ă©tablit sur le tranchant une sĂ©rie de dents qui rend ces lames trĂšs-favorables pour couper les corps mous comme la chair. 370 . On a cherchĂ© en Europe, Ă  imiter les damas par des Ă©toffes n°. 35g; et toutes les tentatives ont Ă©tĂ© infructueuses, pour obtenir le dessin Conservation. Damas de Perse, CaractĂšres. Damas d’Europe. 35 a damassĂ©, si dĂ©sirĂ© par un pur caprice mais les damas d’Europe l’emportent sur ceux de Perse, par une grande tĂ©nacitĂ©, qualitĂ© trĂšs-essentielle pour une lame dans la main du guerrier. Les procĂ©dĂ©s de fabrication ont Ă©tĂ© dĂ©crits par Perret i J ; mais ceux qui ont Ă©tĂ© imaginĂ©s par Clouet, et publiĂ©s par M. Hachette a, en forment un art. facile Ă  pratiquer cet illustre chimiste a rĂ©duit Ă  trois mĂ©thodes simples, les moyens d’exĂ©cuter tous les dessins possibles sur les lames figurĂ©es i°. par lames parallĂšles, a 0 , par torsion, 3 °. par mosaĂŻque. Lieux 371. Les plus belles lames damassĂ©es , figurĂ©es , fabrication. ^ damas d'Europe fabriquĂ©s en France, sont celles qui sortent des Ă©tablissemens de MM. Cou- laux Klingenthal, de M. Degraud-Gurgey Marseille et de M. TrĂ©poz Paris. 37a. La fabrication des damas, par des mĂ©langes d’acier, n’est pas la seule qu’on ait indiquĂ©e. On doit Ă  M. l’ingĂ©nieur Berthier, la composition d’un alliage d’acier et de chrome facile Ă  obtenir, et que ses propriĂ©tĂ©s rendent prĂ©cieux cet alliage se laisse travailler Ă  la forge, acquiert de la duretĂ© Ă  la trempe et prend un beau noirĂ©-damassĂ©, par l’immersion dans l’acide sulfurique faible 3 . 1 Descriptions des arts et me'tiers, par MM. de l’acadeĂŻnie, tom. 8, pag. 217, planch. 64 ; ou EncyclopĂ©die mĂ©thodique arts et mĂ©tiers, tom. 2, pag. 28. MĂ©moire sur l’acier, Paris 177g, par Jean-Jacques Perret. 2 Journal des mines, tom. 16, pag. 4 Z1 > planch. 6 ; ou Annales des arts et manufactures, tom. 17, pag. 22g , planch. g. SydĂ©rotechnie, tom. 4, pag. * 2 3 36 , planch. 64. 3 Annales de chimie, 2'. collection, tom. 17, pag. 6 2. 353 SyS. L’action des agens destructeurs le fer, Enduits diminue les services que nous retirons de ce mĂ©tal. f er> Les artistes qui travaillent le fer ont dĂ» chercher des moyens pour s’opposer Ă  cette altĂ©ration, et ils ont trouvĂ© une foule de substances, qui servent Ă  former des enduits prĂ©servateurs, simples ou composĂ©s. 374. Lorsqu’on veut conserver des instrumens Enduits sim- en fer, ou en acier, on les frotte d’un linge im- ^j s ’ se ^ u ^ es et prĂ©gnĂ© d’huile ou de graisse l’emploi de ces substances remplit mal le but qu’on se propose, et exige un frĂ©quent nettoyement. Les anciens ont vainement essayĂ© les graisses d’un grand nombre d’animaux, parce que toutes contiennent les mĂȘmes principes r. Nous prĂ©fĂ©rons l’usage de VĂ©laine seule, puisque son altĂ©ration n’est presque pas sensible, comparĂ©e Ă  celle des corps gras ou huileux, qui renferment beaucoup de stĂ©arine , dont les propriĂ©tĂ©s indiquent une altĂ©ration prompte. 375. On fait usage, comme enduit, de la plom- Per-carbure bagine, ou fer carburĂ© naturel, connu dans le com- de fer merce et dans les arts, sous le nom impropre de mine de plomb; son mode d’application est simple on en frotte les piĂšces Ă  conserver, ou bien on dĂ©laie, dans de l’eau gommĂ©e ou de la biĂšre, cette 1 Voyez l’examen des huiles et des graisses dans les nouveaux ouvrages, et dans les Annales de chimie, tom. 93, p. 226; tom. 94, pag. 75 et 80. 45 Poix. Charbon. Chaux. 354 substance pulvĂ©risĂ©e, et on applique ce mĂ©lange Ă  la brosse. L’enduit de plombagine ne peut servir que sur les piĂšces non polies ; il leur donne une apparence de propretĂ© ; mais il est de peu de durĂ©e, et exige un frĂ©quent renouvellement 3 76. La poix noire, dite des cordonniers , sert Ă  couvrir les ouvrages grossiers de serrurerie. Pour appliquer cet enduit, on fait chauffer les piĂšces , et lorsqu’elles sont chaudes, on les passe Ă  la poix. Cette couche de rĂ©sine conserve long-temps les ferrures de l’intĂ©rieur des bĂątimens, mais il n’en est pas de mĂȘme de celles qui sont exposĂ©es aux injures de l’air; car au bout d’un an, elles demandent une nouvelle application. 377. Les forgerons se servent souvent d’un moyen facile pour conserver certaines piĂšces en fer- ils les chauffent au petit rouge; et, dans cet Ă©tat, ils les frottent avec de la corne , des plumes, ou d’autres substances animales ; celles-ci, en se dĂ©composant, abandonnent une couche de charbon qui devient adhĂ©rente, parce que le mĂ©tal dilatĂ©, lors de l'application, reçoit la matiĂšre dans les pores qui avoisinent la surface. Les piĂšces en fer, ainsi recouvertes, sont dites passĂ©es Ă  la corne. 378. La chaux blanche ou la chaux caustique Ă  bĂątir, est appliquĂ©e sur les piĂšces de forge par un moyen simple on dĂ©laie la chaux dans de l’eau jusqu’à ce qu’on obtienne une bouillie claire; 355 on y plonge les piĂšces, puis on les en retire aussitĂŽt pour les faire sĂ©cher ; cet enduit est le plus mauvais n°. 317 . 37g. Les couleurs Ă  l’huile siccative prĂ©servent Enduits com- trĂšs-hien les mĂ©taux de l’action des agens extĂ©- à°i’huile.° U ^ rieurs, et toutes les compositions de cette nature peuvent ĂȘtre appliquĂ©es sur le fer. 38o. Les instrumens qui doivent conserver leur brillant mĂ©tallique, comme ceux de physique et de gĂ©odĂ©sie, sont recouverts de vernis Ă  l'alcool qui ont pour bases des rĂ©sines, tels que la laque, le mastic, la sandaraque, le copal, etc. Vernis Ă  l’alcool. 38 1 . Si l’on fait dissoudre les rĂ©sines dans l’huile Vernis gras, siccative, et qu’aprĂšs la dissolution on y ajoute de l’huile essentielle de tĂ©rĂ©benthine, on obtient le vernis pour les voitures de luxe, les lampes ou quinquets, etc. Ces deux espĂšces de vernis n°. 38o et 38 r, conviennent trĂšs-bien pour prĂ©venir l’oxidation sur les objets en fer et en acier dont on veut conserver le brillant r. 382. La composition dont on fait usage dans les PiĂšce grasse, directions d’artillerie, pour l’entretien des armes, se prĂ©pare, d’aprĂšs le rĂ©glement, avec quatre parties de suif contre une d’huile d’olive ; on imprĂšgne de cette composition un chiffon de linge ou de serge, qui prend le nom de piĂšce grasse ; le simple 1 Voyez la composition des couleurs et des venus dans les ouvrages de MM. Vatin et Tingry, ainsi que dans l’EncyclopĂ©die arts et mĂ©tiers, tom, 2, pag. 9 et suivantes. 356 frottement de cette piĂšce sur les armes y dĂ©pose la couche de graisse suffisante Ă  leur conservation. Depuis la publication du rĂ©glement, l’expĂ©rience a fait prĂ©fĂ©rer, dans plusieurs directions, l’usage de l’huile d’olive, en raison de son peu d’altĂ©ration qui est prouvĂ©e par la thĂ©orie chimique ; c’est pourquoi nous avons dĂ©jĂ  indiquĂ© l’emploi seul de VĂ©laĂŻne n°. 374. FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE. TABLE DES MATIÈRES Contenues dans la i re . et dans la 2 e . partie du Cahier classique sur le Cours de Chimie appliquĂ©e aux Arts militaires. A. Pages fabrication de 1’.232 — de cĂ©mentation,.23g — fondu..245 — naturel, d’Allemagne ou de fusion , . 233 Adoucissage des canons,.32g AFFINAGE de l’acier au Klingenthal, . . 346 — du fer,.175 — du fer Ă  l’allemande..186 — du fer Ă  l’anglaise,.xg5 — du fer Ă  la bergamasque, .... igz — du fer Ă  la catalane,.18S — du fer Ă  la française..182 — du fer Ă  la française et Ă  l’allemande. Comparaison de ces deux mĂ©thodes, 186 — du fer dans les pots,.ig6 — du fer aux puddling-furnaces, . . . ig8 — du fer en Styrie,.igi ANALYSE des aciers,.2 66 — de l’ardoise d’ 5 — du plĂątre-ciment,.86 358 Pages ANALYSE du Basalte ..34 — de la chaux sulfatĂ©e..68 — de la pouzzolane,.38 — du silex-pyromaque,. 7 — de la ponce, ..37 — des pierres Ă  chaux....... 78 — du tripoli,.3g ARBUE, voyez herbue, .120 ARDOISES, synonimie, caractĂšres, analyse, gissement et localitĂ©s, exploitation, 15 Argiles,.*6 — apyres,. 5o — de France,. 18 — fusibles, ..45 — sĂŻnectique, synonimie, caractĂšres, gissement et localitĂ©s, usage, . . . 1 g ARMES blanches, fabrication des .' . . 343 ART de l’affineur.. 175 — du chaufournier,.60 — du plĂątrier,.68 Avantages de la 2 e . fusion, etc., . . . 167 B. Baguettes de fusil, ..332 BALLES de fer battu, fabrication des . . 226 BASALTE, caractĂšres, analyse, gissement et localitĂ©s, usage,.^4 BATTAG-E des boulets,.14^ BaĂŻonnettes, . ... . - ‱ ‱ ‱ 333 BÈRARDIÈRE, fabrication de l’acier fondu Ă  la .24g 35 9 Pages BÉTONS, voyez mortiers hydrauliques, , . 84 BOCARDAGE des minerais,.114 BOMBES, voyez projectiles creux, . . . 14g BOULETS, voyez projectiles pleins, . . 134 BRIQUES ordinaires, . .4g — emploi des machines pour la fabrication des.5 7 — rĂ©fractaires..5o Bronzage des fusils,.34a c. Caffut,.164 CaLBASSERIE, voyez fourneaux Ă  manche, 16g Canons de fusil,.317 CASTINE ou cron,.. r2 t CAUSES qui rendent les chaux hydrauliques, 76 CÉMENTATION des outils dans les parcs, projet de.. . 264 — des scies et des limes.. CĂ«NDRURES, voyez dĂ©fauts des fers, . . 2 o5 CHAMBON, fabrication de l’acier fondu au 249 CHARGEMENT des hauts-fourneaux, . . i2t Chaufournier, art du . . .. . 60 CHAUX carbonatĂ©e ,.. 2 3 — carbonatĂ©e crayeuse, gissement et localitĂ©s, usage.3 2 — carbonatĂ©e grossiĂšre, gissement et localitĂ©s . 2 g — caustique- ou chaux vive, .... f 36o Pages CHAUX commune, ses caractĂšres, son usage , 75 — hydraulique, caractĂšres, usage, . . 76 — hydrauliques, causes qui rendent les id. — hydrauliques artificielles , . . . . 79 —- maigre ou moyenne, ses caractĂšres, son usage,.75 — sulfatĂ©e, synonimie, caractĂšres, analyse, 68 — sulfatĂ©e grossiĂšre, caractĂšres, gissement et localitĂ©s ,.69 CHOIX de l’acier pour les armes blanches, 345 — du bois pour les fusils,.3i2 — des pierres Ă  plĂątre,.70 — et rĂ©ception du fer dans les manufactures d’armes,.3ro CIMENT de Boulogne, voyez mortier-plĂątre, 86 CLASSIFICATION des fers dans les arsenaux , 216 — des pierres ou roches,. 7 CLOUET, ses procĂ©dĂ©s pour la fabrication de l’acier fondu,.247 CLOUS, fabrication des.229 COMBUSTIBLE pour les arsenaux, houille 285 — fossiles,.39 COMPARAISON de l’affinage du fer par la houille et par le charbon vĂ©gĂ©tal, . 202 COMPASSAGE des canons,.323 COMPOSITION chimique de l’acier, . . 23z — du cuivre pour les manufactures d’armes, 3i2 — des mortiers,.83 Conservation des armes, . . . 34iet35r — de la houille dans les arsenaux, . . 286 36 ! Pages CONSERVATION des limes, des rĂąpes, . . 283 — des outils Ă  pionniers,. 3 o 4 Coquilles Ă  boulets,.134 CORRECTION des fers cassans et brisans, . 207 Corroyage du fer,.i 85 COULAGE de la fonte en gueuse, . . . 125 COULEURS de l’acier au recuit, .... 256 — du fer dans les chaudes, .... 288 CRAIE, voyez chaux carbonatĂ©c crayeuse , 32 CRIQUES, voyez dĂ©fauts des fers forgĂ©s, . 2 o 5 CUISSON des briques dans les fourneaux ambulans et permanens, . . . 47 et 56 —‱ des pierres Ă  chaux,. 63 — des pierres Ă  plĂątre,.70 CYLINDRES pour la fabrication du fer, voyez affinage Ă  V anglaise, .199 D. DAMAS d’Europe,. 55 1 — de Perse,. id. DÉFAUTS des fers forgĂ©s ..2 o5 DIVISION minĂ©ralogique des minerais de fer, 95 DOUBLURES, voyez dĂ©fauts des fers forgĂ©s , 2 o 5 Dressage des canons,.322 DurĂ©e des fusils,.. . 342 46 36 a E. Pages EBAUCHA GE des loupes par percussion et par compression,.199 ECROUISSEMENT du fer,.294 EFFETS du battage des boulets, . . . . 146 synonimie, caractĂšres, analyse, gissement et localitĂ©s, usage, prĂ©paration, .20 Emmanchement des outils Ă  pionniers, . 3 o 3 EMOULAGE des canons de fusil, .... 324 EMPLACEMENT et construction d’une forge d’affinage,.175 ENCLUMES des arsenaux ,.276 — des grosses forges,.180 ENDUITS conservateurs du fer, .... 353 EPREUVES des canons de fusil, .... 227 — des essieux,.. . . 224 — des lames..349 ESSAI des argiles,. 53 — de la cbaux cuite,.67 — mĂ©tallurgique des minerais de fer, . . 106 ESSAI des pierres Ă  chaux,. 61 ESSIEUX, fabrication des ..... 219 ETIRAGE de l’acier en barres et en maquettes, .347 — du fer aux cylindres,.20r — du fer au marteau Ă  main, .... 290 ETOFFES, fabrication et usage des . . . 344 Extinction de la chaux,.81 363 F. Pages FABRICATION des tuiles et des briques, . 44 — des outils Ă  pionniers,.298 — des pierres Ă  fusil, leur nomenclature, leur rĂ©ception........ 9 — des platines par les moyens ordinaires et accĂ©lĂ©rĂ©s,.53o — des projectiles creux ,.149 — des projectiles pleins,.128 FENDERIES, travail dans les . . . . 2l5 FER brisant Ă  chaud, fer cassant Ă  froid, fer doux caractĂšres et synonimie, . 204 — carbonate synonimie, caractĂšres, gis— sement et localitĂ©s,.100 — cru, voyez fontes ,.125 — en baguettes, .215 — dĂ©fectueux, correction du .... 207 — deutoxidĂ© synonimie, caractĂšres, gis- sement et localitĂ©s , usage, 97 — hydratĂ© synonimie, caractĂšres , gisse- ment et localitĂ©s,.10a — natif caractĂšres, gissement et localitĂ©s, 96 — tritoxidĂ© synonimie, caractĂšres, gissement et localitĂ©s,.. 97 — moyen de distinguer le fer de l’acier, 266 FLASQUES d’affĂ»ts Ă  mortiers , .... i58 FONDAGE des minĂ©rais de fer, thĂ©orie du 123 FOND ANS pour les minĂ©rais de fer, . . . 120 FONDEUR en fer, art du.128 364 Pages Fontes,.125 — blanches , propriĂ©tĂ©s et usage, . . . 126 — grises douces, propriĂ©tĂ©s et usage, . id. — grises dures, propriĂ©tĂ©s et usage, . . id. FORAGE des canons de fusil,.320 Forgeron, art du.269 FORGES d’affinerie,. 17b — des arsenaux,.270 FOURNEAUX Ă  briques, voyez cuisson des briques ,.47 et 56 — Ă  manche pour la fusion de la fonte travailet thĂ©orie,.169 — Ă  rĂ©verbĂšre pour la fusion de la fonte travail et thĂ©orie,.165 — Ă  vent travail et thĂ©orie, . . . . 174 FOURS Ă  chaux en gĂ©nĂ©ral,.63 — Ă  chaux Ă  travail alternatif, .... 63 — Ă  chaux Ă  travail continu, .... 63 — Ă  plĂątre, voyez cuisson du plĂątre , . . 70 FRAISIL, voyez mĂąche- fer, .286 FusibilitĂ© des fontes, . . . . . . i3o FUSIL, fabricationdu.. . 3 i 4 G. GÉOLOGIE, idĂ©es gĂ©nĂ©rales sur la ... 1 GrĂšs , leur dĂ©linition, leur division, . . n — argileux,. — calcaires,. — siliceux ,. 12 GRILLAGE des minĂ©rais de fer, . . ‱ ‱ 365 . H. Pages HACHE, voyez outils a pionniers , . ' . 296 HAUTS-FOURNEAUX, formes intĂ©rieures et extĂ©rieures , nomenclature, emplacement, construction, adossement et isolement, . _ n 6 Herbue ,.120 HOUILLES, caractĂšres, gissement et localitĂ©s, qualitĂ©s, distinction des ... 39 HOUILLÈRES en exploitation, liste des dĂ©- partcmens qui possĂšdent des . . 4 1 — recherches sur les.4 2 HUNTSMANN , son procĂ©dĂ© pour fabriquer l’acier fondu,.246 I. INFLUENCE des divers agens sur les mortiers, 86 — de l’extinction de la chaux sur les mortiers,.88 — nulle du manganĂšse sur la bontĂ© de l’acier, . ,.a35 INSTRUMENS d’une forge d’affinerie, . . 178 L. de chaux, conservation du fer par le 354 LAITIERS des hauts-fourneaux , leur usage, 124 366 pages LAMES Ă  canon,.3i6 — damassĂ©es, lieux oĂč l’on fabrique des 35a — de sabre, conservation des . . . 35 r — de sabre , fabrication des voyez armes blanches ,.343 LAVAGES des minerais de fer, . . . . n3 LIMES et RAPES , fabrication des . . . adr LOUPES, leur Ă©baucliage par compression et par percussion,.199 M. Mache-per,.287 MACHINES Ă  fabriquer les tuiles et les briques, .......... 57 Maçon, art du.. . 73 MAQUETTES pour lames de sabre, . . . 347 — pour canons de fusil,.315 Marbres,.24 — de France, ..25 Marques de l’acier,.347 MARTEAUX et enclumes des grosses forges, 180 — des forgerons, . 278 Mastics,.87 — d’Asphalte,.90 — pour joints, terrasses et citernes, 91 — des chaudronniers,.92 — de voyez mastic il'Asphalte , . 90 — pour les pompes Ă  feu,.9 a — des vitriers,.93 MÉLANGES fusibles et infusibles, . 5o et 120 .367 Pages MINERAIS de fer, division minĂ©ralog. des g5 MISE Ă  feu des hauts-fourneaux, . . . 121 MISE hors des liauls-fourneaux, . . . . 125 MODE analytique des argiles, .... 5i — analytique des minerais de fer, . . . 109 — analytique des pierres Ă  plĂątre, . . . 70 Mortiers,.82 — ciment,. 85 — hydrauliques,.84 — ordinaires,. id. — plĂątre,. 86 MOULAGE d’une bombe, . . . ... j54 — des boulets en coquilles, . . . , 137 — d’un obus,.i5o — des projectiles creux,.149 — en sable des boulets,.i38 — en sable des flasques d’affĂ»ts Ă  mortiers, 160 — enterre idem, .15q — des tuiles et des briques, .... 46 MOYEN pour distinguer le fer de l’acier, . 266 MUSHET, son procĂ©dĂ© pour fabriquer l’acier fondu..248 N. Noyaux pour projectiles creux, . . . i5i o. ORD0NS, . ] 79 368 OUTILS Ă  pionniers, ..296 — des ouvriers en fer dans les arsenaux, . 275 P. Pages PAILLES, voyez dĂ©fauts des fers forgĂ©s, . 2o5 PELLES, voyez outils Ă  pionniers , 296 PÊPÉRINO, caractĂšres, gissement et localitĂ©s , usage.. 36 PESANTEUR spĂ©cifique des fontes, . . . 1 3 o PlC-A-ROG et pie-lioyau, voyez, outils Ă  pionniers ,.296 PIÈCE grasse, . 355 Pierres ou Roches,.. . 5 — de taille, voyez chaux carbonatĂ©e grossiĂšre ,. 29 — argileuses ..16 — Ă  bĂątir, voyez chaux carbonatĂ©e grossiĂšre, . 29 — calcaires,. 23 — Ă  chaux, leur essai, leur division, . . 60 — Ă  plĂątre, voyez chaux sulfatĂ©e grossiĂšre .. 69 — ponce , voyez ponce, ...... 36 — siliceuses,. 7 PLATINES des armes de guerre, . . . 329 PLATRE, son gĂącliement, sa conservation, son usage,.71 PLATRE-CIMENT, voyez mortier-plĂątre , . 86 PLATRIER, art du.68 POLISSAGE et brunissage des armes, . . 34 g 36 g PONCE caractĂšres, analyse, gissemenl et localitĂ©s, usage,. POUZZOLANE caractĂšres, analyse, gisement et localitĂ©s, usage, . PrĂ©paration de FĂ©meril, . . PRODUITS volcaniques, . . . Projectiles creux, moulage des — pleins, moulage des R. Pages 36 3 7 22 33 i 38 i34 Raffinage de l’acier,.a36 Rapillo,. 38 RÉCEPTION de l’acier dans les manufactures d’armes, .3 ii — des balles de fer battu,.228 — des enclumes dans les arsenaux, . . 277 — des essieux,.223 — des fers dans les arsenaux, . . . . 217 — des fers dans les manufactures d’armes, 310 — des flasques,.162 — de la bouille dans les arsenaux, . . 285 — des limes et des rĂąpes,.282 — des outils Ă  pionniers,.3o2 — des projectiles,.155 et 228 — et emmagasinement de la tĂŽle, . . 214 Recette des armes finies,.337 Recherches des houillĂšres, .... 42 Recuit de l’acier, ....... 255 — au bleu dans les manufactures d’armes, 336 — du fer,. 2 9^ 47 3 7 ° Pagas RÉDUCTION des minerais de fer au hautfourneau , . 121 REMPLAOANS du sable pour les mortiers, 83 ROCHES et pierres,. 5 S. SABLES, leur distinction,. ii — pour la composition des mortiers, choix du.82 — gravier,.ir — pour le moulage,.1 3 p Salle d’humiditĂ©,.329 Schistes, .i 5 SERVICE des officiers dans les forges, 147 et i 63 SILEX pyromaque, ses caractĂšres, son gis- sement, son extraction,. 7 SOUDURE du fer par percussion, . . . 291 Soufflets d’affinerie,.180 — des forges permanentes,.272 — des hauts-fourneaux,. 122 T. TARAUDAGE de la culasse et des canons de fusil,.326 TERRAINS intermĂ©diaires,. 4 — primitifs,. id. — secondaires, . id. 3? 1 Pages Terrains tertiaires,. 5 — volcaniques,. ici. Terres Ă  briques, ........ 44 — Ă  noyaux, prĂ©paration de la . . . 15o THÉORIE de l’affinage,.178 — de la cuisson de la chaux, 67 — de la cuisson des pierres Ă  plĂątre, . . 71 — et durcissement des mortiers, ... 87 — de la fabrication de l’acier fondu, . . 25o — du fondage des minerais de fer, . . ra3 — du recuit de l’acier,. z 58 — delĂ  trempe de l’acier,.267 TOLE, fabrication delĂ  ./.2ro TOURNAGE des canons de fusil, . . . 325 TRACHYTE, ses caractĂšres, gissement et localitĂ©s , usage..33 TRAITEMENT mĂ©tallurgique des minerais de fer , . . .112 TRAVAIL du fer dans les arsenaux, voyez art du forgeron ..26g — du fer dans les chaufferies, . . . . 184 — dans les fonderies,.2i5 — du fer dans les fineries..ig- TRAVAUX dans les manufactures d’armes, 307 TRAVERS, voyez dĂ©fauts des fersforgĂ©s , . 205 Trempe de l’acier,.253 — des limes,. 2 63 — en paquet,. a 5g — en paquet dans les manufact. d’armes, 335 — Ă  la volĂ©e dans les manufact, d’armes, 336 t Pages 3 7 2 TRIPOLI, caractĂšres,,gissement et localitĂ©s, usage,.38 TĂŒILIEK-BrIQUETIER, art du . . . 44 TUYÈRE, sa position dans les forges des af- lineries,. 177 Y. VERNIS gras pour les mĂ©taux, .... 355 — Ă  l’alcool pour les mĂ©taux, . . . . ici. — particulier pour les outils Ă  pionniers, 3o4 w. WILKINSON, voyez fourneau Ă  manche, 169 FIN DE LA TABLE DE LA l re . ET DE LA 2 e . PARTIE. yf Ws If -*'**‱> ?/?/!$ s 1 7S»; ' ^*3 .' yi&0 ai'/ a M\. ‱*.V. \ .*‱ *'/v i^'VJ ?/ ‱ vvf. V** "sj’Çr/^Ăąv s W » i\ * ' Ăą?*". »i&Sv*- ;'-vi ^'‱ r ^> .ak v “ L&33 .. - ^ tas ĂŒ* 4*5 ? i i k ; k ‱Ér- ., j*T -‱ .; N. .ÂŁ>*% . ^h 1 .* ‱ SK;- “S” 'X'i. s \v '^- 1 * 3$?'. y*&; _V kĂš;’ ' -‱*‱‱ ' V '‱y; * ’ * ^;*V^ > >, ÂŁ <*v iSWMSfr*? avar * ‱ *^!*^ _ ' »*MV iĂąfciS ^Úà?ĂŻMk?
\n\n\n\n \n\ntailler les lames pour les rendre tranchante
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